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Modem - Page 24

  • Ne lâche rien, François !

    François Bayrou était l'invité de Michel Grossiord sur Europe 1, ce vendredi 5 mars. 

    Pour les élections régionales, il a rappelé que "les électeurs sont là pour remettre les sondages à leur place" et se multiplient les gestes de soutien : "depuis quelques jours, c'est très étrange, le contrôleur du train, la jeune femme qui pousse un bébé dans une poussette dans la rue, des gens qui sont au travail, ils me disent tous la même chose, c'est en trois mots : ne lâchez rien".


    Michel Grossiord : Le MoDem évitera-t-il la catastrophe aux élections régionales ?

    François Bayrou : Pour tout vous dire, je ne sais pas de quoi vous parlez exactement. J’imagine que vous parlez des sondages. 

    Et de votre campagne, vous êtes très présent sur le terrain.

    Je vais vous dire, c’est très étrange. Depuis quelques jours – je vous racontais ça tout à l’heure avant qu’on entre – dans la rue, le contrôleur du train, la jeune femme qui pousse un bébé dans une poussette, des gens qui sont au travail me disent tous la même chose et c’est en trois mots : « ne lâchez rien ». 
    C’est très étrange, parce que c’est un mot d’ordre que personne n’a lancé, qui vient comme ça, qui se récupère, les mêmes trois petits mots : « ne lâchez rien ». Ce qu’ils veulent dire, c’est que dans notre volonté d’indépendance, qui n’est pas souvent comprise par le monde politique qui voudrait qu’on soit affilié à l’un des deux blocs, ou à l’un des deux camps, et puis qu’on n’en bouge plus comme ça le monde est facile à lire. Dans cette volonté d’indépendance et de liberté, dans cette modeste résistance, il y a une petite partie de leur volonté d’indépendance et de leur volonté de résistance à eux. 

    Pourquoi cela ne se traduit pas dans les sondages ?

    Parce que les électeurs sont là pour remettre les sondages à leur place. Ce que les sondages mesurent – il y a très longtemps que le dis ça et même que le vis cela – et régulièrement il arrive que les résultats, dans un sens ou dans l’autre, ne soient pas ce que les sondages annonçaient. Dans les sondages on pose des questions qui ne ressemblent peut-être pas à celles que les électeurs se posent. 

    Vous dites que les électeurs soutiennent votre démarche, mais on vous accuse d’être trop individualiste et vos prétendus amis en interne n’attendent plus pour aiguiser leurs arguments. Votre vice-présidente Corinne Lepage va participer lundi à Strasbourg à un meeting avec Daniel Cohn-Bendit pour soutenir le candidat des Verts, alors que vous avez votre candidat Modem dans la région.

    Et il s’appelle Yann Wehrling, c’est quelqu’un de très bien, c’est l’ancien jeune premier responsable des mouvements écologistes en France. C’est dire qu’il y a des gestes qui ne sont pas loyaux. Mais je ne commenterai pas davantage ce point. 

    Vous allez peut-être inciter Corinne Lepage dans les heures qui viennent à faire le bon choix ?

    Je ne dirai pas un mot de plus. 

    Si votre mauvais score se confirme, est-ce que vous pensez garder une chance pour 2012 ?

    Monsieur Grossiord, excusez-moi, mais je ne sais pas de quel mauvais score vous parlez. De quel score parlez-vous ? 

    De celui que les sondages annoncent. Les sondages annoncent 5 pour cent, tous les instituts.

    Je ne crois pas aux sondages. Je pense au contraire que beaucoup de Français ont envie de manifester autre chose que ce qu’on leur indique. 

    Je lis dans Paris Match que Franck Louvrier, le conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, dit à votre sujet : « on n’a pas besoin de s’occuper de lui pour qu’il disparaisse de l’échiquier politique, il le fait très bien tout seul. »

    C’est en effet ce que l’UMP souhaite, c’est tout à fait clair et normal, et honnêtement à leur place je souhaiterais la même chose. 

    Une atmosphère de défaite plane aussi sur l’UMP. Du coup Nicolas Sarkozy devrait s’impliquer davantage dans la campagne. On l’annonce en Franche-Comté dans quelques jours pour parler emploi, le Figaro Magazine devrait publier son interview la veille du premier tour. Est-ce que vous le croyez capable de mobiliser l’électorat de droite ?

