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  • Que faire pour nos ouvriers et notre industrie ?

    Il ne se passe pas un jour ou presque sans que j'entende parler de licenciements. L'industrie plus que tous les autres secteurs est touchée. Ce sont des milliers d'ouvriers et d'employés qui passent ainsi à la trappe. Et quand je pense à eux, je suis pâle. Comment les aider ? Que faire ? J'imagine ceux qui viennent d'acquérir leur maison sur emprunt et qui vont devoir la revendre dans l'actuel marasme immobilier. Et ceux qui viennent de mettre au monde un enfant. Et ceux qui ont une personne à charge, père, mère, et cetera...ou qui voudraient payer les études de leurs enfants. Bref, il y a un drame humain qui se joue à chaque fois et auquel je ne sais qu'apporter comme réponse en dehors des bonnes paroles convenues. Les séquestrations ? j'y vois surtout l'énergie du désespoir de ceux qui ont tout perdu. Imaginez-vous un instant : vous aviez une situation, un emploi sûr, qui ne payait pas si mal, vous aviez 26 ans de boutique, et du jour au lendemain, vous voilà débarqué parce que votre entreprise perd de l'argent, ne vend plus ou a besoin de reconstituer ses marges.

    Mais qu'est-ce qu'ils vont faire tous ces gens-là, sans emploi ? La seule perspective, me semble-t-il, c'est de relancer globalement la machine, d'où l'idée du MoDem d'un grand emprunt européen de 3% du budget de l'Union pour soutenir l'activité économique. Je pense que le plan de Sarkozy et Fillon essaie de sauver les meubles en tentant de conserver vivante l'industrie automobile et en colmatant le navire qui fait eau de toutes parts avec ce qu'il y a sous la main (c'est à dire pas grand chose).

    Le chômage qui va exploser aggravera dans des proportions délirantes les déficits des comptes sociaux. Balladur et Séguin, qui sont désormais relativement dégagés de la politique politicienne, l'ont compris et n'hésitent désormais plus à annoncer sans fard qu'il faudra accroître les impôts. Oui, mais sur qui ? Sur les bénéfices des entreprises déjà fragilisées ? le gouvernement s'y refuse. A raison. Ce serait briser le moindre espoir de reprise via leur compétitivité ! sur les particuliers ? Baisse de la demande intérieure assurée. Or, la demande intérieur soutient l'activité autant que les exportations.

    Réorienter toutes les aides publiques et la fiscalité vers les nouvelles industries et énergies, comme le suggère Corine Lepage ? Certes, bonne idée, mais en combien de temps ? Une telle mutation ne peut se produire que sur plusieurs années, et les dommages collatéraux sont inévitables ! Et que deviendront les ouvriers qui produisaient des moteurs diesel si du jour au lendemain on leur demande de fabriquer un moteur à hydrogène et qu'ils ne savent pas le faire ? Que se passera-t-il si l'amorce d'une nouvelle consommation durable ne prend pas ?

    Pour ma part, quitte à taxer quelque chose, autant que ce soient les services, et de préférence ceux qui ne peuvent être délocalisés (pas de risque de concurrence ainsi). Jean Peyrelevade, conseiller économique de François Bayrou, observe dans son livre, l'échec historique de Nicolas Sarkozy, que c'est l'industrie qui apporte la plus forte valeur ajoutée. C'est donc elle qui peut le plus sûrement financer notre croissance économique.

    Pour développer les nouvelles énergies et la croissance verte, idéalement, il nous faudrait une sorte de MITI vert, à l'instar de ce qu'a fait le Japon dans les années 70 et 80 pour le développement de son industrie de pointe. Une sorte de super-ministère qui rachète de manière systématique tous les brevets innovants et les met à disposition moyennant des coûts abordables et flexibles à un tissu de PME oeuvrant dans les secteurs ad hoc.

    Et pour nos ouvriers, il faudrait que nos Pôle-emploi centralisent les demandes de l'industrie et s'adressent au CNAM ou à des CFA pour des formations courtes accélérées. On pourrait imaginer un système où dans un bassin industriel, les entreprises feraient remonter des demandes de formation au pôle-emploi qui répercuteraient alors sur les CFA et les CNAM les besoins. Tout ceci pourrait être organisé au niveau de la Région, comme le suggérait Christian Blanc dans la Croissance ou le Chaos.

