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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 336

  • Cuba doit libérer Fabio Prieto Llorente

    lehideux90.jpgBernard Lehideux, euro-député MoDem, appelle la Présidence française et la Commission européenne à demander à Cuba la libération immédiate du journaliste Fabio Prieto Llorente dont la santé est gravement menacée.

    Fabio Prieto Llorente, journaliste indépendant condamné à vingt ans de prison lors du "Printemps noir" de mars 2003, est privé d'assistance médicale depuis plusieurs semaines. Alors qu'il souffre d'emphysèmes pulmonaires, d'hypertension artérielle et de gastrites, les autorités du pénitencier d'El Guayabo (situé sur l'Île de la Jeunesse, dont il est originaire), refusent de le transférer dans un centre hospitalier. Clara Lourdes Prieto Llorente, soeur du détenu, a indiqué à Reporter Sans Frontières qu'il souffrait également de fièvre aigue, ainsi que de maux de tête et de douleurs aux articulations et aux épaules. Fabio Prieto Llorente n'en reste pas moins maintenu à l'isolement

    Bernard Lehideux rappelle "que Cuba reste, avec vingt-trois détenus, dont dix-neuf depuis la vague répressive de mars 2003, la deuxième prison du monde pour les journalistes. Pourtant, après les avoir suspendu en 2005, le Conseil a finalement décidé, le 23 juin 2008, de lever l’ensemble des sanctions diplomatiques de l’Union européenne à l’encontre de Cuba."

    Bernard Lehdieux avait déjà demandé à Louis Michel, en mars 2008, que la Commission européenne fasse de la libération des prisonniers politiques un préalable à toute levée des sanctions.

    Bernard Lehideux est depuis plusieurs années, à l’initiative de reporters sans Frontières, l'un des parrains du journaliste Fabio Prieto Llorente arrêté le 19 mars 2003 pour délit d’opinion et condamné à 20 ans de prison.

  • L'Europe sous tension (2)

    Marcel Deneux, sénateur UDF-MoDem, est membre de la commission électricité du Sénat. Il a rendu un rapport, fin juin 2007 sur l'état de l'approvisionnement en électricité en Europe, en compagnie d'autres sénateurs, toutes tendances politiques confondues.

    C'est la synthèse de ce rapport que je publie en 3 parties sur ce blog.

    « L’électricité n’étant pas un bien comme les autres, la MCI considère que la sécurité de son approvisionnement nécessite une forte maîtrise publique du système électrique et impose une régulation, y compris au niveau communautaire dans le cadre d’un Pôle européen de l’énergie ». Structuré autour des trois vecteurs sur lesquels agir pour sécuriser l’approvisionnement électrique - la production d’abord, le transport et la distribution ensuite, la maîtrise de la consommation enfin -, le rapport formule 40 propositions.

    1. Produire l’électricité dont la France et l’Europe ont besoin

    La sécurité d’approvisionnement implique que les capacités de production soient suffisantes pour répondre aux besoins de base et de pointe. Pour parer tout risque de rupture de l’équilibre entre l’offre et la demande, il est nécessaire de disposer d’outils de prévision et de programmation. La France constitue un exemple puisque des bilans prévisionnels de l’équilibre entre l’offre et la demande sont régulièrement élaborés, l’Etat en étant le garant avec la programmation pluriannuelle des investissements (PPI). Mais cette méthode est loin d’être partagée en Europe, un grand nombre d’Etats membres s’en remettant exclusivement au marché pour orienter les investissements dans de nouvelles capacités, avec les risques "d’impasse" que cela comporte si les signaux de prix sont défaillants. Piscine de refroidissement du CPEN de Gravelines - 10 mai 2007 L’existence d’une plaque électrique européenne interconnectée, au sein de laquelle les déficits d’un pays ont des conséquences sur ses voisins, rend donc indispensable la généralisation de tels outils d’anticipation et leur agrégation au niveau communautaire dans le cadre d’un « pôle européen de l’énergie ». Elle suppose aussi que chaque Etat membre de l’UE soit globalement autosuffisant en matière électrique et ne compte pas de manière permanente sur les importations pour assurer sa consommation.

