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  • Ça castagne à gauche...

    Le moins que l'on puisse dire, c'est que dans les coeurs du petit peuple militant de gauche, l'union sacrée, ce n'est pas encore ça : ma congénère démocrate et centriste Orange Sanguine relate les bisbilles en provenance de Poitiers entre fabiusiens et ce qu'il reste de rocardiens. Le MoDem avait invité Michel Rocard a venir s'exprimer sur l'Arctique, puisqu'il a réalisé un mission à propos de ce continent. Sauf que  cela n'a pas plus au député-maire de la ville, Alain Clayes, et il a donc exercé de fortes pressions, dixit Orange Sanguine, pour que le déplacement ne se fasse pas. A vrai dire, les positions décalées (mais réalistes et courageuses) de Michel Rocad sur les retraites pourraient avoir l'heur de ne pas vraiment plaire aux Socialistes locaux.

    Bref, dans la joie et la bonne humeur, les Socialistes en arrivent à encore se crêper le chignon à cause du MoDem. Tiens, d'ailleurs, en parlant de castagne, Chevènement ne participera pas aux primaires. Il n'est pas content. Ah. Et, au fait, non Bayrou ne se recentre pas, puisqu'il a toujours été au centre. C'est juste qu'il se garde de toutes sorties éruptives, puisqu'elles sont toujours privilégiées, dans les médias, à ses analyses et discours sur le fond. Du coup, la presse en déduit qu'il se recentre.

  • Flotille de Gaza, réaction de Marielle de Sarnez

    Je voudrais m'assurer d'éviter tout quiproquo. Les deux derniers billets que j'ai publiés sur la flotille de Gaza représentent mon opinion personnelle, et non celle du MoDem. Je relève toutefois que dans la sphère politique, Marielle de Sarnez qui s'est exprimée, a fait preuve de mesure en évitant de stigmatiser frontalement les acteurs de ce drame. Parménide, lecteur occasionnel de ce blogue, me signale l'entretien que Marielle de Sarnez a donné au site Oumma.com. Par souci d'équité, je reproduis donc le communiqué de Marielle.

    Suite à l'attaque israélienne des navires humanitaires destinés à la bande de Gaza, Marielle de Sarnez, députée européenne et vice-présidente du Mouvement Démocrate, a réagi  lundi sur la radio RCF. 

    Elle a jugé cet acte "terrible", et comme "une tragédie qui s'ajoute à celles qui ont lieu depuis 62 ans". 

    Marielle de Sarnez a rappelé que "ces bateaux transportaient de l'aide humanitaire pour reconstruire Gaza", ajoutant que la marine israélienne aurait dû faire son travail en amont pour laisser passer" ces navires.

    Marielle de Sarnez a aussi réclamé à nouveau la levée immédiate du blocus de la bande de Gaza par Israël, car selon elle "ce n'est pas une issue". 

    "Le peuple de Gaza veut vivre, exporter ses produits, faire grandir et éduquer ses enfants. Les Etats-Unis, L'Union européenne, les 27 Etats membres, doivent réagir" a encore ajouté Marielle de Sarnez, rappelant que "seulement deux ministres des affaires étrangères des 27 Etats membres sont venus à Gaza". 

    "Si on n'intervient pas maintenant, on n'interviendra jamais" affirme ainsi Marielle de Sarnez. 

    Rappelant qu'elle s'est déplacée dans les Territoires palestiniens et notamment à Gaza, Marielle de Sarnez a rappelé que "les Palestiniens veulent un Etat et un avenir". 

    "Cela a duré 62 ans et cela a trop duré !", a-t-elle conclu.

  • Avis de recherche : Blogs MoDem portés disparus...

    Eh, oh ?! y'a quelqu'un là-bas ? Y'a comme un grand silence qui plane, là. Vincent ? Dernier billet le 12 avril. Claudio ? Silence radio depuis le 2 mai. Nemo ? Il paraît qu'il se marie. Ok, mais là, depuis le 5 mai, il a tout de même eu le temps de publier les bans, non ? Nelly ? Sais même pas si elle va se rendre compte que je l'ai citée, ça fait deux fois qu'elle nous fait un faux retour. BGR (Humanidem) ? En mort cérébrale clinique depuis le 10 mars. Alcibiade ? Plus signe de vie depuis le 29 janvier. Olivier Azeau (Barrejadis) ? Disparu de la surface de la blogosphère depuis le 30 mars... Bon, le Crapaud, il est encore là, mais il fait le malin en trouvant très tendance de publier deux trois billets par mois maxi... Ouf ! Florent est encore vivant ! Nicolas Vinci ? Il a du se pacser avec Vincent, il a disparu de la circulation le même jour. KaG ? Dis donc, espèce de fainéant, tu vas te remettre à publier des billets au lieu de te contenter d'afficher des vidéos ? Le Blog du Démocrate ? Avril a été faste, il a publié trois billets. Depuis, un grand silence plane...Bon, Isabelle, elle est à peu près active, mais...pas sur son blog !

    eh, oh, tas de fainéants, vous allez vous réveiller un peu, là ?

