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Modem - Page 22

  • L'avis d'un citoyen ordinaire sur le militantisme, le MoDem et Bayrou

    J'ai relevé, lors d'un échange sur un blogue, un commentaire d'un citoyen non-engagé qui vaut le détour. Pour éviter qu'il soit perdu et/ou ignoré, je le publie in extenso ici (cool, pas besoin de me creuser la tête pour mon billet du jour !). Cela ne va pas plaire à tout le monde, évidemment, mais moi, ça m'a bien fait rigoler au moins pour le début, et pour le reste, l'analyse tient la route...

    Le problème majeur du « militant » de base (surtout quand il n’a pas 10 ans de militantisme derrière lui) est qu’il possède assez rarement le sens de la stratégie politique globale (De Gaulle en parlait très bien) et qu’il pense « étroit », en clair uniquement à son parti… il oublie un détail important, le leader ne parle pas au militant mais aux citoyens (d’un ségment bien plus large et d’un état d’esprit tout autre)

    Le militant est souvent incapable de saisir le corps électoral dans sa globalité, les forces qui le traversent et le lien irrationnel mais profond qui motive ses choix politiques.

    Le Militant milite, colle, organise, transmet, passe, téléphone, rend compte, essaye de se faire bien voir, propose des trucs et j’en passe mais il a le nez collé au guidon.

    Exactement ce que le leader politique ne doit pas faire ni chercher à comprendre tant son rôle n’est pas de parler à ses militants mais aux « citoyens » (tout les citoyens) ou au pays si l’on préfère. Dans un restaurant le chef pense d’abord à ses clients pas d’abord à ses cuisiniers pour faire la carte.

    Le Militant est indispensable, utile et précieux, il doit certes rester motivé quoiqu’il arrive tels les fidèles aides de camps ou les escortes dans un bataillon d’infanterie mais il ne peut y avoir qu’un seul général et il est pour le moins inutile et malvenu que tout le monde se mette à penser à sa place voir à caqueter pendant la bataille.. la grande bataille.

    Or la grande (et unique) bataille pour FB ne peut être que la présidentielle et pour une raison simple : en France pour des raisons claires et voulues par l’architecte de la 5eme république, le Général de Gaulle lui même (qui détestait les partis – je le comprend) les élections intermédiaires n’ont aucun impact sur le destin du pays.

    Pourquoi le Modem se plante il ? cela n’a rien a voir avec sa stratégie, ni F Bayrou ou le rôle des militants mais parce qu’il n’est pas encore enraciné dans le pays et pour cause….

    Pour qu’il le soit il faudra d’abord que FB soit élu Président (à la seconde même les hordes d’élus godillots l’ayant déserté ou jamais rejoint se précipiteront pour demander à arborer ses couleurs lors des législatives, c’est un classique).

    Pourquoi ? En France les députés établis et de notoriété sont souvent des professionnels (il payent leur facture avec la politique) pas question qu’ils prennent le risque de perdre la prochaine… voila pourquoi autant de beau monde qui pense comme FB, le dit en apparté (lui dit même) ne le rejoindra qu’après une victoire.

    C’est ingrat mais c’est le système le refuser c’est nier la structure actuel de notre pays, c’est nier la réalité et c’est inutile de se la raconter idéaliste ou je ne sais quoi car cela n’y changera rien.

    Bref le militant milite et fait remonter des informations mais tout les militants ne peuvent être assurés d’être entendus, compris ou même simplement suivi par le chef… c’est comme cela dans toutes les organisations du monde..

    Pour avoir observé avec amusement et parfois stupéfaction les réactions des « militants » du Modem sur le net tout au long de ces 3 dernières années (mais on retrouve le même comportement et les mêmes symptômes autour de Ségolène Royal et d’Europe Ecologie pour les mêmes raisons),  Beaucoup de militants étaient des « bleus » voir des « fans » recrutés dans la ferveur de la campagne 2007 et n’ayant aucune expérience de la politique et des appareils.

    Le syndrome est le même, les fans d’un jour se retournent et deviennent des tireurs à vue plein de morgue et de frustration pour une raison simple… ils ne savaient pas que être militant c’est cela, surtout dans une structure sans un nombreux personnel intermédiaire d’autorité. (au PS ou à l’UMP on monte trois niveaux et on tombe sur un notable connu dans sa région tout en étant encore à 3 ou 4 niveaux du leader, cela permet de contenir et de calmer les ardeurs).

