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  • Frêche, le Diable du Languedoc

    C'est assez frappant de voir le landernau électronique et médiatique hurler au loup avec un bel ensemble contre Georges Frêche. On les entend de Paris, les vertueuses voix indignées de ceux qui se bouchent d'ores et déjà le nez avec une paire de pinces à linge.

    On a fait et on fait encore grief à Frêche d'avoir insulté en termes violents une délégation de harkis en la qualifiant de sous-hommes. Or, dans cette frasque, fâcheuse il est vrai, de Frêche, il est très clair que les termes n'avaient aucune connotation raciale : Frêche était furieux contre ces harkis parce qu'ils avaient décidé de soutenir le candidat UMP alors que lui-même jugeait avoir fait beaucoup pour cette communauté. Je ne donne pas raison à Frêche d'avoir beuglé comme un goret dans cette histoire, parce que j'estime que la politique que l'on mène comme élu ne doit pas avoir de finalité clientéliste, mais en revanche, je suis à peu près sûr que son coup de gueule n'a strictement rien à voir avec le racisme. Il aurait pu dire cela à n'importe quelle délégation (ç'aurait pu être une délégation d'une corporation professionnelle, par exemple) qui lui aurait fait ce coup-là.

    Sur la composition de l'équipe de France, son propos n'est pas fin, mais j'aimerais que l'on m'explique clairement où se trouve le racisme dans le fait de dire que la composition ethnique de l'équipe de France n'est pas représentative de la société française. Par ailleurs, le seul propos qui pourrait être relevé allant dans le sens d'une provocation "raciste" (ce mot finit par m'énerver à force d'être galvaudé) ce serait sa conclusion, «les blancs sont nuls». Bref, encore une accusation ridicule. Après, que ce soit un propos à l'emporte-pièce, c'est incontestable, mais je crois que c'est l'une des caractéristiques du bonhomme...

    Il y a un billet intéressant, écrit par Hervé Torchet, qui reprend ces deux saillies du Diable du Languedoc... L'individu vient apparemment de se signaler par une nouvelle polémique sur les prisonniers de guerre. Je n'ai pas tout le contexte et donc je ne me prononcerai pas, mais, pour ce qui est incriminé, je ne vois pas où se trouve l'apologie des crimes de guerre (il aurait laissé entendre que les prisonniers de guerre des Allemands, lors de la seconde guerre mondiale, fricotaient avec les gretchen pendant que les maris se battaient sur le front russe).

    En tout cas, plus la classe médiatico-politique pousse des cris d'orfraie, plus elle va renforcer sa popularité, ça c'est sûr. Bayrou a dit de lui que c'était une grande gueule, mais qu'il l'aimait bien. Je crois que cela résume en effet bien le personnage, d'autant que ce qu'il a fait à Montpellier n'est pas rien. C'est un homme de culture.

    Je ne valide bien évidemment pas sa politique si son fonctionnement, mais quelques unes de ses tirades les plus fameuses me font bien rire :

    «Les cons sont majoritaires, et moi, j'ai toujours été élu par une majorité de cons et ça continue parce que je sais comment les "engraner"»

    « … n’est-ce pas le B-A-BA de la politique ? Deux ans d’impopularité, deux ans de calme, deux ans favorables avec des fleurs et des petits oiseaux, et vous êtes réélu : tout cela est d’une facilité déconcertante

    Bon, un homme comme celui-là est sûrement casse-pied et mérite une opposition sans merci, mais ne peut pas être fondamentalement mauvais :-) Je préfère de loin ce type d'individus aux technocrates et  idéologues prétentieux et insupportables dont la principale activité est de donner des leçons de morale au tout au venant...

    Je crois avoir trouvé un bon surnom en l'appelant le Diable du Languedoc, mon Frêche...

  • Les Français se paupérisent-ils ?

    Quand j'écoute les témoignages, sur France info, de responsables du Secours Populaire, des Restos du coeur ou encore du Secours Catholique, ce qui me frappe, c'est l'explosion des demandes. Récemment, un membre du Secours Populaire confiait que l'on trouvait même parmi les visiteurs de leur centre des chefs d'entreprise de toutes petites TPE qui ne parvenaient plus à joindre les deux bouts.

