Il y avait hier une grève à La Poste.J'ai écouté avec intérêt les réflexions de Jean-Marie Vanlerenberghe, sénateur MoDem, sur ce sujet. Il observe, en effet, que la Poste assure un lien social dans le pays tout entier, par les nombreuses ramifications qui la constituent. S'il existe une directive européenne qui exige l'ouverture à la concurrence des services postaux, cette directive n'en précise pas pour autant les statuts que devrait adopter un service postal public. Il se montre attaché à un service égalitaire pour les Français, et s'il ne se prononce pas sur l'ouverture du capital, il lui paraît très clair que cette dernière ne doit pas être une priorité par rapport à la mission première de la Poste, notamment sa présence sur tout le territoire français.
L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 328
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La Poste, lien social contre concurrence
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Et l'Etat donne 400 millions d'euros comme ça ?
Auditionnée par la commission des Finances, la ministre Christine Lagarde a confirmé qu'elle avait décidé elle-même de recommander la procédure d'arbitrage, sans instructions de l'Elysée. François Bayrou interrogé dans les couloirs de l'Assemblée nationale dans l'après-midi donne son point de vue:
«C'est une décision politique qui a été prise pour éviter que la justice se prononce sur le fond. Si vraiment quand l'enjeu est de 400 millions d'euros, et que tout dépend d'une décision du gouvernement, la ministre des Finances n'en parle pas au président de la République alors je m'inquiète pour l'avenir de la République. Dans une République où on ne peut pas bouger un trombone sans que l'Elysée soit informé, où le président de la République dit tous les jours qu'il faut qu'il s'occupe de tout, quand c'est une décision qui emporte 400 millions d'euros, une somme absolument astronomique, si on n'en parle pas entre le ministre des Finances et le président, c'est que la République est bien mal gérée. Ca ne résiste pas une seconde à l'examen».
C'est marrant, ça : je suis un citoyen lambda, et je me suis fait exactement la même réflexion que François Bayrou. J'ai en tout cas appris avec plaisir que Charles de Courson (Nouveau Centre) avait déposé un recours devant le Conseil d'Etat. Comme il le dit fort justement, c'est une « oeuvre de salubrité pour l'avenir».
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Al Qaeda peut-il prendre le contrôle du Pakistan ?
Les nouvelles ne me paraissent pas rassurantes au Pakistan : ce pays a longtemps joué avec le feu en encourageant en sous-main les Talibans en Afghanistan, persuadé que l'Amérique finirait par lâcher prise un jour là-bas. Seulement voilà, prisonnier de leur double-jeu, dans les zones tribales pachtounes, de nouveaux chefs sont apparus, cette fois liés directement à Al Qaeda et aux Talibans. Ces nouveaux chefs sont à la tête de groupes que l'ISI, les services secrets pakistanais, ne contrôlent plus. Ce sont eux qui ont mandaté l'assassinat de Benazir Bhutto. C'est eux contre lesquels se battent désormais les troupes pakistanaises. Ils ont probablement commandité l'attentat terroriste du Marriott hôtel à Islamabad. Si jamais ils devaient progresser au point de devenir la force majoritaire au Pakistan, l'inéluctable question du contrôle de l'armement nucléaire se poserait. On ne peut laisser à des fous aussi sanguinaires que dangereux le doit sur la détente de l'arme nucléaire. Dans un tel cas de figure, il n'y aurait plus d'autres solutions qu'une intervention militaire massive de la communauté internationale, quel qu'en soit le coût.
Les deux tenants de l'alternative, vis-à-vis des Talibans est claire, et c'est Arnaud Hoyois (Quindi) qui l'a exposé dans une réponse à Edwy Plenel, sur MediaPart :
C'est aussi le cas de votre différenciation des forces à vocation stabilisatrice de celles à vocation offensive (au sein de l'ISAF et non d'"Enduring Freedom"). L'une n'est pas possible sans l'autre, les talibans ne resteront pas cloitrés sur une partie du territoire s'ils ne sont pas contrés militairement (avec les pertes que cela représente). Ou alors, nous parlons d'un règlement institutionnel nouveau, d'un mandat de stabilisation nouveau, intégrant les talibans dans un cadre plus large, il faut le préciser, et pas éviter cette question pourtant essentielle pour l'avenir de l'Afghanistan. Des négociations ont d'ailleurs lieu avec les Talibans (et non Al Qaïda) sur le terrain avec les services de renseignement européens, les responsables de la PESD et l'ONU.
