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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 327

  • Quel rôle pour le FMI ?

    François Bayrou a estimé dimanche soir sur BFM Tv qu'il revenait au FMI d'imposer un ordre mondial au système financier :

    « Parce que c'est par là que passent un certain nombre de virus qui démolissent la confiance dans le système économique». «Que le FMI s'occupe de cela, je trouverais ça très important ».«Cela fait un an maintenant que Dominique Strauss-Kahn est en situation de responsabilité, je trouverais bien que l'on passe des paroles aux actes».

    Vous avez entendu, DSK , puisque vous-même vous disiez hier dans le JDD :

    «Le Fonds monétaire international peut le faire. Les gouvernements de la planète, tous les gouvernements, pas seulement ceux des pays riches, ont intérêt a se servir du FMI pour cela. Nous avons été créés en 1944 comme une sorte de service public mondial. Nous sommes les gardiens d'un bien public global: la stabilité financière, au service de l'économie. En 1944, ce qui menaçait, c'était l'anarchie monétaire. Aujourd'hui, il faut faire face, en plus, à l'anarchie financière: l'opacité, la cupidité, l'irresponsabilité d'un système qui s'est developpé sans rapport avec l'économie réelle... La finance doit être contrôlée. Nous sommes prêts à le faire si on nous en donne le mandat. Nous sommes dans notre rôle, et je le revendique»

    C'est en effet exactement le rôle du FMI , mais, il y a un problème de taille : les USA disposent d'un pouvoir de veto au sein du FMI et ils y détiennent à eux seuls presque 17% des voix (l'UE en détient 32% mais en additionnant tous les pays de l'UE). Il faut revoir les quote-parts, et, ce-faisant, la pondération des voix (ou, tout du moins, leur fonctionnement). Une bonne partie des crises vient d'Amérique (subprimes, par exemple) or, c'est le seul pays qui n'a pas à se soucier du cours de sa monnaie. Un rééquilibrage au sein du FMI est donc tout à fait nécessaire.

    Je voudrais également faire une remarque : quand l'Argentine s'est économiquement effondrée, en 2001, faute de trouver des liquidités sur les marchés financiers, c'est aussi parce que beaucoup d'agents de ces marchés avaient pensé que le FMI rembourserait les crédits argentins. Et les agents argentins qui empruntaient ont fait le même raisonnement. C'était en 2001, et cela rappelle étrangement les fameuses subprimes et la crise du crédit qui frappent le système financier aujourd'hui. Bis repetita non placent...

    Si le FMI veut devenir un acteur majeur des régulations dans le système financier, il va devoir se réformer en profondeur, puisque jusqu'ici, ses politiques d'ajustement structurel ont justement amené à de profondes dérégulations , au moins dans les pays en voie de développement. En somme, il faudra un FMI beaucoup moins idéologue, et beaucoup plus pragmatique, particulièrement sur les questions d'intervention des Etats dans l'économie. On voit avec la crise actuelle, que leur rôle demeure essentiel dans les circonstances exceptionnelles.

  • Les Parisiens et les Franciliens vont pleurer !

    Oui, les Parisiens et les Franciliens vont pleurer. Je ne sais pas si vous avez lu le dernier Marianne, mais si ce n'est pas fait, je vous le conseille. Allez directement à la page 46 ; le titre du dossier ? 2008-2013, le Grand embouteillage. Une directive européenne datant de 2004 impose de mettre à niveau, en termes de sécurité, tous les tunnels des pays d'Europe. A Paris et en Ile de France, cela représente un réseau énorme, à commencer par le périphérique. L'asphyxie verte du tramway ou encore des couloirs de bus parisiens sous Delanoë I, c'est de la franche rigolade à côté de ce qui nous attend.