    S’agissant du bouquet énergétique, la MCI considère que le nucléaire français constitue un atout pour la sécurité d’approvisionnement. Tout en ne négligeant pas les enjeux sociaux et environnementaux de la filière, elle juge souhaitable de maintenir ouverte cette option énergétique en préparant dès aujourd’hui la relève des centrales nucléaires. Elle plaide aussi en faveur d’un rééquilibrage du bouquet électrique français, qui doit laisser une place plus grande aux sources renouvelables d’énergie. Elle préconise de même un rééquilibrage du mix des Etats de l’UE, qui ne doivent ni dépendre excessivement des importations en gaz, ni compter de manière déraisonnée sur l’apport à moyen terme des énergies renouvelables, ni enfin penser que la France a vocation à devenir le "poumon nucléaire" de l’Europe. Enfin, la MCI estime que le fonctionnement actuel du marché électrique ne permet pas de mettre à la disposition des consommateurs une électricité à des niveaux de prix reflétant la réalité des coûts. Elle récuse la convergence des prix en Europe souhaitée par la Commission européenne tant que les mix énergétiques des pays membres restent aussi éloignés. Elle est en revanche favorable au maintien du système tarifaire français, gage d’une évolution maîtrisée des prix, et des dispositifs de type Exeltium ou de contrats à long terme pour les professionnels.

    2. Acheminer l’électricité aux consommateurs de façon fiable

    L’électricité ne se stockant pas, il revient aux gestionnaires des réseaux d’assurer à tout instant l’équilibre entre l’offre et une demande instable. Si cet équilibre est une condition nécessaire de la sécurité globale d’une zone électrique, le fonctionnement des réseaux de transport (haute et très haute tensions) et de distribution (basse et moyenne tensions) est la clé de la sécurité d’approvisionnement immédiate des consommateurs. En France, la gestion du réseau de transport est assurée par RTE, filiale à 100 % d’EDF, et celle des réseaux de distribution, propriétés des collectivités territoriales, à 95 % par EDF-Réseaux de distribution et à 5 % par des entreprises locales de distribution. Mais, du fait de l’importance des interconnexions internationales, la sûreté des réseaux français dépend aussi des gestionnaires des pays voisins, la panne du 4 novembre 2006 ayant démontré qu’un incident pouvait se propager automatiquement au-delà des frontières dans une zone synchrone.

    Dans ce contexte, la MCI juge essentiel d’améliorer la coordination des gestionnaires de réseaux de transport (GRT) européens. A cette fin, il lui paraît nécessaire de leur imposer, au niveau européen, des règles contraignantes de fonctionnement et de communication dont le non-respect devrait entraîner de lourdes sanctions financières. De plus, elle plaide pour la création d’un centre européen de coordination de l’électricité qui pourrait détecter en amont les risques de déséquilibres et coordonner l’action des différents centres nationaux. En revanche, la séparation patrimoniale entre producteurs d’électricité et GRT préconisée par la Commission européenne ne semblant rien apporter en termes de sécurité dans un environnement régulé comme la France, elle s’oppose à un tel "modèle unique". Par ailleurs, si l’ensemble du territoire français est correctement "maillé" au regard des exigences de sûreté, il reste à réaliser des investissements dans le réseau de transport, pour décloisonner les "péninsules électriques" que sont la Bretagne et PACA, dans ceux de distribution, notamment pour poursuivre l’enfouissement des lignes, et dans certaines interconnexions internationales, en particulier avec l’Espagne, afin d’augmenter la sécurité de la France et de ses voisins. Enfin, il convient de prendre en compte le développement des moyens de production d’électricité décentralisés, comme les éoliennes. En particulier, il faudra durcir les normes de construction et de connexion de ces unités de sorte qu’elles ne se déconnectent pas trop vite en cas de perturbations sur le réseau.

