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Politique - Page 66

  • Le libéralisme, c'est le bien.

    Pas moyen de parcourir un billet politique, voire économique, sans entendre pis que pendre du libéralisme.

    Il est frappant de voir à quel point les diatribes enflammées des uns et des autres contre le libéralisme ne parviennent pas à masquer l'inanité de leurs propositions (et encore, quand il y en a !).

    Il n'y a pas moyen, dans notre société intellectuelle, de mener une réflexion contre les abus sans finir par un "gros mot" en -isme.

    Le libéralisme est ainsi devenu le bouc-émissaire commode de tous nos maux. Les abus ne sont nullement une conséquence du libéralisme mais de l'absence de transparence, de concurrence et du mépris des divers réseaux de pouvoir pour les individus.

    S'il y a bien une pensée toute empreinte de pragmatisme et de modération, c'est justement cette pensée-là. Partout où il y a de la misère dans le monde, ce n'est pas le fait du libéralisme, mais au contraire de la corruption des élites et de la collusion entre les cercles du pouvoir politique et ceux du pouvoir économique. Le libéralisme qui se plaît à favoriser les corps intermédiaires en contrepoids à l'État, qui défend les libertés et le droit d'association, est donc aux premières loges pour lutter contre les tyrannies et les dictatures de toute sorte.

    Comme le libéralisme fait de l'individu le coeur de l'action politique, il défend d'autant plus le droit des minorités et ne prospère que dans un état de droit, condition sine qua non de l'exercice des libertés individuelles.

    Il existe bien sûr plusieurs traditions au sein du libéralisme, et très souvent, le vulgus pecum electronicum assimile à tort libéralisme classique et école autrichienne (qui inspire entre autres les libertariens). Il est d'ailleurs fort amusant de considérer que Frédéric Bastiat, égérie de nos libertariens français, siégea sur les bancs de la gauche. Pétri d'individualisme, on lui doit quelques saillies fortes :

    « Il y a trop de grands hommes dans le monde; il y a trop de législateurs, organisateurs, instituteurs de sociétés, conducteurs de peuples, pères des nations, etc. Trop de gens se placent au-dessus de l'humanité pour la régenter, trop de gens font métier de s'occuper d'elle »

    J'aime beaucoup. Mais j'apprécie encore plus sa pétition des fabricants de chandelles réclamant d'être protégé contre un concurrent étranger bien moins onéreux qu'eux : le soleil ! Et nos fabricants d'exiger de l'État un décret pour faire clore toutes les lucarnes et fenêtres...

    Farouchement individualiste, l'homme s'opposait à toute forme de mutualisation sous contrôle de l'État (par exemple, il aurait conchié notre sécurité sociale...). Mais dans le même temps il a combattu la peine de mort, l'esclavage et farouchement défendu le droit syndical.

    Je ne me retrouve pas dans les thèses de Bastiat, trop radicales à mon goût, mais j'aime bien l'homme. Il incarne, à mon sens, dans les différentes écoles libérales, le travers que Tocqueville dénonce dans l'exercice de la démocratie : dès lors que les individus ne s'occupent plus que d'eux, de leur bien-être domestique et de leurs intérêts privés, le sentiment démocratique se dissout car il est consanguin de la solidité du tissu social. Un individualisme forcené mène donc tôt ou tard à la dissolution du corps social.

    J'ajouterai pour conclure que le début de la pensée libérale, c'est le refus de toute forme d'assujettissement de l'individu quelle que soit son origine. Une politique libérale digne de ce nom aura pour objet d'émanciper les individus, non de substituer une dépendance à une autre. Cela demande beaucoup de finesse et de sens de l'anticipation. Deux qualités rares dans notre classe politique aujourd'hui...

  • Frédéric Lefebvre, taisez-vous !!!

    Évoquer un viol collectif pour qualifier le travail de la presse sur l'affaire Woerth, il fallait l'imaginer. Je me suis demandé quel abruti pouvait avoir balancé une telle idiotie. Je vous le donne en mille, l'un des porte-flingues de l'UMP, le sinistre individu dénommé Frédéric Lefbvre. Ce même individu, comme le relevait récemment Olympe, contestait la qualification de viol pour les faits commis à l'encontre d'une mineure par Roman Polanski dans l'affaire qui a défrayé la chronique.

