François Bayrou a mis en échec mercredi soir les partisans d'une renaissance de l'UDF lors d'une réunion du bureau de l'ancienne formation centriste.
"Nous avons décidé (...) que le Mouvement démocrate allait continuer à se développer", a déclaré le président du MoDem à l'issue de cette réunion de trois heures. "Il n'y aura pas de retour à l'UDF historique", a-t-il ajouté en se réjouissant de ce "premier élément de clarification".
Selon M. Bayrou, cette décision a été votée à une large majorité de 19 voix contre six.
Une majorité encore plus large s'est dégagée sur la question de l'attribution du financement public. Celui-ci "ira au MoDem", a assuré M. Bayrou. Une convention va "édicter les règles entre les deux entités", a ajouté le président du MoDem. Elle portera notamment sur l'entretien du siège, a-t-il expliqué sans plus de précision.
Les partisans de la renaissance de l'UDF ont reconnu avoir été mis en minorité lors de cette discussion "franche". Le bureau n'a "majoritairement" pas souhaité que l'UDF retrouve une expression politique, a convenu le sénateur Jean Arthuis.
La minorité va continuer à "s'exprimer", a ajouté le sénateur de la Mayenne, partisan d'"un centre indépendant et suffisamment fort pour nouer des alliances claires".
François Bayrou avait convoqué ce bureau, chargé de veiller au respect des intérêts matériels et moraux de l'UDF, mise en sommeil le 30 novembre dernier à la veille du congrès fondateur du MoDem, pour vider la querelle l'opposant aux partisans de la renaissance de l'UDF.
Ces derniers ont lancé une pétition après l'échec du MoDem aux municipales pour faire revivre l'UDF. M. Bayrou, qui a dénoncé une manoeuvre téléguidée par l'Elysée pour l'éliminer, a annoncé lundi qu'il allait demander, avant l'été, aux quelque 60.000 adhérents de son parti de confirmer par un vote sa "ligne d'indépendance" par rapport à l'UMP et au PS. "Tous ceux qui veulent utiliser des interrogations pour faire une crise repartiront gros Jean comme devant", a-t-il prévenu mercredi soir. AP
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L'UDF ne renaîtra pas
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Collège : et pourtant il existe une solution
Dans les problèmes de l'Education Nationale, on évoque souvent le collège comme maillon faible du système scolaire. Je considère, en réalité, que cela tient à la nature de l'adolescence, surtout une adolescence laissée sans limites, à l'indifférence ou au désespoir des adultes, et surtout, des pouvoirs publics.
Le collège est devenu une véritable jungle où le plus faible est immanquablement écrasé. Pendant qu'on disserte sur les horreurs de la seconde guerre mondiale, sur la citoyenneté, on y laisse se reproduire les phénomènes de bande les pires, avec une absence totale de considération pour les plus faibles.
En 3ème, puisqu'on étudie les faits de la seconde guerre mondiale, pourquoi ne s'intéresserait-on pas plutôt avec précision à ce que vivaient les jeunes gens de cette époque sombre : par exemple, comparer le fonctionnement des hitlerjungend (Jeunesses hitlériennes) et la dynamique de groupe dans une classe d'adolescents, je suis certain que cela mènerait à des remises en question intéressantes.
On sait qu'il existe de 20 à 40 élèves par collège qui sèment le désordre et désorganisent le fonctionnement des cours. C'est valable dans 80% des collèges de France. Il suffirait de retirer ces élèves et de les placer dans des centres d'éducation spécialisés pour que les collèges retrouvent, pour la plupart, leur sérénité.
Seulement, voilà : l'UMP, Fillon, Sarkozy et Darcos s'en foutent complètement. Leur priorité, c'est de faire des économies pour financer leur paquet fiscal, et l'Education Nationale est une bonne vache à lait. Ces centres d'éducation ont un certain coût, et il ne faudrait pas ne pas pouvoir faire les crédits d'impôts promis aux individus les plus riches de la nation, n'est-ce pas ?
