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Economie - Page 61

  • Christian Blanc, qu'avez-vous fait ?

    Cher Christian Blanc,

     

    J'ai beaucoup de mal  contenir ma déception, et peut-être ma colère de vous voir rallié à Nicolas Sarkozy. Sans être adhérent d'Energies 2007, je fais partie de ceux qui ont admiré la pertinence de vos analyses et la justesse de vos vues. Vous aviez, avec l'UDF et François Bayrou, l'opportunité de partager vos idées et vos préoccupations avec des hommes et des femmes qui vous comprennent. Pourquoi avez-vous choisi Nicolas Sarkozy ? Le Quotidien Le Figaro, lui-même, s'en est étonné, c'est dire ... 

    Je ne comprends pas comment l'homme de la réconciliation avec les Kanaks, le pédégé d'Air France et l'écrivain de La Croissance ou le Chaos peut se rallier à Nicolas Sarkozy, l'ami des médias et le spécialiste du fichage des opposants politiques. Nicolas Sarkozy qui s'apprête à réduire à néant travail accompli en Nouvelle-Calédonie sous Michel Rocard. Nicolas Sarkozy dont le programme coûte 47 Millards d'euros. Nicolas Sarkozy qui instrumentalise comme  un communiste de l'après-guerre un ministère stratégique et fiche ses opposants.

     

    Nicolas Sarkozy n'a que faire de la régionalisation et même de vos clusters : à preuve, il était ministre de l'Economie et des Finances dans le gouvernement Raffarin lorsqu'on vous a confié une mission sur les pôles de compétitivité ; vous le racontez vous-même dans La Croissance ou le Chaos : vos propositions ont été édulcorées et leur pertinence anihilées par la lourdeur bureaucratique de Bercy. Alors qu'il faudrait qu'un pôle soit réactif pour se faire positionner sur la scène internationale, il fallait jusqu'à 6 mois pour que certains dossiers redescendent des bureaux de Bercy, vous le dites vous-même !

    Vous voyez dans le cumul des mandats une lourdeur supplémentaire et un manque de disponibilité du politique pour faire convenablement son métier : que pensez-vous de Nicolas Sarkozy Président du Conseil Général des Hauts de Seine, Maire de Neuilly, Ministre de l'Intérieur, Président de l'UMP et candidat à la Présidence de la République ?

    En tant que ministre du budget, Nicolas Sarkozy a été l’un des gestionnaires les plus « déficitaires » de la Vème République  : en deux ans seulement (1993-1995), il a réussi l’exploit de gonfler le déficit des administrations publiques de 4 à 6 % du PIB (record en la matière) et d’augmenter la dette de 45,3 à 54,6 % du PIB. Mais son vrai succès est d’être parvenu, dans le même temps, à augmenter les prélèvements obligatoires (de 42,9 à 43,6 %)… Nicolas Sarkoy parle certes de réduire la dette, un peu comme tout le monde, d'ailleurs, mais seuls François Bayrou et Charles de Courson, et plus généralement l'UDF envisagent de rendre tout simplement illégal un budget en déficit.

     

    Plus généralement, je ne comprends pas comment un homme de dialogue et de négociation comme vous peut se rallier à un homme qui aime autant la force, comme le soulignait récemment Michel Rocard, que Nicolas Sarkozy.

    Reprenez-vous, Chrisitan Blanc, et déclarez-vous au moins neutreà à défaut de rejoindre le courant social-libéral, sans doute bien plus proche de vos convictions que l'UMP. 

     

  • Que faire pour nos retraites ? Idées en vrac ...

    Il n'y a pas de mystère : il faut allonger la durée de cotisation, mais ce n'est pas suffisant.

    Idéalement, il faudrait que les retraités puissent mener une activité à mi-temps, afin de percevoir un revenu complémentaire, même au delà de la retraite.

    En ce qui concerne les retraites, il est de toutes façons toujours possible d'envisager par la suite des solutions moins contraignantes si jamais notre croissance fait un bond. En l'état actuel, je crois qu'il faut reculer l'âge de la retraite , en effet, et prévoir une activité complémentaire, mais pas fatigante.
    Le problème, c'est bien sûr la mise en place de tels projets.
    Certains métiers sont pénibles : on ne peut pas envisager de demander à un ouvrier du bâtiment de continuer à 60 ans à utiliser un marteau-piqueur. Ce qu'il faudrait, mais, évidemment, il ne faudrait pas se faire accuser de discrimination, c'est réserver les emplois de bureau aux seniors. Je pense aussi qu'un enseignant, passé un certain âge, aura des difficultés face à un public trop jeune (jeunes enfants, collégiens, voire lycéens) : il faudrait, désormais, au sein de l'E.N réserver une part croissante de ces mêmes emplois à des enseignants qui souhaiteraient des revenus en plus, à l'âge de la retraite.

    Le problème, dans notre société, est surtout structurel : dans le monde du travail, les seniors ne sont pas bien traités. On essaie souvent de les pousser à la porte (car ils coûtent généralement cher) et de jeunes loups poussent pour prendre les places. Leur expérience et leur connaissance du métier est pourtant souvent un atout pour les entreprises.

