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Modem - Page 36

  • Le Nouveau Centre, centriste ? Moooouuuuâââââaârrfff !

    Je n'ose même pas publier dans la catégorie "Politique" ce billet. J'ai choisi "insolite". Ben oui, le Nouveau Centre se prétend centriste et rêve de s'appeler UDF. A mourir de rire. Bientôt, le nom du Nouveau Centre, ce sera UMP bis.

    Mais bon, on est bon principe au MoDem. Marielle de Sarnez a précisé hier dans le Parisien que les primaires de la gauche ne concernaient pas le Centre ; donc pas le MoDem. Mais, si vraiment le Nouveau Centre se sent la fibre centriste, on veut bien faire des primaires avec eux et avec l'Alliance centriste. Évidemment, les partis perdants appellent à soutenir le candidat du parti gagnant, cela va de soi...

    C'est assez comique de voir le Figaro titrer régulièrement sur l'idée qu'une confédération centriste fait son chemin. Son chemin dans l'esprit de Morin et sa bande, certainement, mais pas dans celui des électeurs...

    La différence entre le MoDem et le Nouveau Centre, c'est surtout la différence entre les actes et la parole. Hervé Morin déclarait : «Les électeurs centristes qui votent encore Modem auront été heureux d’apprendre qu’ils ont plus de choses en commun avec Robert Hue, Jean-Luc Mélenchon et José Bové, qu’ils n’ont de choses qui les opposent»

    Ah ? Les mêmes électeurs ne seront sans doute pas plus contents d'apprendre qu'ils ont suffisamment en commun avec le MPF pour faire une alliance de gouvernement. Et la différence, c'est que Marielle n'a fait que discuter avec Hue, qui est en rupture de ban avec son parti, alors que le Nouveau Centre a accueilli à bras ouverts l'eurosceptique et ultra-réactionnaire MPF.

    Le Nouveau Centre a tout raté depuis sa création. Il aurait pu se tourner intelligemment vers la droite en ne rompant pas les ponts avec Bayrou et en demeurant critique. Nul doute qu'il eût alors eu bien plus de poids, y compris aux yeux de l'UMP et de Nicolas Sarkozy. Au lieu de cela, comme le chévrier  Mélanthios avec les prétendants de Pénéloppe dans l'Odyssée, ses chefs ont préféré tirer à boulets rouges sur Bayrou pour complaire à leur nouveau maître.

    Ce n'est pas pour paraître violent, mais voilà comment Mélanthios le faux-jeton, qui encore sur le seuil du Palais d'Ithaque fournissait des armes aux prétendants d'Ulysse, a fini (la traduction est de Leconte de Lisle et cela se passe à la fin du chant XII de l'Odyssée d'Homère) :

    Puis, ils emmenèrent Mélanthios, par le portique, dans la cour. Et, là, ils lui coupèrent, avec l'airain, les narines et les oreilles, et ils lui arrachèrent les parties viriles, qu'ils jetèrent à manger toutes sanglantes aux chiens ; et, avec la même fureur, ils lui coupèrent les pieds et les mains, et, leur tâche étant accomplie, ils rentrèrent dans la demeure d'Odysseus.

    Sans vouloir être grossier, on ne pourra même plus leur couper les c.....es vu qu'ils n'en ont plus depuis un moment, au Nouveau Centre...(oups, c'était plus fort que moi, c'était ma minute de vulgarité absolue)...

  • MoDem, Vivre ou mourir

    Les temps sont durs pour les courants centristes. L'Alliance centriste est groupusculaire et inaudible. Le Nouveau Centre fait preuve d'une telle absence de courage politique qu'il est 100% transparent, buvant sa honte jusqu'à la lie : le voilà allié avec le MPF ce que refusait la Nouvelle UDF. Finalement, il y a plus de courage au sein de l'UMP, avec quelques voix originales qu'au Nouveau Centre. C'est un bien triste constat à faire. Reste le MoDem. De source autorisée, je crois comprendre que la ligne générale pour les prochaines régionales, c'est l'autonomie, au moins au premier tour, à peu près partout. Au second tour, dans certaines régions, il est possible qu'il y ait des accords.