  • Le gouvernement a menti aux centristes !

    François Bayrou a écrit une lettre à François Fillon à propos du mode d'élection des futurs conseillers territoriaux. Rappelons-le, ils sont destinés à remplacer conseillers régionaux et conseillers généraux (département). Je suis pour ma part sidéré et exaspéré par les amendements que prépare la majorité actuelle. Les élus centristes (pas seulement ceux du MoDem, mais aussi ceux du Nouveau centre et les «centristes non-alignés» ) avaient accepté de voter cette réforme en échange de l'introduction d'un zeste de proportionnelle dans l'élection. C'est par exemple ce que Philippe Viger, député néo-centriste, avait fait valoir. Les députés centristes dans leur ensemble sont donc furieux de ce mauvais tour. Hervé Morin, qui a mis sa démission en balance, ira-t-il jusqu'au bout ? Nicolas Sarkozy reviendra-t-il au contraire à la raison ? En fait, le seul parti à être favorable au scrutin majoritaire à deux tours pour les conseillers territoriaux, c'est l'UMP. Absolument tous les autres sont contre, y compris le PS. L'UMP, seule, obtient aux alentours de 30-35% des voix lors des différentes élections. J'espère bien qu'un tiers des forces politiques du pays ne va pas imposer aux deux autres tiers une réforme dont ces derniers ne veulent pas.

    Plus fondamentalement, l'amendement vient du gouvernement : aucun scrupule à mentir éhontément. Comment pourra-t-on s'accorder, désormais, même sur les plus grands sujets, avec un tel gouvernement. Il y a là une très grave fracture éthique qui ne devrait pas laisser insensible tous ceux qui accordent encore une importance à ce mot.

  • Retraites et comptes notionnels, le Nouveau Centre très proche du MoDem

    Je viens de faire un petit tour sur le site du Nouveau Centre : si la réflexion sur les régimes de retraites y est nettement moins avancée qu'au MoDem, les prémisses en sont quasiment les mêmes. C'est bien ce qu'il me semblait. Les néocentristes demeurent fondamentalement attachés à la répartition, suggèrent la mise en place d'un compte notionnel comme en Suède, et réclament la même transparence que le MoDem sur la situation de chaque cotisant.

    Je suis pafois surpris qu'un parti disposant d'autant d'élus et de groupes dans plusieurs assemblées ait si peu développé sa production théorique et programmatique. Néanmoins, le fait est que sur les retraites, les centristes des deux bords pourraient oublier un peu leurs différends et faire cause commune, comme j'y invitais dans mon précédent billet.

    Il faudra, tant côté Nouveau Centre que MoDem, être très clairs sur ce que sont les comptes notionnels. Attention ! Pour le MoDem, cela représente une évolution significative par rapport à son programme et aux propositions de Bayrou pendant les élections présidentielles ! En effet, la retraite par points, proposée jusqu'ici, faisait du nombre de points le seul critère de la pension finalement accordée à la retraite.

    Le compte notionnel ne fonctionne pas de la même manière : il existe bien un système de points, mais il est individualisé ! Deux individus avec le même nombre de points n'obtiendront pas la même retraite s'ils ne sont pas nés à la même date ! En effet, le compte notionnel calcule la pension sur la base de l'espérance de vie pour chaque génération. C'est donc par rapport à sa propre espérance de vie qu'il faut établir son calcul.

    Pour être lapidaire, dans un tel système, on continuera de pouvoir partir à la retraite à partir d'un certain âge, mais, plus on retardera son départ à la retraite, plus forte sera la retraite que l'on touchera, puisque la valeur de la pension sera répartie sur la différence entre l'âge de départ à la retraite et l'espérance de vie théorique.

    Je vois assez facilement la transition se faire avec les retraites du privé, mais beaucoup plus difficilement avec celles du public, pour lequel, à l'heure actuelle, ce sont les six derniers mois qui servent de référence pour la pension.

