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Economie - Page 62

  • L'Economie fait des bulles...

    Mars 2000. Les taux de la réserve fédéral viennent d’être relevés à 6.25% en quelques mois afin de mettre fin aux rumeurs d’inflation. La nouvelle économie de la bulle Internet se dégonfle alors brutalement. Très rapidement, constatant l’ampleur des dégâts, le chefde la réserve fédérale américaine (Greenspan) fait évoluer les taux d’intérêts de 6.25 % à …1.50 %  en 2001. La banque centrale européenne lui emboîte le pas : on passe alors de 4.75 % à 3.5% en 2002 puis à 2 % en 2003. Tout d’un coup, tout le monde est rassuré : l’économie mondiale ne s’est pas effondrée ... Cependant, une autre bulle est en formation car les taux sont bas : la bulle immobilière et de tous les actifs cotés en général (crédit, etc à la notable exception des actions qui pour l'instant ne sont pas encore trop chères). Et c’est alors qu’on se rend compte que Mr et Mme Smith dépensent beaucoup plus que ce qu’ils gagnent car le prix de leur demeure croît de 10 % tous les ans. Ils peuvent grâce à cela se refinancer et acheter nombre de biens de consommation (en particulier chinois et japonais) C'est ainsi que le taux d’épargne des ménages (saving ratios) devient petit à petit négatif.

    Août 2006. Les prix de l’immobiliers aux USA baissent, le consommateur américain n’a pas d’épargne, l’inflation est haute et on ne peut donc pas baisser les taux… L’économie américaine, entraînée par la baisse d’activité du secteur immobilier en outre, risque d'atterrir brutalement et la bulle immobilière éclater. Et tout cela parce que les banques, les établissements de crédit et les promoteurs ont réussi à faire maintenir aux banques centrales des politiques de taux bas laxistes…

    En fait, ce qu'il faudrait, pour faire baisser l'immobilier, c'est une reprise en force de la Bourse.
    Ainsi, les différents fonds d'investissement trouveraient à se placer, et l'opinion, cessant d'avoir peur, ne se réfugierait plus dans les placements immobiliers. Le problème, c'est que les seules choses qui flambent, actuellement, ce sont les matières premières, et que des fonds de placement ne peuvent se permettre de se déplacer sur quelque chose d'aussi volatile : ça, c'est bon pour les spéculateurs. En outre, l'éclatement de la bulle internet a laissé des traces, et chat échaudé craint l'eau froide... Bref, on se demande comment tout cela va évoluer, si finalement  nous ne sommes pas rentrés dans un système de bulles successives qui pourraientt finir par un krash monumental...

  • AREVA ou le coup des autoroutes : bis repetita non placent...

    Je sens venir le coup de loin : le gouvernement avait privatisé les Auroroutes de France juste au moment où elles commençaient à tourner à plein régime, et maintenant, cela va être le tour d'AREVA au moment même où plusieurs pays, alarmés par les hausses et l'épuisement du pétrole, frappent à la porte : USA, Chine et Inde, rien que cela. Précisons, en effet, que la principale filiale du groupe AREVA est spécialisée dans la construction de centrales nucléaires.

    Oh, bien sûr, Dominique de Villepin a suspendu la privatisation du groupeen octobre 2005, vraisemblablement pour faciliter celles d'EDF et de GDF.

    Argument invoqué pour légitimer la privatisation d'AREVA, son insuffisance de taille et de trésorerie ne permettent pas d'assurer les investissements nécessaires pour se développer et pour faire face aux chantiers qui l'attendent.

    Actuellement, c'est le CEA le plus gros actionnaire d'AREVA : 79% des actions. Le CEA (Commissariat à l'Energie Atomique) est un organisme public. Compte-tenu du marché porteur, il me semble que l'on pourrait joeur sur deux cordes : outre le CEA, l'état français possède 5.9% des actions AREVA : une émission d'actions pourrait augmenter la capitalisation du groupe, en prenant garde, toutefois, que l'addition CEA+ Etat ne passe pas en-dessous de 51%, et, seconde option, puisqu'AREVA est assurée de réaliser des bénéfices conséquente,s pourquoi l'état français ne lui consentirait-il pas les fonds nécessaires à de nouveaux investissements.

    Il s'agit là de solutions pragmatiques qui ne laisseraient pas à la merci de capitaux flottants et internationaux, un secteur tout à fait stratégique, à l'heure où de surcroît ses lendemains sont prometteurs... 