    Au Modem c’est comme si dans une armée le soldat de base ou le caporal étaient à 3 ou 4 niveaux du général 5 étoiles ce serait intenable… tout le monde irait de son avis et de ses « idées » absolument inutiles a 99,99% du temps… (si chaque soldat donnait ses idées l’armée n’irait nulle part).

    Bref les jeunes structures politiques surtout quand celles ci se retrouvent comme le Modem avec autant de monde en aussi peu de temps sont dépassées (cela ne risque pas d’arriver à Debout la république ou ils sont 5000 max) et avec le vecteur internet qui n’est qu’un amplificateur de « bar du coin » tout devient n’importe quoi… les frustrés (légitimes ou non) se retrouvent, se coagulent, se montent la tête, se donnent des airs bref c’est du n’importe quoi et c’est surtout à 10 000 lieux de permettre une nécessaire discipline dans un parti comme dans tout autre type de structures. Surtout quand on vise la présidentielle, au moment de la bataille il ne faudra que des « commandos » qui ne se posent pas de questions stratégiques (hormis le premier cercle logique mais réduit des conseillers) mais des têtes brûlées qui foncent dans le tas…. c’est pourquoi à chaque départ du Modem je me dit que c’est une bonne nouvelle, « encore un qui n’avait pas l’étoffe ».

    Avec Internet les jeunes militants brûlent souvent ce que l’on a adoré dans la ferveur de la campagne, C’est comme ces fans des « chanteurs » de la starac qui se ruent par milliers en quelques jours dans les forums de fans au début du jeu télévisé et qui se retournent violemment contre leur « idôle » si celle ci ne devient pas une star tout de suite après la fin de l’émission et ne consacre pas d' heures à répondre à toutes leur doléances sur le site… pour avoir étudié ce drôle de phénomène je peux dire que ce qui se passe au Modem (et ailleurs) est du même tonneau. Des réactions immatures de fans déçus. Heureusement que tout le monde ne réagit pas ainsi et que certains acceptent les règles du jeu frustrantes de la politique de terrain motivés par la seule force de leur convictions profondes qui permettent l’abnégation. je ne parle évidemment pas des trahisons d’élus pour « rejoindre une place au chaud et toucher le salaire » c’est une autre histoire… ils ont une maison à payer, une femme et des enfants, des frais de dentistes comme tout le monde… voir une piscine à faire nettoyer. On ne peut leur en vouloir même si on aimerait bien que les politiques ne soient pas comme cela.

    Un mot sur FB. Il a bien des défauts.

    à commencer par une « grosse tête de mule », un entêtement insupportable et une haute opinion de sa démarche frisant la mégalomanie mais ce sont des conditions « in-dis-pen-sables » en politique (vous devriez plus souvent lire les portraits d’hommes politiques d’envergures). Il parle trop longtemps en tribune, s’arrête en plein discours au moindre bruit (ce qui casse le rythme), emploie trop souvent le « je » et pas assez le « les français ») et en littéraire accorde trop peu d’importance au « concept rapide’ (un concept rapide c’est « travailler plus pour gagner plus » par exemple) c’est pourquoi malgré le programme du Modem les médias et les citoyens pensaient qu’il n’avait pas de programme, plus personne ne prend le temps de lire… le programme de sarko était pour des millions de gens « travaillez plus pour gagner plus ».

    Mais il a des qualités rares, voire en cette période de médiocrité politique quasiment uniques…

    1) sa stratégie est la bonne c’est pour moi une certitude.

    - 71% des français ne croient plus ni au PS ni en l’UMP
    - 63% sont en rupture à la lueur de la dernière régionales (50% d’abstentions + 3% de bulletins blancs + 10% de vote FN en moyenne nationale)
    - Bayrou sera lors du 1er tour 2012 le seul candidat de rupture avec Marine Le Pen. Or Marine Le Pen ne peut gagner au second tour.. il ne faut pas prendre les citoyens qui se taisent et en ont marre « que » pour des abrutis… Bayrou sera le vote logique de l’explosion.

