Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Politique - Page 62

  • Comment écrire un bon billet de droite.

    On va me dire que c'est une lapalissade, mais si vous voulez écrire un authentique billet de droite, ne commencez pas par écrire un billet de gauche. Cela va sans dire.

    Choisissez aussi un thème ad hoc : la sécurité, la fiscalité, par exemple sont de bons billets de droite. Pas assez de sécurité et trop d'impôts sont de bonnes lignes directrices. Vous pouvez aussi évoquer les nécessaires et inévitables réformes et vous inquiéter des impôts qui génèrent de l'évasion fiscale. 

    L'entreprise et le droit du travail, trop lourd, décourageant et archaïque, méritant un authentique dépoussiérage seront également de bons thèmes de prédilection. Ne manquez pas de vous plaindre de l'archaïsme des syndicats qui ne sont pas représentatifs de toutes façons.

    Ne soyons néanmoins pas sectaire : peu importe, sur le fond, le sujet. Ce qui compte, c'est la manière de le traiter, et surtout les réactions que votre billet va engendrer.

    Les qualificatifs sont de bons indicateurs : "abject" peut être considéré comme une marque de considération de vos lecteurs gauchistes. Se trouve généralement à la suite d'un billet sur la sécurité ou Israël traité avec un angle de droite suffisamment convenable.

    "néo-libéral" ou "libéral" vous qualifie dès lors que vous venez de rédiger un article économique ou sur la fiscalité, mais plus sûrement encore sur la protection sociale ou sur le droit du travail.

    Provoquez l'adversaire en vantant les mérites pêle-mêle , du capitalisme, du libéralisme, d'une juste répression, de la baisse de la fiscalité, d'un assouplissement du droit du travail, et, enfin, plaignez-vous des grèves et des fonctionnaires bons à rien. Sur ce dernier point, méfiez-vous et prenez des précautions oratoires, il y a aussi des fonctionnaires de droite...

    Si vous voulez avoir l'assurance de voir rappliquer le ban et l'arrière-ban de l'élite alter-mondialiste appuyée par les tenants de l'anti-sionisme radical, islamistes compris, rien de plus aisé : écrivez un billet flatteur sur Israël, disqualifiez la Palestine. 

    Si vous aimez vraiment, mais alors vraiment la provocation gratuite (parce que là, c'est tout de même vraiment gratuit), soyez fou : faites l'éloge du Président Sarkozy. Soyez malin tout de même et évitez la flatterie bassement grossière qui vous disqualifierait au point que personne ne vienne vous répondre. Observez qu'en France, plus personne ne s'y risque, pas même les rares blogues de droite qui penchent du côté de la majorité gouvernementale...

    Voici donc quelques petites recettes simples mais efficaces qui devraient vous promettre de riches parties d'amusement et de bonne humeur...

    Ah, et puis j'ajoute que ce billet est un défi aux blogueurs de droite, voire aux blogueurs d'autres tendances qui voudraient tenter leur chance. Le premier qui se fait qualifier d'abject ou de libéral aura le droit à une tribune ici avec autant de liens qu'il le veut.

  • Retraites, le discours de la méthode

    La méthode Bayrou pour réformer le régime des retraites. Puissent Nicolas Sarkozy et son gouvernement en prendre de la graine...

    J’aurais mis autour de la table pendant le temps nécessaire, plusieurs semaines, un mois ou davantage, les partenaires sociaux, tous les syndicats, les entreprises, les grands courants politiques du pays, et le gouvernement, et cela sous l’œil des caméras de télévision pour que tous les Français puissent suivre. Et j’aurais dit : « Quelles sont vos solutions ? » Est-ce qu’il suffit de faire payer les riches, ce qui est évidemment absurde parce qu’il n’y en a pas assez. Est-ce qu’on peut éviter de faire bouger l’âge de la retraite dans un pays où il y a désormais presque autant de retraités que d’actifs ? On aurait fait les calculs au tableau, devant tous les Français, et ça aurait décanté le dossier. Les Français y étaient prêts comme ils ne l’avaient jamais été.

    Après cette phase, il y aurait eu une proposition du gouvernement, une discussion et un vote au Parlement. Et au final j’aurais dit aux Français : vous allez trancher ça par référendum.

