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Bayrou - Page 58

  • La blogosphère s'ennuiera sans Sarkozy

    Je me faisais la réflexion que sans Sarkozy, s'il ne se représente pas en 2012, une bonne partie de la blogosphère (du moins politique) va s'ennuyer...

    Sacré Sarko, quand j'y réfléchis. C'est incroyable à quel point il déclenche un véritable phénomène d'hystérie collective... :-D Bien  sûr, je juge pour ma part que beaucoup des orientations qu'il choisit pour la France ne me conviennent pas, mais de là à en faire le Malin lui-même et à voir sa main derrière tous les maux de la France...

    Le problème de Sarko, c'est qu'il serait un excellent chef d'entreprise pour une PME, parce qu'il sait gérer de nombreux dossiers en même temps, et est très réactif, et globalement, sait donner des ordres vite. En revanche, il a du mal à déléguer, mais pour une PME, ce n'est pas un gros problème ; l'inconvénient, c'est que l'Etat, ce n'est pas une PME. On ne peut pas piloter un énorme tanker comme un hors-bord, et quand on fait une fausse manoeuvre, on passe un temps considérable à faire demi-tour ou simplement un virage. Autant que possible, il faut tenter de prendre la bonne direction dès le départ.

    Il y a dans la République de Platon, au Livre VI, une analogie fameuse entre le pilote du navire et le dirigeant d'une cité : Socrate parle alors à Adimante, une jeune athénien épris de philosophie. Question  de texte : qui est Sarko, et qui est Bayrou, dans l'extrait, puisqu'il est question de deux types de pilotes ?

     Or donc, écoute (488) ma comparaison afin de mieux voir encore combien je suis attaché à ce procédé. Le traitement que les États font subir aux hommes les plus sages est si dur qu'il n'est personne au monde qui en subisse de semblable, et que, pour en composer une image, celui qui les veut défendre est obligé de réunir les traits de multiples objets, à la manière des peintres qui représentent des animaux moitié boucs et moitié cerfs, et d'autres assemblages du même genre. Imagine donc quelque chose comme ceci se passant à bord d'un ou de plusieurs vaisseaux. Le patron, en taille et en force, surpasse tous les membres (488b) de l'équipage, mais il est un peu sourd, un peu myope, et a, en matière de navigation, des connaissances aussi courtes que sa vue. Les matelots se disputent entre eux le gouvernail : chacun estime que c'est à lui de le tenir, quoiqu'il n'en connaisse point l'art, et qu'il ne puisse dire sous quel maître ni dans quel temps il l'a appris. Bien plus, ils prétendent que ce n'est point un art qui s'apprenne, et si quelqu'un ose dire le contraire, ils sont (488c) prêts à le mettre en pièces . Sans cesse autour du patron, ils l'obsèdent de leurs prières, et usent de tous les moyens pour qu'il leur confie le gouvernail; et s'il arrive qu'ils ne le puissent persuader, et que d'autres y réussissent, ils tuent ces derniers ou les jettent par-dessus bord. Ensuite ils s'assurent du brave patron, soit en l'endormant avec de la mandragore, soit en l'enivrant, soit de toute autre manière; maîtres du vaisseau, ils s'approprient alors tout ce qu'il renferme et, buvant et festoyant, naviguent comme peuvent naviguer de pareilles gens  ; en outre, ils louent et appellent bon marin (488d), excellent pilote, maître en l'art nautique, celui qui sait les aider à prendre le commandement - en usant de persuasion ou de violence à l'égard du patron - et blâment comme inutile quiconque ne les aide point : d'ailleurs, pour ce qui est du vrai pilote, ils ne se doutent même pas qu'il doit étudier le temps, les saisons, le ciel, les astres, les vents, s'il veut réellement devenir capable de diriger un vaisseau ; quant à la manière de commander, avec ou sans l'assentiment de telle ou telle partie de 488e l'équipage, ils ne croient pas qu'il soit possible de l'apprendre, par l'étude ou par la pratique, et en même temps l'art du pilotage. Ne penses-tu pas que sur les vaisseaux où se produisent de pareilles scènes le vrai (489) pilote sera traité par les matelots de bayeur aux étoiles, de vain discoureur et de propre à rien?