    3. Maîtriser la consommation d’électricité

    La maîtrise de la demande d’électricité (MDE) présente trois avantages : relâcher les contraintes financières, techniques et politiques pesant sur les capacités de production et de transport ; entraîner des économies à long terme pour les ménages et les industriels ; diminuer les émissions de gaz à effet de serre, afin de préserver l’environnement et la santé humaine. C’est ainsi que la meilleure électricité est encore celle qui n’est pas consommée…

    Si chacun s’accorde sur l’objectif communautaire de réduire de 20 % la consommation énergétique par rapport aux projections pour l’année 2020, les moyens pour y parvenir sont plus discutés. La MCI a acquis la conviction que le jeu du marché et le niveau des prix ne suffiront pas forcément à déclencher les investissements nécessaires en matière d’efficacité énergétique. Elle en conclut que la MDE impose la mise en place qu’une politique publique comprenant des composantes économiques, institutionnelles et réglementaires. Selon la mission, les pouvoirs publics doivent intervenir dans trois domaines principaux :

    - l’efficacité énergétique des bâtiments : leur consommation représentant près de la moitié de l’énergie finale utilisée en France en raison du chauffage, un mot d’ordre s’impose : isoler. Les bâtiments anciens comme les nouveaux doivent être concernés, les particuliers comme les entreprises doivent être incités, le secteur public doit d’autant plus montrer l’exemple que l’investissement est rentable. Une batterie de mesures de promotion, d’incitation et de réglementation est donc proposée par la MCI ;

    - l’utilisation d’équipements vertueux : la MCI a constaté la forte hausse de la consommation du secteur résidentiel du fait de l’accroissement des équipements domestiques "blancs" et "bruns" et la faible efficacité énergétique de l’éclairage à incandescence, dont le remplacement par des technologies modernes équivaudrait à la suppression d’une tranche nucléaire… Concluant que la réglementation est insuffisante dans ce secteur, elle préconise des mesures contraignantes, tant nationales qu’européennes ;

    - le comportement des consommateurs : des mesures très concrètes peuvent rapidement modifier les habitudes de consommation. Puisque consommer mieux permet de dépenser moins, la MCI avance des propositions pour améliorer la transparence des coûts, notamment ceux de l’électricité de pointe, et encourage les solutions comme les certificats d’économie d’énergie, encore trop peu utilisés en France.

  • Bernard Lehideux salue l'accord sur le travail intérimaire en Europe

    lehideux90.jpgAccord sur le temps de travail : " Les conditions de travail des salariés ne doivent pas être une variable d'ajustement". "Il faut féliciter la présidence slovène d'avoir abouti à un accord sur ce texte qui comble un vide juridique au niveau de l'Union. L'égalité de traitement dès le premier jour pour les travailleurs temporaires est un progrès non négligeable". Mais Bernard Lehideux, coordinateur ADLE au sein de la commission emploi et affaires sociales du Parlement européen, regrette que cette avancée ait été obtenue à la suite d'un marchandage sur la directive temps de travail. "Je comprends les contraintes du Conseil : la négociation est globale, et ce que l'on gagne d'un côté on le perd de l'autre. Mais le marchandage a ses limites : la position commune du Conseil sur le temps de travail est très en retrait de la 1ère lecture du Parlement. Le rapport Cercas avait pourtant obtenu une large majorité, et représentait un bon équilibre entre la protection des salariés et le besoin de flexibilité des entreprises. Cette directive doit être un signal fort sur le modèle social européen que nous souhaitons défendre, et je refuserai que les conditions de travail des salariés en soient la variable d'ajustement".