    Évidemment, pour prendre le risque de trancher une telle réforme par référendum, il faut de l'audace et ne pas craindre de se prendre une claque retentissante dans la tronche en cas d'échec. Mais Bayrou, au contraire de Sarkozy (comme on a pu le voir avec le traité de Lisbonne), l'a cette trempe là...

  • Invraisemblable...

    Oui, invraisemblable, tout de même ce pays : un pays où sur intervention des plus hautes autorités de l'État, on refile 250 millions à un type qui a coulé une boîte avec des intérêts, soit le montant correspondant aux 16 000 postes supprimés dans le budget de l'éducation du dit pays.

    Un pays encore où un trésorier de parti, ministre du budget, refile des légions d'honneur à ceux qui aident ses administrés à organiser sinon de l'évasion fiscale au moins de l'optimisation tout azimut.

    La république des potes, quoi...En fait, l'Abus de pouvoir de Bayrou, il est encore en-dessous de la réalité...

  • Impôt dégressif...

    Tiens, la formule est de Bayrou, mais le concept est tout à fait sarkozyste. Voilà ce que Bayrou conclut de l'affaire Tapie-Adidas...

    Ce sont les mêmes privilèges, notamment fiscaux, qui s'appliquent à Bernard Tapie et à la famille Bettencourt. Les classes moyennes sont ciblées, et les plus privilégiés sont mis à l'abri de la contribution fiscale. C'est contraire à tous les principes, à toutes les décences. Mais les solidarités de milieux sociaux, de réseaux, d'ententes, jouent à plein, sans que les citoyens en sachent rien. Jamais en France, en République, la triste réalité du "selon que vous serez puissants ou misérables" n'a eu autant de place !

    Cette affaire est au minimum celle de relations dangereuses entre le monde de l'argent et le pouvoir politique. Comment ne s'en rendent-ils pas compte ? Comment ne voient-ils pas le caractère explosif de ces connivences ? Plus profondément, on y découvre la réalité de la protection accordée aux plus privilégiés. La contribuable la plus riche du pays paie, en proportion de ses revenus déclarés, officiels, moins d'impôts, proportionnellement, que quiconque d'autre dans le pays. Ce n'est plus l'impôt progressif, c'est l'impôt dégressif !

  • Le MoDem se dote d'un Shadow Cabinet

    Nom de Zeus ! Depuis le temps que j'en parlais ici !!! Le MoDem se dote enfin d'un authentique shadow cabinet. En voilà l'organigramme. Bayrou se contente d'animer.

    Affaires étrangères, gouvernance internationale : Marielle de Sarnez, députée européenne

    Agriculture : Marc Fesneau, maire de Marchenoir, président de la Communauté de Communes de Beauce et Forêt

    Budget, comptes publics, lutte contre les déficits : Jean-Jacques Jegou, sénateur du Val-de-Marne, vice-président de la Commission des finances du Sénat, maire du Plessis-Trévise

    Commerce, artisanat, tpe : Gilles Artigues, conseiller général de la Loire, conseiller municipal de Saint-Etienne

    Culture, société, jeunesse, sports : Jean-Luc Bennahmias, député européen

    Décentralisation, sécurité : Olivier Henno, conseiller général du Nord, maire de Saint-André, vice-président de la Communauté urbaine de Lille

    Défense : Bernard Lehideux, ancien député européen

    Ecologie, développement durable, porte-parole du MoDem : Yann Wehrling

    Économie, emploi, économie solidaire : Robert Rochefort, député européen

    Education : Jacqueline Gourault, sénateur du Loir-et-Cher, maire de la Chaussée-Saint-Victor

    Egalité des territoires, identités locales, services publics : Jean Lassalle, député des Pyrénées atlantiques, maire de Lourdios-Ichère

    Energie : Anne Laperrouze, conseillère générale du Tarn, maire de Puylaurens

    Europe : Sylvie Goulard, députée européenne

    Intégration, égalité des chances, lutte contre les discriminations : Fadila Mehal, présidente fondatrice des Mariannes de la diversité

    Libertés publiques, justice : Nathalie Griesbeck, députée européenne

    Littoral, mer : Bruno Joncour, maire de Saint-Brieuc

    Outre-mer, coopération et francophonie : Abdoulatifou Aly, député de Mayotte

    Politique de la Ville, rénovation urbaine, logement : Rodolphe Thomas, conseiller général de Calvados, maire d'Hérouville-Saint-Clair

