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Economie - Page 60

  • La politique économique de Nicolas Sarkozy

    Un Rouennais (il se présente d'ailleurs sous ce pseudonyme) répond dans le commentaire n°32 du billet Libre voix de Pierre Albertini en l'invitant à rejoindre le MoDem.

    http://www.capidees.net/blog/index.php/2007/05/27/228-libre-voix 

    Face à l'assertion de Pierre Albertini sur son positionnement politique (centre-droit) voici la réponse du contributeur :

    --- 

     

    Citation : « Clairement au centre-droit, je souhaitais personnellement qu'un contrat de législature nous permette de participer au redressement de la France ».

    Je partage entièrement votre avis Monsieur Albertini. Le problème, c'est que je ne vois rien dans la politique économique de Sarkozy qui permettra de redresser la France. Alors pourquoi vouloir s'allier à un homme qui va clairement au casse-pipe ? Je me permets de coller ici un extrait de la brillante intervention de l'économiste Elie Cohen dans "C dans l'air" sur France 5 le lundi 28 mai 2007 :

    Elie Cohen : « Moi je pense que si l'enjeu véritable c'est l'emploi, c'est-à-dire si l'enjeu c'est d'atteindre cette situation de plein emploi au bout de 5 ans, alors je ne suis absolument pas persuadé que les décisions que l'on est en train de discuter soient les décisions nécessaires et suffisantes pour atteindre cet objectif. Moi j'attends toujours que l'on m'explique en quoi la réduction des impôts sur les successions, en quoi la détaxation des heures supplémentaires, en gros en quoi des mesures de redistribution supplémentaires de pouvoir d'achat règlent pour peu que ce soit les problèmes structurels de compétitivité du pays. Quand vous regardez ce qui est en train de se passer en Allemagne, aujourd'hui même l'Allemagne a décidé de baisser son impôt sur les sociétés pour améliorer l'attractivité de son territoire et la compétitivité des entreprises allemandes. Il y a un an, elle a décidé de créer cette fameuse TVA sociale, encore une fois pour abaisser les coûts de production des entreprises et transférer la charge vers les consommateurs. Ce sont des mesures qui visent à stimuler l'offre, c'est-à-dire à rendre l'économie plus compétitive, l'industrie plus compétitive. TOUTES LES MESURES QUE NOUS ANNONCE SARKOZY NE VONT PAS DANS CE SENS. »

    Un autre économiste de répliquer ensuite : « On a eu une campagne où l'on a parlé extrêmement peu du problème de la compétitivité des entreprises françaises qui est LE problème central ».

    Réponse d'un français moyen, c'est-à-dire du présentateur Yves Calvi dans la même émission : « Quoi, il n'est pas assez de droite ? Il n'est pas assez libéral ? »

    Balance Commerciale en 2006 :
    - Allemagne : + 162 milliards d'euros (bénéfice)
    - France : - 30 milliards d'euros (déficit)
    Cherchez l'erreur ...

    Mais pourquoi tant d'économistes, de droite comme de gauche, sont dubitatifs devant les promesses électorales de Sarkozy ? Et je peux vous en citer d'autres : Philippe Chalmin (économiste classé à droite, intervenant sur iTélé) se déclarant très inquiet sur le fait que Sarkozy ne veuille pas réduire les déficits publics. Autrement dit, ce sont les jeunes qui paieront les dettes de Sarkozy, merci l'artiste ! Rendez-vous donc dans 5 ans, quand Sarkozy aura mis la France en faillite...

  • Franchises médicales

    Des franchises médicales devraient voir le jour dans quatre secteurs, à partir du 1er janvier 2008

    - médicaments

    - hospitalisation

    - examens

    - visites médicales

    Elles devraient se monter à 10 euros par foyer et par an.

    Actuellement, il existe une franchise de 1 euro par consultation médicale, et une franchise de 18 euros par acte médical lourd.

    Les déficits de la sécurité sociale sont de plus en plus importants, et il faut en effet les financer, mais, quatre franchises de 10 euros, cela fait potentiellement 40 euros.

    Attention, il ne faut pas dissuader non plus les citoyens d'aller se soigner.

    Par ailleurs, ne pas rembourser les 10 premiers euros est très maladroit : il faut plutôt envisager une franchise bien plus petite, mais par acte, et distinguer également des catégories de médicaments franchisés.

    Enfin, dans cette histoire, quid des enfants.

    Ici, sur ce blog, il n'y aura pas de démagogie : les déficits de la "Sécu" sont trop importants pour que l'on joue avec, et des franchises sont de toutes façons nécessaires.