    2) Le modem n’a rien à voir avec le lien qu’il a tissé avec un socle de citoyens profond (non encartés pour la plupart) comme le prouve son niveau dans les sondages quasiment inchangé depuis 3 ans (entre 10% et 14% d’intentions de vote au premier tour quand le modem pèse entre 4,7 et 8%) cela malgré les multiples trahisons des « mangeurs de soupe » comme des « ex fans frustrés ou des militants découragés par la traversé du désert (dont les vôtres mais celles ci ne sont pas les plus importantes sauf votre respect), malgré le canardages non stop des deux « grosses baraques à planqués » que sont le PS et l’UMP, et des médias goguenards car si attaché au clivage gauche droite (car ils en croquent et les journalistes ne peuvent trahir leur chef qui lui même est à la solde des actionnaires généralement en cheville avec le PS ou l’UMP).

    malgré tout cela et malgré vous Bayrou est toujours debout et en piste, ce que fait Béarnais est tout simplement énorme.

    Surtout il arrivera sur la ligne de départ de la campagne 2012 avec une image de « snipper », de « non vendu », de têtu, de politique qui croit vraiment en ses valeurs et qui aura traversé tout les déserts par fidélité en son idée de la France, de celui qui a dit NON au PS et a l’UMP……et cela n’aura pas de prix en 2012.

    Sans parler que son positionnement sera un « attrape citoyen en rupture » idéal, Bayrou a réussi l’impossible il est devenu « poreux » aussi bien auprès des citoyens (pas des militants ce ne sont pas eux qui font l’élection et pour cause ils sont 30 000 quand il y a 25 millions d’électeurs) de centre gauche que de centre droit. Un exploit pour un ex UDF.

    Dernier point Europe Ecologie est un leurre, aucun présidentiable, un parti déjà fracturé en deux (aile verte issue de la gauche tradi, aile libérale pro Dany). Duflot ne pèse que 5% dans les intentions de vote 2012 (elle fera 8% max) bref elle finira dissoute dans une union PS pour éviter l’humiliation.

    Et Dany qui est tout sauf un c… sur le plan tactique va tenter de se vendre cher au PS (surtout aux strauss Kahniens bref à Aubry).

    Voilà toutes ces petites choses auxquels ne pensent pas toujours les militants, la stratégie globale. Qui n’a que peu à voir avec la cuisine locale, la place de Durand sur la liste truc la brillante idée de Dupont ou le collage des affiches.

    Celle de Bayrou est limpide (autant que perfide et risquée mais elle est brillante) je l’étudie depuis au moins 2002, même si elle s’est affinée depuis 2005 ou 2006. Il connait bien le pays profond c’est son atout, il sait que le virage libéral trop clinquant pris par l’UMP à partir de 2002 depuis la prise de pouvoir de Sarkozy au sein du parti était incompatible avec le fond du pays (conservateur – catho modéré), il sait que la France est une vieille fille qui n’aime pas les parvenus et les jeunes loups qui s’affichent, il sait que c’est un pays des mots et de la terre, il sait que le PS est en bout de course et fracturé depuis le référendum sur la constitution Européenne, il sait beaucoup plus de choses que bien des observateurs parisiens…
    mieux que cela… il le sent. Et c’est le meilleur type de leader, il gouverne avec sa relation « tripale » au fond du pays… c’est ce qui sera payant.

    c’est aussi pour cela qu’il est tant canardé et qu’il fait aussi peur à Sarkoland (« je préfère affronter Royal que bayrou au second tour » avait confié NS quelques semaines avant 2007, logique il aurait été carbonisé).

    Mais nous verrons bien en 2012, tiens je prends rendez vous pour mi mars si le béarnais n’est pas à 16% à ce moment là alors je me serais planté… mais n’oubliez pas qu’il est le seul a avoir deux fois déjoué les pronostics…

    en 2002 il commençait sa campagne a 2% pour finir a 6%
    en 2007 il commençait sa campagne a 7% pour finir a 18%

    cette fois il commencera à entre 10% et 14% :)

  • Bayrou est très populaire chez les jeunes !