Du côté de la gauche, où la démagogie est notoire, et l'idéologie prodigue en conneries et pédagogolâtries de tout type, il faut insérer les pauvres victimes de l'odieux système capitaliste et la société en général dans le système scolaire à tout prix. Peu importe que les autres en pâtissent, ce sont de toutes façons des privilégiés, des héritiers, comme dirait Bourdieu, et ils s'en sortiront. Et si on est un hiérarque socialiste, il y a toujours le "faites ce que je dis, pas ce que je fais" pour sauver son rejeton en le plaçant dans une institution privée où il sera à l'abri des gentils délinquants.
En fait, il n'y a qu'un seul homme qui s'est soucié de l'élève français moyen, celui auquel on ne demande jamais son avis, à qui l'on n'offre aucune chance et que l'on sacrifie à des politiques décidées dans les hautes sphères des cabinets, là d'où on ne connaît surtout pas les réalités du terrain, ou, mieux encore, à la manière socialiste, on feint de les ignorer ou l'on déclare qu'ells relèvent du fantasme, et cet homme, disais-je donc, c'est François Bayrou.
Parce qu'il a enseigné dans des petits établissements, parce qu'il n'a pas été un carriériste de l'Education qui devait ses titres et ses postes à des copinages sans vergogne, il a pu dire la vérité. Je le cite dans son discours du 20 février 2007 à Dijon:
Il faut donc prendre les décisions qui s'imposent et les décisions qui s'imposent, c'est celles-ci : il faut rétablir la discipline scolaire dans les établissements du premier cycle, du second degré. Il faut rétablir la discipline scolaire dans les collèges de notre pays. Si nous ne le faisons pas, c'est de la non-assistance à personne en danger. C'est de la non-assistance à famille en danger, c'est de la non-assistance à quartier en danger.
Alors il faut avoir le courage de regarder les choses. Tous les enseignants vous disent, quand on parle de ce sujet, qu'il y a huit, dix, douze, quinze élèves seulement par établissement qui, en raison des lourdes difficultés personnelles qui sont les leurs, en réalité, mettent le bazar, font régner la loi. Un petit caïd de cour de récréation terrorise ou déstabilise les professeurs, notamment les jeunes professeurs. Notamment les jeunes femmes professeurs au début de leur carrière ou leurs camarades.
Eh bien, ceci n'est plus acceptable. Je dis que, quand on est avec où devant des élèves comme cela, alors il faut leur offrir un autre type de scolarité que le collège normal, il faut leur offrir une scolarité qui garantisse que, avec le nombre nécessaire de psychologues et d'éducateurs, on les reconstruise, mais qu'ils ne déstabilisent plus le collège dans lequel ils sont scolarisés.
Je propose donc qu'il y ait la création d'établissements qui soient des établissements d'éducation qui puisse recevoir les élèves qui présentent des difficultés particulières et que l'on ne se contente pas de faire ce que l'on fait depuis des années, ils sont au collège A, Conseil de discipline on les inscrit au collège B, conseil de discipline, on les inscrit au collège C, conseil de discipline on les remet au collège A jusqu'au jour où ils atteignent l'âge légal de manière qu'on les mette à la porte.Parallèlement, c'est aussi le seul à vouloir des classes d'excellence partout.
[...] nous, Éducation nationale, nous État, République française, nous avons une mission qui est celle-ci : nous avons la mission d'offrir les mêmes chances à tous les élèves, quel que soit le quartier où il habite, l'établissement ou ils sont scolarisé. Ceci est la loi de la République.
Par exemple, nous avons connu un temps pendant de longues décennies dans lesquelles on pouvait, dans un petit lycée pyrénéen, au coeur des vallées pyrénéennes, par exemple, le lycée de Naye, Pyrénées-Atlantiques, 4500 habitants, on faisait dans ce lycée, je le sais puisque cela était mon parcours, les mêmes études classiques avec du latin, du grec, les langues, que l'on avait dans les lycées de centre-ville de Pau, de Bordeaux ou même au lycée Henri IV ou au lycée Louis-le-Grand à Paris. Ceci était la fierté de la France.
