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Politique - Page 70

  • Déni de démocratie, centristes, prenez vos responsabilités !

    Le déni de démocratie auquel se livrent l'UMP et le gouvernement est tout simplement incroyable. La Région était l'un des derniers bastions où l'on pouvait espérer entendre des voix dissonantes. Avec la réforme que l'Assemblée Nationale vient de valider (j'espère que les députés néo-centristes ont voté contre), les citoyens minoritaires ne pourront plus faire entendre leurs voix puisqu'ils n'auront que peu de chances de se voir représentés. En effet, il faudra atteindre 12.5% des inscrits pour espérer siéger. S'il est bien un espace politique où je juge légitime de favoriser le consensus et le débat, c'est foncièrement la région.

    Des pratiques comme celles-là permettent de bien faire comprendre comment des gens de droite comme moi finissent par voter à gauche à chaque second tour, quand il n'y a pas de représentants centristes. La gauche a des travers, mais il faut reconnaître généralement aux Socialistes qu'ils sont autrement plus respectueux de la diversité des opinions. Je ne pense pas que Bruno Le Roux et le PS obtiendront gain de cause auprès du Conseil Constitutionnel, mais ils ont tout de même raison de tenter leur chance.

    Non, l'espoir, maintenant, il est entre les mains des centristes, au Sénat : pas de majorité sans eux pour l'UMP, or, le texte doit y passer en seconde lecture. Si évidemment les centristes admettent de signer leur mort politique, ils laisseront filer, mais, s'ils ont le moindre bon sens, il leur faudra s'opposer avec la dernière des énergies à ce texte démocraticide. A vrai dire, l'heure des bilans commence aussi à sonner, au Nouveau Centre, et les militants grondent : ils en ont juste assez d'être traités comme de la merde par l'UMP...

    Il y a vraiment une droite de merde en France. Tiens, au moins, si un jour je me flingue, je pourrai toujours me consoler en songeant qu'il y aura un salaud de droitier de moins dans le pays.

  • T'as raison, Fadela, faut passer le kärcher !

    Fadela Amara veut passer le kärcher dans les cités pour en finir avec l'insécurité qui pollue la vie de leurs habitants. Oh, je ne peux qu'abonder. Il ne reste plus qu'à transmettre le message à son patron : on se demande ce qu'il fait depuis trois ans. Profitons-en pour rappeler que les effectifs en Seine Saint-Denis sont en baisse, depuis que son collègue Hortefeux a été nommé à l'intérieur...Précisons aussi que la justice dispose toujours d'aussi peu de moyens pour enquêter, juger et faire exécuter les peines. Il y a une quadrature à laquelle on n'échappe pas : dans une société où la délinquance croît d'année en année, impossible d'obtenir des résultats à moyens constants. A fortiori quand on les diminue.

    Évidemment, si on les gaspille pour venir cueillir des professeurs de philosophie, des collégiennes ou des syndicalistes au lever du lit pour les emmener en garde à vue, on n'arrange pas les choses.

    Ouf, heureusement que le Parc Astérix a le sens des responsabilités : c'est sa sécurité qui est venue au secours d'une famille rouée de coups par la racaille qui se croyait en terrain conquis, et c'est encore eux qui vont porter plainte contre les voyous (venus des Ulis, une banlieue connue pour sa douceur de vivre...pour la racaille !). Le Parc Astérix, habitué à une clientèle familiale, n'a jamais connu une telle flambée de violence gratuite depuis sa création : imaginez le traumatisme d'une tranquille famille agressée par 30 voyous. Il paraît que la racaille risque trois ans de prison et 45 000 euros d'amende. Bon, on attend le jugement. Y'a plus qu'à. Les vidéos ont enregistré la scène, on connaît les coupables, qu'est-ce que les juges, la police, mais, in fine, le gouvernement attend ? Deux d'interpelés ? Il y en avait 30 !