    En même temps, j'avoue que j'ai du mal à appréhender clairement ce que l'on nomme pauvreté, en France, aujourd'hui. Il y a un article très intéressant à ce sujet, écrit par Louis Maurin en février dernier. Le problème, c'est que la pauvreté est polymorphe. Ainsi, toucher 800 euros par mois à Paris ne revient pas au même que toucher 800 euros par mois à Brest. De même, disposer de la même somme si l'on n'a aucune obligation de déplacement et que l'on dispose d'un petit terrain exploitable pour une production de jardin n'entraîne pas les mêmes effets que dans une grande ville. Louis Maurin fait observer que le seuil de pauvreté d'aujourd'hui correspond au niveau médian des classes moyennes des années 70.

    Le problème, c'est que la pauvreté est au moins autant affaire de perception que de conditions de vie : parce qu'évidemment, n'importe quel RMiste vit mieux qu'un homme des cavernes, à ce compte-là.

    En tout cas, c'est assez comique d'observer que c'est sous le gouvernement Jospin que les écarts entre les revenus se sont considérablement creusés ( ce que personnellement, je ne juge pas une mauvaise chose dès lors qu'il y a une croissance pour tous, mais à gauche, on tient un tout autre discours), alors que sous Chirac, les bas revenus ont crû plus que les hauts revenus (5% contre 3%). Finalement, sa lutte contre la fracture sociale, à Chirac, avec le recul, elle paraît plus évidente que tous les faits, gestes et discours de la gauche...

    Il est intéressant, Louis Maurin : il n'a pas de chiffres à partir de 2007, mais il essaie de se demander ce qu'il se passe depuis, et il fait une projection. Croissance du chômage et effondrement de la Bourse : conclusion, tout le monde en prend pour son grade, et...les inégalités se réduisent, parce qu'en proportion, les riches ont morflé sévèrement. Amusant, Sarkozy va pouvoir se vanter d'avoir réduit les inégalités...

    C'est une Bible, ce type, sur les inégalités : il a produit une étude toute récente (octobre 2009) dans les Cahiers français où il met en évidence le caractère protéiforme des inégalités (et donc de la pauvreté).

    Une chose est sûre, et cela recoupe le livre

    Notamment, à propos du coût du logement, un commentaire de sa part illustre exactement ce que je disais sur Brest et Paris :

    Par ailleurs, le niveau de vie réel dépend du coût du logement (3). Les accédants à la propriété remboursent des emprunts et se constituent un capital, alors que les locataires versent un loyer à fonds perdus. Les plus avantagés sont les propriétaires qui ont achevé de rembourser leurs emprunts immobiliers. D’une manière générale, à l’achat comme à la location, des revenus identiques ne donnent pas accès à la même surface selon le lieu d’habitation, ce qui modifie de façon notable les conditions de vie. Pour le comprendre, prenons l’exemple d’une personne seule. À Paris, un célibataire doit pouvoir trouver un studio d’une vingtaine de mètres carrés pour un peu moins de 600 euros (4), s’il ne vise pas les arrondissements les plus huppés. En gros, pour y accéder, il lui faut un revenu de 1 800 euros, ce qui exclut d’emblée la moitié la moins favorisée. À Poitiers, pour ce loyer et toujours en centre-ville, notre célibataire peut obtenir environ 60 mètres carrés. On peut aussi voir les choses autrement. À Paris, en admettant qu’elle obtienne le logement, une personne dont les revenus atteignent le niveau du premier décile (810 euros) n’aurait plus que 260 euros pour vivre par mois, allocations comprises. À Poitiers, le reste à vivre serait de 535 euros.

    Et encore, c'est Poitiers qu'il compare à Paris. Finalement, le logement revient au coeur des inégalités : il faut admettre que vivre dans les centre-villes, particulièrement dans les métropoles, devient un luxe qui se paie très cher, au même titre que la possession d'une berline de luxe...

    Une chose est sûre, et cela rejoint ce qu'observe Jean-Philippe Huelin, c'est que l'accroissement des inégalités en termes de revenus depuis 1997 est surtout du à l'envolée mirifique des salaires des 0.01% les plus élevés. En ce sens, le concept de "riches" (souvenons-nous de mon "Moi je n'aime pas les riches" de François Hollande) est à relativiser nettement.