    Ce type me débecte. La jeune fille violée par Polanski lui a dit dix-sept fois non. Les viols collectifs sont l'un des pires crimes qui puissent être commis. L'un de deux qui pourraient me faire douter de mon engagement contre la peine de mort.

    Ce sinistre individu parle et pense à tort et à travers. L'inversion des valeurs est le signe d'une société déliquescente. J'ai déjà observé par le passé que nos médias glorifiaient les truands et les pires criminels, mais que dire quand un homme politique verse dans une telle confusion du langage.

    Le Macbeth de Shakespeare s'ouvre sur cette inversion : "fair is foul and foul is fair". Le chant des sorcières annonce la descente aux Abysses de Macbeth, traître et impitoyable assassin à venir de tous ses anciens amis.

    Vaclav Havel, devant le Bundestag allemand, a expliqué un jour pourquoi il convenait de lutter pour redonner aux mots leur sens : la marque de fabrique du régime communiste, c'était justement d'en détourner la valeur exacte et de promouvoir une confusion générale des termes propice aux dérives politiques de toute sorte. Le Faucon s'inquiète pour la droite. J'espère bien que la droite n'est pas comptable (ni solidaire !) de ces déclarations scandaleuses.

    En tout cas, je m'inquiète quant à l'éthique et au sens moral d'un individu qui entretient de telles confusions.

  • Sécurité, le PS fidèle à lui-même...

    On aurait pu penser qu'après 8 années d'opposition le PS aurait évolué sur les questions de sécurité. Raté, caramba. Je m'étonnais aussi du silence des caciques socialistes. Jean-Jacques Urvoas, Secrétaire National du PS à la sécurité a donc pris la parole. La parole pour...nous resservir du socialisme jospinien pu sucre.

    Ça veut dire quoi la réponse sociale, urbanistique, la prévention, l'éducation, la réponse judiciaire et cetera...? Que du blabla une fois de plus. Les causes "sociologiques" de la délinquance ont décidément la vie dure...

    La seule chose que je retiens de valable de son intervention c'est d'observer que Sarkozy (qui se fout décidément de la g..... des Français) avait réduit les effectifs de gendarmerie et de police.

    Pour le reste, ils n'ont toujours rien compris les Socialistes. Ah, ça, oui, en effet, ce sera un boulet pour Sarko en 2012, mais les électeurs trahis reporteront leurs voix sur le FN, pas sur le PS !!!

    Sarkozy pourra nommer les meilleurs préfets du monde, fussent-ils des hommes de terrain d'exception, il n'obtiendra pas de résultats sans mettre le paquet en termes de moyens.

    Si Éric Le Douaron est l'homme que décrit Le Figaro, c'est en effet celui qu'il faut à Grenoble. Après, il faut tenir la distance : je lis qu'il mène des opérations coup de poing tous les jours. C'est la régularité qui compte, pas l'effet d'annonce. On jugera sur pièces. Mais même ainsi, les opérations coup de poing ne règleront pas à elles seules la question de la délinquance quotidienne. Il faudra bien tôt ou tard réimplanter des patrouilles quotidiennes. Je me fiche que Sarkosy appelle ces dernières UTEQ ou police de proximité pourvu qu'il les mette en place, et pour l'instant, le compte n'y est pas.

    Le problème, c'est que je n'ai aucune confiance en l'action du Président : il fait le coup à chaque fois, et puis ensuite, c'est le flop retentissant faute de suivi et de moyens.