    J'ai lu enfin la tribune de Dominique de Villepin dans le Figaro, dont je partage pas mal de points de vue (pas tous) mais, je me suis arrêté sur sa proposition de lancer une politique industrielle commune. Cela m'intéresse, parce que je me demande si ce n'est pas le prochain défi de l'Europe. Je ne pense pas que la PAC pourrait exactement servir de modèle pour une telle initiative, mais, elle a montré la voie puisque les Européens ont su s'unir pour la maintenir des origines jusqu'à nos jours.

    Cela dit, pour revenir au plus près des préoccupations de nos concitoyens, je citerai ce que disait très justement Robert Rochefort, directeur du CREDOC et tête de liste MoDem aux élections européennes lors de la convention du MoDem "la France et l'Europe face à la crise"

    Finalement, pour beaucoup de Français des classes moyennes, l'image qu'ils ont aujourd'hui de notre société, c'est celle d'un train tiré par une locomotive poussive, qui n'a pas l'énergie que l'on aimerait qu'elle ait et, dans ce train il y a des wagons et ces wagons représentent la structuration économico-sociale.  La structuration sociale de notre société dans le premier wagon qui est juste derrière la locomotive, c'est le wagon "première classe". C'est un wagon dans lequel cela ne se passe pas trop mal. Les plats servis sont encore tout à fait succulents. C'est évidemment, dans le contexte actuel, le wagon de ceux qui, grâce au bouclier fiscal, se sont faits rembourser plus de 360 000 €. Dans tout le reste du train, il y a les wagons des classes moyennes, des classes intermédiaires et, enfin, il y a les wagons des pauvres. [...] Finalement, la question qui préoccupe beaucoup de nos concitoyens, c'est de savoir si le train va lâcher progressivement les wagons qui sont ceux, d'abord en queue du train, puis un peu moins en queue et, selon la position où l'on est, que l'on occupe dans ces catégories moyennes, est-ce que l'on va être dans un wagon qui va être lâché avec le train qui va continuer sans ce wagon-là ?

    Robert Rochefort a je crois très exactement résumé le questionnement de fond des Français. Ce devrait être à mon avis la priorité absolue de tous les partis que de répondre en priorité à ce questionnement à l'occasion des élections européennes.

  • Zapatero, Dakar, Bayrou veut des excuses pour la France

    Tant sur Zapatero que sur le discours de Dakar, Bayrou a trouvé une fois de plus le mot juste...Ségolène Royal a raté  l'occasion de ne pas s'exprimer...

    «La propension d'un certain nombre de responsables politiques à se livrer quotidiennement à la repentance n'est pas la mienne», a déclaré M. Bayrou lors d'une conférence de presse de présentation de la liste MoDem pour les élections européennes en Ile-de-France.

    Estimant que «quand on présente des excuses, notamment au nom de la France, c'est qu'on est coupable», M. Bayrou a souligné que «la France n'est coupable de rien du tout dans les dérives de Nicolas Sarkozy»

    Il évoquait un discours de M. Sarkozy à Dakar et des propos qui lui ont été attribués sur le président du gouvernement espagnol José Luis Zapatero.

    «Ce n'est pas la France qui est en jeu. Ce sont les propos privés du président de la République et les propos publics dans un discours dont le moins que l'on puisse dire est qu'il est controversé. Mais il me paraît totalement inapproprié de faire des excuses au nom de la France: c'est à la France qu'il faudrait faire des excuses», a dit M. Bayrou.

  • Bayrou l'Européen

    Très bel article écrit par Nicolas V. (je sais qui c'est, hé hé...) chez Virginie, sur le blog Générations engagées. Je le relaie intégralement.

    Européennes : n’attendons rien de ceux qui ne nous aiment pas !

