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Politique - Page 68

  • Équipe de France, Roselyne Bachelot a bien raison

    J'approuve tout à fait l'analyse de Roselyne Bachelot à propos du fiasco français en coupe du monde. S'il y a crise, c'est celle de l'équipe de France, pas du football français.

    Je constate que l'arrogance le dispute au mépris à peine voilé quand la Toile (essentiellement masculine, au demeurant) évoque Roselyne Bachelot.

    Je n'aime pas le ton condescendant avec lequel on parle de cette femme que je juge, personnellement, droite et courageuse.

    Pas du genre à se dégonfler, même sous les quolibets des abrutis. Quoi qu'on en dise, je juge qu'elle a fait son boulot pendant la campagne de vaccination de la grippe A, et, pour ce qui concerne le football, elle a agi comme elle le devait, en tant que Ministre de la Santé et des Sports.

    Le seul bémol, c'est qu'elle n'aurait en revanche pas du évoquer la démission d'Escalettes. D'ailleurs, comme elle le reconnaît elle-même, sa nomination résulte d'un processus démocratique dans lequel le gouvernement n'a pas son mot à dire.

    Conclusion, c'est une femme pour laquelle j'ai de l'estime, et je le dis.

  • J'aime bien Bayrou en ce moment...

    Tiens, je voulais l'écrire depuis un moment sur ce blogue. J'aime bien Bayrou, en ce moment. Je retrouve l'homme modéré et humaniste, bien qu'intransigeant, qu'il avait longtemps été tout au long des années 2006 et 2007. Je déplorais, en mon for intérieur, qu'il fût devenu une tribun excessif qui ne se complaisait que dans la critique univoque du pouvoir en place.

    Je suis donc satisfait de le voir tenir à égale distance (enfin, à peu près...) la droite et la gauche. Mais surtout, j'apprécie des prises de position de bon sens. Ne pas condamner Woerth par avance, mais le système qui a rendu le soupçon possible. Faire preuve de responsabilité sur la question des retraites, envers et contre tout, tout en s'élevant contre les abus et l'injustice.

    Reculer de deux ans l'âge de la retraite était nécessaire. Tiens, d'ailleurs, les caisses de retraite complémentaires (AGIRC, ARRCO) devraient y retrouver la santé et devenir excédentaires, du coup. Pour la caisse simple, ça va prendre plus de temps, et nous ne sommes sans doute qu'à la moitié du chemin.

    J'espère que le peuple français rendra justice à Bayrou d'avoir toujours été clair depuis trois ans, sans jamais dévier de son chemin, tout en payant assez cher son indépendance.

    Tous ses thèmes de campagne de 2007 sont à l'ordre du jour.

  • Les Français sont vraiment des veaux, et encore, je suis bon !

    C'est pas possible. Il y avait une cantonale partielle à Tourcoing ce week-end, et devinez le taux de participation. 12.93%. En somme, 87% des locaux s'en foutent de savoir qui les représente au Conseil Général du Nord. Et après, on en trouve pour venir pleurer devant telle ou telle décision des autorités départementales.

    Enfin, bon sang, le Conseil Général, c'est lui qui refile le RSA, gère les collèges, entretient et construit les routes, entretient une partie du patrimoine, distribue de l'aide sociale, et j'en oublie encore.

    Tiens, et si on sucrait toutes les aides aux gens qui ne viennent pas voter. Puisqu'ils s'en foutent du Conseil Général, eh bien autant en supprimer aussi les actions, non ?

    Une telle abstention, ça m'énerve. On est vraiment dans un pays de veaux, et encore, je ne suis pas sympa pour les veaux...

  • Affaire Woerth-Bettencourt, quelle confusion des genres...

    J'aimerais bien faire entendre un autre son de coche sur l'affaire qui frappe Éric Woerth, mais franchement, c'est difficile, et ce n'est pas faute d'avoir épluché les informations à disposition sur la Toile.

    Comment Woerth peut-il s'étonner d'être l'objet de tous les soupçons alors qu'il dîne avec ceux que ses services sont chargés de contrôler et que son épouse travaille pour l'un d'entre eux ?

    Je n'ai pour l'argent la détestation de Bayrou (détestation qui m'agace, au demeurant) mais en revanche, je partage tout à fait son analyse sur la nécessité absolue d'une séparation claire entre intérêts privés et intérêt public.