    L'opinion est abasourdie par la sauvagerie et la brutalité de l'agression ? Il faut frapper fort ! Elle doit l'être autant par la sévérité de la répression. Y'a plus qu'à, Fadela, mais n'oublie pas qu'en chaque citoyen agressé sommeille un électeur qui s'impatiente...

  • Avis de recherche : Blogs MoDem portés disparus...

    Eh, oh ?! y'a quelqu'un là-bas ? Y'a comme un grand silence qui plane, là. Vincent ? Dernier billet le 12 avril. Claudio ? Silence radio depuis le 2 mai. Nemo ? Il paraît qu'il se marie. Ok, mais là, depuis le 5 mai, il a tout de même eu le temps de publier les bans, non ? Nelly ? Sais même pas si elle va se rendre compte que je l'ai citée, ça fait deux fois qu'elle nous fait un faux retour. BGR (Humanidem) ? En mort cérébrale clinique depuis le 10 mars. Alcibiade ? Plus signe de vie depuis le 29 janvier. Olivier Azeau (Barrejadis) ? Disparu de la surface de la blogosphère depuis le 30 mars... Bon, le Crapaud, il est encore là, mais il fait le malin en trouvant très tendance de publier deux trois billets par mois maxi... Ouf ! Florent est encore vivant ! Nicolas Vinci ? Il a du se pacser avec Vincent, il a disparu de la circulation le même jour. KaG ? Dis donc, espèce de fainéant, tu vas te remettre à publier des billets au lieu de te contenter d'afficher des vidéos ? Le Blog du Démocrate ? Avril a été faste, il a publié trois billets. Depuis, un grand silence plane...Bon, Isabelle, elle est à peu près active, mais...pas sur son blog !

    eh, oh, tas de fainéants, vous allez vous réveiller un peu, là ?

  • Le gouvernement a menti aux centristes !

    François Bayrou a écrit une lettre à François Fillon à propos du mode d'élection des futurs conseillers territoriaux. Rappelons-le, ils sont destinés à remplacer conseillers régionaux et conseillers généraux (département). Je suis pour ma part sidéré et exaspéré par les amendements que prépare la majorité actuelle. Les élus centristes (pas seulement ceux du MoDem, mais aussi ceux du Nouveau centre et les «centristes non-alignés» ) avaient accepté de voter cette réforme en échange de l'introduction d'un zeste de proportionnelle dans l'élection. C'est par exemple ce que Philippe Viger, député néo-centriste, avait fait valoir. Les députés centristes dans leur ensemble sont donc furieux de ce mauvais tour. Hervé Morin, qui a mis sa démission en balance, ira-t-il jusqu'au bout ? Nicolas Sarkozy reviendra-t-il au contraire à la raison ? En fait, le seul parti à être favorable au scrutin majoritaire à deux tours pour les conseillers territoriaux, c'est l'UMP. Absolument tous les autres sont contre, y compris le PS. L'UMP, seule, obtient aux alentours de 30-35% des voix lors des différentes élections. J'espère bien qu'un tiers des forces politiques du pays ne va pas imposer aux deux autres tiers une réforme dont ces derniers ne veulent pas.

    Plus fondamentalement, l'amendement vient du gouvernement : aucun scrupule à mentir éhontément. Comment pourra-t-on s'accorder, désormais, même sur les plus grands sujets, avec un tel gouvernement. Il y a là une très grave fracture éthique qui ne devrait pas laisser insensible tous ceux qui accordent encore une importance à ce mot.

  • Interdit d'interdire, vraiment ?

    J'ai cru halluciner à la lecture du communiqué publié sur le blogue de Laure Leforestier. Enfin, ce n'est pas tant le communiqué lui-même, dont je ne partage pas le souci, mais que je juge raisonnable, que le titre du billet du blogue. Comme le disent les Verts dans leur communiqué, nous notons le glissement sémantique de « soutien aux inculpés » à « soutien aux émeutiers ». On a bien compris le souci : en l'absence de jugement, nul ne peut être considéré comme coupable. C'est vrai de toute inculpation. Mais il y a le choix des mots et des appels auxquels on répond : il faut juger sur pièces du ton du communiqué du collectif qui a appelé les Verts à la rescousse : «pendant deux nuits, la police est tenue en échec. [...] du 25 au 27 novembre 2007, c'est une ville qui s'est soulevée, un moment de l'histoire.». Tout cela avec une belle écriture rouge sur fond noir qui rappellent diablement la coloration des groupuscules de l'ultra-gauche...

