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  • John Stuart Mill, ancêtre spirituel du MoDem ?

    D'une culture insuffisante en théories économiques et politiques, je m'applique, dans la mesure de mes moyens et de mon temps disponible à combler peu à peu mes lacunes. Je viens de découvrir John Stuart Mill. Bien sûr, j'en avais entendu parler, je savais qu'on le classait parmi les libéraux mais qu'il était apprécié au centre-gauche ; en revanche, j'ignorais en quoi consistent ses thèses.

    Il fait partie du courant réformiste : le progrès, de son point de vue, ne peut se réduire à la croissance économique. Il passe par une meilleure distribution des richesses, et le progrès social implique des changements profonds dans les rapports sociaux :

    - pas de liens de dépendance, au moins dans une société avancée. Y compris entre hommes et femmes. Mill est un féministe de la première heure qui condamne l'aberration économique et éthique que consitue la mise sous tutelle et en minorité des femmes. Il ne cessera de vanter les mérites de la sienne à laquelle il attribue une large part dans on oeuvre.

    - pas de lutte des classes mais recherche du consensus et de l'intérêt commun entre les groupes sociaux.

    Il imagine une société où dans la seconde partie de leur carrière, les ouvriers deviennent à leur tour des patrons afin d'éviter une césure peu souhaitable entre deux catégories de population. L'instruction est au coeur de cet objectif.

    Partisan d'une participation des ouvriers aux résultats de l'entreprise, il juge qu'une association entre ouvriers et entrepreneurs conduirait plus sûrement vers une convergence d'intérêts.

    Mill est évidemment favorable à l'économie de marché mais ne récuse pas une intervention de l'État en cas de nécessité. Il n'en est pas moins convaincu que le laisser-faire doit être la règle générale et l'intervention étatique l'exception : à l'action de l'État il préfère de loin celle, collective, des citoyens auxquels il faut donner l'habitude de procéder ainsi.

    La libre concurrence, en dépit de quelques inconvénients, lui paraît une excellente chose, principalement parce qu'elle casse les monopoles. Toutefois, conscient que l'individu n'est pas toujours éclairé dans ses choix, il conseille de limiter les actes contractuels dans le temps. Il est en faveur d'une instruction publique de la qualité, observant que l'individu ne se montre pas nécessairement un consommateur éclairé, conscient de son intérêt.

    Il se défie presqu'autant des grosses sociétés commerciales que l'État, car elles se caractérisent par des lourdeurs similaires. En certaines circonstances, il estime nécessaire l'intervention de l'État pour rétablir l'intérêt général (distribution d'eau, éclairage public, chemins de fer, services d'hygiène, par exemple).

    Dans le domaine fiscal, il propose de limiter donations et successions afin de ne pouvoir garantir mieux qu'une indépendance modérée aux héritiers et donataires. La richesse doit être le fruit du travail personnel.

    Comme il considère que la concurrence ne peut résoudre le problème de la pauvreté, il juge que l'État doit intervenir, tout en mettant en garde contre le risque de dévier vers l'assistanat.

    Sur le fond, Mill estime que le progrès économique doit être au service du mieux être et non s'y substituer.

    J'ai retrouve dans cette présentation de Mill à peu près tous les fondamentaux du MoDem, et, plus généralement, du social-libéralisme. Je me sens très proche de Mill sauf sur les aspects fiscaux où j'ai des convergences bien plus fortes avec les libéraux classiques. J'estime en effet que chacun doit pouvoir jouir de ses biens comme il l'entend. Y compris les donner s'il le désire. Toutefois, j'entends approfondir ma connaissance de l'auteur en entrant dans ses oeuvres. Je commenterai ici "Sur la liberté" et "Principes d'économie politique" puisque je compte entreprendre la lecture de ces oeuvres.

  • La Taverne des Poètes

    Depuis quelques temps, mon grand souci blogosphérique, c'est de trouver de nouvelles sources d'informations, et, tant qu'à faire de nouveaux blogues. Exercice difficile et prenant s'il en est. On a vite fait de s'installer dans une sorte de petit confort léthargique où un train-train quotidien et comateux vient peu à peu appesantir la pensée. Farfouillant et furetant, je suis allé explorer la plate-forme du MoDem, lesdemocrates.fr d'où avait surgi un grand nombre de blogues en mars 2010. Bon, reconnaissons-le, le temps et la lassitude ont fait leur effet, il y a comme un souffle qui est retombé. Un souffle ? un soufflé, devrais-je dire. Ou alors un soufflet, allez savoir...