     

    Souhaitons que l'actuel gouvernement, ni le suivant, d'ailleurs, ne cède aux sirènes de l'ultra-libéralisme dogmatique qui pose a priori que toute entreprise privée est nécessairement plus performante qu'une entreprise publique.

     

  • Technopole d'Angers, un exemple à suivre...

    François Bayrou a visité Angers Technopole créée en 1986 : en vingt ans, le site a permis le développement d’activités innovantes grâce à une synergie entre les entreprises, les laboratoires de recherche et l’enseignement supérieur. Le site couvre quatre grands domaines d’activité : le végétal, la santé & biotechnologie, l’électronique et TIC, le pôle enfant. Angers Technopole est co-financée par Angers Loire métropole, la Chambre de commerce et d’industrie d’Angers, le Conseil général du Maine-et-Loire et la région des Pays-de-la-Loire. François Bayrou a visité le GIRPA (groupement interrégional de recherche sur les produits agropharmaceutiques), un laboratoire de développement de méthodes analytiques et de dosage de résidus de pesticides dans les productions végétales et animales, les produits issus des animaux, les corps gras et l’environnement (sols, eau, effluents…). Enfin, le président de l’UDF a visité la recyclerie-déchetterie d’Emmaüs à Saint-Jean-de-Linières. L’activité permet l’accueil et l’insertion à l’année de 42 personnes sans ressources et sans-abri, les compagnons sont chargés de trier et de récupérer les objets qui peuvent avoir une deuxième vie : vêtements, jouets, livres, ameublement, informatique, hi-fi, électroménager… La recyclerie remplit une tâche de traitement des déchets ménagers qui incombe normalement aux collectivités locales. L’équipement est soutenu par la commune de Saint-Jean-de-Linières, Angers Agglomération, le département du Maine-et-Loire et l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (ADEME). (03/07/06)

     

     

  • La dimension sociale des PME

    P.M.E. , commerce , artisanat
     

    par Philippe Arraou (UDF Paca), Pau, le 6 mars 2006


    C’est un lieu commun de déclarer que les PME sont créatrices d’emploi. Comme c’est un lieu commun de déplorer la lourdeur de leurs charges administratives. La question se pose alors de chercher à lever le deuxième paradigme pour libérer le premier : moins de contraintes, pour plus d’emplois.


    Qu’est-ce qu’une PME ?


    Les critères européens situent le plafond à 250 employés, quand ce n’est pas 500. L’inconscient général au niveau français le situe plutôt au seuil de 50 personnes. Le schéma le plus connu est celui de l’entreprise de moins de 10 personnes. La situation la plus répandue est celle de l’entrepreneur sans aucun salarié.
    Il est difficile de donner une définition de ce qu’est une PME en retenant des critères chiffrés, au risque de se trouver avec des cas atypiques. Par exemple une filiale d’un groupe coté en bourse qui n’aurait que quelques salariés serait une PME, alors qu’elle obéit à des règles qui sont celles des grandes entreprises. Mieux vaut retenir une approche plus objective. Deux critères peuvent caractériser une PME :

    1) son centre de décision, souvent concentré sur une seule personne, ou en tout cas un groupe restreint de personnes, associées entre elles

    2) la maîtrise de son capital : une PME est une entreprise dite « fermée», par opposition aux sociétés qui font appel public à l’épargne. Elle est détenue par un ou plusieurs individus, très souvent dans les limites d’une même famille. C’est la structure financière de l’entreprise et son organigramme qui permettront de dire s’il s’agit d’une PME.


    3) Enfin, autre critère, l’état d’esprit et les mentalités sont aussi un critère révélateur. Les PME sont généralement groupées autour d’un homme, d’un projet. L’être humain est au centre de ce projet. On peut dire que « l’homme prime sur la structure », ce qui est une différence fondamentale avec les groupes financiers. Et c’est en cela que la PME intéresse une formation comme l’UDF. Parti centriste, favorable à une économie sociale de marché, l’UDF se doit d’avoir un projet politique dynamique en faveur des PME.


    Qu’est-ce qui rapproche PME et UDF ?