  • Je lis et j'aime le Figaro, suis-je de droite ?

    Quand j'y pense, j'ai du mal àm'y faire : suis-je devenu droitier ? Non, rien à faire, j'aime Le Figaro. Je diverge certes souvent idéologiquement, mais j'apprécie la ligne éditoriale, je reconnais à ce quotidien une certaine objectivité, et une réelle originalité dans le traitement de l'information, car on y trouve des sujets et des thèmes qui ne sont pas traités ailleurs.

    Inimaginable il y a 10 ans pour moi. Au sein de mon entourage, c'est même parfois un problème : débarquer avec leFigaro sous le bras, c'est comme débarquer avec un magazine porno : du coup, je dois le planquer discrètement.

    Evidemment, cela n'enlève pas leur qualité à d'autres quotidiens, La Croix, Libération, Le Monde, mais, avec le Canard et le Parisien, le Figaro est devenu une de mes lectures favorites.

    Pire : je me suis supris à lire avec plaisir certains articles du Point, et même parfois de Valeurs Actuelles. Pas de doute, je dois être en voie de droitisation avancée.

    C'est grave docteur ? Corollairement, la presse de gauche m'ennuie de plus en plus, et je baille affreusement à sa lecture. Evidemment, il faut encore faire genre d'y porter un intérêt, mais l'appétit n'y est plus. Au passage, j'ai trouvé la presse de droite bien plus juste et équilibrée avec Bayrou et l'UDF puis le MoDem que la presse de gauche, aussi bien pendant les présidentielles qu'après.

    J'aimais l'UDF, je ne le dirai jamais assez. Du moins, la Nouvelle UDF.  Ce que j'aurais voulu, c'est un centre penchant légèrement sur sa droite, mais capable de rassembler au centre-gauche, et surtout, totalement indépendant de l'UMP actuelle. Les circonstances en ont décidé autrement. Le Nouveau Centre s'est avéré être un échec total, ce qui était prévisible. On ne construit pas son indépendance en se ralliant sans conditions, ou en bradant ses intérêts. C'est paradoxal. J'avais voté parfois UDF, mais jamais au-delà, et globalement, toujours plutôt à gauche. Et pourtant, je me sens maintenant plutôt de droite. A l'époque où je soutenais Miterrand avec ardeur (rassurez-vous, j'en suis revenu) on me disait déjà que je faisais erreur et que j'étais de centre-droit. Je me souviens d'avoir défilé le 08 mars (j'ai toujoursété très sensible à la cause de l'égalité hommes-femmes) en me définissant comme proche du CDS, à la surprise générale des anars et des gauchistes aux côtés desquels je me trouvais.

    Et puis j'aime bien entendre le mot"droite" : cela résonne agréablement à mes oreilles. Cela sonne clair et sonore, pas comme gauche  qu'on a l'impression de prononcer en mâchant un chewing-gum. "ôche" "gôche", c'est pas beau "gôche", cet espèce de "chh" chuintant... "droite" en revanche, l'alliance des dentales et des liquides est du plus bel effet.

    Non, décidément, je finirai en passant l'arme à droite... :-)

    Tout ça pour dire que j'aime bien le Figaro.Tiens d'ailleurs, le Figaro vient d'interviewer Marielle (de Sarnez). A lire.

     

  • François Bayrou vote contre la régression sociale

    François Bayrou, a voté mardi contre le projet de loi sur la réforme du temps de travail, qu'il a qualifié de "texte de régression sociale". "Tous ceux qui, jusqu'à maintenant, ne voulaient pas voir ce qu'était la vraie nature de ce texte, devraient maintenant la voir: les cadres eux-mêmes vont être la cible. C'est le premier texte sans doute depuis très longtemps qui est aussi ouvertement un texte de régression sociale. Il porte atteinte à tout, au travail y compris des cadres, aux relations de confiance qu'il pouvait y avoir entre l'Etat et les organisations syndicales. Il rompt le contrat de confiance avec les partenaires sociaux. C'est un texte grave, lourd de conséquences". Le texte a été adopté mardi en première lecture à l'Assemblée nationale par 326 voix contre 222.