    Ces données ne renseignent pas sur les plus hauts niveaux de la hiérarchie des revenus. Or, comme l’ont montré les travaux de Camille Landais (voir tableau 1), les 0,01 % des plus hauts salaires ont augmenté de 69 % entre 1998 et 2006, soit un bonus mensuel de 34 000 euros en l’espace de huit ans. À ce niveau, le salaire s’élève à 83 000 euros par mois. C’est là que l’essentiel se joue, et ce phénomène est masqué dans les données officielles. De l’autre côté, en moyenne, les salaires des 90 % les moins bien payés ont crû de 0,9 %, soit 11 euros de plus par mois… La hausse des inégalités de salaire devient beaucoup plus claire.

    En somme, pour 90% de la population française, l'accroissement des revenus s'est monté à 11 euros par mois contre 34 000 euros par mois pour les 0.01% que j'évoque.  Un ratio de 3000 contre 1, en valeur absolue.

    En fait, le problème, ce n'est pas qu'il y ait des riches, au contraire, plus il y en a, mieux c'est ; le problème, c'est quand elle se concentre entre les mains d'une petite minorité, et, j'en reviens à ce que je disais récemment, et que cette redistribution est le fruit d'une collusion politique entre les plus hautes sphères de l'État, de l'industrie et de la finance.

    Ceci ne signifie pas qu'il faut se lancer dans une chasse aux koulaks, mais qu'il faut strictement séparer les affaires de l'État et celles des grands groupes industriels et financiers tout en s'assurant pleinement des transferts de responsabilités.

     

  • Google Docs plombé ?

    Ça dysfonctionne lourdement depuis hier au moins sur Google Documents. Des documents sont inaccessibles et répondent par une erreur 404 ou une erreur de serveur :

    Erreur du serveur

    Google Documents a rencontré une erreur de serveur. Nous étudions le problème.

    You might be able to download your document by right-clicking it in the main docs list. Select "Export as" and the format you prefer.

    Pour discuter de ce problème ou d'autres difficultés, visitez le forum d'aide de Google Documents. Pour consulter l'état des applications Google, reportez-vous au Google Apps Status Dashboard. (report #vcBn2jdIJoFsoEdz)

    ça craint grave : moi-même j'ai plusieurs documents inaccessibles, et apparemment, je ne suis pas le seul...J'espère bien que Google va réparer ces problèmes, car un dysfonctionnement d'une telle durée, c'est très fâcheux pour un service qui se veut sans faille. A fortiori s'ils ont crashé des données, à commencer par les miennes !

  • Grèce, le dilemme de l'Europe

    S'il y a bien un pays dans lequel, à mon avis, l'Europe n'est pas pensable, c'est bien la Grèce. Or, la Grèce risque de provoquer de sacrés cas de conscience à Bruxelles : la Grèce a pu adhérer à l'euro en truandant plus que largement les chiffres de son économie. J'avais publié une note, il y a un an d'une des mes lectrices, Fotini, qui connaît d'autant mieux la situation qu'elle est elle-même grecque. Elle y dressait un état des lieux assez dramatique de la Grèce. La Grèce vient de voir sa note dégradée de A- à BB+ pour ses emprunts sur les marchés financiers par l'agence Standard and Poor's. La Grèce reconnaît un déficit budgétaire monstrueux (12.7% mais il pourrait être plus important). Elle avance à grand pas vers une dette publique de l'ordre de 120% du PIB, et rien ou presque, dans les mesures actuelles ne laisse penser que les choses puissent s'arranger. La Grèce va devoir contenir ses déficits publics en pleine explosion sociale : un pari difficile dans ce pays gangrené par la corruption et les réseaux.