    Belle surprise que ce numéro 3015 de L’Express qui fait sa « une » sur « Bayrou. L’homme qui défie Sarkozy » ! Il a la même saveur que cet exemplaire du Point sorti début 2007 qui s’interrogeait ainsi : « Bayrou. Peut-il troubler le jeu ? ». Cette fois-ci, l’hebdo de Christophe Barbier nous livre douze pages sur le Président du Mouvement Démocrate. Un portrait vif et sans concession que nous devons à Ludovic Vigogne. On y perçoit et les failles et les forces du leader orange.

    Mettre en échec le modèle sarkozyste, inégalitaire et on ne peut plus travaillé

    Sa plus grande force, c’est l’envie d’y aller, d’en découdre. Son objectif : mettre en échec le modèle sarkozyste, inégalitaire et on ne peut plus travaillé, en dépit de ses apparences brouillonnes. Et c’est maintenant que commence ce combat. Cette campagne européenne, c’est elle, définitivement, qui lance la campagne présidentielle de 2012 ! Je serais tenté d’écrire « tant mieux » mais aussi « hélas ». Tant mieux car trois ans nous seront utiles pour abattre ce système qui n’est pas la France mais qui prétend pourtant l’incarner.

    L’Europe, grande oubliée de la pré-campagne

    Hélas ! Car l’Europe, dans tout cela, est la grande oubliée de cette pré-campagne européenne dans les médias, crise aidant (c’est d’ailleurs un paradoxe). N’entendez pas dans la phrase qui précède une critique, même implicite, de la stratégie bayrouiste. Bien au contraire ! Il n’est pour l’heure qu’un seul mouvement politique qui, après s’être mis en ordre de marche, marche effectivement vers le scrutin de juin : déjà trois conventions thématiques européennes couronnées de succès, des centaines de militants ayant œuvré au projet européen des Démocrates, une plateforme Internet iconoclaste, des listes bouclées, intégralement, partout en France (reste l’Outremer), des candidats, enfin, qui parcourent avec foi et idées les quatre chemins de leurs grandes régions ! Des candidats qui aiment l’Europe, la France. Des candidats qui aiment les Européen(ne)s, les Français(es). Des candidats vrais, issus des horizons les plus divers.

    Face à tout cela, le chaos

    Face à tout ce grand élan, face à cette puissance créatrice, face à ce fort engagement, le chaos. Des partis, vieux, ancrés dans leurs réflexes implosifs : qui l’UMP qui n’en finit plus de décider de la position de politiques déchus ou en perdition (R. Dati en tête) sur ses listes, au gré de querelles de chapelles internes gonflées d’ego ; qui le Parti Socialiste qui se débat entre une pétition d’un G. Collomb ou une liste rejetée par les militants mais finalement-tout-de-même-admise après un exercice de conciliation, démocratique cela va de soi. Avec en prime, l’ex-Premier Secrétaire qui vient plomber la nouvelle Premier Secrétaire en remettant sur le tapis la question des alliances avec le MoDem (à défaut d’idées, on fait feu de tout bois à la tête du PS). Point de salut non plus du côté des petites formations ! Europe-Écologie, par la voix de son maître Cohn-Bendit, qui casse du Bayrou à l’œil, sans réel but, après avoir lancé sa campagne en mode pétard-mouillé (c’était bien la peine de récupérer la juge Joly…). Un NPA qui s’enferme dans son crypto-trotskysme et ses dissensions internes (on y découvre que, tout bien pesé, le facteur de Neuilly aurait des penchants autocrates). Un front de gauche qui n’a de novateur que le nom, surtout pas les solutions, de même qu’une extrême droite éclatée qui rame, qui rame, sans son Paquebot. Le tout sur fond d’Élysée qui arbitre pendant qu’enfin on songe à lui couper la parole, ou plutôt à la lui décompter !

    N’attendons rien de ceux qui ne nous aiment pas !