    C'est pourtant un chemin bien dangereux, mais en même temps nécessaire que nous prendrons ainsi. Le Nouveau Centre doit nous servir de contre-exemple. S'inféoder à un de deux partis majoritaires, c'est signer son arrêt de mort.

    Le PS nous appelle à rejoindre la gauche. Désolé, nous ne sommes pas de gauche. Et nous ne soutiendrons pas le PS ni la gauche partout où elle se présente, parce que cette option ne nous intéresse pas. Nous pourrons nous accorder sur des majorités d'idée - peut-être - mais certainement pas sur des majorités de gauche.

    Et en même temps, nous savons qu'à moins de 10%, nous sommes à la merci du bon vouloir d'éventuels alliés. Or, jamais nous ne sommes parvenus à franchir la barre des 10% dans une élection.

    Les Régionales peuvent signer le glas de notre mouvement, nous devons en être conscients ; nous avons deux manières de mourir : par malnutrition (aucun élu) ou par absorption (mangés par le PS).

    Finalement,tant au niveau des idées que de la tactique, ce qui aurait un sens, ce serait de faire alliance avec les Verts dans certaines régions, là où ils ne sont pas sectaires, évidemment. Le problème, c'est qu'en dehors de Conh-Bendit (qui les a pourtant menés à la victoire) et de quelques verts assez ouvert, la majorité des membres de ce parti est fermée et braquée sur des positions frisant souvent celles de l'extrême-gauche dans bien des domaines. Ce n'est pourtant pas ce qu'attendent les Français, et les Verts ont pu le vérifier lors des élections précédentes. Les Français sont bien plus sensibles à une écologie pragmatique comme celle que prône DCB.

    Ce qui serait heureux, pour des régionales, c'est un mariage entre le MoDem et les Verts qui le veulent bien : nous avons des électorats proches et des préoccupations écologiques très proches également. En outre, nous pesons des potentiels électoraux assez voisins. Ce serait donc une alliance équilibrée, sensée et logique.

    Mais, très vraisemblablement, les Verts tiendront à aller seuls au premier tour, ce qui est assez logique, somme toute.

    Dans tous les cas de figure, une chose est certaine : nous ne gagnerons pas si nous courons après les thématiques que développent les autres. A Paris, tous les partis ont voulu imiter Delanoë. Les Parisiens ont préféré l'original à la copie. Nul doute que la mode va être aux préoccupations écologiques lors des Régionales.

    Il s'agira pour nous de ne pas chercher à emboîter le pas au landernau médiatique, mais bien de créer la surprise et la nouveauté, comme avait su le faire François Bayrou en 2007 avec par exemple la question de la dette.

    Je crois profondément que c'est dans la qualité, la pertinence et l'originalité de notre programme que peut résider notre force, à condition de profiter des opportunités médiatiques qui nous seront données pour le mettre intelligemment en avant.

    La blogosphère MoDem gaspille beaucoup d'énergie à parler de sa démocratie interne, de Sarkozy et de l'UMP ou encore de ses alliances. Il n'existe quasiment aucun travail programmatique à quelques exceptions près (le GRID, ce que je fais moi-même, et peut-être quelques autres initiatives qui m'ont échappé). Il faut dire que nos leaders ne montrent pas non plus l'exemple. Il y a eu le dictionnaire de Marielle, Vivre Autrement de Corinne Lepage, un abécédaire de Sylvie Goulard sur son blog, et puis plus rien. Heureusement que nous avons encore le programme présidentiel de François Bayrou et les propositions de Cap21 !

    Il y a une très belle arborescence sur le wiki des commissions démocrates, mais c'est un arbre sans feuilles ni fruits à l'heure actuelle : les cases sont vides, les titres ne suffisent pas.

    Nous serions donc très inspirés de nous mettre au travail sans tarder au lieu de consacrer une énergie considérable à nous tirer une balle dans le pied. Je constate, hélas, que c'est souvent là l'activité favorite des militants qui s'agitent sur la Toile, et qu'ils y prennent un plaisir que je qualiferais de pathologique, d'autant qu'il est en totale contradiction avec les valeurs qu'ils proclament. Et après, on accuse Nicolas Sarkozy de brasser du vent...

    Il est grand temps de commencer à se remuer, notamment pour réagir aux difficultés des Français qui se foutent comme de l'an 40 de nos petits conflits de démocratie interne, et d'autre part pour déterminer ce que nous allons bien pouvoir leur dire et leur proposer lors des élections régionales.