    La difficulté, c'est de mettre tout cela en place : j'ai du mal à penser que l'Opération du Saint-Marché y parvienne en vertu de la Très Sainte Loi de l'Offre et de la Demande et du Mystère de de la Concurrence Libre et Non Faussée. Non pas que je ne fasse pas confiance au Marché, mais pas pour ce genre de choses. Cette mesure aurait pourtant un impact positif, car non content de réduire les dépenses de l'Etat, elle prolongerait les cotisations et stimulerait la consommation.

    En outre, un mi-temps, voire un quart-temps, laisse du temps aux loisirs et aux soins médicaux s'ils sont nécessaires et pas trop lourds. Il faut quelque chose de modulable et de régulier tout en même temps. Sur la question des retraites, passer en force ne peut fonctionner et cela a été toute l'erreur de François Fillon. Il faut créer un débat public, mettre tout sur la table, et prendre le très gros risque de régler définitivement la question par voie référendaire. Evidemment, mieux vaut ne pas planter le référendum. Mais pour cela, les sondages peuvent servir d'indicateurs.
    Enerver le peuple français ne servira à rien. Je dis cela, parce qu'en dépit de l'urgence, on ne peut faire l'économie d'une nécessaire pédagogie.

  • ISF : commentaires supplémentaires

    Il y a autour de cet impôt des hypocrisies insupportables et surtout des choses clairement choquantes sur le principe:

    je veux bien concéder que l’on taxe une plus-value, mais l’augmentation anarchique de la valeur d’une résidence principale dans une grande ville ne peut aucunement être assimilée à une plus-value. Quand on sait que la décote dans le décompte du patrimoine n’est que de 20%, c’est tout simplement inacceptable, car c’est et j’insiste vraiment sur ce point, une authentique spoliation. La chasse aux Koulaks est ouverte, mais les possesseurs de datchas sont à l’abri, eux...

    Le second point qui me hérisse, c’est le phénomène du capital avec un taux négatif: si avoir du capital contraint à un placement forcément négatif, c’est à dire à un amenuisement progressif du capital placé, c’est la mort de l’investissement en France. Il est vrai qu’une loi a été votée épargnant les actionnaires, tout récemment, mais cela ne règle pas le problème, et d’ailleurs, cette loi aurait du être assortie de conditions.

    Et puis peu importe au final, moi, je ne suis pas contre la redistribution, mais qu’elle soit intelligente ! avec une assiette plus large et un taux de 0.1% soit 1 pour mille, sans exonération aucune, cet impôt rapporterait exactement la même somme sans pour autant s’asseoir sur le droit. D’ailleurs, il rapporterait à mon avis plus, car un certain nombre d’individus reviendraient se domicilier fiscalement en France, du coup, ou cesseraient de trouver des échappatoires.

    1 pour mille, ça veut dire 750 euros pour un patrimoine de 750 000 euros. C’est supportable. D'autant qu'en respectant la progressivité de l'impôt, il faudrait avoir un patrimoine de 1 500 000 euros pour payer vraiment cette somme.

    Quant à la jalousie et l'envie , c'est bien évidemment ce moteur honteusement mis en exergue au sein de la population, qui retient les politiques de réformer une bonne fois pour toutes cet impôt.

    Le PS a clairement énoncé son intention d’aggraver la situation, puisqu’Hollande a déclaré vouloir faire sauter le bouclier fiscal. Chapeau bas, M.Hollande: les Parisiens et autres habitants des grandes villes, ce n’est tout de même pas leur faute si l’immobilier augmente: et à la cadence actuelle, les possesseurs de 3-4 pièces vont être les prochains à le payer cet impôt. Tous les bobos qui votent socialo devraient méditer cet aspect des choses, parce que cela va leur retomber sur le museau tôt ou tard...

    Quant aux UMP, ils pouvaient faire une réforme, et ils ne l’ont pas faite, ce qui prouve qu’ils s’en foutent, et que, comme d’habitude, leurs cadeaux ne vont vraiment qu’aux plus gros: ceux qui ont les moyens d’investir 750 000 euros en actions, et tant pis pour les simples particuliers dont le seul souci est de se loger.

    Côté cocos et trotskos, vous connaissez le refrain: on ne va pas plaindre les riches. Tiens, voilà qui évoque   un sketch de Le luron à propos de Miterrand et l’économie: Miterrand explique ce qu’est la planification: il y a 5% de chômeurs à Bordeaux et 15 à Strasbourg. La situation est inégale. Eh bien planifier l’économie, c’est faire en sorte qu’il y ait 15% de chômeurs aussi à Bordeaux...

    En la circonstance, même raisonnement: l’égalité des droits, c’est flanquer tout le monde dans des cités, à la soviétique, quoi...Et en ce sens, cela rejoint les mobiles sous-jacents et malsains mis en évidence précédemment : c’est un impôt aussi basé sur l’envie et la jalousie, ou, tout du moins, l’absence de réformes autour de cet impôt part de ces "bons" sentiments "égalitaires"...

    Seules les positions de l’UDF semblent claires, applicables et raisonnables. Encore faudrait-il que l'UDF arrivât au pouvoir...

  • En finir avec l'ISF...