    Un sondage, en tant que tel, n'apporte que rarement des informations pertinentes si on ne va pas dans le détail. Je viens ainsi de lire le dernier sondage IFOP Paris-Match de mars 2010 pour le classement des personnalités politiques. Globalement, Bayrou perd des opinions positives, hélas, mais, en revanche, si l'on considère les plus jeunes, la tranche d'âge 18-24 ans, il obtient 65% d'opinions positives. On trouve Delanoë, Kouchner et Borloo à 66, Fillon à 64 et Chirac à 86. En fait, jusqu'à 35 ans, tout va bien pour Bayrou, il dépasse les 60% de bonnes opinions. C'est après, que cela se gâte particulièrement, notamment chez les retraités (quand je pense qu'il se bat pour leurs retraites...).  Il reste, heureusement, très populaire chez les sympathisants MoDem avec 86% d'opinions positives (ouf, il dépasse de justesse Chirac à 85 !!!) et encore pas mal du tout auprès de ceux qui ont voté pour lui aux présidentielles avec 67% de bonnes opinions.

    Il est aussi assez populaire chez les sans sympathie partisane et les abstentionnistes, ce qui n'est pas si courant dans ce classement. Bref, il y a des raisons d'espérer, mais le problème, c'est qu'il s'en sort bien chez ceux qui ne votent pas facilement et pas bien chez ceux qui n'hésitent pas à se déplacer pour voter : et justement, il s'est effondré chez les professions libérales et cadres supérieurs, chez lesquels il n'est plus qu'à 27% alors que c'était là ses principaux électeurs pendant longtemps ! 27% seulement ! Pire que les retraités qui sont à 37 !

    Je pense que ce sondage nous donne des pistes sur lesquelles il faut travailler : nous avons, au MoDem, et Bayrou avec, un effort de clarification à apporter, y compris dans les domaines théorique et programmatique où nous apparaissons facilement verbeux. Eh oui...

    Ce sondage a été fait entre les deux tours des Régionales, les 18 et 19 mars 2010. En plein échec pour Bayrou. On peut tout de même espérer des rebonds, heureusement, mais, je le dis encore, il y a un sérieux boulot à réaliser.

     

     

  • Ils vont me lâcher la grappe, oui ?!

    Je suis d'humeur conciliante, ces derniers temps, mais là, je commence à en avoir un peu ras-le-bol : est-ce que les "déçus" (les jeunes déçus, tiens dirait mon H16) du Modem vont me lâcher la grappe, bordel de m... avec leurs courriels à la c... que je reçois dans ma BAL sans avoir rien demandé. Les mecs, ils sont incapables de s'investir dans un projet positif, alors ils ne rêvent que de clash et de grand soir démocrate. On dirait des militants du NPA en furie, sauf qu'au NPA, ils sont autrement plus disciplinés.

    Déjà, ça m'énerve que ce genre d'olibrius disposent d'un fichier d'adhérents et l'utilisent à leur gré sans déclaration à la CNIL ni avis des interessés. Ça commence juste à bien faire. Je vais finir par les signaler comme SPAM à l'autorité ad hoc.

    Putain, mais lâchez-moi, merde, lâchez-nous, foutez-nous la paix, allez emmerder les Verts, les Socialistes, l'UMP, pourquoi pas, mais lâchez-moi la grappe !!! Faites quelque chose de votre existence, je ne sais pas moi : créez votre parti, les mecs, tout ce que vous voulez, mais lâchez l'affaire, nom de Dieu. Vous êtes grands, non ? Vous devez être capables d'investir votre temps autrement : bon sang, il y a plein de causes pour lesquelles combattre, des gens qui sont emprisonnés, d'autres qui meurent de faim, des journalistes en danger, des pauvres gens au chômage dans les régions, et non, les mecs (et les nanas) leur seule préoccupation c'est de créer mille sectes au sein du MoDem, de faire de quatre militants trois partis, d'ouvrir le grand procès de Bayrou ou d'autres. Les mecs (et les nanas) ils sont une centaine, et ils font de l'agit-propre comme mille, s'imaginant parler au nom du Tiers-peuple (démocrate de préférence). On nous inonde de blogues, de micro-groupes de rénovations diverses et variées, d'appels, de pages de fan, de groupes facebook et en plus de mails.

    Lâchez-moi la grappe, nom de Dieu, lâchez ma BAL, lâchez ma page facebook, et grandissez, les gens !

    Ras le bol !

  • Retroussons les manches...