    Je ne répondrai pas à cette question mais je répondrai à une autre, qui est plus importante, si vous le voulez bien. J’ai une différence fondamentale sur ce point avec Nicolas Sarkozy et depuis longtemps. Je ne crois pas que le président de la République en France devrait être un chef de parti. Je pense exactement le contraire. Le président de la République en France devrait être au dessus des partis. Il ne devrait pas être l’interprète de son camp, de son mouvement politique ; il devrait être l’interprète de toutes les sensibilités démocratiques du pays. 

    Vous lui demandez de ne plus sortir de l’Elysée jusqu’au premier tour et de ne pas donner d’interview ?

    Je ne demande rien. Je vous dis que la conception qui est la mienne, et celle de beaucoup de Français, de la fonction présidentielle, c’est que le président soit une voix pour toutes les sensibilités, qu’il essaie de comprendre, d’entendre, la diversité des sensibilités françaises, ceux qui sont ses inconditionnels et les autres. Si le président n’est pas un rassembleur, c’est la fonction présidentielle qui souffre. 

    Vous avez affirmé récemment que ce qui se passe en Grèce sur le plan financier pourrait arriver très rapidement en France. Est-ce que c’est responsable de dire cela ?

    C’est même la seule responsabilité que de dire à l’avance : soyons plus prudents que nous ne le sommes, car il peut nous arriver des choses graves. Vous avez vu le plan qui est mis en place en Grèce ? 

    Vous appelez à un plan similaire en France ?

    Je vais vous dire les chiffres pour que vous compreniez bien. On parle de ça à la légère, naturellement. Lorsque j’ai fait une grande partie de ma campagne présidentielle en 2007 sur le déficit et sur la dette, le déficit était déjà astronomique : 38 milliards d’euros par an. Cette année, il sera de 150 milliards. On a multiplié en 3 ans le déficit par 350 pour cent. Est-ce que c’est responsable ? Je vous retourne la question que vous me posez. 

    François Fillon, qui fait des meetings tous les soirs, parle des déficits et de la réforme de l’Etat. Est-ce que vous voulez qu’il aille plus loin ?

    Ce n’est pas aller plus loin. Si nous continuons à déséquilibrer la France, nous sommes en train de plonger dans le désespoir et la précarité des millions de jeunes qui ne savent même pas qu’on prend ces décisions en leur nom. Votre boulot, Michel Grossiord, pardon de vous le dire, devrait être de le dire autant que moi. 

    D’accord, on le dit, on le dit.

    Non, ce n’est pas cela. C’est chose grave pour l’avenir du pays, et ces choses graves là ne peuvent être entendues des Français que si vous les attestez. 

    Est-ce que vous voyez vous aussi François Fillon entrer dans le club des présidentiables, voir en meilleur candidat pour la droite ?

    D’abord c’est quelqu’un qui n’est pas antipathique, disons-le. Ajoutons une chose : ce n’est plus de la politique, c’est « tournez manèges » ! Cette semaine c’est Fillon, la semaine dernière c’était Villepin, la semaine d’avant c’était Jean-François Copé… Disons que ces manèges là continueront à tourner, et que ce n’est pas très grave. Si Nicolas Sarkozy assume sa fonction, dans le camp du président il n’y a pas de place pour quelqu’un d’autre que le président. Si l’on veut se présenter contre le président, alors il faut avoir le courage de poser des actes de rupture. 

    Daniel Cohn-Bendit est d’accord pour que les Verts participent à des primaires ouvertes à gauche, est-ce que vous pourriez y venir ?

    Et bien non, parce que je n’appartiens pas à la gauche, je suis un homme du centre. Je pense qu’on a besoin en France d’une droite républicaine, d’une gauche responsable et d’un centre qui fasse son travail.

  • Mélenchon attaque le MoDem

    Tiens, le Front de Gauche, et notamment sa composante principale, le Front de Gauche, qui monte en puissance, attaque de front, c'est le cas de le dire, le MoDem. L'un des derniers carnets de campagne de Jean-Luc Mélenchon aborde la question. J'ai du respect pour Mélenchon. C'est un type honnête, et il a eu le courage de ses opinions en quittant le PS au moment du TCE et en poursuivant coûte que coûte la construction d'un parti autonome. Il n'a pas eu peur d'y aller seul. Chapeau. Je m'agace parfois de ses attaques contre l'école privée, mais je ne trouve, en revanche, pas grand chose à redire sur l'idée qu'il se fait de l'école. J'aime bien que le Parti de Gauche nous attaque, nous le MoDem, sur nos idées. Ça, au moins, c'est de la politique au sens noble, c'est du débat, du vrai. Je crois au choc et à la confrontation des idées. Au demeurant, Mélenchon a raison au moins sur un point : oui, le MoDem n'est pas un parti de gauche, et oui encore, forcément, si le PS cherchait à s'allier avec le MoDem, en effet, il glisserait certainement plus vers sa droite que vers sa gauche.