    Bien sûr, Delanoë s'est bien gardé d'évoquer ce problème pendant les Municipales, mais, il faut lui rendre justice, toutes les équipes de campagne sont passées à travers. D'ailleurs, moi aussi :-(

    Il n'empêche que la chose est sérieuse, et que moi j'interpelle plusieurs élus : ceux de la ville, mais aussi ceux de la Région, et également ceux de l'Europe, et notamment nos euro-députés en île de France. Ces chantiers sont une première manifestation des futures politiques de la ville communes de la part de l'Europe. Avec l'enjeu du Grand Paris, vu les conséquences, la politique européenne, et les élections qui vont avec, vont effectuer une entrée fracassante dans la vie politique parisienne.

    L'équipe Delanoë a toute une série de projets pharaonesques pour la ville (tours pyramidales, rénovations, nouvelles couvertures de voie, plan de déplacement encore plus restrictif pour les automobilistes, et cetera...).

    Le problème, c'est que nous risquons, nous autres Parisiens, une asphyxie insupportable des réseaux de transport, et que la municipalité ne semble pas en avoir pris la mesure.

    Par ailleurs, nous pourrions avoir d'autres surprises de ce type avec les directives européennes sur la politique de la ville. Pour cette raison, je souhaite que ce thème soit au coeur des Européennes, et que nous, au MoDem (au moins parisien, en tout cas), nous en emparions les premiers, en associant à cette problématique celle du Grand Paris. J'ajoute que nous aurons certainement, aux Régionales également, à évoquer l'aménagement du territoire, et que là encore, il me paraît inévitable que l'Europe s'invite dans nos élections.

    Ce que j'entrevois, c'est qu'il y aura des points nodaux convergents d'une élection à l'autre, et je souhaite donc entendre comment les différents candidats à ces deux élections, régionales et européennes, envisagent la question.

    Pour ma part, j'ai bien l'intention de me pencher sur cette problématique et de tenter d'y apporter les éclairages que j'y juge les plus urgents.

  • Fortis, le syndrôme systémique

    Boudiou : ça chauffe sérieusement pour la finance européenne. Je viens d'apprendre que la Hollande, la Belgique et le Luxembourg s'apprêtait à nationaliser purement et simplement la banque Fortis (parmi les 10 plus gros assureurs et les 20 plus grosses banques en Europe) pour éviter son effondrement définitif : 11.2 milliards d'euros injectés. Pas fous à la BNP : ils ont proposé un prix pour Fortis, mais assez bas, et avec des garanties de l'Etat belge. J'ai toujours noté que cette banque était très prudente (c'est pour cela qu'elle est épargnée par les crises). Mais l'Etat Belge n'a pas voulu donner les garanties demandées. Sachant que les Britanniques ont nationalisé Northen Rock pour la sauver la faillite, j'imagine déjà les cris d'orfraie des néo-libéraux. Intervention massive des Etats dans les économies, ils doivent être en syncope, à l'heure actuelle. Pour ma part, je trouve que ces états ont réagi avec bon sens et en concertation. Quand il y a une urgence, comme dirait Deng Xiao Ping, peu importe que le chat soit noir ou gris pourvu qu'il attrape les souris. On en est là, je le crois vraiment.

    Cela dit, une fois la crise passée, et elle est tout de même largement systémique, il faudra faire les comptes, et les régler. DSK a proposé que le FMI mette en place de nouvelles règles de bonne gouvernance pour les banques et devienne le gendarme de cette bonne gouvernance (notamment sur le crédit). Je lui souhaite bien du plaisir pour réussir à mettre tout cela en place (va falloir convaincre pas mal de pays) mais c'est clairement nécessaire.

    Ah, dernier point : du coup, je me pose la même question que Carignano. Sarkozy a assuré dans son discours, vendredi, que l'Etat garantirait la continuité et la sécurité du système bancaire et financier français, en injectant de l'argent si nécessaire.

    Cela veut-il dire qu'une banque française va tomber et qu'il le sait déjà ?

    Si oui, laquelle ? Pas la BNP, à mon avis, impossible, probablement pas non plus la Société Générale, alors qui ?