    Mais du coup, la crème est restée. Cela fait un petit moment que je suis la Taverne des Poètes (qui écrivait sur AgoraVox par le passé, au demeurant) et je me marre bien.

    Voilà un blogueur qui a pris le parti, entre deux billets en prose, de commenter l'actualité en vers. Cela donne quelques morceaux simples mais amusants , comme celui-ci, par exemple :

    Peut-être avec “paradis d’or”
    Ou bien avec “chasse au tchador”,
    Avec la “boîte de Pandore”,
    L’évocation des miradors.

    Avec quoi rime “prince d’Andorre”
    *?
    Avec “l’argent n’a pas d’odor”,
    “adorateur du veau d’or” ?
    Et pour le fiston un “pont d’or” ?

    Avec “Alberto Contador”,
    Avec le blason qu’on redore,
    Ou plutôt avec “Poulidor” ?
    La rime est drôle et je l’adore.

    On m’souffle dans les corridors
    Cett’ rime pour le prince d’Andorre :
    “Acteur, charognard et condor (en un seul mot)
    Du Théâtre du Mogador” !

    D’aucuns disent avec “matador”,
    “toréador” et puis “cador”.
    Et, pire, avec Dark Vador !
    Aux journalistes : “Couché médor !”

    Je dis, moi, avec “inodore”,
    Et “méfiez-vous de l’eau qui dort”.
    Je sais que le silence est d’or,
    J’aurais pas dû, ces rimes en “dor”

    Bon, évidemment, le poète a parfois la rime facile, les miradors, faut pas pousser non plus, mais indéniablement, il a le pied musical. Il a les travers de cette génération de militants démocrates née avec le centrisme tribunicien de Bayrou, c'est à dire un goût peu pondéré pour la contestation (Sarkozy est forcément un tyran), la dénonciation (les vilaines banques), le discours solidaire (les "aidants" apportent de la valeur ajoutée à la croissance), et cetera. Mais chez lui, on se cultive (ça fait du bien dans ce monde de blogueurs brutes ) et en plus il publie régulièrement.

    NDLR * Pour information, tout Président de la République Française devient automatiquement Prince d'Andorre.

  • La lente remontée de Bayrou

    Le dernier sondage CSA donne François Bayrou à 9% en cas d'élection présidentielle. 1% de mieux qu'au mois précédent, 2% de mieux qu'il y a deux mois. Petit à petit, Bayrou retrouve des couleurs. S'il semble désormais que le troisième homme de la présidentielle sera une femme (Marine Le pen), Bayrou peut encore espérer jouer un rôle.

    Ce sondage confirme ce que j'avais déjà constaté précédemment : Bayrou reste vraiment populaire chez les jeunes (les moins de trente ans pour lesquels il est à 19%). Chez les 25-19 ans, il devance même Nicolas Sarkozy et arrive en seconde position, assez loin, il est vrai, derrière Martine Aubry.

    S'il a retrouvé des couleurs du côté des CSP+ (13%) il est en revanche toujours aussi peu en odeur de sainteté du côté du troisième âge (64-75 ans) où il est donné à 1% (3% chez les plus de 75 ans). Bayrou et le MoDem doivent muscler leur discours à destination de ces citoyens, et comprendre que le discours en question ne doit pas se résumer à la seule défense du pouvoir d'achat des retraités.

    C'est dans ces catégories que Nicolas Sarkozy, même encore aujourd'hui, recrute le gros de ses électeurs (48% d'intentions de vote !!!).

    Si François veut continuer à convaincre, il doit continuer sur la voie qu'il a choisi d'adopter et qu'il n'aurait jamais du quitter : celle de la raison et de la modération. Et ce en toutes choses. Qu'il parle avec la voix de la raison, et les gens raisonnables le suivront. C'est parce qu'il a largement tempéré son discours, fait preuve de bon sens et de retenue qu'il remonte chez les cadres supérieurs (16%, désormais !) bien qu'il demeure plus populaire dans les professions intermédiaires.

    C'est parce qu'il n'a pas cherché à copier le PS ni les Verts qu'il retrouve des couleurs : par exemple, je pense que ses prises de position sur les retraites ont été appréciées de cet électorat-là.