    Nous attendons d'en savoir plus. 

  • Dette, toujours plus...

    L'INSEE a publié récemment  les chiffres de la dette publique : 1142 milliards d'euros au 31 décembre 2006 une année auparavant,  elle était de 1137 milliards) . La dette de l'Etat s'est réduite  passant de 886 à 883 milliards (soit une évolution de 66,2 % à 63,7 % du PIB)  mais dans le même temps les dépenses de l'Etat ont continué d'augmenter (3.6%) : certes, cette hausse a été absorbée par celle plus importante des recettes fiscales (+5.1%) ,  mais, quand bien même la dette aurait diminué légèrement, c'est la cause qu'il faut faire cesser, et pas l'effet.

    Or, pour l'instant, l'état dépense et dépense, et ce ne sont pas les récentes promesses de Nicolas Sarkozy qui risquent d'arranger les choses.

    De plus  c'est la cession d'actifs (et lesquels ! si on compte  là-dedans les autoroutes, quelle erreur pour le gouvernement précédent !) et un jeu sur les réserves de la trésorerie ( que l'on a fait diminuer afin de réduire artificiellement le déficit: si elles tombent à 0 ou presque, finies les manipulations...) qui ont surtout fait baisser le montant de la dette. De plus, l'état au lieu de réduire ses frais de fonctionnement a réduit ses investissements.

    Bref le bilan financier de l'année écoulée n'est vraiment pas fameux.

    Le prochain s'annonce déjà sous de mauvais auspices, les cadeaux fiscaux décidés ayant un certain coût...

    Nicolas Sarkozy table sur le fait que les cadeaux fiscaux vont avoir un impact sur l'investissement, or, ne risquent-ils pas de se reporter plutôt sur la demande de biens de consommation, domaine dans lequel la France est traditionnellement faible ? Et dans ces conditions, outre le manque de recettes fiscales, ne risquons-nous pas d'accroître le déficit (un de plus) de notre balance commerciale ?
    Enfin, est-ce que les recettes éventuelles issues de la TVA dégagées par ces cadeaux fiscaux, via la consommation, compenseront les pertes fiscales de l'imposition indirecte ? J'en doute.

    Ces cadeaux fiscaux m'évoquent un souvenir assez désagréable : la relance par la demande de Mauroy en 1981. C'est simplement la manière de la droite dite "libérale" de pratiquer une politique keynésienne.

    Autant dire que nous ne sommes pas sortis de l'ornière à ce rythme... 

    Nous ne sommes ici pas les seuls à nous en inquiéter, puisque Versac a publié une note de même teneur sur son blog ( Politique à l'envers ?) 

  • Les entreprises des «copains»...

    Après mûre réflexion, je m'aperçois que les entreprises d'état servent en fait souvent à nommer les "copains" (que ce soit de la droite ou de la gauche, c'est une mauvaise pratique française). Alors finalement, après avoir longtemps défendu l'idée qu'une entreprise publique n'était pas nécessairement moins efficace qu'une entreprise privée, je me demande finalement, si au nom d'une nécessaire séparation des pouvoirs, il n'est pas préférable que l'Etat revende ses entreprises marchandes et délègue certaines missions d'intérêt général à la concurrence.

    Toutefois, dès lors qu'une entreprise se voit confier une mission de service public, ou d'intérêt général, il devrait exister systématiquement une instance de contrôle indépendante pour s'assurer de l'exécution correcte et à un tarif juste de la mission.
    Ensuite, un secteur stratégique comme l'énergie, par les temps qui courent, devrait être au moins partiellement contrôlé par l'état.

    Il est vrai qu'Air France a été sauvée grâce à la privatisation, il n'en resterait plus rien sinon aujourd'hui, et que Bull, à la fin des années 80 l'aurait peut-être été aussi si on l'avait privatisée.
    Pour Air France, il faut toutefois ajouter que cela tient à la compétence exceptionnelle de Christian Blanc.

     

  • Culture, cluster et sociale-économie

    La lecture du livre de Christian Blanc, la Croissance et le Chaos a été une véritable révélation pour moi, surtout à considérer que je me sens très proche, dans la réflexion, des thèses de Joseph Aloïs Schumpeter, or j'ai cru reconnaître dans le travail d'observation et de réflexion de Christian Blanc une application pratique, pragmatique et modernisée des thèses de cet économiste, notamment sur le rôle de l'entrepreneur, sur la Destruction Créatrice, et sur le rôle de l'innovation.