     1°) Différence avec les partis de gauche

    Les partis de gauche défendent les intérêts des salariés pour des raisons historiques.Il est impensable que la gauche puisse avoir une politique de développement des PME ; ce n’est ni son fonds de commerce ni sa culture.La gauche au pouvoir a montré qu’elle était capable de servir aussi les intérêts desentreprises, mais uniquement les plus grandes d’entre elles. Le grand capital n’a paseu à se plaindre de la gestion de la gauche. Et les syndicats ouvriers en ont été bénéficiaires.Sur un plan idéologique, la recherche de l’élévation du niveau de vie à tout prix,

    conduit à une recherche de réduction des prix, et par conséquent à la logique des grands groupes, incluant les délocalisations. Une gestion « de gauche » est favorableau développement des grandes surfaces, au détriment du petit commerce. Cela aaussi des conséquences en termes d’urbanisation avec des centres villes qui se déshumanisent.

    2°) Différence avec les partis de droite

    La droite conservatrice est favorable au libéralisme. Curieusement, droite et gauche se retrouvent pour aider à la formation et au développement de grands groupes, cequi est par exemple la caractéristique de la distribution durant les trente dernièresannées.
    Par contre, la droite a aussi une politique d’intéressement des salariés, héritage du gaullisme et du paternalisme historique. C’est pourquoi on peut être tenté de définirles politiques de droite « d’humanistes » en matière économique. Mais ne nous ytrompons pas : ce sont les intérêts des grandes entreprises qui sont avant tout servis, et les petites entreprises en subissent les conséquences.

    3°) PME et politique centriste

    Entre une droite libérale et une gauche interventionniste, il y a un espace très large pour un juste équilibre : c’est la place du centre.  D’un côté, l’UDF est favorable à la liberté d’entreprendre, et à la responsabilisation des individus. En ce sens, elle a une politique « de droite ». D’un autre côté, l’UDF ne peut laisser les marchés se gérer eux-mêmes, car alors c’est la loi du plus fort qui l’emporte. Il y a ainsi un besoin d’interventionnisme, ce qui est le côté « de gauche ». En matière économique, ce sont les PME qui ont besoin d’une certaine protection. Elles n’ont pas les moyens de lutter contre des groupes financiers puissants, et disparaissent de jour en jour, alors qu’elles sont ungisement d’emploi essentiel. Entre interventionnisme et libéralisme, un équilibre est à trouver. C’est toute l’évolution de la deuxième moitié du XXème siècle, après des affrontements idéologiques ayant conduit à des catastrophes économiques. C’est à la recherche de cette « économie sociale de marché » que tous les partis s’essayent. Mais nul autre qu’un véritable parti du centre ne pourra faire mieux cette politique du centre.

     

    Quel rôle aux PME ?


    Humanisation …


    l’artisanat, les services, une PME se caractérise par une relation humaine, un S’il y a un rôle social que l’on peut reconnaître à la PME, c’est celui de l’humanisation. L’évolution de notre société ayant amené de grandes entreprises, il est possible aujourd’hui de faire la différence. Que ce soit dans le commerce, échange, un lien de confiance. De plus, dans de nombreux villages isolés, le petit commerce occupe un espace qui relève de la dimension sociale et publique. La fermeture d’une épicerie est aussi triste que celle d’un bureau de poste. C’est un peu de la vie du village qui disparaît. Dans les villes, les faits sont moins dramatiques, mais tout aussi porteurs de changements sociaux. Les cafés, restaurants, magasins des centres ville sont remplacés par des banques, des compagnies d’assurance, des mutuelles, etc. C’est le passé qui s’en va, mais avec lui la dimension humaine de nos villes. …

    avec des limites
    C’est pourquoi il est nécessaire de faire en sorte que ces entreprises se maintiennent.
    celles-ci ne peuvent rester totalement étrangères aux soucis des petites entreprises Bien évidemment, cela ne peut se faire au détriment des lois économiques, et l’argent public n’a pas pour vocation de venir suppléer les défaillances de l’économie privée. Il y a ainsi des limites aux interventions des collectivités. Mais Quelle politique pour les PME ? Il n’est pas aisé de trouver cet équilibre entre respect du libéralisme et besoin de protectionnisme. La collectivité n’a pas vocation à interférer dans les affaires privées. Et pourtant, quel est l’élu qui n’est pas confronté aux problèmes des entreprises de son territoire ?