  • La google Dance implémente l'Hérétique

    La google dance vient d'avoir lieu ce week-end, et à ma grande suprise (je ne m'y attendais pas et ne savais à vrai dire initialement pas qu'elle était prévue pour ce jour) mon page rank google est passé de 4 à 5. C'est un très grand honneur, mais aussi un objet de fierté que de se voir attribuer ce niveau d'importance relative pour un thème aussi large que la politique.

    Merci à tous ceux qui considèrent suffisamment ce blog et ses articles pour les mettre en lien, ou encore qui viennent le commenter, car c'est grâce à eux qu'il gagne notoriété. Je ne suis pas un afficionado des classements, mais ce n'est évidemment pas désagréable d'être désormais plutôt reconnu sur Wikio.

    Je vois bien aussi par les moteurs de mes compteurs que le blog devient lui-même un objet de recherche dans google, puisqu'il représente à lui seul désormais plus de 35% des mots-clef recherchés, et figure au hit-parade de ces derniers.

    Pour ma part, je vais essayer de faire mon maximum pour mériter toute cette reconnaissance.

    J'ai observé, par ailleurs, du côté des blogs démocrates, que celui d'Hervé Torchet avait grimpé à 5 en page rank, tandis que celui de Farid Taha perdait un cran. Jérôme (Charré) a également laissé quelques plumes dans cette valse ainsi que Christophe (ce qui me surprend, en revanche, pour le compte). Quitterie demeure stable à 5.

     


  • Eloge de Marielle

    Ce n'est pas moi qui l'ai écrit, c'est Quitterie sur son propre blog.

    (extrait)

    « Nous avons besoin de Marielle de Sarnez parce qu'elle a des qualités qu'aucun d'entre nous n'a encore aujourd'hui. (Il ne tient qu’à nous de grandir !). Une connaissance parfaite de la vie politique, une résistance à toute épreuve, une fidélité irréprochable et exemplaire. Une grande notoriété. Et que vous le vouliez ou non, François Bayrou ne serait pas ce qu'il est sans elle.

    Nous avons besoin de Marielle pour faire émerger notre génération, nous nous appuyons sur elle, comme elle s’appuie sur nous. Peu à peu, nous serons capables de reprendre ce flambeau de résistance politique. Elle doit nous transmettre son savoir. Nous devons lui apporter notre vision, nos idées sur l’Alternative politique.

    Les difficultés que j'ai rencontrées avec Marielle de Sarnez et les difficultés qu'elle a rencontrées avec moi, n'en déplaise à ceux qui les ont induites, nous ont rapprochées.

    Marielle a des défauts, moi aussi. Et chacun de vous. Nous avons décidé de mettre des gardes fous, des règles empêchant nos travers humains. Je l'ai dit en public et je le répète, j'aurai été à sa place j'aurais été comme elle. Ce n'est pas les personnes qu'il faut changer, surtout quand elles sont indispensables...
    »

    Je suis d'autant plus satisfait de cette mise au point (apparemment, certains proches  de Quitterie - ou moins proches - la lui ont demandé) qu'elle correspond globalement à ce que j'ai toujours pensé de Marielle.

     

  • Au secours ! Delanoë se prend pour Cheops !

    256037_5_150x113.JPGDelanoë a pour projet de faire bâtir une tour pyramidale de 200 mètres de hauteur à la Porte de Versailles. C'est marrant, mais en regardant ce projet, je me suis dit que cela ressemblait à un concentré-mélange d'Arche de la Défense, de Tour Effeil et de Pyramide du Louvre.

