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Politique - Page 76

  • Il faut perdre la présidentielle pour gagner les régions...

    La Droite, certainement, doit se lamenter de ne parvenir à récupérer les régions depuis bientôt une décennie, maintenant. La raison en est assez simple : les élections régionales sont des élections intermédiaires, propices à la manifestation des mécontentements, quand bien même les enjeux seraient locaux. Elles ne sont donc jamais aisées pour un pouvoir en place, a fortiori quand elles appartiennent déjà à l'opposition.

    La Droite est au pouvoir depuis 2002, ou, tout du moins, truste les mandats nationaux. Il ne peut donc lui être aisé, en période de crise comme celle que nous vivons, de conquérir des mandats locaux.

    Le parti socialiste n'a pas manqué de présenter son bilan dans les 20 régions qu'il détient. A mes yeux, il est pourtant co-responsable, avec l'UMP, de la situation économique de la France. Nos industries ferment, nos entreprises déménagent, notre balance commerciale est en déficit chronique depuis 2004 (tiens, l'arrivée des Socialistes dans les Régions, à ce sujet...), il est où le bon bilan des régions ? Ce qui est vrai, en revanche, c'est que les collectivités locales, dominées par la gauche, ont augmenté considérablement leur nombre de fonctionnaires, et certainement pas dans un ratio d'un pour un avec l'État, comme le souligne Hashtable dans un récent billet.

    En fait, à aucun moment les Régions (y compris les deux détenues par la droite, d'ailleurs) n'ont fait de l'industrie et de l'économie une de leur priorité. Elles ont au mieux cherché à maintenir ce qui existait, sans d'ailleurs en avoir le pouvoir, la plupart du temps. Oh, bien sûr, il y a eu création d'une série en tout genre de guichets pour entreprises innovantes, mais, de ce que j'ai pu constater, ces aides ont servi surtout à alimenter des canards boiteux incapables de voler de leurs propres ailes. Très peu d'entreprises aidées ont été capables de se dégager de l'aide publique pour attirer des investissements privés. Or, le véritable enjeu, c'est celui-là : attirer les capitaux-risques, les business Angels. Le bilan des pôles de compétitivité est à cet égard édifiant : c'est très honnête d'avoir donné accès au grand public aux tableaux de bord de chaque pôle, mais du coup, on y constate la faiblesse des investisseurs privés.

    Dans le même temps, un État impécunieux et dépensier, aux mains de la Droite, dilapidait les rares recettes en cadeaux, exonérations, dépenses et promesses de toutes sortes ; Nicolas Sarkozy s'est fait une spécialité de la chose, je n'y reviendrai pas.

    Je continue d'espérer que de nouvelles forces fassent des propositions sérieuses et les mettent en action. J'ai jusqu'ici pensé que ce pouvait être le MoDem. Le MoDem ne devrait en aucun cas se compromettre ni avec la droite, ni avec la gauche qui mènent notre pays à la catastrophe, tour à tour depuis 20 ans. Nous devons bâtir une alternative sur la durée, c'est à dire avec un horizon bien plus lointain que 2012 et au risque de n'avoir, dans un premier temps que très peu d'élus.

    Le FDP en Allemagne, a passé dix années sans alliés, les Lib-Dems, en Angleterre, de longue date, sont indépendants. Ils tutoient désormais des scores entre 15 et 20%, et, en Angleterre, les Lib-Dems pourraient même passer devant le Labour dans les prochains mois. Ils nous ont tracé la voie : nous devons faire de même et proposer des solutions originales. Bien sûr, nous courons le risque de ne pas avoir beaucoup de représentants, mais je préfère manger une mauvaise soupe aux choux que de devoir ma gamelle au bon vouloir des uns et des autres.

    Et surtout, je ne me vois en aucun cas participer au crash généralisé du pays par des compromis et des alliances fumeuses auxquelles nous n'avons rien à gagner. En particulier, il s'agit de ne pas être dupe avec les Socialistes : nous ne les intéresserions que si nous dépassons 10%. Inutile de faire des plans sur la comète en les ménageant et en évoquant l'alternance au pouvoir UMP. Dans les Régions, les Socialistes ne font guère mieux que l'UMP à la tête de l'État. On peut participer à des actions ponctuelles ensemble, mais certainement pas gouverner de concert, voilà quel est mon avis sur la question.

