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  • La femme en version DNB (Brevet des collèges)

    Décidément, c'est marrant comme on ne se refait pas, dans notre société encore patriarcale, et ce, jusque dans ce temple de l'égalité que se veut l'Éducation Nationale. Il y avait mardi matin dans l'Académie de Versailles une épreuve de français du Brevet des Collèges. D'après mes informations, un texte de Colette dans lequel une mère se fâche avec son fils (un petit de quelques années) parce que ce dernier est venu lui annoncer que sa petite soeur s'était probablement noyée (en fait, elle avait disparu derrière un tas de sable). Mon objet n'est pas de faire l'analyse littéraire du texte (les Vrilles de la Vigne, en baie de somme), encore que cela serait certainement intéressant.

    Non, ce qui est édifiant, c'est le sujet de rédaction qui a été donné aux collégiens :

    «un peu plus tard, le père rejoint sa famille à la plage. Un dialogue s'engage entre les trois personnages : la mère explique à son époux ce qui vient de se passer ; Jojo proteste ; le père tente de les réconcilier. Écrivez le dialogue».

    Dans le texte, en fait, la mère lit un livre, et elle est surprise, évidemment, par l'interpellation de son petit. L'enfant, logique et naïf, voit dans la noyade la cause de la disparition de sa soeur. La mère, quant à elle, juge l'enfant sévèrement en raison son insensibilité apparente. Elle médite alors sur l'abîme qui sépare le jeune enfant, encore sauvage, de l'adulte, civilisé. C'est sommairement ce qu'il y a dans le texte.

    Je sais que l'on va me dire que je chipote, que je tire le sujet par les cheveux, mais tant pis : je dis ce que je pense. Lisons bien le sujet : que comprenons-nous ? que la mère crée le conflit et que le père apporte l'harmonie. Mieux, non seulement il apporte l'harmonie, mais en plus il arbitre le conflit.

    Il y a, à mon avis, une vision de la femme qui s'exprime dans le sujet. Et sur un texte intéressant comme celui-là, qui interroge sur la notion de responsabilité, qui permet vraisemblablement plusieurs niveaux de lecture, ça me scie que les huiles de l'Éducation Nationale n'aient trouvé comme matière à réflexion pour nos jeunes âmes que ce tissu de  banalités empreint d'idées préconçues.

    Je sais : le Diable vient se nicher jusque dans le détail...

  • Islam, ethnie et équipe de France : quelle polémique à la c..

    Le pompon de la polémique la plus stupide pour Benjamin Lancar à propos de l'équipe de France de football. Le voilà qui dénonce de prétendues tensions ethniques et son islamisation.

    J'ai rarement entendu de telles conneries de la part d'un responsable politique, même jeune. Ça n'a pas gêné Benjamin Lancar, que je sache, la conversion de Franck Ribéry en février 2006, quand, quatre mois plus tard, il a largement contribué à conduire l'équipe de France, contre toute attente, en finale du mondial ?

    Ensuite, quant à laisser entendre qu'il y a les racailles d'un côté et les jeunes de bonne famille, de l'autre, c'est ridicule. En réalité, pour aboutir dans un Centre de formation de football, il faut être à la base trié sur le volet, c'est à dire ne poser aucun problème de comportement, avoir de bons résultats scolaires et exceller sportivement. Il est vrai que Ribéry a fini par se faire virer du CFA du LOSC, mais quatre années après y être entré seulement.

    Abidal vient également d'un CFA de Lyon. Anelka est passé par l'INF de Clairefontaine, une référence dans le milieu du football, et d'autant plus il y a 15 ans. Bien évidemment, les CFA, notamment les plus prestigieux, se gardent bien de recruter des charlots. Devenir footballeur à ce niveau, cela représente une somme d'efforts et de sacrifices considérables que de lointains observateurs n'imaginent pas un seul instant.

    Moi, ce que je pense, c'est que cette équipe n'a pas trouvé de cohésion, en dépit de la présence de quelques talents, que son sélectionneur n'aura jamais su en trouver les prémices, et que plusieurs footballeurs sont pourris par la soif de gloire, par leur ego, et par le fric. C'est tout. Il n'y a pas de quoi fouetter un chat, encore moins en faire une polémique nationale en convoquant entraîneur et joueurs à l'Élysée ou à l'Assemblée Nationale.

    Je ne l'ai pas entendu se plaindre de la France Black-Blanc-Beur de 1998 et 2006, Lancar, à ma connaissance.