    Relations sociales, travail, retraites : Jean-Marie Vanlerenberghe, sénateur du Pas-de-Calais, maire d'Arras

    Santé : Geneviève Darrieussecq, maire de Mont-de-Marsan, conseillère régionale d'Aquitaine

    Solidarités (innovation sociale, solidarité intergénérationnelle) : Véronique Fayet, adjointe au maire de Bordeaux

    Université, recherche, innovation : Denis Badré, sénateur des Hauts-de-Seine, maire de Ville d'Avray

     

  • Retraites, le bal des faux-culs

    C'est marrant, mais je suis sceptique depuis un moment face à la fameuse retraite à 60 ans du PS. Sur le fond, d'ailleurs, je ne la pense pas vraiment plus néfaste que le projet de Sarkozy, au sens où ce qui compte, c'est la durée de cotisation. J'avais bien noté que Martine Aubry n'était pas très à l'aise à ce sujet.

    Bon, mes lecteurs me connaissent : ils savent que je n'hésite pas à aller farfouiller dans les programmes quand je veux m'informer. Or, j'ai trouvé ceci dans le programme du PS sur les retraites

    Les socialistes proposent des points d’étape réguliers tous les cinq ans avec les partenaires sociaux et une clause de rendez-vous globale sur le système des retraites en 2025. En cas de nouveaux besoins, il faudrait chercher toutes les sources possibles de financement. Si un allongement de la durée de cotisation devait être envisagé, celui-ci ne devrait pas excéder la moitié des gains d’espérance de vie, alors qu’aujourd’hui il représente deux-tiers d’allongement d’activité, pour un tiers de temps de retraite.

    Amusant, non ? Parce qu'avoir droit à la retraite à 60 ans, c'est bien joli, mais ça te fait une belle jambe, si tu n'as pas tes annuités...

    Bon, Bayrou n'était pas si loin de la vérité en déclarant que le PS envisageait l'allongement sans limites de la durée de cotisation. Il y en a une, et je vais vous la calculer :

    par exemple, en 2002, l'espérance de vie pour les hommes était de 75.8 ans. En 2010 elle est de 77.8 ans. Donc, le PS envisagerait que de 2002 à 2010, il faille une annuité de plus pour toucher sa retraite à taux plein. Il suffit de transposer leur calcul sur les projections à 30-40 ans pour déterminer ce qu'il prépare.

    En 2050, l'espérance de vie serait de 89 ans pour les femmes, 84 pour les hommes. Tac, un peu plus de trois annuités supplémentaires pour avoir sa retraite, soit au minimum 45 annuités. La retraite à 60 ans, à ce moment-là, ce ne sera plus que pour ceux qui ont commencé à travailler illégalement à 14 ans...Avec la généralisation des études longues, la retraite à 60 ans ne sera plus qu'un joli air de pipeau, sauf à s'habituer à vivre avec trois fois rien...

    Et pour les retraites du public, peut-être que ceux qui comptent s'engager dans la fonction publique devraient lire la fin du document : 

    Cependant, la réforme doit tenir compte du sentiment d’injustice très répandu parmi les salariés du privé. Nous proposons donc un principe simple. Les agents des fonctions publiques déjà engagés dans leur carrière se verront maintenir les règles actuelles, car on ne change pas un contrat en cours de route. Pour l’avenir de la fonction publique, nous proposerons des négociations approfondies avec les syndicats pour de nouveaux rapprochements entre les retraites du public et du privé correspondant à une revalorisation des rémunérations dans la fonction publique.

    Oh, je ne vais pas me plaindre de cette position : elle n'est pas loin de ce que proposais il y a quelque temps sur mon blogue. Simplement, il vaut mieux le dire clairement...et...un peu plus fort...!

  • Une occupation illégale, c'est surtout un problème de droit de propriété

    J'ai trouvé très bien la réflexion de Nathalie Griesbeck,  euro-députée démocrate (MoDem) à propos des démantèlements de camps de Roms illégaux suivis d'expulsions.

