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Education - Page 16

  • Formation, le mot magique...

    Tiens, encore un truc qui m'agace : j'ai remarqué, dès que l'on aborde un sujet qui fâche, à l'école ou dans la police, on invoque toujours la formation. Par exemple, Châtel explique que face à la violence, il suffit de mieux former les profs. En fait, c'est simple : on va leur apprendre à ne pas énerver les professeurs en ne répondant pas quand ils sont insultés, en s'exerçant à éviter les jets d'objets et cetera...Encore du flan et du bla bla. Châtel se moque doublement du monde : il parle de formation alors que son ministère vient de la sabrer en profondeur en envoyant des mômes complètement débutants devant des classes déchaînées (dans certains endroits). Il ferait mieux de proposer une distribution d'anti-dépresseurs, tiens...

    Même mécanisme dans la police : au moindre incident, on reparle de formation, jamais des effectifs. Ce que je comprends des propositions de Luc Châtel, c'est qu'il est surtout fermement décidé à ne rien faire. Quant à ses équipes mobiles de sécurité, elles me font rire : je ne vois pas ce qu'elles apportent en plus ou en moins à la sécurité des établissements scolaires. Ce n'est pas d'opérations coupde poing, chères à l'omniprésident qu'a besoin l'école, mais d'une présence continue et de choix sur la durée, tout l'inverse de la pratique du pouvoir.

    Le privilégié a eu la flemme d'écrire un billet sur le sujet, mais il signale tout de même une tribune du Monde. Intéressante, évidemment, mais elle se limite à un constat assez largement répandu désormais.

  • Violence scolaire, 75% des Français adhèrent à la proposition de François Bayrou !

    Il y a quelque chose qui m'échappe. Partout on parle de violence scolaire, à juste titre, d'ailleurs, car elle s'accroît. Luc Châtel convoque des états généraux. Le gouvernement envisage d'augmenter le nombre de patrouilles mobiles de sécurité, tandis que la gauche appelle à accroître les moyens (parfois à raison, au demeurant) ou au moins à revenir sur ceux qui ont été supprimés.

    Ce qui m'étonne, c'est que dans toutes les solutions évoquées pour parer à la violence, jamais ne vient sur le tapis celle que François Bayrou a proposé de longue date. Elle dérange ou quoi ? Le climat de violence, c'est le fait de 20 à 40 individus par établissement, c'est nettement établi. François Bayrou propose (d'ailleurs, qu'est-ce qu'il attend pour communiquer, puisqu'on en parle ?) depuis longtemps de retirer les élèves à problèmes des établissements scolaires et de les placer dans des structures à moyens éducatifs spécifiques. C'est pourtant très simple à faire ! Et en plus un sondage tout récent montre que 75% des Français sont favorables à la proposition de François Bayrou ! Ils sont même 78% à gauche et 90% à droite à penser que le fonctionnement des collèges et lycées s'en trouverait grandement amélioré. Mieux, ils sont encore 80% à droite et plus des deux tiers à gauche à juger que le placement en établissement adapté profiterait à son public spécifique.

    C'est tout de même très étonnant, alors que la violence scolaire fait l'actualité, que quasiment personne, ni média ni politique, n'ait commenté ce sondage qui date pourtant du 02 avril dernier, donc tout récent. C'est parce que l'idée qui recueille le plus d'assentiment est une idée de Bayrou et que cela dérange ? Bref, quand une idée est bonne, j'aimerais bien qu'elle soit un minimum considérée ! Bon, je me répète, mais ce n'est pas grave, martelons, martelons, il finira bien par en rester quelque chose...

