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Bayrou - Page 59

  • Télévision sous contrôle

    Nicolas Sarkozy a annoncé la fin de la publicité à la télévision publique, après 20H00 dès janvier 2009 et totale à partir de décembre 2011. Il a proposé de compenser la perte du chiffre d'affaires publicitaire par une taxe de 0,9% sur les opérateurs de téléphonie et d'internet. Il veut par ailleurs que le président de France Télévisions soit à l'avenir nommé par l'exécutif. François Bayrou a dénoncé mercredi un plan de mise sous contrôle de la télévision, en réaction aux mesures annoncées par Nicolas Sarkozy. "Tout ceci serait impossible dans des démocraties de plein exercice. On a rarement vu un plan aussi déterminé de mise sous contrôle de la télévision. Le service public devient directement dépendant de l'Etat: son patron va être nommé par le pouvoir, et ses financements dépendront chaque année du bon vouloir des gouvernants. Quelle marge de liberté restera-t-il à la télévision? Dans le même temps, les chaînes privées reçoivent la manne publicitaire qui se portait autrefois sur le service public, et pour leur permettre d'améliorer leur bilan, on leur offre la possibilité d'une deuxième coupure, qui double le temps de publicité le plus lucratif. C'est le consommateur qui va payer tout cela au travers de ses communications téléphoniques et des services internet."

  • Europe et globalisation, Marielle de Sarnez décrypte François Bayrou dans le texte...

    sarnez.jpgMarielle de Sarnez a a commenté la vision européenne de François Bayrou en matière de globalisation, lors d'un tchat, le 11 juin dernier, organisé par l'Institut Montaigne, en réponse à la question d'un internaute sur les propos de François Bayrou sur ce sujet.

    Gef : Pourriez-vous commenter cette phrase de F. Bayrou : "L'Europe n'est pas faite pour défendre la globalisation auprès des Européens, mais pour défendre les Européens de* la globalisation" et indiquer vos propositions dans cet objectif ?

    « Nous avons des normes sociales et environnementales à défendre. Je suis certes pour la concurrence, mais à condition qu'elle soit loyale. Nous pourrions réfléchir, par exemple, à ce que les mieux-disants sociaux et environnementaux soient pris en compte dans le commerce international. Deuxième idée : je pense que le monde est multipolaire et que nous devons penser les grands continents de la planète, je pense en particulier à l'Afrique, en termes d'autosuffisance alimentaire et énergétiques. Il faut que ces pays vivent de leurs propres ressources ! »

    Pour ceux qui n'auraient pas compris, Marielle propose en fait de retirer du champ de la concurrence libre et non-faussée l'alimentation et l'énergie, du moins, à proportion de l'auto-suffisance alimentaire et énergétique. Elle demeure par ailleurs favorable à la concurrence, mais désire que les termes de cette concurrence soient encadrés par des règles claires. Cela me paraît très bien, et cela représente très exactement mes vues sur le sujet.

    * Merci à jpm qui me signale la VRAIE phrase de Bayrou : la vrai phrase de bayrou c'est ..."les européens DANS la globalisation.....Pas tout à fait pareil, comme le souligne justement jpm...

  • Une année de Bayrou

    A voir l'animation flash réalisée par l'humoriste MoDem Grozbulles, d'une année de bayrouisme... :-)

     



    Les dessins politiques de GroZ Bulles

  • Et si la Turquie gagnait l'euro 2008 ?

    Je crois que ce serait trop drôle si la Turquie gagnait l'euro 2008. Comment argumenter contre l'intégration de ce pays dans l'UE par la suite s'il gagne le championnat d'Europe ?

    Il est vrai qu'Hérodote classe la Turquie en Asie, mais il ne faut pas oublier qu'à cette période, le concept d'Europe n'existe pas !!! Il n'est apparu qu'à la Renaissance. S'appuyer donc sur Hérodote pour distinguer géographiquement Asie et Europe est un anachronisme.