  • L'Europe sous tension (1)

    Marcel Deneux, sénateur UDF-MoDem, est membre de la commission électricité du Sénat. Il a rendu un rapport, fin juin 2007 sur l'état de l'approvisionnement en électricité en Europe, en compagnie d'autres sénateurs, toutes tendances politiques confondues.

    C'est la synthèse de ce rapport que je publie en 3 parties sur ce blog.

    Le 4 novembre 2006, à 22h10, plus de quinze millions de foyers européens ont été brutalement plongés dans l’obscurité à la suite d’un incident sur le réseau de transport allemand. Grâce, en particulier, au professionnalisme et à la réactivité des personnels de Réseau de transport d’électricité (RTE), aux réserves de puissance, notamment hydraulique, de la France et à l’excellence de son organisation et de ses procédures de secours, le black out a été évité. Il s’en est cependant fallu de peu…

    Cette panne a démontré combien l’alimentation de la France était devenue dépendante tant des règles de fonctionnement du système électrique que des politiques énergétiques des pays voisins. Aussi, la MCI Electricité, créée fin 2006 par le Sénat et commune à cinq de ses six commissions permanentes, s’est attachée à embrasser la problématique de la sécurité d’approvisionnement au niveau européen.

    Elle a ainsi procédé, au Palais du Luxembourg, à trente-deux d’auditions pour entendre tous les acteurs du secteur électrique français : ministre, régulateur, producteurs, transporteur, distributeurs, fournisseurs, consommateurs et experts. En outre, elle a effectué des déplacements à Bruxelles et dans six pays européens (Allemagne, Espagne, Italie, Pologne, Royaume-Uni et Suisse) pour bien comprendre les enjeux communautaires.

    Mais l’originalité de cette mission est ailleurs : c’est le consensus auquel sont aisément parvenus son président, membre de l’UMP, et ses trois rapporteurs appartenant à chacun des trois autres groupes les plus nombreux du Sénat, les groupes socialiste, UC-UDF et CRC. Leurs analyses et préconisations, adoptées par l’ensemble de la MCI, en sont le reflet.

    Quels sont les éléments-clefs de ce consensus ? D’abord, un constat rassurant : globalement, le système électrique national fonctionne correctement, la sécurité d’approvisionnement électrique de la France étant aujourd’hui réelle. Ensuite, une conviction plus inquiète : au regard des caractéristiques si particulières de l’électricité, la libéralisation du marché, telle qu’elle est prônée par la Commission européenne, ne semble pas le meilleur moyen de garantir la sécurité d’approvisionnement.

    Enfin, cinq affirmations de principe :

    - la nécessité d’une maîtrise publique dans le domaine électrique ; - le refus de voir la France devenir le « poumon nucléaire » de l’Europe ;

    - la contestation que les prix européens de l’électricité puissent converger tant que les mix électriques des pays restent si différents ;

    - la primauté de la solidarité entre les pays (objet originel des interconnexions) sur les préoccupations commerciales ;

    - le caractère essentiel de la maîtrise de la demande d’électricité pour assurer l’avenir.

     


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  • Absence et vacances

    Je vais être dans l'impossibilité de continuer à publier pendant au moins trois semaines, et même après, je n'aurai que deux jours pour prévoir d'autres notes.

    J'ai toutefois programmé quelques notes au mois d'août, à raison d'une note tous les deux ou trois jours. Il s'agit entre autres de travaux de sénateurs, notamment sur l'énergie, mais pas seulement.

    J'emporte de la lecture. J'ai entre-temps fini de lire Notre-Dame de Paris. Je n'ai pas parlé de la bouillie fade et sans consistance qu'est le Bossu de Notre-Dame dans ma note précédente sur le livre de Victor Hugo, tant je trouve qu'il n'y a pas de rapport entre le chef d'oeuvre d'Hugo ou la magnifique comédie musicale de Richard Cocciante et  Luc Plamondon.