Dans la suite de l'article, il détaille toutes les conséquences très lourdes qu'entraînerait le fait de laisser la main à des éléments incontrôlés et incontrôlables en Afghanistan. Et il y cite notamment la déstabilisation du Pakistan. Cet article a été écrit le 09 septembre 2008, et les faits semblent bien lui avoir donné raison...
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L'art de ne pas trouver un emploi
Stressés, nerveux, déprimés, ce matin ? Je vous offre une franche tranche de rire signalée par le sympathique et pittoresque blog Oui et Non : cela se passe ici, et même très précisément, là. Il s'agit d'un jeune artiste quelque peu original, Julien Prévieux. Il a cherché pendant pas mal de temps un emploi en vain. Alors il a eu une idée excellentissime (même si très peu efficace pour trouver un emploi) : au lieu de répondre aux annonces par des lettres de motivation, il a envoyé des lettres de non-motivation ! Pour donner un avant-goût du genre, la première annonce est celle d'un Intermarché qui recherche un responsable de secteur alimentaire ; commentaires de Julien Prévieux dans sa réponse : il signale une coquille dans l'annonce initiale, informant l'auteur de l'annonce qu'il doit y avoir une coquille. En effet, il ne comprend pas le rapport de cause à effet entre l'envie de réussir et un salaire à 65% du SMIC durant 6 à 9 mois. Et il suggère à l'auteur d'éviter à l'avenir ce genre de bévues. Hilarant, surtout quand on lit, juste à côté, la réponse de la directrice adjointe de la grande surface. Plus loin, à une annonce d'agent administratif, il répond qu'il ne dispose pas d'assez de temps libre pour assumer la fonction. Pour un métier de coupeur de verre, il renvoie une lettre indignée invitant l'entreprise à se moderniser et énumérant tous les métiers disparus, au nombre desquels il estime que le coupeur de verre devrait figurer. Tout est de ce tonneau, et ceux qui vont lire le recueil vont bien rigoler. Le recueil est publié aux éditions de la découverte. Il ne coûte que 9.90 euros seulement. J'ai été tellement enthousiasmé que je viens de le commander à l'instant à mon libraire. Je pense que j'aurai l'occasion de parler à nouveau de ce livre dans la catégorie "lectures" de ce blog très prochainement :-D
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A quand l'industrie verte ?
Je vais bientôt acheter le livre de Jean Peyrelevade sur l'échec historique de Nicolas Sarkozy. D'après ce que j'en entends, il y a un aspect qui va fort m'intéresser. A ce que j'ai cru comprendre, et contre l'avis dominant qui ne s'attache qu'aux activités de service, il propose de miser sur une réindustrialisation de la France.
Nous ne pouvons pas rivaliser avec les pays émergents sur des biens industriels à faible technologie et faible valeur ajoutée. Mais, sur des technologies innovantes, nous pouvons encore rattraper le train de la modernité.
Au MoDem, nous avons une véritable chance : nous avons avec nous les militants les plus intelligents de la mouvance écologique, avec à leur tête la brillantissime Corine Lepage. Je parle de Cap21, bien sûr. Ce sont les seuls, à ma connaissance, à raisonner en termes de stratégie industrielle pour l'écologie. Car pour ce qui est des Verts...Mis à part demander la régularisation massive des sans-papiers, emmerder les automobilistes dans les grandes villes et prôner la décroissance, on peut dire que leur bilan est proche du néant alors même qu'un boulevard s'ouvrait pour eux au début des années 90 et qu'ils ont eu une ministre sous le gouvernement de gauche de Lionel Jospin. En Allemagne, le bilan des Grungen n'a pas l'air fameux non plus, tout du moins, dans les domaines économique et industriel. Les mouvements écologiques alternatifs se sont montrés généralement plus pressés d'avancer leur gauchitude que de faire avancer la cause écologiste par des mesures concrètes et réalistes.
Le malheur, c'est qu'en France, nous aurions les technologies pour lancer un audacieux programme industriel, mais qu'aucune volonté politique n'appuie une telle possibilité. Nous nous endormons sur nos lauriers, nous satisfaisant en matière de haute technologie du pis-aller que représente le nucléaire.
Symptômatique, l'automobile. Aujourd'hui, Honda commence à commercialiser des véhicules à hydrogène. Ils ne sont toutefois pas aussi propres qu'il y paraît puisqu'il faut du méthane pour produire l'hydrogène consommé par ces véhicules, or, cette ressource est fossile. A côté de cela, dès 2002, peugeot avait réalisé un bijou technologique : le concept car h2O, véhicule convertissant de l'eau en hydrogène via du borohydrure de sodium, une sorte de sel.