    Bon, évidemment, des abrutis au Nouvel-Obs se sont dépêchés de titrer que le mouvement des Jeunes Pop était un mouvement de fachos. Quels demeurés congénitaux, démagos, dogmatiques et bien-pensants ! Lancar est juste un petit démagogue à deux sous qui a voulu se faire mousser à peu de frais en surfant sur une histoire qui le dépasse. De là à engager tous les Jeunes Pop, c'est d'un ridicule consommé, et par ailleurs, si le propos de Lancar est débile, je ne vois pas ce qu'il y a de raciste dans ses déclarations. Comme à leur habitude bien rôdée, le Nouvel Obs essaie de pratiquer le terrorisme intellectuel pour empêcher tout débat portant sur la religion ou sur l'ethnie.

    Le problème, en la circonstance, ce n'est pas la nature du débat, c'est qu'il n'a rien à faire dans cette histoire. Voilà le problème.

    Parler de caïds pour cette équipe, franchement...non, arrêtez, je me plie de rire. Des jetsetteurs, peut-être, mais des caïds, c'est à mourir de rire. Rien de plus éloigné que le milieu des cités en proie à la racaille, la vraie, et ces jeunes footballeurs issus généralement des classes moyennes et qui n'ont fréquenté que de loin les dites cités. Et pour Anelka, il faut bien comprendre que la cité Van Vogh est bien une cité, mais assez loin des cités dures de Trappes ou d'ailleurs.

  • Équipe de France, Roselyne Bachelot a bien raison

    J'approuve tout à fait l'analyse de Roselyne Bachelot à propos du fiasco français en coupe du monde. S'il y a crise, c'est celle de l'équipe de France, pas du football français.

    Je constate que l'arrogance le dispute au mépris à peine voilé quand la Toile (essentiellement masculine, au demeurant) évoque Roselyne Bachelot.

    Je n'aime pas le ton condescendant avec lequel on parle de cette femme que je juge, personnellement, droite et courageuse.

    Pas du genre à se dégonfler, même sous les quolibets des abrutis. Quoi qu'on en dise, je juge qu'elle a fait son boulot pendant la campagne de vaccination de la grippe A, et, pour ce qui concerne le football, elle a agi comme elle le devait, en tant que Ministre de la Santé et des Sports.

    Le seul bémol, c'est qu'elle n'aurait en revanche pas du évoquer la démission d'Escalettes. D'ailleurs, comme elle le reconnaît elle-même, sa nomination résulte d'un processus démocratique dans lequel le gouvernement n'a pas son mot à dire.

    Conclusion, c'est une femme pour laquelle j'ai de l'estime, et je le dis.

  • J'aime bien Bayrou en ce moment...

    Tiens, je voulais l'écrire depuis un moment sur ce blogue. J'aime bien Bayrou, en ce moment. Je retrouve l'homme modéré et humaniste, bien qu'intransigeant, qu'il avait longtemps été tout au long des années 2006 et 2007. Je déplorais, en mon for intérieur, qu'il fût devenu une tribun excessif qui ne se complaisait que dans la critique univoque du pouvoir en place.

    Je suis donc satisfait de le voir tenir à égale distance (enfin, à peu près...) la droite et la gauche. Mais surtout, j'apprécie des prises de position de bon sens. Ne pas condamner Woerth par avance, mais le système qui a rendu le soupçon possible. Faire preuve de responsabilité sur la question des retraites, envers et contre tout, tout en s'élevant contre les abus et l'injustice.

    Reculer de deux ans l'âge de la retraite était nécessaire. Tiens, d'ailleurs, les caisses de retraite complémentaires (AGIRC, ARRCO) devraient y retrouver la santé et devenir excédentaires, du coup. Pour la caisse simple, ça va prendre plus de temps, et nous ne sommes sans doute qu'à la moitié du chemin.

    J'espère que le peuple français rendra justice à Bayrou d'avoir toujours été clair depuis trois ans, sans jamais dévier de son chemin, tout en payant assez cher son indépendance.

    Tous ses thèmes de campagne de 2007 sont à l'ordre du jour.

  • Meurtre barbare sur l'A13, le syndrôme

    Révulsant, la lecture des sociologues de salon lorsqu'ils justifient la violence dans les cités. Ils trouvent toujours à l'origine des exactions de la racaille des causes sociales. La société est toujours trop sécuritaire. Il faut l'entendre Laurent Muchielli, expliquant que les habitants de Villiers le Bel sont victimes de la politique sécuritaire. Non, en fait, c'est mieux de leur laisser le champ libre, bien sûr.