    Accessoirement, je trouve aussi ahurissant que débile d'organiser une réunion sur les gens du voyage et/ou les Roms. On s'en fout. La loi est la même pour tous, gens du voyage ou pas, et tout ce qu'on veut, c'est qu'elle soit appliquée. On ne demande pas au Président de pointer du doigt une communauté, d'autant que quand bien même elle générerait plus de criminalité qu'à la normale il ne faut pas oublier ceux qui ne font rien de répréhensible. Non, on lui demande d'agir pour intercepter et punir les délinquants d'où qu'ils viennent et assurer aux citoyens tranquilles une des libertés les plus importantes : la sécurité. LOmiG n'a pas fini de la griffonner, sa carte de l'insécurité, à ce rythme. Bientôt, ce n'est plus la carte de France de l'insécurité, mais celle de la sécurité qu'il faudra dresser...

     

     

  • Atteinte aux libertés, le PS s'y met aussi...

    Nous vivons dans un pays qui ne fait pas toujours grand cas des libertés individuelles à plus d'un égard, mais le pompon, c'est l'idée idiote et liberticide du PS : interdire les micro-partis. Je veux bien qu'il y ait des abus, mais est-ce une raison pour empêcher les citoyens ordinaires de constituer leurs propres organisations politiques. Et la liberté d'association, alors ?

    Ce n'est pas seulement la liberté qui serait ainsi touché, mais aussi la diversité : même au sein des plus gros partis, si les outsiders n'ont plus les moyens de se faire entendre, ils ne résisteront pas au rouleau compresseur des ténors de leur propre mouvement.

    La question de fond, c'est le mode de financement des principaux partis, pas les micro-partis en tant que tel ; il doit tout de même être possible de légiférer sur les transferts d'une officine politique à une autre sans faire disparaître une disposition constitutionnelle fondamentale de notre constitution. Manifestement, cela n'a pas frappé plus que ça l'opposition socialiste...

  • Velib, le coût de la casse...

    Quand Bertrand Delanoë fait casquer les Parisiens, il se garde bien d'en parler sur son blogue. Le projet d'augmenter l'abonnement au Velib est apparemment à l'étude. Des rumeurs contradictoires circulent : les Verts déclarent avoir reçu l'assurance que l'abonnement à 29 euros pour des voyages de 30 minutes gratuits seraient prorogé. Jean-François Martins (opposition démocrate, MoDem) semble penser que l'augmentation est actée et dénonce le mauvais coup porté à la politique du déplacement à Paris. Bertrand Delanoë a justifié ce projet de hausse par l'élargissement du velib aux communes de la petite couronne. Jean-François Martins y voit un très mauvais signal adressé à la banlieue pointée ainsi du doigt. Il conclut en dénonçant une politique incohérente qui d'un côté tente de réduire la place de l'automobile et de l'autre renchérit les transports alternatifs :

    Désormais les parisiens auront donc le choix entre des transports invivables et dangereux (transports motorisés : voitures et scooters) ou des transports chers et en partie inconfortables (Vélib et Métro)

    Si je m'accorde avec Jean-François pour relever les incohérences de Delanoë, mes convergences avec lui s'arrêtent là. La liste Plan d'Urgence pour l'île de France n'a jamais vu le jour, et, de toutes façons, je n'en partageais pas toutes les propositions, mais je lui reconnaissais le grand mérite d'avoir été la seule liste à ne pas stigmatiser automobile et automobilistes lors des élections régionales.

    Les transports en commun ne remplacent nullement l'automobile, non qu'ils soient chers, mais plutôt qu'ils sont inadaptés aux familles, lents, et présentant des risques récurrents en termes de sécurité au moins à certaines heures et sur certaines potions. Quant au velib, vous avez déjà essayé de charrier votre famille nombreuse avec ? Ça vous branche de pédaler dans la scoumoune l'hiver quand il gèle, il pleut ou il pèle ?

    C'est dans les petites lignes en bas, dans l'article du Figaro que l'on comprend les vraies causes de l'augmentation du Velib : la casse, tout simplement. La casse, parce plus quelque chose est gratuit, plus notre société marchande juge que cela n'a pas de valeur. La casse, parce que nous vivons dans une société de gens toujours moins éduqués, toujours plus égoïstes et assis sur leurs acquis et leur propre confort, dans laquelle le bien commun n'est pas respecté pas plus que la parole donnée ou tout simplement les conventions et règles de politesse élémentaires.