    Et nous avons intérêt à être percutants !

  • Aubry dit "oui, mais..." à Bayrou

    Sage et intéressante réaction que celle de Martine Aubry aux mains tendues de Marielle de Sarnez et François Bayrou : comme elle l'observe, ce n'est pas l'anti-sarkozysme qui peut fédérer une alliance, mais un projet économique, social et écologique. C'est aussi mon avis. Et très franchement, ce qui me gêne, au PS, ce ne sont généralement pas les personnes, à quelques exceptions près, mais le projet économique et social. Je conserve notamment un souvenir exaspéré de la législature socialiste de 1997 à 2002.

    Je ne suis ni obtu, ni fanatique, et pour montrer ma bonne volonté, je suis prêt à chercher les convergences avant d'aborder les sujets qui fâchent (encore que ce soit très tentant de commencer par les seconds).

    J'ai commence à rédiger des synthèses des positions programmatiques exprimées par le MoDem. Les leaders discuteront certainement, mais nous pouvons déjà commencer entre militants et blogueurs des deux partis. Je ferais très volontiers la même proposition à l'Alliance Centriste, de Jean Arthuis, avec laquelle nous conservons, au MoDem, beaucoup de proximité, et puis bien sûr, à tous ceux, à droite, qui oseront franchir le Rubicon (et Dieu sait si certains doivent être tentés de le faire).

    J'ai observé avec intérêt le virage des Socialistes sur la dette : s'ils sont prêts à s'ateler à ce très grave problème, menace la plus lourde, à mon avis, pour la France, nous pouvons commencer à échanger. Nul doute que l'Alliance Centriste qui en fait un de ses thèmes de prédilection, ne soit intéressée. La logique voudrait même que certains membres du Nouveau Centre et quelques centristes de l'UMP dressent les oreilles.

    Sur les libertés civiles et la liberté d'expression, je pense que nous ne devrions pas avoir de divergences notables.

    Non, là où à mon avis cela va commencer à coincer, c'est sur les thèmes suivants : l'immigration, la fiscalité, l'Europe, la sécurité, les libertés économiques, la culture et l'Éducation. Sur tous ces points, je sais que nous n'avons pas le même programme. Sur l'Éducation, le seul point d'accord, c'est la nécessité de la sanctuariser budgétairement.

    Même en terme de projet de société, nous aurons du mal à accorder parfois nos violons : il y a des libéraux au MoDem et quasiment aucun étatiste...Or, on entend très souvent dans les discours socialiste un rejet maladif du libéralisme. Rien de tel au MoDem où nous estimons que libéralisme et régulations sont compatibles si les secondes ne sont pas excessives.

    Il y a du travail, mais, si des blogueurs de gauche ne considérant pas le MoDem comme le Diable sont prêts à discuter, je suis partant pour lancer des billets communs et contradictoires : les bonnes vieilles controverses de la rhétorique antique, en somme.

    Je conclus en rendant hommage à Martine Aubry. J'ai des désaccords avec elle, mais c'est une femme pour laquelle j'ai toujours eu de l'estime, en dépit des 35 heures (idée pas idiote au départ mais à l'application absurde).

  • Le plan risqué du MoDem pour relancer l'industrie

    J'ai déjà traité dans un article récent les mesures immédiates que prendrait le MoDem pour relancer l'emploi et donc lutter contre le chômage. Mais, le MoDem a un autre plan, plus audacieux et plus risqué. Corinne Lepage en développe les grandes lignes dans son livre Vivre autrement. Évidemment, un tel plan, à forte coloration verte et écologique, s'inscrit sur le long-terme.

    Ce plan repose sur un changement de "logiciel" dans le calcul des coûts de production. Jusqu'ici, pour établir un coût, l'entreprise n'intègre pas les externalités que sont les conséquence sociales et environnementales de sa production et de son mode de production. Comprenons-nous bien : il ne s'agit pas de faire ici de gauchisme dégoûlinant, mais bien de parler de gros sous. Or, un sou est un sou, et donc, le sou que je vais payer dans dix ans n'est pas différent du sou que je paye aujourd'hui, à la différence que je ne me rends pas forcément compte que ce sou à payer m'attend dans dix ans. Il en va, de ce point de vue, de la dette comme de l'écologie. Plus inquiétant, je peux ne pas me rendre compte que le sou que je paie aujourd'hui va se voir adjoindre un coût additionnel de cinq ou six sous dans dix ans.