    Un des points centraux du livre de Christian Blanc, c'est que les clusters dont il parle (association région-université-entreprise) ne peuvent se mettre en place que dans le cadre d'une décentralisation très forte. On ar parlé au PS et à l'UDf de VIème République, mais, sur ce point, je crois qu'il n'y a pas urgence : l'urgence, c'est la décentralisation. François Bayrou l'a compris bien mieux que d'autres, notamment en souhaitant supprimer un échelon (le département) et en redonnant du pouvoir aux régions.


    Je suis un adhérent de l'UDF, je ne m'en cache pas, et, à cet égard, j'ai pris un coup au moral quand j'ai appris que Christian Blanc se rangeait derrière Nicolas Sarkozy. Cette décision est demeurée un grand mystère pour moi, alors que tout à l'UDF lui souriait pour qu'il puisse mettre en place son projet économique : j'ai lu d'autres analyses très proches de la sienne chez plusieurs cadres de l'UDF.
    La tradition bonapartiste dans laquelle Nicolas Sarkozy semble s'inscrire, désormais, me semble fort mal se marier avec quelque vélléité de décentralisation que ce soit.

    Je me serais consolé si le gouvernement avait envoyé des signes forts de ces urgences, mais ce n'est nullement le cas : ni Christian Blanc ni Alain Lambert ne sont au gouvernement, et rien ne laisse présager une réforme radicale de la décentralisation et du rôle de l'état.

    Tout au plus l'on commence à parler d'autonomie pour les universités. Parions qu'elles ne seront toujours pas autonomes dans 5 ans, tout du moins, pas financièrement.

    Dans l'entre deux tours, Ségolène Royal m'avait intéressé parce que je l'avais vu évoluer singulièrement : face à François Bayrou, elle a reconnu qu'elle ne faisait pas des 35 heures un point de non-retour, et face à Nicolas Sarkozy, c'est elle qui a explicité le rôle qu'elle comptait donner à l'entente Région-entreprise-Université : que du bon, de mon point de vue.

    Le seul point sur lequel je tendrais à avoir confiance dans le nouveau gouvernement, c'est pour les retraites, pour lesquelles des réformes douleureuses mais nécessaires sont inévitables, et pour la financement de la santé. Mais voilà : le gouvernement commence d'emblée par un maladresse monumentale en parlant de ne pas rembourser les 75 à 100 premiers euros de frais médicaux, alors qu'il faut plutôt jouer sur le ticket modérateur.

    J'ai l'impression au final que l'on va perdre encore 5 années sur les véritables urgences. François Bayrou me semblait les avoir comprises, ces urgences, lui, et j'aimais beaucoup l'idée qu'il véhiculait d'une société dont la clef de voûte était la culture, et en même temps, qui faisait de l'entreprise et de son développement la pierre angulaire de son programme économique : un beau projet humaniste, dans lequel je me retrouvais dtout à fait.

    Alors voilà, aujourd'hui, je suis dépité, la tête emplie de regrets, et je regarde avec amertume les temps qui se préparent.

    L'UDF quant à elle dérive, une partie de son équipage ayant fui la tempête : et elle a perdu des hommes de valeur, avec des Pierre Albertini ou des Charles de Courson. Il reste à l'UDF-MoDem des hommes comme Christian Saint-Etienne dont les vues sont intéressantes au niveau économique, mais, sur le fond, la tête est décapitée, et il faudra du temps pour reconstruire.

  • Temps de travail et relance de l'emploi

    Tenter d'en finir avec les 35 heures, c'est occulter la réalité des obstacles qui paralysent l'emploi :  agir sur le levier du temps de travail, finalement, c'est activer un levier presque micro-économique . Or, on ne ne modifie pas fondamentalement la structure du travail elle-même ; c'est pourtant elle qui est  par dessus tout la plus viciéeet  fragile en France. Légiférer sur le temps de travail, c'est donc agir à la marge, que ce soit dans un sens ou dans l'autre.

    En réalité, ce sont surtout les TPE qui peuvent par ce biais générer de l'emploi, mais les TPE (et il faut les distinguer des PME) ne pourront à elles seules résorber notre chômage, ni le faire diminuer substantiellement.

    Ce qui est à craindre, c'est que l'actuel gouvernement,  au final, ne  se contente de mesurettes sans viser le fond, car la cause première de tous nos soucis, ce n'est pas le temps de travail, à  une preuve évidente, le caractère chronique  du chômage , bien antérieur aux 35 heures.