    Et l’Europe dans tout ça ? Et les Français(es) ? Ils et elles sont oubliés. Plus respectés du pouvoir en place, ils et elles ne trouveront pas plus de considération de la part de ces partis du vingtième siècle qui, à moins de deux mois du scrutin, ne sont même pas prêts à présenter toutes leurs listes ! Alors pour leur programme…
    N’attendons rien de ceux qui ne nous aiment pas ! À quoi bon leur faire confiance ? Le problème, c’est que l’Europe, elle, nous attend (au tournant, me risquerais-je à écrire). Soyons prêts, avec nos candidats démocrates, à mouiller nos chemises pour proposer à nos concitoyens de vraies solutions pour leur quotidien, pour répondre à leurs vraies questions pendant la crise (« comment finirais-je le mois ? », « pourrons-nous nous permettre de réinscrire le petit à la musique, à la rentrée prochaine ? » « arriverais-je à assurer pour deux, maintenant que ma femme a été licenciée ? »…). Ainsi, le 7 juin, après cette campagne que nous devons rendre plus européenne, ils sauront pour qui voter pour être réellement entendus et défendus, avec passion et engagement, à Strasbourg. Même si pour nous, cela ne fait déjà plus aucun doute !

  • Lisez une lettre ouverte à Nicolas Sarkozy !

    Je viens de lire la lettre de Hastable, via CoZop. C'est bien simple, excellente ! MDR comme on dit (écrit) en langage SMS. Je ne suis pas forcément d'accord avec tout ce qu'écrit Hahstable, mais au niveau du constat sur l'action et la dette, les contradictions entre le programme annoncé et les mesures prises, la dilapidation de l'assise politique, il n'y a pas photo, que du bon !

    Juste une observation : Higgins, en commentaire, sur le blog de Hashtable rappelle que les Français n'avaient le choix qu'entre la peste et le choléra. Euh...il y avait une autre solution au premier tour...Faudra pas oublier de voter Bayrou en 2012 pour ne pas se retrouver à nouveau dans cette situation. Au passage, le programme fiscal et économique de Bayrou est sans doute bien plus proche de ce qu'aurait voulu Hashtable que tout ce qu'a pu faire Sarkozy. Il y avait en fait en 2007 une manière très simple de comprendre que tout ça, c'était du vent : le programme de Sarkozy ne tenait pas la route. Des experts avaient fait les calculs nécessaires : Royal et Sarkozy proposaient des gouffres financiers à la France. En fait, pour Sarkozy, cela a été au final bien pire qu'attendu. Le seul programme réaliste, c'était celui de Bayrou, mis au point par les conseillers économiques* de Bayrou (Peyrelevade, Saint-Étienne, Camdessus) et les députés UDF les plus fiables du groupe, Courson, Albertini. Hélas, cette brillante équipe a connu des fortunes diverses : certains sont partis plus ou moins tôt, d'autres restés, et d'autres encore se sont quasi-retirés de la politique, mais ce qui a été proposé à cette époque là par Bayrou et son équipe tient toujours la route aujourd'hui, contrairement aux balivernes des autres candidats.

    * En parlant de cette équipe, il faut aussi signaler le rôle éminent [EDIT, correction effectuée sur remarques de Fred LN] de l'ex-directeur adjoint de la campagne électorale de François Bayrou[/EDIT]  : il s'agit d'un militant du MoDem, UDF de longue date et quasi inconnu du grand public, bien qu'il ait été candidat en tête de liste aux municipales 2008 à Paris, dans le 17ème arrondissement : Pierre-Emmanuel Portheret. Ex-assistant parlementaire de Charles de Courson (mais ils ne se sont vraiment pas séparés en bons termes) pour l'essentiel, c'est lui qui a rédigé l'avant-programme électoral de l'UDF, avec Pierre Albertini.

  • Les deux blogosphères du MoDem

    Bien peu l'ont remarqué mais il existe désormais sur la Toile MoDem deux blogosphères distinctes : la plus ancienne est un flux alimenté par Antonin Moulart, avec quelques blogs emblématiques, pour certains en rupture de ban avec le MoDem, la plus récente, plus jeune et fraîche, est constituée de plus de 650 blogs (ils étaient 500 lors de mon précédent recensement il y a six semaines) apparus avec le réseau lesdemocrates.fr

    Et à vrai dire, ces deux réseaux s'ignorent quasi totalement. Aucun lien ou presque ne les unit l'un à l'autre. Quelques militants ou sympathisants démocrates sont bien présents sur les deux chaînes mais n'en assurent pas l'inter-connexion pour autant.

