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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 332

  • N'importe nawak à Démocratie et Socialisme

    Ce qui me fait doucement rigoler, c'est quand on commence par empiler les contre-vérités pour justifier des assertions à grands coups de menton relevé.

    Je viens de lire l'article de Jean-Jacques Chavigné sur le site de Démocratie et Socialisme, et qu'y lis-je ? L'ânerie suivante :

    « La stratégie d’alliance, de positionnement au « centre », c’est-à-dire à droite proposée par Vincent Peillon est pourtant suicidaire. Dans tous les pays européens où se type d’alliance ou de positionnement au centre, la gauche s’est écroulée aux dernières élections : Allemagne, Grande-Bretagne, Italie. ..»

    Ah bon ? Blair s'est allié avec les Lib-Dems ? et le SPD avec le FDP ? C'est nouveau ça ? Ah oui, en fait, le FDP, c'est le seul parti d'opposition, maintenant en Allemagne, puisque SPD et CDU se sont entendus pour former un gouvernement d'union nationale...C'est aussi un parti membre de l'ADLE, comme le MoDem, avec lequel nous avons beaucoup en commun.

    Je passe sur toutes les contre-vérités de l'article. Tiens, Chavigné affirme que les électeurs du Centre (c'est à dire de droite, pour son esprit étroit) ont tous voté pour Sarko. Ben moi, je suis un électeur du Centre et j'ai quand même voté pour Ségolène (c'est vrai que j'ai failli m'abstenir, je le reconnais). N'importe nawak, bien entendu. En fait, cela a été à peu près kif-kif entre les deux, avec un avantage léger à Ségolène. Celle-là je ne pouvais pas la laisser passer.

    La question que je pose aux sociaux-libéraux, et même aux sociaux-démocrates du PS est la suivante : de qui se sentent-ils le plus proches ? des guesdistes de Jean-Jacques Chavigné, ou bien des Démocrates de François Bayrou ? Parce que le guesdiste de Démocratie et Socialisme, il déclare ouvertement que vouloir réduire les déficits, c'est mal, et que Bayrou est un vilain droitier parce que c'est dans son programme. Il dit même qu'au MoDem, on est même plus droitier que Sarko.

    Répétez avec moi le mantra de la secte Démocratie et Socialisme :

    bayrou est droitier bayrou est droitier bayrou est droitier bayrou est droitier bayrou est droitier le déficit c'est bien le déficit c'est bien le déficit c'est bien réduire le déficit c'est droitier réduire le déficit c'est droitier réduire le déficit c'est droitier...

    Quand vous connaîtrez le mantra par coeur, vous obtiendrez le droit de rejoindre la secte et son gourou...

  • Obama, Sarah Pallin et emballement médiatique

    C'est incroyable comment le landernau politico-médiatique tend à fonctionner mondialement comme il fonctionne dans un seul pays. Et à chaque fois, les mêmes causes produisent les mêmes effets. J'ai la forte présomption de penser que McCain est bien parti pour remporter l'élection présidentielle. Non en raison des derniers sondages, mais simplement, parce que les Américains, comme tous les peuples, au demeurant, détestent qu'on leur explique ce qu'ils doivent voter, surtout quand les conseillers représentent le landernau politico-médiatique mondial dégoûlinant de bonne conscience.

    Personnellement, il est vrai que je préfère Obama à MacCain pour des raisons d'ordre programmatique. Mais je finis par trouver ridicules tous ces petits drapeaux "i support Obama", "join Obama causes" que l'on trouve çà et là sur divers support de la toile internationale. Si j'étais Américain, un Américain moyen, du moins, ça finirait par m'énerver.

    Cela m'énerverait aussi de voir le star-system qui ignore tout de mes difficultés quotidiennes venir me faire des leçons de morale et se presser derrière Obama. Cela m'agacerait de voir les classes politiques étrangères venir me donner des leçons de démocratie. Comme cela avait énervé les Français, en 2005, qu'on leur exliquât ce qu'il fallait voter pour l'Europe (à titre perso, j'ai voté OUI, mais en dehors de Bayrou, la plupart des partisans du OUI m'exaspéraient avec leur bien-pensance).

    La campagne d'Obama s'est emballée bien trop tôt, tout comme celle de Ségolène Royal en son temps, d'ailleurs. Et McCain a réalisé un coup de maître avec Sarah Palin. Non que cette femme me soit sympathique, bien au contraire, mais elle a un parler simple et cru, s'avère une excellente oratrice, experte pour appuyer là où cela fait mal.