Moi, je demande que l'on reconstruise cette fierté et que l'on ait un pays qui s'oblige à offrir les mêmes options et la même exigence et la même excellence pour les élèves qui en ont la volonté ou la capacité que l'on habite le sixième arrondissement, la banlieue de Lyon, le Val Fourré où nous étions l'autre jour, certains quartiers de Nanterre ou bien Clichy-sous-Bois, on a droit aux mêmes chances, quel que soit le lieu d'où l'on est originaire et quel que soit le lieu où l'on a habite.Voilà, c'est simple, mais jamais Sarkozy ni la gauche ne le feront. Unseul parti pourrait avoir la volonté d'appliquer une telle mesure : le MoDem.
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L'école selon Bayrou
Phénomène assez rare, aujourd'hui, de nombreux enseignants des écoles primaires et maternelles ont choisi à leur tour la grève pour protester.
Un des sujets de grogne des enseignants est entre autres la réforme prévue des programmes. Pour ma part, j'ai fait une analyse du rapport de Bentolila, l'un des spécialistes concernés. Ce dernier relevait que l'enjeu principal de l'école maternelle était l'acquisition d'un langage riche et complet. En effet, c'est la pierre angulaire de tout le reste, puisque c'est le vocabulaire qui permet aux enfants de comprendre les explications. Or, bien souvent, on constate que l'école maternelle met l'accent sur toute une série de techniques et sur la compréhension de consignes sociales dont le seul but est de ne pas "troubler l'ordre scolaire".
Lors du colloque de l'UDF du 11 mars 2006 sur l'école, l'université et la recherche, François Bayrou écrivait :
Il y a une éducation à la langue dont l’enseignement des siècles classiques avait bien compris l’utilité, joutes verbales, exercices rhétoriques, compositions latines ! J’ai été frappé dans les violences des banlieues du mutisme des garçons qui mettaient le feu, de leur difficulté à parler. Et pour moi, ce n’est pas un hasard, c’est une cause.
La formation à la langue orale et écrite, à son vocabulaire, à son histoire, à ses racines, je pense au latin pour la langue courante et au grec pour la langue scientifique et intellectuelle, tout cela est une clé. On doit la vérité aux jeunes Français : tous les codes de reconnaissance, tous les éléments du leadership, passent pas la langue. Et si l’on veut la raison principale des différences de réussite entre classes sociales, enseignants, cadres, etc., c’est dans la langue qu’on la trouvera.
Donc, il faudrait peut-être commencer par cela. L'idée qu'avait exposé Xavier Darcos, de faire de la Grande Section un pré-CP est tout simplement désastreuse. Catastrophique. Elle va exactement dans le sens inverse de ce qu'il faudrait faire. Avant d'acquérir des savoirs savants, encore faudrait-il avoir une vraie maîtrise du vocabulaire.
Ensuite, quand je vois partout des classes de moyennes sections, donc, des enfants de 3 ans et demi à 4 ans et demi de 30 élèves, moi, je ne vois pas comment on peut dispenser un enseignement individualisé dans ces conditions.
Nicolas Sarkozy a fait des choix budgétaires. Xavier Darcos les a cautionnés. Il a choisi d'offrir des milliards d'euros à une petite minorité plutôt que des enseignants aux tout-petits. Que l'un et l'autre les assument, ces choix désormais.
Je suis d'accord sur le fait que les caisses de l'Etat étaient vides. Mais l'un et l'autre ont aggravé le phénomène, et ils ont touché à ce q'une nation possède de plus précieux, ses enfants.
Sur le site de François Bayrou, pendant les présidentielles, l'article école à la page de ses propositions commençait ainsi : « L’éducation est la priorité absolue de mon projet.»