    L'ISF est bien l'un des impôts les plus  injustes,  idiots et dogmatiques qui aient jamais été votés.

    Injuste, car les taux, 0.55 et 1.8 ont été fixés dans l'absolu et touchent l'intégralité du patrimoine, résidence principale incluse. Or, taux d'intérêt et immobilier sont sujets à des mouvements de hausse et de baisse très anarchiques.  Taxer à 1% quand le loyer de l'argent est à 10 et l'inflation à 4, c'est supportable, mais taxer à 1% quand le le loyer de l'argent est  à 2.5-3% et l'inflation à 2%, c'est tout simplement spoliatoire ! Au début de l’année 2005 Thierry Breton ,  déclarait : « Au fil du temps et de l’explosion des prix de l’immobilier, l’ISF est devenu non plus un impôt sur la fortune mais tout simplement un impôt de plus en plus sur les économies et le logement de nos concitoyens qui sont loin d’être tous fortunés ». On ne saurait mieux dire. Il faut ajouter à cela qu'il est d'autant plus injuste de taxer la résidence principale qu'elle ne génère absolument aucun revenu puisqu'elle a vocation simplement à loger ses habitants. Dans les grandes villes, l'existence de l'ISF vient se surajouter à la hausse de l'immobilier avec une mention toute particulière pour Paris, frappant ainsi de plein fouet les familles nombreuses. Le député parisien Pierre Lellouche a initié une pétition pour exonérer l'habitation principale de l'ISF. 

    Rien d'étonnant, dans ces conditions, à ce que d'aucuns choisissent l'exil fiscal.

    Idiot, un calcul simple le montrera : si je dispose de 2 000 000 d'euros et que je choisis de m'expatrier, je vais dépenser l'essentiel de mon argent sur mon lieu d'attache. Cet argent va donc rapporter beaucoup en taxation indirecte (TVA). Si je dépense la moitié de cet argent, soit un million d'euro, avec une TVA variant entre 5.5 et 19.6, l'état bénéficiaire de cette dépense récupère de 55 000 à 200 000 euros. 

    Et voilà ce que la France perd, mais multiplié par autant de millions et d'expatriés chaque année et peut-être même à une cadence plus régulière encore.

    De plus, une conséquence économiquement dramatique d'un tel impôt est qu'il revient, avec les taux actuels, à tout simplement instaurer un taux d'intérêt négatif sur le capital : un actionnaire est obligé de vendre pour payer l'ISF, tout du moins, sans autre revenu, il perd sinon son capital. Pour le citoyen français un minimum fortuné, donc éligible pour l'investissement, il faut donc admettre de ne plus acheter d'actions, et donc, de ne plus investir . Les entreprises ne peuvent que devenir d'autant plus tributaires des capitaux étrangers, ces derniers n'ayant pas à souffrir de discriminations. Et les capitaux français qui s'expatrient sont autant de capitaux qui ne génèrent plus d'emplois...en France !

    L'instauration de l'ISF a été décidée sur des bases dogmatiques. Dogmatique parce que sur le papier et à l'écran, cela fait très "Robin des bois" que de prendre aux riches pour donner aux pauvres : sauf que l'argent de l'ISF n'a jamais servi à donner aux pauvres pour la bonne raison que son recouvrement coûte presqu'aussi cher que ce qu'il rapporte. De plus, sur le fond, c'est la jalousie et l'envie qui font le fond de commerce ce cet impôt, et non une redistribution jusqu'à un certain degré nécessaire. L'ISF s'alimente également de la mauvaise gouvernance des grands groupes financiers et/ou industriels : il est clair que les Haberer (Crédit Lyonnais, début des années 90) et Messier (Vivendi, fin des années 90) donnent du grain à moudre au moulin de la démagogie. Le problème de fond, finalement, ce n'est pas de taxer la grande fortune, mais plutôt de considérer comment elle est utilisée. Utopiste et philosophe, , l'homme d'affaires Alain Benard répondait à Guillaume Roquette dans le 230 ème numéro du magazine l'Entreprise le 1er janvier 2005, il faudrait « remplacer l'impôt sur la fortune par un permis de conduire la fortune ». 

    L'idée de redistribuer n'est pas en soi mauvaise, mais encore faut-il le faire avec intelligence. 

    On peut conserver l'ISF, mais à condition d'en augmenter considérablement l'assiette, tout en en réduisant non moins considérablement la taxation.

    Charles de Courson, député UDF,   qui plaide en ce sens note ainsi :

    « C'est toujours le bal des hypocrites à droite et à gauche. Le vrai scandale c'est que l'ISF taxe en priorité les petites et moyennes fortunes. Ce sont souvent des gens dont la résidence principale a pris de la valeur du fait de la hausse de l'immobilier » . Le député UDF précisait ainsi sur le Blog de l'hebdomadaire Marianne que 50 000 nouveaux riches ont rejoint le club des contribuables de l'ISF. Or 85% des personnes assujetties à l'ISF le sont au titre de leur patrimoine immobilier.

    « Mais par contre les fortunes des dirigeants d'entreprise qui ont des parts dans leur société sont exonérées »  rajoute de son côté François Bayrou, autre député UDF. La véritable solution, ils la donnent tous deux : une taxe universelle et sans exonération de 1 pour mille sur tous les patrimoines.