    Limiter les grandes surfaces
    Les difficultés des PME, et en particulier du petit commerce, s’expliquent par la concurrence très forte des grandes surfaces. Un réflexe naturel est de limiter les grandes surfaces, ou en tout cas de contrôler leur développement. La compétence des élus locaux peut porter sur la délivrance d’autorisations d’ouverture de grandes surfaces. Sur ce sujet l’UDF pourrait avoir une politique originale qui la distinguerait, et prendre des engagements. Par ailleurs, au niveau national, les mesures d’encadrement et de taxation des grandes surfaces déjà en vigueur sont certainement à revoir.

    Accompagner les créations
    Parallèlement à ces mesures qui sont plutôt restrictives, des politiques d’encouragement et d’incitation seront bienvenues. Elles s’adresseront bien évidemment aux créateurs d’entreprise. Mais aussi aux dirigeants de PME existantes.
    Les aides financières sont à éviter, car jamais satisfaisantes et toujours insuffisantes. De plus elles génèrent des sentiments de jalousie et d’injustice chez les concurrents. Par contre, les besoins sont importants en matière de formation, de conseil et d’accompagnement, ce qui peut faire l’objet de mesures spécifiques et ponctuelles.
    Stimuler la créativité
    Un effort particulier pourra être proposé pour stimuler la créativité, et favoriser la création d’entreprises. Les talents ne manquent pas, mais les moyens sont rares. Là également, l’action publique ne doit pas dépasser ses limites naturelles. Mais elle peut favoriser les rencontres et les échanges. Par exemple en créant des centres de créativité. Les collectivités peuvent jouer un rôle moteur, tout simplement en mettant quelques moyens à disposition de structures associatives qui se chargeront de l’animation. Simplifier les obligations Enfin, véritable serpent de mer, il est essentiel de proposer une simplification des obligations administratives des PME. C’est une démarche pragmatique qu’il convient d’entreprendre, avec des praticiens et des chefs d’entreprise, et non des hauts fonctionnaires qui ne réalisent la simplification qu’en complexifiant. C’est un chantier à ouvrir, duquel peut naître un projet politique concret.

  • Cyber-budget

    Pour une initiative étonnante, c'est une initiative étonnante :

    Jean-François Copé, ministre délégué au budget, a présenté le jeu Cyberbudget, simulation sur internet dans lequel chaque Français peut se prendre pour le ministre du Budget, en gérant ses 300 milliards d'euros. Le but pédagogique du jeu est que "chaque Français se familiarise avec le budget de l'Etat".

    L'internaute devra prendre des décisions : où investir en priorité, rendre des décisions en masses financières réelles,  tout en faisant passer son budget au parlement... 10 000 joueurs devraient pouvoir jouer en simultané. François Copé explique : « Les Français sont demandeurs de réformes, mais grincent des dents dès qu'il s'agit de faire des économies; L'idée, c'est donc de les familiariser avec le budget de l'état. »

    Le jeu sera disponible fin mai sur Internet, sur ce site du gouvernement consacré à la performance publique.

    http://www.performance-publique.gouv.fr/ 

  • Le programme économique de Ségolène Royal

    Difficile de se faire une idée claire.

    On peut lire l'article des Echos

    Sur le fond, il y a certainement des convergences possibles entre le programme de l'UDF, par exemple, et celui de Mme Royal. En revanche, je ne vois pas de convergences possibles avec une bonne partie de ses petits camarades socialistes.

    Ensuite, dans le détail, j'aimerais bien savoir comment elle compte procéder exactement, parce que pour l'instant, elle enfonce pas mal de portes ouvertes...

    On peut aussi jeter un oeil aux propositions économiques faites par les militants PS lors de leurs états généraux le 06 mai. Eh bien ce n'est pas fameux : pas une seule fois les militants du PS ne se demandent comment ils vont financer la politique prônée. En revanche, beaucoup d'augmentations d'impôts en perspective. Aucune proposition de réforme de l'état. De vagues références à la décentralisation. Un pilotage par le pouvoir central de la plupart des actions proposées...bref, pas folichon...

    A suivre, donc...

  • Initiative économique (UDF)

    Le présent article a été rédigé par l'un des membres de la comission Economie de l'UDF, et publié le 05 février 2006.

    Philippe Arraou y présente une conception particulièrement audacieuse des rapports entre les créateurs d'entreprise et les différentes officines de l'Etat. Les familiers de Schumpeter et ceux qui auront lu La croissance et le chaos de Christian Blanc, se retrouveront très aisément dans cet avis d'expert. Bien entendu, les Hérétiques s'y retrouvent tout à fait...

