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Dette, toujours plus...

L'INSEE a publié récemment  les chiffres de la dette publique : 1142 milliards d'euros au 31 décembre 2006 une année auparavant,  elle était de 1137 milliards) . La dette de l'Etat s'est réduite  passant de 886 à 883 milliards (soit une évolution de 66,2 % à 63,7 % du PIB)  mais dans le même temps les dépenses de l'Etat ont continué d'augmenter (3.6%) : certes, cette hausse a été absorbée par celle plus importante des recettes fiscales (+5.1%) ,  mais, quand bien même la dette aurait diminué légèrement, c'est la cause qu'il faut faire cesser, et pas l'effet.

Or, pour l'instant, l'état dépense et dépense, et ce ne sont pas les récentes promesses de Nicolas Sarkozy qui risquent d'arranger les choses.

De plus  c'est la cession d'actifs (et lesquels ! si on compte  là-dedans les autoroutes, quelle erreur pour le gouvernement précédent !) et un jeu sur les réserves de la trésorerie ( que l'on a fait diminuer afin de réduire artificiellement le déficit: si elles tombent à 0 ou presque, finies les manipulations...) qui ont surtout fait baisser le montant de la dette. De plus, l'état au lieu de réduire ses frais de fonctionnement a réduit ses investissements.

Bref le bilan financier de l'année écoulée n'est vraiment pas fameux.

Le prochain s'annonce déjà sous de mauvais auspices, les cadeaux fiscaux décidés ayant un certain coût...

Nicolas Sarkozy table sur le fait que les cadeaux fiscaux vont avoir un impact sur l'investissement, or, ne risquent-ils pas de se reporter plutôt sur la demande de biens de consommation, domaine dans lequel la France est traditionnellement faible ? Et dans ces conditions, outre le manque de recettes fiscales, ne risquons-nous pas d'accroître le déficit (un de plus) de notre balance commerciale ?
Enfin, est-ce que les recettes éventuelles issues de la TVA dégagées par ces cadeaux fiscaux, via la consommation, compenseront les pertes fiscales de l'imposition indirecte ? J'en doute.

Ces cadeaux fiscaux m'évoquent un souvenir assez désagréable : la relance par la demande de Mauroy en 1981. C'est simplement la manière de la droite dite "libérale" de pratiquer une politique keynésienne.

Autant dire que nous ne sommes pas sortis de l'ornière à ce rythme... 

Nous ne sommes ici pas les seuls à nous en inquiéter, puisque Versac a publié une note de même teneur sur son blog ( Politique à l'envers ?) 

Commentaires

  • Pour expliquer en quoi la méthode Sarkozy est dangereuse et populiste, il faut tenter d'expliquer les choses de manière imagée.

    Lorsque François Bayrou dit qu’il ne faut pas augmenter la dette de la France il est nécessaire de préciser qu'il parle de la dette lié au fonctionnement de l’état et pas d’un endettement qui aurait pour but de financer l’investissement. Explications :

    Si un ménage doit emprunter de l’argent pour financer ses dépenses courantes (nourriture électricité, habillement, loyers etc.) cela le mène tout droit à la faillite. Tout le monde pourra être d’accord sur ce point.

    En revanche si ce même ménage emprunte pour financer un appartement ou un projet d’entreprise, alors l’endettement est justifié dans la mesure ou il est censé participer à la création de nouvelles richesses ou économies qui permettront au ménage de rembourser l’emprunt (ok il y a un facteur risque et ça ne marche pas à tout les coups mais le principe est là).

    Au delà de l’emprunt, un projet peut également être financé par la réduction de certaines dépenses courantes qui, ponctuellement, peuvent être considérées comme accessoires (exemple : le ménage renonce à des vacances couteuses, il ne sort plus au restaurant, il achète des habits moins chers etc.).

    Maintenant imaginons un ménage qui projette de créer une entreprise de restauration. Il décide de financer cette entreprise en se privant de certaines choses (le ménage fait des économies sur ses dépenses courantes et s’organise en conséquence) et complète par l’emprunt.

    Jusque là pas de problème tout est normal. Maintenant l’un des conjoints "pète un câble" et plutôt que de concentrer le financement sur l’entreprise de restauration il décide d’utiliser une partie de l’argent pour construire une piscine et rénover sa cuisine.

    Les membres de sa famille seront peut être contents, ponctuellement, de pouvoir profiter de ce nouveau confort mais, en attendant, le restaurant ne pourra être créé en temps et en heure car l’argent prévu pour sa réalisation aura été utilisée ailleurs. Bilan catastrophique car le ménage comptait sur les revenus du restaurant pour financer, ensuite, la piscine et la cuisine et c’est l’inverse qui a été fait ! Que faire dans ce cas ? Et bien il n’y a pas vraiment le choix, il faut vendre la maison et tout recommencer !

    Qu’aurait-il donc fallu faire en fait ?

    1) Faire des économies et, éventuellement emprunter (si pas le choix) pour financer le restaurant

    2) Faire fonctionner le restaurant afin de gagner de l’argent

    3) Utiliser cet argent pour rembourser l’emprunt initial et/ou pour financer d’autres projets d’investissement.

    4) Faire construite la piscine et changer la cuisine avec les bénéfices.

    Actuellement Sarkozy est en train de construire la piscine avec l’argent qui devrait servir à rénover le restaurant !

  • Belle image : nous ne risquons pas d'être servis de sitôt...

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