    Il faut dire que la structure lesdemocrates.fr est en dépit des bonnes intentions du MoDem, sur ce point précis, extraordinairement mal faite : pas de tags, pas de catégories, pas de recensions pour parcourir les nouveaux blogs ! il faut se contenter d'un ordre alphabétique abscons, sans aucune indication de saveur, et un vague fil accessible seulement sur la plate-forme, et encore. Ces nouveaux blogs ne disposent d'aucun compteur qui leur permettrait d'analyser mots-clef et liens entrants. Résultat, ils sont comme le Monde Perdu de Conan Doyle : il y a là une faune et une flore luxuriante et unique, regorgeant de vie, mais personne ne le sait puisque rien ou presque ne vient en signaler l'existence et le dynamisme. Il faut trouver le parchemin runique de Jules Verne pour réaliser le Voyage au Centre de la Terre démocrate...Et comme des annuaires comme technorati (il faut dire que celui-là, il dysfonctionne de plus en plus),  wikio ou comme blogonet ne jugent pas utile de leur accorder le moindre crédit, par mépris envers leur jeune âge ou par indifférence sans doute, ils ne sont référencés nulle part, moteur de recherche de google mis à part.

    Faute de voies praticables (lesdemocrates.fr est actuellement un espace hermétique dans lequel l'information rentre bien mais duquel rien ou si peu ne sort) ils ne peuvent essaimer sur la Toile et les voilà contraints à un huit-clos à terme dévastateur.

    La 1ère génération de blogs MoDem a vécu. Elle a fait son temps et s'est délitée en partie au fil du temps. C'est désormais la seconde génération qui peut et doit prendre la relève. Encore faudrait-il lui en donner les moyens !

  • Les cabales anti Sarkozy sont fatigantes

    Comme beaucoup de paisibles Français, j'ai entendu parler de l'affaire Zapatero : Nicolas Sarkozy, selon le journal Libération, aurait déclaré que Zapatero n'était pas un homme intelligent. Prudent dans ce genre d'affaires, j'ai attendu patiemment de disposer de suffisamment de témoignages pour reconstituer le fil de l'histoire. En réalité, ce qu'il s'est produit, c'est que Sarkozy a évoqué Zapatero pour justifier  ses propres réformes ou moquer les socialistes. Emmanuelli qui était présent, aurait critiqué entre ses dents le 1er ministre espagnol au moment où Sarkozy observait que Zapatero, tout comme lui, désirait réduire la publicité à la télévision (publique, tout du moins). Et, en parallèle, Sarkozy s'est vanté d'avoir battu des gens bien plus intelligents (sous-entendu : les Socialistes français) mais...qui avait perdu au second tour de l'élection présidentielle ou qui n'y avait purement et simplement pas été.

    Bref, Libération a sorti de son contexte des petites phrases pour leur faire dire ce qu'elles ne signifiaient pas. Quant au reste, sur les dirigeants du G20, eh bien il y en a dans tous les pays. C'est simplement qu'il y a eu quelques indiscrets, c'est tout, et qu'il n'y a pas de quoi en faire un fromage.

    En fait, la seule chose de notable, mais elle est tout à fait habituelle chez Sarkozy, c'est que comme d'habitude, il ramène tout à lui, ce qui ne devrait pas nous surprendre, nous autres Français, mais a pu laisser perplexes les journalistes étrangers.

    Enfin, ce qui m'agace, c'est qu'une nouvelle fois on s'emballe sur des c......ries. D'ailleurs, même si elles avaient un fond de vérité, elles n'auraient de toutes façons absolument aucun intérêt. Deux articles du Nouvel Observateur, ici et , se permettent de se faire une idée claire de toute l'affaire.

    J'ai au moins cette satisfaction, avec quelqu'un comme Bayrou, au MoDem, c'est que lorsqu'il critique Nicolas Sarkozy, il le fait sur des choses sérieuses, pas sur des broutilles sans conséquences (ou si peu...).

  • Lyon tombe de son piédestal

    Tiens, ça m'arrive rarement, mais la défaite de l'Olympique Lyonnais ce soir est l'occasion d'un commentaire pas politique. En réalité, elle n'est pas étonnante. C'est simple, il suffit de considérer l'attaque de l'OL et sa défense. 5ème attaque et 2ème défense ex-aequo. Pas mal, suffisant pour obtenir les accessits les plus brillants, mais pas assez pour devenir le champion en titre, surtout quand, avec déjà 6 défaites, deux équipes font mieux (Rennes et Marseille) et trois aussi bien (Bordeaux, Toulouse et Lille).

