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Politique - Page 74

  • Malek Boutih est un bon candidat pour la Halde

    Les glapissements de la gauche qui entonne en choeur le refrain du relent raciste m'agacent, évidemment, en revanche, je pense que Longuet a totalement tort de juger mauvaise la candidature de Malek Boutih à la tête de la Halde (quelle connerie ce machin...). Ce gars-là a fait sortir SOS Racisme de l'idéologie bêtifiante et dégoûlinante dans laquelle la gauche caviar avait enfermé ce mouvement.

    Il n'a pas la langue dans sa proche et se garde bien de tout angélisme quand il évoque notamment la situation des cités. Ce type-là est très bien et a du courage. Il a très vite dénoncé la montée de l'anti-sémitisme sous couvert d'anti-sionisme, est hostile à la discrimination positive et au communautarisme et a mené une guerre sans merci aux violences dans les cités qu'il n'a jamais cautionnées. Enfin, il tient un discours sans concession face aux extrémismes religieux. Bref, cet homme politique adopte l'attitude responsable que j'attends d'un homme politique.

    Très bonne candidature. J'aime bien Malek Boutih.

  • Trois jours pour convaincre

    Trois jours pour convaincre. C'est ce qu'il reste aux partis politiques pour tenter de rallier les suffrages des électeurs. D'après les derniers sondages, 40% d'électeurs sont encore indécis. Difficile pour nous, au MoDem. Comme l'observe André, il n'est guère aisé de tracer une troisième voie avec des têtes de listes notoirement peu connues (pardonnez l'oxymore...).

    Que dire de plus et comment le dire, surtout ? Je ne suis pas un professionnel de la communication, mais un modeste amateur. Après trois années, j'ai 1000 lecteurs et quelques par jour en moyenne. D'autres, en quelques mois, parce que ce sont des experts en communication, parviennent à générer des trafics trois fois supérieurs. La com sur internet, ce n'est pas mon métier, et en plus, j'ai un job qui fait que je ne peux y consacrer le temps nécessaire.

    Bien sûr, ces 40% d'indécis, il faut aller leur parler, mais comment faire ? C'est si long d'amener une nouvelle tête dans le paysage médiatique, si indispensable à l'essor politique ! Il me semble que le MoDem propose un programme original dans certains domaines et se garde, globalement, de promesses fumeuses ou irréalistes.

    Sur la réindustrialisation, par exemple, je crois tout de même que nous sommes plus crédibles que le Front de Gauche pour lesquels l'entreprise, c'est le mal (ils veulent les taxer jusqu'à la moëlle et les punir de leurs profits) ou encore que le PS dont les solutions ne reposent que sur des interventions de la puissance publique, qu'Europe écologie qui se fait l'apôtre d'une révolution industrielle sans jamais en avoir posé ne serait-ce que la première pierre en six années de co-gestion avec les Socialistes, sans parler des Verts décroissants...

    Nous sommes crédibles sur l'apprentissage pour lequel nous sommes les seuls à proposer de donner à l'entreprise un rôle de première importance.

    En île de France, Alain Dolium a une connaissance étendue des problématiques liées au contrôle des nouvelles technologies et de l'internet, comme l'atteste le billet qu'il a écrit pour le webzine Numerama. Je trouve intéressante l'anecdote qu'il relate avec le système Wikileaks en Allemagne :

    La dérive la plus criante, celle qui justifie la méfiance de tous les républicains, nous est donnée par nos voisins Allemands. Dans ce très démocratique pays est hébergé le site internet "WikiLeaks". Wikileaks est un lieu d'échange sécurisé entre journalistes et informateurs anonymes en possession d’informations confidentielles. Il a notamment reçu un "Amnesty International Award" en 2009 pour sa contribution à la liberté de la presse dans le monde. Ce site ayant publié des informations confidentielles sur le système de filtrage Australien équivalent à LOPPSI2, la police a perquisitionné les bureaux de son créateur pour confisquer les ordinateurs et arrêter le site.

    et...sa conclusion :

    Au delà des mesures pratiques, logistiques, réglementaires et fiscales que nous proposons et que je sais d'expérience très efficaces pour stimuler le secteur des nouvelles technologies et la recherche, notre développement a besoin d'actes forts et symboliques. Un acte qui résume par lui seul notre vision de la technologie, de ses usages et notre éthique politique. Un acte modeste financièrement, l'argent devant prioritairement être attribué à l’innovation.

