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europe-écologie

  • Pauvre Hulot...

    Ce pauvre Nicolas Hulot, je me faisais la réflexion qu'il allait se faire avoir, et en beauté.

    Les Verts/Europe-écologie lui demandent de se présenter aux primaires vertes. Ils l'éliminent parce qu'ils ne peuvent pas le saquer. Et ensuite, la bouche en coeur, ils vont lui demander son soutien, comme de naturel pour tous ceux qui ont participé aux primaires vertes, et il va se retrouver à soutenir un programme d'extrême-gauche et à devoir conchier son employeur pour faire plaisir à ses nouveaux "amis". Je serais lui, je me retitrerais de cette tartufferie pendant qu'il en est encore le temps, parce que là, c'est face tu gagnes et pile je perds...

  • L'imposture Europe écologie

    Je lis parfois qu'Europe écologie constituerait la nouvelle troisième voie de la politique française. Rien n'est plus faux. Soyons clairs : Europe écologie est un parti de gauche avant toutes choses. Europe-écologie envisage des alliances exclusivement à gauche. Plus généralement, avec les Verts, le principal problème, c'est que l'on ne sait jamais exactement pour qui l'on vote.

    Personnellement, je ne me retrouve pas du tout dans le positionnement politique des Verts, mais je reconnais qu'il existe des tendances très différentes. Il y a des décroissants, des malthusiens revendiqués (Yves Cochet qui veut supprimer les allocations familiales au troisième enfant sous prétexte qu'un enfant occidental pollue !) des libertaires (Gabriel Conh-Bendit) des verts de gauche mais raisonnables (Dominique Voynet) et cetera...

    Le programme des Verts est toutefois truffé de déclarations à l'emporte-pièce et de promesses parfaitement irréalisables ce qui le rend tout sauf crédible.

    Mes lecteurs l'auront remarqué, je n'aime pas ce qui est dans l'air du temps. La mode actuelle, c'est le ralliement à Europe écologie. Je n'aime pas cette mouvance fallacieuse.

    Any Poursinoff affronte ce week-end Jean-Frédéric Poisson dans le second tour d'une législative partielle. Je n'aime aucun de ces deux candidats. Jean-Frédéric Poisson représente le parti chrétien-démocrate de Christine Boutin, une mouvance qui se donne faussement une allure sociale et qui n'est rien d'autre que du catholicisme le plus conservateur fleurant parfois bon l'intégrisme.

    J'ai lu l'argumentation de J-F Poisson à propos de l'euthanasie à laquelle il s'oppose : il fait valoir que la mort par euthanasie est celle d'un innocent et donc contraire aux principes mêmes du droit dont l'objet initial est de donner des garanties au faible face au fort. Je ne peux en aucun cas concéder l'assimilation de l'euthanasie au meurtre d'un innocent. L'argument n'est pas recevable et c'est à mon sens sciemment entretenir la confusion entre deux ordres différents par essence, car il ne s'agit en la circonstance pas d'une action du fort contre le faible et il n'y a pas matière criminelle. Utiliser le terme "innocent" n'a donc pas de sens.

    Plus recevable est l'argument qui consiste à se demander dans quelle mesure une vie peut être considérée comme indigne d'être vécue : on ouvre en effet une brèche dans le droit qui pourrait ensuite déboucher sur des excès évidents. En effet, ou tous les êtres humains sont dignes, sans condition, ni exception, ni restriction, ou ils ne le sont pas. » Mais Monsieur Poisson donne ainsi une bonne réponse à une mauvaise question. Je préfère demander plutôt à quel seuil la souffrance devient insupportable. Ce n'est pas la dignité, à mon sens, mais la souffrance qui me paraît l'étalon de l'euthanasie.

    Quant à Any Poursinoff, son programme économique devrait faire frémir tout individu rationnellement constitué. Les 35 heures ont généré déjà pas mal de dégâts dans l'économie et la société. Au moins, en tout cas, dans les administrations. Et voilà qu'Any Poursinoff propose de passer aux 32 heures ? Je ne commente pas le reste du programme, ile relève essentiellement de la déclaration de bonnes intentions. En revanche, si je m'en tiens aux soutiens d'Any Poursinoff, je ne sais pas où il faut la classer : décroissante ? malthusienne ? alter-mondialiste anti-capitaliste anti-sioniste ? Libertaire ?