    A mon avis, la seule manière d'aligner les comptes notionnels publics sur les comptes notionnels privés à terme, c'est de répartir la valeur des actuelles retraites du public sur la valeur des points notionnels, quitte à ce qu'ils soient pour l'instant supérieurs à ceux du privé, puis, ne plus les revaloriser le temps qu'il faudra pour que les valeurs des deux régimes s'alignent l'une sur l'autre.

    Je pense que les commissions et les élus du MoDem, à commencer par Bayrou, ont anticipé les problèmes de cette sorte, puisqu'ils prévoient une longue période de transition et d'adaptation pour qu'une réforme soit opérationnelle et passe dans l'opinion.

    La question finale, au total, et que tout le monde se pose, c'est la suivante : est-ce que j'y perdrai à temps de travail égal. En l'état actuel de notre démographie et de notre croissance économique, la réponse est oui, sauf à ce que ma catégorie professionnelle me destine à une faible espérance de vie après la retraite. Il faut avoir le courage de le dire. Mais les choses peuvent aussi changer dans l'avenir : qui peut prévoit ce qu'il peut se produire à trente ans ?

  • Retraites, le MoDem prend position.

    Je ne puis que saluer la responsabilité avec laquelle le MoDem a abordé la question des retraites dans un environnement difficile (finances publiques dégradées, opinion publique hostile à toute forme d'allongement de la durée de travail). Pour les militants qui suivent les travaux du MoDem sur la question, la position actuelle n'est pas surprenante et est l'aboutissement logique des consultations que le MoDem a tenues avec les partenaires sociaux.

    Trois points ont retenu mon attention dans les propositions du MoDem :

    - la volonté d'élargir les assiettes de cotisation, tout en, étant conscient que cela ne suffira pas. Le MoDem a parlé des revenus financiers : il devrait maintenant affiner son propos en désignant précisément à quels revenus financiers il pense et à quel taux il veut les imposer.

    - la préoccupation de conserver à tout prix un ratio actifs/non-actifs acceptable afin d'éviter une guerre générationnelle. En soi, le MoDem n'est pas spécifiquement favorable à l'allongement de la durée du temps de travail,  mais il est prêt à l'admettre pour qu'un ratio convenable soit préservé.

    - la mise en avant d'un système par points, et très précisément, des fameux comptes notionnels, qui sont en vigueur en Suède. C'est un système encore plus flexible que la retraite par points, qu'avait jusque là évoqué François Bayrou, puisque la pension finale est calculée en fonction de l'âge et de l'espérance de vie, selon un coefficient de conversion. Ceci signifie que l'on envisage frontalement le temps restant à vivre à partir de la retraite...

    Le MoDem, sur le fond, juge que l'on ne peut éviter de faire travailler tout le monde plus longtemps. Mais le travail est devenu aujourd'hui si usant qu'il est très difficile voire impossible de l'envisager sérieusement sans concevoir une toute autre organisation du travail. L'emploi demeure donc la pierre angulaire de toute action économique sur les retraites avec au moins deux axes principaux :

    - réindustrialiser la France, sauvegarder les populations des campagnes, avec comme optique, cette fois, le développement durable.

    - assurer une fin de parcours professionnel adoucie avec beaucoup de flexibilité pour les Seniors.

    Dans tous les cas de figure, le MoDem exige la plus grande transparence, c'est à dire une information réactualisée régulièrement pour les cotisants sur le montant de leurs cotisations et le nombre de points dont ils disposeront. Il ne s'agit surtout pas que les salariés fassent des découvertes ubuesques à un an de la retraite (trimestres finalement non comptés) ou peinent à faire finalement valoir leurs droits sur certaines périodes (service national civil, bénévolat associatif).

    Les positions du MoDem ne sont toutefois pas figées, et le parti a engagé une consultation de ses propres adhérents.

    La position du MoDem a le mérite d'être pertinente, cohérente et courageuse (on est loin de la démagogie de certains leaders de gauche !). J'aurais pour ma part grande satisfaction à voir ces observations devenir une proposition de loi. Malheureusement, faute de groupe, il n'est pas dans le pouvoir du MoDem d'y aboutir. Sur un sujet aussi grave, les centristes pourraient oublier leurs divisions et faire cause commune, puisque le Nouveau Centre dispose lui, d'un groupe parlementaire, et doit probablement avoir des positions très proches de celle du MoDem sur ce sujet.