    Mais parce qu'il continue aussi de prêter beaucoup d'attention aux Français modestes, les ouvriers sont 14% à envisager de glisser un bulletin en sa faveur. Les retraités, eux, ne sont que 3%...

    Enfin le sondage indique que les électeurs de Bayrou de 2012 se partageront à peu près équitablement entre Nicolas Sarkozy et Martine Aubry si ces derniers accèdent au second tour.

    En termes d'alliance, le MoDem ou Bayrou n'ont rien à faire valoir ni offrir : son électorat est indépendant et fait bien ce qu'il =veut. Il est donc bien inutile de penser en termes de tactique, cela ne sert à rien. C'est sur le terrain des idées et des solutions pratiques qu'il faut faire entendre sa voix et uniquement sur ce terrain. C'est ce que semble avoir choisi François Bayrou. C'est bien. Il faut continuer en ce sens.

  • Chaban, un centriste face à Giscard

    Hervé Morin, président du Nouveau Centre, est déterminé à porter une candidature centriste en 2012 à l'élection présidentielle. Il fait notamment savoir que sa tendance politique a déjà porté un candidat centriste au pouvoir, et il cite Giscard.

    J'ai toujours eu du mal avec Giscard : jamais je n'ai considéré que ce type-là était centriste. C'était un homme de droite, et pas de la meilleure droite, de surcroît. Son tour de force, c'est d'être parvenu à se faire passer pour un candidat centriste avec des propos et des mesures cosmétiques.

    Mais le comble, c'est que le vrai candidat centriste de 1974, ce n'était pas Giscard mais Chaban Delmas, censé incarner le gaullisme. La proximité entre son projet de Nouvelle Société et celui du MoDem est très forte, nonobtstant, évidemment, les années qui ont passé et la donne politique de notre époque.

    Mitterrand aurait confié un jour à Chaban que la gauche ne serait pas parvenue au pouvoir si lui-même avait réussi son pari.

    S'il fallait rétablir la vérité centriste, voilà quels ont été les candidats centristes depuis les débuts de la Vème république :

    1965 : Jean Lecanuet.

    1969 : Alain Poher

    1974 : Jacques Chaban-Delmas

    1981 : Pas de candidat centriste, mais Rocard eût fait l'affaire s'il avait remporté le leadership du PS contre Miterrand.

    1988 : Raymond Barre

    1995 : pas de candidat centriste. Balladur était une sorte de Giscard bis, c 'est à dire un homme de droite qui se faisait passer pour un centriste. A noter que la France semblait prête à porter Jacques Delors au pouvoir, mais que ce dernier renonça craignant de ne pas avoir de majorité pour gouverner. Delors eût été naturellement un candidat centriste, bien que de centre-gauche, comme Rocard en 1981.

    2002 : François Bayrou

    2007 : François Bayrou.

    Le MoDem, en dépit de ses échecs, est un authentique parti centriste, même si, quoi qu'en disent ses militants, il tend à pencher sur sa gauche plus souvent que sur sa droite.

    Hélas pour le Nouveau Centre, il n'est pas classable parce qu'il n'est rien. Aucune force ne l'anime si ce n'est l'alliance avec l'UMP. Le Nouveau Centre a renié absolument tout ce qui pouvait faire encore de lui un parti centriste. Je ne dirais pas non plus qu'il est un parti de droite, parce que c'est une coquille vide qui ne survivra pas à la défaite de son puissant allié.

    Le MoDem est sans doute faible, mais il existe tout seul. C'est là son principal mérite.

    Les présomptueux, de grands coups du sort leur font payer cher leur jactance, et leur enseignent, mais trop tard, la sagesse (Antigone de Sophocle)

  • Zoé, on est avec toi !

    Ach so, le bon temps du goulag, hein Tovaritch Rousset : nous z'avons les moyens de faire parler la klein bedide Zoé ! Aurélie Boullet alias Zoé Shepard a eu le malheur de publier un pamphlet sur le fonctionnement du Conseil Régional d'Aquitaine. Oulah : ça ne rigole pas chez les tovaritchi zocialists de l' Union des Régions SZocialistes SZoviétiques. Bingo, elle est passée en conseil de discipline qui a proposé ni plus ni moins  son éviction des services du Conseil pour deux années avec suspension de salaire, bien sûr... Le conseiller MoDem Joan Taris est intervenu lundi dernier en séance plénière pour dénoncer cette révocation qui interdirait les portes la fonction publique à la jolie Aurélie.