  • 70 milliards d'euros pour les entreprises

    Je rebondis à mon tour sur les billets de intox2007 et Farid Taha à propos des fonds publics affectés à l'aide aux entreprises. Je reprends notamment le constat  de Manuel de Survie, un commentateur du blog de Farid, car au niveau du constat, je m'accorde avec ce qu'il a écrit. C'est après que cela se gâte...

     Manuel de Survie observe que la question de l'aide aux entreprises a été  traitée bien trop superficiellement lors de la campagne présidentielle de 2007 et fait les remarques suivante. Il évoque les raisons de cette absence :

    1°) D'abord à cause de son poids budgétaire, souvent ignoré, rarement évoqué.

    Par plusieurs centaines de tuyaux administratifs différents, l'Etat "redistribue" aux entreprises exactement autant que ce qu'il perçoit d'elles au titre de l'impôt sur les sociétés. Soit plus de 53 milliards d'euros (70 à 80 selon intox2007).

     Là, j'aimerais bien avoir ses sources.

    2°) Question de transparence, aussi, sous l'aspect de la complexité. Les types d'aides différents approchent la centaine.
    Cela résulte de la diversité des objectifs de l'incitation étatique : recherche, emploi, exportation, politique industrielle, environnement, etc. Mais aussi des critères, des conditions éventuelles (rares), des modes d'attribution, etc.

    3°) Une mention spéciale pour le contrôle de l'emploi qui est fait de ces aides, et pour la mesure et l'évaluation de ses effets économiques et autres : tout cela oscille entre insuffisance et inexistence.

    4°) Il n'existe pas de vue d'ensemble et encore moins de pilotage politique ou même administratif de l'ensemble. Ce n'est en rien un système organisé. C'est depuis toujours un bricolage de droite et de gauche en perpétuel chantier.

    53 milliards d'euros (70 à 80 d'après intox2007) , cela constituerait en réalité le deuxième budget de l'Etat, après celui l'enseignement et de la recherche. Pourquoi cette masse reste-t-elle invisible et incontrôlée ? Probablement, entre autres raisons, parce qu'une part non négligeable de ces aides seraient litigieuses, du point de vue des règles européennes en matière de libre concurrence, si plus de transparence et de contrôle politique les exposaient à l'examen de la Commission.

    5°) En théorie, la France pourrait donc supprimer l'impôt sur les sociétés et cela ne diminuerait en rien ses ressources, pourvu que l'on supprime toute aide aux entreprises en même temps.

    Ce n'est certes pas du tout ce qu'il faut faire. Mais cela donne une idée de la marge de liberté que l'on trouverait rien qu'en faisant le ménage : en découpant rationnellement l'ensemble, en le simplifiant par objectif, et en mesurant en permanence les effets obtenus. Bref, en orientant ce qui est redistribué selon les objectifs d'une politique économique. Et en ne redistribuant que ce qui est efficace.

    La question de l'efficacité avait intéressé François Bayrou. Il avait justement noté que les très petites entreprises (TPE) et les PME avaient avant toutes choses besoin d'aide en intelligence (juriste, expert-comptable, et cetera) plutôt que d'aides directes. Il avait en effet observé que les grosses entreprises disposent de services spécifiques (RH, comptabilité, services juridiques, et cetera...). D'où l'idée de simplifier considérablement les démarches administratives afin de mettre à égalité TPE et PME avec les plus grosses entreprises au moins sur ce point-là.

    Il n’existe pas de définition standardisée des aides publiques, sauf les « aides notifiées » définies par la Commission européenne. Il est excessivement fastidieux,  et ce depuis fort longtemps de disposer d'une description exhaustive de l’offre, s’il en existe une visant les TPE et les micro-entreprises.