Nous n'avons certes plus d'argent, et nos déficits plombent nos moyens d'action, mais, nous aurions pu, à l'époque, via la commande publique en équipement favoriser le production en série d'un tel véhicule en passant une commande massive. Au lieu de cela, le concept car h2o est demeuré un beau jouet technologique. Notre système juridique ne prévoit même pas d'homologuer autre chose que de l'essence ou du diesel sur les cartes grises, à la rigueur du GPL. Actuellement, on ne pourrait pas vendre des automobiles à hydrogène à cause de cela.
Quand Schumpeter décrit l'ouragan capitaliste, chaque fois qu'une révolution industrielle se produit, il est clair : adieu, entreprises qui n'ont su s'adapter. Sommes-nous condamnés à devenir une nation en voie avancée de désindustrialisation ?
La nouvelle révolution industrielle est là, et elle est verte. Si nous ne nous positionnons pas très vite sur ces nouveaux créneaux très porteurs, par une politique volontariste et massive, il ne nous restera pas même le wagon à bestiaux pour monter dans le train de l'innovation.
Ce que j'attends du MoDem, désormais, c'est un programme politique bien plus engagé en ce sens, afin de rompre définitivement avec les énergies d'antan et un modèle économique d'exploitation des ressources complètement périmé, car non-viable à terme. Soyons les premiers à partir pour ne pas être les derniers à arriver, voire pire, ne jamais franchir la ligne d'arrivée...
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Quel avenir pour le logement durable ?
Jeudi dernier, sous l'égide de l'intergroupe européen Urban-Logement, plus de 200 acteurs, qu'ils soient issus du monde politique, du secteur de la construction, d'associations de propriétaires ou de locataires, ont évoqué la question du logement durable à l?échelle européenne. Une question complexe, symbolisée par la Directive « efficacité énergétique des bâtiments », dont les modes de financement restent à régler. On le sait, la question énergétique est au coeur des préoccupations de tous les européens. Or, comme l'a rappelé Monsieur Jean-Marie Beaupuy, Président de l'Intergroupe Urban Logement, nous passons 50 pour cent de notre vie dans notre logement. Il est donc capital non seulement de promouvoir de nouvelles constructions durables mais aussi de rénover durable. Aujourd'hui, 30 pour cent des logements existants en Europe sont malsains, même s'il existe une grande disparité entre les différents Etats membres. L'industrie se dit techniquement prête à intégrer cette notion de développement durable dans toutes ses démarches. Mais elle demande un cadre précis, lance un appel aux politiques, européens, nationaux et locaux, et rappelle qu'il existe un potentiel de 26 pour cent d'économie d'énergie dans les bâtiments, soit plus que la norme imposée par l'Europe !
Le logement durable est un enjeu à la fois économique et social. Jean-Marie Beaupuy, euro-député MoDem, a ainsi rappelé l’importance du secteur de la construction à l’échelle européenne qui est le premier pourvoyeur d’emplois mais aussi l’importance du logement dans le budget des ménages. Les ménages européens consacrent en effet une moyenne de 30 pour cent de leur budget mensuel à leur logement, ce qui préoccupe Monsieur Alain Hutchinson (vice-président d’Urban Logement) pour qui le logement durable ne doit pas être un facteur supplémentaire d’exclusion sociale. Si les différents participants se sont réjouis des changements apportés à la Directive efficacité énergétique des bâtiments, notamment de la suppression du plancher de 1000 m², suppression qu’a confirmée en conclusion des débats le Commissaire à l’Energie, Monsieur Andris Pielbags, d’autres questions essentielles doivent être traitées au niveau politique : les normes ne doivent-elles pas être imposées avec davantage de rapidité? 2015 est-elle une échéance raisonnable? Comment assurer une prise en charge financière des coûts liés à la mise aux normes? Comment sensibiliser le consommateur et en corollaire, comment l’éduquer à l’importance de la construction durable? Beaucoup de questions qui illustrent la complexité et l’importance de la construction ou de la rénovation durables. Une rénovation qui doit impérativement être accessible à tous, profiter à tous. En utilisant les fonds communautaires de manière efficace, certainement mais aussi en sachant clairement, comme l’a dit Monsieur Jean-Marie Beaupuy en guise de conclusion, qui fait quoi en Europe : « Il faut une étude de la Commission européenne pour qu’à terme, il y ait une gradation des décisions à prendre, des normes réalistes et que les bonnes pratiques soient diffusées à la majorité ».Entre compétitivité, sensibilisation, harmonie et technologie, cette conférence a montré à quel point l’enjeu du logement durable est un enjeu crucial des années à venir. Un enjeu politique, économique et fondamentalement humain. -
Après la pluie, le beau temps...