    Bon, les régionales sont enfin terminées. Ouf. Bravo à Jean Lassalle qui a donné un exemple de ce qu'offre un positionnement vraiment indépendant et pas à la remarque de la gauche et des écologistes. Ségolène Royal n'est pas une candidate démocrate, mais je la félicite aussi pour son score. J'étais partisan, je le rappelle, d'une alliance de premier tour avec elle. Dommage, in fine, que ce soit cet opportuniste d'Alexis Blanc qui représente finalement le centre dans sa majorité, alors que c'eût pu être de véritables centristes. Je ne connais pas les deux autres militants débauchés et je ne vois pas donc ce que je pourrais en dire.

    Je l'ai écrit en milieu de semaine, c'est l'absence de clivages forts dans nos propositions qui fait notre principale faiblesse. "Démocrate", "humaniste", cela ne veut rien dire, tout le monde peut s'en réclamer. Cela peut à la rigueur agiter quelques intellectuels, mais c'est tout. Le MoDem a une opportunité s'il s'engouffre dans les créneaux que les autres partis n'osent pas exploiter.

    Cela suppose de l'audace et du courage. Je prends trois exemples :

    - plutôt que d'enfourcher le discours anti-capitaliste et anti-libéral de tous les partis, UMP compris, le MoDem gagnerait à revendiquer à voix haute un authentique social-libéralisme. Or, il n'ose plus même prononcer ce mot alors que l'UDF faisait d'un libéralisme modéré et pragmatique l'une des pierres angulaires de son action politique. Le social-libéralisme ne doit pas se limiter à la revendication de luttes sociales, sur le modèle de la gauche, mais bien d'une vision libérale et équitable de l'économie (défense d'une véritable concurrence libre et non-faussée, à travers, par exemple, le droit à une information claire pour les consommateurs).

    - Peu osent associer les mots profit, capitalisme, industrie et l'adjectif vert : quelle crainte agite le MoDem ? Plutôt que de mettre en avant le bien vivre, le seul environnement, développons un authentique programme industriel à forte composante verte. De ce point de vue, Vivre Autrement, le livre de Corinne Lepage, a ouvert des perspectives intéressantes.

    - et l'éducation ? quel retrait sur l'insipide programme du livret orange, par rapport aux vues de Bayrou pendant les présidentielles ! n'ayons pas peur de revendiquer dans l'école publique, seule perspective d'élévation sociale pour ceux qui n'ont que l'école pour l'espérer. Faisons voler en éclats le collège unique, et n"hésitons pas à reprendre des propositions entières de contestataires comme Brighelli. Ceci n'est pas contradictoire avec l'idée de promouvoir à titre expérimental, des pédagogies originales comme celle de Maria Montessori, par exemple. Et puis tiens, par exemple, maintenant que je peux dire ce que j'en pense, plutôt que de placer en tête de liste le peu fiable Azouz Begag qui n'a cessé de chanter les louanges de Queyranne, quel dommage de ne pas l'avoir proposé à Brighelli et avoir ainsi heurté de front Meirieu. Au moins, le cocktail aurait été explosif et l'on aurait entendu parler de nous. Je suis certain que Brighelli aurait attiré bien plus d'électeurs que Begag.

    Si des militants MoDem, fidèles à Bayrou, se retrouvent dans ces perspectives, ils sont cordialement invités à rejoindre le cercle de réflexion que je mets en place dès aujourd'hui, auquel j'ai donné le doux nom de Fondation (soyons honnête, je l'emprunte à la Fondation d'Isaac Asimov :-) ). Il existe bien sûr d'autres espaces de débats au sein du MoDem, et chacun est libre de le rejoindre. Tôt ou tard les idées qui émergeront de ces cénacles se confronteront, pour le meilleur du MoDem. Mais maintenant, il faut travailler, et en finir avec les incantations, les accusations, les objurgations, les procès en sorcellerie et compagnie.

    Pour ceux qui sont honnêtement et sincèrement intéressés, j'ai l'intention de proposer une réécriture du livret orange. Il suffit qu'ils se signalent en commentaires et je relèverai leur adresse électronique.

    J'envisage de travailler ensemble sur un GoogleDocs, ou sur un forum (du type Démos), ou encore par un google-groups, et, pourquoi pas, en 3D sur Second Life ou Open Sim.

  • Score de Jean Lassalle en Aquitaine

    Sont lents du bulbe, les blogueurs MoDem, ce soir : bon, je ne voulais pas bloguer, mais comme y'a que moi pour faire le boulot...