    Désolé, mais en politique, je n'aime pas les auberges espagnoles. Mon sentiment, c'est que je renvoie dos à dos ces deux candidats.

  • Voter Meirieu, ça va pas la tête ?

    Je vais être court, ce soir, mais quand je vois dans les sondages que 20% des électeurs de Rhône-Alpes s'apprêtent à offrir la région sur un plateau à Meirieu, je leur dis : ne déconnez pas, m... bon sang ! Meirieu est l'un des pires fossoyeurs de l'école, celle en laquelle vous croyez pour vos enfants, votre famille et la France. Je suis un militant démocrate, je ne vous dis même pas de voter Begag. Non simplement, tout mais pas Meirieu. Je ne sais pas, moi, Queyranne, Grossetête, ce que vous voulez, mais pas Meirieu. L'archétype du type qui a saboté l'Éducation Nationale depuis 20 ans. Le mec qui expliquait qu'il fallait apprendre le français aux fils et filles d'ouvriers sur des modes d'emploi de machine parce que c'était là toute leur littérature. Bref, tout mais surtout pas Europe-écologie en Rhône-Alpes.

  • Calmos avec Corinne Lepage !

    Oulah, j'ai vu la presse et quelques militants s'emballer après les échanges aigre-doux entre Bayrou et Corinne Lepage. Calmons-nous, svp. Corinne m'agace totalement, ces derniers temps, et je pense en plus qu'elle joue contre son camp, mais cela demeure un personnage de valeur que le MoDem n'a absolument pas intérêt à perdre. De toutes façons, en dehors de l'UMP qui est complètement verrouillé, on trouve dans tous les partis des fortes têtes décidées à jouer leur propre partition. Au PS, il n'y a qu'à voir comment Collomb ou Guerini soutiennent dur comme fer Frêche, au risque de ridiculiser complètement Aubry qui lui a déclaré la guerre. Chacun se jauge et se regarde entre quatre yeux, mais il n'est pas envisageable pour le PS d'envoyer paître ses barons, y compris félons...

    Je comprends bien la très forte tentation de nos écolos de se joindre à Europe écologie, et le calcul de Corinne Lepage se disant qu'il faut qu'Europe écologie arrive en tête en Alsace pour propulser une majorité orange-verte là-bas. Sauf que je doute que Yan Wherling apprécie vraiment le procédé... ensuite, si le MoDem passe sous les 5% là-bas, il n'y aura pas de fusion, tout simplement et les militants de Cap21 en seront quitte pour un grand coup d'épée dans l'eau.  J'aurais bien aimé voir la tête de Corinne, si, pendant les Européennes, quelques militants MoDem écolo s'étaient faits le même genre de raisonnement avec l'un de ses adversaires...Là, je crois que l'occasion historique, elle serait un peu mal passée...

    In fine, dans la presse, je l'ai tout de même davantage entendue jouer contre son camp que l'inverse. Alors peut-être qu'elle soutient ailleurs les listes démocrates, mais ça ne se voit pas beaucoup...

    Il y a autre chose : évidemment, pour un mouvement comme Cap21, c'est très très tentant de rejoindre la grande famille verte, et j'ai bien senti, pendant les Européennes, que nos militants issus de Cap21 considéraient à regret le grand rassemblement d'Europe écologie. Le label ne doit toutefois pas faire illusion : ce sont bien des listes de nos verts nationaux, souvent gauchistes et sectaires (certains feraient passer le NPA pour des libéraux) et pas la troisième voie dont rêve Corinne qui mènent la danse, pas du tout la force éco-démocrate dont ils rêvent. Oui, la désillusion guette, et elle sera sévère. Ne te trompe pas de camp, Corinne, tu seras vite déçue...