    Dans ce cas, on ne peut plus dire qu'un sou est un sou, mais, bien souvent qu'un sou est cinq ou six sous...voilà le système économique dans lequel nous vivons.

    Ce que propose donc Corinne Lepage, c'est d'intégrer les exernalités dans les coûts des biens de consommation afin de rétablir la vérité des prix.

    Ce choix est bien sûr très risqué et très audacieux économiquement. Mais, à l'évidence, il entraînerait immédiatement une véritable tempête industrielle, un véritable ouragan capitaliste, pour reprendre les termes mêmes de la théorie de la destruction créatrice de Schumpeter.

    Cette reconversion industrielle réorienterait considérablement l'emploi vers les éco-industries et notre tissu industriel s'en trouverait retourné et bouleversé en profondeur. On imagine l'impact d'un tel retournement s'il était appliqué au niveau européen.

    Mais, comme dans tout processus d'innovation, nul doute qu'il entraînerait la destruction massive des emplois de l'ancien monde industriel dans lequel nous avons vécu. Les nouveaux emplois ne seraient pas immédiatement opérationnels, et il faudrait presqu'une décennie pour que la mutation de notre appareil productif soit complètement achevée.

    Ce qui s'applique à l'industrie aurait vocation à valoir pour la finance : si une opération financière entraîne de la destruction de capital, à l'heure actuelle, on la considère comme nocive. Que l'on intègre les externalités environnementales dans le calcul du capital, et les circuits financiers seront à leur tour bouleversés.

    Corinne Lepage pense que les entreprises ne peuvent pas gérer une telle mutation et que seul les États ont le pouvoir de colmater les brèches ainsi occasionnées dans le tissu économique.

    Une politique de grands travaux afin d'adapter les infra-structures à ce nouveau mode de production pourrait permettre le réemploi massif des chômeurs issus de l'ancienne industrie. Elle pourrait s'accompagner de formations techniques pour s'adapter à la nouvelle économie.

    Dans ce scénario, ce ne serait pas tout l'emploi qui serait touché, mais surtout celui de l'industrie. La prise en compte des externalités aboutirait vraisemblablement à des relocalisations en France.

    Jean Peyrelevade jugeait dans son livre, l'erreur historique de Nicolas Sarkozy, que l'un des principaux enjeux en France, était de réindustrialiser la France. En effet, seule l'industrie dégage de fortes valeurs ajoutées et permet donc des investissements importants. François Bayrou, dans son programme présidentiel, faisait de l'industrie la pierre angulaire de l'emploi. Le MoDem a repris par la suite cette proposition, mais aucune synthèse n'a encore été réalisée des analyses et propositions de ces trois leaders du MoDem. C'est donc un essai auquel je me livre ainsi, passant sous silence d'autres aspects de leur raisonnement parce que l'on ne peut pas tout dire.

    Ce qu'il faut désormais, c'est le courage politique d'aller jusqu'au bout, et de cesser de parler de taxes dès lors que l'État demande par anticipation aux entreprises de régler la part de capital qu'elles endommagent (je pense à la taxe carbonne, qui n'est pas un impôt mais simplement un remboursement, à mes yeux).

  • Marielle de Sarnez s'est adressée au courant Espoir à gauche, pas au PS

    C'est énervant de devoir faire sans cesse des mises au point. Ras-le bol de lire des c.....eries, çà et là, pour accuser Marielle de Sarnez de duplicité ou récuser son initiative comme isolée.

    Mettons les points sur les "i" : Marielle de Sarnez ne s'est pas adressée au PS, elle s'est adressée au courant socialiste "L'espoir à gauche" et à ses militants. A ceux-là, elle leur a dit : "ce qui nous rapproche est plus fort que ce qui nous divise". Nil novi sub sole : so what ? Cela fait un moment, depuis la présidentielle, pour être précis, que l'on dit à l'UDF puis au MoDem, que des rapprochements sont possibles avec l'aile social-démocrate et réformiste du PS. C'est cette aile-là qu'incarnent Vincent Peillon, Rebmasen et les leurs. On a dit aussi qu'on pouvait s'entendre avec des Verts libéraux et pragmatiques. Dany le Rouge appartient à ce courant-là (il revient de loin, certes, mais c'est bien son ancrage politique). Il a même redit que le projet politique de recomposition de Bayrou lui convenait.