    Ce qui me frappe, dans le crime qui s'est produit sur l'A13, c'est que ce sont, une fois de plus, des voyous issus des cités. En la circonstance, les Mureaux. Toujours des crapules connues pour des faits de violence. Et toujours de la racaille dehors. Tout comme le délinquant relâché immédiatement par les CRS à Belleville. Tout comme les agresseurs du Parc Astérix.

    Seul un rapport d'autorité peut avoir raison de la délinquance. Seule la répression systématique peut représenter une véritable barrière à son développement.

    Le fossé va se creuser, une fois de plus, entre des bien-pensants, des élites, des journalistes qui vont hurler au loup, nique la police, aux causes sociales de la criminalité sans admettre une bonne fois pour toutes que  le lumpen et le prolétariat, ce n'est pas la même chose.

    Un père de famille tabassé à mort par de la vermine, parce que ce n'est pas autre chose que de la vermine. Sous les yeux de la famille, de la mère,de l'épouse, frappées elles aussi.

    Il faut un grand procès, des condamnations très lourdes, de toute la bande. Une fois encore, aucun d'entre eux ne doit s'en tirer indemne. La présence, en la circonstance, ne peut être qualifiée de passive, quand bien même certains membres n'auraient pas porté de coups. C'est le règne de la terreur. Le niveau le plus inférieur de la civilisation. Et que l'on ne parle pas de barbares, en réalité, la barbarie n'est qu'une vue de l'esprit en termes historiques. Les peuples ont toujours eu des lois. Les peuples sont politiques, policés au sens où l'entend Aristote. Il existe, malheureusement, des individus qui veulent s'abolir des lois qui valent pour tous, qui veulent faire des autres des untermeschen qui doivent baisser les yeux et se taire devant eux. Pas de pitié, pas de compassion, mais les châtiments les plus stricts et sévères pour ceux-là.

    La vermine ne veut tolérer aucune autorité. Il faut lui démontrer que l'autorité est la plus forte, que la loi positive l'emporte sur celle de la jungle, et que la limite prochaine de leur espace vital sera, je l'espère, les barreaux d'une prison.

  • Fini, les nounous ?

    Transposer une directive européenne en droit national, c'est un processus de longue haleine. Les lois d'un pays sont souvent un équilibre subtil, une sorte d'écosystème législatif dont il convient de respecter la nature profonde.

    Une disposition de la directive Services adoptée par le Parlement Européen en décembre 2006 a attiré mon attention. Elle concerne les services à la personne.

    Jusqu'ici, les services d'aide à domicile et de gardes d'enfants à domicile se faisaient sur la base de décisions toutes personnelles. Ni diplômes ni certifications, ni agréments n'étaient requis.

    Pour les enfants, on appelle techniquement ces personnels des auxiliaires parentaux, et plus familièrement des nounous. Autrefois, on aurait dit des gouvernantes...

    Or, si j'ai bien compris le rapport de transition, il est désormais question de soumettre à autorisation les activités de services à domicile. [Régimes d’autorisation (Article L. 313-1-1 du code de l’action sociale et des familles) et régimes d’agrément « qualité » (article L. 7231-1 du code du travail) ]

    Les activités de services d’aide à domicile (hors soins) et d’aide à la mobilité rendus à des personnes fragiles sont soumises à autorisation. Les professionnels disposent d’un choix entre le régime de l’autorisation du code de l’action sociale et le régime de l’agrément qualité du code du travail.

    Suit plusieurs justifications qui me paraissent en effet sensées dont au moins les trois suivantes :

    - les services sont délivrés au domicile privé des destinataires du service : l’intervenant est seul au domicile avec la (ou les) personne aidée sans regard extérieur, ce qui induit un risque d'intrusion et pas de possibilité de contrôle a posteriori sur place par les autorités habilitées pour contrôler, car le lieu d'intervention est un domicile privé, contrairement aux établissements ;

    - le service apporté consiste en une aide directe à la (ou les) personne (et non d'entretien du cadre de vie), susceptible d'attenter à son intégrité physique et morale ;

    - pour ces services, il existe des raisons impérieuses d’intérêt général (notamment d’ordre public, de santé publique et de protection des consommateurs) justifiant l’existence d’une autorisation obligatoire et des exigences auxquelles sont soumis les opérateurs, qui sont proportionnées à l’objectif d’intérêt général poursuivi.