    Je suis donc allé lire avec curiosité la brochure que Mélenchon réserve à Bayrou. Par exemple, Jean-Luc Mélenchon nous reproche de vouloir interdire constitutionnellement tout déficit budgétaire, sauf investissements exceptionnels. J'en déduis donc qu'il est partisan de le laisser filer. Mélenchon a-t-il bien considéré ce qui arrive aux pays qui font preuve d'un laxisme effréné dans ce domaine ? L'exemple de la Grèce n'est-il pas édifiant ? Nous filons à grand train vers les 100% du PIB de déficit, et nous risquons à tout moment de payer encore plus cher l'argent que nous empruntons quotidiennement. Comment le Parti de Gauche trouvera-t-il de l'argent, si nous ne trouvons plus de prêteurs ? En taxant les entreprises ? Mais elles produisent une bonne part de nos richesses ! Que se passera-t-il le jour où elles ne pourront plus payer ? La Révolution, alors, le Grand Soir ? L'Étatisation complète de l'économie ? Même en admettant que notre pays demeure une démocratie avec un tel système, l'exemple de l'Inde a montré à quel point l'omniprésence de l'État peut gangrener et paralyser complètement une économie. Il n'y a pas d'espoir ni de progrès sans liberté d'entreprendre, sans libération de la créativité.

    Il faudra tôt ou tard rembourser nos dettes. Tout le monde devra payer. Non seulement il faudra en finir avec la plupart des niches fiscales, sauf celles qui profitent clairement et directement aux finances publiques, mais en plus, chaque citoyen devra payer, parce que cela ne sera toujours pas suffisant pour rembourser notre monstrueuse dette. On peut toujours faire miroiter au bon peuple une juteuse et inespérée chasse aux koulaks, il faut bien comprendre que cela ne marchera pas, que c'est un miroir aux alouettes, et que tous les pays qui s'y sont risqués en sont revenus.

    Deux emplois sans charge, coûteux pour les finances publiques ? Toujours moins que les indemnités de chômage ! Que l'on fasse le calcul, et les 8 milliards de dépense calculés par Mélenchon sont absorbés par l'argent économisé en assurance-chômage.

    Mélenchon nous accuse également de vouloir rétablir l'équilibre de la Sécurité Sociale : ben oui. Soit nous payons, soit elle implose, ce n'est pas plus compliqué que cela. Donc, en effet, on n'échappera pas à la question de savoir ce qui est dévolu à la complémentaire, et ce qui revient à la Sécu. Et moi, je préfère qu'on le dise ouvertement, plutôt qu'un jour, je me retrouve lourdement endetté pour des frais médicaux parce que le système public a volé en éclats sous le poids de ses déséquilibres. Que propose le Parti de Gauche, au fait, sur ce sujet ?

    En ce qui concerne les retraites, le MoDem n'est pas favorable à une inscription dans le marbre d'un recul du droit à la retraite à 60 ans. Mais il ne voit pas pourquoi il interdirait à ceux qui veulent travailler plus, avec des aménagements ou non, de le faire. Sauver les retraites est une mission sacrée pour le MoDem. La question ne souffre pas la moindre démagogie : l'argent n'apparaît pas par l'opération du Saint-Esprit. La France vieillit, l'espérance de vie s'allonge...Nous avons le mérite d'appeler un chat un chat, et de dire que la retraite ne peut être que fonction du temps de cotisation.

    Sur l'Éducation, je dois dire que je partage une partie des critiques de Mélenchon, et que je serais tenté d'en ajouter d'autres...Cela dit, à propos de la souplesse que le MoDem veut introduire, que Mélenchon comprenne bien que dans toute institution, entreprise ou administration, chaque espace de rigidité voit se produire  un espace de flexibilité accru en regard. Ce n'est pas l'autonomie des établissements qui est le coeur de la politique actuelle, mais bien le souci de réduire les dépenses d'éducation. Ce n'est pas tout à fait la même chose. Concernant l'allongement du temps de travail des enseignants, c'est un mensonge éhonté de dire que l'idée est partagée par la droite. Non, Jean-Luc Mélenchon, c'est au contraire une idée agitée depuis un bon moment par vos amis socialistes, Peillon, Royal, Strauss-Kahn, Jospin et bien d'autres encore, notamment dans les commissions éducation du PS. Je n'ai jamais rien vu de tel figurer dans le programme de l'UDF en 2007, bien au contraire, et pas davantage dans celui de l'UMP...

