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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 315

  • Noires fureurs, Blancs menteurs, trouble affaire !

    J'ai appris par causeur.fr que SOS-Racisme avait été déboutée de son procès contre Pierre Péan. Ce dernier a repris la genèse des massacres inter-ethniques au Rwanda au début des années 90, et en est venu à une interprétation peu facilement admise par la communauté médiatique : pour lui, et après enquête, ce sont les Tutsis qui sont à l'origine des massacres et non les Hutus. Il essaie de démontrer , dans son ouvrage, que le FPR ne représente pas les Tutsis du Rwanda, mais des Tutsis chassés à la fin des années 50 vers l'Ouganda parce qu'ils représentaient l'ancienne monarchie. Or, ce sont ces Tutsis-là, non les Tutsis rwandais, qui ont organisé l'assassinat du président rwandais, le 06 avril 1994, Juvénal Habyarimana. Dans son livre, Pierre Péan, en introduction, fait valoir à quel point l'art de la dissimulation imprègne la culture politique du Rwanda, particulièrement au sein de l'ethnie Tutsi.

    SOS Racisme y a vu du racisme et a attaqué immédiatement Pierre Péan pour racisme. Les Florentins cultivent aussi l'art de la dissimulation, c'est un trait de civilisation hérité d'abord des Étrusques, peuple aux moeurs sophistiqués, mais, plus proches de nous, du règne des Médicis : doit-on dire que je suis raciste envers les Florentins parce que je lance une telle affirmation, pourtant encore reconue par ceux qui négocient avec les Toscans aujoud'hui ?

    J'ai une méfiance instinctive envers cette association qui a longtemps usé et abusé de démagogie à tout cran. La vérité, c'est que SOS-Racisme ne sait plus quoi faire pour attirer l'attention sur elle. Cette organisation n'a aucune pudeur et a même réussi à faire témoigner l'ancien président de l'UEJF pour tenter d'associer la Shoah à cette affaire. Sur ce point, Causeur.fr, très prompt à prendre parti pour Péan, s'est bien gardé d'expliquer pourquoi l'UEJF est intervenue : l'UEJF est intervenue parce que Péan, fort imprudemment, il faut le dire, s'appuie sur les éructations d'un certain Paul Dresse , historien à la petite semaine dans les années 40, très proche de l'extrême-droite de l'époque (donc des nazis, in fine) : cet individu voit dans le Tutsis le germe sémitique du mensonge. On peut comprendre, dans ces conditions, que l'UEJF ait bondi ! Je suppose que l'ouvrage en question doit être celui-ci : le Ruanda d'aujourd'hui publié en 1940 aux éditions Ch.Dessart. Malheureusement, pas moyen de feuilleter le livre, car j'aurais bien aimé voir de mes propres yeux ce qu'il y est écrit.

    J'ai tout de même vu que Paul Dresse avait publié dans des maisons d'éditions nationalistes, telles que le Trident, Charles Dessart ou encore l'Écran du Monde et qu'il avait eu de très bons contacts avec l'Action Française. Les Cahiers Mosans dont il dirige la rédaction affirment explicitement leur filiation maurassienne.

    D'ailleurs, peut-être convient-il de donner le nom complet de Paul Dresse : il s'agit d'un aristocrate belge du nom de Paul Dresse de Lébioles, politiquement royaliste et écrivain de son état . Il a écrit une longue lettre en hommage à Mauras à la mort de ce dernier. Bref, un personnage fort peu recommandable politiquement.

    Clairement, ce n'est certainement pas la référence la plus sérieuse de Péan dans son ouvrage. Comme ce dernier ne peut se retenir de verser dans l'outrance à tire-larigot, évidemment, cela jette un voile sur la crédibilité de son livre, d'autant qu'un journaliste d'investigation n'est pas un historien.

    Il n'en reste pas moins qu'il fait l'objet d'un lynchage médiatique excessif. On peut très bien juger son ouvrage mal ficelé et inconséquent sans pour autant hurler au loup, avec le soutien, d'ailleurs, d'associations vraisemblablement partiales.

     

  • La Chine peut-elle être un partenaire commercial fiable ?