    Réflexions en effet fort justes, le Parlement Européen a eu raison de soulever ces points.

    Mais, à côté de cela, on risque de forts flottements dans la sphère de l'emploi, avec un risque de dommages collatéraux non-négligeables.

    Que vont devenir les actuelles nounous qui ne disposent d'aucune accréditation ? Est-ce que les acquis de l'expérience vont être validés ? Qui va certifier ? Les services sociaux des mairies ? les pédiatres ? D'autres professionnels de la santé et de l'éducation ? Sur quels critères ?

    En outre, les places en crèche sont si peu nombreuses que les besoins en service à la personne pour la garde d'enfants persisteront de demeureront très importants. Il s'agit donc d'agir avec prudence pour le législateur afin de ne pas créer un important déficit de demandes par absence présumée de qualification, voire un gros appel d'air pour le travail au noir...

     

  • Des classes à trente ? T'as du retard, mon bon Châtel...

    Je m'étais promis de me renseigner pour vérifier si la réalité ne dépassait pas déjà la fiction, le jour où la presse a laissé filtrer que Luc Châtel prévoyait des classes à trente élèves dans les écoles et lycées pour faire encore plus d'économies (tiens ça paiera les fraudes fiscales des huiles...).

    Bingo : Châtel a du retard. L'Académie de Paris a eu la riche et transparente idée de faire figurer sur les fiches récapitulatives des des collèges et lycées de son site le document "constat de rentrée. Il suffit de cliquer sur la carte inter-active, et hop, on a les données principales de chaque établissement scolaire parisien. Pratique. Du coup, j'ai commencé à consulter les fiches de quelques collèges. Le croirez-vous ?

    Collège La Fontaine, niveau 6ème : 31.3 élèves par classe. Non, non, vous ne rêvez pas. Encore mieux : 32.7 au niveau 4ème ! Non non, vous n'avez pas fumé le câble de votre ordinateur. Ah oui, j'ai compris : c'est un établissement qui a plein de sections "chinois". Alors ils se sont dits, à l'éducation nationale, "ben, des Chinois, y'en a plein, et ils sont habitués à être serrés, hein"...?

    Collège Janson de Sailly, niveau 3ème : 30.3 élèves par classe. Yess, plus on est de fous, plus on rit ! Oui, parce que Janson a un projet spécifique pour les élèves en difficulté, avec des classes spécialement aménagées avec des horaires de français renforcés. Il accueille aussi des enfants intellectuellement précoces mais en décrochage. Donc, on s'est dit, à l'EN, que le mieux, c'était de les entasser, parce qu'on rigole plus à plusieurs.

    Collège Jean-Baptiste Say, niveau 4ème : 30.2 élèves par classe. Eh, oh, ce n'est pas parce que Jean-Baptiste Say est l'un des pères du libéralisme qu'il faut charger le dos de la bête, d'autant que je me suis laissé dire que le libéralisme n'était pas exactement la politique suivie par notre république "reprochable"...

    Collège Molière, niveaux 4ème et 3ème, respectivement 30 et 30.4 élèves par classe. Ils jouent l'Avare, là-bas ?

    Bon, je vous épargne les autres niveaux frisant, dans le meilleur des cas le 28 en score plancher et fleurant bon le 29 et des décimales pour le reste (tiens, 29.8 pour Jean-Baptiste Say au niveau 6ème : pas grave, avec les classes à trente dans les écoles primaires, ils vont être habitués, les bambins locaux...).

    Alors, évidemment, si la norme devient 30, je tiens le pari qu'on aura entre 35 et 40 dans ces établissements-là.

    Tiens, je l'avais signalé, mais voilà en exclusivité, conçue et imaginée par mon confrère démocrate Orange Démocratique la salle de classe du futur. Astucieux, non ?

     

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    D'après mon congénère blogueur, elle peut accueillir 322 élèves. Qui est-ce qui va être content ? Ça va être Châtel...

     

  • Les Français sont vraiment des veaux, et encore, je suis bon !

    C'est pas possible. Il y avait une cantonale partielle à Tourcoing ce week-end, et devinez le taux de participation. 12.93%. En somme, 87% des locaux s'en foutent de savoir qui les représente au Conseil Général du Nord. Et après, on en trouve pour venir pleurer devant telle ou telle décision des autorités départementales.

    Enfin, bon sang, le Conseil Général, c'est lui qui refile le RSA, gère les collèges, entretient et construit les routes, entretient une partie du patrimoine, distribue de l'aide sociale, et j'en oublie encore.