    Quant à décrire comme d'extrême-droite les policiers et le syndicat de gardiens de la paix qui se révoltent contre un concert donné par des groupes de rap qui appellent à la violence contre les forces de l'ordre dans leurs chansons, c'est du plus haut comique : il s'agit de FO, le syndicat Force Ouvrière, un authentique syndicat de gauche, même s'il a toujours revendiqué (et appliqué !) son indépendance par rapport aux partis politiques.

    Bref, initialement, il s'agissait pour Europe-écologie de s'élever contre l'interdiction d'un concert destiné à porter «la bonne parole», et, accessoirement, apporter des fonds aux fameux inculpés. Soit, admettons, il n'y a rien d'illégal à soutenir des gens qui sont inculpés.  Mais la défense de la liberté d'expression, invoquée dans le communiqué des Verts Haut-Normands,  s'est muée subitement, dans le titre du blogue, en soutien inconditionnel aux inculpés, parce qu'il est interdit d'interdire, slogan qui rappelle une autre époque d'émeutes. Il y a là une charge sémantique qui est loin d'être neutre, et traduit au moins l'arrière-pensée de la maîtresse des lieux.

    On peut jouer au chat et à la souris avec la sémantique, les mots ont un sens, connoté ou dénoté, et finissent toujours par parler. L'opinion publique ne s'y trompera pas : les Verts pourront toujours clamer leur bonne foi, elle retiendra qu'ils auront soutenu les émeutiers et, in fine, les voyous. Parce qu'il est interdit d'interdire...

     

     

  • Désirs d'Avenirs-PS, DSK, et tout ça...

    Je visite de temps à autre le site de Désirs d'Avenir, le mouvement de Ségolène Royal, et, particulièrement ses forums participatifs. Je suis aussi quelques uns de ses soutiens sur le Post ainsi que quelques blogues royalistes. Cela me frappe, tout de même, de voir le changement de ton de militants que j'avais repérés, par le passé, vis à vis du PS. J'ai le sentiment que la pilule du Congrès de Reims n'est jamais passée. Les partisans de Ségolène Royal demeurent convaincus qu'il y a eu tricherie, et rien ne pourra le leur ôter de la tête. Le ton se fait dur vis-à vis du Parti Socialiste. Désirs d'avenir n'est pas encore un parti politique, mais c'est déjà clairement plus qu'une association ou un think tanks.

    Ce qui est à peu près clair, dans la ligne politique choisie par Ségolène Royal vis-à-vis du PS, c'est qu'elle est déterminée à ne respecter aucune discipline de parti et, le cas échéant, à couper l'herbe sous les pieds des caciques du PS chaque fois que cela sera possible.

    Par exemple, sur les retraites, elle a pris de court, à l'évidence, les Socialistes, en adoptant une position plus ouverte, tout en récusant tout retour sur la retraite à soixante ans. En termes de méthode, tout comme le MoDem, elle a choisi de consulter ses militants en ouvrant un forum participatif sur les retraites. J'y ai lu une idée intéressante, d'ailleurs, d'un de ses militants (Jérémie), qui me rappelle pas mal l'aménagement du temps de travail proposé par le MoDem pour les Seniors : il suggère de mettre en place un départ progressif en retraite. A 60 ans, un 3/4 temps, à 61 ans, un 1/2 temps, à 62 ans, 1/4 temps, et, à 63 ans, une retraite définitive, par exemple. Il suggère également de garantir le droit de départ à la retraite à 60 ans tout en supprimant toute limite légale, afin de permettre à ceux qui le veulent de pouvoir continuer à travailler.