    J'achève Roméo et Juliette de Shakespeare, et je compte bien publier tôt ou tard une note en faisant des comparaisons avec l'oeuvre musicale du même nom de Prokofiev et la comédie musicale de Gérard Presgurvic (encore mon fiston qui m'a poussé à relire ce grand classique). Je viens d'ailleurs d'apprendre que Cocciante en a fait une comédie musicale en 2007 : je vais me précipiter chez un discaire pour l'acheter. Bon, pour l'instant, c'est en italien, mais une interprétation française va bien finir par sortir.

    J'avancerai plus tard sur la Démocratie en Amérique. En revanche, je prévois un certain nombre de commentaire sur l'Esthétique de Hegel, et surtout, je vais prévoir plusieurs notes sur les apports de l'école autrichienne d'économie de Thierry Aimar (j'avais commencé à commenter le livre, mais je me suis arrêté à Hayek).

    Je voudrai remercier les lecteurs et commentateurs de ce blog : pour moi, un commentateur, c'est un co-auteur du blog. Je pense en particulier à Thierry P., Bzhita,champomy,pastel,arnaud H,Luc,Aurélien, Bertrand, Danièle Douet et Fotini (qui a du partir en vacances) pour citer ceux dont je vois les analyses le plus régulièrement ici. Cette liste n'est pas exhaustive (je la compléterai plus tard).

    Au fait : lisez la note du 13 août : elle explique pourquoi les sénateurs centristes et MoDem ont voté pour la révision constitutionnelle. C'est très intéressant.

  • Places de livraison pour les familles à Paris

    Cela fait longtemps que je clame que Bertrand Delanoë et sa majorité socialiste sacrifient les familles à Paris par leur poltique de transport. Avec trois enfants, en particulier en bas âge, les transports en commun sont impraticables, et la politique de stationnement revient à taxer les familles contraintes d'user d'un véhicule, puisque le manque de place où le prix faramineux des parkings les assurent de dépenser des sommes conséquentes.

    Alors voici ce que je propose à la majorité municipale : autoriser les familles à se garer sur les places de livraison quand elles en ont besoin, comme s'il s'agissait d'une place de stationnement non-résidentiel. En somme, toutes les familles titulaires d'une carte de famille nombreuse pourraient avoir ce droit. Ce serait déjà un début. 

    Mais bon,connaissant les Socialistes et leurs alliés khmers verts, je me fourre sans doute le doigt dans l'oeil que d'imaginer une telle mesure se mettre en place.

    Comme au MoDem on est bon gestionnaire, je fais observer que cette mesure ne coûte RIEN.

  • L'Etat complice de ceux qui jouent avec le droit

    François Bayrou s'est insurgé lundi contre la décision gouvernementale de ne pas faire appel de la sentence arbitrale rendue dans le dossier Tapie, assurant que l'Etat se faisait "le complice" de ceux qui "jouent" avec le droit. Voyant dans la renonciation à faire appel "la preuve que c'est une décision d'Etat qui a permis ce scénario sans précédent, il en conclut qu'on va prendre dans la poche des contribuables français plusieurs centaines de millions d'euros qui vont permettre à M. Tapie de racheter toutes les dettes qu'il a accumulées au long de sa vie et de devenir un homme riche à la tête d'un patrimoine de plusieurs dizaines de millions d'euros"...