    « Ainsi nous conservons le rendement de l'ISF qui doit rapporter 3 milliards d'euros soit l'équivalent d'1% du budget de l'Etat. Le tout sans modifier le comportement des agents économiques » 

    Un taux d'1 pour mille avec un patrimoine de départ de 750 000 euros paraît raisonnable et ne fera pas fuir les petites et grandes fortunes. Corollairement à cet allègement, il faut évidemment en finir avec les exonérations de toutes sorte qui font que seuls les patrimoines moyens ou les naïfs paient, tandis que les plus gros échappent à un impôt devenu une vraie passoire en plus d'être injuste.

     

     

  • Le budget 2007 et l'endettement de la France

    Publication sur Hérésie avec l'accord d'Alain Duchesne , webmestre et auteur de l'article sur le blog La Pévèle

                      Le budget présenté par le gouvernement est annoncé comme une prouesse car il devrait permettre, avec l’hypothèse d’un taux de croissance de 2,3 % en 2007, de ramener le taux d’endettement de l’Etat à 63,6 % du PIB (chiffre INSEE). Si le gouvernement suit cette ligne se sera la première fois depuis son arrivée qu’il baissera ce ratio.

    Le PLF (Projet de Loi de Finance) est construit autour d’un déficit de 41,6 milliards d’euros contre 42,7 milliards en 2006 et 43,5 milliards en 2005. Cela veut dire qu’annuellement les recettes de l’Etat ne suffisent pas à satisfaire ses dépenses. En 2007 les dépenses auront augmenté de 0,8 % (selon le PLF). (Malgré la suppression de 15 000 postes de fonctionnaires dont la moitié dans l’éducation soit trois fois plus qu’en 2006). Rappelons également que dans les dépenses annuelles de l’Etat sont comptabilisées les remboursements de la dette (plus de 15 % des dépenses, ce qui correspond à nos impôts sur les revenus). Dans ces conditions vous comprendrez avec moi que l’endettement en valeur ne peut pas diminuer. Au contraire il ne fait qu'augmenter.

    La baisse du taux d’endettement qui est mesuré par : Endettement / PIB se comprend par le fait que l’endettement s’est élevé moins vite que la croissance.

    Selon le ministère des finances le PIB de la France devrait atteindre1783 milliards pour 2006.

    Dans ces conditions la dette publique devrait s’établir à environ :

          1152 milliards en 2006, soit 64,6 % du PIB de la France.

    Selon le ministère des finances le PIB de la France devrait être de 1 856 milliards en 2007. Dans ces conditions la dette publique devrait s’établir à environ :

          1180 milliards en 2007 si on respecte le ratio de 63,6 % du PIB de la  France.

    Si le ratio d’endettement était resté stable par rapport à 2006 nous aurions un endettement de 1198 en 2007 (soit 0,646 . 1856). La baisse de 1 % du ratio d’endettement nous permet d’éviter 18 milliards de dette supplémentaire.

    Conclusion : La dette décélère mais reste plus importante qu’au début du quinquennat. Au total la hausse de la dette sur ces cinq ans aura était de 246 milliards d'euros ! Le taux de prélèvements obligatoires aura  augmenté passant de 43,1 % du PIB en 2002 à 43,7 % en 2007 (selon le PLF présenté par le gouvernement). Pour rappel : les prélèvements obligatoires concernent tous les impôts et les cotisations sociales versées. Les ponctions de l’Etat sur la richesse ont été de plus en plus importantes durant ces cinq dernières années.

    Jacques Chirac soutenu par l'UMP nous avait annoncé la baisse des impôts sur le revenu de 30 %. Nous avions annoncé que cela obérerait notre croissance et que cela était intenable financièrement (voir ma note sur : La baisse des impôts était-elle souhaitable ? : archives sur ce blog).

    Le gouvernement n’a pas pu mener la politique qu’il avait annoncée car la conjoncture n’était pas propice. Cette politique aura été très dommageable pendant ce quinquennat. Le chômage aura dépassé à certains moments plus de 10 %.

    Ce gouvernement comme nous l’avions annoncé a fait croire aux français qu’il allait mener une politique de réduction fiscale volontariste, (politique inadaptée en période de ralentissement et de faible confiance des agents économiques).

    C’était faire preuve d’une méconnaissance des fonctionnements réels de l’économie, 

     à moins qu’il ne s’agisse là que de manœuvres électoralistes. A vous de choisir !

  • L'Eldorado est en Chine...

    Le calcul est simple: même si 10% des Chinois seulement rentrent de plein pied dans la société de consommation à l’occidentale, cela représente un marché de 150 000 000 de consommateurs. Et pour l’Inde, 10% c’est 100 000 000 ! A ce compte-là, on a tout intérêt à se soucier du combustible qui va être utilisé (épuisement des énergies fossiles, pollution !) mais également des produits que l’on peut leur vendre. Il faut se précipiter là-bas pour y prendre position. Et si on peut avoir des préventions vis-àvis de la Chine à cause de l’absence de démocratie qui y règne, l’Inde, en revanche, est la plus grande démocratie du monde...