    Cela suppose de revenir à un programme politique, économique, social et sociétal, véritablement centriste et original. Il faut en finir avec la gauchisation (parfaitement inutile) de nos idées. Dans les prochains jours, je vais proposer une réécriture, morceaux par morceaux, de l'actuel programme du MoDem. Il s'agira là de propositions d'amendements dont nous pourrons discuter après les Régionales, puisque ce programme est ouvert et pas définitif.

    Nous allons sans doute perdre ces élections régionales, mais perdons-les au moins avec honneur, et préparons l'avenir ! Assez des élus qui rêvent d'alliances avec la gauche pour retrouver leur siège, assez des Corinne Lepage qui clame à cors et à cris la nécessité d'une alliance avec une Europe-écologie, qui représente, à mes yeux, la plus vaste fumisterie de toute l'offre politique et qui de toutes façons, nous méprise ! Assez des opportunistes qui flairent le sens du vent !

    Penchons-nous, maintenant, sur les souffrances de la France et des Français, et offrons-leur une perspective concrète, réaliste mais originale et novatrice, car ce débat avec ce peuple, notre peuple, c'est à mon avis, le seul qui vaille vraiment.

  • A Lyon, les satellites rêvent de faire le tour de planète PS !

    Je ne suis pas un spécialiste de la politique lyonnaise, mais je crois avoir compris clairement les enjeux des bisbilles qui frappent le MoDem à l'heure actuelle : quelques élus, déjà ralliés à Collomb, voudraient parachever leur oeuvre et nous inféoder définitivement au PS. Ils sont peut-être contents de jouer les croupions pour les Socialistes, mais pas moi. Je pense que la région Rhône-Alpes mérite autre chose.

    Que reprochent-ils à Azouz Begag, au fait ? D'être un homme de droite ? Ah bon ? Le MoDem est un parti de gauche, alors, et la droite, c'est pas bien ? Nuls. Nullissimes. Allez jusqu'au bout de votre démarche, les gars, adhérez au PS, au moins, vous aurez le mérite d'être clairs. En tout cas, ce sera sans moi. Non, je reste fidèle à l'esprit de 2007 : l'indépendance ne se partage pas, voilà mon avis, primo, et secondo, le MoDem a vocation a rassembler aussi bien des personnalités de gauche que de droite, et, bien évidemment du centre.

    Je ne comprends à cet égard pas très bien le jeu trouble de Lafond. Il me semble qu'il s'était positionné sur une ligne d'indépendance. c'est la voie que le MoDem semble désormais suivre là-bas, alors quoi ?

  • La preuve que Sarkozy a flingué la droite...

    Si vous voulez une preuve évidente que Nicolas Sarkozy a largement flingué la droite, elle se trouve dans les enseignements que l'on peut tirer du sondage réalisé par le CSA à la demande de Marianne.

    C'est très simple, c'est arithmétique. Dominique de Villepin est un homme de droite. Sarkozy aussi, mais de droite bonapartiste. Bayrou est un centriste, et on peut estimer qu'un bon tiers de son électorat est de centre-droit.

    Donc, Sarkozy obtient 32% dans l'hypothèse 1, Villepin 10% et 1/3 de l'électorat de Bayrou donne 4% soit un total de 46%. Avec les 9% de Marine Le pen, on obtient 55%.

    Si on compare droite et gauche sans leurs extrêmes, la droite est potentiellement à 46% et la gauche à 38% (Duflot + Aubry + Buffet). Au fait, tous les leaders socialistes font bien moins que Royal en 2007 : 19% pour Aubry, 22% pour DSK...

    Je comprends de ce sondage que Sarkozy qui ne peut guère plus espérer de 40% aux prochaines régionales est parvenu à faire fuir une partie de l'électorat de droite ; si les sondages sont à peu près fiables, ils ont mis les voiles vers Europe-écologie (les pauvres, s'ils savaient !!! plus gauchistes que les verts, tu meurs !) et dans de bien moindres proportions, désormais, vers le MoDem. La personnalisation de l'élection présidentielle fait que Sarkozy parvient à recapitaliser pas mal de ces voix perdues sur son nom, mais dans d'autres élections, il est mal barré. Il faut rappeler que l'UMP avait déjà perdu des sièges, après son élection, à l'Assemblée Nationale. La prochaine fois, la perte pourrait être bien plus sèche...