  • L'est où, l'vélo d'Mamère ? (500 euros à gagner)

    Quand je dis Mamère dans le titre, ce n'est pas ma mère (ma mère n'utilise pas de bicyclette, à ma connaissance). Non non, il s'agit juste de Noël Mamère, vous savez, ce député vert qui adore faire des leçons de morale et se vante de ne se déplacer qu'à bicyclette...(merci, Phil, au fait)

    Du coup, je vous propose un jeu très amusant, chers lecteurs : je donne 500 euros à celui qui parvient à trouver le vélo de Noël Mamère dans la vidéo. Je donne ma parole de tenir ma promesse et de payer les 500 euros si quelqu'un le trouve.
    En tout cas, pour moi, c'est clair , les Verts sont au moins bons dans le recyclage : ils ont récupéré avantageusement la tradition du "faites ce que je dis pas ce que je fais" si chère aux Socialistes jusqu'alors.
    Entre Yves Cochet qui veut supprimer les allocations familiales dès le troisième enfant, Gabriel Cohn-Bendit qui hait les enseignants, Augustin Legrand qui fait le kéké SDF alors qu'il est né dans une bonne famille de Neuilly (où il a passé son enfance) et a fait ses études dans un collège privé très select [EDIT : Caramba : je me suis fié à une source manifestement pas fiable : merci à Sylvie de m'avoir alerté], Cécile Duflot qui prend ses vacances aux îles Maldives après avoir conspué les transports aériens pollueurs, voilà maintenant Mamère qui arrive à bicyclette dans une automobile et affirme repartir en métro (ah bon ? mais...il n'était pas arrivé en bicyclette ?...)
    J'attends avec impatience le prochain couplet de Noël Mamère sur l'honnêteté en politique...

    [EDIT] Bon, Jeans veut que je mette la réponse de Noël Mamère. D'accord, on me connaît, je suis quelqu'un de transparent et j'accorde très aisément des droits de réponse. La voilà, mais je suis désolé de dire à Jeans que je ne suis pas convaincu : cela ne règle pas le fond de de mon reproche. [/EDIT]

  • Europe écologie choisit Meirieu, le chantre du pédagogisme !

    SOS-éducation qui adore caricaturer Philippe Meirieu va avoir du travail et peut songer à ouvrir une antenne en Rhône-Alpes : Philippe Meirieu prend la tête de la liste Verts/Europe-écologie dans cette région. Je m'en étais fait l'écho, le 22 septembre dernier, mais mes inquiétudes se sont hélas réalisées. Antidote, blogueur associé de Marianne2 a écrit un excellent billet à ce sujet. Comme il l'observe avec justesse, c'est cet homme-là et son clan qui inspirent toute la politique éducative française depuis plus de 20 ans. A cet égard, à mes yeux, il est largement comptable de tous ces échecs. C'est en réalité la gauche soixante-huitarde et libertaire, qui s'est généralement rapprochée de la deuxième gauche que l'on verra ainsi revenir aux commandes.

    Elle est certainement plus libérale, économiquement, que la gauche orthodoxe, mais les positions qu'elle défend dans le domaine de l'éducation et de la culture ont le don de me hérisser littéralement. Antidote s'imagine que les départs successifs d'Allègre, Lang puis Meirieu peuvent laisser le champs libre pour une refondation du programme éducatif du PS. Il espère voir les socialistes en finir avec le pédagogisme délirant et proposer enfin une vraie alternative dans le domaine éducatif.

    Pauvre Antidote ! L'Espoir à gauche, le courant de Vincent Peillon, organise des rencontres sur l'Éducation samedi 14 novembre ; qu'Antidote consulte donc la liste des participants du 1er atelier, il va largement déchanter ! Le thème en est «Comment adapter l'enseignement obligatoire à l'hétérogénéité des élèves ?». On a là les principaux acteurs du courant pédagogiste au cours des 20 dernières années, à commencer par Pierre Frackowiak le "monsieur éducation" du parti socialiste.

    Quelques euro-députés MoDem ainsi que Jean-François Kahn vont participer aux autres ateliers et Marielle de Sarnez sera présente pour les synthèses.Le MoDem a intérêt à bien se tenir : l'éducation et la culture sont des casus belli pour moi. J'ai rejoint François Bayrou d'abord pour ce qu'il en disait. Je continue à lui faire confiance, mais j'espère bien que le MoDem ne va pas s'aligner sur les thèses du PS, et tout particulièrement de la deuxième gauche, particulièrement nocive dans ce domaine.