    Élu au Conseil Régional je proposerai que la région invite et aide Wikileaks (en grande difficulté) à s'implanter en Ile-de-France. Le signal sera fort pour tout l'écosystème, bien au delà de la région, bien au delà de l'Europe. Nous aurons alors ce qui se rapproche sans doute le plus d'une bibliothèque d'Alexandrie du XXIe siècle, si ce n'est dans la taille au moins dans l'esprit. Ce sera le symbole de la prise en main de notre avenir technologique
    .

  • Calmos avec Corinne Lepage !

    Oulah, j'ai vu la presse et quelques militants s'emballer après les échanges aigre-doux entre Bayrou et Corinne Lepage. Calmons-nous, svp. Corinne m'agace totalement, ces derniers temps, et je pense en plus qu'elle joue contre son camp, mais cela demeure un personnage de valeur que le MoDem n'a absolument pas intérêt à perdre. De toutes façons, en dehors de l'UMP qui est complètement verrouillé, on trouve dans tous les partis des fortes têtes décidées à jouer leur propre partition. Au PS, il n'y a qu'à voir comment Collomb ou Guerini soutiennent dur comme fer Frêche, au risque de ridiculiser complètement Aubry qui lui a déclaré la guerre. Chacun se jauge et se regarde entre quatre yeux, mais il n'est pas envisageable pour le PS d'envoyer paître ses barons, y compris félons...

    Je comprends bien la très forte tentation de nos écolos de se joindre à Europe écologie, et le calcul de Corinne Lepage se disant qu'il faut qu'Europe écologie arrive en tête en Alsace pour propulser une majorité orange-verte là-bas. Sauf que je doute que Yan Wherling apprécie vraiment le procédé... ensuite, si le MoDem passe sous les 5% là-bas, il n'y aura pas de fusion, tout simplement et les militants de Cap21 en seront quitte pour un grand coup d'épée dans l'eau.  J'aurais bien aimé voir la tête de Corinne, si, pendant les Européennes, quelques militants MoDem écolo s'étaient faits le même genre de raisonnement avec l'un de ses adversaires...Là, je crois que l'occasion historique, elle serait un peu mal passée...

    In fine, dans la presse, je l'ai tout de même davantage entendue jouer contre son camp que l'inverse. Alors peut-être qu'elle soutient ailleurs les listes démocrates, mais ça ne se voit pas beaucoup...

    Il y a autre chose : évidemment, pour un mouvement comme Cap21, c'est très très tentant de rejoindre la grande famille verte, et j'ai bien senti, pendant les Européennes, que nos militants issus de Cap21 considéraient à regret le grand rassemblement d'Europe écologie. Le label ne doit toutefois pas faire illusion : ce sont bien des listes de nos verts nationaux, souvent gauchistes et sectaires (certains feraient passer le NPA pour des libéraux) et pas la troisième voie dont rêve Corinne qui mènent la danse, pas du tout la force éco-démocrate dont ils rêvent. Oui, la désillusion guette, et elle sera sévère. Ne te trompe pas de camp, Corinne, tu seras vite déçue...

  • Arrêtez de renvoyer sans cesse Bayrou à la présidentielle !

    Au fur et à mesure que je lis la presse, depuis de nombreux mois, je sens la moutarde me monter progressivement au pif : pas un article sans que l'on évoque, çà et là, les ambitions de François Bayrou pour l'élection présidentielle. En fait, cela fait un moment qu'il n'en parle plus, mais la presse dans son ensemble (et Marianne s'y met aussi, maintenant !) veut à tout prix que ce soit son unique obsession. Du coup, contre l'homme et ses préoccupations, il se construit une image médiatique qui lui échappe complètement, obsédé par l'Elysée. Cela devient un tantinet exaspérant, tant je sais l'homme sincère et très préoccupé par l'état de la France et les difficultés des Français.