    Le problème, si j'ai bien compris, c'est que l'idée finale n'est pas d'en faire une mais six ! Cet homme-là a décidément la folie des grandeurs. Le voilà qui se prend pour un Cheops des temps modernes. Personnellement, je ne suis pas radicalement contre le projet, du moins, pas avant d'avoir pris connaissance du projet exact. Esthétiquement, cela n'a pas l'air trop moche, il faut le reconnaître, et l'idée de la pyramide s'inscrit plutôt bien dans une certaine forme de tradition "égyptienne" à Paris. Il ne reste plus qu'à momifier Delanoë et à le flanquer là-dedans :-D

    cheops.jpgBon, moi, je trouve que la vraie a tout de même plus de gueule que l'espèce de triangle (au fait, il sera rectangle, équilatéral, isocèle ou quelconque ?) de Herzog. Qu'il puisse au moins servir aux écoliers et aux professeurs de mathématiques du coin ! Au niveau écologie, cela a l'air pas mal, mais je demande à voir ce que cela donne au final. Marielle de Sarnez n'avait d'ailleurs pas radicalement exclu les "tours" du programme du MoDem, estimant qu'elle jugerait sur pièces, et en fonction du projet et de son utilisation. J'ai vu que la douce et charmante Christelle est très remontée contre ce projet. Tout en m'accordant avec ses fines observations sur le montage médiatique du projet (là-desus, Delanoë sait faire, comme par hasard, l'annonce tombe à pic et la fin des travaux va coïncider avec les élections présidentielles...), je crois qu'il ne faut pas exclure a priori l'idée. Et je crois ne pas être soupçonnable de Delanoïsme aigü, mes lecteurs ne l'ignorent pas.

  • Le Bonheur des peuples

    Trop tentant, je relève cette saillie mordante de François Bayrou à propos de Nicolas Sarkozy...

    « Si le bohneur des peuples se mesurait à la somme des promesses qu'on leur fait, qu'est-ce que les peuples seraient heureux!»

    Parce que bon, la réalité, la voilà, telle qu'il l'expose :

    « faute de marge de manoeuvre, toutes ces promesses déboucheront sur des désillusions. [...]Le discours qu'on appelle volontariste se heurtera naturellement aux réalités.[...] La vérité que tout le monde découvrira, c'est que depuis 18 mois, au lieu de constituer des marges de manoeuvre, on a laissé filer le déficit qui est aujourd'hui supérieur de 25% à ce qui avait été prévu.»

  • L'Europe face à la mondialisation

    J'ai découvert un rapport très intéressant à parcourir sur le site Euromonde 2015. Il a été réalisée à la demande de Christine Lagarde et Xavier Bertrand. Son objet est d'interroger la pertinence de la Stratégie de Lisbonne au regard de l'évolution de la mondialisation, tout particulièrement économique.

    Laurent Cohen-Tanugi, l'auteur du rapport, rappelle que la Stratégie de Lisbonne avait été initiée en réponse au défi de la mondialisation de l'économie. Elle visait à faire de l'Europe l'économie de la connaissance la plus performante du monde. Les résultats sont de son point de vue en demi-teintes. Il  observe que si cette politique commune fait désormais consensus en Europe, ses résultats sont mitigés , particulièrement pour les grosses économies européennes (Italie, France, Allemagne, par exemple) et que même quand les résultats économiques sont bons, ils ne sont pas imputables directement à cette stratégie.

    Laurent Cohen-Tanugi voit comme cause de cette inefficience relative les modalités du processus de mise en oeuvre, très peu contraignantes.

    Il observe que les prescriptions de Lisbonne demeurent fondées, particulièrement pour la France, mais qu'elles ne sont plus suffisantes pour affronter les nouveaux défis de la globalisation, et qu'il faut, désormais, un "Lisbonne plus" face à la montée des puissances asiatiques et à la vitalité des entreprises américaines. De plus, « l’Union européenne est  confrontée à de nouveaux défis, dans son environnement extérieur tout comme en son sein même, dont l’existence ou du moins l’ampleur n’étaient pas perçues en 2000, ni même en 2005 : la concurrence du monde
    émergent, la problématique énergie/climat, les effets de l’élargissement à 27, la crise financière internationale, la géopolitisation de la mondialisation.»