    En revanche, il serait fort fâcheux de ne pas inclure les simplifications des démarches administratives, fiscales et de couverture sociale :  elles peuvent améliorer singulièrement  l'existence des petits patrons et le fonctionnement de leurs entreprises. C'est d'ailleurs ce qu'ils veulent de longue date.  Un bon test de la capacité de l’Etat à définir une politique et la faire respecter par d’autres serait d'initier de telles mesures.

    Les entreprises qui comptent moins de dix salariés ont créé 2 millions d’emplois entre 1991 et 1998 ; dans le même temps, les entreprises de plus de cent salariés en ont détruit 1,2 million...En 2001, l’Inspection générale des Finances et l’Inspection générale de l’Industrie et du Commerce avaient réalisé une analyse d’ensemble sur les aides aux créateurs d’entreprises, mais dans une optique d’offre.

    Il en résultait qu'il existait que sur 64 mécanismes identifiés, seuls quinze d'entre eux s'adressaient directement aux jeunes entreprises !

    Il me semble donc que les propositions de Bayrou allaient donc dans le bon sens, puisqu'il reprenait les deux emplois sans charge et la simplification administrative, ce que demandent de longue date les patrons de TPE et de PME. Sans doute aussi parce qu'il était allé sur le terrain et les avait écoutés, et puis aussi parce qu'il avait eu l'idée, sans doute, de lire les sages recommandations du Commissariat au Plan (aujourd'hui supprimé !)

     

     

  • Les Gardes Rouges du MoDem

    Tiens, je rêvassais tout récemment, songeant aux années 60 et notamment au Grand Bond en avant en Chine.  Puis me sont  venus les propos fameux de Deng Xiao Ping au début des années 80 : « Peu importe que le chat soit noir ou gris, l’essentiel, c’est qu’il attrape des souris ».

    Quand je vois les crises d'hystérie de certains minoritaires au sein du MoDem, je ne peux m'empêcher de faire la relation avec les Gardes Rouges.

    Même phraséologie primaire, même sentiment d'être des purs alors que les autres sont des traîtres ou des salauds, voire des vendus, même haine de  la vieille UDF de tout ce qui est antérieur,  à l'origine de tous les maux de la nouvelle Révolution culturelle Démocratie.

    Même volonté d'ériger un  homme nouveau (tiens, ça rappelle quelque chose, ça) en faisant table rase de la vieille UDF du passé. Le volet culturel de la  无产阶级文化大革命consistait en effet à éradiquer les valeurs traditionnelles: nombre de temples boudhistes furent ainsi détruits. Zhou Enlai parvint toutefois à protéger la Cité Interdite de la folie destructrice de Construire en Mouvement des Gardes Rouges.

    Pour dénoncer le cancer capitaliste et la vieille UDF réaction, on affichait publiquement les noms des proscrits. Même goût prononcé pour les dazibaos aujourd'hui chez les tenants de la révolution permanent. Les Fous de la  Démocratie en mouvement 无产阶级文化大革命 (Grande Révolution Culturelle Prolétarienne) conduisirent le MoDem la Chine au bord de la guerre civile, jusqu'à ce que Zhou Bayrou Enlai reprenne enfin les choses en mains. Il promut les quatre modernisations pour colmater les brèches occasionnées par la bande à Julliardet à Farid la 无产阶级文化大革命.

  • Royal-Bayrou : convergences

    C'est avec beaucoup d'intérêt que j'ai pris connaissance des propositions de Ségolène Royal. Beaucoup d'entre-elles convergent avec ce que proposait François Bayrou : retraites à point, budgets en équilibre, indépendance des médias, proportionnelle aux législatives...Pour les niches fiscales, je préfère plutôt qu'elles soient plafonnées et surtout, que l'on vérifie leur pertinence.