    De toutes les gouvernements que nous avons eus ces 20 dernières années , seul celui de Jean-Pierre Raffarin semble avoir commencé à comprendre le coeur du problème (les fameux pôles de compétence) en donnant mission à Christian Blanc de faire un audit de la situation dans les régions, et en lançant un processus, mais, à l'évidence très maladroit.

    Mais l'actuel  gouvernement, lui,  ne  paraît pas aller dans le bon sens : il y a le feu à la maison, depuis un moment déjà, et pour l'instant, il ne s'intéresse qu'au temps de travail et à la fiscalité (en vue de libérer les capacités d'investissement et/ou de consommation, on peut le présumer).

    Mais à quoi bon libérer ces capacités si elles ne trouvent pas des structures performantes où se porter ? Pire, l'on risque de voir ces capitaux se libérer là où il y a de la performance économique et industrielle.

    Bref,on ne met pas la charrue avant les boeufs, et c'est pourtant ce qui se produit actuellement. Pire, cette charrue ainsi placée pourrait rendre stérile le sillon qu'elle est censée ensemencer...

  • Défiscalisation des heures supplémentaires

    Finalement, qu'est-ce qui fait que le coût du travail a un impact d'autant plus important sur l'emploi ? Eh bien c'est avant toutes choses les coûts qu'il engendre sur le produit fini et donc sur son prix.

    Le coût sur le prix n'est pas en soi un obstacle insurmontable (toutes proportions gardées, car il faut pouvoir trouver un marché) dès lors que l'on n'est  pas en concurrence avec des producteurs disposant d'une main d'oeuvre pléthorique et bien moins chère.

    A partir de là, il y a deux solutions :
    1.Rénover  appareil de production de manière à ce qu'il soit bien plus efficient que celui des concurrents rendant ainsi sa valeur utile au coût de la main d'oeuvre.
    2.Produire  sur un secteur d'avant-garde de haute technologie requièrant des spécialistes, et donc sans ou avec peu de concurrents sur le marché de l'emploi.

    Finalement, le temps de travail (35, 37 ou 39 heures) ou même la défiscalisation des heures supplémentaires n'aura qu'un rôle relativement marginal, et, dans tous les cas de figure ne saurait constituer une politique de l'emploi.

    La défiscalisation trouve une certaine justification économique si elle permet à une PME innovante de se développer sur un secteur qui créera des emplois innovants.

    Ajoutons autre chose : des pressions sur l'emploi peuvent provenir de la puissance d'un groupe d'actionnaires qui se comportent en charognards sans vergogne : imaginons un fonds de pension qui parvient à prendre le contrôle d'une société côtée en bourse : ce fond peut exiger un dividende de 15% chaque année, et ce à n'importe quel prix, si bien que la société concernée peut alors être amené à licencier non pour des raisons de concurrence sur le coût du travail, mais à cause du coût des dividendes versés.

  • Fagor : une SCOP à l'assaut de l'Europe !

    Dans le supplément économie du Parisien du lundi 14 mai 2007, on trouve en page 2 un article fracassant sur la vitalité des entreprises espagnoles : l'une d'entre elles dispose  d'une structure  tout à fait atypique : c'est une SCOP !

    La Scop (Société Coopérative de Production) est une société commerciale qui vit et se développe dans le secteur concurrentiel avec les mêmes contraintes de gestion et de rentabilité que toute entreprise. Son originalité : les salariés sont associés majoritaires de l'entreprise dont ils détiennent au moins 51% du capital. Tous les salariés ont vocation à devenir associés dans des modalités définies par les associés existants et avec leur accord.

    En étant associés majoritaires de la Scop, les salariés décident ensemble des grandes orientations de leur entreprise et désignent leurs dirigeants (gérant, conseil d'administration, etc.). Ils décident également du partage des bénéfices qui ont une double vocation : privilégier ceux qui travaillent dans l'entreprise, sous forme de participation, d'intéressement, voire de dividendes, et penser aux générations futures en constituant des réserves qui consolident les fonds propres et garantissent la pérennité de l'entreprise. Enfin, l'esprit Scop favorise l'information et la formation des salariés, condition nécessaire pour acquérir l'autonomie, la motivation et l'esprit de responsabilité que requiert un monde économique devenu incertain.

    La Scop peut accueillir tous types d'associés extérieurs, dans la limite de 49% du capital et de 35% des droits de vote, attribués comme pour le salarié selon le principe " une personne = une voix ", quel que soit le montant du capital détenu.