    Le gouvernement dévoilera lundi 17 mai, un document de travail qui liste les propositions des partis, syndicats et organisations consultés.

    Je signale enfin deux dossiers synthétiques et très clairs sur le sujet du magazine Notre temps :

    - des revenus supplémentaires pour financer les retraites ?

    - travailler plus longtemps, cette solution va-t-elle suffire ?

  • Halles de Paris, le MoDem communique.

    Alors que les défauts du projet actuel s’accumulent, Jean-François Martins, Conseiller de Paris, Mouvement Démocrate, estime que la rénovation des Halles doit faire l’objet d’un nouveau concours d’architectes pour voir émerger un nouveau projet plus solide, plus fiable et plus ambitieux

    Le tribunal administratif de Paris vient de confirmer la suspension du permis de démolir du jardin des Halles suite au recours qu’avait déposé les associations locales et riverains engagés dans l’avenir des Halles.

    Après l’épisode des elegissements et galléries non prévus par le maître d’œuvre et qui compromettent la possibilité de faire sur les Halles un jardin plat comme cela était prévu, c’est désormais dans la même semaine le tribunal administratif qui vient une nouvelle fois souligner le manque de précision, de maturité et de professionnalisme du projet porté par Bertrand Delanoé et son équipe.

    Un jardin qui ne verra pas le jour, des frais de maîtrise d’œuvre qui dépassent chaque jour le marché initialement prévu, un projet de canopée dont la faisabilité technique n’est pas avérée et un projet urbain et humain peu clair pour cet ensemble pourtant primordial au cœur de Paris….Tout semble désormais démontrer l’échec du projet actuellement retenu et la nécessité  d’une nouvelle ambition, d’un professionnalisme accru et d’une remise à plat des projets.

    Plutôt que d’en faire une question d’orgueil ou d’amour propre, le Maire de Paris doit profiter de cette décision administrative pour reconnaître que son projet est perfectible et ouvrir dès à présent un nouveau concours d’architecte pour l’émergence d’un projet pour les Halles plus sérieux, plus fiable, plus en accord avec la Ville et son histoire et résolument tourné vers l’avenir.

    A vrai dire, à titre personnel, j'aurais été bien plus radical que Jean-François Martins, l'élu MoDem du Conseil de Paris. Il y a une manie de Delanoë à vouloir laisser son empreinte partout et à engager des dépenses somptuaires en conséquences.

     

    Halles1.jpg

     

    Je trouve le quartier fort plaisant et esthétique à l'heure actuelle. Je ne vois nullement l'intérêt de travaux pharaoniques, en revanche, comme Parisien, j'en considère bien les conséquences : les impôts locaux ne cessent de flamber ! Encore +10% l'année prochaine ! Ces temps difficiles pour les Français auraient justifié un réajustement sensible des ambitions municipales. Une rénovation en sous-sol et un toilettate en surface. Mais non, il faut toujours qu'il en rajoute et qu'il fasse son Haussman alors que le jardin actuel est à maturité et satisfait plus que largement ses usagers. Quid de la place René Cassin ? Quid du jardin d'aventures Claude Lalanne ? Quid de la vue sur Saint-Eustache, définitivement gâchée par une canopée de verre qui coûtera une fortune en nettoyage ?

    Une délibération devrait avoir lieu en juin au Conseil de Paris pour autoriser le maire à démolir : j'espère que l'élu MoDem s'y opposera vigoureusement.

  • Bayrou demeure plébiscité au MoDem

    Le tableau de bord des personnalités du mois de mai de l'IFOP est d'ores et déjà en ligne. J'y ai examiné avec intérêt la position de François Bayrou. Il y a des points noirs, notamment, une forte impopularité globale. Mais à côté de cela, au sein de son électorat, il demeure extrêmement populaire puisqu'il dispose d'une cote de confiance de 94% dans l'électorat du MoDem. Évidemment, toute la difficulté est de déterminer ce qu'est l'électorat du MoDem puisqu'il est très mouvant... Il demeure également populaire auprès de son électorat de la présidentielle de 2007 puisque 78% de ses anciens électeurs ont une bonne opinion de lui. Seuls Jacques Chirac et DSK font mieux avec respectivement 79% et 82%. Par rapport au mois de mars 2010, je constate qu'il remonte nettement sur ses bases (son électorat présidentiel de 2007 et celui du MoDem).

