Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Politique - Page 61

  • Pol Pot Petit et l'oecuménisme

    Dans son dernier petit, Pol Pot Petit s'indigne : en l'absence d'un politburo digne de ce nom des jeunes gens se sont réunis pour prendre la pose sans l'aval du Soviet Suprême de la Bonne conscience. L'objet de son ire ? Une réunion des futures élites politiques de la République, crime politique sans nom, car il associe de vertueux et jeunes militants de gauche à l'infâme Benjamin Lancar, porte-parole de la diabolique pensée umpiste au sein de notre belle et vertueuse jeunesse ouvrière.

    Mon Dieu ! Indignation ! Pas un ouvrier ou fils d'ouvrier là-dedans ! Saint-Bourdieu, priez pour Pol Pot Petit. Pire, des gens de gauche et des gens de droite côte à côte. Mon Dieu, mon bon Pol Pot Petit, ne vous promenez plus dans la rue ! Une personne sur deux en moyenne sera de droite, parmi ceux que vous croiserez, voire, hérésie socialiste, aux côtés desquels vous attendrez un bus ou ferez une file.

    Voyons, voyons, que reproche Pol Pot petit à Benjamin Lancar ? Est-il jeune ? Oui. Est-il militant ? Oui. Est-il républicain, alors ? Sans aucun doute. Jamais je ne l'ai entendu plaider pour l'établissement d'une dictature en France. Est-il de gauche alors ? Ah, ça, non d'un Petit Khmer rouge, non, saperlotte, il ne l'est pas, le gredin ! le vil individu ! l'infâme fils de koulak !

    Se prenait-il déjà au sérieux, notre khmer rose, quand il composa son hymne à la rouge vertu ? Voilà la première question qui m'est venue à l'esprit quand j'ai découvert le billet qui ornait la Une du Post du jour.

    Ah, le 20ème siècle fut celui des Joseph Pulitzer, Albert Camus, Hubert Beuve-Méry, Joseph Kessel...Le 21ème est celui des Pol Pot Petit. Il a mal commencé et finira mal.

    Ces nouveaux journalistes ont déjà intégré la novlangue du tout médiatique et bien-pensant. Parmi eux, pas un fils d'ouvriers, pas un fils d'agriculteurs. Classes dominantes...reproduction sociale...

    Mais, enfin, n'est-on pas sectaire en refusant de poser avec des gens qui ne sont pas du même monde républicain que soi ?

    Quo usque tandem abutere patientia nostra, Pol Pot Parvule minor* ? ...

    * Jusques à quand abuseras-tu de notre patience, Pol Pot Petit le minus...(librement inspiré des Catilinaires de Cicéron)

  • Angles morts...

    J'ai lu l'intervention de Jean-Jacques Jégou au Sénat, sénateur de la Marne et Ministre de l'Économie du Shadow Cabinet du MoDem. Il s'exprimait sur le projet de loi gouvernemental sur la régulation financière et bancaire.

    Le concept d'angles morts me paraît particulièrement intéressant :

    La crise a ainsi mis en évidence la nécessité pour les régulateurs de disposer d’une vision de l’ensemble des risques, plus particulièrement ceux de nature systémique. Elle impose de mettre en place des structures transversales de surveillance aux niveaux national, européen et international pour améliorer la capacité de prévention et d’évaluation des risques comme la réactivité des régulateurs par la mise en place des systèmes d’alerte. Elle implique également que les autorités de régulation des différents secteurs et des Etats coopèrent et échangent les informations.
    Les autorités de régulation doivent également réduire au maximum ce qu’on appelle les « angles morts », afin qu’aucun acteur ou produit financier (notamment les plus complexes et les plus dangereux) n’échappe à la surveillance ni à la réglementation. Cela passe par un renforcement de la transparence et la traçabilité de ces produits, donc par des informations fiables sur leur nature, les parties et les risques inhérents aux opérations et l’établissement d’une réglementation proportionnée à ces risques.
    Il faut enfin responsabiliser les acteurs en faisant apparaître et assumer clairement le coût du risque. C’est tout l’enjeu de Bâle III pour les banques, Comité qui s’est engagé le 12 septembre dernier sur la voie d’un renforcement de leurs exigences prudentielles en leur demandant d’augmenter, à terme, leurs fonds propres disponibles et leur ratio de solvabilité.