    Le problème, c'est que la Grèce va devoir amener l'Europe à prendre position : que doit faire l'Europe vis-à-vis des pays qui ne respectent pas le pacte de stabilité et n'engagent pas les réductions budgétaires nécessaires à la cohésion de la monnaie européenne ? Sanctionner la Grèce par une amende pour déficit excessif va aggraver les problèmes de la Grèce. En même temps, la Grèce est victime sa corruption et de son imprudence avant toutes choses. La Grèce est dominée par deux partis, le Pasok et la Néa Démocratia, qui trustent tous les pouvoirs. Il n'y a pas de Bayrou grec, et pas de parti centriste et/ou libéral en Grèce pour pouvoir brandir la dette comme un étendard. Voilà une affaire qui va retomber sur le dos de l'Europe alors que la Grèce bénéficie plus que largement des fonds structurels européens.

    La Grèce ne fera pas l'économie d'un grand nettoyage : administration corrompue, agitation gauchiste rémanente, népotisme aux plus hauts sommets du pouvoir, chômage massif des jeunes, recours massifs au crédit pour consommer, tous les ingrédients d'une explosion sociale et économique sont en place. Le pire, mais pas totalement à exclure, serait une sortie de la Grèce de l'Europe si jamais des éléments radicaux parvenaient à déstabiliser suffisamment le pays pour le rendre ingouvernable. Toutefois, je ne crois pas que l'Europe puisse de permettre de laisser ce pays plongé dans le chaos. Il faut donc en appeler à la responsabilité de la classe politique grecque, en espérant que de nouvelles têtes émergent...

  • Delanoë bétonne allègrement un espace vert de plus !

    Et paf : cela se passe, cette fois, à la piscine Montherlant. Delanoë a décidément du mal avec tout ce qui est vert...On se rappelle qu'il a d'ores et déjà démoli une partie du Jardin d'Acclimatation en plein Bois de Boulogne, qu'il voulait entamer Sainte-Perrine, le seul parc vert du 16ème arrondissement ; le voilà maintenant à tenter de construire quatre immeubles de 20 mètres de haut en pleine verdure, derrière la piscine Montherlant, à moins de 15 mètres du Bois de Boulogne.

    Procédure habituelle : ne surtout rien dire, ne consulter personne et tenter de mettre les Parisiens devant le fait accompli. La démocratie locale en version Delanoë-Hidalgo. Il faut décidément tout faire pour éradiquer définitivement la majorité de Delanoë de la prochaine mandature parisienne.

    Il paraît qu'Anne Hidalgo, son âme damnée, va prendre la tête de liste du PS à Paris. Moi, je crois que c'est clair : fusion du MoDem ou non au second tour avec une liste socialiste, à Paris, si Anne Hidalgo en est la tête de liste, rien ne m'empêchera d'appeler à voter pour Valérie Pécresse et l'UMP si le MoDem n'est pas autonome au second tour. J'en ai plus qu'assez des sales coups de Delanoë, de sa piscine Molitor interdite au bon peuple parisien, des scolaires virés du Stade Jean Bouin, des concierges dégagés d'immeubles du 20ème arrondissement, des Tours triangles imposées sans consultation, du Musée en Herbe viré du Jardin d'Acclimatation, de ses dépenses pichrocolesques en voirie (trois milliards et demi d'euros pour mieux faire ch... les Parisiens et leur infliger en prime des amendes de circulation)...Ras le bol.

    J'ai, avec ce blog, une compilation complète des méfaits de Delanoë. Je la garde au chaud tout en la complétant, mais, en 2014, je la déterrerai. En tout cas, hors de question de participer sous quelque manière que ce soit à la promotion de ses lieutenants.

  • Identité nationale et identité de l'UDF

    Le Figaro est tout de même gonflé, en ces temps de débats sur l'identité nationale. Tiens, l'un des principes les plus avérés du droit français c'est que chaque individu, chaque personne morale n'a qu'une identité et une seule. Et l'usurpation d'identité est punie par la loi. Il me fait rire, de Charette, à donner des droits qu'il ne possède pas, et le Figaro à titrer des informations fallacieuses.

    C'est bien gentil, au Nouveau Centre, de vouloir reprendre le nom de l'UDF, mais le problème, c'est que l'UDF existe toujours !!! C'est même la composante principale du MoDem ! Est-ce que moi je vais demander à Monsieur de Charette si je peux m'appeler Hervé Morin ou François Sauvadet ? Bref, pendant qu'on blablate sur la notion d'identité nationale, le Nouveau Centre ferait bien d'en revenir aux fondamentaux du droit en la matière...