    P..ain, lâchez Bayrou avec la présidentielle, et parlez-lui plutôt de la situation de la France, des propositions du MoDem. Quoi qu'on fasse, on nous renvoie, nous militants MoDem, sans cesse à ce destin-là, alors que nous avons adhéré à ce parti pour construire l'avenir, avec Bayrou, on l'espère, mais aussi avec son successeur s'il faut attendre tant de temps. Ras-le-bol de nous voir comparés à une écurie présidentielle ! Typiquement, dans l'article de Tefy Andriamanana, rien n'est plus énervant que de voir la moindre réponse détournée. Démonstration par la preuve. Bayrou dit :

    « Je ne parle pas du MoDem mais des choix que la France va avoir devant elle »

    Que comprend un individu normalement constitué ? Que les problèmes internes d'un parti, cela n'intéresse pas les Français. Ce qui compte, ce sont les choix politiques, économiques sociaux, parfois sociétaux que la France va devoir faire. Des choix politiques avec les élections régionales imminentes, des choix économiques avec la lutte contre les déficits devenue inéluctable, avec une nécessaire réindustrialisation de la France, avec une préservation de notre modèle agricole par exemple...

    Qu'interprète le journaliste obnubilé son antienne ? "Finalement, son parti n'est voué qu'à être un tremplin à sa destin présidentiel.[...]ce sera Bayrou ou le chaos." Ah bon. Ah bon ? vous avez lu ça, vous ? Vous avez entendu Bayrou dire cela ? Pas moi. Moi, je l'ai entendu parler des difficultés des Français. Il paraît que Bayrou aurait vu la Vierge. J'ai entendu cela. Il y en a d'autres, apparemment, ce sont des voix, comme Jeanne d'Arc, qu'ils entendent...

    Conclusion : lâchez-nous, bordel de merde, avec la Présidentielle. Nous avons au MoDem, vraiment des propositions originales : on essaie de les faire valoir, et vous ne pensez qu'à tailler un costume de présidentiable à Bayrou, dont ce n'est vraiment pas le souci premier à l'heure actuelle. Des différences, avec nos concurrents, nous en avons, par exemple,  en île de France, sur l'apprentissage. Et je pense que les autres listes démocrates régionales ont des points de vue fort intéressants à faire valoir.

  • Blogueurs du MoDem, suggestions...

    Quelques petites suggestions à mes amis blogueurs du MoDem, assez discrets, je trouve, sur la blogosphère, depuis un moment : je sais que vous faites tous de votre mieux pour faire connaître nos idées. Toutefois, je me permets de manifester mon profond scepticisme à l'annonce de réunions publiques, de cafés démocrates, de débats, et cetera.

    En revanche, les compte-rendus de débats, eux, s'ils sont suffisamment substantiels, aliment l'information et les blogues.

    De ma même manière, énoncer le programme du MoDem peut finir par devenir lassant pour l'internaute qui les lit en boucles sur tous nos blogues. En revanche, lui offrir des clefs pour choisir en établissant des comparaisons les plus objectives possibles entre les programmes des listes concurrentes et les nôtres, dans chaque région, c'est extrêmement utile d'autant que très peu le font sur la Toile.

    En ce qui concerne Twitter, c'est utile surtout pour communiquer vers la presse : les Français ne l'utilisent quasiment pas, et le microblogging est surtout et avant tout un micro-monde...

    Voilà les quelques conseils d'un amateur éclairé...