     

    La SCOP Fagor est née en 1956 à Mondragon, petit village basque. En 50 ans d'existence, elle n'a connu aucune grève (!!!) et est devenue l'un des plus grands groupes du monde. Elle comprend une université et plus de 200 sociétés.

    Fagor est le 5ème groupe européen d'électro-ménager. En 2005 elle a racheté Brant  ajoutant ce fleuron à un portefeuille déjà bien garini (De Dietrich, Vedette, Sauter...) 

    Plus fort encore : le groupe est présent en Asie où il vend des machines à laver fabriquées dans ses usines européennes. Le monde à l'envers en somme... 

     Le fonctionnement de la SCOP répond bien au modèle de la social-économie que défend François Bayrou :

    Conférence de presse du 23 février 2007

    Économie sociale, démocratie sociale

    L'économie mutualiste et coopérative, avec sa visée humaniste et responsable et son ancrage territorial, c'est un modèle à encourager, à l'heure des délocalisations et des prises de contrôle des sociétés par des centres de décision extérieurs. L'économie solidaire, le commerce éthique, les réseaux de micro crédit et de création d'entreprise par les demandeurs d'emploi, sont un plus considérable dans la social-économie.

     

    Il existe en France un réseau d'appui à la création de SCOP. Certains réseaux sont implantés régionalement : Rhône-Alpes mais également en Ile-de France, Haute Normandie, Orléanais et DOM-TOM

    Bref, il y a là des pistes extrêmement intéressantes à méditer.

    Pour plus d'informations sur Mondragon, on peut se référer aux sites suivants :

    Le site de Mondragon  

    Un article sur un blog consacré au développement durable à propos de Mondragon et des SCOP 


     

     

  • Trinité pour la Croissance

     

    Les constructions économiques du XXème siècle sont devenues désormais d'authentiques châteaux de cartes, colosses aux pieds d'argile prêts à ensevelir ceux qui ont eu la mauvaise inspiration de ne pas moderniser leurs matériaux. Il faut donc de nouveaux matériaux, de nouvelles pratiques, et au final de nouveaux pactes économiques.

    La Trinité de ces concordats nouveaux s'appelle désormais l'Université, la PME/PMI et la Région ...

     

     

     

    Une stratégie de relance pour l’économie française

     

    Remarques préliminaires

     

     Au-delà des positionnements politiques, il est une donnée totalement incontournable, c’est qu’aucun redressement durable de la France n’est possible sans croissance économique. Il faut ajouter que la croissance économique n’est pas tout : si l’on veut qu’elle soit durable, elle doit s’organiser autour d’axes forts et solides. Par exemple, une croissance riche en matières premières pourrait être propulsée par la raréfaction d’une énergie fossile indispensable à l’économie mondiale. Une telle croissance n’est pas pour autant génératrice de progrès économique, Que se passe-t-il une fois les réserves d’énergie épuisées ou en cas de retournement de la conjoncture sur les matières premières ?

    De même, il paraît fort imprudent de n’occuper qu’un nombre limité de créneaux économiques, sans pour autant devoir se disperser, en raison de la vulnérabilité potentielle d’un tel positionnement.

    Enfin, que l’on préconise l’amélioration de la protection sociale ou la baisse des charges, rien n’est possible sans recettes fiscales abondantes, et donc sans croissance économique.

    La France, aujourd’hui doit relever un défi paradoxal : elle doit faire mieux avec des budgets plus serrés. En effet, la dette de l’Etat, et donc, par conséquent, des Francçais !, a crû dans des proportions aussi phénoménales qu’inquiétantes ces 20 dernières années au point d’absorber chaque année à peu près 20% du budget de l’Etat : une somme colossale !

    Plus inquiétant encore : ces déficits budgétaires à répétition n’ont pas servi à financer des investissements pour l’avenir, mais des dépenses de fonctionnement courant !

    Dans le même temps, jamais les disparités sociales n’ont été aussi fortes et la demande de protection aussi nécessaire. Se contenter de répéter sur le monde de l’incantation qu’il faut à tout prix réduire le déficit budgétaire, quel qu’en soit le prix ne saurait être une formule satisfaisante pour les citoyens les plus touchés par la nouvelle pauvreté, qui ne vivent parfois qu’avec quelques centaines d’euros par mois...