    Bon, en somme, on appelle les gens qui peuvent s'entendre avec nous à des recompositions avec le MoDem. Tout le monde en semble ébahi. Les bras m'en tombent : c'est ce que l'on se scie à dire depuis deux ans, bon sang !!!

    Pour finir l'anecdote, la position de Marielle n'a rien d'opportuniste : elle faisait partie des cadres de l'UDF qui m'ont accueilli en 2006 quand j'ai adhéré. J'avais discuté alors avec elle, et elle m'avait déjà, alors, exprimé cette position. Bien loin de déraper, elle est tout simplement dans sa position traditionnelle sur le sujet. Ils m'énervent, ceux qui  s'en étonnent, voire s'en offusquent (n'est-ce pas,  Christophe ?).

    Alors arrêtez de taper des délires de toutes sortes sur une possible alliance entre le PS et le MoDem. Il y aura une alliance entre le MoDem et des réformistes là où cela sera possible, comme cela s'est déjà produit aux municipales avec des gens comme Rebmasen, par exemple.

    C'est tout de même clair, non ?

  • MoDem, mode d'emploi (article emploi)

    De la fonction publique à l'emploi, il n 'y avait qu'un pas. Voici donc un nouveau billet programmatique. Une fois de plus, je me suis inspiré du programme présidentiel de François Bayrou, mais pas seulement. Également des débats de la convention thématique "nouveau modèle économique et social européen" ainsi que du livre de Corinne Lepage Vivre autrement .

    Quand on regarde les enquêtes emploi, il y a 4 millions de personnes qui voudraient travailler plus : soit elles ne travaillent pas du tout et cherchent activement du travail, soit elles sont tellement découragées qu'elles ne cherchent plus du tout, soit elles sont en sous emploi. Là, nous tombons sur ce problème français de la préférence implicite pour le chômage : nous ne voulons pas du modèle libéral tout en étant incapable de reproduire efficacement le modèle suédois. Nous rêvons du modèle suédois, sans le civisme suédois, avec l'individualisme français et les impôts américains…

    Diverses personnalités du MoDem, les commissions thématiques et l'équipe du programme présidentiel de François Bayrou ont réfléchi à des propositions concrètes sur l'emploi et le chômage.

    Emploi

    -  la possibilité pour chaque entreprise de créer deux emplois sans charges. A moyen terme, il propose de réfléchir au transfert des charges sociales vers d’autres bases que le travail.
    Les pistes suivantes ont vocation à être examinées : une cotisation sur la valeur ajoutée des entreprises, une hausse de la CSG, la TVA sociale, une taxe sur la consommation de carburants fossiles, enfin une taxe sur les mouvements financiers.

    Ce qui recréera l’emploi, ce n’est pas l’augmentation continue de la précarité, c’est un coût de l’emploi redevenu abordable. En réduisant les charges qui pèsent sur le travail, on libérera l’emploi : les chefs d’entreprise auront à nouveau envie d’embaucher, et ils y auront intérêt.

    Toute entreprise sera concernée quel que soit son secteur d’activité, et quelle que soit sa taille. C’est évidemment très peu de chose pour une très grande entreprise, mais une aide déterminante pour une petite ou très petite entreprise. Or sur 2,7 millions d’entreprises en France, 1,5 million n’ont aucun salarié, 1 million ont entre 1 et 9 salariés.

    Deux emplois nouveaux : on prendra le nombre d’emplois dans l’entreprise au 1 er juin et la mesure s’appliquera à deux emplois qui viendront en supplément de ce chiffre : si l’entreprise a 5 salariés au premier juin, la mesure s’appliquera au 6 e et 7 e emplois lorsqu’ils seront créés ; si elle en a 45, au 46 e et 47 e ; si elle n’en a aucun, au premier et deuxième.

    L'entreprise ne règlera aucune charge sauf 10 % destinés à améliorer le financement des retraites, pendant cinq ans.