    Source : http://www.udf.org/participer/commissions/economie/contribution_arraou.pdf


    L’initiative économique relève du domaine privé, et repose sur l’entreprise et son ou ses dirigeants. Il n’y a pas de modèle particulier, et chacun développe ses propres initiatives. Il n’empêche que les démarches s’insèrent dans un contexte public, et que celui-ci peut être plus ou moins favorable pour les encourager et les accompagner.
    Dans la rubrique de la politique économique, il y a ainsi un espace à réserver au sujet des « initiatives ». Le contexte ambiant de morosité et de crise impose aux partis politiques de présenter un projet de nature à favoriser une relance économique, et par conséquent d’encourager les initiatives économiques.


    Quelle politique économique ?


    A la question « le sujet de l’initiative économique peut-il concerner l’UDF ? », la réponse est clairement oui!


    Economie de marché


    Nous sommes favorables à l’économie de marché, et à ce titre favorables à l’entreprise individuelle. L’un des problèmes majeurs de notre société, pour ne pas dire le plus important, étant celui de l’emploi, nous devons explorer toutes les pistes qui permettront de le résorber.
    Le constat de la défaillance des grandes entreprises consommatrices de main d’oeuvre pour assurer le niveau de l’emploi est devenu une banalité.
    D’un côté, la main d’oeuvre non qualifiée coûte moins cher hors de France, et les unités de production ont été délocalisées en conséquence.
    D’un autre côté, les niveaux de formation se sont considérablement élevés, et la demande du marché du travail porte de moins en moins sur des emplois non qualifiés.
    Aujourd’hui c’est le monde des PME qui est en mesure de proposer des emplois, sachant que le spectre est très large, allant de zéro à plusieurs centaines de salariés.
    Ces entreprises sont confrontées à un marché concurrentiel extrêmement vif, avec des règles sévères qui ne laissent la place à aucune erreur, et qui est malgré tout régi par la loi du plus fort.
    C’est pourquoi le monde des PME a aussi besoin de protection. Entre liberté et libéralisme un équilibre reste à trouver, qui peut parfaitement identifier l’UDF et sa politique centriste.

    Economie sociale de marché


    Une dose d’étatisme, ou plutôt de régulation, est ainsi à insérer dans un contexte de liberté, afin de protéger les plus faibles face aux dérives ou excès des plus forts.
    Cette régulation portera également sur la dimension sociale de l’entreprise, et sur les relations entre les individus qui la composent, conformément aux racines de valeurs humanistes de l’UDF qui ont pour objectif de placer l’Homme au centre de tout projet.
    Une économie sociale de marché aura ainsi pour conséquence de prévoir un minimum de régulation dans un monde fait de liberté d’entreprendre et de libre concurrence.
    Un parti politique comme l’UDF qui se présente avec un projet de société se doit ainsi d’avoir une politique claire d’accompagnement des porteurs de projets économiques.


    UDF, le parti du futur


    Le positionnement de l’UDF sur l’échiquier politique français est tourné vers l’avenir. Bien que porteurs de valeurs, nous sommes des progressistes, ce qui nous éloigne de la dichotomie droite gauche sur laquelle s’affrontent conservatisme et réformisme. Nous incarnons les deux tendances, et voulons aller de l’avant.
    Afin de bien être identifiés comme « le parti du futur », il sera utile d’accompagner des projets innovants.


    Encourager l’initiative économique


    Mettre en place des mesures d’encouragement limitées à une aide financière n’est pas sain. Les subventions à tout créateur ont été arrêtées depuis plusieurs années, ce qui est bien. L’argent public a d’autres finalités que de revenir à une entreprise privée. Cela ne veut pas dire pour autant que la collectivité ne doive pas s’intéresser au domaine privé, mais d’autres formes d’aides, plus subtiles, peuvent être trouvées.
    De quoi ont besoin les porteurs de projets ? De soutien, et d’encouragement ! Et éventuellement de dispositifs les aidant à finaliser leur projet ou à le développer.
    1) Accompagnement des créateurs
    Bien évidemment, une simple idée ne suffit pas à faire une entreprise, et les lois économiques sont là pour rappeler que c’est un ensemble d’éléments qui participent à la concrétisation du projet et à sa réussite : les hommes, l’argent, le marché, les méthodes, sans oublier les machines si l’on parle de production.