    Les décisions prises récemment par l'Etat français en matière de sécurité et les textes censés leur apporter une base légale, telle la fameuse circulaire du ministre de l'Intérieur sur les Roms du 5 août, sont manifestement entachés d'illégalité. A tel point que le ministre lui-même n'a pu faire autrement que de la remplacer immédiatement par une autre, dès que la première a été connue. Toutes ces erreurs et violations du Droit français et européen ont malheureusement porté un coup sévère à la réputation de la France et viennent compliquer singulièrement les relations de notre pays avec la Commission comme avec nos partenaires européens, même les plus fidèles et les plus proches, tels l'Allemagne ou le Luxembourg.  On ne peut que regretter ces erreurs graves, d’autant plus qu’elles enlèvent toute efficacité aux mesures qu’il aurait fallu pouvoir prendre pour sanctionner les violations, notamment à l’égard du droit de propriété, commises par tel ou tel individu, quels qu’en soient les auteurs. En tant que juriste et député européen, je ne peux que déplorer que le gouvernement de notre pays se montre aussi incapable d’efficacité pratique et de rigueur juridique que d’humanité. En un mot, c’est Ubu-Roi.

    Voilà : c'est exactement cela, et c'est le champ que cela n'aurait jamais du quitter...

  • L'Europe, enjeu de la présidentielle de 2012 ?

    Quel coup de pot de Sarko ! Voilà qu'une commissaire européenne, Viviane Reding, vient à point nommé le secourir au moment où il est mal en point dans l'opinion. La divine surprise !

    S'il l'a fait exprès, alors c'est vraiment un artiste de la manoeuvre. L'Europe n'a pas bonne presse dans l'opinion, et elle ne risque pas de redorer son blason avec les interventions de Barroso et Reding. Il eût été bien plus simple de laisser Roumanie et Bulgarie régler le problème de leurs ressortissants avec la France, tout en rappelant discrètement à cette dernière qu'elle avait signé des conventions et n'était donc pas censée s'en affranchir.

    Au passage, cela va bien à Reding and co de hausser la voix après avoir laissé la question du statut des Roms pourrir tranquillement des années et des années. Viviane Reding, on ne peut pas dire que cela soit l'originalité  faite femme. Commissaire à la culture, elle m'avait surtout frappé par des initiatives frappées du coin de l'opinion commune : développer les nouvelles technologies dans l'éducation (bla bla habituel, en somme) faciliter les échanges entre les écoles, mais d'action forte en faveur d'une culture européenne, nada, rien. Les technocrates n'ont pas ce genre d'audace.

    Parce qu'ils sont nomades et pas sédentaires, les Roms auraient vocation à devenir les premiers citoyens supra-nationaux de l'histoire de l'Europe, mais, évidemment, cela suppose un volontarisme dont sont bien incapables la plupart des chefs d'État de l'Union...

    Pour Sarko,c 'est du pain béni, cette histoire. L'élection présidentielle ne se joue jamais sur les préoccupations principales des citoyens. Pour une raison très simple : côté emploi et économie, les Français renvoient dos à dos toutes les formations politiques, jugeant qu'aucune ne leur fait de propositions convaincantes. Ils se décident donc nécessairement sur les clivages les plus forts.

    Or, le camp anti-européen, en 2005, c'est 55% de la population. Une chouette magot électoral, pour un démagogue qui n'aurait peur de rien...

    On pourrait se dire que c'est gonflé pour quelqu'un qui a finalement fait passer un ersatz de traité sans vote direct du peuple. On pourrait, mais ce serait malhonnête, et c'est d'ailleurs l'argument habituel des nonistes. Sarkozy avait été très clair en prévenant lors de l'élection présidentielle qu'il ferait passer un traité simplifié par voie parlementaire. On ne peut pas lui reprocher d'avoir appliqué son programme , enfin, je veux dire, on ne peut pas l'accuser d'être malhonnête. Si certains voulaient avoir un référendum, il fallait voter pour Bayrou, puisqu'il le proposait, lui...

    L'idéal, en fait, c'est le cocktail détonnant que représente l'addition de la sécurité et de l'Europe. Que l'Europe hausse le ton contre la politique de sécurité de Nicolas Sarkozy, que celui-ci réplique vertement, et voilà l'électorat FN ravi, au grand damn de son leader...

    Il faut dire que la presse européenne a fait assaut d’imbécillité en parlant de déportation à propos des Roms. Il fallait le faire.

