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  • Interdit d'interdire, vraiment ?

    J'ai cru halluciner à la lecture du communiqué publié sur le blogue de Laure Leforestier. Enfin, ce n'est pas tant le communiqué lui-même, dont je ne partage pas le souci, mais que je juge raisonnable, que le titre du billet du blogue. Comme le disent les Verts dans leur communiqué, nous notons le glissement sémantique de « soutien aux inculpés » à « soutien aux émeutiers ». On a bien compris le souci : en l'absence de jugement, nul ne peut être considéré comme coupable. C'est vrai de toute inculpation. Mais il y a le choix des mots et des appels auxquels on répond : il faut juger sur pièces du ton du communiqué du collectif qui a appelé les Verts à la rescousse : «pendant deux nuits, la police est tenue en échec. [...] du 25 au 27 novembre 2007, c'est une ville qui s'est soulevée, un moment de l'histoire.». Tout cela avec une belle écriture rouge sur fond noir qui rappellent diablement la coloration des groupuscules de l'ultra-gauche...

    Quant à décrire comme d'extrême-droite les policiers et le syndicat de gardiens de la paix qui se révoltent contre un concert donné par des groupes de rap qui appellent à la violence contre les forces de l'ordre dans leurs chansons, c'est du plus haut comique : il s'agit de FO, le syndicat Force Ouvrière, un authentique syndicat de gauche, même s'il a toujours revendiqué (et appliqué !) son indépendance par rapport aux partis politiques.

    Bref, initialement, il s'agissait pour Europe-écologie de s'élever contre l'interdiction d'un concert destiné à porter «la bonne parole», et, accessoirement, apporter des fonds aux fameux inculpés. Soit, admettons, il n'y a rien d'illégal à soutenir des gens qui sont inculpés.  Mais la défense de la liberté d'expression, invoquée dans le communiqué des Verts Haut-Normands,  s'est muée subitement, dans le titre du blogue, en soutien inconditionnel aux inculpés, parce qu'il est interdit d'interdire, slogan qui rappelle une autre époque d'émeutes. Il y a là une charge sémantique qui est loin d'être neutre, et traduit au moins l'arrière-pensée de la maîtresse des lieux.

    On peut jouer au chat et à la souris avec la sémantique, les mots ont un sens, connoté ou dénoté, et finissent toujours par parler. L'opinion publique ne s'y trompera pas : les Verts pourront toujours clamer leur bonne foi, elle retiendra qu'ils auront soutenu les émeutiers et, in fine, les voyous. Parce qu'il est interdit d'interdire...