  • Du bon usage des Régionales

    J'attendais avec impatience la publication du premier article du blogue collectif Politicia : Céline Alléaume, déléguée nationale du MoDem l'a écrit. L'idée de Politicia, c'est de proposer à plusieurs femmes venues de différents horizons politiques et associatifs d'apporter un regard différent, plus apaisé, sans doute, sur l'actualité politique. J'ai vu que mon affreux libéral favori, Hashtable, inspire jusqu'aux plus hautes sphères du MoDem, puisque Céline le cite. A bon escient au demeurant, puisqu'elle évoque le fardeau effarant de la dette. Soyons justes et...centristes : elle cite aussi un blogueur de gauche, Abadinte, sur le cas Frêche. Moi, ce qui m'a intéressé, c'est la mise en perspective de l'affrontement qui se dessine pour ces élections régionales : d'un côté, une droite revancharde, invitée à valider les choix de Nicolas Sarkozy, y compris quand elle les désapprouve, de l'autre, une gauche plan-plan dont le fait de gloire principal est de promouvoir le bilan de son exercice.

    D'autres aspirations que cette double-validation quelque peu insipide sont possibles : ce sont celles que le Mouvement Démocrate propose et dont je donnerai un aperçu, tout au long de la semaine, au moins pour l'île de France. Il ne s'agit pas pour le MoDem d'opposer État et Régions, car ils se mènent une guerre sans merci depuis près de 10 années, désormais, mais d'élaborer une stratégie concertée entre le premier et les secondes autour de priorités très fortes : François Bayrou l'a dit à plusieurs reprises, Jean Peyrelevade l'avait plus que largement esquissé dans son ouvrage, c'est la relocalisation industrielle avec tous les emplois qu'elle peut susciter à la clef, qui en sera la pierre angulaire. Si le mieux-vivre est le leitmotiv des autres courants politiques, il semble que le MoDem ait choisi de faire d' autres axes, transports, logements, apprentissage, les tenons des relocalisations qu'il promeut.

    Comme le dit très justement Céline, pour prétendre faire du développement économique durable, les futurs exécutifs régionaux doivent disposer d'une compréhension fine de l'évolution des filières d'activités qu'ils hébergent en leurs territoires. Ils doivent aussi être comptables de la qualité des emplois offerts aux français, tout comme de l'impact environnemental de ceux-ci. C'est le sens des engagements des candidates et candidats démocrates aux élections régionales, consultables sur http://regionsdemocrates.fr/ .

    On ne saurait mieux  dire...Chapeau bas, camarade...

  • Ne lâche rien, François !

    François Bayrou était l'invité de Michel Grossiord sur Europe 1, ce vendredi 5 mars. 

    Pour les élections régionales, il a rappelé que "les électeurs sont là pour remettre les sondages à leur place" et se multiplient les gestes de soutien : "depuis quelques jours, c'est très étrange, le contrôleur du train, la jeune femme qui pousse un bébé dans une poussette dans la rue, des gens qui sont au travail, ils me disent tous la même chose, c'est en trois mots : ne lâchez rien".


    Michel Grossiord : Le MoDem évitera-t-il la catastrophe aux élections régionales ?

    François Bayrou : Pour tout vous dire, je ne sais pas de quoi vous parlez exactement. J’imagine que vous parlez des sondages. 

    Et de votre campagne, vous êtes très présent sur le terrain.

    Je vais vous dire, c’est très étrange. Depuis quelques jours – je vous racontais ça tout à l’heure avant qu’on entre – dans la rue, le contrôleur du train, la jeune femme qui pousse un bébé dans une poussette, des gens qui sont au travail me disent tous la même chose et c’est en trois mots : « ne lâchez rien ». 
    C’est très étrange, parce que c’est un mot d’ordre que personne n’a lancé, qui vient comme ça, qui se récupère, les mêmes trois petits mots : « ne lâchez rien ». Ce qu’ils veulent dire, c’est que dans notre volonté d’indépendance, qui n’est pas souvent comprise par le monde politique qui voudrait qu’on soit affilié à l’un des deux blocs, ou à l’un des deux camps, et puis qu’on n’en bouge plus comme ça le monde est facile à lire. Dans cette volonté d’indépendance et de liberté, dans cette modeste résistance, il y a une petite partie de leur volonté d’indépendance et de leur volonté de résistance à eux. 

    Pourquoi cela ne se traduit pas dans les sondages ?