    Je signale tant que j'y suis une intéressante chaîne sur le redoublement : c'est Barrejadis qui s'y colle, pour l'instant, j'ai donné mon avis, et le Privilégié a lancé la chaîne. Synthèse intéressante chez "ce qu'il faudra d'insignifiance"

    En tout cas, il est inimaginable à mes yeux d'envisager une quelconque forme de fusion avec les Verts en Rhône-Alpes après une semblable nomination. Ni au premier, ni au second tour. Comme le dit Antidote, la venue de Darcos au Ministère de l'Éducation Nationale a été un premier pas vers une rupture avec la logique pédagogiste dans l'enseignement, mais dans un contexte de réductions importantes si bien qu'elle n'a pu emporter d'adhésions. En outre, Darcos a continué à travailler avec les cadres de l'administration qui étaient déjà là sous Luc Ferry, donc les changements...pas autant que ne le pense Antidote...

    J'ai essayé de trouver des propositions sur le think tank du Nouveau centre, histoire de voir ce que ce parti proposait sur l'éducation, mais apparemment, cela ne fait pas partie de leurs préoccupations, à l'heure actuelle. A vrai dire, pour l'instant, le think tank en question est un peu un désert : il ne s'y trouve pas dix contributions au total...Et comme il n'y a rien non plus sur leur site...Pour un parti qui revendique 12 000 militants, je suis étonné d'une telle absence.

  • Cohn-Bendit et Bayrou se réconcilient

    Lu dans le JDD :

    Ça avait commencé par des Textos, ça s’est terminé par une vraie conversation. François Bayrou et Dany Cohn-Bendit se sont parlé cette semaine. Et c’est la première fois depuis le clash des européennes. Cela devrait être anodin entre deux responsables politiques qui ont longtemps été proches; mais sachant la violence de leur dernier échange public, c’est bien plus qu’un simple coup de téléphone. Bayrou voulait prendre des nouvelles de Cohn-Bendit, opéré de la hanche il y a dix jours, et lui souhaiter un bon rétablissement. Il lui a d’abord envoyé des SMS. Puis le leader du MoDem a téléphoné à celui qui lui a tant coûté aux européennes. Et les deux anciens copains ont papoté comme si de rien n’était. "On n’est pas dans des vendettas, confie Bayrou au JDD. On se connaît bien, on s’est mis en colère une fois, on n’aurait pas dû, je n’aurais pas dû, on a de la considération l’un pour l’autre et il se trouve qu’on a une approche politique plutôt similaire en ce moment." "C’est dans mon caractère de tourner la page. François voulait savoir comment j’allais, il voulait aussi parler politique", reconnaît de son côté Cohn-Bendit.

    Ouf : j'en éprouve une grande satisfaction. Cette brouille idiote et sous le coup de l'émotion était contre nature. Par ailleurs, je crois que nous avons beaucoup de convergences possibles avec Europe écologie (que je distingue des Verts). Je ne pensais pas que Cohn-Bendit réussirait son parti (faire coexister libéraux écolo, altermondialistes, décroissants et amis de Nicolas Hulot) et je me suis trompé. Il y est parvenu. En fait, il ne lui a manqué que Cap21. Son projet politique qui passe par-dessus les étiquettes est proche de celui du MoDem et de Bayrou. Qu'on soit sur la même longueur d'ondes est une bonne chose.

    Cela n'empêche sans doute pas qu'Europe-écologie et le MoDem seront adversaires au premier tour, mais ce sera une compétition apaisée, sans animosité, ce que je souhaite et salue. Ceci n'empêchera pas pour autant de confronter fermement les projets, bien entendu...

  • MoDem/Verts, convergences et divergences

    Le MoDem et les Verts ont la particularité, dans ces élections européennes, de partager en partie un électorat commun et d'avoir mis au point des programmes dont les objectifs sont parfois convergents.

