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Programme du MoDem et libéralisme

En contre-point de mon billet UDF versus MoDem, j'ai trouvé les réflexions de Nicolas007 d'Humeurs de vaches, intéressantes et argumentées. Aussi, pour pondérer ce que j'ai pu écrire, j'ai décidé d'en faire un billet ici-même.

Ces préoccupations rejoignent en partie les miennes même si je ne suis pas certain qu’il y ait réellement un problème avec le programme du MoDem.

Dans son discours de clôture Bayrou à été plusieurs fois très explicite sur ses attaches libérales, en rappelant par exemple :
« Nous sommes, dans ce texte, du côté de la liberté de création, c'est-à-dire la liberté de l'entreprise et la liberté de la recherche. Nous sommes pour la liberté d'entreprise. » ou « Nous, nous pensons qu'il n'y a création économique que s'il y a liberté, que c'est là que l'on trouvera l'innovation, que l'on trouvera l'initiative qui va faire naître des idées, des progrès, des processus et, si vous me poussez dans mes retranchements, je ne fais pas de différence entre la création d'entreprise, la création dans le domaine de la recherche et la création artistique, le sommet de l'être humain. » ou encore « Nous savons qu'il n'y a création que s'il y a liberté et que, si l'on se met à multiplier les normes, multiplier les contraintes, multiplier les contrôles, en réalité on stérilise, et c'est vrai dans tous les domaines. » !

A cet égard j’aime bien sa formule d’une : « société organisée et vivante » (cf. son entretien dans Les Echos) dans laquelle on retrouve assez bien exprimée cette dualité entre les nécessaires contraintes qu’impose l’organisation d’une société et la liberté indispensable à l’épanouissement de chacun de ses membres !

Certes il n’a jamais parlé de libéralisme mais, en France, on sait bien que le mot libéral est tabou et la crise actuelle, même si le libéralisme n’est pas vraiment en cause, n’a pas arrangé les choses. Mais après tout est-ce si important tant que les principes fondamentaux qui le sous-tendent sont rappelés !


« je ne demande pas aux États de réguler, mais de s'assurer de l'équité des procédures. »
Il me semble que c’est jouer un peu sur les mots. Réguler c’est notamment s’assurer de l’équité des procédures ou plus précisément fixer des règles et s’assurer qu’elles sont respectées. Après, tout est dans la mesure car il ne faut pas que ces règles soient castratrices et liberticides. 

« J'aime mieux l'État protecteur des libertés économiques que le chasseur de koulaks déterminé à taxer jusqu'à la moelle et à poursuivre ces râclures de banquiers capitalistes... »

Bien entendu, mais présenter les choses comme cela est (volontairement) caricatural, si on laisse ce coté les exigences excessives de certains, les 2 sont ils incompatibles ?
A partir du moment où on peut considérer que le système financier est tenu par un oligopole qui, tel qu’il est organisé, bénéficie d’une rente financière considérable et fait peser un risque systémique sur l’économie mondiale non financière pour lequel ils ne payent pas « d’assurance », il ne me semble pas scandaleux que l’Etat impose des limites et réajuste une situation qui est tout sauf normale même au sens ou le libéralisme l’entend !

Plus globalement, le libéralisme se heurte nécessairement à des considérations de solidarité et de sécurité collective. C’est ce qui fait la différence essentielle entre les libéraux purs et durs et les sociaux-libéraux ou les sociaux-démocrates qui fondamentalement sont des libéraux mais qui ont conscience de ces limites et qui considèrent que l’Etat est le mieux à même d’assurer un certain niveau de solidarité et de sécurité du système global.
Toute la différence entre un « socialiste », « social-libéral » et un « libéral » est dans le positionnement du curseur sur une ligne qui va du collectivisme à libéralisme complet (tout à fait théorique). Il est certain qu’au sein du MoDem tout le monde ne positionne pas le curseur au même endroit mais je ne suis pas persuadé que l’écart type de ce positionnement soit très élevé. Je l’ai déjà dit maintes fois mais cette diversité c’est aussi ce qui fait la richesse du MoDem et qui permet de véritables débats. D’autant plus que je suis persuadé que tous sommes très proches quand à la Société que nous voulons contribuer à créer et que ce sont surtout sur les moyens pour y arriver qu’il existe des divergences. 

Pour conclure je dirais que pour ma part je ne m’attacherai pas à l’excès à des concepts trop théoriques. Typiquement « l’idéal libéral » je ne sais pas ce que cela veut dire ou en tous cas je subodore que chacun y accolera sa propre définition…et c’est probablement pour cela que L’UDF n’a jamais vraiment séduit les Français faute d’un message suffisamment clair !