  • Concentré de beauferrie chez MRY

    Bon, ce n'est pas que je veux me lancer dans une blogowar (Nicolas croit y voir un complot.), mais ça beauffise dur chez MRY : il se marre à propos de la dernière note d'Olympe sur les concours de beauté. En fait, il trouve que c'est du lourd...Je ne sais pas si c'est du lourd, chez Olympe, mais en revanche, chez MRY, c'est du gras...et du bon, particulièrement dans les commentaires que relance à satiété l'hôte de ces lieux. On rigole du féminisme, un esprit "subtil" suggère qu'elle pourrait être mal b... , un autre s'interroge sur son âge, et tout notre bon petit café du commerce de blaguer sur le féminisme. Le problème de MRY, c'est qu'il ne sait pas lire. Enfin, pas entre les lignes, du moins : MRY s'imagine qu'Olympe voit en Miss Quercy un garçon manqué.

    Mais mon pauvre ami, il faut reprendre des cours de littérature (et de typographie appliquée à la Toile, au demeurant) : pourquoi crois-tu qu'Olympe ait fait cette réflexion et souligné en gras les termes incriminés ? C'est simplement qu'elle observe que dès qu'une fille pratique un sport considéré comme mâle, on la voit comme un garçon manqué. Je crois au contraire qu'elle se réjouit de cette particularité, et regrette simplement que les qualités énoncées s'étalonnent selon un schéma traditionnel.

    MRY a fait une capture d'écran des commentaires de la note d'Olympe, mais l'inconvénient, c'est qu'il ne les a pas lus...

    On trouve notamment en commentaire 23, cette réponse d'Olympe :

    «@Hoshiko, ce n'est pas moi qui ai utilisé le terme "garçon manqué" c'est sur le site miss france»  .

    Or, qu'est-ce qu'écrit notre bon MRY ? Je cite :

    « Olympe conclut sur le fait que la Miss Quercy Rouergue est un garçon manqué parce que sous la fiche de la Miss est écrit : "La première fois où elle a mis des talons c'est pour l'élection. Il y a à peine une semaine qu'elle s'est achetée sa première paire de chaussures à talons." »

    Bref, j'ai déjà émis l'hypothèse que MRY pouvait s'être pris une torgnole de Bayrou par le passé, mais clairement, pour l'étude des lettres, il en aurait fallu plus qu'une...

    A vrai dire, il y a un truc qui m'étonne, et je vais finir par me demander si Nicolas n'a pas raison : pourquoi donc MRY a-t-il coupé les commentaires à plusieurs reprises ? Si le 28 y figure, il pouvait alors avoir lu le 23, non ? Alors il y a une autre hypothèse, c'est que MRY a tronqué sciemment les commentaires...Un procédé particulièrement malhonnête pour mieux salir celui ou celle que l'on vise...

  • Pourquoi le Nouveau Centre ne défie-t-il pas l'UMP ?

    Je ne comprends pas le Nouveau Centre. Hervé Morin est venu voir Nicolas Sarkozy, il y a peu, avec un sondage secret, montrant que si le Nouveau Centre présentait dans plusieurs régions des députés de son groupe, généralement connus, il pouvait y obtenir entre 9 et 12% des suffrages. Pourquoi choisit-il, dans ces conditions, de ne pas affronter l'épreuve du suffrage universel tout seul ? Même si Sarkozy hurle et crie à la trahison, que l'UMP s'étrangle, le Nouveau Centre aurait bien plus de poids dans la majorité s'il montre qu'il peut peser près de 10% lors d'une élection. Avec 10%, il serait en position de faire valoir ses convictions et son projet dans l'actuelle majorité, et ce serait, bien évidemment, bien mieux pour le centre en France. La stratégie d'Hervé Morin permet peut-être d'avoir des élus, mais elle est suicidaire pour son parti. Avec les régionales, c'était l'une des dernières opportunités pour le Nouveau Centre d'exister. Et même si le résultat final avoisinait plutôt 5-6% que 9-10%, ce n'est pas rien. Surtout par ces temps difficiles où l'UMP n'a plus de réserves de voix.