    J'ai lu avec attention le programme des Verts, tout comme celui du MoDem, évidemment. Ce qui me frappe, et je l'avais déjà constaté en Europe avec certains votes communs entre les groupes ADLE et ALE, c'est la présence de certaines convergences. Quand Cohn-Bendit assure avoir un plan pour créer 10 millions d'emplois en Europe par une relance de l'investissement et de l'industrie verte, c'est exactement ce que propose Corinne Lepage depuis un bon moment. Dommage, d'ailleurs,qu'un classement thématique ne figure pas sur son blog, cela apparaitraît très nettement. On trouve la même proposition de la part de l'ADLE dans sa feuille de route et ses priorités pour 2010.

    C'est sur l'énergie, toutefois, que les différences les plus sensibles sont manifestes : le programme des Verts est davantage basée sur la contrainte que l'innovation. Je lis dans le pilier énergie que les Verts proposent surtout de taxer lourdement les énergies non renouvelables. Ils combattent le nucléaire et les agro-carburants dont ils souhaitent l'interdiction.

    Il y a sur le nucléaire une différence majeure entre les Verts et le MoDem. Les premiers veulent l'interdire, les seconds le limiter, et ce pour une raison que l'on comprendra si on lit ou écoute attentivement une intervention d'Anne Laperouze, euro-députée et spécialiste MoDem de l'énergie. Le MoDem ne perd en effet pas espoir de parvenir à un nucléaire propre. C'est ce qu'Anne Laperouze appelle la fusion (sans préciser nucléaire, mais c'est bien à cela qu'elle pense). Elle a vraisemblablement en tête la fusion par confinement magnétique, qui offre l'avantage de ne générer une radio-activité que très limitée dans le temps (qu'on appelle radio-activité à vie courte, c'est à dire inférieure à 30 ans). En outre Le combustible utilisé est le deuterium ou le tritium deux isotopes de l'hydrogène. Ils sont très aisés à produire et pas radio-actifs (ils ne le deviennent qu'après transformation par le réacteur).Le réacteur peut de plus auto-produire une partie du combustible qu'il utilisera. Enfin, le risque d'accident nucléaire est très faible, car le moindre incident provoque l'arrêt immédiat des réactions.

    Si je comprends les buts des Verts, et que j'en partage quelques uns, ce qui me frappe, c'est la faiblesse des solutions qu'ils mettent en oeuvre, leur programme se limitant en règle générale à la déclaration d'intention.

    Pour vraiment comprendre les différences entre les Verts et le MoDem, il faut écouter ou lire les compte-rendus de débats dans leurs conventions respectives.

    Ainsi, sur le nucléaire, les Verts refusent toute expérimentation, quand bien même on parviendrait à une énergie atomique propre et sans danger. Ils refusent, en fait, d'en étudier l'hypothèse. C'est pourtant tout l'objet du projet de recherche ITER et du réacteur qui est en construction à Cadarache.

    Cette différence n'est pas la seule. Les Verts, par rapport au secteur agricole, sont essentiellement dans la conservation et la promotion de l'agriculture biologique. Là s'arrête leur programme pour les campagnes et le monde rural en règle générale. Pas un mot ou presque pour les agriculteurs qui resteront sur la touche. Autant dire que ça n'est pas bien exaltant. Si le MoDem s'accorde sur ces deux objectifs, il propose tout de même un programme autrement plus complet pour l'économie du monde rural, particulièrement le développement de l'agro-industrie et des activités issues du végétal.

    Mais de telles vues découlent logiquement des perspectives des deux mouvements : les Verts veulent limiter la croissance, voire décroître quand cela est possible. Le MoDem se propose de récupérer les surplus afin de les affecter à d'autres utilisations. Dans le domaine agricole, par exemple, François Bayrou observait que l'on ne peut pas produire 100 pour nourrir 100. Pour nourrir 100, compte-tenu des aléas (climatiques et économiques), on ne peut pas faire autrement que de produire 130.  Le MoDem propose donc de gérer les surplus sans devoir, comme le dit Bayrou,  les déverser dans les rivières :

    Depuis quelques années, à mon sens, cette question ne se pose plus car on a découvert qu'un certain nombre de productions agricoles pouvaient être utilisées, pour les surplus et pour les quantités que l'on voulait, de manière industrielle : agro-carburant, agro-industrie, demain biomasse comme vous l'avez très justement évoqué. On a devant nous, pour la première fois de l'histoire de l’humanité, la possibilité de gérer sans drame la question des surplus, notamment en matière céréalières, sans avoir à jeter, sans avoir à basculer des bennes dans les rivières. On a le moyen d'utiliser, pour le bénéfice de l’humanité, les surplus agricoles qui sont naturels, quand on veut garantir la sécurité alimentaire, d'une partie de l’humanité, en tout cas de notre partie de l’humanité.