    En tout cas, Dominique de Villepin réussit un sacré retour dans l'opinion ; un avenir politique est à nouveau possible pour lui, d'autant qu'il conserve des sympathies à droite prêtes à se manifester à la première occasion.

  • MoDem au creux de la vague

    Les sondages se suivent et ne se ressemblent pas. En fait, on descend toujours plus bas. Nous voilà maintenant estimés à 4% par la Soffres. Il faut dire que j'étais assez étonné de nous voir à 9% dans le dernier sondage CSA, en hausse de 1% alors qu'en maints endroits des sondages locaux nous donnent aux alentours de 3% ...

    Si déjà, on pouvait savoir ce que le MoDem propose dans chaque région de France (dans certaines, nous en sommes encore à régler les querelles intestines), on pourrait commencer à travailler sur du solide. Ensuite, encore faudrait-il avoir des idées nouvelles, originales et convaincantes, ainsi qu'une ligne directrice. Nous sommes pour l'instant assez loin du compte.

    Moi-même je vais voter MoDem, mais pour être franc, je vais le faire sans envie. Le programme national du MoDem ne correspond pas à mes idées, et pour ce qui concerne le programme régional en île de France, il y a des aspects intéressants, mais rien qui détone franchement par rapport aux autres programmes politiques. Très prochainement, je vais d'ailleurs tenter de me livrer à un véritable comparatif des idées des forces en présence.

    Bref, l'atmosphère est rose, à l'heure actuelle, avec des teintes de vert, mais vraiment pas orange. Et la défaite annoncée de l'UMP ne saurait en aucun cas être une consolation, car notre but ne doit pas être de faire perdre l'UMP mais de porter en avant nos idées.

    Je ne puis que comparer avec amertume, comme Bob, les scores que faisait l'UDF en 2004 et ceux que l'on nous prédit désormais. L'alignement sur la gauche ne nous réussit vraiment pas. Nous devions être indépendants, et nous avons passé l'automne à parler d'alliances avec la gauche. Comment être crédibles aujourd'hui ? Que dire à un électeur de centre-droit qui voudrait voter pour nous mais ne souhaite pas voir la gauche reconduite là où il se trouve ? Et à un électeur de gauche ? Pourquoi voterait-il pour nous alors que c'est bien plus simple de voter directement pour le PS, d'autant que ce dernier s'est sensiblement recentré, tout comme Europe-écologie au demeurant...

  • Islamisme, le NPA tombe le masque et se dévoile !

    C'est désormais clair : on sait à quoi s'en tenir avec le parti d'Olivier Besancenot. Les trottskistes se fichent comme de l'an 40 de la laïcité. La religion n'est plus un opium du peuple sauf quand elle est chrétienne, et dans notre bonne vieille France qui fleure bon le terroir ancien, de préférence catholique. J'oublais peut-être le peuple déicide, au fait, les Juifs, pas vraiment en odeur de sainteté chez les alter. Le NPA présente donc une candidate voilée (qu'ils ne viennent pas manifester le 08 mars, désormais, personnellement, je les attendrai le pied ferme !).

    A vrai dire, pour être franc, je ne suis pas fondamentalement gêné de trouver une femme voilée sur une liste politique, dès lors qu'il ne s'agit pas d'un voile intégral (ce qui est le cas, il est vrai, pour le NPA). Mais proclamer ensuite que c'est là le signe de l'intégration et du féminisme haut et fort comme le fait le NPA, c'est tout de même gonflé, d'autant plus quand on connaît les positions traditionnelles que le NPA assure défendre quant au féminisme. Quand j'écoute les arguments du NPA pour justifier un tel choix, je vois en réalité que leur conception de la société n'est pas moins communautariste que celle de Nicolas Sarkozy. Elle s'exprime simplement autrement.

    A propos du voile, il faut, je pense, distinguer le voile simple, qui correspond à une pratique conservatrice et  traditionnaliste de l'Islam mais globalement légitimiste et le voile intégral qui en est, lui, un pendant radical et extrémiste. Les Français font souvent des confusions sur la question du voile, faute de bien établir ces distinctions.

    Il va de soi que j'approuve radicalement Éric Besson quand il refuse la naturalisation à un homme qui demande à sa femme de porter le voile intégral.

  • Enfin un qui ose revendiquer le capitalisme !

