J'ai déjà eu l'occasion de le dire au mois de juin dernier dans le billet intitulé Haro sur Ségolène : il y avait des convergences possibles entre Ségolène Royal et François Bayrou, et son livre d'entretiens "Maintenant", publié avant l'élection présidentielle en atteste.
Sur les 35 heures, elle proposait de laisser les partenaires sociaux, elle était très favorable aux pôles de compétitivité, sa réputation de radinerie laissait augurer une gestion stricte des fonds publics, et si elle avait du sa victoire à Bayrou, elle aurait envoyer paître les élephants du PS.
Personnellement, si elle n'avait pas tenu des propos très démagogiques sur les enseignants, puis choisi la peopolisation plutôt que de se battre sur sa ligne, j'aurais pu être royaliste, car je voyais d'un oeil favorable, au départ, la manière dont elle s'affranchissait du PS.
Cela a commencé à se gâter au moment où elle a choisi de s'appuyer sur les apparatchiks alors qu'avec ses comités Désirs d'avenir, elle aurait pu prendre d'assaut le PS et définir elle-même la ligne.
D'ailleurs, je crois que Bayrou n'avait pas une mauvaise opinion d'elle, et avait même dit à la presse qu'il ne savait plus qui était Ségolène Royal, puisque pour lui, il y en avait deux : la réformiste des débuts avec laquelle des convergences étaient possibles, et la candidate aux élections qui avaient cédé tout au PS.
Il faut dire aussi que si le PS, à l'exception de Rocard et de DSK, n'avait pas traîné dans la boue François Bayrou, et, comble du vice, préféré Le pen en 3ème homme plutôt de prendre le risque que Bayrou soit le second, une alliance au second tour eût été bien plus naturelle, et aurait certainement eu belle allure.
La combinaison des éléments réformistes du PS et de l'UDF d'alors...Quel plateau on aurait eu !
Mais bon, le passé est le passé, et pour l'heure, chacun doit poursuivre son chemin : François Bayrou essayer de faire vivre le MoDem, et Ségolène Royal tenter de conquérir un Parti Socialiste déliquescent (peut-être pas dans les intentions de vote, mais en tout cas dans les idées et les propositions).
Je lirai le livre de Ségolène Royal, et je le commenterai, même si je pressens que le livre de référence, pour ses idées, c'est celui dont j'ai plusieurs fois parlé, le fameux "Maintenant", à tort méconnu, à mon sens.
Commentaires
je te lirai avec plaisir sur ce sujet
Je m'y mets dès que j'ai fini les apports de l'école autrichienne et Capitalisme, Socialisme et Démocratie, sachant qu'après, je vise De la démocratie en Amérique...
Je dois admettre que même si vous n'avez pas soutenu Ségolène Royal, votre article est brillant. Ca contraste avec cette médiocrité purement nuisibleà la solde de l'UMP, qui met ma patience à rude épreuve.
Je pense aussi que débarrassée du poids morts de directives de parti qui lui ont été imposées, elle aurait été plus cohérente et plus efficace.
Beaucoup de socialistes n'ont pas encore compris que s'ils ne parviennent pas à prendre le train du succès économique de leur pays, ils finiront inévitablement dans les poubelles de l'histoire.
Sans entreprises, point de travail. Et sans travail, ni entreprises, point de ressources. C'est le B A B A, que nombre de gauchistes purs et durs sont incapables de concrétiser, ou même de voir.
Ségolène Royal, elle, a ce potentiel.
@ Leyte,
Finalement, Bayrou et Royal en ont pris plein la tête, chacun à leur manière, après l'élection. Sarkozy a essayé (et essaie ecnore) de dessouder Bayrou par tous les moyens, tandis que le PS s'occupe d'arranger le portrait de Royal.
Il n'y a pas d'animosité entre ces deux-là. S'ils se représentent, j'espère que cette fois, il n'y aura pas l'erreur de se traiter comme des pestiférés.
Ce qui est triste, c'est que Bayrou a perdu une partie de ses troupes.
ce qui aurait pu sceller un accord royal-bayrou:
http://longuevue.blog.lemonde.fr/