A moins d'une semaine du vote du 27 septembre, deux listes sont désormais en concurrence à Paris :
Ensemble pour un Paris Démocrate
Marielle de Sarnez conduit la première liste, tandis que Christelle de Crémiers a pris la tête de la seconde.
Chaque liste a établi un projet de gouvernance locale disponible sur les deux sites. Pour ma part, je soutiens la liste de Marielle de Sarnez, mais je tiens à donner la précision suivante : je le fais pour Marielle de Sarnez elle-même, pour laquelle j'ai la plus grande estime. Je sais que le pardon et la capacité à faire des concessions sont des vertus politiques, mais il y a certaines choses qui doivent sortir quand elles pèsent un peu trop lourd sur le coeur. J'espère que certaines personnes qui se sont ralliées à Marielle de Sarnez aujourd'hui sauront faire preuve de loyauté dans les moments difficiles à l'avenir. J'ai le souvenir d'avoir lu les commentaires fort peu amènes de certains dans les moments les plus critiques, c'est à dire lorsqu'il fallait resserrer les rangs. Et des commentaires peu amènes qui visaient entre autres Marielle, et même parfois François Bayrou. Alors évidemment, c'est facile de rappliquer quand l'orage est passé...Sans doute est-ce cela, rassembler. Moi, je ne suis pas un rassembleur...
On va me dire que j'ai du ressentiment, mais je fais partie d'une espèce qui n'oublie pas. A côté de cela, je tiens aussi à préciser, que Christelle, pour laquelle j'ai une très grande affection, n'a jamais failli, elle, dans les moments décisifs. Je ne vais pas me faire que des copains en disant cela, mais autant le balancer maintenant une bonne fois pour toutes.
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Présidence du Sénat : mon candidat, c'est Alain Lambert
Bon, je le sais, tout le monde s'en fout de ce que pense le pékin moyen blogosphérien, a a fortiori s'il s'agit d'un militant MoDem, puisque ce mouvement n'a rien à gagner ni à perdre dans l'élection d'un président au Sénat. Mais voilà, je donne mon avis de citoyen éclairé : je soutiens la candidature d'Alain Lambert.
Je ne sais pas encore ce qu'il a finalement décidé de faire, mais j'ai regardé ses engagements pour le Sénat, et je les approuve. Comme nous autres centristes, n'avons aucune chance de faire élire l'un de nos candidats ( ni le MoDem, ni le Nouveau Centre, ni l'Union Centriste) nous aurions pu nous accorder avec un candidat de gauche ou un un candidat UMP proche de nos convictions et prêt à s'engager sur un certain nombre de points. Alain Lambert me semblait le plus proche de ce que nous défendons généralement au MoDem pour le Sénat. Je me retrouve tout particulièrement dans la nécessité de simplifier le droit ou encore de faire du Sénat le garant du retour à l'équilibre de nos comptes. A ce sujet, Alain Lambert pourrait donner l'exemple en entamant une grève de l'examen des textes de lois tant que ceux qui dorment parfois depuis plus d'un an ne sont pas traités pour être intégrés dans notre code civil et législatif. Voire tant de débats, et parfois de foires d'empoigne à l'Assemblée autour de textes jugés sulfureux par certains pour aboutir finalement à un gigantesque flop juridique faute de juristes pour mettre la loi en forme, c'est quelque peu rageant, et cela nie tout le travail des commissions parlementaires.
Alain Lambert a par ailleurs appelé immédiatement sa majorité à s'élargir à d'autres groupes que le seul groupe UMP. Peine perdue. J'ajoute que je suis depuis un moment tant le parcours politique que le blog d'Alain Lambert, et que je le considère comme un homme droit et compétent. Bref, je le vois comme un bon candidat. Je n'ai pas d'avis sur les autres candidats à la présidence du Sénat.