    Je suis un militant MoDem, et on pourra me dire que cela ne me regarde pas, mais je pense qu'une proportion non négligeable d'électeurs, de sympathisants et même de militants du MoDem est susceptible d'appuyer le Nouveau Centre dans certaines élections, à condition qu'il existe...

  • Recherche peuple désespérément...

    Je poursuis la lecture du livre Recherche peuple désespérément, et j'en suis arrivé aux lignes dans lesquelles les deux auteurs font un tour rapide des discriminations qui frappent le peuple. Ils observent, par exemple, qu'une jeune issu d'un lycée rural a bien moins de chances d'entrer à science-po qu'un jeune des cités venu de Bobigny. Ils remarquent aussi que la gauche s'est polarisée sur les discriminations ethniques sans prendre garde que les discriminations sociales, aussi muettes que discrètes, étaient bien plus redoutables et prononcées. Tous les partis politiques soignent aujourd'hui leur "diversité". la diversité, c'est tendance, ça fait bien sur un plateau. Mais qui s"'indigne de ce que l'Assemblée Nationale ne compte plus un seul ouvrier dans ses rangs ? Fini les Monory garagiste, ou un Bérégovoy ouvrier-tourneur et premier ministre ! place aux élites embourgeoisées venus des centre-villes !

    Il y avait ce week-end un congrès à Arras : le Mouvement Démocrate établissait un programme politique. Dans son discours de clôture, François Bayrou a évoqué une discussion avec Alain Dolium, actuel candidat à la tête de liste pour le MoDem en île de France ; Alain Dolium lui parlait alors des discriminations et voilà ce qu'il lui disait :

    J'ai fait ce parcours. J'ai vécu ces discriminations et - une dont je parlerai dans un temps - mais on se tromperait en croyant qu'il n'y a que les garçons et les filles de peau noire ou d'origine étrangère qui vivent ces discriminations, parce que, a-t-il ajouté, les provinciaux à Paris, ceux qui ont de l'accent, ceux qui viennent d'ailleurs, ceux qui ne connaissent pas les codes, ceux qui ne savent pas comment on s'habille quand on sort dans le monde, ceux qui n'ont pas le parcours fléché, tous ceux-là vivent les mêmes obstacles.

    Et Bayrou a alors conclu :

    C'est bien de tous ceux-là dont nous prenons le destin en charge en ayant choisi les candidats que nous avons choisis. Il y a un peuple de travailleurs qui n'est pas représenté, un peuple de pauvres et, parfois, travailleurs et pauvres en même temps, un peuple de petits retraités - ma mère qui vient de s'en aller percevait pour sa retraite moins de 680 €. Je ne dis pas que ce soit rien, mais, après une longue vie de travail, ce n'est rien. Tous ceux-là constituent, pour nous, notre communauté d'origine, notre enracinement. C'est cet enracinement-là que nous allons porter dans cette élection.

    Et moi, je le dis, je suis d'accord avec cette vision ; c'est d'ailleurs le sens de mes deux billets, l'un sur les ouvriers, l'autre sur la social-bourgeoisie. Et je pense, qu'au PS, Gaël Brustier et Jean-Philippe Huelin ont bien raison de se pencher sur la question. J'espère que leur réflexion ensemencera les programmes régionaux des Socialistes.

    Pour nous, au MoDem, il ne nous reste plus qu'à bâtir des programmes régionaux qui intègrent ces populations oubliées, sans céder un pouce de terrain aux sirènes chics de la médiatisation urbano-centrée. Foin des métropoles, occupons-nous un peu du peuple...

  • Le libéralisme face à la social-bourgeoisie

    C'est marrant, aujourd'hui, en France, si vous voulez afficher un énorme chiffon rouge, brandissez l'étendard du libéralisme : vous êtes à peu près certains d'être chargé par une horde de bovidés enragés.

    C'est qu'en effet, l'on accuse le libéralisme de tous les maux. Curieux. Moi, je ne vois pas de libéralisme nulle part, mais au contraire, une mainmise grandissante des États sur la vie économique, les libertés et les existences de chaque individu.

