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La dimension sociale des PME

P.M.E. , commerce , artisanat
 

par Philippe Arraou (UDF Paca), Pau, le 6 mars 2006


C’est un lieu commun de déclarer que les PME sont créatrices d’emploi. Comme c’est un lieu commun de déplorer la lourdeur de leurs charges administratives. La question se pose alors de chercher à lever le deuxième paradigme pour libérer le premier : moins de contraintes, pour plus d’emplois.


Qu’est-ce qu’une PME ?


Les critères européens situent le plafond à 250 employés, quand ce n’est pas 500. L’inconscient général au niveau français le situe plutôt au seuil de 50 personnes. Le schéma le plus connu est celui de l’entreprise de moins de 10 personnes. La situation la plus répandue est celle de l’entrepreneur sans aucun salarié.
Il est difficile de donner une définition de ce qu’est une PME en retenant des critères chiffrés, au risque de se trouver avec des cas atypiques. Par exemple une filiale d’un groupe coté en bourse qui n’aurait que quelques salariés serait une PME, alors qu’elle obéit à des règles qui sont celles des grandes entreprises. Mieux vaut retenir une approche plus objective. Deux critères peuvent caractériser une PME :

1) son centre de décision, souvent concentré sur une seule personne, ou en tout cas un groupe restreint de personnes, associées entre elles

2) la maîtrise de son capital : une PME est une entreprise dite « fermée», par opposition aux sociétés qui font appel public à l’épargne. Elle est détenue par un ou plusieurs individus, très souvent dans les limites d’une même famille. C’est la structure financière de l’entreprise et son organigramme qui permettront de dire s’il s’agit d’une PME.


3) Enfin, autre critère, l’état d’esprit et les mentalités sont aussi un critère révélateur. Les PME sont généralement groupées autour d’un homme, d’un projet. L’être humain est au centre de ce projet. On peut dire que « l’homme prime sur la structure », ce qui est une différence fondamentale avec les groupes financiers. Et c’est en cela que la PME intéresse une formation comme l’UDF. Parti centriste, favorable à une économie sociale de marché, l’UDF se doit d’avoir un projet politique dynamique en faveur des PME.


Qu’est-ce qui rapproche PME et UDF ?

 1°) Différence avec les partis de gauche

Les partis de gauche défendent les intérêts des salariés pour des raisons historiques.Il est impensable que la gauche puisse avoir une politique de développement des PME ; ce n’est ni son fonds de commerce ni sa culture.La gauche au pouvoir a montré qu’elle était capable de servir aussi les intérêts desentreprises, mais uniquement les plus grandes d’entre elles. Le grand capital n’a paseu à se plaindre de la gestion de la gauche. Et les syndicats ouvriers en ont été bénéficiaires.Sur un plan idéologique, la recherche de l’élévation du niveau de vie à tout prix,

conduit à une recherche de réduction des prix, et par conséquent à la logique des grands groupes, incluant les délocalisations. Une gestion « de gauche » est favorableau développement des grandes surfaces, au détriment du petit commerce. Cela aaussi des conséquences en termes d’urbanisation avec des centres villes qui se déshumanisent.

2°) Différence avec les partis de droite

La droite conservatrice est favorable au libéralisme. Curieusement, droite et gauche se retrouvent pour aider à la formation et au développement de grands groupes, cequi est par exemple la caractéristique de la distribution durant les trente dernièresannées.
Par contre, la droite a aussi une politique d’intéressement des salariés, héritage du gaullisme et du paternalisme historique. C’est pourquoi on peut être tenté de définirles politiques de droite « d’humanistes » en matière économique. Mais ne nous ytrompons pas : ce sont les intérêts des grandes entreprises qui sont avant tout servis, et les petites entreprises en subissent les conséquences.

3°) PME et politique centriste

Entre une droite libérale et une gauche interventionniste, il y a un espace très large pour un juste équilibre : c’est la place du centre.  D’un côté, l’UDF est favorable à la liberté d’entreprendre, et à la responsabilisation des individus. En ce sens, elle a une politique « de droite ». D’un autre côté, l’UDF ne peut laisser les marchés se gérer eux-mêmes, car alors c’est la loi du plus fort qui l’emporte. Il y a ainsi un besoin d’interventionnisme, ce qui est le côté « de gauche ». En matière économique, ce sont les PME qui ont besoin d’une certaine protection. Elles n’ont pas les moyens de lutter contre des groupes financiers puissants, et disparaissent de jour en jour, alors qu’elles sont ungisement d’emploi essentiel. Entre interventionnisme et libéralisme, un équilibre est à trouver. C’est toute l’évolution de la deuxième moitié du XXème siècle, après des affrontements idéologiques ayant conduit à des catastrophes économiques. C’est à la recherche de cette « économie sociale de marché » que tous les partis s’essayent. Mais nul autre qu’un véritable parti du centre ne pourra faire mieux cette politique du centre.