 

Commentaires

  • """ en France, on sait bien que le mot libéral est tabou et la crise actuelle, même si le libéralisme n’est pas vraiment en cause"""

    Qu'est ce qui vous incite à dire cela ? Les subprimes, les rémunérations excessives de certains pendant que d'autres ... , les délocalisations, le recul de l'état providence, la privatisation de services essentiels à la nation, ...

  • Moi je vous recommande de lire ces deux articles http://www.marianne2.fr/Le-mythe-du-libre-echange-l-Europe,-un-obstacle-au-protectionnisme_a183067.html

    http://www.marianne2.fr/Le-libre-echange-est-un-mythe-nocif-1_a183052.html

    Histoire de vous remettre les idées en ordre, vis à vis de cet horreur qu'est le libéralisme.

  • @jerem
    tss tss tss : le libéralisme, c'est très bien. Il y a en revanche des observations très intéressantes dans le second article sur la contradiction apparente qui existe entre concurrence libre et concurrence non-faussée. Mais elles reposent sur un sophisme à la base : une définition erronée de la liberté d'entreprendre et d'échange, définition sous-entendue, par ailleurs.
    L'échange suppose des règles d'échange. ET ces règles sont les conditions sine qua non de la liberté. Dans le cas contraire, c'est le chaos, et donc la loi du plus fort qui l'emporte...tout le contraire du libéralisme.

  • Le libéralisme est surtout le nouveau totalitarisme à la mode, en plus d'être la guerre de tous contre tous et donc justement la loi du plus fort.

    Pour le libre échangisme, il suffit de regarder les dégâts qu'il a causé dans notre pays: destruction d'emploi par centaines de milliers, américanisation de notre culture et donc baisse de celle-ci, fermeture d'entreprise à cause de la concurrence déloyale et du dumping sociale fiscale et écologique d'autres pays, délocalisation et proposition de reclassement pour quelques euros par mois comment n'ont ils pas honte !

    De par votre soutien et cet revendication d'étiquette d'ultra-néolibéral vous êtes tout aussi coupable que les chantres du mondialisme que sont vos amis Sarkozy, Bayrou et consorts. Vous êtes clairement aux services du Medef et des financiers, prêts à tout sacrifier pour faire du fric sur notre dos. Heureusement, de plus en plus de monde prend conscience des atrocités de votre système, et celui-ci ne manquera pas de disparaitre un beau jour, pour le plus grand bien de l'humanité et de notre pays.

  • @ Jerem
    N'importe quoi. Le libéralisme s'est construit au contraire par refus de la loi du plus fort. Relisez Montesquieu, Tocqueville ou encore Adam Smith au lieu d'affirmer n'importe quoi. Les libéraux authentiques sont justement très sensibles à l'équité et à la transparence.
    Ce n'est pas le libre-échangisme qui a provoqué des dégâts mais l'absence de règles communes, et, parfois, la collusion des élites politiques, médiatiques, financières et industrielles.

  • """""N'importe quoi. Le libéralisme s'est construit au contraire par refus de la loi du plus fort""""""


    Pour remplacer un régime dictatorial par un autre.

    """""ou encore Adam Smith"""""

    C'est bien les libéraux. Croire à des abominations comme la main invisible et se référer à de pareils auteurs aux apports si néfastes.


    """""Ce n'est pas le libre-échangisme qui a provoqué des dégâts""""""


    Mais bien sur ! Vous les ultra-néolibéraux vous me faites pensez aux communistes avec leurs justification vis à vis de l'URSS.

    """et, parfois, la collusion des élites politiques, médiatiques, financières et industrielles."""

    C'est une des bases de votre néolibéralisme de mettre en esclavage les gens aux services des puissances financières et industrielles. Il est temps d'ouvrir les yeux !


    Le libre échange est totalement néfaste, il est temps d'instaurer une politique aux services des citoyens donc protectionnistes tout en permettant à la nation de retrouver sa souveraineté.

  • @ jerem
    travail, famille, patrie, quoi, en somme...

  • Mais bien sur, dire cela à un gaulliste s'est faire preuve de votre profonde inculture.


    Si vous n'êtes pas trop dogmatique, je vous invite à regarder la vidéo suivante: http://blog.nicolasdupontaignan.fr/index.php/post/2009/12/10/Ch%C3%B4mage-%3A-l-impasse-du-libre-%C3%A9change On ne sait jamais, peut être que cela vous fera réfléchir.

  • @ Jerem
    Je connais très bien le gaullisme et évidemment, Dupont-Aignan aussi. C'est à vous que je disais cela. J'imagine que DLR est tout de même autrement plus pondérée dans son expression et ses opinions, en règle générale.