    Je tends à penser que la casse est d'abord le fait des usagers occasionnels plutôt que des abonnés, or, ce sont ces derniers qui vont payer l'addition, in fine.

    L'insécurité a un coût, j'en avais parlé sur ce blogue ; l'incivilité aussi. L'augmentation du prix des abonnements en est l'un des premiers signes. Ni Decaux ni Delanoë ont affirmé ne pas s'être attendus à ce que les Parisiens, les touristes, la banlieue venue en visite à Paris se comportassent à ce point comme des sagouins.

    Or, il se trouve que J Decaux a obtenu un léger avenant sur le contrat qui le lie à la Mairie de Paris : au-delà de 4 % de perte annuelle, la Ville s’engage à prendre en charge, à hauteur de 400 euros l’unité, le remplacement des Vélib’ volés ou détruits. Annick Lepetit a calculé qu'il pourrait en coûter 1,6 million d’euros par an aux contribuables parisiens.

    Ce qui étonne dans cette histoire, c'est que pas plus Decaux que Delanoë n'auraient pourtant du ignorer cette probable évolution. Le même scénario s'est déroulé à Lyon en trois ans, à partir de 2005, date à laquelle J.Decaux avait installé là-bas le Velov. J.Decaux se moque un tantinet du monde, puisqu'en 2008, déjà, il s'étonnait à Lyon, cette fois, du niveau de casse...A Lyon, le prix a triplé en trois ans. Qu'en sera-t-il à Paris ?

  • Bayrou, mieux que Paul le Poulpe...

    Tout de même quand j'y pense et que je passe en revue tout ce que Bayrou disait en 2007, y'a pas photo : c'est Paul le Poulpe catégorie politique/État de la France...

    Dette, bombe démographique et retraites, séparation des pouvoirs et abus de pouvoir, réindustrialisation/relocalisation, gouvernement économique de l'Europe, capitalisme entrepreneurial versus capitalisme financier, tout y est ou presque. Dans le mille, le Béarnais...Si gouverner c'est prévoir, alors c'est dommage qu'il n'ait pas été à la tête du gouvernement pendant les trois années écoulées...

  • Le comble de la rupture

    Savez-vous ce qu'est le comble de la rupture (au moins à droite, en tout cas) ? C'est Villepin faisant campagne contre Sarkozy sur ce thème. Je me demande si la droite pourra refaire ce coup-là une fois encore, sachant que Sarko avait fait campagne contre Chirac et Villepin de cette manière.

    Bien sûr, Villepin est loin de Sarkozy dans les sondages : il tourne à 7-10% et Sarkozy à 25-35% au premier tour. Mais bon, qui sait...

    En tout cas, j'ai fait quelques comptes avec le dernier sondage IFOP :

    Sarkozy : 26%

    Villepin : 10%

    => droite à 36%

    Marine Le pen : 11%

    => extrême-droite à 11%

    Bayrou : 9%

    => centre à 9%

    Total : 55%

    Donc, il ne reste que 45% pour la gauche...La gauche n'est pas majoritaire dans ce pays. En admettant de compter Mélenchon dans les candidatures de gauche, et pas d'extrême-gauche, on obtient :

    Aubry 26 + Duflot 4 + Mélenchon 5 = 35%

    Avec Besancenot à 7%, l'extrême-gauche est aux alentours de 8-9% puisque je suppose qu'il doit y avoir une candidature LO.

    Aubry gagne peut-être contre Sarkozy, mais ce n'est pas gagné pour la gauche qui demeure, à l'heure actuelle, et en dépit d'une cure d'opposition de bientôt 8 ans, toujours minoritaire...

    Bref, s'il y a rupture, elle pourrait se faire à nouveau à droite ou...au centre, qui sait...

  • Les Sénateurs centristes repoussent le mode de scrutin pour l'élection des conseillers territoriaux

    J'ai eu quelques difficultés à trouver l'information exacte, mais j'ai mis la main dessus : les Sénateurs centristes ont voté le projet de réforme des collectivités territoriales après un certain nombre d'amendements, mais ils en ont repoussé le mode de scrutin avec la gauche.