    La République, c'est tenir le monde des intérêts privés, le monde de l'argent en lisière. Or, Nicolas Sarkozy a fait un projet politique qui consistait, pour faire comme les Américains et les Anglais, à marier le monde des intérêts privés et celui de la politique.

    Je n'aime pas que l'on qualifie de dégueulasserie le système américain. C'est un autre système que le nôtre, c'est tout. Je ne l'aime guère, mais, à défaut, là-bas, en Amérique, de telles collusions au plus haut niveau ne passerait pas.

    Bayrou n'en a pas moins raison, et l'on retrouve les accents fort justes de son Abus de pouvoir, de voir dans cette affaire non la malhonnêteté d'un homme mais la marque d'un système.

    La question n'est pas tant : est-ce-qu'il a fait quelque chose, mais, est-ce que le soupçon peut s'introduire dans cette affaire?

    C'est exactement la question que devrait se poser tout édile public. Tout comme Montesquieu, je considère que c'est la vertu qui fait la solidité de tout régime républicain. La moindre des choses seraient de ne pas lui donner à prêter le flanc.

  • La gifle de trop au journaliste de France 3

    Comme la plupart de ceux qui suivent l'actualité, je suis au courant du sort échu au journaliste de France 3 qui a voulu filmer l'arrestation d'un individu venu insulter le Président de la République.

    Une chose est certaine : la méthode est inacceptable. Elle est inacceptable, parce qu'elle ouvre la porte à des abus qui pourraient être graves par la suite.

    Seulement voilà, il y a autre chose qui ne me paraît guère valoir mieux, c'est le traitement de l'information par la presse télévisée.

    A ce que j'ai cru comprendre, Nicolas Sarkozy n'a pas spécialement été mal reçu à Saint-Denis. Les habitants qui l'ont vu ont surtout été étonnés de sa présence.

    Or, qu'a cherché à faire le journaliste ? A filmer l'incident avec l'intention d'en faire un scoop. On aurait alors eu comme gros titres au journal des principales chaînes deux choses :

    a) que Nicolas Sarkozy a été mal accueilli à Saint-Denis, sur la foi des insultes d'un individu mal embouché.

    b) compte-tenu de l'aspect de l'individu (en sang, mais il semble qu'il se soit rebellé) qu'il y avait des violences policières, y compris au moment où Nicolas Sarkozy se rendait dans la ville.

    C'eût été une information tronquée et mensongère, car l'opinion n'aurait retenu de la visite présidentielle que l'incident, qui aurait alors pris une proportion sans mesure avec la réalité de la visite du Président.

    Par ailleurs, je ne porte pas vraiment Nicolas Sarkozy dans mon coeur, mais c'est le Président de MON pays, et donc MON président, en dépit de tout le mal que je pense de lui. Je n'accepte pas qu'un péquin vienne l'insulter de cette manière, a fortiori quand il s'agit d'un individu plusieurs fois signalé à la police.

    Son interpellation ne me choque pas plus que cela. Au final, il n'est même pas condamné pour ses insultes mais seulement pour outrage et entrave à agent de la force publique dans l'exercice de ses fonctions.

    L'Algérie devrait à mon avis émettre une mise au point officielle pour faire valoir que ceux qui se servent de son drapeau pour provoquer les pouvoirs publics français contribuent à la discréditer et qu'elle ne leur reconnaît aucune forme d'autorité morale, bien au contraire. Il paraît que le voyou portait un drapeau de l'Algérie. Pauvre Algérie : comme si elle avait besoin de ce genre d'abrutis. Bref, qu'ils lui foutent la paix à l'Algérie, elle ne leur a rien demandé, à ceux-là.

    La gifle, en revanche, est intolérable. La dignité, le droit, c'eût été, de la part de Nicolas Sarkozy d'exiger un droit de réponse sur la chaîne s'il estimait qu'elle faisait de la désinformation par la suite. Où vont s'arrêter les gifles ? On peut aller très loin de cette manière. Nicolas Sarkozy doit désavouer le service de sécurité et limoger le coupable s'il a agi de son propre chef. Si quelqu'un a donné des consignes, il doit démissionner.

  • La France pourrait exploser de rage

    Je l'ai dit ce matin, Guéant et donc nécessairement Sarkozy et l'UMP, envisage de bloquer les salaires des fonctionnaires à l'automne 2010.