    J'ai eu l'occasion, au mois d'août d'évoquer la fonction tribunicienne, en la circonstance, pour définir un type de centrisme assez particulier, celui de François Bayrou. J'avais alors montré que la fonction tribunicienne pouvait s'exercer en dehors ou dans le champ citoyen. Bayrou a choisi de l'exprimer dans le champ citoyen, alors que je l'avais montré, un homme comme Le pen l'exerçait en dehors de ce champ. En dehors ou en dedans, il n'en reste pas moins que parvenir à remplir cette fonction élargit considérablement le spectre politique. Or, c'est, jusqu'ici, précisément ce qui manquait à Obama et McCain. Avec Sarah Pallin, McCain a trouvé la personnalité qui pouvait incarner cette fonction. Et tant pis si c'est une démagogue de la pire espèce...

    Un signe qui ne trompe pas : le nombre de poupées à l'effigie de Sarah Palin a littéralement explosé les ventes comparables à la ressemblance de McCain et Obama. 7 millions en quelques jours...

    L'impact de la bien-pensance dégoûlinante  est désastreuse dans une élection. Il ne faut pas chercher à faire campagne avec les stars, les medias, les journalistes bien-pensant et montrer que l'opinion mondiale vous aime. Autre cas fameux : Immense était la popularité de Gorbatchev en dehors de Russie. Mais là-bas...

    Bref, il ne reste plus qu'à prier pour que McCain n'applique pas son programme. On le disait centriste, lorsqu'il s'est lancé dans la campagne. Cela m'a l'air d'un centrisme à la sauce milloniste, ce centrisme-là...(NDLR : Charles Millon s'était fait élire aux élections régionales de 1998, en Rhône-Alpes, avec les voix du FN. Il fut alors exclu de l'UDF, parti de centre-droit français de l'époque).

  • Tout sur l'affaire Tapie

    J'ai trouvé comment bien comprendre les tenants et aboutissants de l'affaire Tapie : il suffit de se rendre sur le site de l'Assemblée Nationale, et de lire l'excellent compte-rendu de séance du 03 septembre dernier à 9h30.

    J'ai notamment lu avec un très grand intérêt l'excellent historique que dresse de cette affaire le député Charles de Courson (Nouveau Centre). J'ai mis en gras les extraits les plus importants dans un premier article. Pour les feignasses qui n'ont pas le courage de tout lire, je résume très sommairement les faits. En gros, le Crédit Lyonnais a prêté des sous à Tapie pour entrer dans le capital d'Adidas. Evidemment, ces sous, il était convenu qu'il faudrait les rembourser. Le problème, c'est que les sociétés de Tapie ne sont pas en bonne santé. Il ne dégage pas assez de bénéfices pour rembourser toutes ses échéances. Il essaie donc de les revendre, mais ne parvient pas à en tirer une offre suffisamment alléchante. Un accord est alors passé avec le Crédit Lyonnais pour que celui-ci se charge de la revente.

    (là, je cite Charles de Courson)

    <Courson on>

    Le 12 février 1993, la vente intervient, au prix convenu, auprès de huit acquéreurs, parmi lesquels la société Clinvest, filiale du Crédit Lyonnais, qui était déjà titulaire de 10 % du capital d'Adidas et en acquiert, dans cette opération, 9,9 % supplémentaires, mais également la société Rice SA constituée par Robert Louis-Dreyfus, qui prend une part de 15 %. Certains acquéreurs ont bénéficié d'un prêt spécifique dit à « recours limité » accordé par le Crédit Lyonnais et prévoyant notamment qu'en cas de revente, la plus-value serait partagée à raison, grosso modo, d'un tiers pour l'emprunteur et de deux tiers pour la banque. En revanche, en cas d'échec de la cession des parts à un prix égal ou supérieur au principal du prêt à l'échéance de ce dernier, le Crédit Lyonnais prenait à sa charge la totalité du risque.

    </Courson off>

    Royal. Je vais me lancer dans la finance et l'entreprise, moi, si je trouve une banque capable de me donner de telles garanties...

    Toutefois, il y a avait une petite condition, pour que tout ce montage marche : il fallait une expertise du mobilier et des objets d'art du couple Tapie (je suppose que cela devait rentrer dans le cadre de la liquidation des échéances). Sauf que l'expertise n'a jamais eu lieu.

    Tapie devait donc tout payer. Plus de prêt du Crédit Lyonnais qui lui aurait permis d'attendre le moment propice pour vendre ses sociétés à bon prix. Mais justement, c'est là-dessus qu'il attaquera plus tard le Crédit Lyonnais, parce qu'une cour d'appel a estimé en 2005 que le Crédit Lyonnais ne pouvait pas à la fois être vendeur et acheteur (il faisait partie des 8 acquéreurs, via ses filiales !) et que donc il avait été déloyal. Pire, la cour a estimé que si Tapie avait obtenu un prêt au bon moment à cette période et avait été informé de l'intérêt de Robert-Louis Dreyfus, il aurait pu faire faire une plue-value significative.