    Les centristes ont présenté l'amendement n°553 qui prévoit 20% des sièges au scrutin proportionnel. J'aimerais bien savoir quels sont les faux-culs qui ne l'ont pas soutenu.

  • La lente remontée de Bayrou

    Le dernier sondage CSA donne François Bayrou à 9% en cas d'élection présidentielle. 1% de mieux qu'au mois précédent, 2% de mieux qu'il y a deux mois. Petit à petit, Bayrou retrouve des couleurs. S'il semble désormais que le troisième homme de la présidentielle sera une femme (Marine Le pen), Bayrou peut encore espérer jouer un rôle.

    Ce sondage confirme ce que j'avais déjà constaté précédemment : Bayrou reste vraiment populaire chez les jeunes (les moins de trente ans pour lesquels il est à 19%). Chez les 25-19 ans, il devance même Nicolas Sarkozy et arrive en seconde position, assez loin, il est vrai, derrière Martine Aubry.

    S'il a retrouvé des couleurs du côté des CSP+ (13%) il est en revanche toujours aussi peu en odeur de sainteté du côté du troisième âge (64-75 ans) où il est donné à 1% (3% chez les plus de 75 ans). Bayrou et le MoDem doivent muscler leur discours à destination de ces citoyens, et comprendre que le discours en question ne doit pas se résumer à la seule défense du pouvoir d'achat des retraités.

    C'est dans ces catégories que Nicolas Sarkozy, même encore aujourd'hui, recrute le gros de ses électeurs (48% d'intentions de vote !!!).

    Si François veut continuer à convaincre, il doit continuer sur la voie qu'il a choisi d'adopter et qu'il n'aurait jamais du quitter : celle de la raison et de la modération. Et ce en toutes choses. Qu'il parle avec la voix de la raison, et les gens raisonnables le suivront. C'est parce qu'il a largement tempéré son discours, fait preuve de bon sens et de retenue qu'il remonte chez les cadres supérieurs (16%, désormais !) bien qu'il demeure plus populaire dans les professions intermédiaires.

    C'est parce qu'il n'a pas cherché à copier le PS ni les Verts qu'il retrouve des couleurs : par exemple, je pense que ses prises de position sur les retraites ont été appréciées de cet électorat-là.

    Mais parce qu'il continue aussi de prêter beaucoup d'attention aux Français modestes, les ouvriers sont 14% à envisager de glisser un bulletin en sa faveur. Les retraités, eux, ne sont que 3%...

    Enfin le sondage indique que les électeurs de Bayrou de 2012 se partageront à peu près équitablement entre Nicolas Sarkozy et Martine Aubry si ces derniers accèdent au second tour.

    En termes d'alliance, le MoDem ou Bayrou n'ont rien à faire valoir ni offrir : son électorat est indépendant et fait bien ce qu'il =veut. Il est donc bien inutile de penser en termes de tactique, cela ne sert à rien. C'est sur le terrain des idées et des solutions pratiques qu'il faut faire entendre sa voix et uniquement sur ce terrain. C'est ce que semble avoir choisi François Bayrou. C'est bien. Il faut continuer en ce sens.

  • Il faut sauver le soldat Crapaud (écologie du centre-droit) !

    Sale temps sur la blogosphère : le Crapaud du Marais, une espèce rare de crapaud centriste, s'apprête à quitter son étang. Il ne reste déjà plus grand nombre de blogues centristes et/ou démocrates, mais alors le Crapaud, c'est carrément une espèce rare : c'est un blogue de centre-droit. Mieux : un blogue de centre-droit qui soutient Bayrou, de surcroît.

    Puisque c'est tendance l'écologie, moi, je dis que la biodiversité de la blogosphère est clairement menacée. Si le Crapaud rend l'âme, je serai un des  derniers blogues de centre-droit actif sur la Toile politique. Or, tous ceux qui ont quelques notions de zoologie élémentaire, ne fussent-ils pas spécialisés dans les batraciens, savent qu'aucune espèce ne peut espérer essaimer sans être deux (et encore : il faut que cela soit un mâle et une femelle si l'espèce n'est pas hermaphrodite).