On voit aux premières mesures d'un gouvernement ce qui lui importe en priorité. Quelle a été la première mesure du gouvernement Fillon ? Offrir des crédits d'impôt aux acheteurs de très grandes surfaces.
Bayrou avait fait sienne aussi cette remarque, lors du même colloque sur l'école :
Et vous voulez juger de la responsabilité des dirigeants du pays : regardez quelle place ils accordent à l’école, à l’université, à la recherche dans leurs préoccupations, dans leur temps, dans leur vision.Pour nous, en tout cas, cette place sera la première !
L'école, c'est du long terme. Ainsi, François Bayrou écrivait : «Et les étudiants candidats au Capes ou à l’agrégation ont raison de le dire : nous ne pouvons pas jouer les recrutements à l’accordéon. Je suis partisan d’une loi de programmation sur dix ans des recrutements.»
C'est aussi l'un des rares hommes politiques à ne pas avoir passé son temps à cracher sur l'Education Nationale :
Je ne suis pas de ceux qui dépeignent l’éducation nationale comme un mammouth ! Pour moi, elle est un corps vivant. J’ajoute que si l’on excepte la singularité de l’école maternelle, dont nous devons être fiers, nous avons à peu près (un peu plus dans le secondaire, un peu moins dans le supérieur) le même nombre d’enseignants que tous les pays du monde développé, parce qu’il n’est guère de secret et que la dimension des classes et des amphis est à peu près partout la même. On étonnerait d’ailleurs beaucoup les grandes entreprises privées en leur demandant de comparer leurs services centraux avec ceux de l’éducation nationale.
Moi, c'est ce que j'ai aimé chez cet homme-là et que j'aime encore. Il ne ment pas, et il a une conscience claire des priorités. Il ne promet pas tout et n'importe quoi, comme le faisait le programme socialiste pendant les présidentielles, parce qu'il savait que nous n'avions plus de sous, mais, comme une famille modeste qui sacrifierait ses économies pour assurer l'avenir de ses enfants, il jugeait que l'école et l'éducation c'était sacré, et que c'était le seul secteur où il fallait garantir des engagements financiers.
J'entre en contradiction frontale avec une partie de notre société qui vit avec l’idée que c’est dans le budget de l’éducation qu’il faudra tailler, le jour où l’on voudra revenir à l’équilibre des finances publiques.
Je pense exactement le contraire. Je pense qu'il faut faire des économies, j'en parlerai dans une seconde, qu'il faut retrouver un budget en équilibre, mais qu'il faut garantir l’investissement dans l’éducation.
Que l'on mesure simplement la distance avec ce qu'il se produit aujourd'hui. Et ce que je je regrette, c'est que Le Nouveau Centre, dont une très grande majorité de représentants a approuvé ce programme, soit totalement silencieux et laisse faire ce qu'il se passe, sans la moindre protestation, sans même la moindre suggestion. Est-ce cela, peser sur la majorité ? Mieux valait se ranger derrière le MoDem dans ses conditions. A quoi bon être député si l'on n'exerce pas sa parole ?
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Michel Mercier : qui avait raison ?
Toujours sur le site France Démocrate, je lis cette réponse de François Bayrou :
Je ne crains aucune procédure démocratique, mais je combattrai les manœuvres et les pièges, et vous verrez que les militants et adhérents les combattront avec moi, je crois, de manière assez drastique.
Michel Mercier m’a dit qu’il était absolument opposé à toute idée d’organisation de la majorité, et n’avait aucune intention de se laisser enfermer dans ce genre de structure, et je le crois.
« C'est qui qu'avait raison ? »
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Hôpitaux : quelles réformes ?
Le gouvernement, à l'évidence avec l'intention de réaliser des économies, s'est lancé dans une réforme des hôpitaux. Le blog du PRG des Landes en détaille assez clairement la teneur. Rappelons que le sénateur UMP Gérard Larcher s'est vu confier une mission sur l'hôpital et qu'il a rendu son rapport à Nicolas Sarkozy le 10 avril dernier.