    J'ai lu l'entretien qu'Alain Dolium a accordé aux lecteurs du quotidien gratuit 20 Minutes, via un chat. Enfin un homme politique qui ose revendiquer clairement le capitalisme, alors que c'était très tendance, depuis 2 ans, y compris au MoDem, de cracher dans la soupe avec des énergie,  glaviots sur glaviots, verts si possible. A un interlocuteur qui lui demande où se situe le MoDem sur l'Échiquier politique, Alain Dolium a répondu ceci :

    Selon moi, le MoDem, c'est la synthèse la plus intéressante entre un Etat qui sait gommer les inégalités de départ et traiter les injustices sociales tout en proposant à chacun un cadre de vie permettant d'aller au bout de son potentiel. Au MoDem, le capitalisme social n'est pas un concept creux mais une véritable ambition pour le pays.

    Je suis d'accord, mais tout dépend de la position du curseur entre l'injustice sociale et la libération des initiatives individuelles. Il reste dans l'énoncé de la phrase un aspect qui me chagrine : je ne suis pas grammairien, mais il me semble bien que du point de vue de l'analyse logique, en grammaire, le mot "État" est sujet (du moins logique) à la fois de la proposition "qui sait gommer et traiter les injustices sociales" et du gérondif "en proposant un cadre de vie permettant d'aller au bout de son potentiel". Alors, certes, on comprend que c'est le cadre de vie qui permettra aux potentiels de s'épanouir, mais il n'en reste pas moins que cela fait beaucoup d'interventions de l'État, cette histoire là. Et pour les injustices sociales, je veux savoir ce que l'on entend exactement par ces mots usés jusqu'à la corde pour avoir servi à désigner tout et n'importe quoi depuis presque 30 ans.

    Sur les questions économiques, selon moi, nous avons besoin de créer une ligne d'horizon  qui serait la durabilité avec des entreprises qui assument leurs fonctions sociales et sociétales tout en créant de la richesse pour le plus grand nombre. La régulation des marchés financiers s'impose de manière à ce que le capitalisme ne soit pas uniquement financier. Enfin, cet espace politique permet de proposer sans dogme un capitalisme qui soit plus entrepreuneurial et moins patrimonial, donc plus ouvert aux talents de tous, y compris ceux issus des quartiers sensibles.

    J'aime bien ce second point. Pas de rejet radical comme j'ai pu l'entendre du capitalisme financier, mais le souhait d'un rééquilibrage entre capitalisme financier et capitalisme entrepreneurial. Souhaiter que le capitalisme ne soit pas uniquement financier revient à admettre le fait qu'il le soit un minimum.

    J'ai remarqué qu'ils sont rares, les partis à présenter des chefs d'entreprise en tête de liste dans des élections comme celles qui se dessinent. Cela fait du bien à la politique de voir émerger une génération qui se confronte quotidiennement à la réalité économique. Alain Dolium ne rejette pas le capitalisme financier parce que, par son métier, il sait bien que la levée de fonds est une étape tout à fait nécessaire à la croissance d'une entreprise. Et cette levée de fonds ne peut se faire seulement auprès d'individus isolés.

    A cet égard, je ne vais pas faire plaisir à Bayrou, je pense que c'est une erreur, et une faute politique, d'avoir enlevé la tête de liste à Marc Dufour en Languedoc-Roussillon. Sans doute, à ce qu'il apparaît, il semblait bas dans les sondages, plus que la nouvelle tête de liste, mais il a une expérience personnelle (ancien PDG d'Air Littoral, qui lui doit une croissance de 40 à 2000 salariés !!!) qui en faisait un candidat atypique et fort utile en cette période de récession.

    Expert en implantation d'entreprises, il était une figure idéale pour les temps difficiles que nous vivons. 3% au départ, ce n'est pas forcément 3% à l'arrivée : le MoDem pouvait faire valoir ses compétences particulières et son savoir-faire. Bref, une c....erie de plus qui m'agace...