    Vous avez vu ? Il y a des condtionnels partout...C'est fort du collier : quelle banque aurait accepté de prêter de l'argent à Tapie à l'époque ?! Par ailleurs, comme l'a justement relevé François Goulard, dans ce même débat, depuis quand la juridiction française reconnaît le "droit au prêt" ?

    Bon, évidemment, en cassation, le Crédit Lyonnais a tout de même fait appel, la cour a quand même estimé que jusqu'à nouvel ordre, les banques étaient libres de prêter à qui bon leur semblait et quand elle le jugeaient bon.

    L'affaire traînait. Le CLY a donc décidé, d'un commun accord avec les époux Tapie de s'en remettre à une procédure d'arbitrage, c'est à dire des juges choisies communément par les deux parties pour trancher leur différend.

    Quand je dis le CLY, au fait, c'est un abus de langage : les décisions doivent être validées par un comité de recouvrement qui veille aux intérêts de l'Etat dans la gestion des actifs et des passifs du Crédit Lyonnais. Cet organisme est consitué de trois fonctionnaires, un député et un sénateur.

    Les trois fonctionnaires ont reçu l'instruction ministérielle de valider la demande d'arbitrage, alors que le député était plus que réservé sur cette procédure. Majorité d'emblée donc.

    Or, c'est ce tribunal arbitral qui a fixé le montant du préjudice subi par Tapie à 295 millions d'euros ! Ah, un détail, les parties s'engageaient à renoncer à d'éventuels recours en faisant appel à un tribunal arbitral.

    La suite demain...

     

     

     

  • Affaire Tapie, historique de Charles de Courson

    Charles de Courson a réalisé un excellent historique de l'affaire Tapie le 03 septembre dernier. J'ai mis en évidence ce qui m'a paru le plus important. Dans cet article, l'objet est de montré comment Tapie est arrivé à la faillite de son groupe, et ce qu'il est ensuivi alors.

    En juillet 1990, Bernard Tapie a acheté 80 % du capital d'Adidas pour le prix de 243,9 millions d'euros, soit 1,6 milliard de francs. Cette opération a été financée en totalité par un prêt consenti par un pool bancaire, dont 30 % par la société de banque occidentale, SDBO, filiale à l'époque du Crédit Lyonnais. Les prêts consentis pour cette acquisition, à court terme, étaient remboursables en deux échéances, à hauteur de 91,5 millions d'euros, soit 600 millions de francs, en 1991 et de 152,4 millions d'euros, c'est-à-dire un milliard de francs, en 1992.

    Dès le départ se posait donc la question du remboursement de la somme de 1,6 milliard de francs, puisque le groupe n’était pas capable en tant que tel de payer une telle somme.

    En janvier 1991, la société anonyme « Bernard Tapie Finance » acquiert une participation complémentaire de 15 % dans le capital d'Adidas, pour un montant de 10,2 millions d'euros, grâce au concours bancaire d'une banque allemande, Hypobank.

    Ayant fait face à la première échéance grâce à l'intervention de partenaires qui ont pris une participation minoritaire de 45 % dans BTF, la société n'a néanmoins pu honorer totalement la seconde échéance.

    Élu entre-temps député des Bouches-du-Rhône en mars 1988, Bernard Tapie est nommé à deux reprises ministre de la ville par décret du 16 avril 1992, puis par décret du 26 décembre 1992 – Pierre Bérégovoy étant à l'époque Premier ministre, et François Mitterrand Président de la République. Il entreprend alors de vendre sa participation dans Adidas, incompatible avec ses fonctions ministérielles.

    Après avoir cédé, le 13 août 1991, 20 % d'Adidas à la société britannique Pentland, il convient, en juillet 1992, de vendre le reste de ses titres à ce même groupe, qui renonce toutefois en octobre 1992 au motif que l'audit auquel il avait été procédé avait révélé la mauvaise santé financière d'Adidas. La société Bernard Tapie Finance rachète alors la participation de 20 % de Pentland avec l'aide financière du Crédit Lyonnais, la totalité de la société étant alors valorisée à hauteur de 423,8 millions d'euros, soit 2,78 milliards de francs.

    Il est peut-être utile de préciser qu’au même moment, la livre sterling a dévalué. Pentland, qui avait prévu une couverture de change, s’est ainsi retrouvée avec une plus-value de change de l’ordre de 150 ou 200 millions d’euros. Il y avait donc probablement un intérêt financier pour la société britannique à renoncer à l’achat, du fait du profit à réaliser sur sa couverture de change.