Pour ce que j'en ai lu, cela m'a l'air plutôt pas mal, mais j'attends surtout de voir ce que Nicolas Sarkozy va en faire le 17 avril.Pour mémoire, voici ce que propose actuellement le MoDem (sur la base du programme présidentiel de François Bayrou) sur les hôpitaux.
• Réformer la gouvernance de l’hôpital, créer un continuum entre les soins de ville et l’hôpital
- La dichotomie ville-hôpital est pernicieuse. Il faut recréer une continuité : Il n'y a toujours pas de fongibilité des enveloppes entre ville et hôpital, et cela doit impérativement évoluer.
- Rationaliser l'organisation du système hospitalier (statut des personnels, 35 heures, fonctionnement des urgences).
- Désengorger les urgences en favorisant la complémentarité entre urgentistes et libéraux, la prise en charge de la régulation par les médecins libéraux.
- Réformer le long séjour, développer la complémentarité entre le sanitaire et le social.
- Instaurer une réelle autonomie des conseils d’administration avec une responsabilisation financière.
- Créer 3 niveaux d’hôpitaux:- Le C.H.U. : de la compétence de la Région.
- Le centre hospitalier départemental : de la compétence du Conseil Général.
- Le centre hospitalier de proximité de compétence municipale.
J'éplucherai avec plus d'acuité ce rapport pour le commenter ici, mais à vrai dire, après une première lecture, j'ai le sentiment qu'il peut être accomodé à plusieurs sauces.
Il y a tout de même un truc qui me frappe, dans le rapport Larcher : il y est tout le temps question d'une nouvelle organisation territoriale, et de maillages régionaux ou départementaux ad hoc, avec des agences, mais très peu du rôle des régions ou des départements, et à peine plus de celui des municipalités. En dépit de la volonté affirmée de donner de l'autonomie aux établissements, j'ai pour l'instant l'impression que toute la gestion hospitalière demeure très centralisée. A voir et à relire, donc...
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Sénateurs centristes, UDF,MoDem, calmons le jeu
C'est impressionnant de voir à quel point les esprits sont prompts à s'échauffer sur la blogosphère. Il suffit qu'UN, et UN SEUL sénateur centriste déclare quitter le MoDem pour que cela se transforme en TOUS les sénateurs centristes.
Au passage, même si je ne suis pas d'accord avec la stratégie de Michel Mercier, a-t-il écrit qu'il comptait quitter le MoDem ? En aucun cas. Il s'est au contraire présenté comme trésorier de l'UDF ET du MoDem.
Aucun autre sénateur ne s'est exprimé pour l'instant. Tout juste François Zochetto a-t-il dit qu'il penchait du côté d'Arthuis. Et même ainsi, Jean Arthuis, Thierry Benoît ou François Zcohetto demeurent tout de même des centristes très proches du MoDem ! Alors gare à l'hystérie.
Pour ce qui est de Michel Mercier, c'est un vieux renard de la politique, parfaitement capable de rouler dans la farine aussi bien Nicolas Sarkozy que son homme de paille (bon jeu de mot, non ?) Dominique Paillé. Attention aux apparences. Michel Mercier négocie le positionnement des sénateurs pour les prochaines sénatoriales. Est-ce anormal ? Pour ma part, je suis choqué quand il y a des discussions avec le MPF, et c'est cela que j'ai reproché à Mercier, à cause du positionnement de Perben à Lyon. Mais qu'il y ait des discussions avec l'UMP, cela n'est pas choquant, tant que nous conservons notre indépendance d'esprit.
Bien sûr, si certains ne se reconnaissent pas dans la démarche du MoDem, ils doivent être libres de partir, mais cela n'est pas un crime, d'autant que les sénateurs ont souvent été élus avec des voix de l'UMP par le passé.