    Il faudra un second billet pour aborder la seconde partie du document de Jean-Luc Mélenchon. A très bientôt, donc.

  • Régionales : Appelez le 15 ? Non, la ligne Orange !

    J'avoue que voilà une initiative pour le moins atypique : le Mouvement Démocrate vient de créer une ligne téléphonique pour répondre aux questions des Français sur les élections régionales et la région. Insolite, mais bonne idée. C'est toujours mieux que l'agit-prop des Jeunes Démocrates qui n'ont rien trouvé de mieux à faire que de vouloir décerner un bonnet d'âne à Valérie Pécresse. Complètement idiot. Cela ne sert à rien, et cela m'agace de nous voir imiter l'activisme gauchiste. Il eût été plus intelligent de lui remettre notre programme, nos propositions et de lui suggérer de les reprendre ou de s'en inspirer, ou encore de lui remettre une série de questions précises sur le financement de son programme pour l'île de France.

    Pour revenir à la ligne orange, en voici le numéro : 01 53 59 26 15 du lundi au samedi de 14h00 à 20h00. Pas mal ! on notera que les Démocrates vont bien au-delà des horaires de bureau et couvrent une tranche horaire en dehors des heures de travail de la majorité des Français. Si cela marche, il faudra assumer le succès de la chose ensuite. Je ne vais pas manquer de tester le sérieux du dispositif et en donnerai des nouvelles.

     

  • Desert Tec, poumon solaire de l'Europe ou de l'Afrique ?

    J'ai écouté avec attention l'intervention de Marielle de Sarnez sur la destination du projet Desert Tec. Pour mémoire, il s'agit d'un projet d'investissement mastodontesque, 400 milliards d'euros, pour construire des panneaux solaires immenses au Sahara, afin d'y capter l'énergie solaire abondante là-bas, et de produire ainsi des quantités massives d'électricité. On pourrait ainsi combler 15% des besoins énergétiques de l'Europe toute entière de cette manière. L'Allemagne est sur les rangs et plusieurs entreprises allemandes se sont constituées en consortium pour envisager des investissements directs là-bas. Comme d'habitude, au demeurant, les Français sont à la traîne, voire absents, sur un projet de pointe. Marielle pose en fait deux questions auxquelles il faut à mon sens apporter une réponse :

    primo, est-ce que l'on investit là-bas pour fournir l'Europe, ou pour approvisionner l'Afrique ? secondo, n'y a-t-il pas moyen de générer des investissements en provenance du sud pour le sud, plutôt que spécifiquement européens, ou alors, des investissements solidaires (qu'elle appelle "désintéressés".

    Son calcul repose sur l'idée qu'un projet d'une telle ampleur amènerait des pays qui n'y sont pas nécessairement naturellement portés à coopérer. De fait, le Sahara s'étend sur pas moins de dix pays : le Maroc, l'Algérie, la Tunisie, la Libye, l'Égypte, le Soudan, le Tchad, le Niger, le Mali, la Mauritanie et...le Sahara Occidental à l'existence juridique fort incertaine.

    Sacré sac de noeuds en perspective : Algérie et Maroc s'opposent sur le Sahara Occidental, et la Lybie et le Tchad est en proie à l'hostilité de ses voisins immédiats (Lybie, Soudan). De tous ces pays, pas un n'est une démocratie digne de ce nom, le pays le plus libéral en la matière semblant être le Maroc, et le Soudan est l'un des pires repères d'islamistes radicaux du monde...

    L'Europe doit diversifier ses ressources d'énergie, mais à choisir entre être dépendant des Pétro-monarchies et de la Russie d'un côté, et les pays d'Afrique du Nord de l'autre, je ne suis pas certain que nous soyons gagnants à dépendre des seconds.

    L'autre aspect, c'est qu'il n'est pas pensable d'investir 400 milliards d'euros désinteressés. Les investisseurs doivent y trouver leur compte. Cela dit, il est vrai que le commerce apporte la paix et la croissance pour tous. Un projet Euro-Méditerranéen de cette ampleur a un intérêt évident à cet égard. Bref, projet à suivre de près : l'euro-députée MoDem a tout à fait raison  de se pencher sur le sujet.