    Les récentes affaires de produits importés de Chine dangereux ont récemment défrayé la chronique : lait à la mélanine mortel, bottes allergisantes. Je crains hélas que ce ne soient les premiers d'une longue liste à venir, et ce pour une raison bien précise : pour échanger et vendre des biens finis et/ou semi-finis, dans une économie de marché, il faut respecter un cahier des charges. Pour contrôler le respect de ce cahier des charges, des organismes indépendants, clair et transparents sont nécessaires. or, la structure du pouvoir en Chine, particulièrement celui des bureaucraties locales, assimilables à de véritables fiefs dans tout le sens le pire de ce que représente la féodalité, est un véritable obstacle à la moindre transparence.

    Je ne vois pas comment la Chine pourrait, dans ce cas, respecter une déontologie ferme en matière de contrôle, sauf à ce que l'oligarchie au pouvoir soit elle aussi concernée.

    A vrai dire, on trouve cette idée très bien mise en évidence par Montesquieu bau début du Tome II de l'Esprit des Lois, qui porte sur le commerce, mais aussi chez Tocqueville, à le fin du Tome I de "De la démocratie en Amérique", le commerce convient avant tout aux nations de moeurs républicaines, particulièrement les décmoraties. En effet, seul un régime de type républicain peut donner des garanties suffisantes aux commerçants pour qu'ils puissent prendre les risques nécessaires à son entreprise et à l'accumulation de biens. Comment peut-on épargner, dans un régime de type despotique, dès lors qu'à tout moment, le tyran peut décider de vous spolier sur la foi de son seul bon plaisir ?

    Il n'échappe à personne, aujourd'hui, que la Chine se range dans les régimes de type despotique, même s'il ne s'agit pas d'une tyrannie comparable aux dictatures d'Amérique du Sud des années 70 et 80.

    Il n'en reste pas moins que la problématique du lien indissoluble entre droit, commerce et démocratie, lui échappe largement, et que l'on voit mal la Chine continuer à progresser dans le commerce mondial si sa puissance économique croissante ne va pas de pair avec un système de droit non moins croissant. Or, jusqu'à nouvel ordre, aucun autre régime mieux que la démocratie ne peut garantir un tel système de droit.

  • un Max Havelaar pour l'agriculture française ?

    L'idée m'est venue en me bâffrant un bol de framboises mélangées avec des bananes, le tout revouvert de cassonade de sucre de canne : je regardais pensivement mon sucre blond tout droit venu du Paraguay estampillé commerce équitable sous la garantie de l'organisme Max Havelaar. Je rappelle qu'il s'agit d'une association de solidarité internationale dont le but est d'utiliser le commerce et les échanges afin que les paysans du sud de l'hémisphère puissent subenir à leurs besoins en toute autonomie. ceci suppose que le fruit de leur travail leur soit justement redistribué. Or, les grosses industries agro-alimentaires s'y entendent à s'en mettre plein la poche et à écraser ces petits producteurs.

    Or, ce matin, j'entendais sur France-Info les revendications des agriculteurs français : ce n'est pas la première fois, ils font valoir les marges monumentales que se mettent dans la poche la grande distribution et les grosses centrales privées de l'industrie agro-alimentaire. Du coup, je me suis dit, et si on appliquait le concept Max Havelaar-Commerce équitable à la France ?

    Il suffirait d'un organisme indépendant, chargé de vérifier que les Agriculteurs perçoivent leur dû, au même titre que le Label Rouge vérifie la qualité des produits, par exemple. Cet organisme, reconnue par le Ministère de l'écologie et du développement durable, autoriserait les revendeurs à accoler une étiquette ad hoc sur l'emballage dès lors qu'ils rempliraient les conditions de commerce équitable requises.

    Voilà, c'est simple, et je m'en vais soumettre l'idée au MoDem, moi :-)

  • Travail jusqu'à 70 ans : Bayrou dénonce "une régression sociale"

    epinal-061108-bleu-foret-4-300.JPEGEn déplacement dans la région est de la France, François Bayrou a qualifié de "régression sociale" le projet de report à 70 ans de l'âge limite de départ à la retraite, qui doit à son avis être "refusé par les Français"....

    "Une telle régression sociale, un tel bouleversement de la société doit être refusé par les Français. Le pouvoir n'a pas tous les droits", a déclaré François Bayrou à l'AFP, à l'issue d'un déplacement de deux jours à Epinal (Vosges) où il a visité des entreprises du textile et du bois.