    Parce que les électeurs sont là pour remettre les sondages à leur place. Ce que les sondages mesurent – il y a très longtemps que le dis ça et même que le vis cela – et régulièrement il arrive que les résultats, dans un sens ou dans l’autre, ne soient pas ce que les sondages annonçaient. Dans les sondages on pose des questions qui ne ressemblent peut-être pas à celles que les électeurs se posent. 

    Vous dites que les électeurs soutiennent votre démarche, mais on vous accuse d’être trop individualiste et vos prétendus amis en interne n’attendent plus pour aiguiser leurs arguments. Votre vice-présidente Corinne Lepage va participer lundi à Strasbourg à un meeting avec Daniel Cohn-Bendit pour soutenir le candidat des Verts, alors que vous avez votre candidat Modem dans la région.

    Et il s’appelle Yann Wehrling, c’est quelqu’un de très bien, c’est l’ancien jeune premier responsable des mouvements écologistes en France. C’est dire qu’il y a des gestes qui ne sont pas loyaux. Mais je ne commenterai pas davantage ce point. 

    Vous allez peut-être inciter Corinne Lepage dans les heures qui viennent à faire le bon choix ?

    Je ne dirai pas un mot de plus. 

    Si votre mauvais score se confirme, est-ce que vous pensez garder une chance pour 2012 ?

    Monsieur Grossiord, excusez-moi, mais je ne sais pas de quel mauvais score vous parlez. De quel score parlez-vous ? 

    De celui que les sondages annoncent. Les sondages annoncent 5 pour cent, tous les instituts.

    Je ne crois pas aux sondages. Je pense au contraire que beaucoup de Français ont envie de manifester autre chose que ce qu’on leur indique. 

    Je lis dans Paris Match que Franck Louvrier, le conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, dit à votre sujet : « on n’a pas besoin de s’occuper de lui pour qu’il disparaisse de l’échiquier politique, il le fait très bien tout seul. »

    C’est en effet ce que l’UMP souhaite, c’est tout à fait clair et normal, et honnêtement à leur place je souhaiterais la même chose. 

    Une atmosphère de défaite plane aussi sur l’UMP. Du coup Nicolas Sarkozy devrait s’impliquer davantage dans la campagne. On l’annonce en Franche-Comté dans quelques jours pour parler emploi, le Figaro Magazine devrait publier son interview la veille du premier tour. Est-ce que vous le croyez capable de mobiliser l’électorat de droite ?

    Je ne répondrai pas à cette question mais je répondrai à une autre, qui est plus importante, si vous le voulez bien. J’ai une différence fondamentale sur ce point avec Nicolas Sarkozy et depuis longtemps. Je ne crois pas que le président de la République en France devrait être un chef de parti. Je pense exactement le contraire. Le président de la République en France devrait être au dessus des partis. Il ne devrait pas être l’interprète de son camp, de son mouvement politique ; il devrait être l’interprète de toutes les sensibilités démocratiques du pays. 

    Vous lui demandez de ne plus sortir de l’Elysée jusqu’au premier tour et de ne pas donner d’interview ?

    Je ne demande rien. Je vous dis que la conception qui est la mienne, et celle de beaucoup de Français, de la fonction présidentielle, c’est que le président soit une voix pour toutes les sensibilités, qu’il essaie de comprendre, d’entendre, la diversité des sensibilités françaises, ceux qui sont ses inconditionnels et les autres. Si le président n’est pas un rassembleur, c’est la fonction présidentielle qui souffre. 

    Vous avez affirmé récemment que ce qui se passe en Grèce sur le plan financier pourrait arriver très rapidement en France. Est-ce que c’est responsable de dire cela ?

    C’est même la seule responsabilité que de dire à l’avance : soyons plus prudents que nous ne le sommes, car il peut nous arriver des choses graves. Vous avez vu le plan qui est mis en place en Grèce ? 

    Vous appelez à un plan similaire en France ?