    "Cette sanction est totalement disproportionnée", a-t-il estimé, dénonçant "l'attitude jusqu'au-boutiste" de la collectivité. "C'est une affaire compliquée, au croisement entre le devoir de réserve et la liberté d'expression" a-t-il ajouté.

    23629_331299567986_331296957986_3569301_6115954_s.jpgQuel est son tort au fait ? Oh, juste décrire, parfois férocement, l'art de pantoufler au Conseil Régional d'Aquitaine. Comment passer des heures en réunion pour ne rien décider, l'épuisement moral de chefs de service débordés par leurs jeux en ligne, la propension à recruter une équipe de bras cassés quand deux sont largement suffisants pour ne rien f... et cetera... Bref : la fonction territoriale d'État dans toute sa splendeur...

    Bon, je m'ennuyais ces derniers temps et peinaient sur mes lectures, mais maintenant, je sais que chez Albin Michel, il existe un bon livre qui va bien me faire rigoler : Absolument débordée. Il y a un sous-titre, je crois : "comment faire 35 heures en...un mois ! Je le commande d'ici lundi au plus tard ! M'en vais lire le brûlot au plus tôt.

    Le cabinet d'une collectivité locale est malheureusement trop souvent à l'intelligence et à l'efficacité ce que les prisons afghanes sont aux droits de l'homme. (Zoé Shepard in Absolument dé-bordée)

    Si l'envie de bosser te prend, assieds-toi, prends une grande inspiration et attends que ça passe (Ibidem)

    Il n'y a plus moyen de rigoler, dans ce pays.

  • Durable l'agriculture ? Ok, mais pour tout le monde, alors !

    Il y a quelque chose qui me frappe, dans notre beau continent, l'Europe. On fait tous les jours des lois pour établir des normes. On se préoccupe de plus en plus de ce qu'il est convenu d'appeler le développement durable. Or, dans le temps même où l'on exige de notre propre agriculture le respect de normes environnementales de plus en plus complexes, on trouve pas moins de sept pays européens prêts à signer des accords sans aucune condition préalable avec le Mercosur.

    Marielle de Sarnez (qui a intégré la Commission du Commerce international pour sa seconde mandature) s'en est indignée. L'euro-députée MoDem observe que cet accord inégal va fragiliser notre propre agriculture :

    Deuxièmement sur la question du Mercosur, j'ai une très grande inquiétude pour l'agriculture européenne et notamment pour l'élevage européen qui ne se porte pas bien. Ces accords vont accroître les importations de viande bovine de 70 pour cent et les importations de volaille de 25 pour cent. Ces importations vont déferler sur l'Europe à des coûts moindres puisque les productions ne respectent pas ni les normes sociales, ni les normes environnementales que nous nous imposons à nous-mêmes. Ce n'est pas une question de protectionnisme mais il faut qu'on regarde les choses de façon intelligentes. On ne pourra pas continuer longtemps à mener une politique commerciale sans regarder ce qu'il y a autour en matière sociale , en matière environnementale et en matière de création et de destruction d'emplois dans l'Union européenne. C'est la responsabilité du Parlement européen de se préoccuper de cette question.

    ça va être dur. Bruno Le Maire, le ministre de l'agriculture français n'a pas failli à sa tâche et fait valoir les mêmes arguments que Marielle de Sarnez.

    C'est toujours compliqué de négocier. Barroso escompte faire des concessions sur l'agriculture à condition que le Mercosur en fasse sur les télécommunications. Ce n'est pas gagné pour lui. Actuellement, 15 des 27 pays de l'Union se sont finalement associés pour s'opposer à toute signature d'un accord.

    Je me demande parfois quelles relations les Socialistes français ont avec Zapatero et les Socialistes espagnols. Ce sont eux qui cherchent à relancer une signature d'accord, tout comme Barroso, qu'ils avaient soutenu...

  • Budgets et déficits, le temps d'avance de Bayrou et du MoDem

    J'ai lu que Guéant annonçait de nouvelles réductions de dépenses. Il envisage même de bloquer les salaires des fonctionnaires.