    Sur la forme, il a dénoncé "la manoeuvre qui a consisté à faire passer subrepticement et nuitamment un "amendement" (NDLR: voté par les députés en fin de semaine dernière) pour porter l'âge de la retraite obligatoire à 70 ans"."L'idée qu'un sujet de cette gravité soit traité par surprise, en vérité avec la complicité active du gouvernement, si ce n'est à sa demande, sans aucune concertation, est intolérable", a jugé le président du Mouvement  Démocrate.

    Sur le fond, "si on commence à mettre le petit doigt dans ce mécanisme, le bras entier sera emporté", a-t-il estimé. "Un tel amendement ne peut avoir comme objectif que d'inscrire dans un texte que 70 ans est un âge normal pour la retraite", afin d'en faire "une référence".

    "En vérité, cela prive nombre de Français et leurs familles de la perspective d'une vie alerte et en forme, après la période de vie professionnelle", a estimé le député des Pyrénées-Atlantiques. "C'est même ingérable pour les entreprises", a-t-il également relevé, car "il y a des postes de travail très nombreux qui ne peuvent être assumés que dans la force de l'âge".

  • C'est quoi, un socialiste ?

    «En Allemagne, les sociaux-démocrates sont 850 000 ; en Autriche, ils sont 550 000 ; en Suède, 400 000… Et nous, nous sommes 120 000. Moins nombreux que les socialistes wallons ! Et qui sont-ils, les socialistes français ? Pour un tiers ce sont des conseillers municipaux, pour un autre tiers des gens qui veulent devenir conseillers municipaux, et pour un troisième tiers des curieux de passage qui s'en vont vite parce qu'ils s'ennuient ferme aux réunions de section…»

    Et vous croyez que ce bon mot est de l'hérétique ? Pas du tout ! C'est Michel Rocard qui le dit dans un entretien réalisé par Thomas Wieder dans Le Monde du 07 novembre 2008, c'est à dire d'hier. S'il le dit...

    Nous au moins, un MoDem, on a un avantage : on ne risque pas d'être un tiers de conseillers municipaux :-(

    Il n'empêche qu'il en veut vraiment à Ségolène, et qu'il soutient mordicus Bertrand, le père Rocard. Moi qui pensais qu'un boy-scout et une dame patronesse cela pouvait s'entendre ... :-)

  • L'Europe sauve in extremis le droit du travail !

    lehideux.jpgOuf, je crois que l'on a frisé la catastrophe. Je crois que l'on a avec l'exemple du droit du travail une nouvel exemple de la duplicité des États membres de l'Europe. On accuse l'Europe pour tous les sales coups, et on essaie de faire passer en douce des mesures "arrangeantes" en faisant si possible porter le chapeau à l'Europe.

    La commission de l'emploi et des affaires sociales du Parlement européen a envoyé un message très ferme à la Présidence française au sujet de la directive sur le temps de travail, en réaffirmant en deuxième lecture, mercredi 5 novembre 2008, la position qu'avait exprimé le Parlement en 2005, lors sa première lecture...

    Pour Bernard Lehideux, Député européen (MoDem-ADLE) en charge de l'emploi et des affaires sociales, "le rapport adopté par la commission de l'Emploi est une victoire pour les salariés européens. Nous disons aux Etats membres que sommes prêts à négocier, mais pas sur n'importe quelle base. Or le texte proposé par le Conseil était inacceptable. La balle est désormais dans le camp des Etats membres, et notamment entre les mains de la Présidence française et du Royaume Uni, lequel est pour l'instant le principal obstacle à un accord raisonnable."

    En adoptant par 34 voix pour, et 13 contre, le rapport de l'Espagnol Alejandro Cercas, les députés ont rejeté les tentatives des Etats membres d'autoriser un employeur de déroger à la limite légale des 48 heures de travail hebdomadaire avec l'accord individuel du salarié.

    Cette faculté, aussi appelé "opt out", existe dans la législation actuelle, et est défendue avec acharnement par le Royaume Uni, qui bloque depuis des années au Conseil des ministres toute législation remettant en cause cette faculté.