  • Et bien non nous n'hésitons pas à combattre l'ultra-néolibéralisme jusque chez les personnes le défendant, comme vous. Votre modèle a failli et à bien fait trop de dégâts pour que nous le laissions recommencer comme avant. Car la seule politique juste et équitable est une politique Gaulliste, rejetant les dogmes et théories fumeuses du socialisme et de l'ultra-néolibéralisme afin de servir la nation et ces citoyens.

  • Whaou, c'est toujours très intéressant de venir se balader par ici ! Si je n'éprouve aucun intérêt sur l'idée même d'appareil politique et sa cour..., il n'en ait rien au regard de ce type de réflexion, qui en effet, recouvre un aspect beaucoup plus philosophique.

    Par contre l'hérétique, j'ai bien peur que nous ne puissions pas revenir en arrière, à trouver quelque nouveau gaullisme de gauche à la mode en ce début de XXIe siècle ! Mais bon, cela peut faire du bien de l'appeler de ses voeux.

    Le seul, j'écris bien le "seul" moyen de s'en sortir est d'en revenir à une régulation Étatique...De plus, et en France puisque cela nous intéresse, si le dernier bastion du contre-pouvoir local "saute", la révolution naturelle reprendra alors le Droit, avec son cortège de fait, de heurts et de pleurs. Le simple fait de vouloir centraliser par le biais des "grandes régions et autres cosmopoles" est une attaque rangée contre la démocratie, laissant le libéralisme seul maître à bord.
    L'objectif étant une mondialisation complète, sans concession ni compromis !

  • @ Amexour
    mais, euh, moi je ne rêve pas d'un gaullisme de gauche !
    Et je ne vous suis évidemment pas sur ce que vous prêtez au libéralisme. le libéralisme, au contraire, se défie de toute forme de centralisation.

  • Le Gaullisme de gauche n'existe bien sûr pas, n'épiloguons pas, je ne parviendrais de toutes façons pas à me faire comprendre, car n'étant pas politisé, je n'ai donc pas vocation à convaincre, mais seulement à réfléchir et à interroger mes contemporains !!!

    préambule à ma réflexion, où se situerait le problème de compréhension et quant j'écris "Le simple fait de vouloir centraliser par le biais des "grandes régions et autres cosmopoles" est une attaque rangée contre la démocratie, laissant le libéralisme seul maître à bord" ?

    En imaginant l'Europe Monnet et Schuman y voyaient entre autre et certainement à l'époque, un moyen d'éviter tout conflit sur le continent, donc toute probabilité de devoir reconstruire ce qui avait été détruit...grande cause, petits effets !
    L'Europe aujourd'hui conçoit et échafaude une défense économique ultra libérale pouvant contrecarrer la mondialisation. Non pour protéger les européens, comme l'on pourrait être enclin à l'espérer si l'on est candide, mais pour avaler une plus grande part du gâteau qui viendra alimenter la spéculation ! Le même constat que pour "le Grand emprunt" d'ailleurs. Il faut relire "De l'esprit des lois" et "Du contrat social" pour se convaincre sur le fait que la Nation en tant que telle, et l'expression de la souveraineté du "un" dans un ensemble du 'tous" est sur le point de connaître sa fin programmée !!!
    Les grandes régions venant signer l'arrêt de mort de la démocratie comme nous l'entendions, au seul dessein de donner le pouvoir à la finance froide et sans vergogne...

    A présent, je vais tâcher d'éclairer un peu plus cette dernière réflexion, et concernant ce que le "prêterais" au libéralisme.

    Le libéralisme est une erreur, comme le collectivisme en était une autre à son heure. Tous deux étant en effet utopie car étant pris à la lettre, et servant à véhiculer seuls quelques intérêts individuels. Comme un conquérant envahirait une peuplade sous prétexte de lui apporter le progrès, il habille Paul en déshabillant René. Il pille l'Afrique pour le collier du Roi !

    L'homme n'étant pas par essence vertueux de nature, mais seulement pouvant espérer le devenir, il est par conséquent évident qu'il cherchera toujours à se survivre à lui-même, et dans les deux concepts qui nous intéressent, à exploiter son prochain.

    La libre entreprise étant tout autant perverse dans les faits et comme nous en avons chaque jour l'illustration avec la fermeture journalière des petites structures économiques, le manque de création des unes et la délocalisation des autres...L'indigence de certains pays et la richesse d'autres...

    Les exemples légions quant aux lacunes du devoir régalien de l'État, ses libéralités de pensée, son irresponsabilité de fait au regard des énergies, du sanitaire, du logement, des transports, de l'enseignement, de la justice, voire de l'alimentation.

    Le libéralisme est éminemment centralisé dans les mains des meilleurs, c'est la nature de l'homme. La démocratie est mourante, offerte en offrande au libéralisme, voilà l'idée.

  • Bien parlé Amexour, mais je doute que l'auteur ultra-néolibéral de ce blog vous écoute.

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