    De toutes façons, les échanges entre les nations et le commerce tendent à favoriser l’instauration de la démocratie, car l'échange, par sa nature requiert l'existence de règles, et pour l'instant, on n'a rien trouvé de mieux que la démocratie pour les garantir efficacement.

    Le commerce ouvrira donc la Chine. 

     

    C'est manifestement ce que pense Vincent Colignon sur Agora Vox qui analyse les perspectives de développement de l'industrie automobile en Chine.

    http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=15424 

  • Entreprises publiques, Entreprises privées, Services publics, services privés ?


    Peut-on ouvrir les services à la concurrence, et en particulier l'énergie , les transports et sous certaines conditions l'éducation ?

    Le débat autour de Gaz de France est un bon exemple des controverses et différences d'approche qui pèsent actuellement sur les grandes entreprises publiques dispensatrices de biens communs.


    Doit-on réellement admettre que l'on puisse demander à des entreprises d'entrer en concurrence sur le l'électricité d'origine nucléaire ? L'énergie implique des investissements massifs qui ne peuvent dépendre des fluctuations des matières premières uniquement. Juste après la première guerre du golfe, le baril de pétrole est descendu à 11 dollars,  ; à l'époque, les services du Ministre de l'économie et des finances, Pierre Bérégovoy avaient calculé qu'il fallait que le baril descende à 7 dollars pour que le nucléaire ne soit plus rentable (en réalité, ils n'avait pas vraiment pris en compte le coût des investissements à venir). Toutefois si l'on avait fonctionné dans un système concurrentiel, à l'époque, qui aurait préconisé de continuer à développer le nucléaire, d'autant que le pétrole est demeuré longtemps bon marché... A l'heure où les énergies renouvelables offrent des débouchés moins gourmands à nos appétits de croissance et de consommation, est-il raisonnable de mettre le sort de l'énergie entre les mains de la seule concurrence ? Il n'est pas choquant, finalement qu'EDF récupère de magnifiques rentes de sa production, c'est même très bien. Tant mieux. C'est une affaire qui tourne. On cite souvent Tchenrobyl que l'on agite comme un épouvantail comme modèle de la faillite d'une production d'énergie d'état : mais sur ce point,  le problème n'est pas que la centrale fût publique, mais plutôt que l'Etat fût déliquescent et irresponsable.

    En ce qui concerne les transports, considérons l'Angleterre : il y existe de profondes disparités de développement économique entre les régions, parce que les transports ne sont plus assurés sur les lignes jugés "non-rentables", et il y en a un grand nombre. Il faut maîtriser un minimum la politique des trtansports pour envisager un développement harmonieux du territoire. A la limite, on peut envisager que l'Etat délègue certaines responsabilités par un cahier des charges, mais pas toutes.

    Est-il juste de se plaindre de la SNCF ? les TER sont une véritable réussite. Rapides, à l'heure, modernes, confortables et efficaces. Quand, effectivement, la ligne ferrée n'est vraiment pas rentable, il y a des lignes de bus qui désservent les petites communautés rurales à proximité d'une plus grande communauté. Par ailleurs, la ponctualité des trains est la plupart du temps impressionnante, ces derniers arrivant à la minute près à l'horaire prévu. Il faut avoir voyagé dans de nombreux pays pour réaliser que cette performance est tout à fait exceptionnelle. Confier des lignes non-rentables à des entreprises privées pourraient coûter très cher , et peut-être bien au minimum aussi cher que d'utiliser une entreprise qui a déjà un savoir-faire reconnu et ancien en la matière. Objectivement, qui serait capable de rivaliser avec la SNCF à l'heure actuelle ?

    Et comment comprendre la décision de privatiser un système autoroutier qui s'avérait perfomrant et rentable ? 

    Quant à l'Education,  les écoles privées existent déjà. L'enseignement privé alternatif existe plus que largement :  les écoles de commerce, mais aussi  les CFA (très reconnus sur le marché du travail et dans plus d'un établissement public) les établissements scolaires sous contrat (pas une commune où il n'y en ait pas au moins un) ...

     En revanche, le monolithisme de l'Education Nationale, est certes patent. Mais, sur ce point, il faudrait regarder les choses de près : les reponsables presqu'exclusifs de ce monolithisme sont à trouver dans les administrations centrales : partout elles bloquent à peu près toutes les innovations, et, bien plus encore que les syndicats, promeuvent non les plus méritants, mais les plus courtisans. Toute la programmation de l'EN actuelle n'est pas le fait des enseignants, qui, pour une large majorité, et contrairement à une idée fort répandue, d'ailleurs, se contentent d'appliquer ce qu'on leur dit de faire. En ce qui concerne la Cartes Scolaire, en l'état, il vaut mieux en effet la supprimer : l'hypocrisie de ceux qui la défendent est tout simplement insupportable. Toutefois à l'instar de François Bayrou on pourrait aussi proposer que tous les établissements scolaires doivent pouvoir offrir un parcours d'excellence. Cela suppose de revenir sur un dogme, lui, hélas, ancré chez les professeurs, les associations de parents d'élève (PEEP comprise), les professeurs, beaucoup de parents d'élève et plus encore l'administration centrale : le dogme de l'hétérogénéïté. Pour qu'un établissement offre un parcours d'excellence, il faut admettre qu'il y ait au moins une classe d'élite. Beaucoup confondent également (souvent volontairement) hétérogénéïté sociale et hétérogénéïté scolaire (des résultats et du niveau scolaire) même s'il faut reconnaître qu'elles tendent à se superposer. Cette hétérogénéïté sociale, ce n'est pas la peine de confier à l'école la mission de la réaliser. Ce n'est pas un problème scolaire comme on essaie de le faire croire, mais avant tout d'urbanisme.