    J'ai vu aussi que quelques militants de DA sont favorables à la mise en place d'un système de retraites par points, ce que préconisait François Bayrou en 2007 et dont le MoDem et le Nouveau Centre soutiennent, désormais, une version améliorée : le compte notionnel.

    Cela pourrait assez bien cadrer avec ce que Ségolène Royal serait prête à accepter du gouvernement, c'est à dire une augmentation de la durée de cotisation.

    Dans le même temps, le pS a confié sa réflexion sur les retraites à des comités d'experts, mais n'a pas cherché à consulter sa base, comme le MoDem ou Désirs d'avenir. Sur une réforme d'une telle importance, je crois pourtant profondément que c'est nécessaire. Il y a en tout cas une chose à peu près certaine : impossible de mettre en place une réforme des retraites sans revoir la fiscalité. Ça gronde de partout dans les bases militantes, jusqu'au sein même de l'UMP. Aucune réforme ne pourra faire l'impasse sur une nécessaire équité fiscale et sociale.

    Pour revenir à Ségolène Royal, je crois que sur le fond, les Socialistes ont la trouille de ce qu'elle peut faire ou non. Plusieurs responsables socialistes s'imaginent qu'elle serait balayée lors de primaires au PS, persuadés que DSK est désormais sous les feux de la rampe. C'est oublier à quel point Ségolène Royal demeure populaire dans les classes populaires, contrairement à DSK qui plaît beaucoup à l'électorat de droite et celui du centre, à une bonne partie de la gauche aussi, mais certainement pas à la gauche de la gauche.

    En fait, ce que craint le PS, c'est que Ségolène Royal passe outre les primaires et se lance toute seule à l'assaut de la prochaine élection présidentielle. A vrai dire, si jamais elle a le sentiment qu'il s'est tramé dans son dos des coups fourrés pour tenter de l'éliminer, il est très probable qu'elle le fera, d'autant que sa base militante l'y encouragera et qu'elle dispose d'un réseau d'élus suffisant pour tenter l'aventure.

    DSK, s'il est le candidat du PS, aura du mal à faire campagne contre Sarkozy alors qu'il lui doit sa place en partie. Par ailleurs, s'il y a un poste qui est vraiment intéressant, à l'heure actuelle, c'est bien celui de directeur du FMI. Notre planète vit des heures troubles, et de grandes mutations dans le fonctionnement de l'économie mondialisée pourraient surgir de ces troubles. DSK a le mérite d'être un pragmatique : il n'applique pas des recettes toute faites qui marchent ou ne marchent pas, comme cela avait pu se produire par le passé, mais adopte une démarche empirique. Il n'en marche pas moins sur des oeufs : le rôle du FMI, quoi qu'on en dise, est tout de même  de morigéner les États et de serrer les cordons de la bourse. Les Allemands ne s'y sont pas trompés :  s'ils souhaitent la présence du FMI dans tout plan de relance européen, c'est qu'ils jugent cette institution bien plus fiable que l'euro-groupe dont les atermoiements n'augurent rien de bon pour l'avenir. Pas commode : pour redonner confiance aux prêteurs, le FMI donc DSK doit incarner la rigueur, et, pour conserver une stature de présidentiable, DSK doit passer pour le "gentil" aux yeux des Français...

    Par ailleurs, le FMI dépend encore largement du financement américain, et, de côté-là, la solidarité commence à se fissurer aussi : les 94 sénateurs américains ont fait passer un amendement pour pouvoir bloquer les fonds à destination du FMI quand il s'agit de prêts à un pays qui n'offre pas des garanties sérieuses de remboursement à leurs yeux...

    Je ne sais pas si DSK sera finalement candidat, mais, finalement, on pourra assez aisément identifier ses différences programmatiques avec Ségolène Royal si elle vient le concurrencer. Si c'est entre Martine Aubry et Ségolène Royal que se joue la candidature socialiste, il en ira tout autrement : comme beaucoup de commentateurs, j'ai quelques difficultés à bien distinguer les différences entre le "care" de Martine Aubry et le projet "fraternel et solidaire" de Ségolène Royal. Les deux, en tout cas, me semblent des émanations de la vieille tradition social-démocrate du welfare state, qui vécut son âge d'or dans l'immédiat après-guerre à la suite du second conflit mondial.