    En revanche, ce sondage confirme ce que j'avais constaté dans le précédent : il y a vraiment un problème avec les retraités et, désormais, les diplômés du supérieur, dernière catégorie qui lui a longtemps été très favorable. Deux catégories qui ne s'abstiennent pas ! Pour les seconds, à mon avis, l'algarade avec Cohn-Bendit a été désastreuse, mais, ce n'est sans doute pas la seule cause : je pense que la posture tribunicienne adoptée pendant trois années par Bayrou a aussi contribué à faire des dégâts dans cette catégorie. Il eût fallu qu'elle soit tempérée par des propositions dites aussi fortes que les critiques. J'ai le sentiment que François Bayrou s'est modéré, sur ce point, à la suite des Européennes.

    J'ai notamment apprécié ses positions responsables et modérées sur la burqa, les retraites et le plan européen ; à vrai dire, sur ce dernier point, on a eu là la traduction en fait de ce que proposait en gros et en gras le Mouvement Démocrate dans son programme pour les Européennes...

  • ça bataille dur sur le bouclier fiscal...

    Intéressants, les débats sur le bouclier fiscal à l'assemblée nationale : au départ, il y a une proposition de loi de Jean-Marc Ayrault et plusieurs députés socialistes afin d'abroger le bouclier fiscal. Sur cette proposition, il y a eu une série d'amendements visant à raboter autant que possible les impôts comptabilisés dans le bouclier fiscal. Par exemple, Charles de Courson suggère de ne plus compter les impôts locaux dans le bouclier, parce qu'il ne voit pas pourquoi l'État devrait être comptable des choix fiscaux des communes. Très juste, en effet. Dans le débat, j'ai le sentiment que les voix modérées sont étouffées par deux prises de position diamétralement opposées, mais également bornées. D'un côté, les Socialistes veulent l'abrogation du bouclier sans conditions, c'est ce que dit leur projet de loi. De l'autre, côté UMP, il y a un refus catégorique, on estime légitime le principe même d'un bouclier fiscal parce que l'impôt ne doit pas être confiscatoire.

    Entre les deux, il y a les voix de bon sens, celle de Nicolas Perruchot et Charles de Courson qui proposent un compromis : supprimer l'Impôt de Solidarité sur la Fortune, et du coup, le bouclier dont l'objet principal était justement de corriger les excès du premier. En parallèle, ils suggèrent la création d'un nouveau taux marginal de 45% sur les tranches de revenus supérieures à 110 000 euros par an et un relèvement (de 18% à 19% - il y a eu un premier amendement des deux députés néo-centristes pour 20% mais ils se sont apparemment ravisés et en ont proposé un second à 19%) du prélèvement libératoire sur les plue-values mobilières (taxer plus les bénéfices sur les actions, en somme). Cela me paraît bien, et je trouve que les trois députés MoDem devraient se rallier à ces propositions que je juge modérées et justes.

    Mais bon, comme en face, ça ne veut pas céder ni d'un côté, ni de l'autre (les Socialistes veulent supprimer le Bouclier ET maintenir l'ISF en l'état, invoquant la justice fiscale plutôt que son efficacité : à défaut, ils ont déposé un amendement pour retirer l'ISF du champ du bouclier...) du coup, le débat a changé d'optique : à défaut de dégager le bouclier fiscal, les différents intervenants essaient de le vider de sa substance en excluant le plus grand nombre d'impôts possibles de son champ d'application.

    Charles de Courson et Nicolas Perruchot proposent également de rendre pérenne la taxation sur les rémunérations variables des opérateurs de marché : jusqu'ici, elle ne valait que pour l'année 2009. De son côté Philippe Vigier suggère que les banques acquittent une taxe de 10% dont les bénéfices seraient reversés directement aux banques de financement des TPE/PME (OSEO).

    Face aux obstructions socialistes et conservatrices, le Nouveau Centre a donc changé son fusil d'épaule et proposé autre chose : plutôt que de supprimer le bouclier fiscal, il demande soit d'en rehausser le plafond à 60%, soit, en cas de taux inchangé, d'en faire sortir toutes les cotisations sociales (CSG, CRDS, RSA). Sur ce point, ils sont suivis par les Socialistes qui ont déposé, après eux, un amendement similaire. De la même manière, ils sont aussi favorable à l'exclusion de la taxe foncière, un impôt local, du champ du bouclier. Ce sont les seuls points de convergence que j'ai notés.

    Après, est-ce que néo-centristes et socialistes iront jusqu'au bout et voteront ensemble cet amendement ?