    Bref, la motion de Ségolène Royal va dans le bon sens. Les lignes bougent. Un ticket Royal-Bayrou pourrait être un très beau ticket à la prochaine élection présidentielle. Si le PS n'évolue pas, Ségolène osera-t-elle franchir le Rubicond ? Beaucoup de démocrates,  je le crois, sont prêts à une nouvelle alliance si elle est faite sur des bases claires et saines.

    Il demeure, évidemment, la délicate question du rôle de l'Etat, ainsi que celui de l'effort à accomplir en faveur des PME. Sur le développement durable, nous avons beaucoup en commun, et je ne m'inquiète donc pas.

  • La Légende Personnelle de François Bayrou

    Comme je le disais récemment, je poursuis mes lectures, et, parmi elles, l'Alchimiste de Paulo Coelho. J'ai beaucoup aimé ce livre, tout particulièrement l'atmosphère néo-platonicienne/néo-pythagoricienne qui en constitue le fond.

    Santiago, un berger, à la suite d'un songe, décide de partir à la recherche d'un Trésor caché, censé se trouver au pied des pyramides, en Egypte. Alors qu'il hésite encore à accomplir son destin, il rencontre en chemin le Roi de Salem, un roi-mage, et un échange s'ensuit entre les deux hommes.

    « Chacun de nous en sa prime jeunesse sait ce qu'est sa Légende Personnelle.[...] Cependant, à mesure que le temps s'écoule, une force mystérieuse commence à essayer de prouver qu'il est impossible de réaliser sa Légende Personnelle.[...] Ce sont des forces qui semblent mauvaises, mais qui en réalité t'apprennent comment réaliser ta Légende Personnelle. Ce sont elles qui préparent ton esprit et ta volonté, car il y a une grande vérité en ce monde : qui que tu sois, et quoi que tu fasses, lorsque tu veux vraiment quelque chose, c'est que ce désir est né dans l'Âme de l'Univers. C'est ta mission sur terre.[...] L'Âme du Monde se nourrit du bonheur des gens. Ou de leur malheur, de l'envie, de la jalousie. Accomplir sa Légende Personnelle est la seule unique et obligation des hommes. Et quand tu veux quelque chose, tout l'Univers conspire à te permettre de réaliser ton désir.»

    Santiago ira jusqu'en Egypte pour découvrir, grâce à un brigand qui n'a pas cru à un songe, que ce qu'il cherchait était très proche de l'endroit où il avait si longtemps habité. On a souvent lu et entendu, et peut-être l'a-t-il dit lui-même, d'ailleurs, que François Bayrou avait un destin. J'ai trouvé qu'il y avait beaucoup de similitudes entre ce berger et Bayrou, de même qu'entre leurs deux parcours. Santiago devra aussi traverser un long désert au péril de son existence, pris sous les feux croisés de deux forces militaires ennemies l'une de l'autre et prêtes toutes deux à l'exécuter. En matière de désert, Bayrou en connaît un rayon aussi. Il y a même perdu ses bédouins, et sans doute pas mal d'illusions sur la nature humaine au passage...

    Il me semble que l'engagement au MoDem de bien des nouveaux adhérents pourrait aussi s'inscrire dans leur Légende Personnelle, et tout comme Santiago, peut-être aussi à la suite d'un songe...Il restera maintenant aux lecteurs à découvrir quelle est Leur Légende Personnelle , et quant à François Bayrou, sans doute le sait-il lui-même. Cela ne nous empêche pas d'avoir un avis.