  • Bayrou demeure plébiscité au MoDem

    Le tableau de bord des personnalités du mois de mai de l'IFOP est d'ores et déjà en ligne. J'y ai examiné avec intérêt la position de François Bayrou. Il y a des points noirs, notamment, une forte impopularité globale. Mais à côté de cela, au sein de son électorat, il demeure extrêmement populaire puisqu'il dispose d'une cote de confiance de 94% dans l'électorat du MoDem. Évidemment, toute la difficulté est de déterminer ce qu'est l'électorat du MoDem puisqu'il est très mouvant... Il demeure également populaire auprès de son électorat de la présidentielle de 2007 puisque 78% de ses anciens électeurs ont une bonne opinion de lui. Seuls Jacques Chirac et DSK font mieux avec respectivement 79% et 82%. Par rapport au mois de mars 2010, je constate qu'il remonte nettement sur ses bases (son électorat présidentiel de 2007 et celui du MoDem).

    En revanche, ce sondage confirme ce que j'avais constaté dans le précédent : il y a vraiment un problème avec les retraités et, désormais, les diplômés du supérieur, dernière catégorie qui lui a longtemps été très favorable. Deux catégories qui ne s'abstiennent pas ! Pour les seconds, à mon avis, l'algarade avec Cohn-Bendit a été désastreuse, mais, ce n'est sans doute pas la seule cause : je pense que la posture tribunicienne adoptée pendant trois années par Bayrou a aussi contribué à faire des dégâts dans cette catégorie. Il eût fallu qu'elle soit tempérée par des propositions dites aussi fortes que les critiques. J'ai le sentiment que François Bayrou s'est modéré, sur ce point, à la suite des Européennes.

    J'ai notamment apprécié ses positions responsables et modérées sur la burqa, les retraites et le plan européen ; à vrai dire, sur ce dernier point, on a eu là la traduction en fait de ce que proposait en gros et en gras le Mouvement Démocrate dans son programme pour les Européennes...

  • Par delà bien et mal dans le jardin des Bobos...

    L'échange aigre-doux, entre Bruno Roger-Petit et moi-même sur l'idée d'une acquisition de la nationalité via un système de points et une période probatoire a produit quelques commentaires sur le site du Post qui valent d'être reproduits pour éclairage.

    Bruno Roger-Petit

    Eh ben voilà... On touche au vrai point de divergence. Oui, je crois au relativisme des valeurs. Et c'est bien pour cela que je suis hostile à cette loi ridicule contre les visages dissimulés. Et c'est pour cela que je place l'Etat de droit républicain au-dessus de toutes les valeurs. 
    Comme le dit très bien une illustre blogueuse* cette semaine: Les "droits de l'homme ne forment pas une politique, ils doivent réguler une politique, ils constituent une limite, une vigilance, un cran d'arrêt. Et s'ils le peuvent, c'est précisément parce qu'ils sont abstraits, vides d'une certaine façon, qu'ils ne définissent aucun homme en particulier, que l'homme des droits de l'homme n'existe pas, parce que l'homme de fait est toujours d'abord et déjà incarné. Né blanc, noir, petit, grand, difforme, beau, ici ou ailleurs. Ces déterminismes naturels sont sa situation, pour le dire en termes sartriens, à laquelle il est chargé de donner un sens, telle est sa liberté. Non pas de faire qu'il ne soit pas blanc, noir, petit ou difforme, mais qu'il charge de sens ce que la nature lui a donné. Quant aux déterminismes sociaux, la politique est précisément là pour les enrayer (l'a-t-on oublié ?)."