    Cela me frappe, quand je considère l'action de l'UMP ou les déclarations d'autres partis, de voir à quel point il manque une réflexion sur les missions de l'État. A ce jour, seul le MoDem a commencé à mener sérieusement cette réflexion, s'inspirant des travaux de l'UDF, des réflexions de ses commissions, et des thèses de François Bayrou.

    Du côté du gouvernement, on a l'impression d'une effervescence brouillonne. Il s'agit de réduire la dépense publique, et du coup, on gratte et tape là où on le peut. Pas de réflexion sur les missions de l'État, pas davantage sur la manière de dépenser.

    Tiens, un exemple : dans les Hauts de Seine, j'ai ouïe dire que le Conseil Général s'apprêtait à investir plusieurs dizaines de millions d'euros dans un groupe de collèges pour les doter d'un environnement numérique de qualité. Il fait pour cela appel à plusieurs prestataires qu'il va payer très cher. Or, de source bien informée, on trouve dans certains de ses établissements scolaires, des équipes qui obtiennent, en matière d'usage des nouvelles technologies des résultats similaires aux objectifs souhaités pour des coûts dix fois moins importants.

    Mais voilà, on est dans deux travers bien français : a) big is beautiful b) c'est mieux quand ça vient d'en haut.

    Dans ce cas précis, j'imagine très aisément que l'on pourrait faire aussi bien pour des coûts bien moindres. Mais ce n'est sans doute pas le seul exemple en France.

    La majorité n'est pas seule en cause : le PS demeure persuadé que l'État peut assurer toutes les missions et qu'il suffit donc de taxer à tire-larigot pour trouver les ressources nécessaires.

    Même du côté des formations centristes issues de l'UDF, Nouveau Centre, Alliance centriste, il y a bien une pensée sur les finances publiques, mais absolument aucune réflexion sur les arbitrages.

    Seul le MoDem a entamé une véritable réflexion sur les choix qu'il convient d'opérer, faute de pouvoir tout payer, à l'instar, d'ailleurs, de ce qu'ont fait les LibDems en Angleterre, qui eux, disposaient d'un document chiffré.

    Même si le programme du MoDem n'en est encore qu'à ses balbutiements avant d'envisager pouvoir devenir un programme de gouvernement, au moins a-t-il le mérite d'avoir ouvert la voie.

    J'ai des divergences avec ce programme, sur un certain nombre de points, mais la méthode est la bonne, et on peut discuter. C'est une avancée décisive. Espérons que d'autres partis sauront emprunter le même chemin afin d'alimenter un débat nécessaire.

  • MoDem infiltré en terre centriste...

    Jean-Pierre Bozzonne et Jean Arthuis m'avaient invité à une réunion organisée par Jean Arthuis, au Sénat, dont l'objet principal devait être le rassemblement des différentes chapelles centristes. J'y ai croisé entre autres Charles de Courson, Jean-Louis Bourlanges, François Sauvadet, Hervé Morin, Jean-Christophe Lagarde, Serge Peltier, Pierre Méhaignerie, Michel Mercier, Thierry Benoît, Denis Badré et Jacquelin Gourault et puis Jean Arthuis lui-même, bien sûr, pour citer quelques têtes politiques. Bref, toutes les obédiences avaient là au moins un ou plusieurs représentants.

    Pour rassembler, il faut éviter en priorité les sujets qui fâchent ; alors Jean Arthuis a programmé des débats là où il y avait à peu près consensus chez les centristes : les retraites, la réforme des collectivités territoriales, l'Europe. Pour les premières, tous les centristes sont favorables à un système à points un un compte notionnel, pour la seconde, à l'introduction d'une part de scrutin proportionnel, et pour la troisième, à un fédéralisme et une Europe à plusieurs cercles.

    J'ai goûté la conclusion de Jean Arthuis, persiflant l'appétit français immodéré pour le normatif (une norme pondue pour chaque fait divers, entraînant toujours plus de frais pour les collectivités) pour l'inflation législative, bref pour l'agitation quand il faudrait désormais tenir le langage de la raison, c'est à dire une maîtrise systémique des dépenses. J'ai apprécié également son rappel d'une nécessaire indépendance du centre (il suffisait de voir la tête des parlementaires néo-centristes à ce moment-là pour en savourer l'effet...).