    D'après les premières estimations, Jean Lassalle obtiendrait 13.52% au second tour, mais après 60% des votes dépouillés. Une estimation plus ancienne le donnait à 15% .Pas mal du tout dans un contexte aussui défavorable au MoDem. Bravo, Jean. Une autre plus récente, parle de près de16 %. Entre 13 et 16, quoi...

    Maintenant que les régionales sont terminées, on va pouvoir enfin dresser un bilan, voir ce qui ne va pas, et essayer de préparer un avenir plus serein.

  • Et Second Life, au fait ?

    Pendant la campagne présidentielle, je me suis souvent rendu au QG des Bayrouistes sur Second Life. Depuis, l'espace centriste a rétréci et les visiteurs se sont taris, après plusieurs déménagements. Il demeure toutefois un petit QG.

    Second Life a vu émerger de la concurrence du côté du libre, avec l'apparition d'Open Sim. Je n'ai pas encore osé mettre les pieds là-bas. Apparemment, on peut se connecter à Open Sim avec le client de Second Life. Je ne sais pas trop ce qu'on peut y trouver. J'ai tout de même l'impression que c'est autrement moins diversifié, développé et fréquenté que Second Life.

    Je n'ai pas mis ma version de Second Life à jour depuis un moment, mais il y aurait des nouveautés à venir : la possibilité de connecter le client à twitter au moment de la matérialisation de l'avatar, par exemple, ou encore d'afficher tout type de service web sur une face d'objet.

    Ce monde a tant de diversité qu'il sera difficile de l'égaler dans l'immédiat. Je vais y refaire un petit tour dans pas longtemps, moi, je le sens. Tiens, même mieux : ça pourrait être un espace de travail sympa pour bosser les projets politiques du MoDem.

    Hé hé, il existe un député français qui a un avatar sur Second Life ; c'est à ma connaissance le seul. Il s'agit de...Jean Lassalle ! L'inconvénient, c'est que je n'ai pas réussi à trouver le nom de son avatar sur Second Life.

    N'oubliez pas de voter pour lui si vous habitez en Aquitaine, au fait ;-)

  • Jean Lassalle, le rat des villes et le rat des champs...

    De longue date, j'ai toujours entendu Jean Lassalle défendre la ruralité et en faire l'une de ses priorités : défendre les espaces ruraux, ce n'est pas en faire des réserves d'Indiens, comme il l'a écrit dans la Parole Donnée, mais bien au contraire, promouvoir des plans ambitieux de développement économique en zone rurale. Ceci explique que cette priorité figure en tête d'affiche dans son projet. Dans la Parole donnée, il évoque le rôle de ceux qui restent dans ces zones, passeurs du futur permettant la transmission de savoir-faire multi-séculaires. Berger lui-même, il évoque dans son ouvrage les spécificités de ce métier que l'école ne peut apprendre : c'est un contact intuitif avec les bêtes, hérité des générations précédentes, qui permet au berger de prendre en permanence la température de son troupeau.

    Cette inquiétude n'est pas née de la campagne pour les régionales : ses questions au gouvernement en rendent compte de longue date. En novembre 2008, il s'inquiétait, par lettre des conséquences du Grenelle de l'environnement sur la désertification des campagnes.

    Depuis Jean de la Fontaine avec son Rat des villes et son Rat des champs, c'est un lieu commun d'opposer villes et campagnes. Les espaces ruraux sont pourtant l'avenir des villes, et non seulement des lieux de villégiature ou de pèlerinages écolo pour urbains en mal d'authenticité  qui cherchent à se ressourcer.

    Non, les campagnes sont l'oxygène de demain à condition de préserver l'humanité d'un danger très inquiétant à long terme : l'exode rural. Jean Lassalle écrit ainsi dans le dernier chapitre de la Parole donnée les mots suivants :

    C'est un raz de marée qui, d'après les prévisions des experts, aura balayé dans les quinze ans à venir les trois quarts du monde des campagnes au profit des villes. [...] Dans les vingt ans à venir 70% des individus de la planète devraient alors vivre sur 20 à 30% du territoire. Les villes de 40 à 50 millions d'habitants seront devenues monnaie courante. Et comme ces villes ont été conçues pour fonctionner avec cinq millions d'habitants et non dix fois plus, rien ne marchera.