    Laurent Cohen-Tanugi propose de recentrer la stratégie de Lisbonne sur ses axes prioritaires, afin d'éviter d'en faire un label pour tout et n'importe quoi en Europe : la compétitivité et l'innovation.

    « Lisbonne Plus articulera les dimensions économique, sociale et environnementale d’une économie et d’une société fondée sur le savoir et
    l’innovation, sans pour autant accaparer l’ensemble des problématiques économiques, sociales et environnementales nationales et européennes, qui doivent conserver leur autonomie.
    Sur le terrain social, l’éducation, la formation, la mobilité, les politiques d’ajustement à la mondialisation, les politiques d’intégration, la lutte contre le vieillissement, la relance du dialogue social doivent être au coeur de Lisbonne Plus.»

    L'auteur note au passage que l'Europe compte dans le monde essentiellement dans les domaines où elle applique une politique commune renforcée (agriculture, monnaie, par exemple).

    Les prochaines politiques externes qui doivent faire l'objet d'un projet et d'une application communs sont les suivants : diplomatie énergétique et environnementale, politique d’immigration et de co-développement, surveillance communautaire des prises de contrôleextra-européennes dans les secteurs sensibles.

    Ce que je trouve, pour ma part très inquiétant, c'est l'exposé des faits suivants, alors que la connaissance et l'innovation étaient au coeur de la Stratégie de Lisbonne :

    «La Stratégie de Lisbonne a consacré un objectif global de 3% du PIB pour l’investissement dans la R & D. Or les dépenses publiques européennes demeurent très loin de cet objectif, à 1.8% du PIB, et apparaissent même en régression depuis 2000.
    De manière plus fine, l’analyse de l’évolution des dépenses nationales de R & D permet de constater que :
    - seules la Finlande et la Suède dépassaient en 2006 l’objectif de 3 % du PIB, 4 pays (Danemark, Allemagne, Autriche et France) se situaient entre 2 et 2,5%, tandis que 11 autres pays affichaient un niveau de dépenses inférieur à 1% ;
    - sur la période 2000-2006, 17 pays ont affiché une progression de leur dépense intérieure de R & D, tandis que 10 autres (dont la France et le Royaume-Uni) ont vu baisser ou stagner leur niveau de dépenses

    Il y a là des pistes de réflexion nombreuses. Nul doute que le MoDem doit s'emparer de ces problématiques en vue de son programme européen. J'aurai l'occasion d'en reparler dans un prochain billet.

  • Un statut européen pour les blogs ? Moi je suis pour !

    Je viens de lire le projet de résolution de Marianne Mikko, eurodéputée socialiste européenne . J'ai vu pas mal de réactions à vif sur la blogosphère à ce sujet. Par exemple, celle de Marc Vasseur ou encore de la délicieuse et charmante Trublyonne. Je crois qu'il ne faut pas s'enflammer excessivement. Le projet qui a été voté à la quasi-unanimité de la commission culture et éducation du Parlement Européen a, avant toutes choses, la volonté de garantir le pluralisme des médias, et d'ailleurs, cet objectif est réaffirmé à maintes reprises dans l'exposé des motifs.

    Je crois que ce qui provoque l'ire de mes amis gauchistes, ce sont les propositions suivantes :

    7. propose l'introduction de redevances adaptées à la valeur commerciale du contenu généré par des utilisateurs ainsi que de codes d'éthique et de règles d'utilisation pour les contenus générés par les utilisateurs dans les publications commerciales;

    8. suggère – que ce soit par le biais d'une législation ou autrement – de clarifier le statut des blogs et encourage leur labellisation en fonction des responsabilités professionnelles et financières et des intérêts de leurs auteurs et éditeurs;

    Ben oui, cela me paraît limpide, cette histoire, et je ne vois pas ce que cela a de choquant : dès lors que le blog génère sciemment une valeur commerciale, cela ne me paraît pas criminel d'envisager des taxes. Notons que le projet parle des contenus générés dans les publications commerciales. Ni Trublyonne, ni Marc Vasseur ne seraient, je pense concernés par cet aspect. Et puis voyons, amis gauchistes et pré ou post-marxiste, c'est quoi cette posture nouvelle de social-trâitre mâtiné de libéralisme que de ne pas vouloir taxer les activités commerciales ? Parce que l'énoncé du texte ne dit pas autre chose...