    La stratégie de Lisbonne

    Voici les objectifs que se fixait l’Union Européenne en mars 2000

    pour la décennie à venir : devenir l’économie de la connaissance la plus compétitive et la plus dynamique du monde, capable d’une croissance économique durable accompagnée d’une amélioration quantitative et qualitative de l’emploi et d’une plus grande cohésion sociale. La réalisation de cet objectif nécessite une stratégie globale visant à :

    - préparer la transition vers une société et une économie fondées sur la connaissance, au moyen de politiques répondant mieux aux besoins de la société de l’information et de la R&D, ainsi que par l’accélération des réformes structurelles pour renforcer la compétitivité et l’innovation et par l'achèvement du marché intérieur ;

    - moderniser le modèle social européen en investissant dans les ressources humaines et en luttant contre l’exclusion sociale ;

    - entretenir les conditions d’une évolution saine de l’économie et les perspectives de croissance favorables en dosant judicieusement les politiques macroéconomiques.

    Une économie de l’innovation

    La recherche et le développement jouent un rôle central dans la croissance économique et, par suite,  la création d'emplois puis la cohésion sociale.

    Il faut en particulier rendre l'environnement plus propice à l'investissement privé dans la recherche, aux partenariats de recherche et développement et aux jeunes sociétés spécialisées dans la haute technologie, en recourant à des mesures fiscales et au capital–risque .

    Des accords entre entreprises européennes pourraient même être soutenus par la Banque Européenne d’Investissement.

    Il serait bon de favoriser l'accès le plus large possible aux capitaux d'investissement, et pas seulement au niveau national, mais  à l'échelle européenne, y compris pour les PME.

    Les PME, pierres angulaires de l’emploi et de l’innovation.

    La compétitivité et le dynamisme des entreprises sont directement tributaires d'un environnement règlementaire favorable à l'investissement, à l'innovation et à l'esprit d'entreprise. Des efforts sont nécessaires pour réduire tant les coûts inhérents aux activités commerciales que l'excès de bureaucratie, qui constituent une charge considérable pour les PME. L’Etat français, mais également  les autorités régionales et locales devraient  accorder une attention particulière aux incidences des règlementations proposées et aux coûts qu'entraîne la mise en conformité avec celles-ci : il est impératif de communiquer avec les entreprises et les citoyens en gardant à l'esprit cet objectif. Il est également nécessaire d'encourager spécifiquement les interfaces clés dans les réseaux d'innovation, c'est-à-dire les interfaces entre les sociétés et les marchés financiers, les établissements de Recherche et Développement et de formation, les services de conseil et les marchés technologiques.

    Il est nécessaire également moderniser règles relatives aux marchés publics, afin de les rendre accessibles aux PME

    De même, il faut prendre les mesures nécessaires pour que les marchés publics puissent être passés en ligne.

    Il convient enfin de enfin  simplifier l'environnement réglementaire, y compris le fonctionnement de l'administration publique.

    Agrégations économiques

    Christian Blanc dans son livre la Croissance ou le Chaos évoque fort clairement ce qui permet à toute une zone de devenir un pôle économiquement compétitif :

    -         Tout en demeurant en concurrence, plusieurs entreprises peuvent se grouper, par exemple, pour réaliser leurs achats de matières premières si elles opèrent dans l’industrie.

    -         Afin de demeurer compétitives, elles investissent dans la recherche et le développement. Si la mutualisation du savoir se fait sainement et efficacement, elles passent des partenariats avec les universités et les instituts de recherche locaux.

    -         Un cycle vertueux s’enclenche agrégeant d’autres entreprises tandis que l’information circule plus facilement et que l’innovation génère de nouveaux besoins, et, au final, de nouveaux emplois.

    Ces agrégats économiques offrent des conditions optimales dans le système économique du XXIème siècle. Finalement, il y a là un terreau fertile, propice au développement de nouvelles cultures industrielles et économiques. Contrairement aux grands complexes industriels, ces agrégats ont une capacité d’amortissement, en cas de chocs de la conjoncture, qui leur permet de rebondir rapidement. Quand un complexe industriel ferme ses portes parce que les délocalisations ont définitivement altéré sa compétitivité, c’est un drame pour toute une région. Mais dans un agrégat économique d’innovations, la formation continue et la matrice à idées nouvelles que consituent universités et instituts de recherche sont les garanties d’une évolution permanente. Ainsi, ce terreau ne se stratifie jamais.

    Une réactivité indispensable

    Dans une économie mondialisée comme la nôtre, la réactivité est indispensable : notamment, les décisions importantes ne peuvent se permettre de remonter vers un grand centre décisionnel avant de redescendre dans une multitude de ramifications. Un tissu économique moderne quadrille le terrain et donne la part belle aux flux transversaux.