    Tous les systèmes d'eau, de gaz, d'électricité, la voirie, les égoûts, les postes et les télécommunications, qui dans l'intervalle auront été privatisés, seront réservés aux riches qui vivront enfermés dans de nouvelles forteresses. Le monde reviendra alors à une situation primitive, sauf que les miséreux découvriront à la télévision des images de rêve, des situations mirifiques auxquelles ils sauront que jamais eux ni leurs enfants n'accéderont.

    Vision apocalyptique qui est déjà une réalité dans de nombreuses villes du monde, et dont les germes sont présents avec des banlieues et des zones péri-urbaines de plus en plus pauvres au fur et à mesure que les métropoles grossissent.

    Finalement, il est tentant de conclure avec l'autre Jean (celui de la Fontaine) de la manière suivante :

    C’est assez, dit le Rustique ;
    Demain vous viendrez chez moy :
    Ce n’est pas que je me pique
    De tous vos festins de Roy.

    Mais rien ne me vient interrompre ;
    Je mange tout à loisir.
    Adieu donc, fy du plaisir
    Que la crainte peut corrompre.

  • Demander à Corinne Lepage de démissionner de son mandat est une erreur, mais...

    Je pense que c'est une erreur de demander à Corinne Lepage de démissionner de son mandat européen. S'il est vrai qu'elle a été élue en partie grâce aux voix des électeurs MoDem, un parti n'est pas non plus propriétaire d'un vote. En revanche, elle s'honorerait en demeurant dans le groupe ADLE, de la même manière que Benhamias est resté dans le groupe des Verts européens jusqu'à ce qu'il soit réélu sous l'étiquette MoDem/ADLE en juin dernier. Cela dit, je peux comprendre la colère du sénateur démocrate Jean-Marie Vanlerenberghe, de la région Nord-Ouest, qui peut être fondé à l'avoir un peu mauvaise.

    Nous avons la manie de l'invective au MoDem, quand quelqu'un part ; j'aimerais qu'on en finisse avec cette très mauvaise habitude. Évidemment, ce n'est pas très fair-play de partir après avoir été élue sous nos couleurs, moins d'une année auparavant, mais au pire, cela passera par pertes et profits.

    Ni Marielle ni Bayrou n'ont d'ailleurs demandé quoi que ce soit sur le sujet. Ils sont, je le pense, bien trop occupés à penser à l'avenir. Corinne Lepage aurait tout de même pu au moins attendre le second tour des régionales. A vrai dire, le MoDem, de son côté, aurait été inspiré d'attendre également l'issue du second tour avant de la convoquer en CCC...

    J'espère également que tous ceux qui ont fait profession de cracher sur le MoDem depuis des mois et des mois vont enfin pouvoir s'investir positivement en participant au projet écolo-démocrate de Corinne Lepage. Qui sait si dans l'avenir nous ne nous retrouverons pas à nouveau pour porter un espoir commun ?

    In fine, je rejoins la réaction mesurée de Frédéric :

    Je crois encore et toujours qu'un avenir meilleur pour notre pays passe par un grand mouvement collectif, majoritaire, démocrate. Comme avant mon adhésion (à l'UDF), les querelles nombrilistes des partis qui, en France, ont en partage l'inspiration démocrate, me désolent. J'espère l'étincelle qui les soudera peut-être, et qui au moins mettra ces politiques sur la route d'un emploi durable : celui de bâtisseurs de l'espérance démocratique.

  • Corinne Lepage quitte le MoDem

    Corinne Lepage a annoncé sa démission du MoDem. C'était prévisible étant donné ses critiques des derniers mois. Dommage. J'espère que la séparation se fera sans trop de cassures. J'imagine que la décision ne va pas être facile à prendre du côté de Cap21, certains militants de sa formation demeurant attachée au MoDem. J'espère qu'elle continuera à siéger avec l'ADLE au Parlement Européen, évidemment.

    Elle s'apprête à rejoindre Europe-écologie, ce qui la tentait depuis un moment, on l'avait compris. En ce qui me concerne, je ne rejoindrai pas sa plate-forme écolo-démocrate, mais j'espère que nous pourrons travailler ponctuellement ensemble. De larges passages de Vivre autrement demeurent une source d'inspiration pour moi. J'ai trouvé son souhait final pour Bayrou plutôt sympa in fine . Citation extraite de son entretien au Monde :

    François Bayrou a t-il encore un avenir ?

