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A quand l'industrie verte ?

Je vais bientôt acheter le livre de Jean Peyrelevade sur l'échec historique de Nicolas Sarkozy. D'après ce que j'en entends, il y a un aspect qui va fort m'intéresser. A ce que j'ai cru comprendre, et contre l'avis dominant qui ne s'attache qu'aux activités de service, il propose de miser sur une réindustrialisation de la France.

Nous ne pouvons pas rivaliser avec les pays émergents sur des biens industriels à faible technologie et faible valeur ajoutée. Mais, sur des technologies innovantes, nous pouvons encore rattraper le train de la modernité.

Au MoDem, nous avons une véritable chance : nous avons avec nous les militants les plus intelligents de la mouvance écologique, avec à leur tête la brillantissime Corine Lepage. Je parle de Cap21, bien sûr. Ce sont les seuls, à ma connaissance, à raisonner en termes de stratégie industrielle pour l'écologie. Car pour ce qui est des Verts...Mis à part demander la régularisation massive des sans-papiers, emmerder les automobilistes dans les grandes villes et prôner la décroissance, on peut dire que leur bilan est proche du néant alors même qu'un boulevard s'ouvrait pour eux au début des années 90 et qu'ils ont eu une ministre sous le gouvernement de gauche de Lionel Jospin. En Allemagne, le bilan des Grungen n'a pas l'air fameux non plus, tout du moins, dans les domaines économique et industriel. Les mouvements écologiques alternatifs se sont montrés généralement plus pressés d'avancer leur gauchitude que de faire avancer la cause écologiste par des mesures concrètes et réalistes.

Le malheur, c'est qu'en France, nous aurions les technologies pour lancer un audacieux programme industriel, mais qu'aucune volonté politique n'appuie une telle possibilité. Nous nous endormons sur nos lauriers, nous satisfaisant en matière de haute technologie du pis-aller que représente le nucléaire.

Symptômatique, l'automobile. Aujourd'hui, Honda commence à commercialiser des véhicules à hydrogène. Ils ne sont toutefois pas aussi propres qu'il y paraît puisqu'il faut du méthane pour produire l'hydrogène consommé par ces véhicules, or, cette ressource est fossile. A côté de cela, dès 2002, peugeot avait réalisé un bijou technologique : le concept car h2O, véhicule convertissant de l'eau en hydrogène via du borohydrure de sodium, une sorte de sel.

Nous n'avons certes plus d'argent, et nos déficits plombent nos moyens d'action, mais, nous aurions pu, à l'époque, via la commande publique en équipement favoriser le production en série d'un tel véhicule en passant une commande massive. Au lieu de cela, le concept car h2o est demeuré un beau jouet technologique. Notre système juridique ne prévoit même pas d'homologuer autre chose que de l'essence ou du diesel sur les cartes grises, à la rigueur du GPL. Actuellement, on ne pourrait pas vendre des automobiles à hydrogène à cause de cela.

Quand Schumpeter décrit l'ouragan capitaliste, chaque fois qu'une révolution industrielle se produit, il est clair : adieu, entreprises qui n'ont su s'adapter. Sommes-nous condamnés à devenir une nation en voie avancée de désindustrialisation ?

La nouvelle révolution industrielle est là, et elle est verte. Si nous ne nous positionnons pas très vite sur ces nouveaux créneaux très porteurs, par une politique volontariste et massive, il ne nous restera pas même le wagon à bestiaux pour monter dans le train de l'innovation.

Ce que j'attends du MoDem, désormais, c'est un programme politique bien plus engagé en ce sens, afin de rompre définitivement avec les énergies d'antan et un modèle économique d'exploitation des ressources complètement périmé, car non-viable à terme. Soyons les premiers à partir pour ne pas être les derniers à arriver, voire pire, ne jamais franchir la ligne d'arrivée...

 

Commentaires

  • C.Lepage et cap21 sont opposés au nucléaire et particulièrement à l'EPR....: assez stupide au regard de la lutte contre le changement climatique...

  • Tout est dit : je vote pour toi!

  • Attention quand même aux fausses bonnes idées. Le borohydrure règle effectivement le problème de stockage de l'hydrogène, mais peut-on s'affranchir du bilan CO2 de fabrication de ce composé ? A première vue, ce bilan doit être horrible...

  • @ paul
    Cela reste des écolos, mais ils sont moins radicaux que les autres, c'est à dire qu'ils sont prêts à admettre qu'un temps est nécessaire pour substituer les nouvelles énergies au nucléaire. Le nucléaire, ce n'est tout de même pas la panacée, quoi qu'en en dise, tout du moins, en l'état des technologies de fusion.
    @ GuiCrou
    Bon alors je me présente :-)
    @ Werner
    Je ne suis pas chimiste : tu peux m'expliquer pourquoi ?

  • Comme j'aime le 2 ème paragraphe de l'article.

    Et pas du tout seulement pour l'écologie.
    Il ne s'agit pas de condescendance envers les puissances émergentes il s'agit de réalisme.

    Pour les Ignares du général de Gaulle,
    (qui quelques fois ont l'air de le confondre avec le général Alcazar - tintin l'oreille cassée -),

    sachez que c'était une préoccupation constante chez lui, presqu'une obsession,
    que d'axer les efforts économiques sur
    les techniques (au sens trés large)
    innovantes (donc ayant des chances d'être enthousiasmantes) et pouvant rapporter beaucoup à long terme.

  • @Héretique
    D'abord, je n'ai rien contre l'exploitation de la moindre piste pour trouver un substituant au pétrole.
    Ceci étant dit, le Borohydrure de sodium ne se trouve pas dans la nature comme le sel de cuisine. Il doit être fabriqué. Industriellement il se fabrique en faisant réagir à haute température de l'hydrure de sodium ((NaH) et du borate de méthyle, lui-même fabrique à partir du méthanol. Quant à NaH il se forme en faisant passer du gaz hydrogène sur du sodium fondu à haute température. Les procédés sont extrêmement énergievores. Sans faire de calcul précis, l'hydrogène généré de la sorte doit être au prix du diamant.

  • Zut, ça, c'est fort fâcheux. Et il n'existe aucun moyen de le fabriquer facilement ? Peut-être que Millenium Cell, l'entreprise américaine conceptrice de ce moteur a trouvé une solution moins onéreuse ?

  • Pour être plus simple et généraliste, on parle de l'ACV, l'Analyse du Cycle de Vie.

    Combien d'Intrants utilise t-on et d'Energie va t-on utiliser pour Créer un produit ? (une partie d'un cercle)
    Combien d'Extrants rejette t-on et d'Energie va t-ton utiliser pour détruire un produit ?
    (dernière partie du cercle)
    Le produit final est-il utilisable par une entreprise, industrie ?

    Si non, à quel hauteur est-il nuisible pour les entités biologiques ?

    Si oui : c'est le début du système actuel d'écologie industriel !!

  • Assez en accord avec les commentaires de Werner et chr!s.
    J'ai particulièrement aimé la notion de cycle de vie, je serai tentée de l'élargir à celle de cycle de la vie.

  • @ chris

    Merci. Cela m'intéresse : vous auriez une référence précise sur la Toile à ce sujet ?

  • Sur tous les sujets énergie-environnement, le blog de Giacomo (que je mets en lien sur ma signature) est une ressource précieuse, comme son nom très républicain ne le suggère pas forcément. Alézyvoir!

Les commentaires sont fermés.