    Le local doit dont l’emporter, pour que ces nouveaux agrégats économiques fonctionnent, sur le national. Il faut parfois réagir en 24 heures, ou, en tout cas, dans la quinzaine de jours, pas au bout de six mois. Pour cela, il faut libérer les forces qui ont vocation à travailler ensemble.

    Les Universités

    Au premier chef, les universités doivent gagner en autonomie, et disposer de leur propre budget, voire, jusqu’à un certain degré, définir leurs enseignements. Toutefois, cette licence doit connaître un frein : une licence de chimie ne doit pas se transformer en licence de caoutchouc industriel pour pneu Michelin. Les effets pervers d’une spécialisation professionnelle à outrance serait de casser le caractère national des diplômes, et, finalement,  de limiter la mobilité des étudiants et des apprentis. L’Etat, même s’il libère l’Université, doit lui intimer de respecter un cahier des charges. Mais ce cahier des charges pourra laisser la part belle aux modules professionnels, et, à charge sur ce point pour l’Université de s’organiser comme elle l’entend.

    Il ne suffit pas de donner toutefois, la liberté pédagogique à l’Université : il faut la rapprocher des acteurs locaux. Dès lors, elle a vocation à être financée non par l’état centralisé, mais par la Région et les acteurs économiques locaux qui sont partie prenante des projets de l’université. Et, bien entendu, les conseils d’administration des Université doivent être recomposés pour prendre acte de cette nouvelle gouvernance. Le cahier des charges national demeure la garantie que l’Université ne sacrifie pas aux réalités économiques de terrain l’une de ses dimensions essentielles : faire accéder une classe d’âge à l’instruction, à la culture et au savoir. En effet, les Régions doivent garder présent à l’esprit que le savoir de l’Université ne peut être entièrement merchandisé. Dans un tel cas de figure, tous les enseignements non immédiatement rentables (lettres, philosophie, humanités, par exemple) seraient anéantis, ou, au mieux, réduits à la portion congrue. D’où l’importance d’un cahier des charges, fût-il négocié, entre l’Etat et la Région.

    Les collectivités locales

    Il existe actuellement en France trois échelons locaux : la mairie, le département et la région. Il y en a à l’évidence au moins un de trop, d’autant que l’Etat vient se surajouter à ces trois échelons, complexifiant à outrance l’administration.

    Les collectivités locales ont vocation à favoriser les rapprochements en organisant des forums, des salons, des journées d’information, et, le cas échéant, en agissant sur le levier fiscal. Corollairement, pour que leur pouvoir d’action croisse, elles doivent disposer de plus de moyens de collecter des recettes, et, bien évidemment, de plus de recettes. Un nécessaire transfert de pouvoirs entre l’Etat et la Région apparaît donc nécessaire.

    Ce surcroît de pouvoir doit entraîner un surcroît non moins important de représentativité démocratique. Une remise à plat du mode électif du conseil régional, dans une telle hypothèse, est à envisager sérieusement, afin que ce dernier reflète clairement le suffrage universel direct, et non des marchandages d’appareils politiques...

    La formation continue

    Dans une économie réactive, l’enjeu de la formation continue est tout simplement vital. Chaque usine qui ferme engendre un long et triste cortège de charrettes de condamnés. Nombre de travailleurs modestes se retrouvent sans emploi, accroissent les disparités et viennent grossir le flot des mécontents. Il est tout à fait crucial de donner aux acteurs des secteurs industriels en particulier les moyens de changer de voie. Sur ce point, on pourrait envisager un partenariat entre les PME/PMI, les universités et les Chambres de Commerce et d’Industrie afin de garantir plus que le droit à la formation continue : la nécessité d’une formation continue, condition sine qua non de la pérennité des emplois. Il y a toutefois très gros à faire dans ce domaine. Actuellement, la formation continue est une énorme usine à gaz, qui consomme beaucoup et rapporte très peu. Il faut réorienter la formation continue exclusivement vers l’emploi, et accélérer la mise en place de diplômes professionnels à l’Université conjointement avec la validation des acquis de l’expérience. Il faudrait qu’un salarié puisse par l’expérience acquise valider automatiquement une part des modules professionnels des diplômes professionnels à venir, afin de pouvoir se consacrer à l’acquisition de savoirs et de savoir-faire innovants.