    Evidemment, la Turquie, c'est beaucoup de monde, et encore beaucoup d'effortsd à faire pour atteindre les normes démocratiques du reste de l'UE, mais, pour ma part, et contrairement à Bayrou sur ce point, je ne suis pas radicalement opposé à l'adhésion des Turcs.

    Le préalable, ça doit être évidemment le règlement de la question chypriote, et le respect du droit des femmes, ainsi que le traitement de la corruption de la justice et de la police.

    Mais pour le reste, je n'ai pas d'objections. Et puis, à ce que j'ai compris, la Grèce ne s'y oppose plus, ce qui est un bon point. Observons avec attention la gestion d'Erdogan : la Turquie, terre de soufisme et de tolérance pourrait préfigurer un modéle, dans l'avenir pour un islam-démocrate de même nature que la démocratie-chrétienne telle qu'elle s'est constituée au sortir de la guerre. L'AKP se réclame du centrisme, paraît-il...bon, à voir, faut pas exagérer non plus. Je comparerai un jour avec le MoDem, mais je pense qu'il y a tout de même une sacrée marge avant de pouvoir parler de centrisme...

    En tout cas, pour revenir au football, une demi-finale ce n'est déjà pas mal du tout...

     

  • Organigramme du MoDem

    François Bayrou vient de désigner les six vice-présidents du Mouvement Démocrate:

    vicepresidents.jpg    * 1ère vice-présidente chargée de la coordination du mouvement et du projet européen: Marielle de Sarnez, députée européen, conseillère de Paris
        * Vice-présidente chargée des commissions de travail: Corinne Lepage, ancien ministre, présidente de Cap 21
        * Vice-présidente chargée des élus et de la formation: Jacqueline Gourault, sénatrice du Loir-et-Cher, maire de la Chaussée-Saint-Victor
        * Vice-président chargé de l'organisation: Jean-Marie Vanlerenberghe, sénateur du Pas-de-Calais, maire d'Arras
        * Vice-président chargé des problèmes économiques: Jean Peyrelevade, conseiller du 16e arrondissement de Paris
        * Vice-président chargé des relations avec la vie associative: Jean-Luc Bennahmias, député européen, conseiller régional de Provence-Alpes-Côte d'Azur.

    François Bayrou a également désigné Michel Mercier, sénateur et président du conseil général du Rhône comme trésorier et Bernard Lehideux, député européen, conseiller régional d'Ile-de-France comme directeur de cabinet.

    Les autres nominations (secrétaires nationaux) auront lieu cette semaine.

  • Class Actions à la trappe

    J'avoue que j'ai un peu la haine : alors que Sarkozy et son gouvernement dépénalisent le droit des affaires, la possibilité de mener des Class Actions a complètement disparu de la loi de modernisation économique. Et j ne crois absolument pas aux promesses de Luc Châtel déclarant qu'une loi verra le jour d'ici la fin de l'année sur la question.

    Je rappelle le principe des class actions : actuellement en France, si 300 personnes veulent intenter un procès à une entreprise pour une même raison, eh bien il faut un procès fleuve avec 300 avocats. Bien le bonjour au juge qui gère le dossier.

    L'idée de la class action (couramment pratiquée dans le monde anglo-saxon), c'est que des petits peuvent s'unir pour engager un avocat unique. Evidemment, cela fait bien plus de moyens, et les reins plus solides pour obtenir son bon droit.

    Eh bien voilà : c'est ça qui disparaît de la LME. Fini les pointillés : ils se foutent de la gueule des Français avec leur projet à la con.

    Je rappelle tout de même que Sarko dit l'Américain (mais quand ça l'arrange seulement) avait promis en juillet dernier l'introduction de cette procédure dans le droit français.

    Eh bien figurez-vous que l'amendement correspondant, du rapporteur, Jean-Paul Charrié, a été retiré dans la nuit, à la demande du gouvernement. Argument ? Il faut créer un groupe de réflexion sur ce sujet.