  • L'accablant bilan de JP Huchon

    1386083997.jpgTrès intéressant le programme économique d'Alain Dolium, tête de liste du MoDem. J'y trouve dressé le bilan économique de la région île de France depuis 2004. Coincé entre l'agitation de la droite et l'inertie de la gauche, on peut dire qu'elle est en sérieuse perte de vitesse. Alors qu'une majorité de TPE ont une bonne opinion de leur conseil régional, il en va tout autrement des TPE franciliennes qui estiment à 60% que le Conseil Régional ne prend pas les bonnes décisions en matière de développement économique. A vrai dire, quand on considère que la moyenne des Régions consacre près de 8.5% du budget régional au développement économique contre 3% pour l'île de France, on a un premier élément de réponse. On comprend mieux, dès lors, que la croissance francilienne soit inférieure à la moyenne française et près de 2.5 fois inférieure aux grandes métropoles concurrentes que sont Londres, New-York ou Los Angeles, pour citer quelques exemples. Pas mieux pour l'emploi : quand la plupart des régions créaient 15.5% d'emplois environ, en moyenne, l'île de France plafonnait à un misérable 11%. L'emploi ouvrier, quant à lui, s'est contracté de 5% contre 1% dans les autres régions. On parle à grand bruit des fermetures d'usine dans les anciennes régions industrielles, mais on passe sous silence la mort lente du prolétaire francilien, dans le même temps, dans une région dirigée par la gauche depuis 12 années...

    Pire encore : l'île de France, en dépit de ressources considérables, a le plus bas taux de création de start-up technologiques en France ! Quand Grenoble en crée 30, le Plateau de Saclay n'en crée que 6 ! Et Christian Blanc qui rêve d'en faire une Silicon Valley à la Française...dans le même temps, dans la vraie Silicon Valley, on en crée 100...

    Pas fameux  tout cela, quand on sait que la région compte 500 000 chômeurs et que le chômage a crû de 25% en une année à peine.

    Pour couronner le tout, une crise du transport et du logement vient aggraver le déficit d'attractivité économique de la région : qu'on y songe, en moyenne 1h30 de vie quotidienne consacrées aux transports, et 180 kilomètres de bouchon chaque matin.

    Bon...Merci Alain Dolium, d'avoir établi le bilan de la région. Toutes ces considérations mises à part, Jean-Paul Huchon est bien sûr content de son bilan...Les Franciliens aussi, si l'on en croit les sondages...Y-ont-ils bien réfléchi ? Beaucoup d'entre eux s'apprêtent à apporter leur suffrage à Valérie Pécresse qui est la voix du gouvernement de François Fillon et Nicolas Sarkozy. Qu'ils sachent que les propositions de Valérie Pécresse, si elles prennent un jour effet (elles ne sont pas financées, à l'heure actuelle) concerneront au mieux leurs enfants (mais il paraît qu'un Francilien sur deux voudrait déménager et changer de région...) au pire leurs petits enfants...

    Patience, je traiterai d'ici très peu de temps des propositions d'Alain Dolium dans ce paysage économique quelque peu cafardeux...Certaines me semblent valoir le coup qu'on s'y arrête pour examen attentif.

  • Total a-t-il vraiment le choix ?

    Je ne puis que recommander l'excellent article de l'Expansion qui permet d'y voir clair dans les tenants et les aboutissants de l'affaire de la raffinerie de Dunkerque. Contrairement à ce qu'on a pu entendre çà et là, il n'est pas dans les intentions de Total de délocaliser son activité, mais il se voit contraint de réduire ses capacités tout simplement parce que la demande mondiale de pétrole est fortement déprimée. La consommation a baissé partout dans le monde, particulièrement pour l'essence, qui compte pour une grande proportion dans la production des raffineries françaises. Si Total fait globalement des bénéfices, la branche raffinage fait de lourdes pertes. Et il n'y a aucun espoir sans reprise de la demande mondiale, or, les experts estiment qu'elle ne reviendra pas à ses niveaux d'avant-crise avant longtemps.

    On pourrait penser que Total aurait du anticiper la surproduction d'essence : c'est oublier que l'année dernière, le gouvernement était déjà intervenu pour empêcher une restructuration de ses activités : il est difficile d'expliquer à l'opinion qu'une restructuration est nécessaire alors que le bilan global est très positif. Le problème, c'est qu'un bilan très positif peut masquer une branche en très mauvais état...

    Tenter de maintenir de force la raffinerie en l'état est donc totalement idiot, et les politiques qui le proposent sont des démagogues. Ce qu'il convient d'étudier au plus près, c'est la possibilité d'une reconversion vers d'autres sources d'énergie. Évidemment, ce qui semble le plus pertinent, dans l'immédiat, c'est le diesel, mais avec des risques à court-terme.