    À la suite de l'échec de la vente d'Adidas à Pentland, et malgré la cession de certaines de ses participations, dont celle dans TF1, la société Bernard Tapie Finance demeure dans l'incapacité d'honorer la seconde échéance, le solde restant dû s'élevant à 91,5 millions d'euros, soit 600 millions de francs. Un mémorandum est alors signé le 12 décembre 1992, par le groupe Bernard Tapie et la SDBO, en vue de la vente d'Adidas par l'intermédiaire de cette dernière, qui a ainsi repris la totalité des engagements financiers du pool bancaire. Le Crédit Lyonnais se substitue donc à tous les autres banquiers alors qu’un principe ancien en matière bancaire veut que l’on partage le risque. Le produit de la vente doit pour sa part être affecté au remboursement des dettes de BTF et du groupe Tapie.

    Le 18 décembre 1992, un mandat irrévocable d'intérêt commun à titre onéreux vient confier à la SDBO la vente de 78 % du capital d'Adidas détenu par BTF, au prix de 317,86 millions d'euros, c'est-à-dire 2,085 milliards de francs, au plus tard le 15 février 1993, soit un montant quasiment similaire à celui qui a été offert à Pentland, ce qui est assez logique. Le mémorandum prévoyait notamment la fusion des sociétés BTF SA, GBT et FIBT en une entité unique, afin de pouvoir affecter la plus-value dégagée par la société Bernard Tapie Finance – BTF SA – pour la cession d'Adidas au désendettement des autres sociétés du groupe. Cette fusion n'a en réalité jamais pu intervenir en raison de l'opposition manifestée par les actionnaires minoritaires des sociétés concernées, qui ont à juste titre soutenu qu'un délit d'abus de biens sociaux aurait résulté de la couverture des dettes d'un pôle par l'autre. La SDBO disposait donc de deux mois pour conclure la vente de la société, dont la situation se détériorait.

    Le 12 février 1993, la vente intervient, au prix convenu, auprès de huit acquéreurs, parmi lesquels la société Clinvest, filiale du Crédit Lyonnais, qui était déjà titulaire de 10 % du capital d'Adidas et en acquiert, dans cette opération, 9,9 % supplémentaires, mais également la société Rice SA constituée par Robert Louis-Dreyfus, qui prend une part de 15 %. Certains acquéreurs ont bénéficié d'un prêt spécifique dit à « recours limité » accordé par le Crédit Lyonnais et prévoyant notamment qu'en cas de revente, la plus-value serait partagée à raison, grosso modo, d'un tiers pour l'emprunteur et de deux tiers pour la banque. En revanche, en cas d'échec de la cession des parts à un prix égal ou supérieur au principal du prêt à l'échéance de ce dernier, le Crédit Lyonnais prenait à sa charge la totalité du risque.

    Robert Louis-Dreyfus bénéficie dans le même temps d'une option d'achat de la totalité du capital d'Adidas au prix de 708,9 millions d'euros, soit 4,65 milliards de francs, valable jusqu'au 31 décembre 1994. Le rachat sera finalisé le 22 décembre 1994.

    Ainsi, entre l'échec de la vente d'Adidas à la société Pentland en octobre 1992 et la cession réalisée le 12 février 1993 pour 78 % du capital, la société Adidas est passée d'une valorisation totale de 423,8 millions d'euros, soit 2,78 milliards de francs, à 407,5 millions d'euros, soit 2,673 milliards de francs : la valorisation de la société entre 1992 et 1993 ne varie donc que légèrement.

    En résumé, le Crédit Lyonnais assumait, dans cette opération, la totalité du risque en cas d'échec et bénéficiait des deux tiers du profit en cas de succès, situation qu’en particulier les anciens banquiers présents au sein de la commission ne pourront que trouver extraordinaire.

    Le 13 mars 1994, un protocole d'accord a été signé entre la SDBO, le Crédit Lyonnais et Bernard Tapie, mettant fin aux relations bancaires des parties et soldant les comptes du groupe Tapie. Le protocole d'accord est assorti d'une condition suspensive, à savoir la production dans un certain délai d'expertises sur le mobilier et les objets d'arts de M. et Mme Tapie. Le 23 novembre 1994, la justice a prononcé la caducité de ce protocole en raison de la non levée de condition suspensive, ce qui a conduit à rendre dès lors exigibles les prêts accordés au groupe Tapie. Par conséquent, le 30 novembre 1994, l'ensemble des sociétés du groupe Bernard Tapie a été placé en redressement judiciaire et a été progressivement mis en liquidation.

     

  • Moi, j'aime pas Delanoë

    Les courbes de popularité de Delanoë caracolent. S'ils savaient, ces pauvres Français...Delanoë, c'est du Jospin pur sucre recyclé. On le voit comme un bon gestionnaire pour sa gestion de la ville de Paris, mais la vérité est toute autre :

    - une grande partie des projets qu'il a réalisé avaient été votés sous Tibéri.