    Tous les emplois sont susceptibles d'être concernés, avec toutefois un plafonnement du montant du salaire afin d'éviter les abus.

    Chômage, délocalisations

    Reprise d'activité

    La première stratégie, c'est de rendre non seulement possible, mais obligatoire, la reprise quand il y a un repreneur. Il y a des entreprises qui ferment des usines, et dont la stratégie est d'empêcher ces usines d'être reprises. Nous devrions avoir une législation qui dise : si vous voulez fermer l'entreprise, au moins, vous ne pouvez pas empêcher des repreneurs de faire repartir cette entreprise en acquérant les machines.

    Deuxièmement, il faut que cette recherche de repreneurs soit une priorité des pouvoirs publics. Le MoDem se propose pour cela de nommer une autorité publique en charge de rechercher des repreneurs.

    Flexi-sécurité

    Les pays scandinaves ont réussi à faire en sorte que l'on puisse à la fois remettre en cause le contrat de travail, et offrir une sécurité nouvelle aux salariés, en lui permettant de garder son salaire plus longtemps, ou en lui permettant de suivre une formation qu'il aura choisie, ou d'être embauché sur le même bassin de travail par des entreprises qui, au fond, auront mutualisé leurs capacités d'emploi. C'est une organisation du travail dont la France pourrait s'inspirer. En cas de baisse d'activité, l'entreprise doit pouvoir remettre en cause le contrat de travail, mais cette flexibilité doit s'accompagner d'une véritable sécurité professionnelle. Cela veut dire que les droits du travailleur doivent être attachés au travailleur lui-même, et pas seulement au contrat de travail.

    Assurance-chômage incitative (bonus-malus)
    Il faut qu'il devienne, pour l'entreprise, intéressant financièrement de garder les salariés, et dissuasif de se débarrasser des salariés. Il n'est pas juste de faire payer les mêmes cotisations d'assurance-chômage aux entreprises qui font tout pour défendre l'emploi, et aux autres. Le MoDem propose que l'on mette en place un système de bonus/malus. Cela se fait pour les accidents du travail, et pour l'assurance auto. C'est donc aussi possible en matière d'assurance-chômage.

    Intéressement aux bénéfices et stock-options

    On ne peut pas demander aux petits, aux ouvriers, aux salariés, de respecter les règles, et faire que les grands responsables d'entreprise se donnent, à eux-mêmes, des avantages tellement choquants que cela détruit l'image de l'entreprise auprès des citoyens.

    Le MoDem souhaite  un modèle européen et français d'exemplarité de l'entreprise par rapport aux salariés et au reste de la société. Au lieu de pousser dans le sens des stock-options, il faut développer le sens de l'intéressement des salariés aux bénéfices. Comme, en matière de licenciement, il faut que défendre l'emploi rapporte à l'entreprise, il faut de la même manière que l'entreprise ait intérêt à partager son bénéfice avec les salariés.

    Temps de travail

    La sobriété pose la question du temps choisi, le droit de travailler plus quand, on en a envie - il n'y a pas besoin d'exonérations sociales pour cela -, mais aussi le droit de travailler moins, si l'on veut travailler moins. Le droit au temps choisi dans des parcours professionnels sécurisés bien sûr, cela ne doit pas être assimilé à la précarité. Cela paraît faire partie de ce nouveau modèle.

    Développement de l'économie sociale et solidaire

    A côté des grandes entreprises capitalistes, le MoDem se propose de favoriser le développement de sociétés à but lucratif dont l'objet ne serait pas de rémunérer des actionnaires mais d'engranger des bénéfices afin de favoriser ses associés. Coopératives, mutuelles et SCOP ouvrent la voie à ce nouveau modèle économique capable d'absorber les laissés pour compte des reconversions industrielles et économiques mais aussi de favoriser l'émergence d'une nouvelle manière de travailler, pas exclusivement tournées vers le productivisme.

     

     

  • Le MoDem, de gauche ? Non pas vraiment. De droite non plus, d'ailleurs...