    A travers la fiscalité, les États démocratiques nous taxent jusqu'à la moëlle, tandis que les régimes autoritaires limitent autant qu'ils le peuvent les libertés individuelles. Pour la fiscalité, vu l'endettement record des États, ils n'ont pas fini de nous taxer : ils devront rembourser tôt ou tard, et, à ce moment-là, ils chercheront de l'argent partout où ils pourront en trouver. Et je n'évoque pas non plus les libertés publiques qui en prennent un coup, depuis quelques temps, dans nos états démocratiques, à commencer par la France...

    Je crois que le pire des maux qui assaillent notre civilisation démocratique, c'est le copinage généralisé au plus haut sommet des états mais aussi des très grandes entreprises. A coups d'entente et d'accords privilégiés, ces réseaux anéantissent petit à petit les libertés, à commencer par les libertés économiques ! Cette nouvelle forme de pouvoir n'a été analysée que par peu d'individus : par Jean François Kahn, d'abord, qui a le grand mérite de comprendre qu'il ne s'agit pas là du libéralisme que l'on dénonce habituellement, mais aussi par certains blogueurs libéraux particulièrement incisifs. Je renvoie ainsi à l'excellente définition de la social-bourgeoisie par Vincent Bénard sur son blog, objectif liberté :

    Pourquoi "Social Bourgeoisie" ? , car cette doctrine politique est très interventionniste, elle est donc apparentée au socialisme. Cette forme particulière d'interventionnisme public très fort dans l'économie consiste à se montrer aussi dépensier que ne le seraient des socialistes purs et durs, et parfois plus que des socialistes réformateurs étrangers. "Bourgeoise", parce que les clientèles principales de ces interventions ne sont plus des familles modestes ou "ouvrières", comme aux débuts de l'essor du socialisme de masse, mais les milieux d'affaires les mieux connectés au pouvoir, c'est à dire les grandes entreprises, et surtout les banques et compagnies d'assurances, alliées indispensables des états qui creusent chaque année un peu plus le trou de leur dette publique. Ceci, afin, nous dit-on, de "favoriser l'économie et l'emploi".

    Vincent Bénard achève avec intelligence son analyse, observant que des interventions sectorielles d'un état sont aux antipodes des thèses libérales traditionnelles, d'une part, et qu'ensuite, si on les confond avec le libéralisme, c'est qu'elles se font souvent au détriment d'acquis sociaux et syndicaux, en faveur de la très petite minorité de très grandes entreprises et de grandes banques qui en bénéficient. Il y a, en fait, des interventions incessantes des états depuis de nombreuses années, à commencer par les USA, mais elles se font en faveur de quelques acteurs et au détriment des autres.

    Pour ma part, je le dis et je le redis : le coeur du libéralisme, dans le domaine économique, c'est la concurrence libre et non faussée. Ce libéralisme économique doit s'appuyer sur un libéralisme politique : pas de concurrence libre et non faussée sans transparence, pas de transparence sans libertés publiques (dont la liberté de commercer, d'acheter ou de consommer sans devoir faire face à des entendesz illégales appuyées par des états, par exemple).

    Voilà pourquoi les libéraux ne peuvent absolument pas se reconnaître dans le nouvel ordre mondial, et encore moins dans le bonapartisme de Nicolas Sarkozy. Non au capitalisme de connivence, car il détruit petit à petit tous les acquis que le capitalisme avait pu amener grâce à l'incroyable accumulation de richesses qu'il avait permis !

    L'état, au lieu d'intervenir à tout va, ferait bien de s'occuper de remplir convenablement sa première fonction : contrôler l'équité des échanges, de l'information, assurer le transparence, prévoir des lois qui permettent aux petits entrepreneurs et aux consommateurs de se défendre. Récemment, les class actions n'ont pas été retenues dans la Loi de Modernisation de l'économie. Pourquoi, parce que cela gênait les plus grosses entreprises. Il y a donc bien eu collusion entre l'état et ses copains...En définitive, c'est une élite qui truste toutes les places du pouvoir et empêche toute saine émulation grâce à ces réseaux. C'est aussi ce que dénonce, je le crois, François Bayrou dans son Abus de pouvoir, et c'est à cela qu'il faut mettre fin si l'on veut retrouver, au moins en France, aux blocages de toute sorte à tous les niveaux de l'économie et de l'état...