    - les finances de la ville ne sont saines que grâce à l'augmentation faramineuse des recettes droits de mutation, en raison de la hausse des prix de l'immobilier. Que l'on regarde la structure des recettes, et l'on voit qu'en réalité, Paris s'est appauvri.

    Les entreprises quittent la capitale, et le chômage est loin d'être éradiqué.

    Delanoë a failli chasser définitivement les dernières familles moyennes de Paris en posant la candidature de Paris pour accueillir les JO de 2012. Il y aurait eu certes des emplois créés, mais pas durables, et pas à forte valeur ajoutée. A Londres, déjà hors de prix, les prix explosent encore davantage actuellement. Il y a d'autres priorités, dans la capitale, que d'accueillir le business des JO, qui aurait certainement fait du beurre, mais pas pour les Parisiens.

    Quand je vois le chantier qu'est Paris avec Delanoë, je bénis les cieux et le CIO de ne pas nous avoir accordé l'organisation des jeux en 2012. Delanoë aurait fait ça à la chinoise : poussières et gravats pendant cinq ans, puis interdiction de toute activité les derniers mois.

    Ne parlons pas de sa politique familiale : il a supprimé l'APED, et les quotients qu'il retient pour fixer, par exemple, les prix des centres d'animation, valent très bien pour des familles modestes...qui ne peuvent pas s'installer à Paris !

    On retrouve chez Delanoë, les mêmes certitudes imbues d'elles-mêmes, la même arrogance, la même conviction d'avoir toujours raison que chez Jospin. Je le crois, toutefois, plus intelligent et stratège que Jospin.

    Entouré lors de sa première mandature d'une équipe de démagos (Clémentine Autain) et de foldingos (Denis Baupin, Contassot), il a récidivé en engageant le chef de l'UNEF sur ses listes en 2008.

    En janvier 75, Chantal Dupille avait publié le titre "moi j'aime pas Giscard" (j'ai appris plein de choses en le lisant, et il m'a bien fait rigoler). Faut que je publie mon "Moi j'aime pas Bertrand" d'ici la prochaine présidentielle. Tiens, d'ailleurs, en parlant de Chantal Dupille, j'ai constaté qu'elle a un blog.

     

  • L'iceberg Edvige...

    Comme beaucoup de citoyens engagés, je me suis impliqué contre le scélérat fichier EDVIGE. Toutefois, pour avoir lu les premiers ouvrages hippocratiques, j'ai toujours été conscient que le traitement du symptôme n'en éliminait pas pour autant la cause. Au final, supprimer EDVIGE, ou en restreindre les pouvoirs ne garantira pas qu'il ne reviendra pas sous un autre nom ou qu'une affaire du même type ne se reproduira pas.

    Je note que dès le départ de cette histoire, la CNIL a donné un avis négatif sur certains de ses aspects. Or, cet avis n'a pas été pris en compte. Pourquoi ? Il faut savoir qu'en 2004, la loi du 06 janvier 1978 relative à l'informatique, aux fichiers et aux libertés a connu quelques menues modifications.

    Jusqu'à cette date, aucun domaine n'était exclu du champ d'intervention de la CNIL. Mais, comme le rapporte Frédéric Rollin sur son blog, il se trouve qu'une directive européenne de 1995 qui protège la vie privée (95/46 CE du  24 octobre 1995), et donc destinée à se traduire en droit national, a laissé au libre de choix des états tout ce qui touchait la souveraineté nationale. Or, c'est cette directive qui a été le prétexte à la modification de la loi du 06 janvier 1978.

    Or, si on lit le nouveau texte, celui de 2004, que trouve-t-on à la section 2 de l'article IV ? Ceci :

    « Art. 26. - I. - Sont autorisés par arrêté du ou des ministres compétents, pris après avis motivé et publié de la Commission nationale de l'informatique et des libertés, les traitements de données à caractère personnel mis en oeuvre pour le compte de l'Etat et :
    « 1° Qui intéressent la sûreté de l'Etat, la défense ou la sécurité publique ;
    « 2° Ou qui ont pour objet la prévention, la recherche, la constatation ou la poursuite des infractions pénales ou l'exécution des condamnations pénales ou des mesures de sûreté.
    « L'avis de la commission est publié avec l'arrêté autorisant le traitement.
    « II. - Ceux de ces traitements qui portent sur des données mentionnées au I de l'article 8 sont autorisés par décret en Conseil d'Etat pris après avis motivé et publié de la commission ; cet avis est publié avec le décret autorisant le traitement.
    « III. - Certains traitements mentionnés au I et au II peuvent être dispensés, par décret en Conseil d'Etat, de la publication de l'acte réglementaire qui les autorise ; pour ces traitements, est publié, en même temps que le décret autorisant la dispense de publication de l'acte, le sens de l'avis émis par la commission
    .