    En réalité, la raffinerie des Flandres de Dunkerque ne fait qu'ouvrir un cycle de fermetures définitives en France, avec plus d'une centaine de raffineries amenées à se reconvertir ou à disparaître.

    Nous avions au MoDem, une euro-députée spécialiste de l'énergie, chimiste et ingénieur de formation : Anne Laperrouze. Manque de chance, elle n'a pas été reconduite par ses électeurs. Dommage, car la région pour laquelle elle se présentait comporte aussi des raffineries. J'ai vu avec plaisir qu'elle écrivait à nouveau sur son blogue. Je crois que cela vaudrait vraiment le coup de lui demander ce que l'on peut espérer à court-terme pour les raffineries.

    J'ai cru comprendre qu'Olivier Henno entendait mettre Total au piquet, mais, pour être crédible à long terme, il va falloir être plus pragmatique et trouver des solutions, sachant que l'on ne peut pas demander à une entreprise de maintenir une activité déficitaire : c'est un non-sens économique et entrepreneurial. Total perd 150 millions d'euros par mois en raison de la sur-capacité des raffineries, une somme énorme, même avec une activité globale très excédentaire.

    Le gouvernement est dans la nasse, parce que toute taxation du carburant réduira mécaniquement la consommation et, par suite, entraînera des fermetures supplémentaires de raffineries. On a là un bel exemple de dilemme cornélien entre politique et l'emploi et impératif environnemental.

    Je crois qu'il faut avoir le courage de dire que l'État ne peut pas se substituer à une entreprise ; bien sûr, on peut espérer la venue de champions européens de l'industrie automobile comme l'espère Jean-Luc Benhamias, mais c'est pour l'instant une vue de l'esprit en raison des divergences entre États européens sur la question.

    L'inconvénient, je crois, c'est que dans le domaine des énergies fossiles, personne ne sait clairement où l'on va. Cette incertitude qui pèse en permanence sur ce secteur empêche les entreprises pétrolières d'anticiper d'éventuelles reconversions. L'écologie a percé dans les mots, mais pas dans les faits, tout du moins, pas en Europe et certainement pas en France, et, de surcroît, elle est victime d'un conflit entre décroissants et pragmatiques, les premiers tenant le haut du pavé de bloquant toute réflexion industrielle dans le domaine de l'écologie.

    Il existe pourtant des pistes intéressantes que des esprits inventifs ouvrent pour l'économie et l'industrie humaines. A témoin cette remarquable trouvaille d'ingénieurs américains qui ont mis au point un substitut de kérosène à partir de la dégradation du sucre des plantes.

    J'ai parfois le sentiment que les solutions techniques existent, que des issues économiques viables sont mêmes possibles, mais que notre monde peine à changer de logiciel, pour plagier une formule chère à Corinne Lepage (Vivre Autrement).

    J'avoue que je n'ai pas d'idées ; je suis à cent lieues d'être un expert de l'énergie, et n'ai pas la compétence économique pour me montrer génial. Mais je ne désespère pas de tomber sur quelqu'un qui aurait ces traits indispensables dans ces temps difficiles. J'espère, en tout cas, que sur cette question, le MoDem va se démarquer du concert bien-pensant ambiant, essayer de placer les partenaires autour de la table, en tout cas, au moins le proposer, et réfléchir à des solutions pratiques.

  • LOPPSI 2 : un militant MoDem écrit à son député

    Cela ne les enchante pas du tout, les militants démocrates, le projet de loi sur la sécurité intérieure LOPPSI 2 ; Claude Moriange, l'un d'entre eux, à écrit une lettre à son député qui me semble largement valoir le coup d'être publiée ici...

    La CNIL : « Nous sommes inquiets par ce projet de loi. Nous redoutons une utilisation excessive de ce système d’espionnage par la police, qui pourrait mettre en danger la protection des sources journalistiques. Le cadre de mise en œuvre de la captation des données informatiques doit être plus clairement défini. Nous demandons aux parlementaires de présenter des amendements pour mieux encadrer ce projet. »

     

    LOPPSI 2, Lettre à mon député :