  • MoDem : le texte d'orientation de François Bayrou

    UN PROJET POLITIQUE DÉMOCRATE ET INDÉPENDANT


    L’objet de cette consultation est de manifester la volonté sans équivoque de nos adhérents de porter devant les Français un projet démocrate et indépendant. Nous voulons changer la vie politique française : le bipartisme, affrontement perpétuel et artificiel, est un appauvrissement de l’esprit et une incompréhension de la complexité des temps. Il est un verrouillage. Pluralisme politique, pluralisme syndical, pluralisme dans les médias, permettent seuls aux citoyens, conscients et informés, de penser les enjeux de l’avenir, et pas seulement ceux du passé.
    Le pluralisme ouvre sur le dialogue et permet quand la situation l’exige de larges consensus nationaux.
    Si l’on veut porter le pluralisme, définir un projet nouveau, l’indépendance est la condition nécessaire. La cohésion et la solidarité à l’intérieur du mouvement le sont tout autant.
    Cette consultation permet à tous les adhérents de manifester leur soutien à cette grande entreprise de rénovation de la vie démocratique française. Il est vital de définir un projet nouveau pour notre société.
    C’est d’autant plus nécessaire dans la crise profonde que nous traversons. Sans vouloir simplifier abusivement, il me semble que le projet de Nicolas Sarkozy est pour l’essentiel d’aligner la France sur le modèle dominant dans la globalisation.
    Lorsqu’il affirme « je veux réconcilier la France avec l’argent, parce que l’argent c’est la réussite », « je crois au capitalisme et à la mondialisation », « je veux faire rentrer la France dans le commandement intégré de l’OTAN », il traduit une fascination pour un modèle qui n’est pas le nôtre. Notre modèle français et républicain vise à l’amélioration de la situation de tous, alors que le mouvement du capitalisme financier encourage l’augmentation croissante et toujours accélérée des inégalités.
    L’alignement de la France est d’autant plus préjudiciable au moment où les excès de ce capitalisme ont déclenché une crise grave partie des Etats-Unis : les subprimes menacent les classes moyennes et le crédit, le système de santé est injuste, les prix des matières premières explosent, le dollar s’effondre, l’Irak est une impasse.
    Le parti socialiste français, en proie à des affrontements de personnes et de courants, n’est pas parvenu à penser une alternative. Le recours obsessionnel et automatique à l’État est devenu impossible.
    La seule défense des statuts ne convainc plus.
    Il revient donc à un courant nouveau de se mettre à la tâche pour que la France pense et porte un autre modèle, le modèle humaniste pour le XXI° siècle. Tel est notre choix de fond.


    Quels sont les piliers du modèle humaniste pour le XXI° siècle ?

    • Il faut que la société soit créative. Il n’y a pas de société qui fasse rayonner ses valeurs si elle est dominée économiquement et technologiquement. Les valeurs de création et l’esprit d’entreprise sont au centre de ce projet : l’entrepreneur, le chercheur et l’artiste, portent également la société créative indispensable au projet humaniste. La clé de la créativité, c’est l’éducation qui exige l’effort de tous et la solidarité de la nation.
    • Il faut un modèle social juste. Les réformes sont une nécessité pour adapter un pays aux temps nouveaux. Mais elles ne seront acceptées durablement, que si l’esprit de justice les inspire et les règle, et si on refuse les ghettos dus à l’argent, à l’origine, à l’âge, à la situation sociale.
    • Il faut que la société soit durable. La solidarité entre générations est une exigence aussi élevée que la solidarité à l’intérieur d’une génération. Nous sommes durement confrontés à des menaces sur l’équilibre de la planète et de nos pays. Le passage de l’énergie abondante et bon marché à l’énergie rare et chère, le choc climatique, le poids croissant des déficits et de la dette, le vieillissement de nos populations, les désordres monétaires sont autant de menaces sur l’avenir. La vertu du modèle humaniste, c’est l’équilibre.
    • Il faut l’équilibre des puissances et donc l’Europe. Si l’on veut la justice internationale, il faut écarter la domination. Pour résister aux grandes puissances dominatrices, il faut faire naître un monde organisé. L’Europe rassemblée est le précurseur nécessaire des nécessaires organisations régionales. Voilà pourquoi le combat pour une Europe protectrice de diversité, respectueuse des peuples qui la composent, n’est pas seulement un combat pour nous-mêmes mais pour toute l’humanité.
    • Il faut une adhésion démocratique. Nous croyons que la démocratie exige la prise de conscience et de responsabilité des citoyens. Ils ont droit à la vérité du débat public et à la protection contre les abus de pouvoir. Ils ont droit à des institutions loyales, qui garantissent la séparation des pouvoirs, exécutif, législatif, judiciaire et la juste représentation des citoyens.
    Ce projet humaniste, les citoyens l’attendent quand ils pensent à la France aussi bien qu’à l’avenir du monde. Au Mouvement démocrate, fort de son indépendance, de le penser et de le porter !
  • Sans concurrents, le texte de Bayrou n'a plus de poids

