Tout comme l'ami hashtable, les citations tirées de leur contexte ont le don d'attiser ma défiance. Je suis allé visionner chez lui la vidéo complète du débat sur l'identité nationale dans lequel intervient Nadine Morano. Il n'y a rien à redire, elle a raison sur tous les plans. Il me semble qu'elle exprime clairement son respect de toutes les religions dès lors qu'elles s'intègrent dans nos traditions et respectent la laïcité à la française. Cela me paraît tout naturel. Au moment où elle évoque (à raison) la casquette à l'envers et le nécessaire amour de la France, elle vient juste de préciser qu'il ne s'agit pas de distinguer un jeune musulman des autres religions. C'est à dire tout l'inverse de ce que la Toile débridée s'est empressée de lui reprocher.
Internet m'énerve de plus en plus : on y voit toujours plus souvent blogueurs et journalistes se jeter sur la dernière information du cru sans aucun recul ni vérification. Cela devient inquiétant, parce que ce n'est pas la première fois que j'assiste à ce phénomène.
Nadine Morano est une tête de turc commode (mon dieu mon dieu mon dieu ; j'ai dit Turc : je suis raciste ?). On la conspue facilement parce qu'elle est une cible facile. Ce qui serait intéressant, en revanche, c'est de relever les erreurs auxquelles Nadine Morano fait allusion au début de la vidéo. En effet, la France a fait des erreurs, en matière d'immigration, en accueillant à tort et à travers des populations alors que les précédentes n'étaient pas intégrées, et en les ghettoïsant de surcroît. Mais je vois aussi que les mêmes causes produisent les mêmes effets : de nombreux immigrés sont venus en France dans les années 70 parce qu'une large part du patronat de l'époque y trouvait alors une main d'oeuvre à bon marché (c'est ce que disaient les Communistes à l'époque, et ils étaient loin d'avoir tort...le dumping social, déjà...). Aujourd'hui, il est question de régulariser un nombre conséquent d'immigrés en France. Nicolas Sarkozy ne s'en vante pas, bien sûr. Pourquoi cette régularisation ? Parce qu'ils exercent des métiers que les Français ne veulent pas/plus exercer, mais également parce qu'ils acceptent des conditions de travail dégradées.
Cela ne serait peut-être pas un mal d'aborder ces questions autrement plus dérangeantes que les histoires d'identité nationale, non ?