    A Monsieur Lionel Tardy député de la Haute Savoie 
    Monsieur le député, 
    La Loi d'Orientation et de Programmation pour la Performance de la Sécurité Intérieure(LOPPSI 2) sera examinée par l'Assemblée nationale les 9 et 10 février prochains. 
    J’ai suivi avec intérêt votre engagement courageux lors de la discussion de la loi HADOPI. 
    Mercredi 27 janvier 2010, dans le cadre de la Loi LOPPSI 2, vous avez à nouveau présenté, devant la Commission des Lois de l'Assemblée Nationale, deux amendements qui, malgré le désaccord du rapporteur, ont été adoptés à l'unanimité par les députés. 
    Or, jusqu'à présent, le texte prévoyait que le blocage d’un site Internet pouvait être décidé par une autorité administrative, sans recours au juge. Ces amendements imposent maintenant un jugepour le blocage de tout site Internet, au nom de tous les internautes français, soyez en remercié. 
    Néanmoins, la présence d'un juge ne sera pas obligatoire pour les mesures de filtrage automatique , ce texte contient pour ce faire un vaste dispositif de contrôle et de surveillance des échanges sur Internet, dont La CNIL s'est déjà émue le 24 juillet 2009 : «  Nous sommes inquiets par ce projet de loi. Nous redoutons une utilisation excessive de ce système d’espionnage par la police, qui pourrait mettre en danger la protection des sources journalistiques. Le cadre de mise en œuvre de la captation des données informatiques doit être plus clairement défini. Nous demandons aux parlementaires de présenter des amendements pour mieux encadrer ce projet. ». Un tel mécanisme n'est pas sans rappeler celui qui a causé la censure par le Conseil constitutionnel de la première loi HADOPI
    Un certain nombre de dispositions de ce projet de Loi restent très inquiétantes pour les libertés individuelles :

    • Une obligation de filtrage des adresses électroniques désignées par arrêté du ministre de l'intérieur
    • Une liste noire des sites, non rendue publique ,sera établie par l'administration , les fournisseurs d’accès (FAI) seront quant à eux tenus de bloquer l'accès à ces sites
    • La police, sur autorisation du juge des libertéspourrait utiliser tout moyen (physiquement ou à distance) pour s'introduire dans des ordinateurs et en extraire des données dans diverses affaires , allant de crimes graves (pédophilie, meurtre, etc.) au trafic d'armes, de stupéfiants, au blanchiment d'argent, mais aussi au délit « d'aide à l'entrée, à la circulation et au séjour irréguliers d'un étranger en France commis en bande organisée » sans le consentement des propriétaires des ordinateurs.

    Les moyens de lutter contre la pédopornographie existent déjà et sont principalement humains qui permettent d'ordonner le retrait des contenus et d'arrêter les individus qui les créent. Des accords internationaux de coopération entre services de police et de justice existent déjà pour faire retirer le contenu quel que soit le pays où sont localisés les serveurs. Les autorités disposant dès à présent de tout l’arsenal nécessaire pour combattre la cybercriminalité, je crains, malgré les bonnes intentions affichées, qu’il s’agisse en réalité, d’avantage question de surveillance des citoyens que du combat contre la cybercriminalité. Des pratique similaires ont été appliquées par la STASI en ex RDA et sont toujours pratiquées en République populaire de Chine on sait avec quelle efficacité. 
    Comme les autorités françaises sont incapables remonter les filières, elles mettent en place un système qui va permettre, sous prétexte de nous protéger des cybercriminels, de contrôler les flux entrants et sortants d'internet. Absolument inefficace pour arrêter les criminels, mais très efficace pour contrôler la population, à l’instar du système mis en place par l’administration américaine de George Bush le " Patriot Act
    Connaissant vos compétences, vous savez comme moi, professionnel de l’informatique et des réseaux, qu’il s’agit maintenant de défendre les libertés individuelles
    Merci d’avance pour ce que vous allez faire dans ce sens. 
    Je vous prie d'agréer, Monsieur le député, l'expression de ma respectueuse considération. 
    Claude Mauriange

  • Un lycée plus sûr ? et les collèges ?

     

    A la suite des dernières violences qui ont atteint les lycées, le Mouvement Démocrate a communiqué des propositions :

    Les derniers évènements survenus dans certains lycées ne sont que la forme la plus visible et la plus exacerbée d'une violence inacceptable qui détériore le climat de travail à l'intérieur des établissements et gangrène notre société en détériorant le fonctionnement de notre éducation nationale. 

    L'État, en charge de la sécurité aux abords et dans tous les établissements scolaires du pays, est le premier responsable de cette situation par sa politique de restriction des postes d'assistants d'éducation et de surveillants dans les établissements. 

    Les Régions qui gèrent les lycées ne peuvent pas cependant rester sans réagir face à cette dégradation de la situation et face à l'attentisme de l'Etat. L'heure est désormais à l'action.