    Le problème, c'est aussi la méthode socialiste, tout en refus de la moindre négociation ; leur proposition de loi le dit explicitement : « revoir cette question partiellement suppose en réalité de la revoir totalement. ». Tout l'inverse de l'attitude qu'il faudrait adopter pour avancer...

    Un rapport a été déposé le 5 mai, mais il n'est pas encore en ligne. Les discussions en séance publique auront lieu les jeudi 20 mai et mardi 25 mai. Je vais me faire un pense-bête. Ça va chauffer, c'est évident. Pour l'instant, il ne s'agissait que des débats en commission. Il reste à savoir ce qu'il va se dire lors des débats, et in fine, comment chacun va voter mis face à ses responsabilités : j'imagine, enfin, j'espère qu'un vote amendement par amendement sera possible, et que la proposition ne fera pas l'objet d'un vote global. De toutes façons, si en commission, on accepte de débattre du champ d'application du bouclier fiscal, c'est qu'on escompte, enfin je l'espère, parvenir à quelques points de convergence.

    Toutefois, rien ne sera possible sans débaucher quelques députés UMP lors du vote, car l'UMP détient la majorité absolue à elle toute seule...Au moins 13 députés UMP s'étaient déclarés favorables à la suspension du bouclier, et la députée Marie-Anne Montchamp (UMP) avait déjà (en vain) proposer de sortir la CRDS du bouclier.

    Je suis contre la position socialiste, purement idéologique, et d'ailleurs les Socialistes le reconnaissent : l'abrogation totale du bouclier ne rapporterait qu'un demi-milliard d'euros. Une paille au regard de nos déficits. Mais je suis également contre le maintien en l'état de l'actuel bouclier. Il y a peut-être une brèche pour en prévoir un gros aménagement, ou, ce qui serait le plus logique, le supprimer conjointement avec l'ISF, dans le cadre d'une réforme fiscale de plus grande ampleur.

    Le malheur pour le MoDem, c'est que faute de disposer d'un poids politique, il s'est avéré impossible de figurer dans une commission, puisque c'est fonction de la représentation à l'assemblée qu'en sont nommés les membres. Les députés pourront au mieux se faire entendre comme non-inscrits, c'est à dire un temps ridicule. En somme, si le MoDem a quelque chose à dire, il a intérêt à le faire via les médias, faute de porte-voix dans l'Assemblée.

    En tout cas, pour ma part, je ne vais pas manquer de remplir fidèlement l'étude d'impact si elle vient à figurer jusque sur le site de l'Assemblée. Le problème, pour ce que j'ai vu des lois qui y figurent, c'est que l'étude ne les accompagne que pour autant que la loi soit proposée par le gouvernement, et non par un groupe de députés, a fortiori d'opposition... Je pressens que ce sera encore sur mon blog que mon inaudible voix se fera encore le mieux entendre...

  • Des électeurs privés de vote en Grande-Bretagne ?

    Toujours peu réjouissants, les résultats finaux pour les Lib-Dems qui ne seraient finalement qu'à 22.6% des suffrages. Ils disposent actuellement de 39 sièges (551 dépouillements sur 650 circonscriptions), et 61 députés sont envisagés, même si certaines projections les donnent à 54.

    En revanche, ce qui est plus grave, c'est que des centaines d'électeurs britanniques se sont retrouvés empêchés de voter en raison de la mauvaise organisation du scrutin et des files d'attente liées à la forte participation. Cela pourrait entraîner une annulation de plusieurs élections.

    La seule consolation de ces élections, c'est qu'il ne sera pas possible d'obtenir une majorité dans les Lib-Dems. Nick Clegg doit être très ferme sur la réforme de scrutin : c'est le moment où jamais de l'imposer. Les Tories ont admis qu'ils ne l'accepteront pas, et Cameron briserait sans doute son parti s'il s'y essayait. Il reste donc à voir ce que sont prêts à consentir le Labour. Les circonstances sont historiques, cette situation ne se reproduira peut-être pas. Les Libéraux-Démocrates doivent en profiter pour assurer une meilleure représentation nationale et en finir avec le scrutin uninominal à un tour.

    Je vois de nombreuses similitudes entre Lib-Dems et le MoDem de 2007 : une forte popularité et du parti, et de son leader, mais une vraie difficulté à la convertir en votes dans les urnes. Pourtant, finalement, alors que les Lib-Dems augmentent en voix, ils perdent en sièges puisqu'ils ne retrouveront pas leurs 63 députés.