    On pourrait penser que c'est pire ailleurs, et que donc les fonctionnaires français devraient être contents de leur sort.

    Moi, je dis, attention ! Les Français peuvent admettre de faire des efforts. Mais s'ils voient en même temps leurs représentants s'empiffrer, des gros salaires s'engraisser sur le dos des cotisations et de nos impôts, ça pourrait chauffer sérieusement.

    Soyons clair : cela ne me gêne aucunement que des dirigeants de grandes entreprises touchent le jackpot, dès lors qu'il s'agit d'une entreprise privée. Chacun est maître en son domaine, vive la propriété privée.

    En revanche, il en va tout autrement partout où l'argent public finance. Par exemple, les concerts des évadés fiscaux, dans le show bizz et les salaires des sportifs de haut niveau subventionnés par les villes, ça commence à bien faire. Qu'ils se démerdent, mais je ne veux plus que mes impôts servent à les engraisser à mes dépens.

    Les Français ne supporteront pas l'absence d'équité : évidemment, les fonctionnaires ne seront pas contents si leurs perspectives d'évolution est réduite à néant. Mais la rage les gagnera s'ils voient dans le même temps une élite échapper à toutes les restrictions.

    La classe politique, les dirigeants, les élites médiatiques marcheront sur des oeufs. Un pas de travers sera le pas de trop.

    Comme le dit la chanson révolutionnaire, la Tour, prends garde de te laisser abattre...

  • Budgets et déficits, le temps d'avance de Bayrou et du MoDem

    J'ai lu que Guéant annonçait de nouvelles réductions de dépenses. Il envisage même de bloquer les salaires des fonctionnaires.

    Cela me frappe, quand je considère l'action de l'UMP ou les déclarations d'autres partis, de voir à quel point il manque une réflexion sur les missions de l'État. A ce jour, seul le MoDem a commencé à mener sérieusement cette réflexion, s'inspirant des travaux de l'UDF, des réflexions de ses commissions, et des thèses de François Bayrou.

    Du côté du gouvernement, on a l'impression d'une effervescence brouillonne. Il s'agit de réduire la dépense publique, et du coup, on gratte et tape là où on le peut. Pas de réflexion sur les missions de l'État, pas davantage sur la manière de dépenser.

    Tiens, un exemple : dans les Hauts de Seine, j'ai ouïe dire que le Conseil Général s'apprêtait à investir plusieurs dizaines de millions d'euros dans un groupe de collèges pour les doter d'un environnement numérique de qualité. Il fait pour cela appel à plusieurs prestataires qu'il va payer très cher. Or, de source bien informée, on trouve dans certains de ses établissements scolaires, des équipes qui obtiennent, en matière d'usage des nouvelles technologies des résultats similaires aux objectifs souhaités pour des coûts dix fois moins importants.

    Mais voilà, on est dans deux travers bien français : a) big is beautiful b) c'est mieux quand ça vient d'en haut.

    Dans ce cas précis, j'imagine très aisément que l'on pourrait faire aussi bien pour des coûts bien moindres. Mais ce n'est sans doute pas le seul exemple en France.

    La majorité n'est pas seule en cause : le PS demeure persuadé que l'État peut assurer toutes les missions et qu'il suffit donc de taxer à tire-larigot pour trouver les ressources nécessaires.

    Même du côté des formations centristes issues de l'UDF, Nouveau Centre, Alliance centriste, il y a bien une pensée sur les finances publiques, mais absolument aucune réflexion sur les arbitrages.

    Seul le MoDem a entamé une véritable réflexion sur les choix qu'il convient d'opérer, faute de pouvoir tout payer, à l'instar, d'ailleurs, de ce qu'ont fait les LibDems en Angleterre, qui eux, disposaient d'un document chiffré.

    Même si le programme du MoDem n'en est encore qu'à ses balbutiements avant d'envisager pouvoir devenir un programme de gouvernement, au moins a-t-il le mérite d'avoir ouvert la voie.

    J'ai des divergences avec ce programme, sur un certain nombre de points, mais la méthode est la bonne, et on peut discuter. C'est une avancée décisive. Espérons que d'autres partis sauront emprunter le même chemin afin d'alimenter un débat nécessaire.

  • Affaires sur affaires, un Judas au gouvernement ?