    Moi ce que je dis, c'est ceci : Mahonnêtes, menteurs, bonimenteurs, vous ne l'emporterez pas en paradis ! On a bien compris à qui le crime profite. En revanche, pour la multiplication des grandes surfaces au détriment du petit commerce, là, pas besoin de groupes de réflexion, hein ?...

    Je rappelle tout de même la position du candidat Bayrou à l'élection présidentielle, très favorable à l'action de groupe, et proposant même de lui donner un cadre européen (excellente idée !)  Il estimait en effet qu'il ne convenait pas de pouvoir mettre en difficulté seulement les entreprises françaises, mais toutes les entreprises, quelles que soient leurs origines.

    J'espère que nos députés MoDem vont réagir là-dessus !

     

  • Total a bon dos...

    Je lisais tout récemment la note du Chafouin, sur le blog Pensées d'outre-politique. Et cela m'inspire un certain nombre de réflexions : il est devenu de bon ton, aujourd'hui, de faire porter à Total le chapeau pour toute la misère du monde, et cela m'agace. On parle des super-profits de cette compagnie pétrolière, on l'accuse de profiter, d'être responsable de la hausse des prix, alors qu'elle n'est en aucun cas comptable de la hausse du pétrole.

    La réalité, c'est que les pays émergents imitent notre modèle de société de consommation, et que nos dirigeants politiques n'ont absolument rien fait pour réorienter notre politique énergétique, et ce en dépit des avertissements nombreux des économistes et des mouvances écologiques.

    Il y a un cynisme et une malhonnêteté impressionnante, au sein de la classe politique, à tomber à bras raccourcis sur cette compagnie pétrolière, qui se contente simplement d'accompagner un mouvement de fond de l'économie mondiale et de nos sociétés.

    Ce qu'il faut, et depuis un moment, c'est développer un nouveau modèle énergétique pour nos sociétés gourmandes, et c'est certainement le sens des deux derniers billets de Corine Lepage sur les marins pêcheurs puis la crise pétrolière.

    Conclusion : fichons un peu la paix à Total, sauf, évidemment, quand il soutient des régimes pas nets afin de faciliter l'extraction d'hydro-carbures, et concentrons-nous sur le véritable noeud du problème :

    Il faut développer les énergies de substitution, or, Peugeot a parié de longue date sur le diesel, en France, et la voiture électrique de Renault se fait toujours attendre. Pendant ce temps, je vous le donne dans le mille, comme je le notais en janvier dernier, un constructeur indien rachète les brevets innovants des inventeurs français... La One Cats sera indienne et sortira sur les chaînes de production de Tata, pas sur celles de PSA ou de Renault.

    Les dirigeants de Total ne sont pas idiots. Je suis à peu près persuadé qu'ils ont sous le coude des carburants ou des procédés de substitution. Ils attendent simplement une initiative des pouvoirs politiques en place, et qu'également émerge une demande...

    J'ajoute que taxer Total parce que le pétrole augmente, c'est passer haut la main  le mur du son de la démagogie la plus avérée. Cela sent la chasse aux Koulaks, vieux réflexe mesquin inspiré de la gauche bien-pensante qui m'insupporte.

    Je propose de faire aussi un sacrifice humain quand les intempéries abîment les récoltes, tant qu'on y est. Le raisonnement procède du même mécanisme de pensée. 

    On peut décréter qu'il faut taxer Total, mais cela doit être au moins pour de bonnes raisons, pas pour des motivations aussi minables que clientélistes. Et puisça suffit, les fantasmes délirants sur les actionnaires de Total. On entend n'importe quoi en France, a fortiori de la part de ceux qui n'ont absolument rien compris aux mécanismes boursiers, mais, en revanche, qui sont les premiers à jouer aux apprenti-sorciers.