    De manière générale, les différences entre MoDem et Verts se lisent à travers une divergence fondamentale dans la méthode. Au pragmatisme des premiers répond l'idéologie brute des seconds. Les Verts n'hésiteraient pas un seul instant à casser la machine économique pour changer de monde. Nous aussi, au MoDem, nous voulons changer de monde, mais nous ne pouvons adhérer à des méthodes aussi brutales. C'est donc dans un souci de transition que le MoDem a organisé ses propositions dans ce domaine :

    - Repenser nos modes de transports, de production et de logement. La mise aux normes durables des bâtiments et le développement des transports propres permettra d’importantes économies d’énergie.
    - Recourir massivement aux énergies renouvelables pour diversifier nos ressources énergétiques.
    - Mener un grand programme de recherche européen pour développer les énergies du futur.
    - Développer les activités économiques issues du végétal (agro-industries).
    - Orienter les financements des fonds sociaux européens vers la formation aux nouveaux métiers du développement durable.
    - Imposer une notation sociale et environnementale européenne aux grandes entreprises et renforcer leurs obligations en termes de responsabilité sociale et environnementale.
    - Instaurer une taxe carbone européenne qui pénalisera les énergies fossiles les plus polluantes.
    - Taxer les pollueurs pour qu’ils soient incités à modifier leur comportement.
    - Instaurer un moratoire sur les OGM tant qu’un organisme de recherche indépendant n’aura pas évalué tous leurs effets.
    - Créer un corps de garde-côtes européen pour lutter contre les pollutions maritimes.
    - Construire une solidarité énergétique européenne en coordonnant la gestion de nos stocks et en créant des infrastructures d’acheminement vers les pays menacés de pénurie.

    Tous ces points sont développés par les différents intervenants lors de la convention thématique du MoDem sur le développement durable. J'invite tous mes lecteurs à en prendre connaissance. J'aurais bien aimé mettre en lien une éventuelle convention des Verts sur le sujet, mais le fait est qu'il n'y en a aucune trace sur le site d'Europe-écologie...Y-en-a-t-il eu seulement une ?...

    Luc Mandret me demandait récemment d'écrire un billet où je devais expliquer pourquoi j'allais voter aux élections Européennes. Je lui ai ici répondu en lui précisant pour qui...C'est très long d'écrire des billets pour comparer les programmes dans le détail, et c'est très long aussi de les éplucher. Pourtant, ce travail, je l'ai fait. Et je trouve très injuste de déclarer que le MoDem n'a pas de programme, alors qu'au contraire, la perspective du MoDem est tout à fait particulière en France, contrairement aux réductions qu'en donnent les médias, et que de plus, énormément de choses très intéressantes ont été dites lors des Conventions. Pour savoir ce que compte faire le MoDem, c'e sont d'ailleurs ces dernières qu'il faut visualiser ou lire. S'il y a eu une très grosse erreur de stratégie du MoDem lors de ces élections, c'est de ne pas les mettre bien plus en avant, et de ne pas insister sur sa particularité. Bayrou a déclaré à la presse que le programme du MoDem serait envoyé à tout le monde. Cela a été fait, puis, après, psssscchhht...plus rien. On n'en a plus parlé ou presque ! Il fallait embrayer là-dessus, bon sang, et parler de ce que nous avons dit, analysé et proposé lors de nos conventions !

    Il me reste peu de temps, mais je vais essayer d'écrire quelques autres billets comparatifs sur le fond : c'est à dire, non en comparant les slogans, ou même les synthèses de programme (les tracts, en somme) mais vraiment les propositions et les analyses.