    La lecture d'un des derniers billets de Toréador donne à réfléchir. Il émet l'hypothèse que les scandales qui frappent tour à tour le gouvernement ne sont pas l'effet du hasard. A vrai dire, je n'avais jamais songé à considérer les choses ainsi, mais, en effet, c'est surprenant : Blanc, Estrosi, Boutin et Woerth d'affilée, de surcroît en pleine coupe du monde, étrange tout de même. On chercherait à torpiller la majorité que l'on ne s'y prendrait pas autrement. Tiens, tiens, ça me rappelle un certain Judas...

    Quand tout passe par le Canard, terrain de lieu privilégié des règlements de compte politiques, c'est qu'il y a anguille sous roche. Après, il faut évidemment chercher à qui le crime profite, mais, sur ce point, je j'ai pas d'avis tranché.

    Tiens, ça me fait penser à l'un des derniers livres que j'ai acheté à mon aîné : Judas, l'amitié trahie, en collection Histoires de la Bible.

    L'auteur y a un point de vue longtemps intéressant : il montre un Judas tout fier d'être un disciple de son maître, qu'il voit en chef politique charismatique. Fier des responsabilités qui lui sont confiées (trésorier du groupe) mais cultivant l'amertume et quêtant souvent en vain un regard de son leader spirituel. En proie à la défiance du reste du groupe, avec le sentiment d'être isolé, rejeté, parfois méprisé, il est peu à peu rongé par l'aigreur. Aigreur qui le conduira à accepter une somme misérable pour désigner son meilleur ami à la vindicte ;  non pour la somme elle-même, mais par désespoir. Désespoir d'être reconnu, désespoir d'être estimé et apprécié.

    Dans les Romans des Chevaliers des la Table Ronde, l'axe d'attaque majeur du Malin est toujours le désespoir. Un chevalier qui a désespéré est prêt à tourner casaque.

    Il ne reste plus qu'à transposer tout cela à la politique et on devrait pouvoir trouver quelques pistes intéressantes.

    Ah, évidemment, du côté obscur, il n'y a pas que Judas. Il y a aussi un certain Sha'itan, serpent de son état, qui aspire à prendre la place de son maître, évidemment...

  • Bayrou et l'exégèse du Figaro

    Une exégèse est en principe une étude critique et approfondie d'un texte. Il se trouve que le Figaro a commandité un sondage à l'institut Opinion Way avec pour objectif de départager différentes candidatures centristes. D'après Ce sondage, Borloo l'emporterait de peu sur Bayrou comme bon candidat. Une petite remarque : juger qu'un individu  est un bon candidat n'infère pas automatiquement un vote en sa faveur, la réciproque étant vraie, au demeurant.

    Ce que je remarque, en réalité, c'est que Bayrou devance Borloo à gauche et, bien sûr, au MoDem. En revanche, Borloo l'emporte sur Bayrou au Nouveau Centre et à l'UMP. Ce qu'il y a, c'est que l'écart à droite entre les deux leaders est plus important que l'écart à gauche. Borloo gagne donc plus de points sur sa droite que Bayrou n'en gagne sur sa gauche. Ce n'est pas étonnant : Bayrou est au centre et Borloo à droite...

    On ne peut pas dire grand chose d'un tel sondage. Ce qui importe, c'est surtout de compter ses voix. On peut être très populaire mais ne pas emporter pour autant l'adhésion dans les urnes.

    Passer pour sympathique, c'est une chose, mais se constituer un capital électoral, c'est autrement plus difficile. Borloo peut bien être plus populaire que Bayrou, à l'heure actuelle, il est nettement derrière lui en intentions de vote. Conquérir les esprits, c'est un premier pas pour se lancer dans une élection majeure, mais ce n'est pas suffisant. Pendant longtemps, Bayrou a caracolé en tête des personnages les plus sympathiques, en 2006, alors qu'il était donné à 6%. Le meilleur sondage à une présidentielle le donnait à égalité avec Martine Aubry à l'automne 2008 à presque 19% alors qu'il était déjà bien plus controversé dans la sphère politique en raison de ses prises de position hostiles aux pratiques du pouvoir.

    Bref, le Figaro, par ailleurs quotidien de qualité, est allé un peu vite en besogne.  Marie-Anne Kraft a écrit un article à ce sujet. Je juge tout à fait abusif de qualifier Opinion Way d'officine de l'UMP. L'institut de sondages pose les questions qu'on lui demande de poser. Le reste, ce ne sont pas ses oignions. L'interprétation est celle du Figaro, pas de l'institut. Pourquoi l'accuser ?

