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Moyens pour l'Education, ce que voulait Bayrou...

L'action du gouvernement Fillon me sidère. Les lycéens défilent, et les enseignants sont furieux parce qu'on supprime des postes à tour de bras dans l'Education Nationale. Mais furieux, il y a de quoi l'être, et je me fais mienne cette réflexion toute récente de François Bayrou, dimanche dernier sur TV5 : 

« ce qu'on va mettre en année pleine pour arranger les affaires des grandes chaînes privées (...) ça va coûter au pays 1,2 milliard, c'est-à-dire six fois plus que les postes qu'on va détruire à l'Education nationale»

C'est ce genre de priorités, dans le gouvernement Fillon, qui ont le don de me faire enrager. Alors pour les chaînes privées, il y a de l'argent, mais pour l'Education, il n'y en a pas.

Le discours de Dijon, du président du MoDem, le 20 février 2007, avait été explicite sur l'importance qu'il accordait à l'Education Nationale et sur la garantie qu'il escomptait lui donner en termes de moyens. C'est avec d'autant plus d'amertume que je considère le choix d'une majorité de Français qui se sont laissés abuser par les belles paroles de Nicolas Sarkozy.

« Ces défis sont tels, faire diminuer et j'espère un jour supprimer l'illettrisme en France, faire que les établissements soient des établissements d'égalité des chances, faire que le calme et la discipline reviennent dans nos établissements, faire que l'enfant motivé ou avec des talents particuliers ait exactement les mêmes chances d'accéder au sommet, quel que soit l'établissement qu'il est obligé de fréquenter en raison de l'adresse de sa famille, faire que le lycée soit une préparation à l'université, faire qu'à l'université on invente une orientation, faire que l'on baptise une formation professionnelle après les diplômes universitaires, faire que la gouvernance des universités soit reprise, faire que l'école accepte d'intégrer les enseignements artistiques et qu'elle améliore par exemple ce qui est aussi du domaine sportif, faire tout cela, c'est un immense effort pour la nation, un immense effort dont j'ai dit qu'il demandait des moyens garantis et nous garantirons ces moyens sur plusieurs années ...»

Ces propositions, qui ont fait la force de François Bayrou, le MoDem les a faites siennes et les a intégrées dans son programme. Elles correspondent, désormais, à la ligne du MoDem. Côté Nouveau centre, qui se revendique du même programme, c'est le silence radio le plus complet...Là, clairement, le gouvernement garantit des restrictions de budget et des supressions de postes sur plusieurs années...Comparez... 

Commentaires

  • que j'aimerais vous lire si le contenu de vos articles n'étaient pas aussi enrageants. Oui, F Bayrou avait raison, oui, il fallait mettre en avant l'éducation qui, dans notre pays est totalement absurde. Oui, vous avez raison de le redire, Oui, à chaque fois que je repense à la chance que la france a laissé passer, j'ai mal au ventre.
    Merci pour vos articles

  • Ca me fait penser au slogan d'une affiche de l'ex PDG du "Body Shop" il y a qques années :

    "If you think education is expensive, try ignorance" !

  • J'ai adhéré moi aussi au discours de Bayrou sur l'éducation. L'éducation et la dette, c'est sur ces deux thèmes que j'ai décidé de voter pour lui dans un premier temps, puis de rejoindre le Modem. Sur l'éducation, je me souviens d'un discours prononcé à Orléans qui était simplement formidable.

    Cependant il faut dépasser l'éternel "problème de moyens" de l'E.N.. Il faut repenser l'enseignement et son cadre, les disciplines et leurs interactions, les exigences, les évaluations, les examens etc... On est dans le même système scolaire qu'il y a 40 ans et le monde, la France, sa société et ses mœurs ont bien changé depuis.

    Il faut tout remettre à plat en rester intransigeant sur quelques objectifs. Principalement, l'école doit former des citoyens, dans le sens le plus noble, celui défendu par le Modem. Des citoyens libres et responsables.

    L'éducation est sans aucun doute le thème sur lequel le Modem, dans la construction de son projet, devrait mettre la priorité pour présenter un projet de réforme majeur et vraiment innovant.

  • @ Aurélien

    Par pitié, pas une réforme de plus...

  • @L'Hérétique:

    Il y a réforme et réforme... Ici je l'emploie dans le sens d'étymologique, il faut re-former notre Éducation Nationale, de A à Z.

    Limiter les problèmes de l' E.N. aux seuls moyens financiers, humains et matériels, c'est se contenter de sparadrap pour soigner une jambe cassée. Il faut aller plus loin.

    L'idée, avancée par Bayrou, de fixer à l'E.N. des objectifs de résultats sur plusieurs années et d'expérimenter diverses méthodes d'enseignement va dans le bon sens mais je pense qu'il faut carrément tout remettre à plat.

    Maintenant si tu préfères, au lieu de "réforme", les termes plan, projet, etc... libre à toi.

    Grenelle peut-être? :)

  • Aurélien,
    Ote moi d'un doute : tu vois quand même à quel point le système scolaire français a évolué depuis 40 ans ?
    Je ne comprends pas la remise à plat que tu suggères, ni en quoi l'évolution des moeurs devrait avoir une quelconque influence sur la manière d'envisager l'enseignement.

  • @ Oaz:

    La remise à plat que je suggère aurait pour but de bâtir un système éducatif qui prépare de manière optimale nos enfants au monde et au rôle de citoyen qui les attends.

    Il n'y a qu'à voir, par exemple, à quel point l'échelle des diplômes est inadaptée aujourd'hui au monde du travail pour constater que le système éducatif n'est plus en phase avec le monde auquel il est sensé préparé.

    De nouveaux enjeux attendent les prochaines générations. L'environnement, la santé, la mondialisation, la décroissance. Il faut les y préparer là-aussi de manière optimale.

    Tous ces enjeux sont trans-disciplinaires. Cela nous oblige à ce qu'Edgar Morin a baptisé la "Pensée Complexe". On ne peut pas se contenter de séparer les disciplines scolaires et d'aller vers des spécialisations toujours plus précises et isolées les unes des autres. Il faut que les savoirs se croisent, interagissent, se stimulent.

    Quant à l'évolution des mœurs, elle peut et doit être prise en compte dans l'enseignement quand cette évolution est majeure. L'évolution de la famille, par exemple, fait que notre système d'enseignement n'est plus optimal pour de nombreux élèves, sinon la majorité.

    Cela ne veut pas dire qu'il faut tout jeter, il y a clairement des choses à garder précieusement ; je pense notamment à la laïcité.

    Je t'invite à découvrir "Les 7 savoirs nécessaires à l'éducation du futur." d'Edgar Morin, qui y trace les contours de l'immense chantier que nous n'aurons pas le choix d'entreprendre en terme d'éducation.

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