    La fin du Crapaud signifierait donc la mort inéluctable d'une espèce qui brilla pourtant naguère au firmament (enfin : soyons justes ; il n'y a jamais eu beaucoup de blogues de centre-droit, mais, ils se mélangeaient discrètement aux masses démocrates du MoDem).

    Alors faisons le compte : que reste-t-il comme blogues de centre-droit ? Eh bien il y a le Crapaud et moi, naturellement, mais aussi Vincent (Démocratie Durable)*, Isabelle (Des mots grattent), Bob (ben Bob, quoi...mais il ne donne plus signe de vie), David Valence (état comateux avancé avec quelques sursauts de temps à autre), Polluxe (une rescapée !), Nicolas (Humeurs de Vaches), Rubin (bon, lui, au moins, il est encore actif), Aymeric Pontier (Singularité et infosphère), Orange Sanguine (je ne percute toujours pas si c'est un mec ou une nana) et voilà, j'ai fait le tour...

    Dans cette liste, quelques blogues se revendiquent du libéralisme, mais d'un libéralisme très modéré et pragmatique si bien que je ne les ai pas comptabilisés comme blogues 100% libéraux comme Hashtable ou Vlad (Un râleur de plus), par exemple. Je n'ai pas non plus intégré des blogs gaullistes comme Reversus , le Gaulliste libre ou le Faucon.

    Moi, je trouve qu'on devrait fonder une amicale du centre-droit, histoire d'essayer de se serrer les coudes.

    En tout cas, pour revenir au Crapaud, il faut le convaincre de ne pas fermer son blogue. Comme il est fort rare de trouver l'épithète "fier d'être MooDem !) sur un bandeau, par les temps qui courent, je trouverais légitime que les blogueurs démocrates qui survivent aillent le pourrir de commentaires pour rester. Côté blogueurs de gauche, si tous les jouets sont cassés, y'aura plus de jouets, après. Y'a déjà pas de blogs de droite (ou si peu...). Alors s'il n'y a même plus de blogs de centre-droit, les gars, vous allez finir par vous taper dessus pour passer le temps. C'est donc une mission de salubrité publique que de maintenir le Crapaud en vie.

    Ah, au fait, comment remarque-t-on un blogue de centre-droit ? Bon, généralement, il a voté Bayrou au premier tour de la dernière élection présidentielle. Ensuite, il n'est pas pris de ferveur mystique quand on parle de démocratie, ne se nourrit pas d'anti-sarkozysme primaire et est capable de voter à droite (pour l'UMP ou le Nouveau Centre, par exemple). Il ne fait pas un infarctus quand il entend les mots capitalisme ou libéralisme, et, fait assez bonne compagnie avec les libéraux en dépit de leurs divergences. Il ne se pâme pas quand on parle d'écologie et ne rêve pas d'une grande alliance entre écologistes et démocrates (au mieux du flan, au pire, de la fumisterie...). Les rêves mystiques de démocratie solidaire et sociale le laissent froid ; il accorde plutôt de l'importance à la réduction de la dette, à la pertinence des arbitrages budgétaires et au respect des libertés : pas fuck the keufs mais plutôt liberté d'entreprendre, liberté d'information (c'est à dire d'être informé sous tous les aspects, pas seulement politiques) et libertés civiles et politiques, bien entendu. Il ne se contrefout pas de la démocratie, mais les discours creux à son sujet, particulièrement quand ils prennent la forme de ratiocinations ou de grandes exégèses, ont le don de le fatiguer.

    C'est sommaire, peut-être réducteur, ce que j'écris, mais je pense que les dextro-centristes pourront à peu près s'y retrouver.

    * petite remarque à propos de Vincent : c'est un specimen extrêmement rare : un écolo de droite, enfin, de centre-droit (intelligent, quoi...), un vrai. Rarissime. A observer et préserver avec soin.