    En clair, un avis motivé, c'est bien gentil, mais cela n'a aucun valeur contraignante. Bien sûr, il ne s'agit pas d'empêcher le renseignement d'être efficace, mais, il y a là une faille, volontaire, avec fort peu de garde-fous (je ne suis pas juriste, mais c'est ce que me dicte mon bon sens). Pour une fois, Sarko n'y est pour rien, il n'était pas encore ministre de l'Intérieur...Mais, il ne s'en est pas moins engouffré dans la brèche avec son gouvernement.

    Bref, Edvige, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. C'est cet article qu'il conviendrait de revoir et de préciser en l'assortissant de garanties nettement plus solides.

  • The Clone Wars

    J'ai mis à profit une fin de journée tranquille pour faire une petite sortie au cinéma, et, notamment, découvrir le dernier film d'animation de Lucasfilm, The Clone Wars. L'épisode se déroule entre le second et le troisième épisode et met en scène Jabba. Jabba et son clan contrôlent la Bordure extérieure de la galaxie et sont donc un enjeu stratégique. Or, il se trouve, alors que la guerre bat son plein, que son fils a été enlevé. Il tient à tout prix à le retrouver, et fait appel entre autres aux Jedi.

    Je ne vais pas vous révéler le scénario, mais je peux en revanche vous déclarer qu'il est relevé et riche de rebondissements. L'animation surprend, évidemment, par rapport aux épisodes traditionnels : tout particulièrement, les scènes se déroulent bien plus vite et se succèdent à toute vitesse, ce qui donne au film un rythme endiablé qui ne laisse pas au spectateur le temps de reprendre son souffle.

    Les prises de vue sont très différentes des deux trilogies et souvent surprenantes. Ce n'est clairement pas la même manière de filmer. Les personnages sont à peu près reconnaissables, mais les traits parfois trop anguleux (le Chancelier Palpatine, par exemple, ou encore le comte Doku). Les voix ne sont pas les mêmes à l'exception de Doku. Je regrette que l'on ne sente pas du tout dans le film les aspects sombres d'Anakin. Il se comporte 100% comme un Jedi ; pas d'orgueil, pas de colère...bon, on n'a pas affaire au même Anakin que dans l'épisode II, et a fortiori l'épisode III. En revanche, pour Obi-Wan, Yoda ou Wendu, pas de distorsion, cela colle.

    Certains aspects comiques feront bien rigoler les amateurs d'humour : il y a quelques bonnes trouvailles dans le film. Le réalisateur ne se lâche pas souvent, mais quand il le fait, on rit bien. Notamment, les amateurs de limaces ne vont pas être déçus avec le fiston de Jabba, mais chut, je n'en dis pas plus...

    J'ai entendu pas mal de personnes dire que c'est un film de fans ; ce n'est pas mon avis. Au contraire, je pense qu'il a vocation à être regardé par tous, et qu'il surprendra souvent ceux qui le verront.

    Il vaut à mon avis les autres films de l'épopée galactique. A voir et à revoir donc. Pour les Parisiens, pour info, cela passe à l'UGC de Bercy. Aux Gobelins, aussi, je crois.

  • Hommage à Massoud

    Nous n'avons, je le crois, pas fini de parler de l'Afghanistan. Aujourd'hui, hélas, c'est un triste jour : il y a 7 ans, jour pour jour, Ahmed Shah Massoud, le lion du Panshir, mourrait, assassiné par deux faux journalistes.

    Massoud s'est toujours opposé aux extrémismes de tout poil. Les Américains ne l'écoutaient pas, puisque jusqu'à tard, ils ont joué la carte des intégristes les pires. Jusqu'à ce qu'il leur arrive ce qu'il advient à la grenouille qui porte le scorpion sur son dos.

    Je sais que son frère, Ahmed Zia Massoud est l'actuel vice-président de l'Afghanistan. Je ne sais pas ce qu'est devenu son parti le Jamiat-e-Islami.

    Massoud avait été le seul responsable politique afghan d'envergure à signer la charte des droits fondamentaux de la femme afghane en 2000. Il avait essayé de longue date de prévenir l'Occident des méfaits et du danger que représentait Ben Laden.

    Je voulais rendre hommage à cet homme courageux, juste, droit et extraordinaire.

    «Un rien insignifiant, vous savez, une perle, une goutte de pluie qui n'était rien, quand elle tombe sur une perle, la goutte devient perle.