    Je le lui souhaite sincèrement.Il a toutes les qualités de courage et de ténacité pour rebondir.Son avenir dépend avant tout de lui, de sa capacité à écouter les autres, et à leur laisser une place à ses côtés.

    Allez, bonne chance à vous,  malgré tout, Corinne !

  • Clivages

    Quand je je considère la "performance" du MoDem lors de ces élections, et, plus largement dans son ensemble la campagne, j'ai le sentiment que ce qui nous a manqué avant toutes choses, c'est un clivage fort avec le reste des autres forces politiques sur les idées. C'est ce qui se disait dans un fil dont je ne parviens plus à retrouver l'url exact sur le passionnant forum démocrate Démos (un endroit où il y a des débats de qualité, et à bâtons rompus, bref, une référence). L'usager "raimo" y évoquait notamment la nécessité de frapper des coups percutants. Entendons-nous, être percutant, ce n'est pas faire de l'agit-prop d'un jour, mais bien avoir une idée qui détone dans l'atmosphère générale.

    On accuse Bayrou, à nouveau,  de ne songer qu'à son destin présidentiel : pour le compte, c'est injuste, cette fois. Objectivement, il ne s'est pas trompé d'élection, simplement, le MoDem a pris un gros risque en présentant des candidats sans épaisseur politique, non qu'ils ne fussent courageux et déterminés, mais plutôt qu'ils ont manqué d'une notoriété certaine.

    Il faut bien comprendre que prendre ce risque ne rapporte pas une voix. Au contraire, cela en fait perdre. Ce n'est donc pas un choix politique, mais un choix éthique. Toutefois, pour engager un parti dans cette voie périlleuse, il faut soit avoir le vent en poupe, comme Europe écologie, soit bénéficier d'une étiquette sûre (PS, UMP) soit vraiment avoir quelque chose à dire de très intéressant qui vous démarque des autres. Et même ainsi, cela peut rater. A preuve le NPA qui a voulu jouer la carte du communautarisme avec sa candidate voilée et qui s'est pris ainsi un méchant retour de bâton.

    Le MoDem avait quelques idées plutôt originales, sans, toutefois, que chacune cassât une brique. On pouvait y compter la relocalisation industrielle dont Bayrou a essayé de se faire le porteur ou encore le rôle particulier de l'entreprise vis à vis de l'apprentissage. Mais globalement, ce qu'on a senti, sans grand enthousiasme pour plusieurs militants, je le suppose, c'est que le MoDem cherchait surtout (comme tout le monde) à marcher dans les traces des écologistes, tentait de ménager la gauche en vue de négocier des accords (Azouz Begag faisant l'apologie de Queyranne, Alain Dolium précisant qu'il avait voté Jospin en 2002 et attaquant principalement l'UMP), le tout sans grande conviction.

    On ne gagne jamais à copier autrui. Un sondage réalisé au cours de l'automne avait pourtant été clair : les Français souhaitaient que le MoDem développe un projet original, qui lui soit propre, et emprunte une voie autre que celle que la gauche trace. Avertissements sans frais dont il n'a été tenu nul compte. Bayrou aurait du se méfier : il ne fallait pas parler des alliances que nous ferions ou non et surtout pas annoncer exclure radicalement l'UMP même si dans les faits, ce pouvait être le cas. Mieux valait se préoccuper de ce que nous pouvions proposer de mieux et de différent. C'est personnellement ce que j'ai tenté de mettre en valeur chaque fois que je l'ai pu tout au long de cette campagne.

    Il ne nous reste plus qu'un tiers de cantonale et la présidentielle (et donc les législatives avec) pour tenter de créer cet indispensable clivage. D'ores et déjà, le fameux projet humaniste ne présente pas à mes yeux de lignes de fracture avec les autres partis politiques, et d'ailleurs, la presse politique l'a jugé socialo-compatible.

    Il faudra donc l'amender très fortement (je pense à la partie éducation, par exemple, digne d'un syndicaliste du SGEN). Le tiers de cantonale a lieu en 2011 : il pourrait servir de ballon d'essai, à condition de tenir la campagne à fond et d'avoir des idées fortes à mettre en valeur à ce moment-là.