    De Bayrou, sans lequel aucune refondation du centre n'est possible, il n'en a jamais été question. Oh, bien sûr, les journalistes ont bien tenté d'alpaguer Jacqueline Gourault pour lui faire dire que sa venue était un signe, mais, encerclée par quatre journalistes déterminés, dont Laurent de Boissieu, elle s'est avérée fine bretteuse ; rappelant que les relations entre sénateurs démocrates et sénateurs de l'Alliance centriste avaient toujours été bonnes, que de manière générale, les deux partis entretenaient de bonnes relations, c'est à titre amical qu'elle a déclaré être venue.

    Il est vrai que le discours de Jean Arthuis présente certaines similitudes tactiques avec celui du MoDem. J'ai pu échanger quelques mots avec Jean Arthuis, et lui ai demandé comment il escomptait parvenir à rassembler tout le monde, lui faisant valoir le rôle incontournable de Bayrou. Je ne sais pas s'il mesure les travaux d'Hercule auxquels il s'attelle tant le fossé qui s'est creusé entre le Nouveau Centre et le Modem est grand, désormais. Même au niveau de l'Europe, ils ne sont pas dans le même groupe...

    Nous avons aussi parlé économie. Il est favorable à une TVA sociale, estimant que de toutes façons, les cotisations patronales se répercutent, au final, sur les prix. Ouch ! il estime qu'il faudrait passer à un taux de 25% partout contre 19.6 actuellement !!! Cela fait un moment que je ne parviens pas à trancher sur la pertinence de cette mesure.

    Il y a tout de même quelques avantages : cela rééquilibre les coûts des produits et services concurrents importés car nous contraignons ainsi les entreprises et sociétés concernées à intégrer dans leurs coûts finaux notre protection sociale. Comme le tourisme est un secteur important en France, cela assure aussi que les 80 millions d'étrangers qui viennent en France contribueront également à notre modèle.

    De ce côté-là, c'est bien. Mais alors de l'autre, ça fait tout de même une authentique baisse de pouvoir d'achat. Est-ce bien prudent de risquer de casser la consommation ? Il faut à mon avis doser toute hausse avec une très grande prudence.

    J'ai croisé à ce congrès quelques blogueurs ex-MoDem ou futurs ex-MoDem plus ou moins en déshérence. Il y avait là le Vénitien Fabio, Benjamin, Serge, qui ne sait plus où il en est entre le MoDem, Cap21 et l'Alliance Centriste (au fait, c'est vraiment un jeunot !!!), et quelques autres ex-MoDem, MoDem ou futurs ex-MoDems non blogueurs.

    Nous avons évoqué évidemment la politique, en compagnie de Jean-Pierre, le passé, le présent et le futur. Discussions intéressantes...Jean-Pierre est demeuré encore tout imprégné du programme du MoDem, particulièrement europén. J'ai retrouvé dans les avis qu'il a exprimés, les Biens premiers que le Mouvement Démocrate voulait défendre au niveau européen. C'étaient à peu près les mêmes, avec quelques ajustements toutefois : Éducation, Santé, Défense pour Jean-Pierre. Nous nous sommes opposés sur les franchises médicales, pour lesquelles il s'avère plus proche du MoDem que moi : il est résolument opposé aux franchises, arguant que des individus au RMI qui doivent par exemple payer un traitement contre le sida se retrouvent ainsi avec 200 à 300 euros de frais mensuels.

    J'estime pour ma part qu'aucune fraction de la population ne devrait échapper à la franchise, même si, en revanche, on peut la moduler considérablement selon les revenus et les pathologies. Si la santé est un bien premier, elle doit figurer avant les loisirs dans nos paniers.

    L'objet de cette réunion était de rassembler les centristes, je l'ai dit. Très franchement, je suis plus que pessimiste sur l'issue de cette entreprise. Quand j'écoute, notamment, ces anciens militants du MoDem, encore très remontés contre Bayrou ou le MoDem en tant qu'appareil, je n'imagine pas qu'un compagnonnage politique soit un jour possible. On peut bien sûr débattre, se tendre la main, mais se rejoindre ?...Pour moi, le centre, c'est très clair : jamais sans Bayrou. Or, il y a chez les ex-MoDem une rancoeur envers le personnage qui rend toute coopération très difficile. On peut toujours me dire que ce sont les idées qui comptent, pour ma part, les hommes qui les portent comptent au moins autant, même si Jean-Pierre observe à juste titre que ce n'est pas la tradition centriste que d'avoir un leader fort.