    Dans les angles morts, il y en a un, et un sérieux, que Jean-Jacques Jégou n'évoque pas, et qui me semble pourtant criant d'insécurité : les États.

    Toutes les mesures qui sont petit à petit validées par nos représentants nationaux ne visent qu'une des faces de l'iceberg : les produits dérivés. A aucun moment il n'est envisagé d'intégrer dans un contrôle prudentiel les titres émis par les États, alors que tout le monde s'accorde à dire que la prochaine crise viendra de là.

    Aucun état vertueux n'a été mis en danger par la crise financière : ce sont les États multi-endettés, souvent depuis des dizaines d'années qui ont eu à craindre les premiers les répercussions de la crise. Les États craignent les fonds mouvants qui cherchent à se placer au plus offrant, et tentent de les contrôler. Mais en réalité, ils donnent le fouet pour se faire battre en offrant le flanc aux coups les plus dangereux.

    Quand on conduit, l'angle mort, c'est celui qui vous cache le véhicule qui est le plus proche de vous, non celui que l'on discerne de loin dans son rétroviseur. Les agences de notation européennes et américaines ne veulent pas contrarier les pouvoirs publics et se gardent donc depuis des années de réévaluer la solvabilité d'États lourdement déficitaires.

    Un enfant, pourtant, le comprendrait, et même, tous les Français le comprennent avec leur propre porte-monnaie. On ne peut indéfiniment emprunter quand on n'a pas le cash flow pour rembourser.

    Aux premiers temps de la République romaine, l'homme qui à force d'intérêts avait fini par ne plus rien posséder portait un nom : on l'appelait un nexus, ce qui signifie littéralement, en latin, enchaîné, lié.

    Enchaîné, parce que si son créditeur lui réclamait une ultime fois ses fonds, il basculait dans l'esclavage et perdait définitivement sa citoyenneté...

    A méditer pour nous...

  • Une idée de provocation à propos des Roms et de Sarko

    Tiens, encore un coup qui est fort du collier : Sarkozy doit se rendre à Montillot dans l'Yonne, dans le cadre d'une réflexion sur l'attractivité des territoires ruraux. Pas de pot, en ce moment, une association y donne un spectacle avec des roulottes dont le nom répond au doux titre de "l'épopée tzigane". Je vous le donne dans le mille, la gendarmerie locale s'est empressée de faire dégager les trois roulottes du spectacle : 

    - la première parce qu'elle avait une roue cassée

    - la seconde pour des questions de sécurité (ah, lesquelles ?)

    - la troisième, tenez-vous bien, amis lecteurs, pour des questions d'esthétisme.

    Trop fort, la troisième, on ne me l'avait jamais faite celle-là.

    Je rêve, là : imaginez que vous partiez faire un petit séjour en Vendée, avec votre petite famille dans une riante petite roulotte, histoire de vivre à la tzigane (à la Rome, pardon) ; imaginez que vous croisiez quelques pandores zélés ! Tac, expulsé avec toute la famille en Roumanie ou en Bulgarie.

    Mieux, vous vous faites construire une maison et habitez dans un mobile-home ou une roulotte en attendant ; Sarko passe dans la région ? Paf, les gars, expulsés dans les Carpates voir si Sarko y est.

    Les roulottes, d'un point de vue légal, sont considérées comme des caravanes. Le propriétaire d’une roulotte doit avoir l’autorisation de stationnement du maire pour installer sa roulotte sur son terrain (article A443-3 du code de l’urbanisme).

    Bon, il ne me reste plus qu'à en louer une et à solliciter une autorisation de notre bon maire, Bertrand Delanoë : je voudrais séjourner quelque temps sur le trottoir qui se trouve en face d'un grand bâtiment genre palace, dans la rue ci-contre...

    elysee.jpg

  • Ségolène Royal/Ilona : presque 4 ans de retard, mais MDR...