    Je vais vous dire les chiffres pour que vous compreniez bien. On parle de ça à la légère, naturellement. Lorsque j’ai fait une grande partie de ma campagne présidentielle en 2007 sur le déficit et sur la dette, le déficit était déjà astronomique : 38 milliards d’euros par an. Cette année, il sera de 150 milliards. On a multiplié en 3 ans le déficit par 350 pour cent. Est-ce que c’est responsable ? Je vous retourne la question que vous me posez. 

    François Fillon, qui fait des meetings tous les soirs, parle des déficits et de la réforme de l’Etat. Est-ce que vous voulez qu’il aille plus loin ?

    Ce n’est pas aller plus loin. Si nous continuons à déséquilibrer la France, nous sommes en train de plonger dans le désespoir et la précarité des millions de jeunes qui ne savent même pas qu’on prend ces décisions en leur nom. Votre boulot, Michel Grossiord, pardon de vous le dire, devrait être de le dire autant que moi. 

    D’accord, on le dit, on le dit.

    Non, ce n’est pas cela. C’est chose grave pour l’avenir du pays, et ces choses graves là ne peuvent être entendues des Français que si vous les attestez. 

    Est-ce que vous voyez vous aussi François Fillon entrer dans le club des présidentiables, voir en meilleur candidat pour la droite ?

    D’abord c’est quelqu’un qui n’est pas antipathique, disons-le. Ajoutons une chose : ce n’est plus de la politique, c’est « tournez manèges » ! Cette semaine c’est Fillon, la semaine dernière c’était Villepin, la semaine d’avant c’était Jean-François Copé… Disons que ces manèges là continueront à tourner, et que ce n’est pas très grave. Si Nicolas Sarkozy assume sa fonction, dans le camp du président il n’y a pas de place pour quelqu’un d’autre que le président. Si l’on veut se présenter contre le président, alors il faut avoir le courage de poser des actes de rupture. 

    Daniel Cohn-Bendit est d’accord pour que les Verts participent à des primaires ouvertes à gauche, est-ce que vous pourriez y venir ?

    Et bien non, parce que je n’appartiens pas à la gauche, je suis un homme du centre. Je pense qu’on a besoin en France d’une droite républicaine, d’une gauche responsable et d’un centre qui fasse son travail.

  • preuves d'identité assouplies, quel hasard !...

    Tiens donc : j'apprends le dernier revirement du gouvernement pour l'établissement des pièces d'identité. Désormais, il ne sera plus nécessaire de produire actes de naissance ou certificats de nationalité simplement pour faire refaire un passeport ou une carte d'identité parce qu'un des parents est né à l'étranger. A vrai dire, la loi était si ubuesque et bureaucratique, qu'elle a fini par toucher des gens importants de toutes les sensibilités politiques et médiatiques. Et cela a donc commencé à faire boule de neige. De quoi emm... le gouvernement au mauvais moment. Car s'il n'eût été question que du citoyen lambda, ce dernier pourrait encore se gratter. J'attendais avec effarement la première expulsion d'un Français bien d'chez nous incapable de prouver son identité. Avec Hortefeux et Besson, on allait y arriver. Ce détestable gouvernement conjugue les traits les plus navrants de la bureaucratie soviétique et du fonctionnement administratif vichyste. Mais comme le plaisanterie a assez duré, fini de rire, retour à la case départ. Pas trop tôt...

  • Mélenchon attaque le MoDem

    Tiens, le Front de Gauche, et notamment sa composante principale, le Front de Gauche, qui monte en puissance, attaque de front, c'est le cas de le dire, le MoDem. L'un des derniers carnets de campagne de Jean-Luc Mélenchon aborde la question. J'ai du respect pour Mélenchon. C'est un type honnête, et il a eu le courage de ses opinions en quittant le PS au moment du TCE et en poursuivant coûte que coûte la construction d'un parti autonome. Il n'a pas eu peur d'y aller seul. Chapeau. Je m'agace parfois de ses attaques contre l'école privée, mais je ne trouve, en revanche, pas grand chose à redire sur l'idée qu'il se fait de l'école. J'aime bien que le Parti de Gauche nous attaque, nous le MoDem, sur nos idées. Ça, au moins, c'est de la politique au sens noble, c'est du débat, du vrai. Je crois au choc et à la confrontation des idées. Au demeurant, Mélenchon a raison au moins sur un point : oui, le MoDem n'est pas un parti de gauche, et oui encore, forcément, si le PS cherchait à s'allier avec le MoDem, en effet, il glisserait certainement plus vers sa droite que vers sa gauche.