    Les chefs de file des listes du Mouvement Démocrate pour les élections régionales proposent un «contrat lycées plus sûrs» pour financer 5 à 10 postes surveillants par lycée (selon la taille). 

    Ce plan qui représenterait un effort de 300 millions d’euros, soit 1 pour cent pour le budget des Régions est une priorité pour le Mouvement Démocrate. 

    L’État devrait, en contrepartie, transférer une part plus importante des produits de la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers (TIPP) aux Régions
    .

    Bon, d'accord, soit. C'est toujours mieux que la gauche qui se contente de dire que la surveillance des lycées, c'est le rôle de l'État, pas de la Région, et donc, qui ne fait ni ne propose rien. Ne parlons même pas de l'UMP qui croit que ce sont des portiques ou de la vidéo qui vont rétablir la paix sociale...Quant à espérer que l'État va refiler du fric, ce n'est pas le genre de la gouvernance sarkozyste...

    Mais comme je l'ai dit il y a peu, il n'y a pas que les lycées : il y a aussi les collèges qui sont sous pression. Tôt ou tard, la Région récupérera les prérogatives des départements. Anticipons, au MoDem, et proposons de financer un centre éducatif fermé par département pour les jeunes  pré-délinquants ou élèves très perturbateurs qui paralysent l'action des collèges. Voilà une proposition qui serait en phase avec ce que veulent les Français et qui leur causent, au moins pour ceux qui ont des enfants, quotidiennement des soucis.

     

  • Penchard doit démissionner

    Alain Dolium, chef de file du Mouvement Démocrate pour la région Ile-de-France, a estimé, mercredi 17 février, que la ministre de l'Outre-Mer, que Marie-Luce Penchard "devra démissionner" après ses propos controversés en faveur de la Guadeloupe. Cette dernière avait indiqué que "ça lui ferait mal de voire cette manne (une enveloppe financière destinée à l'Outre-Mer) quitter la Guadeloupe au bénéfice de la Guyane, de la Réunion et de la Martinique". 

    Alain Dolium, lui-même originaire des Antilles, estime que "la voie est désormais sans issue pour Mme Penchard, elle devra démissionner le 22 mars prochain car, soit elle sera élue et ne pourra rester au gouvernement au regard de sa vision partiale de l'Outre-Mer, soit elle ne sera pas élue et les ultra-marins auront exprimé un sentiment à son endroit qui aura inéluctablement mis à mal sa légitimité".

    "C'est typiquement le syndrome de la politique du siècle précédent ou, en l'occurence, de la génération précédente, où il est plus utile de gagner un confortable siège d'édile local que de servir les citoyens et d'agir dans l'intérêt général", a-t-il encore estimé. 

    "Les propos de la secrétaire d'Etat sont dans la veine des propos clientélistes sur lesquels les membres de la majorité espèrent masquer leur absence de programme", a conclu Alain Dolium.

  • Assume tes ambitions, Corinne !

    Comme pas mal de militants MoDem, je commence à en avoir un peu plein le dos, des coups tordus de Corinne Lepage contre le MoDem. Le rapprochement avec Europe-écologie préfigure à mon avis d'autres ambitions qu'attestent les sondages réguliers payés par cap21 pour tester les cotes de popularité centristes. Oui, facile d'obtenir une standing ovation sur le dos d'une formation qui lui a tout offert, et qu'elle n'a cessé de plomber depuis sa création en favorisant toutes les intrigues.

    Bordell, Corinne, plutôt que de trafficoter en sous-main des prises de pouvoir à revers, il fallait avoir le courage d'y aller et d'affronter François pour la présidence du Modem...! Un peu facile d'attendre que d'autres aillent au charbon, quitte à ce qu'ils se fassent lyncher ensuite...

    On a compris que tu veux faire copine-copain avec le Dany, mais vas-y une bonne fois pour toutes, ce n'est plus la peine de te retenir. Comme disait Lassalle à une époque, mieux vaut qu'il y ait un wagon qui parte une bonne fois pour toutes plutôt que de pourrir l'atmosphère en permanence au MoDem. Moi, je bous depuis quelque temps, et je me retiens d'en lâcher un peu plus sur le sujet. Je regrette pour les militants de Cap21 investis et honnêtes depuis un moment au MoDem, mais là, le fait est que Corinne Lepage est tout sauf correcte avec le MoDem depuis un bon moment. J'ajoute que tirer sur l'ambulance quand elle est en difficulté, ça ne dénote pas vraiment d'un grand esprit de solidarité. Je dis ça, c'est encore un doux euphémisme...