    Amusant. Il suffit d'une visite de Marielle de Sarnez chez Vincent Peillon pour que la presse et quelques blogs s'enflamment en s'imaginant que le MoDem est devenu un parti de gauche. Mais non, voyons ! Ce n'est pas non plus un parti de droite, au demeurant. Non, simplement, il se trouve que la droite est phagocytée par un seul homme. Peu imaginable, dans ces conditions, de concevoir une quelconque forme d'accord avec la droite par les temps qui courent. Croyez-moi que les gens de centre-droit comme moi en sont navrés, mais la situation est ce qu'elle est. Le Nouveau Centre est aux ordres depuis sa création (contrairement à la Nouvelle UDF dont il se voulait le successeur), l'Alliance Centriste est groupusculaire et inaudible et le Parti Radical inféodé à Sarkozy depuis la première heure. Que voulez-vous qu'on fasse ? Il y a des individus isolés avec lesquels on peut s'accorder dans certaines circonstances, comme Juppé à Bordeaux, par exemple, mais à l'échelle des régions ce n'est plus pensable  de se rapprocher de l'UMP.

    Il n'est pas non plus question de se mêler au PS, au passage, mais au second tour, on pourra envisager des rapprochements avec les sociaux-démocrates et les réformistes du PS. Des gens comme Rebmasen ou Peillon, par exemple. Ceci ne signifiera pas qu'on passera un accord national avec le PS. Ce n'est pas possible à l'heure actuelle, ce parti recèle vraiment trop de contradictions. Mais en revanche, on peut volontiers s'accorder avec les réformistes et les sociaux-démocrates autour de majorités nouvelles, ou encore avec des Verts pragmatiques.

    Le MoDem ne récuse pas d'accords avec d'éventuels alliés de droite, le problème, c'est que personne, à droite, n'osera prendre ses distances avec Sarkozy. Sur le fond, beaucoup de militants du MoDem n'ont pas de gros contentieux envers l'UMP. Il y a même à l'UMP de nombreuses personnalités politiques que nous apprécions. Ceci vaut aussi pour le Nouveau Centre, au demeurant. Mais tant qu'elles se tairont ou admettront qu'un seul individu peut faire taire à sa volonté leur voix et leur vote, malgré l'estime que nous leur portons, nous ne pouvons pas nous retrouver sur des listes communes.

    Notez que nous ne considérons pas, au MoDem, Sarkozy comme le Diable. L'individu ne nous est pas antipathique en soi. Non, le problème, c'est juste qu'il fait absolument n'importe quoi et qu'il va nous laisser la France dans un état désastreux en 2012 et encore pire en 2017 s'il devait être réélu.

    Dans ces conditions, il est légitime de prévenir l'avenir et de chercher à former une majorité pour l'empêcher de gouverner la France. A moins qu'il s'assagisse, évidemment, mais il n'en prend vraiment pas le chemin...

  • la BNP a bien raison de payer largement ses traders

    La décision de la BNP de provisionner un milliard d'euros,  pour rémunérer les salariés de son pôle finance a fait couler de l'encre. Beaucoup d'encre. Eh bien moi, je trouve qu'elle a bien raison de tenter de conserver ses cadres les plus prometteurs. Le pôle BFI a justement réalisé d'excellents résultats pour les deux premiers semestres 2009, tirant littéralement les résultats de la BNP vers le haut. Cela me semble le minimum qu'une entreprise privée récompense ses salariés qui ont fait du bon boulot, non ? Un milliards d'euros, c'est le montant de la dette de quelques clubs de football anglais. Je n'entends aucun concert de glapissements pour condamner les montants mastodontesques qu'ils versent à leurs  joueurs.

    Il y a une sale manie, en France, qui consiste à beugler haro sur les entreprises en bonne santé qui font du profit. Je trouve que c'est particulièrement mal choisi avec la BNP, société qui ne délocalise globalement pas ses emplois.

    Eva Joly se plaint de ce que la BNP aurait touché de l'argent public. Argument aussi débile que faux. En réalité, l'État a réalisé une superbe affaire en achetant il y 6-7 mois des actions BNP à une trentaine d'euros. Aujourd'hui, le cours de la BNP frise les 60 euros. Si l'État faisait preuve de bon sens, il ne tarderait pas à commencer à réaliser des prises de bénéfice. Vu l'état de ses finances, ce ne serait pas du luxe.

    Pour le reste, c'est de l'argent prêté, et à un taux si élevé que les banques y ont regardé à deux fois avant de faire l'emprunt. Avec une banque comme la BNP qui paie rubis sur l'ongle, c'est sans risque et une source de revenus tout à fait garantie.