  • étonnant Alain Dolium

    Je suis avec curiosité et intérêt le parcours d'Alain Dolium. J'ai lu ce qu'en dit le Blog du Démocrate, et je partage jusqu'à un certain point son analyse. Il présente à mes yeux des avantages, mais aussi des points qui fâchent. Les avantages, c'est que je le vois pragmatique (ça nous change des idéologues de la démocratie), c'est un chef d'entreprise, et c'est un bon communicant. J'observe qu'il sait être présent sur la Toile sans s'imposer, et qu'il répond si on l'interpelle. J'ai un un peu de mal à récapituler ses prises de position étant donné qu'elles ne figurent pas toutes sur le site de campagne du MoDem en île de France. J'apprécie son réalisme sur l'emploi : Valérie Pécresse parle de créer un million d'emplois en île de France. C'est ridicule, c'est évident que c'est impossible en l'état. Alain Dolium qui a chiffré et calculé son programme parle de 150 à 160 000. Cela me paraît bien plus réaliste. Son idée des deux emplois sans charge à l'échelle régionale (assurance recrutement) n'est pas mauvaise : reste à savoir ce que cela donnerait dans la pratique s'il pouvait être élu. Si l'île de France pouvait mettre en oeuvre cette idée, ce serait un excellent laboratoire en prévision du programme des présidentielles.

    Il y a néanmoins comme je l'ai dit des points qui fâchent : l'un d'entre eux, c'est la caractère socialo-compatible de Dolium, avec une touche même jospino-compatible. Comme s'il paraissait acquis que le MoDem allait s'allier aux Socialistes au second tour. Autant voter directement pour les Socialistes, alors ? Je n'entends pas la moindre critique d'Alain Dolium sur la gestion de la région par Huchon, et pourtant, il me semble qu'il y a des choses à dire.

    J'ai lu la réaction d'Alain Dolium sur la mixité sociale, les quotas et les concours aux grandes écoles. J'ai retenu ces remarques :

    Le concours d’entrée aux grandes écoles est aujourd’hui le dernier ilot de méritocratie perdu dans un océan de connivences et de non-dits.

    Nous sommes confrontés aux résultats d’une massification de l’éducation et nous avons laissé croire au mirage d’un élitisme accessible à tous. La massification des filières générales n’a que déplacé le problème en créant de nouvelles poches de reproductions sociales.

    Jusque là, ça va ; c'est après que cela se gâte. Je me méfie toujours, quand on présente le système éducatif actuel comme un espace exclusif de reproduction sociale. Cela fleure le bourdieusisme bon teint. Alain Dolium évoque les classes studieuses, les plafonds de verre divers pour les classes populaires. Le pire serait justement qu'elles disparaissent, ces classes studieuses. Oui, il y a une sélection par les langues rares ou anciennes, et tant mieux : encore heureux que dans le délire égalitariste qui a frappé tous les gouvernements depuis la réforme Haby de 1976 il soit resté le fil ténu, devenu en effet un fil d'Ariane dans un labyrinthe, pour constituer l'ultime d'espoir pour ceux qui chercheraient à échapper au marasme. Il ne s'agit pas de supprimer les codes, mais de permettre qu'ils soient accessibles partout dans tous les collèges de France. A chacun, ensuite, de saisir l'opportunité ou non, selon l'avenir qu'il envisage. L'excellence partout, comme le disait Bayrou pendant la campagne présidentielle, ou encore ces villages où on pouvait étudier le grec et le latin comme le regrette Jean Lassalle dans sa Parole donnée. Le discours d'Alain Dolium ne m'apparaît donc pas in fine convaincant sur le sujet. C'est l'inconvénient d'être un mélange de bayrouisme (Biennnnn !) et de socialo-jospinisme) (Pas biennnn....!).

    Sur les transports, j'attends plus de précisions sur son projet : il a raison d'observer que les bus sont en effet bien moins chers que les réseaux ferrés. Le problème, c'est que les routes sont aussi saturées, et que je ne vois pas dans don programme ce qu'il prévoit pour contourner cet écueil. J'apprécie néanmoins le caractère réaliste de sa proposition, car elle a le mérite de pouvoir être mise en place dans des délais très rapides, contrairement aux projets pharaoniques des Socialistes et de l'UMP.

    Pour conclure, il est acquis pour moi que je voterai pour lui au premier tour. En revanche, je ne sais pas encore ce que je vais faire au second tour si jamais il s'allie avec les Socialistes. Tout dépendra de la composition de la liste UMP que je n'exclue alors pas de soutenir le cas échéant.