    C'est pareil pour le courage. Mon courage est une perle. Un rien rejoint mon courage et devient perle. Ca veut dire que je suis un homme si courageux que tous ces problèmes et ces souffrances ne peuvent m'atteindre:

    A l'image d'un jardin à l'approche du printemps.»

    Ahmed Chah Massoud

    François Bayrou fut l'un des premiers à apprendre la mort de Massoud :

    « Moi je pense que la vérité officielle est la vérité vraie. Si vous voulez je... j'aimais beaucoup Massoud que j'ai rencontré avec qui j'ai discuté.
    C'est Massoud qui m'a appris l'existence de Al Qaïda. Que je connaissais pas.
    Et de son chef que je ne connaissais pas.
    Et qui m'a expliqué ce que c'était que cette organisation et que cet homme. C'est Massoud qui me l'a appris.
    Je n'avais jamais entendu le mot de Al Qaïda avant que Massoud me le raconte.
    Et le jour où on a assassiné Massoud, je vous rappelle que c'est le 9 septembre, je crois le 9 ou le 8, enfin deux jours avant le 11 septembre, j'ai... je me souviens très bien de l'endroit où la nouvelle m'a atteint.
    D'ailleurs les amis qui m'ont appelé m'ont dit " il est mort mais on le dira pas avant vingt-quatre heures ... c'est fini ".
    J'ai fait un communiqué  dans lequel j'ai écrit  c'est la guerre mondiale qui... commence.
    Puis je me suis... après je l'ai relu en arrivant  à Bruxelles  où j'allais de Par... de Bruxelles à Paris, enfin c'était dans un sens ou dans l'autre, c'était dans le Thalis...  je l'ai relu et je me suis dit non tu peux pas écrire ça donc je l'ai pas envoyé.
    Et deux jours après c'était le 11 septembre. »

    Un jeune poète afghan a écrit un éloge de Massoud qui a été publié sur le blog poétique qui est dédié à cet homme exceptionnel. Je le copie simplement ici :

    Je suis le fruit amer qui tombe sur la terre,
    Ainsi je demeure dans les serres du temps.
    Oh Printemps de Liberté ! Ta grâce, quoi d'autre
    Pourrait rendre ce fruit amer si doux ?
    La plus précieuse richesse en ce monde est la présence d'amis
    La douleur de la mort,
    La séparation.
    Mais puisqu'ils sont là ces amis,
    Tous ensemble unis, reposant au plus profond
    Du coeur de la poussière...
    Quelle différence cela peut-il faire
    Qu'ils soient morts ou en vie ?

    De douleur et chagrin le destin me modela
    Hélas ! D'avoir bu à la coupe de la vie quelle fut ma joie ?
    Tel une bougie brûlant dans le souffle du vent
    Je tremble, je brûle... je meurs."

  • Le piège à c... de Cohn-Bendit

    La grande idée de Dany le rouge, ex-mao reconverti au libéralisme libertaire écolo, c'est de rassembler les mouvances écologistes aux prochaines européennes.

    S'il y a bien un piège à c..., c'est bien celui-là. Ce que veut Cohn-Bendit, c'est un parti de gauche. Les Verts avaient un boulevard devant eux au début des années 90, en France, mais parce qu'ils ont voulu faire les gauchistes, leurs préoccupations essentielles ont été sociales et politiques, pour ne pas dire idéologiques. Plus préoccupés des sans-papiers que de l'écologie, ils ont fini par lasser.

    Plus navrant encore, au lieu de proumouvoir une industrie de pointe, moderne et écologique, leur grande (et stupide) idée, désormais, c'est la décroissance. Voilà des gens qui rêvent de régresser à l'âge de pierre. En tout cas, leur bilan politique, après presque 20 ans, est nul ou presque.

    Je souhaite, dans ces conditions que Corine Lepage clarifie sa position : c'est à elle de voir si elle a quelque chose de commun avec José Bové et les altermondialistes, mais mieux vaut éclairicir ses positions assez rapidement. Je note que Cap21 ne se fond finalement pas dans le MoDem et conserve ses structures. Corine Lepage est une femme très intelligente et une avocate brillante. Elle sait ce qu'elle fait.

    Qu'elle mette fin une bonne fois pour toutes aux rumeurs. L'engagement écologique du MoDem ne peut pas être mis en doute. A quoi joue-t-elle quand elle se demande s'il est sincère et si Bayrou va poursuivre son chemin sur la voix du développement durable ? J'espère que ce n'est pas un prétexte. Vient, en tout cas, un moment où l'on ne peut pas avoir le beurre et l'argent du beurre. Il faut choisir.

    Les Verts sont dans l'ensemble des braves gens, mais leurs revendications souvent absurdes n'aboutiront jamais, parce que l'idéologie marxiste et alter-mondialiste vient régulièrement polluer leurs propositions.