    Bref, dans la classe politique française, c'est âneries sur âneries à propos des banques, y compris au MoDem, au demeurant. On accuse les banques françaises de faits dont elles ne sont sur le fond pas comptables. On l'a dit et redit, la cause principale de la crise financière qui a frappé le monde, ce n'est pas même les paradis fiscaux, mais bien la législation américaine qui permet de garantir du crédit sur une valeur immobilière virtuelle.

    J'aurais bien donné quitus à Marielle d'avoir compris que les hochements de menton les plus martiaux n'y changeront rien, puisqu'elle écrivait dans son dictionnaire pour aimer l'Europe que la principale tâche de l'Europe devait être de réformer le fonctionnement de l'OMC (proposition reprise par l'ADLE, d'ailleurs).

    Seulement, voilà, aujourd'hui, elle intervenait devant un parterre de socialistes, conviée par Vincent Peillon et son Espoir à Gauche, et le moins qu'on puisse dire c'est qu'elle a versé elle aussi dans la diabolisation à outrance. C'est rare ici, mais aujourd'hui, pas de quitus pour Marielle :-)

    Eva Joly se plaint de ce que la BNP dispose de 186 filiales dans les paradis fiscaux. Ah ? C'est mal docteur ? C'est une banque ou une association de dames patronesses, la BNP ? Que la BNP fasse son métier de banque, moi, ça me paraît plutôt salutaire, non ? Ce n'est pas aux banques d'édicter les règles mais aux États !

    On ferait bien en France, au lieu de réduire l'économie à la sociologie avec un vague saupoudrage de béni-oui-ouisme entrepreneurial, de donner quelques notions de finance élémentaires aux citoyens. Ce serait des plus salutaires et cela éviterait de voir la presse emplie de contre-vérités et/ou de raccourcis à deux balles. Des cours de rattrapage devraient être possibles pour les politiques.

  • MoDem et Verts

    De grâce, de grâce, ne cédons pas au syndrôme ambiant en courant derrière les Verts. Voilà que la Toile bruit des alliances futures aux régionales. Avant de parler d'alliances, nous serions bien inspirés, au MoDem, de se préoccuper de notre programme. Il sera toujours temps de se demander, le moment venu, s'ils sont compatibles ou non.

    J'aime bien Bayrou, mais, parfois, il m'agace par sa propension à ne rien apprendre de ses échecs. Interrogé par l'AFP il s'est félicité de ce que le MoDem soit au centre des alliances lors des prochaines régionales. Ce n'est pas ainsi qu'il fallait réagir : il fallait répliquer qu'on ne pouvait préjuger de quoi que ce soit sans avoir comparé les programmes politiques lors des régionales.

    Au MoDem, nous ne savons même pas qui seront nos candidats et la constitution des listes n'a pas même été abordée. Alors ne mettons pas la charrue avant les boeufs, svp.

  • Dette publique de la France

    1249609797.jpgEn 2008, la dette publique brute de la France a progressé de 10 %, passant de 1 209 milliards d'euros à 1 327 milliards, soit 20 600 euros par habitant et 47 400 par actif. La charge d'intérêts a atteint 54,6 milliards d'euros, soit 850 euros par habitant et 1 950 euros par actif. En matière de déficit, la France fait moins bien que ses partenaires européens (3,4 % contre 1,5 %). Elle est aussi le seul pays de la zone euro dont les dépenses publiques ont été supérieures à 50 % du PIB en 2008. Enfin, la France est devenue le quatrième Etat le plus endetté de la zone euro par rapport à son PIB (alors que nous étions 8e en 2004 !). Nous faisons moins bien que nos voisins européens. Il va sans dire qu’à ce stade l’objectif d’un retour à l’équilibre en 2012 est abandonné tout autant que celui d’un retour au 3%... Force est de constater qu’avec la crise, l’économie française ressemble à une machine à fabriquer de l’endettement : la dette publique – Etat, collectivités locales et Sécurité sociale – atteint 1413 milliards d’euros, soit 72,9% du PIB. L’endettement atteint donc des proportions abyssales.

    Jean-Jacques Jégou, trésorier du MoDem et sénateur du Val de Marne