  • Je suis perplexe sur le cas Frêche

    J'ai vu que Frêche faisait à nouveau la une des médias en raison d'une nouvelle sortie assez douteuse. A vrai dire, je suis assez perplexe : effectivement, dire que quelque chose n'est pas catholique, ou même quelqu'un, c'est une expression assez commune en France. A titre personnel, je l'emploie facilement. Cela dit, Frêche qui est censé ne pas être un idiot pouvait se douter que c'était mal venu de l'utiliser parlant de Fabius. C'est un mauvais procès que d'affirmer qu'il drague ainsi les voix du FN alors que sa sortie date de décembre en comité restreint, et n'apparaît donc que plus d'un mois plus tard. En revanche, j'ai pris connaissance d'une vidéo dont j'ignorais l'existence où il se réjouit de l'élection d'un président juif (il parle de Sarkozy) au suffrage universel direct. Si l'on y comprend bien qu'il n'y a aucune forme d'anti-sémitisme, on y discerne, en revanche, une conception racialiste et communautariste de la société, qui elle, ne me plaît pas du tout. En outre, dire que Sarkozy est juif c'est complètement débile alors qu'il a été élevé dans la foi catholique et que son père n'est pas juif.

    Bref, je n'ai jamais été partisan d'une alliance avec lui en raison de son autoritarisme et sa pratique politique, assez féodale. En même temps, balancer cette information juste au moment où les Régionales commencent, c'est clair que cela vise à lui nuire. Le point de vue du Crapaud, qui est du terroir est assez intéressant. Il est vache de laisser entendre que le bonhomme ne se lave pas et pue de la gueule, au passage. Point de vue à confronter avec celui du Faucon choqué par le double langage des Socialistes. J'aime bien la conclusion de Roger-Petit qui compare le bonhomme à un vieux satrape autoritaire et un tantinet mégalo. C'est un peu l'idée que je me fais du personnage, tout en lui reconnaissance de grandes réalisations. Comme les satrapes et tyrans d'Orient de l'Antiquité... Oui, le vieux Satrape de Septimanie, cela lui convient bien comme sobriquet...

     

     

  • Trois questions au Président Sarkozy

    TF1 reçoit ce soir le Président Sarkozy pour une séance de questions réponses. Dix citoyens (pris au hasard ?) poseront des questions au Président et il devra leur répondre. Le genre d'exercice auquel il m'aurait plû de participer. Mais...je ne suis pas invité :-)

    Il n'en reste pas moins que je vais lui poser trois questions qui me chagrinent, au Président :

    1. Monsieur le Président, vous avez repris à votre compte, en cours de campagne présidentielle le thème de la dette publique popularisé par François Bayrou : je suis très inquiet, Monsieur le Président ; je vois nos comptes publics se dégrader tous les jours et la charge de la dette s'accroître. Or, je sais tout de même un peu compter, en dépit de mon passage par l'école républicaine, et, comme je sais que le budget de l'État n'est pas extensible à l'infini, le poids des remboursements prend de plus en plus de place dans sa répartition. Monsieur le Président, comment comptez-vous redresser les comptes publics ? Ne pensez-vous pas qu'il faudrait remettre tout à plat, fiscalité, gratuités, ristournes diverses, mais aussi protection sociale afin de déterminer ce que nous devons payer, ce à quoi nous renonçons et quelles priorités nous nous donnons ?

    2. Monsieur le Président, vous avez souvent évoqué, au cours de votre campagne la sécurité des citoyens. La marque Kärcher vous doit un surcroît de notoriété. Pourtant, Monsieur le Président, la délinquance n'est pas jugulée, en dépit de nouvelles lois promulguées, et vous supprimez de nombreux postes dans la gendarmerie et la police. Par ailleurs, Monsieur le Président, je ne comprends pas que la police prenne du temps pour verbaliser et rudoyer un piéton qui a traversé quand le petit bonhomme était rouge, alors qu'au pied même de son appartement, des individus agressifs fument, boivent de l'alcool sans réactions des forces de l'ordre. Certaines lignes de banlieue sont des coup-gorge, Monsieur le Président, et je ne parle même pas des cités où se produisent régulièrement des mini-émeutes communautaires : que comptez-vous faire pour remédier à cet état de fait ?

    3. Ma troisième question, Monsieur le Président, concerne l'industrie. Je vous sais sincère sur le sujet, et très en colère quand des usines sont fermées et que de grandes entreprises choisissent de délocaliser leur production en dépit des promesses et des aides. Néanmoins, ce sont des pans entiers de notre industrie qui déménagent ainsi et des êtres humains qui restent gros Jean comme devant quand leur outil de travail n'est plus qu'une friche. Je ne vous cache pas, Monsieur le Président, que j'appartiens à un mouvement politique, le MoDem, qui a fait de la réindustrialisation de la France le coeur de son programme économique. Que comptez-vous faire, Monsieur le Président, pour remédier sur du long terme à ce désastreux état des choses ?