    On pouvait lire  tout récemment un échange sans fard rapporté par l'hebdomadaire Marianne entre Gaston Deferre et George Marchais. Aucun des deux n'y allaient par 4 chemins pour expliquer que les concentrations d'immigrés dans une commune grevaient les budgets sociaux et posaient de graves problèmes pour l'ordre public. Moyennant quoi, et cela se passe en 1977 ou 1978,  ils concluaient qu'il faudrait disperser les immigrés sur toutes les communes de France à raison de 10% maximum par commune. On connaît la suite...le problème est là. Et l'école n'y peut absolument rien. A cela s'ajoute une démagogie sans précédent depuis trente ans à propos de l'école pour camoufler l'échec des méthodes et la dispersion des moyens sur des enseignements non-disciplinaires (heures de vie de classe, EJCS et TPE au lycée, brevet de sécurité routière, info ceci, info cela, pseudo activités d'éveil" au primaire et cetera...). Le pompon, c'est ce que l'on demande au baccalauréat et au brevet des collèges aujourd'hui. Mais là encore, ce n'est pas la faute des professeurs : qui conçoit ces épreuves ? inspecteurs, recteurs, formateurs et tutti quanti, assistés de leurs créatures , quelques professeurs contraints ou rénégats, prêts à avaler toutes les couleuvres possibles et imaginables par servilité ou pour un avantage misérable (au moins s'il s'agissait de détourner quelques millions, on pourrait se dire qu'il y a un intérêt pécunier objectif, mais même pas en plus...).

     

    L'appropriation publique d'entreprises marchandes est-elle nécessairement néfaste ? L'Etat doit-il  se nourrir exclusivement de recettes fiscales, et non d'activités marchandes qui reposeraient sur une prise de risque qui n'est pas de son ressort.

    Soyons  très pragmatiques. Concernant le capitalisme monopolistique d'état, il est tout de même intéressant d'en observer les effets dans un pays comme la Chine, dont la croissance frise les 10% chaque année. Evidemment, la Chine n'est pas non plus partie du niveau de la France, mais tout de même. Plus près de nous, la gestion socialiste des années 80  mérite d'être examinée à la loupe. La nationalisation des banques a été un fiasco complet du début jusqu'à la fin, en revanche, pour l'industrie, le verdict est plus contrasté. Si l'on considère l'industrie automobile (mais pas seulement, la sidérurgie, la construction navale, l'aéronautique), sous l'effet des fonds publics injectés, on peut constater qu'elle s'est considérabement rénovée. Les renault 25 et 21 sont  symptômatiques de cette modernisation. Il y a quelques années, on pouvait lire dans un magazine automobile l'exemple d'une renault 21 turbo diesel qui avait passé son existence a parcourir l'Europe et la Sibérie de long en large, accomplissant ainsi un périble de 1 200 000 kilomètres, et ce, en changeant deux moteurs seulement. Renseignements pris sur ce modèle, on s'appercevait que  grand nombre d'entre eux dépassaient allègrement les 500 000 kilomètres... L'Etat français, en nationalisant a aussi modernisé considérablement une bonne partie de l'appareil productif français, celui-là même qui s'est avéré en partie responsable de l'échec patent de la relance par la demande de 81.

    Il est vrai que  l'appropriation publique  a un relent de dékoulakisation peu séduisant. Mais, à l'heure actuelle, ce serait plutôt les bijoux de famille que les trois derniers gouvernements ont tendu à vendre (les Socialistes ont été d'autant plus silencieux sur nombre de privatisations que ce ce sont eux qui les ont entamées, et notamment celles des autoroutes...). Il ne s'agit nullement de s'opposer par principe aux privatisations mais elles doivent être  censées. 

    Il est vrai qu'un état marchand pourrait déroger à la règle  de la concurrence libre et non-faussée,

    Fondamentalement, quels sont les deux reproches que l'on peut adresser à une entreprise d'état ? 1. De ne pas respecter les règles de concurrence 2. De ne pas être perfomante. Si l'entreprise d'état  répond à ces deux critères, pourquoi faudrait-il la privatiser ? En outre, en ce qui concerne la concurrence, le véritable problème pour un pays comme la France, ce sera les réactions de ses partenaires européens. Pour les cas que nous citons, transports et énergies, c'est surtout de concurrents européens que la France a à craindre l'ire. Toutefois, dès lors qu'un accord serait trouvé et conclu avec nos partenaires pour que l'Etat français conserve sous la marque déposée et estampillée "état français" certaines entreprises, où serait le mal ? Au final, dès lors que nos entreprises publiques ne participent pas à notre asphyxie (mais il faut tenir compte de leur valeur ajoutée, pour cela, et pas seulement de leur coût) pourquoi devrait-on inciter l'état à s'en désengager ? Le reste est une affaire de gestion. 