    Or, pour Bernard Lehideux, "l'opt-out va totalement à l'encontre d'un droit européen du travail, protecteur des salariés, que nous construisons pas à pas depuis des années. Il faut être bien naïf pour croire que le salarié est dans une relation d'égal à égal avec son employeur. Dans la très grande majorité des cas, lorsque l'employeur demande au salarié d'envisager une dérogation à la limite légale du travail, ce dernier n'a pas la possibilité de refuser. Cette situation est devenue inacceptable, et il faut en sortir, même si une période de transition est envisageable."

    Bernard Lehideux a également voté pour que l'ensemble du temps de garde, notamment dans le cas des professions médicales, soit considéré comme du temps de travail. "Cette disposition préserve bien entendu la santé des médecins, mais aussi la sécurité des patients !".

    Enfin, le rapport prévoit notamment que le repos compensatoire soit pris immédiatement après le temps de travail accompli par le salarié.

    Ce rapport sera discuté en session plénière en décembre prochain, à Strasbourg.

    Et moi, je suis fort curieux de voir ce que l'actuelle Présidence française va faire à ce sujet...

  • La baffe de Ségolène à Bertrand...et aux sondeurs !

    Il y a des matins, comme ça, allez savoir pourquoi, on se réveille de bonne humeur :-) Mercredi matin, je sifflotais sous ma douche en songeant que les Américains avaient bien voté, et ce matin, je fredonnais l'hymne à la joie en pensant qu'une part conséquente des militants socialistes avait bien voté, à Reims :-)

    Je fais partie de ceux, au MoDem, qui pensent que l'on peut travailler avec Ségolène Royal (mais pas avec Besancenot, il faudra choisir, charmante et belle Ségolène).

    C'est donc une bonne nouvelle de voir que Ségolène Royal peut encore, au sein de son parti, emporter beaucoup d'adhésions (29% des suffrages en vue du congrès de Reims). Evidemment, il est probable que Martine Aubry et Bertrand Delanoë s'allient d'ici jeudi prochain. Dommage. Je trouve Martine Aubry sympathique, mais je vois bien qu'entre elle et Ségolène, il y a comme une incompatibilité d'humeur, voire de tempérament...

    C'est une bonne baffe aussi aux sondeurs qui prédisaient l'oubli à Ségolène Royal. Il faut dire aussi que si 41% des socialistes jugent que l'alliance avec le MoDem doit être privilégiée, on comprenait mal comment ils pouvaient estimer que le sectaire Delanoë ait vocation à diriger un parti socialiste rénové. Il y avait là comme une contradiction qui a trouvé là son issue.

    Soit dit en passant, c'est plutôt un succès pour Martine Aubry, bien au-delà de ce que les sondages prévoyaient. A la décharge des sondeurs, il faut préciser qu'ils ont interrogé des sympathisants socialistes, et non des militants, ce qui fait une différence, le militant, quel que soit son parti, étant une espèce particulière assez peu sensible aux sirènes de l'opinion commune (il faut lui reconnaître cette qualité au milieu de tant de travers).

    Pour ma part, je trouve que ce résultat est une bonne nouvelle pour le MoDem et pour François Bayrou. Et puis ça a du leur faire plaisir chez Désirs d'Avenir des Yvelines...Au passage, j'ai lu sa motion. Je la commenterai dans un autre billet, il y a des choses pas mal, dedans.

  • Le PNB ou l'arbre qui cache la forêt

    J'ai, depuis un moment, de fortes préventions quant à la validité du PNB (ou du RNB) pour calculer la richesse d'un pays. Et cela, pour une raison très simple : le calcul du PNB ne prend en compte que les actifs, jamais les passifs. Ainsi, il occulte les dettes monumentales de certains des pays dits les plus riches. Ainsi, le PNB américain était de 13 220 milliards de dollars en 2007. Or, la dette publique des USA a atteint 10 000 milliards de dollars au mois d'octobre 2008. Mais, si l'on considère la dette totale de l'Amérique atteint en mai 2008 53 trillions de dollars (53 000 milliards de dollars, en somme) : 400% du PNB pour se faire une idée claire !!! ce décompte intègre toutefois la somme des dettes publiques et privées de l'Amérique. Ce n'en est pas moins faramineux !!!