    Bon, je me réveille tard, je le sais : je connaissais la chansonnette débile "une rose, un projet, une femme" que de vertueux militants socialistes avaient eu l'idée d'entonner en l'honneur de leur dame en rose à la veille de l'élection présidentielle de 2007. Mais voilà, j'ignorais tout de l'original !


    Une Rose un projet une femme
    envoyé par Suchablog. - Regardez plus de vidéos comiques.

    Et donc, j'ai écouté la version originale...

    Ben au moins, j'ai bien rigolé : tu parles d'un monde parfait, le monde dont rêvent les socialos...Mouaaaaaaarrrrffffffff ! :-D

  • Les blogs de gauche ne disent-ils pas tous la même chose ?

    Regardez-moi ce titre magnifique : est-ce que je ne sais pas, moi aussi, souffler très fort dans l'appeau à trolls ? Des blogues de gauche, évidemment, j'en suis pas mal. J'en lis même qui sont intéressants. Mais bon, j'ai souvent la sensation que l'information s'y répète en boucle d'un blogue à l'autre.

    Les mecs, ils arrivent en bataillon, et tac, c'est parti, qui un billet sur Woerth, qui un billet sur Sarko, qui un billet sur le félon (Besson), et cetera. Bon, d'accord, c'est amusant, mais il faut savoir varier les plaisirs.

    On a le sentiment, à lire tous ces blogues, que la gauche n'a rien d'autre à proposer qu'une dénonciation radicale du sarkozysme. Oh, certes, de temps en temps, on peut lire çà et là quelques  propositions avec mais elle se font rares, et on a finalement le sentiment que Nicolas Sarkozy, l'UMP, et les péripéties de sa politique donnent le diapason de l'actualité. Ils sont tous comme des entomologistes obsessionnels à disséquer les diptères qui volètent autour du grand corps décomposé de la majorité parlementaire. Bon, on sait, mais maintenant, il faut passer à autre chose, et, comme le dit Bayrou, préparer l'alternance.

    Nicolas invitait à aller commenter les propositions de François Hollande, il y a quelques jours . Ça, c'est intéressant. Je n'ai pas oublié le "moi je n'aime pas les riches" ridicule et gauchiste à souhait en 2007 du François de gauche, mais j'apprécie qu'il s'avance et appelle la gauche à être claire. Il recommande à la gauche de dire quels impôts elle fera payer et à qui. J'attends ça avec impatience, et cela me semble le minimum. Il a bien raison, le Françoué, de dire que l'anti-sarkozysme est une paresse, rentrons dans les débats, que diable ! J'ai cherché ses 86 pages de propositions sur la Toile, cela dit : pas trouvé.

  • Bayrou, la voix des ouvriers ?

    Dans le sondage sur les cotes de popularité  des personnalités de l'IFOP de début septembre, il y a un point qui avait attiré mon attention : la fort potentiel de sympathie dont dispose François Bayrou parmi les ouvriers : 66% de cote de popularité. Seuls Chirac (72%), Jack Lang et Besancenot (68%) et Delanoë (67%) font mieux. Les autres sont nettement plus bas.

    Bien réfléchi, cela ne m'étonne guère si l'on considère d'une part les visites régulières de Bayrou dans les usines, mais surtout les lignes directrices de son programme, qui commencent à apparaître pour 2012. 

    On connaissait Bayrou sur quelques axes forts comme l'éducation ou la démocratie irréprochable, mais je sais aussi de source sûre qu'il étudie avec acuité les possibilités de relocalisation de l'industrie en France depuis près d'un an et demi.

    Je pense que cela sera un axe très fort de son programme économique en 2012, et que les commissions du MoDem vont plancher dur là-dessus. Il a d'ailleurs commencé à consulter des spécialistes sur la question et projette de s'entourer d'une équipe d'experts. Jean Peyrelevade estime qu'il n'y aura pas de développement durable sans croissance, et pas de croissance forte sans industrie forte. L'industrie sera donc au coeur du projet économique du MoDem, particulièrement les PMI (petite et moyenne industrie) qui intéressent principalement Bayrou.