  • Régionales, les douze travaux du MoDem

    Tiens, il a de la gueule, le site du MoDem pour les régionales. Ça me change des sites de campagne à la c.. que je vois généralement çà et là. Ce n'est pas non plus idiot d'avoir dégagé des problématiques communes à toutes les régions. Le tout tient en douze propositions. C'est le sixième point qui m'intéresse surtout : il s'agit de relocaliser des industries et des services dans les régions. Ben...bon courage : le MoDem a le mérite de mettre en avant cette nécessité à mes yeux essentielle, mais concrètement, j'aimerais bien savoir comment il escompte procéder. Petite remarque en passant : la réindustrialisation de la France, à la base, c'est vraiment la marque de fabrique de Peyrelevade, et plus généralement, une spécificité du MoDem par rapport à l'UDF. L'UDF parlait de promouvoir les PME mais était assez peu disert sur l'industrie. Relocaliser les services ? Oui, bonne idée, mais ce n'est pas le sens de l'actuelle mondialisation : Internet permet bien au contraire de les délocaliser pour la plupart aux quatre coins du monde. C'est bien pour cela que lorsque vous appelez les renseignements téléphoniques, par exemple, et que vous voulez blablater sur la localité du service ou de la personne dont vous voulez avoir le numéro, votre interlocuteur n'y connaît piquenidouille... Tu m'étonnes : ce n'est pas tous les jours qu'ils se rendent en France, les Sénégalais, Marocains ou Tunisiens...

    Nous ne pouvons plus demeurer spectateurs du plus vaste mouvement de délocalisations de production jamais constaté. Il faut prendre le taureau par les cornes et présenter dans chaque région un plan de recherche d’activités nouvelles dans les secteurs industriels aujourd’hui abandonnés et dans le domaine agricole en péril. L’entreprise sera l’acteur principal, la région coordonnera les appuis, c’est une œuvre de reconquête. Cela passe par un soutien et une assistance prioritaire effectifs aux artisans, TPE et PME, notamment en leur réservant une place dans les marchés publics (small business act).

    Pour avoir discuté avec le directeur de campagne d'Alain Dolium, j'ai cru comprendre que ce dernier a quelques idées pour associer l'emploi et les services et l'industrie. On verra ce qu'il s'y dit précisément le janvier, puisque c'est la date d'ouverture du site île de France. Je jugerai sur pièces.

    Le deuxième point qui m'intéressait, c'est la fiscalité :

    Il n’y a pas de véritable collectivité locale sans autonomie fiscale. Il n’y a pas de justice sans péréquation. Les choix du gouvernement actuel ont rendu les régions totalement dépendantes de l’État, et donc à terme impuissantes. Nous nous battons pour une refonte de la fiscalité qui rendra leur autonomie aux régions.

    C'est bien gentil, ça les aminches, mais voyez le coup de la taxe professionnelle du Sarko : c'est pas vous qui prenez des décisions...Donc, là encore, je serais curieux de connaître le mode d'emploi, même si la proposition m'agrée totalement.

    Ce sont à mon avis ces deux propositions qui font la valeur ajoutée du MoDem sur ces élections. On peut y ajouter l'ancien cheval de bataille de l'UDF, c'est à dire la défense d'un véritable régionalisme, avec notamment les garanties données aux langues et cultures régionales.

    J'ai vu également que le souci de préserver l'agriculture régionale était réaffirmé, mais je trouve les solutions mises en avant assez pauvres dans l'immédiat.

    Il y a tout de même deux absents de taille dans ce programme général : les transports et l'emploi (qui découle de la réindustrialisation, mais il faudrait le dire explicitement).

    On y verra sans doute plus clair avec les déclinaisons régionales de ces propositions. Attendons de lire la suite (le site IDF MoDem est en ligne, mais le programme spécifique à l'IDF pas encore) . Mention Assez bien pour l'instant.

    Pour terminer dans la bonne humeur, il y a un militant UMP malin qui a créé un blogue chez le Nouvel Obs : le blogue s'appelle Régionales IDF 2010 et se veut «sans conformisme partisan» mais comme son auteur a chaussé une paire de gros sabots, l'avertissement ne fait pas long feu. A consulter tout de même, on y lit des choses intéressantes.