    Cela dit, quand on songe que deux équipes en position de viser le titre, PSG et l'OM sont tombés lourdement et sans appel face à deux équipes d'Ukraine dont l'une n'était pas même dans les trois premiers de son championnat, on mesure la faiblesse dramatique du championnat national français. Pour moi qui suis de loin mais depuis longtemps le football français, ce qui me revient à l'esprit, ce sont les années 80 quand un quart de finale quelque part était célébré comme un exploit rare pour ne pas dire décennal...

  • Des eurodéputés lancent sur Facebook une campagne pour le libre accès à Internet

    Et hop, je relaie cette information trouvée sur le site de l'ADLE (qui soutient évidemment l'appel). Rappelons que le MoDem est membre de l'ADLE.

    Neuf membres du Parlement européen ont lancé aujourd'hui sur Facebook une campagne pour le libre accès partout dans le monde à Internet. Cette campagne de réseau vise à dénoncer la censure et à plaider pour la promotion de la liberté en ligne. Le principal objectif est de soulever un débat dans les pays qui contrôlent l'accès et le contenu d'Internet. En juillet 2008 ces mêmes eurodéputés, qui siègent dans les quatre principaux groupes parlementaires et sont issus de neuf Etats membres différents avaient déjà proposé une législation pour le libre accès à Internet, le Global Online Freedom Act (UE GOFA), qui s'inspire d'une proposition similaire formulée en 2006 par la Chambre des représentants des Etats-Unis d'Amérique.

    http://apps.facebook.com/causes/269854?m=cc366e79

    Jules MAATEN (VVD, Pays Bas) explique leur démarche: "Nous devons nous assurer que les moteurs de recherche et les entreprises permettant l'accès à l'internet ne limitent pas la liberté d'expression et l'accès aux contenus. Ce n'est pas Internet qui doit être règlementée, mais les gouvernements et les entreprises qui doivent limiter leur intrusion dans les libertés et la sphère privée. La liberté d'expression doit demeurer le fondement d'Internet. Les droits de l'homme sont aussi valables en ligne".

    Les eurodéputés proposent entre autres:
    1. La publication annuelle de la liste des pays violant la liberté sur Internet;
    2. Les données des entreprises d'accès à Internet qui collaborent avec les Etats autoritaires; 3. Le développement et la distribution d'outils et de services pour contrer la censure;
    4. L'évaluation de la politique commerciale de l'UE concernant les pays limitant l'accès libre à Internet et à ses contenus;
    5. La reconnaissance des pratiques de censure sur Internet comme une barrière non tarifaire aux échanges.

    Les signataires du GOFA européens sont : Chistofer Fjellner (PPE), Edouard McMillan-Scott (PPE), Paulo Casaca (PSE), Stavros Lambrinidis (PSE), Jules Maaten (ADLE), Karin Riis Jorgensen (ADLE), Henrik Lax (ADLE), Eva Lichtenberger (Verts) et Frithjof Schmidt (Verts).

  • Le Tiers-Monde est la sauvegarde de l'agriculture européenne

    Ce sont les paysans du Tiers-monde qui sont -si j'ose dire !- l’étalon-or de la pauvreté de la planète. Ce sont les paysans du Tiers-monde qui n'ont pas le niveau de vie élémentaire minimum, mais le plus bas que l'on puisse imaginer, pour pouvoir manger. Et c'est parce que les paysans du Tiers-monde, ce milliard de paysans actifs, donc, ces deux milliards de bouches à nourrir, ne réussissent pas à vendre leur production à des prix de subsistance que nous nous trouvons, en grande partie, dans la crise dans laquelle nous vivons.

    Or, je le répète, il n'y a d'accès aux enjeux mondiaux pour un pays comme la France, que par une organisation de nations telle que l'Europe le permet. C'est donc avec la certitude que nous portons quelque chose d'essentiel pour le monde que nous siégerons au Parlement européen.