    En comparaison, en France, nous en sommes à 2 067 milliards de PNB. Mais notre dette publique est de 1 335 milliards d'euros, c'est à dire, au cours actuel du dollar, 1700 milliards de dollars environ. Nous avons, en fait, une dette publique comparable à la dette publique américaine en proportions. Rendons hommage d'ailleurs au blogueur Laurent Grandsimon qui avait dans une tribune libre lors de l'été 2006 très justement évalué la dette prévisible de la France en 2009.

    Je n'ai pas l'endettement privé des Français, mais je crois me souvenir qu'en 2006, il était à peu près équivalent à la dette publique. Notons, d'ailleurs, que presque les 3/4 de la dette publique de la France sont contractée auprès des Français eux-mêmes...

    Moi, ce que j'aimerais, c'est que trouver la publication d'un classement des pays les plus riches qui tienne compte de leurs passifs, pas uniquement de leurs actifs. Nul doute que le classement actuel en serait quelque peu retourné...

  • Tour triangle : l'art du pipeau à la Porte de Versailles

    Un des grands arguments de Delanoë et de égérie locale, Anne Hidalgo, dans le 15ème, à propos de l'absence de parking dans son projet de Tour Triangle, à la Porte de Versailles, c'est que les transports collectifs pourvoiront aux nécessaires besoins de déplacement.

    Pipeau dès lors qu'on s'est déjà promené par là-bas, et je connais le coin pour y avoir habité 10 ans.

    Connexion du T2 et du T3 (lignes de tramway) ? Pipeau! Le tramway est bien moins rapide que le métro et c'est au mieux, aux alentours d'une vingtaine de millions de voyageurs à l'année bon an mal an. En comparaison, la ligne 12, c'est quatre fois plus par an. De plus, il s'agit dans les deux cas de bouts de lignes. Bref, tout cela ne représente pas un noeud de communications. En revanche, la Porte de Versailles est desservie directement par le périphérique.

    La volonté de ne pas construire de parkings est donc 100% idéologique et va contre le bon sens le plus élémentaire. Voilà l'assurance que le projet économique va échouer. C'est déjà l'Enfer dans le quartier pour se garer, et Delanoë veut en rajouter une couche. Sans doute l'os à ronger donné à ses alliés verts (qui ne s'en contentent de toutes façons pas et feront tout pour faire échouer sa tour).

    De manière générale, le bla-bla socialiste local sur la voiture frise la débilité profonde. La nécessaire mobilité en région parisienne repose sur l'usage de l'automobile. La politique intelligente, ce n'est pas d'emmerder au maximum les automobilistes, mais de promouvoir les automobiles les plus propres possible. Je ne dis pas qu'il faut construire des parkings partout, mais là, on n'est pas au coeur de Paris mais dans une zone à vocation économique.

    Perso, c'est clair : la tour triangle sans le parking, c'est non, non et non. Nada. Je veux bien coopérer, mais il faut un minimum d'ouverture d'esprit en face. Et d'ailleurs, il faudrait cesser de clamer et de bramer à tous vents que la démocratie locale importe à Delanoë et son équipe. Ils n'en ont en fait rien à f... et leurs consultations publiques sont de la poudre aux yeux. Anne Hidalgo a d'ailleurs rappelé qu'il était hors de question d'organiser un référendum local, même consultatif...

    Il y a de leur part un véritable acharnement à asphyxier la circulation du XVème :supression massive des places dans tout le quartier vaugirard-convention (quartier Saint-Lambert), refus de créer un parking à Frémicourt (comme le demandait l'UDF lors de la précédente mandature) pour pallier la disparition du stationnement rue du Commerce, et j'en passe des vertes et des pas mûres.

    Il paraît que l'on peut poser des questions sur les Tours Triangles sur le site de la mairie de Paris. Ah, et puis bien sûr, il y a les premières réponses...L'indigence des réponses sur les moyens de transporet est grotesque, et, de toutes façons, les questions publiées sont surtout celles des supporters réjouis...Tiens, je vais poser ma question, moi.

     

  • Obamania et manifeste anti-bêlement de Tocqueville

    Mouton-Grognard.jpgJe poursuis ma progressive lecture de l'oeuvre majeure de Tocqueville, De la démocratie en Amérique. J'ai fini le Tome I, je reviendrai d'ailleurs sur sa conclusion, et j'entame le Tome II.