Par ailleurs, le Sénat est un lieu où les débats sont souvent de qualité et dépassionnés. Donc qu'on y soit davantage sensible à la critique positive qu'à l'Assemblée Nationale n'est pas en soi un mal. Cela n'empêche pas nombre de sénateurs centristes au sein de l'UDF-MoDem d'avoir des positions intéressantes et utiles (je pense en revanche que ceux qui ont voté le texte sur les OGM se sont plantés).
Bref, attention à ne pas étouffer le débat au sein du MoDem. Il y a des désaccords avec la stratégie de François Bayrou, c'est normal que l'on puisse le dire et en discuter, dès lors que cela demeure courtois.
Au final, je conseille à certains de se calmer avec LES sénateurs centristes, qui sont sans doute DES sénateurs centristes, et pour l'instant UN sénateur centriste.
Par ailleurs, pour moi qui ai fait la double adhésion MoDem ET UDF, croyez bien que je ne laisserai personne s'asseoir sur ma décision de militant UDF àla veille de Villepinte. Bien qu'attaché à l'UDF, j'ai choisi de faire confiance à François Bayrou lorsqu'il a organisé la mue de l'UDF en MoDem, et je ne reviendrai sur mon vote de militant que seulement si Bayrou décide de faire marche arrière sur ce sujet.
Jean Arthuis n'est pas propriétaire de l'UDF ni de ma voix, ni de celle des autres militants UDF. L'UDF, c'est à nous, anciens militants UDF, qu'elle appartient.
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Eh non, tout n'était pas possible...
Vous vous souvenez du slogan de Nicolas Sarkozy pendant l'élection présidentielle ? Ensemble, tout devient possible...
Eh bien voilà ce qu'il en reste aujourd'hui, au moins sur la fameuse question de la dette et des déficits ; François Bayrou s'est chargé de faire la mise au point, au moment de commenter l'actuel plan "d'économies" ...
C'est un plan qui est un aveu", a estimé le président du MoDem. "Contrairement aux engagements qui ont été pris, on ne sera pas à l'équilibre en 2012".
"Je ne pense pas que la question soit ni réglée, ni en voie d'être réglée. Elle n'est même pas approchée", a-t-il déploré.
"Je n'aurais pas pris la décision du paquet fiscal", a déclaré François Bayrou. "On a commis une faute en allant dans le sens du laxisme" et "on a fait croire aux Français qu'il n'y avait pas de problème, que, comme disait le slogan de l'époque, tout devenait possible".
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Paquet fiscal et successions, ce que Tocqueville et Bayrou disent à Sarkozy
Apèrs Schumpeter et Montesquieu, j'ai décidé d'attaquer un autre grand moment de la littérature démocrate, avec De la démocratie en Amérique de Alexis de Tocqueville. En fait, j'ai d'ores et déjà entamé la lecture de l'ouvrage, et c'est le chapitre III du tome I qui a attiré mon attention. Tocqeville y traite du droit successoral, et de son lien qu'il juge intime avec la démocratie. Nicolas Sarkozy a considérablement allégé les droits de succession pour un coût estimé à 2.2 milliards d'euros.
Or, si j'approuve certains aspects de cette loi (allègement de la fiscalité sur les donations, abattement important pour un conjoint suvrvivant ou une personne handicapée) j'estime qu'il faut toutefois prendre garde quand on on modifie le droit successoral. Alexis de Tocqueville voit un lien très intime entre l'apparition de la démocratie et la modification du droit successoral en Amérique.
Mais ce fut la loi sur les successions qui fit faire à l'égalité son dernier pas.