    Deuxièmement, notre affirmation politique est celle-ci : lorsque l'on parle de politique agricole, on ne doit pas se contenter de parler de production agricole. Une politique agricole, c'est une politique qui pose la question de la production et des producteurs. Nous avons à poser la question des productions agricoles et celle des paysans.

    Le but que nous nous fixons, c'est celui d'arrêter de voir le tissu agricole se défaire, se déliter et se dissoudre, pour défendre en effet un nombre de paysans et d'exploitations familiales suffisantes pour que la culture agricole de la France subsiste. Car si on laisse disparaître le nombre suffisant d'exploitations agricoles, alors on va avoir une conséquence, celle de créer de l'irréversible.

    On ne peut plus revenir en arrière lorsque les exploitations ont disparu, parce qu’en même temps que les exploitations disparaissent, ce qui disparaît aussi c’est un savoir-faire, une culture, une présence, des habitudes, des gestes, des savoir-faire, dans la société, la commune dans laquelle on vit.

    Cela est irréversible et nous avons donc le devoir d’y prendre garde. C'est ce qui fait une coupure à l'intérieur de l'Europe, entre deux visions de la politique agricole : entre d’un côté ceux qui ne s'intéressent qu’aux productions et donc qu’aux marchés, et de l’autre ceux qui s'intéressent aussi aux producteurs et donc à la défense du tissu agricole, et nous c'est là que nous serons.

    Tous les élus qui sont avec nous, s'engagent autour de cette idée. Nous avons à défendre les exploitants et les exploitations autant que les productions. C'est la raison pour laquelle l’enjeu mondial et un enjeu de tissu agricole. Alors, nous nous prononçons clairement pour une orientation qui est, à mon sens, la seule défendable : c'est l'organisation des marchés et non pas l'abandon aux marchés.

    Il y a deux options : ceux qui considèrent que l'on doit accepter l'abandon aux marchés, et ceux qui considèrent que l'on doit restaurer l'organisation des marchés, organisation qui, jusqu'à maintenant, était abandonnée depuis de nombreuses années. C'est là que nos élus se trouveront. C'est dans cette orientation qu'ils vont se battre
    .

    Bon, j'avoue, j'ai triché : ce n'est pas de moi, c'est de Bayrou lors de la convention du MoDem sur l'agriculture et la pêche le 15 avril dernier...Je trouvais juste le lien entre la crise agricole dans le Tiers-Monde et la nôtre particulièrement bien pensé...

     

  • J'ai lu l'enfant de Maria Montessori (I)

    Je n'ai pas immédiatement trouvé le Pouvoir Absorbant dont j'avais promis récemment la synthèse dans une note évoquant Maria Montessori et les pédagogies nouvelles. Du coup, je me suis rabattu sur l'Enfant, et je n'ai pas été déçu. Le livre date de 1936 mais il demeure tout à fait sans équivalent depuis. En fait, je suis bien content d'avoir lu l'enfant avant le pouvoir absorbant, car je pense que la lecture du premier éclaire celle du second.

    La pensée de Maria Montessori s'ouvre sur un étrange paradoxe : le monde dans lequel arrive l'enfant à sa naissance lui  est destiné, il doit même le prolonger, et pourtant, ce monde ne le reçoit pas. En réalité, rien n'est conçu pour accueillir l'enfant. Considérant le traitement réservé à l'enfant dans les premiers jours  qui suivent sa venue au monde, Maria Montessori écrit : «il y a dans l'histoire de la civilisation une lacune. Il existe, à la première époque de la vie, une page blanche sur laquelle personne n'a encore rien écrit parce que personne n'a scruté les premiers besoins de l'homme

    Maria Montessori superpose à la réalité de l'embryon physique une hypothèse psychique, l'existence d'un embryon spirituel. Or, elle souligne que très tôt, parce que le corps de l'enfant était inerte à la naissance, les adultes se sont imaginés qu'il en allait autant de l'esprit et que c'étaient leurs soins qui donneraient une vie psychique à l'enfant. Or, tout comme l'embryon physique a besoin d'une ambiance spécifique pour se développer, l'embryon sprituel a également besoin d'un environnement adapté à sa nature propre.