    l'hérétique

    Eh bien on a une différence de fond. Il y a des valeurs qui sont universelles parce qu'elles touchent profondément l'être humain. Toutes les civilisations connaissent la souffrance, et donc, le mal, envisagé comme ce qui provoque la souffrance. Cela n'a rien de relatif : trouvez-moi une seule société humaine qui l'ignore !
    La seule chose qui pondère la souffrance, et encore, c'est très relatif pour le compte, c'est l'ignorance. L'ignorance qui est reliée à la sphère du savoir et de la vérité, je vous le concède, est toute relative parce qu'elle peut être affaire de point de vue, particulièrement dans le domaine de la morale.
    Notre conception des droits de l'homme est issue d'une volonté continue de lutter contre la/les souffrances. Tous les hommes, toutes les nations peuvent s'y retrouver. Bien sûr, la voie est étroite, parce comme le dit Pascal, l'homme n'est ni ange ni bête, et qui veut faire l'ange, fait la bête. Je me défie donc des pensées parfaites, apanage des idéologies totalitaires, dès lors qu'il faut définir un bien et un mal. Il n'en reste pas moins qu'une société, pour éviter sa dislocation, doit s'appuyer sur une certaine forme de consensus, y compris moral. Le port de la burqa ne rentre pas dans ce consensus, et son rejet  l'emporte  sur la tolérance, autre valeur du consensus qui fonde notre pacte social, parce que la tolérance n'est pas strictement synonyme de relativisme des valeurs, autre sophisme dans lequel, incidemment, vous entraînez votre lecteur et votre pensée.

    *NDLR : Mazarine Pingeot

  • Vichystes et Munichois...

    Bon bon : je vois que Roger-Petit a mal vécu ma réplique à son procès en sorcellerie vichyste. L'heure d'un questionnement existentiel sur la boboïtude agite son blogue. Je suis flatté mais inquiet d'apprendre que je suis une cohorte à moi tout seul, puisque Roger-Petit écrit :

    la grande cohorte droito-nationalo-souveraino-facho-réaco-internautique m'est tombé sur le râble, et d'un dans un élan unanime m'a décrété « bobo ».

    Comme je suis le seul à avoir réagi, je présume donc que je suis une cohorte à moi tout seul. CQFD...

    L'inquiétant, c'est que Roger-Petit récidive. Je lui ai d'ailleurs répondu :

    Vous êtes gonflé, Bruno Roger-Petit : vous vous gardez bien de citer ce qui est gênant pour vous dans mon billet et en plus vous récidivez. Je vous l'ai dit, l'égalité et la liberté des femmes ne sont  pas réductibles à une question de culture. Au contraire, je le répète, il y a là quelque chose qui touche à l'universel et qui dépasse largement nos débats franchouillards, ce que vous faites semblant de ne pas comprendre. Vous me demandiez un critère, en voilà un. Quant à une vie normale, ne faites pas l'idiot volontairement : vous avez très bien compris ce que je veux dire. Pas de délinquance, respect de nos principes fondamentaux, c'est tout. Quant au fait que cela va créer un citoyen de seconde zone, il serait plus exact de dire qu'il y aurait ainsi un statut transitoire entre une citoyenneté pleine et entière et la naturalisation. Je ne vois toujours pas ce qui vous choque, et encore moins le rapport avec Vichy (une obsession, chez vous, pour disqualifier vos contradicteurs).

    Il faudra m'expliquer en quoi le fait de refuser la nationalité française à un individu est une persécution, a fortiori un individu qui se fout des Droits de l'Homme que vous invoquez à tour de bras, comme de l'an 40.

    Roger-Petit est d'une mauvaise foi incroyable : il s'obstine à parler d'identité nationale alors que je n'ai prononcé ces mots à aucun moment et que je lui répète (mais est-il capable d'entendre ?) qu'il n'y a pas là une histoire d'identité nationale. J'ajoute même que je déplore tout à fait que Hortefeux et une partie de la droite réduisent à une question d'identité nationale un tel débat. Oui, je le déplore, et je déplore aussi que Roger-Petit marche dans leurs traces en admettant qu'il y ait là un sujet qui soit réductible à l'identité nationale, parce que c'est bien ce qu'il sous-entend, in fine.