Je m'étonne que les publicistes anciens et modernes n'aient pas attribué aux lois sur les successions une plus grande influence dans la marche des affaires humaines. Ces lois appartiennent, il est vrai, à l'ordre civil; mais elles devraient être placées en tête de toutes les institutions politiques, car elles influent incroyablement sur l'état social des peuples, dont les lois politiques ne sont que l'expression. Elles ont de plus une manière sûre et uniforme d'opérer sur la société; elles saisissent en quelque sorte les générations avant leur naissance. Par elles, l'homme est armé d'un pouvoir presque divin sur l'avenir de ses semblables. Le législateur règle une fois la succession des citoyens, et il se repose pendant des siècles: le mouvement donné à son oeuvre, il peut en retirer la main; la machine agit par ses propres forces, et se dirige comme d'elle-même vers un but indiqué d'avance. Constituée d'une certaine manière, elle réunit, elle concentre, elle groupe autour de quelques têtes la propriété, et bientôt après le pouvoir; elle fait jaillir en quelque sorte l'aristocratie du sol. Conduite par d'autres principes, et lancée dans une autre voie, son action est plus rapide encore; elle divise, elle partage, elle dissémine les biens et la puissance; il arrive quelquefois alors qu'on est effrayé de la rapidité de sa, marche; désespérant d'en arrêter le mouvement, on cherche du moins à créer devant elle des difficultés et des obstacles; on veut contrebalancer son action par des efforts contraires; soins inutiles! Elle broie, ou fait voler en éclats tout ce qui se rencontre sur son passage, elle s'élève et retombe incessamment sur le sol, jusqu'à ce qu'il ne présente plus à la vue qu'une poussière mouvante et impalpable, sur laquelle s'asseoit la démocratie.Charles Amédée de Courson, en son nom et en celui de François Bayrou, pendant la campagne présidentielle, s'était opposé à la suppression des droits de succession. Il avait notamment estimé que la dette était prioritaire, et que si l'on s'y prenait à temps, un certain nombre de dispositions (assurance-vie, par exemple) pouvaient être prises au préalable.
François Bayrou avait lui-même exposé ses vues lors d'un exposé sur la sociale-économie le 23 février 2007 :
Je veux ajouter un mot sur les droits de succession. Je ne suis pas d'accord avec un certain nombre de choses qui ont été dites sur ce sujet. Je pense qu'il faut exonérer de droits de succession les petites successions, mais qu'il faut laisser les droits de succession sur les grosses successions, parce qu'autrement vous accumulez le capital au travers des générations et vous faites des familles de nantis et, à côté, des familles de gens qui n'ont pas cet avantage. Vous créez des distorsions de longue durée dans la société à laquelle vous appartenez et c'est un problème d'équité qui se pose au travers des générations. Le fossé devient infranchissable entre les uns et les autres. Je propose, donc, que l'on exonère complètement les successions en ligne directe jusqu'à deux cent mille euros et que l'on relève l'abattement par part d'enfant en même temps que l'on baptise un vrai encouragement ou un encouragement supplémentaire, étant donné l'allongement de la durée de la vie, à transmettre le patrimoine du vivant des personnes concernées et qu'elles détiennent.
Il me semble tout de même patent qu'il y a une parenté certaine entre ce qu'il dit et ce que dit Tocqueville, non ? En tout cas, j'abonde dans le sens de Tocqueville pour estimer que cette question est au coeur de la démocratie, et qu'il convient donc que le MoDem y prête une attention toute particulière.
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Moyens pour l'Education, ce que voulait Bayrou...
L'action du gouvernement Fillon me sidère. Les lycéens défilent, et les enseignants sont furieux parce qu'on supprime des postes à tour de bras dans l'Education Nationale. Mais furieux, il y a de quoi l'être, et je me fais mienne cette réflexion toute récente de François Bayrou, dimanche dernier sur TV5 :
« ce qu'on va mettre en année pleine pour arranger les affaires des grandes chaînes privées (...) ça va coûter au pays 1,2 milliard, c'est-à-dire six fois plus que les postes qu'on va détruire à l'Education nationale»
C'est ce genre de priorités, dans le gouvernement Fillon, qui ont le don de me faire enrager. Alors pour les chaînes privées, il y a de l'argent, mais pour l'Education, il n'y en a pas.