 

Quel rôle aux PME ?


Humanisation …


l’artisanat, les services, une PME se caractérise par une relation humaine, un S’il y a un rôle social que l’on peut reconnaître à la PME, c’est celui de l’humanisation. L’évolution de notre société ayant amené de grandes entreprises, il est possible aujourd’hui de faire la différence. Que ce soit dans le commerce, échange, un lien de confiance. De plus, dans de nombreux villages isolés, le petit commerce occupe un espace qui relève de la dimension sociale et publique. La fermeture d’une épicerie est aussi triste que celle d’un bureau de poste. C’est un peu de la vie du village qui disparaît. Dans les villes, les faits sont moins dramatiques, mais tout aussi porteurs de changements sociaux. Les cafés, restaurants, magasins des centres ville sont remplacés par des banques, des compagnies d’assurance, des mutuelles, etc. C’est le passé qui s’en va, mais avec lui la dimension humaine de nos villes. …

avec des limites
C’est pourquoi il est nécessaire de faire en sorte que ces entreprises se maintiennent.
celles-ci ne peuvent rester totalement étrangères aux soucis des petites entreprises Bien évidemment, cela ne peut se faire au détriment des lois économiques, et l’argent public n’a pas pour vocation de venir suppléer les défaillances de l’économie privée. Il y a ainsi des limites aux interventions des collectivités. Mais Quelle politique pour les PME ? Il n’est pas aisé de trouver cet équilibre entre respect du libéralisme et besoin de protectionnisme. La collectivité n’a pas vocation à interférer dans les affaires privées. Et pourtant, quel est l’élu qui n’est pas confronté aux problèmes des entreprises de son territoire ?

Limiter les grandes surfaces
Les difficultés des PME, et en particulier du petit commerce, s’expliquent par la concurrence très forte des grandes surfaces. Un réflexe naturel est de limiter les grandes surfaces, ou en tout cas de contrôler leur développement. La compétence des élus locaux peut porter sur la délivrance d’autorisations d’ouverture de grandes surfaces. Sur ce sujet l’UDF pourrait avoir une politique originale qui la distinguerait, et prendre des engagements. Par ailleurs, au niveau national, les mesures d’encadrement et de taxation des grandes surfaces déjà en vigueur sont certainement à revoir.

Accompagner les créations
Parallèlement à ces mesures qui sont plutôt restrictives, des politiques d’encouragement et d’incitation seront bienvenues. Elles s’adresseront bien évidemment aux créateurs d’entreprise. Mais aussi aux dirigeants de PME existantes.
Les aides financières sont à éviter, car jamais satisfaisantes et toujours insuffisantes. De plus elles génèrent des sentiments de jalousie et d’injustice chez les concurrents. Par contre, les besoins sont importants en matière de formation, de conseil et d’accompagnement, ce qui peut faire l’objet de mesures spécifiques et ponctuelles.
Stimuler la créativité
Un effort particulier pourra être proposé pour stimuler la créativité, et favoriser la création d’entreprises. Les talents ne manquent pas, mais les moyens sont rares. Là également, l’action publique ne doit pas dépasser ses limites naturelles. Mais elle peut favoriser les rencontres et les échanges. Par exemple en créant des centres de créativité. Les collectivités peuvent jouer un rôle moteur, tout simplement en mettant quelques moyens à disposition de structures associatives qui se chargeront de l’animation. Simplifier les obligations Enfin, véritable serpent de mer, il est essentiel de proposer une simplification des obligations administratives des PME. C’est une démarche pragmatique qu’il convient d’entreprendre, avec des praticiens et des chefs d’entreprise, et non des hauts fonctionnaires qui ne réalisent la simplification qu’en complexifiant. C’est un chantier à ouvrir, duquel peut naître un projet politique concret.

Commentaires

  • Pour libérer les PME d'un certain nombres de contraintes je pense à une réforme simple. relever certains seuils du code de travail.

    Ainsi les obligations pour le seuil de 10 salariés serait porté à 12 salariés, pour 20 salariés le seuil serait augmenter à 24, 50 serait remplacé par 60, et éventuellement les seuils suivant jusqu'a 200 pourrait aussi être relevé

  • Oui, mais je ne vois pas ce que concrètement cela apporterait aux PME. Davantage de flexibilité de l'emploi ?

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