    Parallèlement à cette mutation, la Région pourrait gérer elle-même une agence pour l’emploi en confiant à cette dernière la mission d’entrer en contact avec les PME/PMI pour identifier les emplois menacés à court et moyen-terme. Le rapport de ces missions seraient ensuite confiés à la Région, aux Chambres de Commerce et de l’Industrie et aux universités afin de moduler les formations nécessaires aux reconversions.

    Conserver la maîtrise des grands enjeux

    Si PME, Universités et Régions ont vocation à constituer le fer de lance de cette économie nouvelle, l’Etat ne doit pas moins conserver la maîtrise des grands enjeux stratégiques. Et sur ce point, ces lignes qui se sont largement inspirées de la stratégie de Lisbonne, au point d’en reprendre parfois le texte même, vont aller à rebours du Conseil Européen de Lisbonne.

    Non, il ne faut pas libéraliser et soumettre à la concurrence libre et non-faussée l’énergie et les transports. Imagine-t-on un instant, une guerre des prix autour de la fabrication de centrales nucléaires ? Comment se permettre pour tous les Etats de mener une politique sur le long-terme, sur l’énergie et le maillage du territoire national, mais aussi européen, si ces leviers sont distribués à la concurrence et notamment à des entreprises qui peuvent disparaître en une décennie.

    Le siècle dans lequel nous sommes entrés s’annonce crucial sur la question de l’énergie. Il faudra peut-être envisager de modifier radicalement notre consommation énergétique et d’anticiper l’épuisement des énergies fossiles.

    Plus que tout, l’anticipation peut induire de pouvoir jouer, via la fiscalité, sur le type d’énergies choisies pour produire telle ou telle consommation nécessaire. Sans les taxes sur le pétrole, le nucléaire serait à peine rentable. Sans des investissements massifs de l’Etat, nous ne serions pas arrivés, aujourd’hui, en France, à une maîtrise sans égale de cette énergie. Si demain, parce que l’on sait que dans 20 ans il n’y aura plus de pétrole, il faut décider de ne plus faire appel qu’à des énergies renouvelables, solaire, géothermique, éoliennes ou autre, il est clair qu’il faudra mener une politique fiscale et de recherche en conséquence. Et cela,  une région seule et encore moins des entreprises privées, fussent-elles mandatées par l’Etat, ne peuvent le faire.

    S’il faut choisir de développer économiquement une zone isolée, il faut que l’Etat conserve les moyens de choisir ses prestataires s’il fait appel à des prestataires privés, ou de faire appel à une entreprise nationale.

    A la rigueur, on peut envisager une délégation via un cahier des charges et des appels d’offre pour certains secteurs, mais les Etats doivent demeurer maîtres d’oeuvre, et, idéalement, s’entendre pour instituer une agence européenne de l’énergie et des transports.

     

     

  • Class actions enterrées : un libéralisme à deux vitesses...

    Le gouvernement a donc enterré l'idée de permettre aux citoyens lésés de se regrouper en une entité juridique pour plaider contre les malfrats de la consommation. Ces regroupements que l'on nomme Class action, du nom qu'ils portent en Amérique, eussent permis aux victimes d'engager collectivement une procédure, et donc d'avoir les reins financièrement suffisamment solides pour faire appel aux cabinets d'avocats les plus réputés et suivre une procédure longue et coûteuse. Car bien sûr, quand on divise les coûts, il devient possible de faire face aux services juridiques des monopoles les plus puissants.

     L'actuel gouvernement UMP se déclare libéral, mais refuse l'un des droits les plus élémentaires parmi ceux qui fondent la philosophie politique du libéralisme : le droit d'association.

    Voilà une occasion ratée de faire progresser le droit en France, et tout particulièrement le droit commercial. Si Nicolas Sarkozy se montre très réservé sur ce qu'il appelle la judiciarisation  du droit économique français, on entend, heureusement, un avis tout différent du côté de l'UDF. François Sauvadet, le porte-parole de l'UDF précisait ainsi à l'AFP après le rejet du texte de loi du gouvernement : « Il faut que les consommateurs, à travers des actions collectives, puissent faire valoir leurs droits. C'est un combat que nous menons et nous allons être aux côtés de ceux qui le réclament depuis quelques années pour faire évoluer les choses. »

    Il y avait pourtant, dans les rangs de l'UMP, quelques députés qui  jugeaient que ce projet aurait mérité autre chose qu'une épitaphe. Le député Luc Chatel a ainsi regretté le temps trop court réservé à l'étude du texte de cette loi qui avait son assentiment.