    A la fin du chapitre II, Tocqueville évoque le poids de l'opinion commune en démocratie sur les opinions individuelles. Et il a cette conclusion magnifique que je fais tout à fait mienne :

    Si, à la place de toutes les puissances diverses qui gênaient ou retardaient outre mesure l'essor de la raison individuelle, les peuples démocratiques substituaient le pouvoir absolu d'une majorité, le mal n'aurait fait que changer de caractère. Les hom­mes n'auraient point trouvé le moyen de vivre indépendants; ils auraient seule­ment découvert, chose difficile, une nouvelle physionomie de la servitude. Il y a là, je ne saurais trop le redire, de quoi faire réfléchir profondément ceux qui voient dans la liberté de l'intelligence une chose sainte, et qui ne haïssent point seulement le despote, mais le despotisme. Pour moi, quand je sens la main du pouvoir qui s'appesantit sur mon front, il m'importe peu de savoir qui m'opprime, et je ne suis pas mieux disposé à passer ma tête dans le joug, parce qu'un million de bras me le présentent.

    On ne peut mieux le dire, et cela correspond très exactement à ma manière d'envisager les choses. Particulièrement, ce n'est pas parce qu'un groupe donné bêle en coeur qu'il bêle plus juste qu'un individu isolé.

    Trois lignes avant la conclusion, il relève le paradoxe même de la loi majoritaire en démocratie :

    Je vois très clairement dans l'égalité deux tendances: l'une qui porte l'esprit de chaque homme vers des pensées nouvelles, et l'autre qui le réduirait volontiers à ne plus pen­ser. Et j'aperçois comment, sous l'empire de certaines lois, la démocratie éteindrait la liberté intellectuelle que l'état social démocratique favorise, de telle sorte qu'après avoir brisé toutes les entraves que lui imposaient jadis des clas­ses ou des hommes, l'esprit, humain s'enchaînerait étroitement aux volontés générales du grand nombre.

    C'est qu'il y tenait, Tocqueville à sa liberté personnelle, et farouchement.

    Justement, revenons à nos moutons : à titre perso, j'apprécie Obama, même si j'avais précisé ici qu'Hilary Clinton avait ma préférence. Je n'étais pas hostile a priori à McCain, d'abord centriste, mais le durcissement de sa campagne, puis le choix idiot d'une co-listière dramatique me l'ont fait fait vraiment prendre en grippe.

    Cela dit, je suis quelque peu agacé par le gigantesque bêlement électronique qui se répand à travers toute la Toile. Je crois certes Obama bien plus brillant, intelligent et charismatique que Daboliou, et son équipe plus compétente. Toutefois, le bêlement généralisé pourrait bien se muer bientôt en un long sifflement de désenchantement. En effet, Obama a pris de gros risques en faisant des promesses qu'il ne sera pas aisé de tenir. Il veut se désengager d'Irak en douceur : très bien, mais comment le faire sans laisser un vide politique ? Il souhaite à fonds constant améliorer les résultats de la lutte contre Al Qaeda et les Taliban : bon courage, Barack, tu risques de te heurter assez vite au mur des réalités. Il veut donner une couverture-maladie pour tous  : avec quel argent ? Il compte s'attaquer à la question de l'indépendance énergétique : les Américains accepteront-ils de changer radicalement leurs habitudes ? Et comment fera-t-il face aux colossaux déficits commerciaux des USA ? Pas d'autres options que des impôts monumentaux, et, à la clef, vraisemblablement, du protectionnisme, ce qui ne fera pas les affaires de l'Europe.

    Les marchés financiers ne s'y sont d'ailleurs pas trompés. Ils se sont rapidement orientés à la baisse, par crainte des défis qui attendent Obama.

    On a présenté le vote Obama comme un vote sans précédent parce qu'il est noir. En réalité, ce n'est pas Obama qui est noir. Je dirais même qu'il a toute l'apparence d'un blanc. S'il n'y avait pas Michelle, son épouse, pour le faire ressembler un tantinet à un noir, on jurerait même qu'il est blanc. C'est précisément parce qu'Obama n'a jamais joué la carte communautaire sous aucune forme que ce soit, qu'il a échappé au syndrôme de la minorité visible.

    Bref, j'ai de la sympathie pour Obama, mais il ne s'agit pas pour autant de verser dans une forme euphorique d'hystérie collective dont le symptôme le plus manifeste est le bêlement frénétique en choeur.