    ...
    "C'est une décision qui n'a aucun précédent", a insisté M. Bayrou, alors que "la plus haute juridiction française, la Cour de cassation, réunie dans sa formation la plus solennelle, a jugé, il y a moins de deux ans, que la demande d'indemnisation de M. Tapie n'était pas fondée".
    "Il a fallu que cette décision soit prise au plus haut niveau de l'Etat et qu'elle traduise ainsi des ententes et des connivences de toute nature", a accusé François Bayrou. "Jusqu'à maintenant, dans la République, l'Etat défendait le contribuable et les règles de droit. Maintenant, il se fait le complice et le protecteur de ceux qui n'ont cessé de jouer avec les règles élémentaires du droit". François Bayrou a promis de faire "tout pour que le Parlement se saisisse des circonstances particulières qui ont entouré une décision aussi choquante, scandale aux yeux de tous les citoyens français qui ont tant de mal à joindre les deux bouts".
    L'Etat ne déposera pas de recours contre la sentence arbitrale ayant condamné le Consortium de réalisation (CDR) à verser 285 millions d'euros à Bernard Tapie dans le dossier Adidas, a indiqué Bercy lundi.

  • Test de fonctionnalité hautetfort

    hop : je v

     

    edit : c'est raté

  • Moi j'aime bien Carla Bruni

    carla-bruni.jpgOn va encore me reprocher de faire de la provocation dans la blogosphère, mais j'assume. Ben oui, je trouve cette femme plutôt sympathique. On a l'impression à lire des commentaires peu amènes çà et là, que tomber amoureuse de Sarkozy, c'est une tare. M... alors, mais que l'on laisse cette femme vivre tranquillement son histoire d'amour ! Je pense que ce n'est pas facile pour elle : elle n'a pas les mêmes opinions politiques que son mari, et le dit mari est Président de la République !

    Je la cite :

    «personne n'est obligé de faire corps ni avec la politique ni avec son mari! On fait corps si on veut»

    « Faire corps voudrait dire adhérer à tout ce que pense mon mari. Ce n'est pas comme cela dans un couple ! J'ai toujours les mêmes convictions même si je suis une femme assez peu engagée politiquement»

    Dans son album No promises, j'avais trouvé qu'elle avait du cran chanter des poètes classiques anglophones, promouvant ainsi une certaine idée de la culture et de la chanson que pour ma part, j'épouse. Elle a d'ailleurs payé cash cette audace-là, car l'album ne s'est pas énormément vendu. Eh oui, pas facile de faire absorber de la culture au grand public...

    Je trouve que c'est une femme intelligente, qu'elle n'a pas la grosse tête, et qu'elle ne se prend pas pour une First Lady. Je la trouve au contraire modeste et très équilibrée, cherchant avec soin à bien dissocier son travail d'artiste et son statut d'épouse du Président. Et je pense que ce n'est pas facile.

    La manière dont les campagnes haineuses s'orchestrent parfois sur la Toile a des relents de fosse sceptique à diarrhées verbales. Cela m'agace passablement, et cela pue la mesquinerie à plein nez.

    J'avais bien aimé son entretien avec Libération au mois de juin : elle y disait notamment :

    «Mes réflexes épidermiques sont de gauche. Ce n'est pas une idéologie ni un système. Je ne suis pas une militante, je ne l'ai jamais été. J'ai l'impression que les gens qui sont complètement d'un côté ou de l'autre ne pensent qu'avec une partie du cerveau»

    Assez d'accord avec cela. C'est pour cette même raison qu'il ne faut pas être "épidermiquement de gauche" :-) Y'a plus qu'à adhérer au MoDem, maintenant (c'est Sarko qui serait content, tiens :-D)

  • Le centrisme tribunicien

    Je trouve remarquablement pertinente le commentaire de Laurent de Boissieu, journaliste politique expert et reconnu du journal La Croix à mon billet précédent "Bayrou le tribun". Je le copie donc ici, et j'y ajoute quelques commentaires :