    Je suis donc allé lire avec curiosité la brochure que Mélenchon réserve à Bayrou. Par exemple, Jean-Luc Mélenchon nous reproche de vouloir interdire constitutionnellement tout déficit budgétaire, sauf investissements exceptionnels. J'en déduis donc qu'il est partisan de le laisser filer. Mélenchon a-t-il bien considéré ce qui arrive aux pays qui font preuve d'un laxisme effréné dans ce domaine ? L'exemple de la Grèce n'est-il pas édifiant ? Nous filons à grand train vers les 100% du PIB de déficit, et nous risquons à tout moment de payer encore plus cher l'argent que nous empruntons quotidiennement. Comment le Parti de Gauche trouvera-t-il de l'argent, si nous ne trouvons plus de prêteurs ? En taxant les entreprises ? Mais elles produisent une bonne part de nos richesses ! Que se passera-t-il le jour où elles ne pourront plus payer ? La Révolution, alors, le Grand Soir ? L'Étatisation complète de l'économie ? Même en admettant que notre pays demeure une démocratie avec un tel système, l'exemple de l'Inde a montré à quel point l'omniprésence de l'État peut gangrener et paralyser complètement une économie. Il n'y a pas d'espoir ni de progrès sans liberté d'entreprendre, sans libération de la créativité.

    Il faudra tôt ou tard rembourser nos dettes. Tout le monde devra payer. Non seulement il faudra en finir avec la plupart des niches fiscales, sauf celles qui profitent clairement et directement aux finances publiques, mais en plus, chaque citoyen devra payer, parce que cela ne sera toujours pas suffisant pour rembourser notre monstrueuse dette. On peut toujours faire miroiter au bon peuple une juteuse et inespérée chasse aux koulaks, il faut bien comprendre que cela ne marchera pas, que c'est un miroir aux alouettes, et que tous les pays qui s'y sont risqués en sont revenus.

    Deux emplois sans charge, coûteux pour les finances publiques ? Toujours moins que les indemnités de chômage ! Que l'on fasse le calcul, et les 8 milliards de dépense calculés par Mélenchon sont absorbés par l'argent économisé en assurance-chômage.

    Mélenchon nous accuse également de vouloir rétablir l'équilibre de la Sécurité Sociale : ben oui. Soit nous payons, soit elle implose, ce n'est pas plus compliqué que cela. Donc, en effet, on n'échappera pas à la question de savoir ce qui est dévolu à la complémentaire, et ce qui revient à la Sécu. Et moi, je préfère qu'on le dise ouvertement, plutôt qu'un jour, je me retrouve lourdement endetté pour des frais médicaux parce que le système public a volé en éclats sous le poids de ses déséquilibres. Que propose le Parti de Gauche, au fait, sur ce sujet ?

    En ce qui concerne les retraites, le MoDem n'est pas favorable à une inscription dans le marbre d'un recul du droit à la retraite à 60 ans. Mais il ne voit pas pourquoi il interdirait à ceux qui veulent travailler plus, avec des aménagements ou non, de le faire. Sauver les retraites est une mission sacrée pour le MoDem. La question ne souffre pas la moindre démagogie : l'argent n'apparaît pas par l'opération du Saint-Esprit. La France vieillit, l'espérance de vie s'allonge...Nous avons le mérite d'appeler un chat un chat, et de dire que la retraite ne peut être que fonction du temps de cotisation.