    Les premiers à profiter d'une telle politique économique, à l'évidence, seraient bien évidemment les ouvriers, le secteur secondaire en général étant friand de leur classe socio-professionnelle, avec la réapparition probable des ouvriers hautement qualifiés.

    Je pense que les ouvriers ne sont donc pas insensibles à ce programme-là et qu'il les séduira de plus en plus au fur et à mesure qu'on se rapprochera de l'élection présidentielle.

    C'est en effet un enjeu majeur qui a été abondamment évoqué lors de l'université de rentrée du MoDem. Gageons qu'on en entendra reparler très bientôt au sein du parti centriste...

  • Kouchner il a fait quoi ? Ben rien...

    Il paraît que Bernard Kouchner voudrait que l'on se souvienne de son action comme Ministre des Affaires étrangères après son départ. Comme quoi ? Ah bon ? Il était Ministre des affaires étrangères ? Je n'avais pas remarqué. Ah, ça alors. Et ça a été un bon ministre, sinon ? 

    Non, parce que je me disais, ce gars, avec la réputation qu'il avait, jamais il n'aurait accepté que les Bongo, Kadhafi et autres dictateurs patentés viennent s'essuyer sur notre démocratie. Pas non plus le genre de gars à laisser pointer du doigt toute une communauté, à l'instar de ce qui se faisait dans les régimes réactionnaires, nationalistes et facho des années 30 en Europe. Non, vraiment pas le genre : il aurait démissionné, sinon, si j'en crois sa volonté de promouvoir une diplomatie éthique.

    Et puis un gars comme ça, il aurait insisté pour qu'il y ait un secrétariat aux droits de l'homme en France, associé au Ministère des Affaires étrangères.

    Il paraît qu'il n'y en a plus. Tiens, qui a demandé sa suppression ? Non, en fait, il n' a jamais été Ministre des affaires étrangères, ce gars-là. Il a juste enregistré un disque de rap avec un pote allemand, et on a monté la chose en épingle...

  • Apprendre aux enfants à lire...

    L'avantage, quand Bayrou prononce un long discours, c'est que je n'ai plus besoin de me casser la tête à écrire des billets. Tout ce qu'il dit est tellement frappé du coin du bon sens qu'il n'y a plus qu'à le reprendre par thèmes et parties et à faire un copier-coller...

    Je propose que l'on fasse deux choses. 

    La première : nous aurons à éduquer les enfants et, la deuxième, nous aurons à reconquérir la production et, chaque fois qu'elle est partie, aussi difficile que cela soit, la re-localiser en France. 
    Et je n’entrerai pas dans les grands discours sur l’éducation. Je peux le faire. J’aime ça. Passionnément. La Corée du Sud. Comment un pays qui est, il y a trente ans, parmi les plus pauvres de la planète réussit – en trois décennies !- sans aucune matière première, avec un coût du travail non pas comme en Chine dix ou vingt fois moins cher que le nôtre, avec une population moyenne et un territoire cinq fois moins grand que le nôtre, à s’installer au premier rang de toutes les productions industrielles que nous avons désertées, des chantiers navals aux composants électroniques, et même là où nous sommes forts, des trains à grande vitesse aux centrales nucléaires… Il y a sans doute beaucoup de raisons. Je vous en donne une : meilleur enseignement primaire du monde ; meilleur taux de scolarisation à l’université du monde. Et du coup, dépôt de brevets. Et je sais quelles inflexions nous avons à penser pour l’université, pour l’articulation entre l’université et le lycée, pour la généralisation de la formation professionnelle, y compris au sortir de l’université, de la préparation à l’autonomie non pas tant de l’université que des étudiants. Nous aurons ces débats. Mais je sais une chose, une : si nous n’apprenons pas à lire aux enfants, tout cela est vain ! Or 30 pour cen des enfants, au moins, sortent de l’école primaire sans savoir vraiment lire, facilement, en comprenant. Et s’ils ne lisent pas tout le reste ne sert à rien. Et ils traîneront, et ils seront ces « publics » comme on dit sans formation, dans un monde où chaque jour davantage, informatique aidant, l’écrit domine tout. 