    Mais quand bien même tous ces éléments sont réunis, cela peut ne pas suffire, surtout dans le domaine de l’innovation, qui par définition bouleverse les habitudes, et peut déranger.
    Le chef d’entreprise a besoin d’être accompagné pour voir des portes s’ouvrir. Très souvent l’individu est isolé, concentré sur sa recherche ou son innovation, et les relais lui manquent.
    Cette aide peut être apportée par un parti politique, sans beaucoup d’efforts. Cela ne demande qu’un peu de disponibilité, pour d’abord identifier les projets, et ensuite utiliser les relais des élus quand ils sont nécessaires afin de mettre en relation ces porteurs de projets avec des acteurs économiques et éventuellement des responsables
    de collectivités. Nous sommes entourés de gens qui ont des projets ; investissons nous avec eux !
    2) Centres de créativité
    Passer d’une idée à un projet, puis d’un projet à sa réalisation demande un ensemble de connaissances et un savoir faire. Pour rester sur un schéma simple disons qu’il y aura au minimum trois phases : la conception, la fabrication et la commercialisation.
    Les trois peuvent être concentrées à l’intérieur d’un même projet, et l’entreprise assume sa totale autonomie. Mais cela fait généralement appel à trois parties bien différentes, à trois métiers différents, si bien qu’il n’est pas facile de réunir toutes les compétences autour d’un même projet.
    En revanche, il est possible de faire se regrouper les différents acteurs, en commençant par les faire se rencontrer. D’où l’idée d’un centre qui aurait pour objet de les mettre en rapport. Les créateurs présenteraient leurs projets. Les industriels les sélectionneraient pour les fabriquer. Et les commerciaux proposeraient une diffusion.
    Tout cela serait l’aboutissement d’une démarche de créativité. Dans le but de chercher à explorer toute idée pouvant déboucher sur un projet d’entreprise, des « centres de créativité » pourraient accueillir des porteurs de projet.
    L’activité de ces centres consisterait avant tout à favoriser la créativité. Dans une ambiance de recherche, et avec l’aide de professionnels compétents, des séminaires ou stages de créativité seraient proposés pour encourager les personnes « qui ont des idées » mais ne savent pas comment les matérialiser. Ensuite, le centre se chargerait d’apporter une aide concrète. Une première phase d’analyse et d’étude permettrait de procéder à une sélection.
    Ensuite un accompagnement serait proposé pour une protection de l’idée : dépôt de brevet. Enfin, une mise en relation se ferait avec des entreprises industrielles pour la fabrication et commerciales pour la distribution.

    Ce type de structure peut difficilement relever du privé, sauf à conduire à la perte du projet par son concepteur. Il s’agit d’apporter une aide, mais sans vouloir accaparer une idée. Les collectivités locales pourraient jouer un rôle moteur pour créer des centres de ce type.
    3) Aides à la formation
    Les chefs d’entreprise se doivent d’être compétents dans tous les domaines, ce qui est extrêmement difficile. Dans une grande entreprise, les compétences sont partagées entre plusieurs personnes, chacune étant spécialisée dans son domaine.
    Dans une PME, par manque de moyens, l’entreprise ne peut embaucher des spécialistes, et le chef d’entreprise cumule tous les domaines de compétence.
    En général, il est issu d’une formation, soit technique, soit commerciale, soit de gestion. Il a par conséquent des lacunes naturelles pour l’ensemble des connaissances qu’il se doit d’assumer. Cela peut se faire ressentir sur le
    fonctionnement et le développement de l’entreprise. D’où la nécessité de formation.
    Beaucoup d’organismes de formation proposent des stages et séminaires en tout genre, et une offre importante existe sur le marché. Mais tout cela a un coût, que la PME ne peut pas toujours supporter.
    Des organismes de financement de la formation peuvent prendre en charge une partie des coûts de formation continue, mais cela ne peut s’appliquer au chef d’entreprise lui-même, s’il n’est pas dans une structure juridique qui lui assure un statut de salarié, telle l’entreprise individuelle, ou la SARL quand il est gérant
    majoritaire. La formation des chefs d’entreprise pourrait être développée par les collectivités locales : conseils régionaux, et même conseils généraux.
    4) Aides à l’export
    Certaines régions françaises ont des structures d’accueil de leurs entreprises dans des pays étrangers. Ces services sont très efficaces et garantissent les meilleures chances de succès au développement des entreprises à l’export. Plus proches des entreprises que les services du commerce extérieur attachés aux consulats, ils assurent un
    accompagnement dans le pays à la recherche de partenaires, d’associés, de distributeurs ou de personnel. Se limitant à un rôle d’intermédiaires, ils proposent de mettre en relation les entreprises avec des professionnels locaux, ce qui permet d’éviter les écueils liés à un manque de connaissance du pays et de la langue.
    Un projet politique pourrait consister à revoir le dispositif public d’accueil des entreprises françaises à l’étranger pour chercher à en améliorer l’efficacité, et s’inspirer du modèle que certaines régions ont mis en place.
    Pour des régions frontalières, ces services d’accueil pourraient être généralisés.