    Tiens, et si on sucrait toutes les aides aux gens qui ne viennent pas voter. Puisqu'ils s'en foutent du Conseil Général, eh bien autant en supprimer aussi les actions, non ?

    Une telle abstention, ça m'énerve. On est vraiment dans un pays de veaux, et encore, je ne suis pas sympa pour les veaux...

  • Affaire Woerth-Bettencourt, quelle confusion des genres...

    J'aimerais bien faire entendre un autre son de coche sur l'affaire qui frappe Éric Woerth, mais franchement, c'est difficile, et ce n'est pas faute d'avoir épluché les informations à disposition sur la Toile.

    Comment Woerth peut-il s'étonner d'être l'objet de tous les soupçons alors qu'il dîne avec ceux que ses services sont chargés de contrôler et que son épouse travaille pour l'un d'entre eux ?

    Je n'ai pour l'argent la détestation de Bayrou (détestation qui m'agace, au demeurant) mais en revanche, je partage tout à fait son analyse sur la nécessité absolue d'une séparation claire entre intérêts privés et intérêt public.

    La République, c'est tenir le monde des intérêts privés, le monde de l'argent en lisière. Or, Nicolas Sarkozy a fait un projet politique qui consistait, pour faire comme les Américains et les Anglais, à marier le monde des intérêts privés et celui de la politique.

    Je n'aime pas que l'on qualifie de dégueulasserie le système américain. C'est un autre système que le nôtre, c'est tout. Je ne l'aime guère, mais, à défaut, là-bas, en Amérique, de telles collusions au plus haut niveau ne passerait pas.

    Bayrou n'en a pas moins raison, et l'on retrouve les accents fort justes de son Abus de pouvoir, de voir dans cette affaire non la malhonnêteté d'un homme mais la marque d'un système.

    La question n'est pas tant : est-ce-qu'il a fait quelque chose, mais, est-ce que le soupçon peut s'introduire dans cette affaire?

    C'est exactement la question que devrait se poser tout édile public. Tout comme Montesquieu, je considère que c'est la vertu qui fait la solidité de tout régime républicain. La moindre des choses seraient de ne pas lui donner à prêter le flanc.

  • Durable l'agriculture ? Ok, mais pour tout le monde, alors !

    Il y a quelque chose qui me frappe, dans notre beau continent, l'Europe. On fait tous les jours des lois pour établir des normes. On se préoccupe de plus en plus de ce qu'il est convenu d'appeler le développement durable. Or, dans le temps même où l'on exige de notre propre agriculture le respect de normes environnementales de plus en plus complexes, on trouve pas moins de sept pays européens prêts à signer des accords sans aucune condition préalable avec le Mercosur.

    Marielle de Sarnez (qui a intégré la Commission du Commerce international pour sa seconde mandature) s'en est indignée. L'euro-députée MoDem observe que cet accord inégal va fragiliser notre propre agriculture :

    Deuxièmement sur la question du Mercosur, j'ai une très grande inquiétude pour l'agriculture européenne et notamment pour l'élevage européen qui ne se porte pas bien. Ces accords vont accroître les importations de viande bovine de 70 pour cent et les importations de volaille de 25 pour cent. Ces importations vont déferler sur l'Europe à des coûts moindres puisque les productions ne respectent pas ni les normes sociales, ni les normes environnementales que nous nous imposons à nous-mêmes. Ce n'est pas une question de protectionnisme mais il faut qu'on regarde les choses de façon intelligentes. On ne pourra pas continuer longtemps à mener une politique commerciale sans regarder ce qu'il y a autour en matière sociale , en matière environnementale et en matière de création et de destruction d'emplois dans l'Union européenne. C'est la responsabilité du Parlement européen de se préoccuper de cette question.

    ça va être dur. Bruno Le Maire, le ministre de l'agriculture français n'a pas failli à sa tâche et fait valoir les mêmes arguments que Marielle de Sarnez.

    C'est toujours compliqué de négocier. Barroso escompte faire des concessions sur l'agriculture à condition que le Mercosur en fasse sur les télécommunications. Ce n'est pas gagné pour lui. Actuellement, 15 des 27 pays de l'Union se sont finalement associés pour s'opposer à toute signature d'un accord.

    Je me demande parfois quelles relations les Socialistes français ont avec Zapatero et les Socialistes espagnols. Ce sont eux qui cherchent à relancer une signature d'accord, tout comme Barroso, qu'ils avaient soutenu...