    Et donc, c’est un impératif, moral, humain, économique, culturel, émancipateur, conservateur, tout ce que vous voudrez, mais c’est un impératif sur lequel nous ne cèderons rien. Les moyens nécessaires seront mobilisés, la réflexion nécessaire sera conduite, mais la France apprendra à lire à 100 pour cent des enfants qu’elle confie à l’école primaire ! Et je concède que ce n’est pas simple, d’accord, que cela exige soutien et remise en cause, et recherche pédagogique, tout ce que vous voudrez, (je crois d’ailleurs que c’est moins compliqué qu’on ne le croit et que ce que faisait la troisième république le XXIe siècle, après tout, avec tout notre génie technique peut peut-être y prétendre), mais nous allons apprendre à lire aux enfants ! 

  • Hé hé, j'ai repéré un blog de droite sarkozyste (mais intelligent)

    Je me suis demandé si j'allais écrire la note "Comment repérer un blogue de droite" après avoir écrit "Comment écrire un billet de droite".

    Mais bon, je vais faire la bonne surprise à la horde gauchiste qui truste désormais tous les titres dans la blogosphère. J'ai identifié un blogue de droite, favorable à Nicolas Sarkozy, avec lequel on peut discuter.

    J'ai rarement tort...mais ça m'arrive souvent... est un blog tout neuf fraîchement émoulu, puisque sa première note date du 18 septembre. Il est tenu par un jeunot, puisqu'Alexandre n'a que 17 ans, mais on a affaire à quelqu'un dont la culture politique et la réflexion sont déjà fort solides ; il se définit politiquement à équidistance du Nouveau Centre et de l'aile centriste de l'UMP, et donc, tout comme moi, de centre-droit. Pour reprendre ses propres formulations et l'éloge vibrant qu'il me décerne (et je l'en remercie), il est selon moi une source permanente te bon sens dans la Blogosphère française, bien que son principal défaut soit de soutenir Sarkozy. 

    En tout cas, un nouveau blogue de centre-droit dans la blogosphère, il faut fêter ça dignement. Libéral hybride, il se juge un libéral hybride et critique qui croit beaucoup à l'implication de l'État. Tout pareil pour ce qui me concerne. Fédéraliste, c'est un européen convaincu (que des qualités, ce petit), et il déteste tous les extrémismes, droite de la droite (MPF, FN) et bien sûr la cohorte de ceux de gauche (Parti de gauche, PCF, LO, anarchistes, syndicalistes orientés CGT). Tiens, il a oublié le NPA.

    Il apprécie particulièrement, outre Sarkozy (mais qu'est-ce qu'il lui trouve ????) Fillon, Borloo, Pécresse, NKM, Jean Arthuis, Damien Abad, Alain Lambert, Blair ou Clegg en Grande-Bretagne, Fini en Italie…

    Pour conclure : ben mon gars, avec la meute de gauchos qui traînent sur la blogo, tu vas avoir du boulot, et ce d'autant plus si tu veux défendre les mesures prises par Sarkozy...

    Personnellement, je déteste Blair, je n'ai pas d'avis politique sur Pécresse (mais elle est très à mon goût pour le reste :-) ), je ne connais pas assez Damien Abad, et je me méfie de Fini à cause de son passé. J'ai une certaine estime pour Fillon, apprécie Borloo comme beaucoup de Français, et lis régulièrement Alain Lambert et Jean Arthuis qui sont des individus d'exception.

  • L'emploi, oui, mais comment faire ?...

    J'ai lu l'entretien que le sociologue Louis Chauvin a accordé à Marianne2. Quand on évoque le financement des retraites, tôt ou tard, on ne peut pas ne pas s'interroger sur la situation de l'emploi depuis la fin des années 70 en France. 10% de taux de chômage environ, des jeunes peinant à s'insérer et des seniors qu'on vire avant l'heure. J'ai parfois le sentiment que la vie professionnelle active, c'est 20-25 ans maxi en France. Et après, on s'étonne qu'il manque des fonds pour financer les retraites.