    Toutefois, on peut envisager de déléguer certains services de proximités à des partenaires privés dans les communes rurales éloignées des grands centres urbains : .  On assisterait alors au retour de l'épicerie d'antan, c'est à dire un commerce généraliste, sauf que, cette fois, ce ne serait plus seulement des biens de consommation que l'épicerie vendrait, mais aussi des services que lui délèguerait  l'Etat : poste, caisse de sécurité sociale, impôts... Voilà un métier nouveau qui pourrait avoir de l'avenir : un épicier-buraliste qui suivrait une formation sommaire d'agent de l'état multi-fonction. Nombres de services administratifs ne requièrent pas de formation approfondie. Ces épiciers pourraient en assurer le fonctionnement moyennant une rétribution de l'état, et ce serait à l'avantage de tous, car cela permettrait de conserver une vie dans les petites communautés et coûterait à l'évidence moins cher à l'Etat, donc au contribuable.


    Les monopoles (ou oligopoles !) ne sont pas le seul fait des entreprises publiques. La Lyonnaise des eaux, et la CGE se sont certainement longtemps accordées secrètement pour fixer sur une base non-concurentielle le prix de l'eau. Dans les premiers temps du câble, cette même Lyonnaise des eaux sous le doux nom de cybercable, numéricable et deux trois autres opérateurs passant par le câble (leurs noms m'échappent) se sont partagés longtemps le marché.
    Pour la téléphonie, l'année passée l'on soupçonnait un accord secret entre les opérateurs de téléphonie. En remontant plus loin dans l'histoire, on trouve sept compagnies pétrolières qui se partagaient 90% des consessions de la planète dans les années 60-70 : les majors.

    Les coûts de production d'une entreprise publique sont-ils nécessairement prohibitifs?  Il serait intéressant de comparer ceux de Renault et de PSA sur les trente dernières années. Evidemment, pour être juste, il faudrait prendre en compte les subventions mastodontesques que PSA a reçu aussi.

    Enfin, à qui dénigrerait les résultats de la France, sous économie dirigée, par rapport à d'autres pays, il faut rappeler qu' elle a tout de même longtemps été classée au quatrième rang mondial pour la puissance économique, et surtout, qu'en la comparant  au Japon ou à l'Allemagne, il faudrait considérer le coût monstrueux pour son économie de sa sanctuarisation nucléaire,  de son  financement d'une armée pendant longtemps opérationnelle et autonome , de sa  politique de soutien et de développement dans ses ex-colonies (seuls l'URSS et les USA en ont fait autant pendant les années 60-70-80). Si le Japon et l'Allemagne avaient du payer leur défense nationale au prix fort  ainsi que leur décolonisation,  seraient-ils parvenus à un tel niveau de développement si vite ?...

     Sans être favorable à un tout public, il demeure souhaitable  que les états conservent, s'ils le peuvent, évidemment,  un pied dans les secteurs stratégiques (Education, Transports, Energies, Communications) , soit par la biais d'une entreprise d'état, soit par le biais de l'actionnariat ( c'est à dire en disposant d'une part de capital suffisante pour infléchir la politique de l'entreprise).

     

    Pour conclure,il ne s'agit pas de promouvoir une économie planifiée ni même dirigée, mais de plaider pour une présence de l'Etat là où un opérateur privé n'a pas les reins assez solides pour se préoccuper de l'avenir à long terme, et finalement, de mettre en avant les solutions qui marchent publiques ou privées , sans dogmatisme, mais avec pragmatisme.

  • La contrainte du budget et la démographie

    Pour l'avenir, à considérer le montant astronomique de la dette de l'Etat, aucune politique ne devrait être présentée sans avoir comme préalable l'équilibre budgétaire.

    Les gens sensés sont, je le crois, d'accord sur la nécessité d'une politque résorbant notre monstrueuse dette publique. Donc, la distinction, parmi les gens sensés va se faire sur leur manière de la réduire. Quels budgets faut-il alléger et en taillant dans quoi exactement ?
    Car actuellement, si tout le monde en parle, personne ne propose de choses concrètes à quelques exceptions près. Par exemple François Bayrou et Christian Blanc parient beaucoup sur l'e-adminsitration pour réduire les effectifs des administrations centrales.

    Cette question centrale devrait être traitée de manière trans-partisane.
    Un budget en équilibre exclut-il radicalement par exemple une politique keynésienne ou néo-keynésienne ?


    Une politique keynésienne  est envisageable uniquement dans des circonstances exceptionnelles (crise par exemple) et pour une durée limitée. De plus l'appareil productif de la zone géo-économique menacée par la crise doit être en mesure de répondre à une éventuelle relance par la demande.

    La contrainte budgétaire implique aussi de faire face à de vrais dilemmes cornéliens. Par exemple, on parle actuellement de donner des annuités supplémentaires aux femmes qui ont élevé beaucoup d'enfants et ont du s'arrêter de travailler pour cela. 