    Le sondage me semble au contraire très clair et a l'honnêteté de donner des indications édifiantes (base très faible, par exemple, pour l'échantillon Nouveau Centre, ce qui en dit long sur le potentiel électoral de ce parti...)

    Au final, les deux tiers des Français valident la stratégie de Bayrou en s'accordant à penser qu'il faut un centre indépendant et autonome. Bon, au moins sur ce point, il est donc sur le bon chemin. Quand au Nouveau Centre, on affirme qu'un parti centriste est historiquement au centre-droit et n'a vocation qu'à appuyer une majorité de droite, on est donc dans l'erreur, a fortiori quand son propre camp dit l'inverse.

  • Désespérant...ils ne comprennent rien à Bayrou...

    Si j'avais pu encore douter un jour que Bayrou était définitivement un OVNI politique, ces derniers jours achèveraient de me convaincre. Je lis les nombreux articles de presse à propos de ses rencontres avec Nicolas Sarkozy, et les bras m'en tombent. Pourquoi faut-il que la presse, les blogueurs aussi (je ne parle même pas des hystériques...) s'échinent à chercher midi à 14 heures, supputent des plans, des accords tacites, pain dont Bayrou n'est pas soupçonnable de se nourrir.

    A quel état de déliquescence politique en sommes-nous dans les esprits tordus de nombre de journalistes pour qu'ils soient incapables de comprendre qu'un homme politique puisse se sentir honnêtement, en dépit de ses divergences, co-responsable d'une situation critique ?

    Que l'on se rende chez Hashtable, lui qui surveille avec l'attention d'Argos et ses cent yeux pour Io les signes les moins visibles du désastre imminent. Les Credit Swap dont l'objet est d'assurer un défaut de paiement de la France pour sa dette se vendent de plus en plus cher. Autrement dit, de nombreux acteurs financiers jugent que le placement devient plus risqué.

    Bayrou n'a cessé de mettre en garde contre le poids de la dette, et contre le risque d'une conflagration des générations en raison de l'évolution démographique ; c'est même sa marque de fabrique. Il est tout de même pertinent que le Président de la République consulte les acteurs majeurs de la sphère politique alors qu'une crise majeure se rapproche à grands pas si des mesures radicales ne sont pas prises.

    Il faut bien le comprendre, et Jean Arthuis, le disait avec beaucoup de perspicacité tout récemment, ce n'est pas seulement nos dépenses qu'il faut réduire en France, mais notre manière de dépenser qu'il faut changer. Il y a là un logiciel archaïque, vulnérable aux troyens les plus malveillants, désormais,  à modifier impérativement.

    Bayrou a toujours été un homme droit, honnête, intègre. Je crois même qu'il envisage sérieusement une mise entre parenthèses de ses ambitions présidentielles dès lors que la situation du pays exige un effort et une attention soutenue de tous.

    Les médias dans leur ensemble, professionnels ou citoyens ne parviennent pas à le comprendre. Il faut forcément qu'il y ait un calcul, un intérêt. Plus personne n'envisage l'action désintéressée. Plus personne ne comprend que l'on puisse aimer son pays sincèrement.

    Parce que leurs cerveaux sont pourris, ils ne raisonnent plus qu'en termes d'intérêt personnel, à l'image, vraisemblablement, de ce qu'ils ont tous dans la tête. Voilà l'une des raisons pour lesquelles notre pays marche sur la tête : l'individualisme, le culte de l'intérêt égoïste, la faute des autres, jamais la sienne, y ont pris des dimensions démesurées au point de polluer tout le tissu social.

    C'est sordide : Bayrou vient parler des retraites, un sujet sur lequel il y a des désaccords entre leaders politiques ( Non, Nicolas, Bayrou n'est pas pour la retraite à 65 ans, il veut simplement que l'on ne touche pas à ce filet légal, c'est tout...), et partout on lit que Bayrou se recentre, qu'il y a un deal avec l'Élysée. Mais b.... de m...., l'important, ce sont les retraites, oui ou non ? Pas de petits calculs minables qui n'ont d'ailleurs aucun sens. S'il y a bien un électorat incontrôlable qui fait bien ce qu'il veut, c'est celui de Bayrou. Pas la peine de compter sur des reports, il se reporte tout seul sans aucune consigne à son bon gré...