    Alors le grand rassemblement des Verts, il me fait doucement rigoler, moi.

  • J'ai lu l'interview de François Hollande sur l'ISF et la fiscalité dans la Tribune

    Je viens de prendre connaissance des propositions de François Hollande dans la Tribune du 08 septembre 2008 à propos de la fiscalité (notamment des entreprises) et de l'ISF.

    J'avoue qu'elles me laissent perplexe pour ne pas dire sceptique. L'un des objectifs de François Hollande est certes louable puisqu'il veut rendre plus compétitives nos entreprises. Je note, d'ailleurs, avec satisfaction, venant d'un socialiste, que dans ce même article, François Hollande a pris conscience que le problème de la France n'est pas un problème de demande (donc pas un problème de pouvoir d'achat) mais un problème d'offre.

    «À la différence des Allemands ou des Espagnols, nous n'avons pas les moyens d'une politique de relance. Et quand bien même nous en déciderions, nous aurions du mal à relancer la demande avec un effet sérieux sur la croissance et sur la production industrielle, faute de compétitivité suffisante de nos entreprises

    «La gauche ne peut pas se contenter de dire : augmentons les salaires et les prestations et nous retrouverons immédiatement la prospérité. Il faut insuffler du pouvoir d'achat national, en liaison avec les progrès de productivité et améliorer la situation des travailleurs pauvres. Le RSA n'y suffira pas. Mais, nous devons conjuguer une politique de la demande avec une politique de l'offre, laquelle permet d'avoir une base productive performante, une industrie qui ait un haut niveau d'investissement, des services qui font le pari des nouvelles technologies, un progrès technique qui puisse s'incorporer dans le processus productif. L'offre est la condition pour que la demande puisse trouver sa traduction. Si je puis dire, c'est le retour de la loi des débouchés ; il faut une offre si l'on veut que la demande soit satisfaite

    Ouf, il faut le lire pour le croire chez un socialiste. Pas trop tôt...Je m'étonne, dans ces conditions qu'il s'en prenne à Jean Peyrelevade, conseiller économique du MoDem et de Bayrou, en déclarant qu'il veut faire payer les ménages pour les entreprises. En réalité, dès lors que l'on admet que le problème n°1, c'est l'offre, on ne peut plus éluder la question de savoir qui va payer pour redresser la compétitivité des entreprises. Or, vu son niveau d'endettement, et la conjoncture, l'Etat ne peut plus le faire. Peyrelevade observe d'ailleurs qu'il n'est pas même possible de baisser les charges des entreprises tant que l'Etat n'aura pas sérieusement apuré sa dette...

    Non, sur cet aspect, il y a certes une évolution encourageante mais pas encore suffisante.

    En revanche, ce genre de déclaration m'inquiète plus :

    « La bonne proposition n'est donc pas de baisser une nouvelle fois les contributions des entreprises - comme le demande le Medef-, mais de moduler l'impôt sur les sociétés selon que le bénéfice est réinvesti ou redistribué aux actionnaires. Dans le premier cas, l'impôt doit être substantiellement abaissé, dans l'autre, alourdi.»

    Je ne vois pas comment on peut décorréler l'investissement et le retour sur investissement. Que les actionnaires récupèrent des dividendes, cela me semble bien le moins s'ils ont investi. Si je m'accorde avec Hollande pour penser qu'il faut favoriser l'investissement, je m'interroge sur l'opportunité d'en taxer les fruits. Ensuite, avec un tel raisonnement, quid des petits porteurs et des petits épargnants ? Ils vont être les premiers à faire les frais d'une telle décision. En outre, si les placements cessent d'être attractifs, les fonds susceptibles d'investir fuiront. Le raisonnement pourrait se tenir si la fiscalité variait selon le degré de "technologie" et d'innovation de l'entreprise et selon le temps pendant lequel l'argent est placé, afin de le dissocier des fonds spéculatifs.

    Par exemple, on pourrait imaginer 0% d'imposition sur des dividendes de porteurs qui se seraient engagés à laisser leurs fonds au moins cinq années dans une jeune entreprise, ou une entreprise qui investit beaucoup en RD ou encore une start-up qui évolue sur le créneau de la haute-technologie (énergies renouvelables, recyclage, industries innovantes, et cetera).

    Bref, on retrouve comme une antienne, chez les socialistes, Hollande y compris, l'indécrottable et idéologique opposition entre capital et travail. Les Socialistes ne parviendront jamais à admettre que le capital puisse être une forme retardée du travail. Ils continuent à penser le capital exclusivement et nécessairement comme une forme d'exploitation du travail (et donc des travailleurs).