    Et puis ces ex-MoDem demeurent à mon sens bien trop polarisés sur le fonctionnement de l'appareil partisan. Serge vient à peine de rejoindre l'Alliance centriste (ou il envisage de le faire) que le voilà déjà à chercher les statuts des jeunes de ce mouvement et à s'inquiéter de la validité de leur élection ou non. J'ai eu également un vif débat avec Fabio à ce sujet, et un très clair désaccord. Les questions d'appareil sont et demeurent à mes yeux tout à fait secondaires. Et je persiste à penser que dès lors qu'on ne se sent plus assez en phase avec son parti et son leader, le plus sage est de les quitter tous deux, pas de faire de l'agit-prop façon trottskiste...

    Je suis pessimiste également en considérant les réactions néo-centristes envers Bayrou. Pas un jour sans qu'une figure du Nouveau Centre le dénonce comme l'ennemi principal. Est-ce cela, la tradition centriste ? démolir celui qui porte le plus de valeurs communes avec vous ?

    Pour conclure, avis au Crapouillot, il intéresse l'Alliance centriste. Cela ne m'étonne guère, à vrai dire. Nous partageons nombre de vues, lui et moi, et je l'ai déjà dit, on peut dire que je me retrouve dans 90% du programme politique actuelle de l'Alliance Centriste, ce qui est loin d'être le cas de celui actuel (projet humaniste) du MoDem. Je pense que le Crapaud est à peu près dans la même situation.

    Il y aura d'autres réunions. Je souhaite bonne chance à Arthuis, c'est un homme droit, intègre et de valeur. Je pense que des ponts avec Bayrou sont plus que possibles. Les deux hommes se connaissent, s'apprécient, partagent la même intransigeance et portent les mêmes valeurs. Mais rassembler TOUS les centristes, c'est une autre histoire. Seul le temps nous dira s'il y parviendra...

  • Le MoDem16 pour le maintien de Roland Garros à Paris

    En ces temps de tennis, s'il est bien une polémique qui fait couler de l'encre, c'est de déterminer ce qu'il va advenir de Roland Garros. Le président de la Fédération Française de Tennis, qui dispose d'une concession auprès de la ville de Paris pour 1.9 millions d'euros par an, estime que Roland Garros est trop petit et que faute de pouvoir l'étendre, il faut envisager un déménagement. Versailles, Marne la Vallée ont été évoqués. Pendant longtemps inconsciente du danger, la mairie de Paris a réagi in extremis en avril dernier en proposant un plan d'extension des cours de tennis. Problème : le projet mord sur les Serres d'Auteuil et réquisitionne un stade, Georges Hébert, normalement dévolu aux scolaires. J'ai pu avoir la réaction de Béatrice Lecouturier, élue MoDem du 16ème arrondissement de Paris, aux propositions de la mairie.

    document?id=13935&id_attribute=120Le MoDem du 16ème arrondissement a pris connaissance du projet d'aménagement de Roland Garros présenté par Monsieur Delanoë. Si les élus démocrates partagent avec d'autres élus la volonté de maintenir Roland Garros à Paris, ils ne peuvent admettre que cela soit au détriment des Serres d'Auteuil. Ils n'appuieront un aménagement du stade Georges Hébert que s'ils reçoivent la garantie que ce dernier continuera d'accueillir des scolaires.

    L'agrandissement indéfini de l'espace de Roland Garros n'est pas une fatalité pour en faire un grand tournoi. Sa dimension humaine et familiale pourrait être à l'avenir sa marque de fabrique. Raphaël Nadal déclarait récemment : « Roland-Garros a son histoire et cette histoire est ici et pas ailleurs. C’est pour ça que je voudrais que le tournoi reste ici » et encore « Ici, ça respire l’histoire du tennis. Bien sûr, le tournoi restera grand s’il va ailleurs, mais il y perdra un peu de son essence ».

    Le MoDem 16 ne peut qu'approuver ces paroles empreintes de vérité. Le «Big is beautiful» ne devrait pas être l'alpha et l'oméga des aménagements urbains. Il appelle donc la majorité de la ville de Paris, et celle (UMP) du 16ème arrondissement à s'accorder pour valoriser Roland Garros autrement que par sa seule extension.