    Roger-Petit écrit :

    Le régime de Pétain-Laval « défrançisait » par la généalogie, le régime actuel et ses supporters, directs ou indirects, conscients ou inconscients, voudraient le faire par la culture, la religion, le mode de vie. Tout le contraire de 1789 et de ses héritages successifs, 1848, 1905, 1936, 1945, 1981.

    Roger-Petit considère donc que toute idéologie qui revient à faire de la femme une mineure perpétuelle est une histoire de mode de vie ? De culture ? De religion ? Il pense très fort à l'Islam et à l'islamophobie sans oser prononcer les mots. C'est bien pour récuser le raccourci fallacieux Islam = minorité de la femme + burqa que cela a un sens de légiférer contre toute pratique qui déclarerait la femme inférieure. Quant à la délinquance, oui, cela me semble logique de ne pas le considérer comme un mode de vie et de ne pas ouvrir les portes de son foyer à qui en ferait profession. Quand je parle de délinquance, je ne parle évidemment pas de voler une pomme (selon un procédé rhétorique classique, Roger-Petit minore mon propos pour le rendre absurde) mais d'une délinquance dure. Bref, comme je l'ai dit dans mon précédent billet, une fois encore, Roger-Petit montre dans quelle incroyable confusion des valeurs (et du raisonnement !) il barbote...

    Je crois avoir conclu à raison dans un commentaire de la manière suivante :

    Avant Vichy, il y a surtout eu les Munichois, qui étaient convaincus qu'Hitler était un gentleman, voyez-vous. Les ancêtres des bobos, en somme .


  • 64% pour un candidat MoDem au second tour !

    Hauts les coeurs ! ne jamais désespérer ! Christian Lasvigne, vice-président du Mouvement Démocrate de l'Aube s'est présenté à l'élection cantonale d'Arcis sur Aube et l'a remportée très haut la main avec 64.11% des suffrages exprimées !!! Alors lui, on aimerait connaître sa recette ! Il faut tout de même préciser qu'il avait obtenu  35.66% des suffrages au premier tour contre un UMP à 23.42% et un PS à ... 5.62% !!! J'adore la manière dont il s'est présenté (à vrai dire, il n'a pas revendiqué l'étiquette MoDem, mais il figurait sur la liste régionale du MoDem aux dernières élections) :

    Christian Lasvigne, maire adjoint à Voué

    Par nécessité de consultation, Christian Lasvigne est peut-être l’un des candidats les plus connus dans ce canton. Marié et père de cinq enfants, il est en effet médecin généraliste à Arcis-sur-Aube depuis 32 ans. Lui aussi a franchi le cap de la vie publique en étant devenu, voilà deux ans, adjoint au maire de Voué. Il est par ailleurs délégué à la communauté de communes d’Arcis-sur-Aube. Candidat indépendant, de sensibilité centriste, Christian Lasvigne se présente avec deux perspectives : la défense de la ruralité et la démocratie. Défense de la ruralité avec la promotion de l’activité agricole et agroalimentaire, « une agriculture menacée par la politique des prix et les ayatollahs de l’écologie ». Démocratie parce qu’il parle d’un candidat, en l’espèce Serge Lardin, « qui se comporte de manière autocratique ». Et de regretter, par exemple, « le peu de concertation menée sur le projet de la piscine à Arcis ».

    J'adore, j'adore, j'adore. Rien de plus plaisant que de voir les Khmers verts, où qu'ils soient, se prendre une râclée monumentale (2.79% au premier tour : ça fera peut-être réfléchir ceux qui bêlent en sautant comme des cabris : Europe-écologie ! Europe écologie !). On peut découvrir le personnage dans plusieurs entretiens donnés pour le blog Auboisement Correct. C'est peut-être ça l'avenir, finalement, pour la sphère démocrate et centriste : soutenir de manière discrète les indépendants qui se retrouvent dans les valeurs du MoDem sans leur imposer pour autant notre étiquette.