    Réformer l’administration


    1) Allègements de cotisations des créateurs

    Les chefs d’entreprise ont pour habitude de se plaindre de l’importance des prélèvements qu’ils subissent. Ce sujet conduit à un débat plus large qui est celui de la fiscalité et celui de la base de calcul des cotisations sociales. Il est évident que tout allègement pour les créateurs d’entreprises est à privilégier. Des mesures existent déjà. Elles sont à maintenir et même à développer.
    2) Concentration des services administratifs
    Au-delà du coût des cotisations fiscales et sociales, un autre sujet étonne les créateurs qui se lancent dans l’aventure de l’entreprise : celui de la lourdeur de leurs obligations administratives. Des déclarations multiples sont à fournir régulièrement à des services administratifs aussi nombreux que méconnus. Cela se traduit par un coût pour l’entreprise.
    Une mesure de simplification consisterait à les concentrer. Cela ne sera pas facile, chacun défendant son pré carré. Seule une volonté politique pourra amener à un résultat. Quand on sait que dans certains pays, un seul organisme d’état se charge de recouvrer la totalité des cotisations obligatoires, à quelque titre que ce soit, cela
    laisse rêveur …
    De telles mesures peuvent éventuellement amener à des suppressions d’emplois dans ces administrations. Cela est une question de choix de société pour trouver le bon équilibre entre les individus qui créent de la richesse et ceux qui les contrôlent.
    Une solution intermédiaire avant la concentration des services, serait de limiter la concentration au recouvrement des cotisations, ce qui ne remettrait pas en cause l’existence de chacun d’eux.
    Par contre, cela conduirait à un allègement sensible des obligations pour les entreprises, et par conséquent à des créations d’emploi sur ce qu’est leur métier, plutôt que leur administration.
    3) Réduire les obligations administratives
    Si l’on comprend bien la nécessité de mettre en place des systèmes de contrôle, par contre on comprend moins bien l’acharnement dont est capable de faire preuve parfois l’administration.
    Que ce soit en matière fiscale, ou en matière sociale pour les différentes cotisations obligatoires, les entreprises sont sous la surveillance permanente de l’administration.

    C’est la règle du jeu, puisqu’elles ont la liberté et la responsabilité de remplir leurs déclarations, et qu’ensuite l’administration vient contrôler la concordance des faits avec les déclarations reçues.
    Une inversion des rôles soulagerait l’entreprise : que l’administration fasse ses calculs elle-même, éviterait le contrôle sur l’entreprise. C’est une véritable révolution intellectuelle que de prendre le problème à l’envers, mais cela serait un véritable bénéfice pour les entreprises.
    Au-delà de l’allègement de contrainte pour l’entreprise, il faut également avoir le courage de simplifier la complexité des cotisations. En effet, masquer la complexité derrière une apparente simplification, conduit à transférer le travail sans le réduire.
    C’est ce qui vient d’être fait avec la prise en charge par les URSSAF des déclarations des TPE. Aucun allègement, ni aucune simplification, mais transfert de charge de travail, ce qui justifie des emplois nouveaux dans l’administration, mais ne réduit pas le montant des cotisations.
    4) Changements de mentalité
    Le plus terrible dans le cas d’un contrôle, quel qu’il soit, est le temps qu’il engendre, sans parler du désagrément de la relation humaine, parfois à la limite du supportable.
    Une première mesure qui s’impose à toute nouvelle politique en France est une consigne à passer aux agents de l’administration pour changer leur comportement et engager une relation de partenariat avec les entreprises. Cela serait certainement de nature à encourager les créateurs d’entreprise à se lancer dans l’aventure.