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Résultats du MoDem aux sénatoriales
C'est avec une grande tristesse que j'ai appris la défaite de Philippe Arnaud en Charente au second tour. La région perd un homme de valeur, d'autant qu'il avait démissionné de tous ses mandats pour éviter toute forme de cumul. Philippe Arnaud part la tête haute, toutefois ; il avait réuni près de 27% des voix dès le premier tour. Score remarquable également pour Bruno Joncour au 1er tour dans les Côtes d'Armor avec près de 24% des suffrages. Philippe Nogrix s'effondre hélas en Ile et Vilaine avec quelques 15% des voix au premier tour. Un homme de valeur. Toutefois, je crois qu'il ne faisait plus partie du MoDem.
En Gironde, Alain Cazabone a fait ce qu'il a pu, mais il n'a obtenu que 5.55% des voix. C'est la berezina dans le Calvados et les Alpes maritimes où aucun de nos candidats ne franchit la barre des 5%. Nous y manquions d'implantation locale et d'élus de terrain. En Corèze, Jean-Claude Deschamps obtient 5.28% des voix.
A l'heure actuelle, je ne dispose pas d'autres éléments.
Ce que je constate, en revanche, c'est que la gauche et la droite ne disposant ni l'une, ni l'autre, d'une majorité absolue au Sénat, elles sont toutes deux tributaires de l'Union Centriste, désormais.
MAJ : désolé, j'avais oublié Gérard Franck en Eure et Loir qui obtient près de 10% des suffrages.
Encore une MAJ : Marie-Jeanne Beguet (11,23 %) de l'UDF-Modem dans l'Ain contre Millon.
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Terrorisme et islamisme s'effondrent dans les opinions publiques arabe musulmane !
Je viens de lire un passionnant compte-rendu de sondage mis en ligne par l'organisation israélienne "La paix Maintenant" (cette organisation milite pour une paix juste et équitable entre Palestniens et Israéliens). La Paix Maintenant a fait réaliser une étude sur les sentiments des Européens envers les Juifs et les Musulmans. Sans surprise, de mon point de vue, toutefois, ce sont les mêmes qui se montrent hostiles envers les Juifs et les Musulmans. Au passage, je suis en revanche surpris et fort inquiet de l'état de l'opinion en Espagne, puisque la moitié de la population exprime des opinions négatives envers ces deux populations. Rien n'aurait-il donc changé au royaume d'Espagne depuis Isabelle la Catholique ?!!!
Toutefois, ce qui m'a d'abord intéressé, dans cette étude, c'est autre chose : elle analyse aussi les tendances de l'opinion dans plusieurs pays musulmans et notamment arabes. En particulier, voilà ce que pensent les populations de plusieurs de ces pays musulmans à propos du terrorisme et de Ben Laden :
Depuis 2002, le pourcentage de personnes interrogées affirmant que le suicide à la bombe et d’autres formes de violence à l’encontre de civils sont justifiés pour défendre l’Islam contre ses ennemis a décliné dans la plupart des pays étudiés à forte majorité musulmane. Par exemple, en 2002, environ les trois-quarts des musulmans libanais affirmaient que ces attentats pouvaient, souvent ou parfois, être justifiés. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 32%.
Les opinions sur Oussama Ben-Laden ont connu une évolution similaire. Par exemple, il y a 3 ans seulement, environ six musulmans jordaniens sur dix (61%) exprimaient un quelconque degré de confiance envers le chef d’Al-Qaïda. Aujourd’hui, ils ne sont plus que 19%. En 2003, 20% des musulmans libanais et 15% des musulmans turcs avaient une opinion positive de Ben-Laden. Aujourd’hui, les chiffres de Ben-Laden sont tombés en dessous de 10% dans ces deux pays (Turquie 3%, Liban 2%). Les chiffres demeurent importants pour les musulmans du Nigeria (58%), d’Indonésie (37%) et du Pakistan (34%).[...]
La plupart des musulmans des pays étudiés par Pew continuent de s’inquiéter de la montée de l’extrémisme islamique, chez eux et à l’étranger. La majorité des Indonésiens, des Pakistanais, des Tanzaniens, des Libanais, des Egyptiens, des Jordaniens et des Nigérians se disent inquiets de l’extrémisme dans leur pays et dans d’autres pays du monde.
[...]
Pour beaucoup de musulmans, dans plusieurs pays, une lutte a lieu chez eux entre les islamistes fondamentalistes et les « modernisateurs ». En Turquie, en particulier, une majorité large et croissante perçoit un tel conflit, mais cette idée est également répandue au Liban, en Tanzanie, en Indonésie et au Pakistan.
Je trouve que c'est très instructif, et à plus d'un égard rassurant.