    Sur l'Éducation, je dois dire que je partage une partie des critiques de Mélenchon, et que je serais tenté d'en ajouter d'autres...Cela dit, à propos de la souplesse que le MoDem veut introduire, que Mélenchon comprenne bien que dans toute institution, entreprise ou administration, chaque espace de rigidité voit se produire  un espace de flexibilité accru en regard. Ce n'est pas l'autonomie des établissements qui est le coeur de la politique actuelle, mais bien le souci de réduire les dépenses d'éducation. Ce n'est pas tout à fait la même chose. Concernant l'allongement du temps de travail des enseignants, c'est un mensonge éhonté de dire que l'idée est partagée par la droite. Non, Jean-Luc Mélenchon, c'est au contraire une idée agitée depuis un bon moment par vos amis socialistes, Peillon, Royal, Strauss-Kahn, Jospin et bien d'autres encore, notamment dans les commissions éducation du PS. Je n'ai jamais rien vu de tel figurer dans le programme de l'UDF en 2007, bien au contraire, et pas davantage dans celui de l'UMP...

    Il faudra un second billet pour aborder la seconde partie du document de Jean-Luc Mélenchon. A très bientôt, donc.

  • Trash et société civile

    Je ne résiste pas à l'envie de faire découvrir à mes lecteurs deux nouveaux blogues oranges : Teo Toriatte et la Baronne Orange. Je rebondis, précisément sur leurs dernières cogitations, car elles m'interpellent. J'aime bien ces blogues politiques et militants décalés, qui vont à rebours de la pensée dominante. Je suis certain, d'ailleurs, que les deux billets que je vais faire découvrir à mes lecteurs vont plaire à mon crapaud favori.

    Teo Toriatte s'agace à juste titre de ce que l'on fasse de la société civile la panacée universelle de l'action politique. C'est très tendance, à l'heure actuelle, d'avoir des membres de la société civile sur une liste. Bien évidemment, le militant politique, lui, pue et sent le vomi. Donc, par les temps qui courent, il est de bon ton de l'éviter. Du côté de la Baronne, on s'indispose de l'autre tendance de la politique : le trash, la ferme aux bouffons. On essaie de provoquer, de balancer la petite information qui tue, d'en faire le plus possible, pour se montrer sous un jour toujours plus avantageux. Sorte de ferme des Célébrités grandeur réelle où chacun fait son Michaël Vendetta. Un sourire fluoré, comme dit la Baronne, et ça devient lumineux en mode trash de balancer une vanne bien grasse à la mamie qui fait la file dans une boulangerie. Le Trash, c'est faire mal, humilier en public si possible, chier sur les autres sans scrupules jusqu'à l'incontinence. Bref, pas joli joli...

    Sur cette note pleine d'optimisme et de bonne humeur, je vous laisse découvrir mes nouvelles trouvailles...

    Tiens, moi, je vais m'astiquer la statistique (j'ai lu ça quelque part, mais je ne parviens pas à me rappeler où exactement), je crois qu'il y a Gaël qui me relance pour mon opération vérité. 17649 visites seulement ce mois en données Google analytics. Eh oui, il n'y a que 28 jours en février, et la dernière semaine, je n'ai pu que balancer des notes programmées. 12082 visiteurs uniques en données hautetfort, 121719 pages vues et 32550 visites. Nicolas, comme d'habitude, a dégainé le premier. Petit mois pour lui aussi. Il passe trop de temps à la Comète, à mon avis...Laurent de Boissieu devrait bien finir par publier les siennes, c'est une question de temps. On n'est plus beaucoup à faire connaître nos stats ouvertement. Il y a le Privilégié, les Bills, et puis c'est à peu près tout.

    41.3% d'accès directs, et toujours pas mal de visiteurs en provenance de Marianne2 et de Wikio (3.1 pour le premier, 2.9 pour le second). h16 est à 1.7, le blog des régionales du Monde à 1.1 et Connexion Démocrate à 1.0. A noter que Segorama.fr m'a envoyé 1.3 et twitterfeed 2.0.

    Enfin, ce mois-ci, c'est l'hérétique qui est le mot-clef le plus recherché avec plus de 500 requêtes. Le blogue devrait en principe franchir la barre des 25 000 commentaires ce mois-ci.