    Conclusion


    La raréfaction de l’offre d’emploi conduit les travailleurs à créer leur propre entreprise. C’est une réaction de survie, dans laquelle il faut voir un dynamisme intéressant pour une société qui est en mutation. Le phénomène est à privilégier car il apporte une réponse à la délicate question de l’emploi.
    Mais il n’est pas facile de passer du stade de projet à sa mise en oeuvre. Des mesures visant à faire germer les projets et à les accompagner sont indispensables. C’est une stimulation des mentalités qu’il convient de mettre en oeuvre afin d’évoluer vers une société d’individus responsables et entreprenants.


    Pau, le 5 février 2006

  • Impact économique de l'immigration choisie

    Quand le thème de l'immigration revient en force dans le débat politique en France, ce n'est jamais bon signe, car cela permet d'occulter les problèmes principaux.

    Toutefois, ne nous dispensons pas d'une réflexion sur le sujet.

    Succinctement, voici ce que l'on peut dire : quand l'immigration se fait pour couvrir un déficit de main d'oeuvre structurel, les effets sont a priori positifs, puisque les emplois pourvus rapportent à la fois en impôts et en croissance à la France, via la consommation.

    Si en revanche, l'immigration se fait dans un secteur concurrentiel avec pour objet inavoué de faire baisser les coûts de main d'oeuvre, les résultats sont désastreux. Cette immigration-là ne génère pas d'emplois en plus et crée des tensions sociales : malheureusement, l'immigration des années 70 participe certainement pour une large partie de cette catégorie.

    Si l'immigration se fait dans un secteur de pointe où la France ne dispose pas de spécialistes, les conséquences sont très positives, car en sus d'un impact de croissance et de bénéfices fiscaux, on peut tabler sur les effets positifs de l'innovation.

    Demeure un problème éthique : l'argent des travailleurs immigrés contribue au développement de leurs pays d'origine, souvent moins développés. Le regroupement familial tarit forcément cette mane.

    De toutes façons, la France devrait marquer une pause, alors qu'elle peine tant à digérer les vagues d'immigration successives des 30 dernières années. N'oublions pas qu'elle a la plus forte population immigrée d'Europe !

    Plus généralement, il est très déraisonnable d'accepter l'immigration quand on ne peut leur proposer que du chômage ou alors des emplois de nature conjoncturelle.

    Il faudrait mener une politique inverse de celle qui est préconisée actuellement. Aujourd'hui, l'immigré vient et doit justifier d'un travail en France pour rester.

    Il vaudrait mieux qu'une agence (l'ANPE ?) crée un service étranger à destination des missions françaises en territoire étranger et proposent aux candidats à l'émigration la liste de ses emplois non pourvus.

  • Manifeste de l'Hérésie économique

    Définition du mot "Hérésie". L'Hérésie est un mot grec, αἵρεσις qui signifie choix ou opinion particulière. Plus généralement, l'hérésie est la doctrine de celui qui en matière de foi soutient des opinions condamnées par l'Église. Qui formule en premier l'hérésie est appelé hérésiarque, qui y adhère, est un hérétique. De même l'on parle d'hétérodoxie pour qualifier des idées hétérodoxes, concepts auxquels on oppose ceux d'orthodoxie et d'orthodoxe.


    Joseph Aloïs Schumpeter est un hérétique parmi les penseurs, indiscutablement à plus d'un égard inclassable. Il critique tout à la fois les théories libérales, marxistes et keynesiennes, tout en offrant une alternative crédible.

    Ce n'est pas seulement l'économiste de l'innovation, mais aussi un théoricien qui voit dans les grands bouleversements économiques non des ruptures liées à des cahots monétaires ou productifs, mais bien au contaire, des soubresauts structurels : c'est l'obsolescence des biens, des méthodes de production et de l'organisation du travail, ou bien la raréfaction ou la cherté des matières premières, ou encore l'absence de débouchés qui créent les conditions d'une stagnation qui ne peut perdurer.

    Toutes les sociétés économiquement organisées sont donc condamnées à aller de l'avant.

    Plus que jamais, les théories de Schumpeter sont d'actualité,et méritent d'être actualisées. C'est l'ambition de ce blog que de créer un espace de débat pour la modernité, l'innovation et la création.

    Nous croyons, en effet, que seule l'innovation peut tirer de l'ornière les sociétés vieillies qui sont enlisées dans un immobilisme destructeur.