    Le pompon, c'est not'bon maire, à Paris, jamais en retard quand il faut enfoncer une porte ouverte, accusant Total de se goinffrer, comme il dit...Et Royal n'a pas été en reste en qualifiant les profits de Total de bien collectif. N'importe quoi. Les profits de Total sont les profits de Total.

    Au moins, là-dessus, Devedjian et  Accoyer ont fait preuve d'un relatif bon sens, en demandant à ce que l'on  ne s'acharne pas trop sur cette entreprise.

    Bayrou a suggéré une solution à court-terme, en jouant sur la TIPP. C'est la moins pire des solutions, mais, il le reconnaît lui-même, cela ne fonctionne que sur le court-terme. C'est une cautère, pas un remède. D'une part, cela réduit les recettes fiscales, d'autre part, cela marche quand le marché est en proie à des soubresauts, or, là, ils 'agit d'une hausse vertigineuse et continue, que d'ailleurs, les économistes ont annoncé il y a deux ans environ. En réalité, nous sommes dos au mur : nous n'avons pas de choix autre que de changer de modèle énergétique, et, dans un premier temps, réduire notre consommation. C'est ce que soulignait tout récemment François Bayrou lors de la Convention du MoDem sur l'Europe.

     

  • L'Europe face à la question démographique

    François Bayrou s'est exprimé avec beaucoup de justesse sur la question démographique en Europe, lors de la convention démocrate du 08 juin sur l'Europe,  et toutes ses implications. Bravo d'intervenir, parce qu'il est le seul responsable politique d'envergure à s'intéresser à cette bombe à retardement, or, elle va finir par nous péter à la tronche...Je crois avoir évoqué déjà ce sujet ici. Pour l'instant, seule la France et l'Irlande assure le renouvellement des générations en Europe, et encore, de justesse...

    Je le dis en deux mots. Il y a un premier chapitre qui a été abordé de manière tout à fait remarquable ce matin : le chapitre démographique. Jamais, dans l'histoire des hommes, une puissance vieillissante et riche n'a survécu lorsqu'elle était entourée de régions jeunes et pauvres. Cela ne s'est jamais produit.
    Quand Valéry disait : « Nous autres, civilisations, savons aujourd'hui que nous sommes mortels. La mort des civilisations a toujours été sous cette forme : opulence, relâchement, vieillissement, avec à côté, au sens propre, des morts de faim portant une autre vision, une autre idéologie, souvent une autre religion ».
    Ceci est une question européenne et vous voyez que déjà cela fait un pan de crise nouvelle.
    Nous allons être le continent le plus vieux, si nous n'y prenons garde.
    Il y a une énorme réflexion à conduire. D'abord pour que chacun des âges trouve sa place dans le projet de société européen et ensuite pour qu'il y ait une reviviscence. C'était tout à fait vrai ce que disait Gérard Deprez, à savoir que bien entendu, il y a l'immigration, mais il n'existe pas non plus de peuples qui reçoivent des populations venues de l'extérieur, en nombre, sans se trouver profondément déstabilisées dans leur manière d'être.
    La xénophobie, très souvent, c’est le déséquilibre. Et il ne suffit pas de répondre que l'on va rééquilibrer par des migrants, il faut encore que nous pensions aux conséquences qui sont celles des migrations en termes de déséquilibre de la société.
    Je l’ai souvent expliqué en prenant l'exemple mahorais -tout à l'heure notre député de Mayotte était là- il y a des vagues de rejet de l'immigration clandestine comorienne à Mayotte. Et ce n'est pas une question de race : ce sont les mêmes familles, pas seulement les mêmes ethnies, mais les mêmes familles… Même chose en Guadeloupe avec les Haïtiens.
    Ce sont des questions d'équilibre et un chef d'Etat, un homme d'Etat, un militant qui veut être dans la vraie pensée politique ne peut pas penser uniquement en termes de production et de consommation, en termes quantitatifs, et l’on va remplacer les uns par les autres. Parce qu’à ce moment-là vous avez des tremblements de terre et de l'extrémisme, comme en Italie temps-ci.
    Il faut penser à cet équilibre. Démographie.