    "Désormais, c'est à l'électorat contestataire renvoyant dos-à-dos les deux grands partis de gouvernement que s'adresse François Bayrou. Dans la préface du livre qu'il vient de publier (1), il dénonce ainsi les élites au nom du « peuple des citoyens, le tiers état d'aujourd'hui » : « C'est un peuple qu'ils croient sans importance, écrit-il. Presque un peuple de trop. Un peuple gênant. Ainsi le vivent les pouvoirs, et le considèrent les puissants. Le même mal ronge et court depuis des années, préparant à chaque élection, à chaque consultation, sa surprise, l'irruption du peuple indocile dans le concert bien ordonné de la pensée préfabriquée. Et chaque fois les puissants poussent des ah ! et des oh !, commandent des enquêtes dont ils découvrent les conclusions navrées... et retournent à leurs habitudes méprisantes. » Familier de la science politique, un parlementaire européen UDF qualifie ce discours de « centrisme tribunitien ». Il n'est du reste pas inédit en Europe : on peut citer par exemple le Parti du travail en Lituanie, membre justement du Parti démocrate européen coprésidé par François Bayrou."
    http://politique.hautetfort.com/archive/2006/11/13/centre.html

    Prémonitoire, parce ce que ce commentaire, Laurent de Boissieu l'a en fait écrit en octobre 2006 ! Il le cite donc à propos. Toutefois, il ajoute la remarque suivante :

    Pour avoir suivi de près les deux campagnes, il y avait du Chevènement-2002 (plus que du Le Pen) dans le discours de Bayrou en 2007. Appel au peuple contre les élites : c'est la définition même du populisme (je n'avais pas osé le mot dans mon article, mais l'idée y était).

    Et sur ce point, je mets un bémol : le centrisme de Bayrou est en effet tribunicien, mais pas populiste. Les solutions que François Bayrou propose (et il en propose contrairement aux discours populistes habituels) sont des solutions réalistes et concrètes. Bayrou ne fait pas de promesses hasardeuses, au contraire, il honnit ceux qui en font, dénonçant leur hypocrisie.

    Je reprenais un article de wikipedia sur la démagogie dans mon billet précédent qui concluait en distinguant démagogie et populisme :

    La démagogie, même si elle est inhérente à toute démocratie, fausse le jeu d'une conception idéalisée de la démocratie produisant bien souvent des effets contraires à l’intérêt général.

    Souvent confondue avec le terme populisme, la démagogie se différencie de celui-ci dans la mesure où elle renvoie à l'idée de "dire au peuple ce qu'il veut entendre" (d'où l'utilisation de termes simplistes), alors que le populisme renvoie à l'idée de "faire ce que le peuple souhaite".

    A cette lecture, on comprend bien que Bayrou n'est ni démagogue, ni populiste. La démagogie et le populisme sont des dérives, justement, de la fonction tribunicienne. Et à vrai dire, c'est s'engager sur un chemin étroit que d'endosser le rôle du tribun de la plèbe, tant, en effet, les dérives sont faciles. Seule la République Romaine était parvenue à encadrer politiquement cette fonction et à lui donner un éclat qu'elle ne connut plus par la suite. Rarement, en effet, par la suite, cette fonctionest revenue se placer au centre du jeu républicain.

    C'est le tour extraordinaire qu'accomplit pourtant le président du MoDem, et, tout comme les tribuns de jadis, c'estr bien en dehors des assemblées et des représentations qu'il accomplit sa tâche, puisque l'Assemblée Nationale ne peut plus être un lieu où il est audible. Mais dans le théâtre politique, il a trouvé la place qui lui permet de faire porter sa voix, en dépit de son apparent isolement. Il avait, je le crois,remarquablement théorisé cela en novembre 2007 avec la Dalle d'Epidaure.

    Centrisme tribunicien. Voilà qui me plaît et qui convient bien à l'hérétique. J'aimerais bien savoir quel est l'euro-député UDF qui a trouvé cette terminologie. A vue de nez, cela ressemble à du Bourlanges, mais je peux me tromper. En attendant, je recommande vivement le blog de Laurent de Boissieu,pour qui s'intéresse à la politique. C'est par exemple chez lui que Wikipedia récupère un certain nombre d'articles, et surtout, on trouve chez ce fin observateur de la vie politique des observations qui ne sont pas publiées ailleurs.