    Tout le livre s'articule à partir de ces observations de départ. Maria Montessori remarque ensuite l'existence de périodes sensibles dans la vie de l'enfant. Pendant ces périodes, l'enfant est animée par de puissantes formes motrices qui contribuent à constituer son "moi" spirituel". Contrarier l'enfant dans ces périodes revient à faire obstruction à sa croissance, de même que l'on empêcherait une plante de croître par des procédés coercitifs. Il faut donc être très attentif à ces périodes et se garder, par exemple, de conclure hâtivement à l'existence de caprices de la part de l'enfant. Maria Montessori voit dans ces derniers souvent une manifestation de ces périodes. Bloquer l'une de ces périodes sensibles, c'est risquer d'en perdre le fruit à jamais.

    Maria Montessori a constaté que les très jeunes enfants se montraient souvent très sensibles à l'ordonnancement des choses, et en particulier au respect exact d'un ordonnancement (le même) répété. Elle établit des corrélations très fortes entre ordre extérieur et ordre intérieur de l'enfant, au risque de voir le désordre de l'extérieur se répercuter sur l'intérieur jusque dans des manifestations physiologiques. Il lui est patent que l'enfant aime donc naturellement l'ordre.

    L'un des torts les plus néfastes qu'un adulte puisse porter à l'enfant, ce n'est pas seulement d'agir à sa place, mais de substituer sa volonté à la sienne jusque dans ses actions, y compris quand elles se déroulent à distance. On parlerait de conditionnement, en psychologie moderne. Maria Montessori considère manifestement un tel procédé comme une calamité, une catastrophe spirituel pour le développement de l'esprit de l'enfant.

    Les écueils sont donc nombreux, et il n'est pas étonnant, dans ces conditions, qu'une préparation spirituelle soit nécessaire pour les adultes, s'ils veulent générer l'ambiance la plus favorable possible à l'éveil de l'enfant.

    Il serait trop sommaire et trop lapidaire de résumer un ouvrage d'une telle portée et d'une telle importance en un seul billet. C'est pour cette raison que j'en prévois quelques autres.

    Ce que j'ai passé sous silence, c'est la métaphore filée quasi-continue dont use Maria Montessori dans tout son ouvrage. Lorsqu'elle évoque le développement de l'embryon spirituel dans le corps de l'enfant, elle utilise tout de même le mot incarnation. La pensée de Montessori est fortement imprégnée de christianisme (et très précisément de catholicisme) sans qu'il ne soit une seule fois question de religion dans son livre, au point que les mots chrétien, christ, catholicisme n'y sont pas une seule fois écrits ! L'ouvrage a donc clairement et sans contestation aucune une vocation scientifique, et non religieuse ni même métaphysique. Je pense que Maria Montessori a été littéralement fascinée par la découverte du développement propre de l'enfant. Personnellement, son enthousiasme, au sens étymologique du mot (dieu en soi, le divin en soi) dans l'observation de ce qu'elle assimile parfois à un mystère (au sens catholique du mot) m'a fait penser à l'évocation de Galahad contemplant l'intérieur du Graal dans les légendes des chevaliers de la Table Ronde. Pour ma part, je n'ai lu que la compilation de Jacques Boulenger sur le sujet, mais je sais que Malory, dans "Le Morte d'Arthur" de Sir Thomas Malory, précise dans quelles conditions Galahad regarde ce que contient le Graal. Je n'ai plus les mots exacts en tête, mais je me souviens que Galahad se met à trembler et qu'il est près d'expirer à la vision de ce qu'il a si longtemps recherché et que Joseph d'Arimathie lui permet de tenir entre ses mains.

    Alors j'y vais un peu fort sur la comparaison, mais je vous assure que lorsque Maria Montessori parle de la naissance de l'enfant, on a l'impression que c'est de celle de Jésus Christ dont elle parle, et d'ailleurs, le mot "miracle" revient très régulièrement dans ses textes !

    «Il vint au monde

    El le monde fut fait pour lui.

    Mais le monde ne le reconnut pas.

    Il vint à sa propre maison

    Et les siens ne le reçurent pas...»

    C'est ainsi qu'elle achève le chapitre le nouveau-né...