    J'ai appris qu'Eric Julliard n'avait pu présenter son texte d'orientation au MoDem pour vice de procédure. Je sais aussi que Philippe Nogrix et Thierry Cornillet ont renoncé à présenter le leur.

    Ces deux évènements sont très fâcheux. Sans concurrence, le texte d'orientation de François Bayrou a  moins de valeur, parce qu'il a moins de force.

    Il serait plus sage de suspendre la présentation de ce texte, de laisser aux autres motions le temps nécessaires pour être prêtes, et de présenter tout cela aux militants dès les premiers jours de septembre.

    A vaincre sans péril, on triomphe sans gloire, et François Bayrou que je sais lettré n'ignore certainement pas le destin de Pyrrhus (le roi d'Epire, je lui épargne la comparaison avec le fils d'Achille prenant Troie et achevant Priam...)

    Pour ma part, je voterai pour la motion de François Bayrou, parce que j'ai confiance en l'homme et en son projet, mais j'estime qu'il gagnerait en légitimité à l'emporter contre quelqu'un. On est premier quand il y a un second et si possible un troisième. Sinon, on n'est plus premier, on est tout seul.

  • Immigration de travail

    Il y a un point sur lequel je ne m'accorde pas avec Bayrou :  il déclarait, en janvier dernier, je crois, qu'il était difficile de demander à quelqu'un de venir travailler en France tout en lui interdisant de faire venir sa famille.

    Je ne suis pas tout à fait d'accord avec cet avis. Sarkozy a raison de vouloir remplacer l'immigration de regroupement familial par l'immigration de travail. En revanche, cela doit être fait avec honnêteté et modération.

    Quand une famille montre un attachement clair à la France et à la société française (par exemple, que les parents parlent correctement le français après un certain temps de présence et que les enfants, s'ils sont à l'école, sont suivis par les parents et studieux en classe, et puis bien sûr, que les parents sont déterminés à respecter parfaitement la législation française) elle peut avoir vocation à rester en France. Les mêmes règles doivent s'appliquer pour qui veut venir. Des tests de langue et de culture préalables peuvent être faits, mais ils doivent être honnêtes.

    Les effets désastreux du regroupement familial, on les a vus avec la politique démagogique des socialistes dans les années 80 (qui avait commencé sous Giscard, d'ailleurs) : ghettos, budgets sociaux des municipalités grevés, don de la nationalité sans aucune condition, et cetera...

    Quand des travailleurs immigrés envoient de l'argent dans leur pays d'origine, s'il s'agit de pays en voie de développement, c'est une manne pour ces pays. Rien n'empêche d'ailleurs d'autoriser la famille à rendre visite au travailleur, à condition que ce soient des visites et non une installation. Ceci ne vaut évidemment pas pour les pays avec lesquels nous avons des accords (partenaires européens par exemple).

    On voit d'ailleurs dans les glapissements des gauchistes relayés par les Socialistes, que ces derniers n'ont toujours pas compris que les Français ne veulent pas d'une immigration massive.

    En revanche, un traitement sérieux de l'immigration n'est absolument pas compatible avec une politique du chiffre comme le font aujourd'hui Hortefeux et Sarkozy. De fait, on a le sentiment que les délivrances de cartes de séjour et les naturalisations se font aujourd'hui à la tête du client, ou encore selon le bon vouloir de petits fonctionnaires bornés et frustrés.

    Ceci montre bien qu'Hortefeux et Sarkozy sont animés non par une volonté politique rationnelle et modérée, mais par une obsession compulsive de l'expulsion.