     Nous sommes pris, je le crois, en tenailles entre deux barils de poudre : la dette et  la démographie, à mon avis tout aussi inquiétante, et encore, la France n'est pas la plus mal lotie. Augmenter les retraites des femmes qui s'arrêtent n'est peut-être pas une bonne idée, mais dans ce cas, il faut être prêt à participer au financement de crèches près des lieux de travail. Une dépense de plus  ? Certes, mais celle-là, elle me paraît prioritaire, car ce sera nos enfants qui nous prendront en charge à l'avenir. Par ailleurs, cette mesure est peut-être moins coûteuse que l'arrêt de travail et l'augmentation de la retraite.

     La question des retraites est une véritable bombe : un seul espoir, réussir à créer suffisamment de croissance pour combler notre déficit et financer plus tard nos programmes sociaux.

     Démographie, dette publique et contrainte budgétaire, voilà des choses dont on entend fort peu parler dans les programmes politiques actuellement. Seuls quelques parlementaires UDF (Jean Arthuis, Christian Blanc, François Bayrou) semblent s'en préoccuper franchement, et il n'y a eu que l'UDF pour proposer d'inscrire la contrainte budgétaire dans la loi...

  • La LOLF n'est pas une fin en soi

    La rigueur budgétaire saurait-elle être une fin en soi ?
    Christian Blanc dans son ouvrage la croissance ou le chaos  estime que la réduction de la dette s'inscrit dans un système plus important susceptible de favoriser la croissance, et ne suffit pas en elle-même. C'est le principe de l'éco-système de la croissance. Il faut un environnement favorable à la croissance, et la seule antienne libérale et désormais éculée de la diminution des charges ne suffit pas, à l'évidence à générer la croissance voulue. C'est dans un contexte, et non en tant que mesure prise isolément que l'équilibre budgétaire a un sens. Notez d'ailleurs que l'équilibre budgétaire peut aussi être atteint via un accroissement de l'impôt, et pas seulement par des baisses. Ne pensez-vous pas à cet égard que l'actuel gouvernement, pendant toute sa législature a baissé prématurément les impôts alors que les comptes n'étaient pas à l'équilibre ?
    C.Blanc n'est pas le seul à vouloir désamorcer cette bombe : l'UDF se bat pour faire inscrire l'obligation d'équilibre budgétaire dans la constitution.

     L'exemple de la LOLF illustre assez bien le questionnement ci-dessus.

    Les objectifs de la LOLF échoureont, parce que la LOLF a vocation à être un outil au service d'une politique et pas un but en soi, or actuellement, les politiques qui s'extasient sur cet outil budgétaire en font une finalité en soi.

    A titre de comparaison, dans un autre domaine , celui des régularisations et des expulsions de sans-papiers, on constate comment les traitements diffèrent d'un préfet à l'autre, et on a le sentiment au final que c'est le chiffre final (l'expulsion d'un nombre lambda de sans papiers) qui fait le mérite d'un préfet, bien loin des considérations humaines (des critères ont pourtant été définis, notamment la volonté d'intégration).

    La LOLF en l'état produira des dérives semblables . Si l'on demande des économies, les plus ambitieux des gestionnaires   les feront, ils produiront du chiffre, mais rien ne dit que leurs services seront gérés avec intelligence et humanité. Bien au contraire : méfiance envers des gouvernements de technocrates. Il faut une volonté politique puissante, bien au contraire, et déterminée, pour amener (et parfois contraindre) les gestionnaires à effectuer un virage dans leurs pratiques. 

    Ce qui compte, ce ne sont pas les gestionnaires (horresco referens !!!) mais bien au contraire les politiques, leur capacité à impulser un mouvement. Le seul bémol à placer sur cette assertion, c'est qu'il faut réussir à s'implanter dans des "réseaux" pour pouvoir mener son action en impliquant et intéressant des relais.

     

  • La dette ou le fâcheux oubli des présidentiables socialistes...


    Il faut se méfier avec les discours qui génèrent et/ou relaient l'anti-parlementarisme primaire.
    Ce n'est pas parce que 68% de Français pensent que les élus sont corrompus que les élus en question le sont.
    Beaucoup d'élus agissent en conscience et n'ont rien à se reprocher à titre personnel.
    Le problème, c'est plutôt la distance entre les programmes et la réalité, avec une mention toute particulière pour les Socialistes (mais l'UMP n'est pas non plus en reste !).
    Par exemple, considérons le débat entre les trois présidentiables socialistes : Fabius et Strauss-Khan sont deux anciens ministres de l'économie et du budget. Ils n'ignorent donc rien du danger que fait peser la dette sur l'économie française en raison de son accroissement exponentiel ces dernières années. Or, pas un mot sur cette question vitale pendant les deux débats.
    Pourtant, ce point est désormais incontournable aujourd'hui, et il va bien falloir dire la vérité tôt ou tard.
    Cette attitude est irresponsable et condamnable.
    C'est l'habituel "faites ce que je dis, pas ce que je fais", cher aux Socialistes.
    La réduction de la dette devrait désormais figurer dans tous les programmes économiques et les partis devraient se distinguer non par rapport à sa réduction ou non, mais par la manière dont ils vont faire une répartition sur la base des ressources existantes et non des ressources supposées !