Le discours de Dijon, du président du MoDem, le 20 février 2007, avait été explicite sur l'importance qu'il accordait à l'Education Nationale et sur la garantie qu'il escomptait lui donner en termes de moyens. C'est avec d'autant plus d'amertume que je considère le choix d'une majorité de Français qui se sont laissés abuser par les belles paroles de Nicolas Sarkozy.
« Ces défis sont tels, faire diminuer et j'espère un jour supprimer l'illettrisme en France, faire que les établissements soient des établissements d'égalité des chances, faire que le calme et la discipline reviennent dans nos établissements, faire que l'enfant motivé ou avec des talents particuliers ait exactement les mêmes chances d'accéder au sommet, quel que soit l'établissement qu'il est obligé de fréquenter en raison de l'adresse de sa famille, faire que le lycée soit une préparation à l'université, faire qu'à l'université on invente une orientation, faire que l'on baptise une formation professionnelle après les diplômes universitaires, faire que la gouvernance des universités soit reprise, faire que l'école accepte d'intégrer les enseignements artistiques et qu'elle améliore par exemple ce qui est aussi du domaine sportif, faire tout cela, c'est un immense effort pour la nation, un immense effort dont j'ai dit qu'il demandait des moyens garantis et nous garantirons ces moyens sur plusieurs années ...»
Ces propositions, qui ont fait la force de François Bayrou, le MoDem les a faites siennes et les a intégrées dans son programme. Elles correspondent, désormais, à la ligne du MoDem. Côté Nouveau centre, qui se revendique du même programme, c'est le silence radio le plus complet...Là, clairement, le gouvernement garantit des restrictions de budget et des supressions de postes sur plusieurs années...Comparez...
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Paquet fiscal versus logement social, je bous !
Encore un point qui m'exaspère dans le plan d'économie de Nicolas Sarkozy : ce dernier désire réduire l'accès aux HLM de 60 à 70%, pour faire des économies. C'est insupportable : les crédits d'impôts pour ceux qui ont les moyens de se payer des villas immenses coûtent des centaines de millions d'euros. Et pour financer ces crédits d'impôts, on va entre autres réduire l'accès aux HLM de familles souvent modestes.
Je sens que je vais exploser. Voilà la société équitable que nous propose Nicolas Sarkozy !
Cela ne signifie pas que le logement HLM ne nécessite pas d'être revisité, et notamment de bien considérer les plafonds de ressource, mais, dans ce cas, je prèfère de loin la solution de François Bayrou :
En janvier 2006, il évoquait justement cette question et proposait alors :
Je voudrais évoquer comme cinquième principe l’idée de la modulation des loyers dans le parc HLM. Tout le monde ici a souligné les difficultés créées par le maintien dans des appartements de personnes dont le statut avait changé. Elles correspondaient aux standards d’entrée à l’époque où elles ont pris leur logement HLM. Elles y ont vécu. Leur situation s’est améliorée. Leur mode de vie a changé. Elles sont toujours dans le même logement et certains s’en émeuvent, considèrent que ce n’est pas bien, que c’est un scandale. D’autres disent que « vous ne pouvez pas virer des gens de leur logement ». Il nous semble après y avoir réfléchi que la modulation des loyers est une réponse à cette importante question. La modulation des loyers en fonction de la situation avec un supplément de loyer de solidarité. Le surloyer d’aujourd’hui étant extrêmement faible, on peut moduler les loyers en fonction de la situation dans ces logements là.
Moduler les loyers dans le parc HLM, en fonction de la situation des personnes, est une nécessité de justice et d’efficacité.
C'est une évidence. Mais en tout cas, ce qui n'est nu juste ni efficace, c'est de faire payer les tributaires de logement HLM pour les heureux bénéficiaires du Paquet Fiscal. Cette injustice sera au coeur des revendications du MoDem.