C'est assez frappant de voir le landernau électronique et médiatique hurler au loup avec un bel ensemble contre Georges Frêche. On les entend de Paris, les vertueuses voix indignées de ceux qui se bouchent d'ores et déjà le nez avec une paire de pinces à linge.
On a fait et on fait encore grief à Frêche d'avoir insulté en termes violents une délégation de harkis en la qualifiant de sous-hommes. Or, dans cette frasque, fâcheuse il est vrai, de Frêche, il est très clair que les termes n'avaient aucune connotation raciale : Frêche était furieux contre ces harkis parce qu'ils avaient décidé de soutenir le candidat UMP alors que lui-même jugeait avoir fait beaucoup pour cette communauté. Je ne donne pas raison à Frêche d'avoir beuglé comme un goret dans cette histoire, parce que j'estime que la politique que l'on mène comme élu ne doit pas avoir de finalité clientéliste, mais en revanche, je suis à peu près sûr que son coup de gueule n'a strictement rien à voir avec le racisme. Il aurait pu dire cela à n'importe quelle délégation (ç'aurait pu être une délégation d'une corporation professionnelle, par exemple) qui lui aurait fait ce coup-là.
Sur la composition de l'équipe de France, son propos n'est pas fin, mais j'aimerais que l'on m'explique clairement où se trouve le racisme dans le fait de dire que la composition ethnique de l'équipe de France n'est pas représentative de la société française. Par ailleurs, le seul propos qui pourrait être relevé allant dans le sens d'une provocation "raciste" (ce mot finit par m'énerver à force d'être galvaudé) ce serait sa conclusion, «les blancs sont nuls». Bref, encore une accusation ridicule. Après, que ce soit un propos à l'emporte-pièce, c'est incontestable, mais je crois que c'est l'une des caractéristiques du bonhomme...
Il y a un billet intéressant, écrit par Hervé Torchet, qui reprend ces deux saillies du Diable du Languedoc... L'individu vient apparemment de se signaler par une nouvelle polémique sur les prisonniers de guerre. Je n'ai pas tout le contexte et donc je ne me prononcerai pas, mais, pour ce qui est incriminé, je ne vois pas où se trouve l'apologie des crimes de guerre (il aurait laissé entendre que les prisonniers de guerre des Allemands, lors de la seconde guerre mondiale, fricotaient avec les gretchen pendant que les maris se battaient sur le front russe).
En tout cas, plus la classe médiatico-politique pousse des cris d'orfraie, plus elle va renforcer sa popularité, ça c'est sûr. Bayrou a dit de lui que c'était une grande gueule, mais qu'il l'aimait bien. Je crois que cela résume en effet bien le personnage, d'autant que ce qu'il a fait à Montpellier n'est pas rien. C'est un homme de culture.
Je ne valide bien évidemment pas sa politique si son fonctionnement, mais quelques unes de ses tirades les plus fameuses me font bien rire :
«Les cons sont majoritaires, et moi, j'ai toujours été élu par une majorité de cons et ça continue parce que je sais comment les "engraner"»
« … n’est-ce pas le B-A-BA de la politique ? Deux ans d’impopularité, deux ans de calme, deux ans favorables avec des fleurs et des petits oiseaux, et vous êtes réélu : tout cela est d’une facilité déconcertante.»
Bon, un homme comme celui-là est sûrement casse-pied et mérite une opposition sans merci, mais ne peut pas être fondamentalement mauvais :-) Je préfère de loin ce type d'individus aux technocrates et idéologues prétentieux et insupportables dont la principale activité est de donner des leçons de morale au tout au venant...
Je crois avoir trouvé un bon surnom en l'appelant le Diable du Languedoc, mon Frêche...