     

  • Défi énergétique pour l'Europe

    François Bayrou évoque la question de l'énergie en Europe. 

    Si vous tenez des journaux intimes, si vous avez un agenda, cochez l’année 2008 : c'est l'entrée dans un monde nouveau parce que comme cela a été dit ce matin à plusieurs reprises, c'est l'entrée dans un temps que nous n'avons pas connu en Occident et sur la planète depuis deux siècles. C'est l'entrée -ou le passage- du monde de l'énergie abondante et bon marché au monde de l'énergie rare et chère. Et l'énergie, mes chers amis, ce n'est pas seulement l’essence où le gasoil que vous mettez dans le réservoir de la voiture et dont le coût est pourtant douloureusement ressenti à la fin du mois… L'énergie, c'est tout le reste.
    On a très clairement expliqué que c'était les transports, l'agriculture, car les engrais eux aussi viennent de cette matière première. L'énergie, c'est dans toutes les activités humaines sans aucune exception, ce qui fait que nous entrons dans un temps radicalement nouveau et il n'existe pas de substitution. Toutes les sources d'énergie sont en fait indexées les unes sur les autres. Le gaz est indexé sur le pétrole. On va s'apercevoir que si on augmente le nombre des centrales nucléaires, c'est l'uranium qui devient de plus en plus rare et cher. On va s'apercevoir que le charbon ou les schistes bitumineux font des dégâts écologiques très importants.
    Bref on a devant nous une question énergétique majeure qui va changer notre mode de vie et nos projets de société.
    Si le gouvernement actuel s'était rendu compte de cela, au lieu de faire une loi de modernisation économique pour les super et les hypermarchés, il aurait réfléchi à un autre équilibre du commerce, parce qu’il faut faire quatre fois plus de kilomètres en voiture pour aller dans ces magasins que pour aller aux commerces de proximité. On multiplie les courses faites à l'hypermarché dans la périphérie urbaine, avec d'immenses parkings de milliers de voitures, autour desquels on ouvre même des cinémas. Et comme maintenant on aura la liberté d'installation des surfaces, pour un grand nombre, on va évidemment accroître le coût des courses.
    J'ajoute que je ne suis pas absolument persuadé que la question du prix soit la seule, car il arrive -réflexion d'un autre ordre- que l'on fasse faire acheter à de pauvres gens des choses dont ils n'ont pas besoin en leur expliquant que c'est moins cher qu'ailleurs.
    Là aussi il y a une question qui tient à la société de consommation, mais en tout cas du point de vue de l'énergie, l'inspiration de la loi de modernisation économique passe à côté de ce changement de mode de vie que nous allons devoir vivre.
    Nous ne sommes qu'au début de cette extraordinaire histoire que nous allons vivre ensemble, l'histoire de l'énergie rare et chère porte sur tout le monde et en particulier sur le Tiers monde.
    L'énergie rare et chère, cela change en profondeur les modes de vie.
    Je réfléchissais pendant l'échange vif de ce débat sur le protectionnisme ou le libre-échange, et je me disais que c'était peut-être un débat d'hier. Car si comme je le crois, le renchérissement du carburant fait que le transport -et notamment aérien- devient trois ou quatre fois plus cher qu'il ne l'est aujourd'hui, alors il y a un petit espoir d'assister non pas à des délocalisations accentuées mais à des relocalisations. Et peut-être que la protection se fera d'elle-même. Mais évidemment cela veut dire que tout va changer et notamment tout va changer pour les pauvres dont on voit bien, avec le coût du carburant à la pompe, les structures de vie, d'organisation de la vie, de la consommation, qu’ils sont infiniment plus fragiles à des réponses de cet ordre.
    Si je ne me trompe pas et que ce que je dis est fondé, peut-être que l'on découvrira demain matin l'hydrogène et que tout sera réglé, mais je ne le crois pas vraiment. Il n'y aura pas de nouvelles sources d'énergie disponibles que les économies d'énergie.
    Le temps de l'énergie rare et chère est un bouleversement extraordinaire dans la vie de nos communautés et de nos peuples et de chacune des familles.
    Quand il y a des bouleversements extraordinaires, il y a inquiétude et angoisse. Quand il y a inquiétude et angoisse, les menaces portent sur deux choses : la paix civile et la démocratie. Parce que lorsque les peuples ont peur ils cherchent un bouc émissaire, et quand les peuples ont peur, ils cherchent un dictateur.
    C'est comme cela dans l'histoire des peuples depuis longtemps.
    Nous devons avoir présent à l'esprit qu'il y a là des risques que nous devons conjurer en prenant grand soin de nos institutions.
    Voilà pourquoi le débat institutionnel est très important. Des institutions solides qui permettent des consensus au lieu de favoriser des affrontements, des institutions solides qui obligent à prendre en compte les sensibilités différentes d'un peuple pour que chacun trouve sa place et que l'on fasse plutôt la paix, sous forme métaphorique, que la guerre, sous forme métaphorique, au sein du Parlement.
    Nous avons des institutions qui favorisent l'affrontement frontal en France. Le Parlement européen, lui, favorise le dialogue et les consensus, et cela marche, curieusement.
    Tant que vous avez des institutions qui favorisent les affrontements, vous avez des risques de déchirure du tissu social et national. Si le mot révolution a jamais eu un sens, vous êtes, nous sommes devant une révolution.
    L'énergie rare est chère, à la place de l'énergie bon marché et abondante, cela oblige à tout  changer. Et comme de toute manière les impératifs climatiques obligent aussi à tout changer, c'est une révolution absolument inéluctable.