    C'est pourtant possible de les accueillir, les Roms, sans que cela pose particulièrement de problèmes. Un maire MoDem, Nicolas Lebas, me semble, dans les limites de son pouvoir (il ne peut délivrer de permis de travail) l'avoir amplement prouvé.

    En tout cas, si Sarkozy réussit à tenir sur ces thèmes-là jusqu'à 2012, la gauche et le centre ont du souci à se faire. 

  • L'Express raconte vraiment n'importe quoi sur Bayrou...

    Ce serait drôle si ce n'était pas à pleurer, tant cela en dit long sur le rigueur journalistique à l'Express. Consultant mes alertes google-actualités consacrées à Bayrou, comme tout groupie du leader du MoDem qui se respecte, voilà que je tombe sur un entre-filet de l'Express qui titre "Convergence Bayrou-Raffarin". Ah. Tel que présenté, le texte laisse entendre qu'il serait possible d'associer Bayrou à un projet qui rassemblerait deux Français sur trois, et l'Express de conclure par une déclaration de Jean-Pierre Rafarin assurant que Bayrou n'était pas perdu pour l'UMP. Bon. Par curiosité, je vais tout de même voir le billet de JPR que l'Express cite comme source ;  voici ce que j'y trouve, finalement : 

    Avec le President du Modem les analyses divergent notablement. Nous avons pu le constater à l’occasion, cette semaine, d’un dîner de l’équipe dirigeante de Dialogue & Initiative. Etaient avec moi Marc Laffineur, Axel Poniatowski, Bernard Deflesselles (Dominique Bussereau, Pierre Lequiller et Jean-Claude Carle étaient indisponibles). Nous avions invité Francois Bayrou comme premier interlocuteur dans le cadre de notre démarche pour « l’apaisement républicain » qui nous conduira à formuler à Nicolas Sarkozy des propositions qui rassembleront « 2 Francais sur3″. Les sujets de désaccords sont multiples : bilan des années Chirac, politique de reformes, stratégie de l’UMP, volontarisme présidentiel, bouclier fiscal, relations avec la gauche

    Voilà, c'est ce que l'Express appelle une convergence. C'est utile de savoir lire en diagonale quand on est journaliste, mais il ne faut pas en abuser dès que l'on veut faire de l'information sérieuse...

  • Judas pousse-t-il Sarkozy dehors ?

    Souvenez-vous, il y a 5 mois environ paraissait un livre au titre éloquent : Pourquoi Nicolas Sarkozy va partir, comment nous allons l'y aider. Et l'ouvrage était signé Judas.

    Les derniers sondages sont en apparence fâcheux pour le chef de l'État, mais les sondages sont aussi souvent des miroirs aux alouettes s'ils ne sont pas étudiés de près. Oh, certes, Dominique de Villepin peut bien faire jeu égal avec Nicolas Sarkozy, et François Fillon le dépasser, mais, dans son propre camp, le plus populaire demeure Nicolas Sarkozy. Que l'on interroge l'électorat de l'UMP, et c'est lui qu'il choisit en premier. Le jour ou un outsider menacera le chef de l'État dans son propre camp, alors la droite pourra songer à une candidature alternative. Il faut bien comprendre que pour accéder à un second tour, il faut d'abord rassembler son camp...Eh non, faucon, ils ne sont pas au coude à coude, Sarkozy et Villepin. C'est la gauche qui rétablit l'équilibre, pas la droite. A l'UMP, Villepin est persona non grata.

    J'observe toutefois que les révélations se multiplient depuis quelques mois : l'effet kisskool du compagnonnage avec Judas ? Oui, effectivement on pourrait penser qu'on pousse Nicolas Sarkozy à ne pas se représenter, et que plus on pousse, plus son premier ministre en profite. Et pour cause : Nicolas Sarkozy a réussi le tour de force d'inverser le rapport de protection qui lie président et premier ministre dans notre République. C'est lui le fusible de Fillon et non l'inverse ! Résultat des courses, un sondage récent le fait apparaître comme plus populaire que Sarkozy chez les sympathisants de l'UMP !

    Seulement voilà, si Sarkozy s'efface, Fillon perd son fusible, et alors, il lui faudra bien assumer le bilan de son gouvernement. Que pourra-t-il dire d'autre aux Français ? Voilà où le bât blesse pour lui...