    Donc, le problème, clairement, c'est l'emploi. Sauf qu'une fois cela dit, on n'a rien dit. Protéger et relancer l'emploi, c'est la quadrature du cercle sur laquelle les politiques de gauche et de droite se cassent les dents depuis 30 ans sans parvenir à la percer.

    J'ai déjà abordé le problème sous l'angle de l'industrie il y a une dizaine de jours.

    Soit on se livre à un véritable protectionnisme pour bloquer les délocalisations, mais on peut s'attendre à des mesures de rétorsion de la part des pays qui se prendront les mesures protectionnistes dans les dents. Et puis franchement, a) cela ne va vraiment pas dans le sens de l'histoire b) tous les pays qui ont mené une politique protectionniste l'ont généralement payé cash sauf quand ils le faisaient très subtilement (USA, Japon, Chine). Après, il y a le protectionnisme fûté qui consiste, comme Jean Arthuis le propose depuis un moment, à accroître les taxes sociales pour réduire l'impact du coût du travail sur le prix final des produits. Le problème, c'est que c'est un tantinet violent pour le pouvoir d'achat des Français...

    Au passage, j'ai souvent entendu nombre d'individus de gauche expliquer que la France était le second pays au monde à attirer les investisseurs étrangers. Cela m'a toujours étonné.  Mais grâce à Jean Arthuis que j'ai écouté (28:00, sqq sur la vidéo) à l'Université de rentrée du MoDem, j'ai la clef du mystère : en fait, ce sont surtout des bons du trésor qu'ils achètent, c'est à dire, en somme de la dette française ! Vous parlez d'investissements ! En somme, plus on investit en France, à l'heure actuelle, plus cela signifie que nous, les Français, nous nous endettons. Chapeau...

    Soit on tente une véritable révolution, un changement de logiciel, comme le proposer Corinne Lepage. C'est sympa sur le papier, mais, dans la pratique, c'est une autre paire de manches. Corinne Lepage compte beaucoup sur les États pour assurer la transition dans son Vivre Autrement. Vu la gueule des États en question (au moins la France, en tout cas), je ne les vois pas assumer quelque rôle leader que ce soit par les temps qui courent. Par ailleurs, l'hebdomadaire allemand Der Spiegel commençait à s'intéresser au coût de la révolution verte à la laquelle rêve Angela Merkel, et, force était de constater qu'elle a un coût. Un coût monstrueux. Tiens, rien que pour l'énergie, il faudrait que l'Europe investisse 3 000 milliards d'euros pour adapter ses réseaux de distribution et ses infrastructures aux énergies vertes. Alors certes, l'industrie écolo est séduisante dans les discours, sans doute créatrice d'emplois, mais impossible à mettre en place sans une révolution logistique associée, domaine dans lequel presque personne n'a l'ombre ne serait-ce que du quart de la moitié du dixième d'une idée.

    Soit on table sur les services à la personne, mais, très lapidairement, je vais évacuer cette fausse bonne idée. Les services à la personne produisent très peu de valeur ajoutée et ne sont pas exportables ; aucun impact en termes commerciaux, l'assurance d'un appauvrissement du pays à terme s'ils deviennent le coeur de l'emploi dans notre pays.

    Reste les petites mesures au jour le jour. Le crédit d'impôt sur les emplois à domicile, par exemple. Pas fameux, mais mieux que rien : cela permet à pas mal de gens de vivre en gardant des enfants, en aidant des gens âgés, en assurant l'entretien des maisons, et cetera. Dans les mesures proposées, j'avais jugé pertinente celle de Bayrou en 2007 avec ses deux emplois francs. Pas de charges pendant 5 ans sauf 10% destinés à assurer le financement des retraites. Je trouvais, et trouve encore l'idée astucieuse.

    Cela étant, je ne vois dans l'immédiat aucune solution miracle pour l'emploi, et, en tout cas, certainement pas les solutions prônées par la gauche et la gauche de la gauche, qui consisteraient à générer une multitude d'emplois publics ou à rigidifier considérablement le marché de l'emploi sans avoir sécurisé les entreprises au préalable.