  • Une tribune de Pierre-Luc Séguillon sur François Bayrou dans le Figaro !

    Il y a une excellente tribune, dans le Figaro, de Pierre-Luc Séguillon? J'en recommande vivement la lecture. Le journaliste de LCI estime que beaucoup ont enterré un peu vite François Bayrou, et voit dans le MoDem une idée tout à fait originale qui pourrait rénover la politique. Il met en exergue les mauvais calculs des centristes ralliés à la majorité actuelle, et invite François Bayrou et le MoDem à aller jusqu'au bout de leur utopie : devenir à terme sur l'échiquier politique et au gré d'une élection présidentielle le grand parti démocrate moderne progressiste qui constituerait une réelle alternative à la droite républicaine.

    Il conclut ainsi son article, et j'aime beaucoup sa conclusion :

    Il est une vieille loi en politique : de même que la roche Tarpéienne est proche du Capitole, de même un acteur politique peut toujours revenir au sommet aussi longtemps qu'il demeure fidèle à de fortes convictions. François Mitterrand qui, quelques mois avant sa mort, confiait son admiration pour François Bayrou, fut un exemple probant de cette capacité de rebond durant son existence politique.

    La Roche Tarpéienne, à Rome, était l'endroit d'où l'on précipitait les traîtres et les criminels. Son nom vient de Tarpéia, une figure légendaire des premiers temps de Rome :

    Tarpéia, la fille du chef de la citadelle à l’époque de Romulus, avait accepté l'offre de Titus Tatius lors de l’attaque des Sabins d’ouvrir les portes aux ennemis. À la fin de la bataille, elle demanda la récompense qui lui avait été promise pour sa trahison : ce que les Sabins portaient au bras gauche (leurs bijoux). Les Sabins s'exécutèrent immédiatement mais ils lui donnèrent aussi leurs boucliers qu'ils portaient du bras gauche et dont le poids écrasa Tarpéia, selon Plutarque dans la Vie de Romulus.

    Les centristes ralliés seraient très inspirés de méditer cette légende.

    A l'inverse, le Capitole était la colline de Rome sur laquelle se trouvait le Temple de Jupiter...