    Le Big is beautiful, tiens, ça me rappelle quelque chose : n'est-ce pas Bayrou qui jugeait, récemment, que c'était le «Small», qui était «beautiful» ? En effet, il rappelait que la constitution des métropoles telles que voulues par le gouvernement allait déposséder nombre de communes limitrophes de tout droit de regard sur l'aménagement de leur territoire.

    Je suis content que nous partagions, au MoDem, la même vision que Nadal. J'ai cru comprendre que Federer était moins clair, estimant aussi que s'il y avait de gros intérêts pour le déménagement, cela pouvait se comprendre. Bon, c'est Nadal qui a gagné le dernier tournoi. Tant mieux... Bref, c'est tout de même fort que plus aucun maire, et particulièrement Delanoë, ne puisse désormais envisager le développement de leur ville sans être frappé de gigantisme. Au fait, pourquoi cette question n'est-elle pas à l'ordre du jour du Conseil de Paris ? Il avait lieu hier et continue aujourd'hui...?

    En la circonstance, ce n'est pas Delanoë, le principal coupable, même, si comme d'habitude, il va essayer de s'asseoir sur revendications des riverains ; le coupable, c'est un modèle de développement qui vise le "toujours plus", plus loin, plus grand, plus de spectateurs, plus de publicité, plus d'argent et...moins d'humanité...

    Je suis satisfait de voir le MoDem entrer en résistance contre ce modèle sportif-là. Roland Garos peut et doit rester à la Porte d'Auteuil, parce que c'est une part de l'histoire du tennis et même bien plus. Nadal a raison.

     

  • On n'arrête pas le progrès, chez les Verts...

    Les Verts ? Bah, ils s'étripent déjà. Rien de plus plaisant à observer en spectateur, à vrai dire. Quant aux sondages, Cécile Duflot n'est plus qu'à 5% aux présidentielles. Pas sûr qu'Éva Joly, en dépit de son aura, résiste bien longtemps au mauvais temps sondagier... Mais, bon, ça, ce n'est que de la politique ordinaire. Non, ce qui est autrement plus amusant, c'est de constater ce qu'il advient de leurs programmes politiques une fois les Régionales passées. Adieu, tarif unique pour le pass Navigo, en île de France (ouf, d'ailleurs, c'était l'idée la plus inepte de toutes celles que j'avais alors pu lire dans les programmes des principaux partis). Il faut dire que cela se serait traduit par une hausse vertigineuse pour les zones 1 et 2. Les Socialistes sont peut-être socialistes, mais ils ne sont pas fous, et on les comprend. Les Verts, en revanche, cela ne les dérange pas plus que ça d'étrangler financièrement une population déjà asphyxiée par les baupinades et les delanotaxes. Plus moyen de se garer à Paris, pas davantage de circuler en automobile, bientôt des amendes de stationnement à 20 euros, un auto-lib hors de prix (bien plus coûteux que la possession d'un véhicule, du moins...tant qu'on ne l'entrave pas au point de le rendre hors de prix à son tour en fourrières et amendes...)...

    Les Jardins des Champs, cela faisait joli en photo, mais en pratique, c'était invivable, et je sais de quoi je parle, je m'y suis rendu. Une foule extrêmement dense, une avancée au pas de l'oie, le tout sous un soleil de plomb. Ne surtout jamais rééditer l'expérience. Mais les Baupin and co qui sont au moins aussi festifs que Delanoë sinon pires, et qui ne savent plus quoi inventer pour emmerder citoyens ordinaires et  automobilistes ne sont jamais à cours d'idées tordues : dernière baupinade, les voilà qui veulent rééditer l'opération tous les dimanches. Vous savez, ce qu'ils appellent la reconquista reconquête de Paris...Encore quatre années à tenir avant d'espérer pouvoir les dégager de la municipalité, caramba...

    Tiens toujours au sujet des Verts, j'en connais qui vont déchanter. Cap21 a quitté le MoDem en s'imaginant que l'herbe pouvait être plus verte ailleurs. Eh bien je ne donne pas six mois avant qu'une bonne partie de ses militants s'en mordent les doigts. Ils vont réaliser que le MoDem était nettement plus généreux et accueillants avec Cap21 à tout point de vue que ne le seront jamais les Verts et/ou Europe-écologie. Bon certains militants de Cap21 qui n'ont pas lâché le MoDem auquel ils demeurent attachés restent en tout cas lucides...