    Le point 8, encourager et suggérer, cela n'a rien d'impératif. La labellisation, cela peut être intéressant pour nous autres bloggueurs : par exemple, si cela devait nous permettre d'obtenir une carte de presse, pourquoi pas. Enfin moi, je ne vois vraiment pas de quoi fouetter un choix dans cette histoire. Le document réaffirme à plusieurs reprises l'impérieuse nécessité « d'assurer l'indépendance des journalistes et des éditeurs par des garanties spécifiques juridiques et sociales appropriées, ainsi que le respect des meilleures pratiques par les propriétaires des médias dans chaque marché où ils opèrent »

    Dans l'exposé des motifs, on trouvait cela :

    «Dans ce contexte, le rapport souligne que le statut indéterminé et non signalé des auteurs et diffuseurs de blogs entraîne des incertitudes en matière d'impartialité, de fiabilité, de protection des sources, d'application des codes d'éthique et de détermination desresponsabilités en cas de poursuites en justice

    Ben oui, c'est un peu la jungle actuellement, et je ne suis pas sûr que ce soit à notre avantage.

    Je pense que Marielle de Sarnez, qui siège dans cette commission, a approuvé ce projet, et, pour ce qui me concerne, j'approuve cette résolution également. La 1ère proposition du projet, c'est tout de même celle-ci, je le rappelle :

    [le projet] «demande instamment à la Commission et aux États membres de préserver le pluralisme des médias, d'assurer que tous les citoyens de l'UE peuvent avoir accès à des médias libres et diversifiés dans tous les États membres, et de recommander des améliorations là où elles sont nécessaires;»

    Ben écoutez, si on n'avait déjà ça dans notre constitution, eh bien j'en serais bien content. Malheureusement, en France, on est encore assez loin du compte...Tiens, je ne résiste pas à l'envie de publier le point 11 :

    « encourage la divulgation de la propriété des médias afin de contribuer à la compréhension des objectifs et de l'identité du diffuseur;»

    Ben oui, voyons : y'a des fois, mois, j'aimerais bien savoir qui sont les actionnaires de tel ou tel média...parce qu'on ne le sait pas toujours. D'autant que le texte de la commissiojn ne parle pas de l'identité de l'auteur (blogophiles, dormez tranquille) mais bien de celle du diffuseur.

    Bon, en tout cas, j'espère me faire à nouveau plein de nouveaux petits copains (et petites copines) sur la blogosphère avec ce nouvel article à contre-courant du bêlement commun...

     

     

     

  • Alain Lambert candidat au Sénat !

    Je ne m'y attendais pas, mais peut-être est-ce aussi la conséquence de l'échec de Raffarin lors des primaires UMP : Alain Lambert se présente finalement à la présidence du Sénat. C'est à mon avis le moment propice pour les sociaux démocrates et sociaux-libéraux, les centristes et les démocrates, et, à droite, les libéraux de propulser une personnalité originale et indépendante à la tête du Sénat, d'autant qu'il est prêt à définir un programme d'action commun. Nos sénateurs démocrates pourraient, en la circonstance, proposer de participer à certaines commissions et obtenir la vice-présidence ou la présidence de certaines d'entre-elles, notamment sur les thèmes qui leur tiennent à coeur. Dans tous les cas de figure, il va falloir se décider très vite. Si une majorité nouvelle se dessinait au Sénat,  ponctuelle, mais ferme sur les sujets les plus importants, ce serait très encourageant pour la politique française.