    La violence s’aggrave à l’école comme dans l’ensemble de la société. Je pense qu’il faut dire des choses simples. Les élèves violents n’ont pas leur place dans les établissements scolaires. On ne peut pas se contenter, comme c’est le cas actuellement, de les réinscrire dans d’autres établissements. Toute violence doit être fermement sanctionnée par une exclusion. Il faut mettre en place une scolarisation particulière pour les élèves violents, qui représentent à peine entre 1 et 3 % des effectifs. Une scolarisation qui implique non seulement des enseignants, mais aussi des éducateurs. J’ai toujours plaidé pour une sanctuarisation de l’école. Cela passe par des décisions qui protègent les élèves contre toute forme de violence et qui les protège parfois contre eux-mêmes. Je souhaite que l’on cesse de faire tourner les élèves les plus déstabilisés de collège en collège comme si cela résolvait le problème.

    François Bayrou, le 04 février 2010

    Pas mieux...

  • Apprentissage, le MoDem plus pragmatique que Huchon et Pécresse

    Mardi dernier Fadila Mehal, tête de liste parisienne du MoDem a participé à un débat organisé par la FCPE. Je regrette qu'il n'existe aucun compte-rendu de ce débat, je serais curieux de savoir ce qu'il s'y est dit. J'ai noté que Fadila Mehal, tout en partageant avec la FCPE l'idée que l'Éducation était prioritaire, l'avait mise en garde contre des postures trop idéologiques. J'aimerais bien savoir à quoi elle faisait allusion.

    Du coup, il m'est venu l'idée de comparer le programme d'Alain Dolium et celui de Jean-Paul Huchon. Il y a des différences notables qui me frappent, sur l'orientation, par exemple :

    MoDem
    Prendre en charge l’orientation des lycéens, avec le programme « Passeport Découverte », qui aidera à l’orientation de tous ceux qui veulent découvrir les métiers de leurs départements ; avec l’aide des Chambres de Commerce, le MoDem propose de créer une Bourse des Stages qui permettra à tous de prendre connaissance des possibilités de stage proposées par les entreprises.

    PS
    Dans le cadre du Schéma des formations, l'objectif est d'identifier et de développer les outils partenariaux d'animation de ce service public (professionnalisation croisée des acteurs, modalités de coopération territoriale, partage des informations sur les filières de formation et les métiers, etc.) et de mise à disposition des informations au public (lien site métiers.net / offre ONISEP, etc.). Nous renforcerons également les coopérations entre les acteurs de l'Accueil Information Orientation (AIO) pour faire face aux étapes les plus sensibles des parcours (passage du secondaire au supérieur, sortie du système éducatif, évolution professionnelle).

    Prenez bien le temps de lire : côté MoDem, on s'adresse aux entreprises et aux Chambres de Commerce. Côté PS, tout est entièrement tourné vers le service public et l'Éducation Nationale. Question à mille euros : qu'est-ce qui vous paraît le plus efficace  ? l'entreprise et la chambre de commerce, d'un côté ou le Ministère de l'Éducation Nationale de l'autre ?

    Ce n'est pas tout : j'ai également lu de près ce qu'il se disait de près sur l'apprentissage :

    MoDem
    Revaloriser l’apprentissage dans une relation plus étroite avec le tissu économique local, vers des filières d’avenir et non des voies de garage, avec une aide régionale pour les stages et débouchés à la fin de la formation.

    PS
    En matière d'apprentissage, nous renforcerons notre action (100000 apprentis en 2010) en développant les formes d'apprentissage dans le secteur public.[...]
    Enfin, nous soutiendrons les initiatives d'accompagnement et de formation des décrocheurs de l'université, avec des passerelles vers l'alternance (apprentissage et contrat de professionnalisation)
    .

    Je résume : en gros, pour le PS, l'apprentissage, c'est pour les décocheurs (d'ailleurs, dans le programme,c'est associé avec l'école de la deuxième chance), tandis que le MoDem veut au contraire le revaloriser vers des filières d'avenir. Une fois de plus, le PS s'appuie sur le secteur public, tandis que le MoDem escompte faire confiance au tissu économique local.

    Je ne sais pas ce que Fadila Mehal et la FCPE se sont dits, mais je connais la méfiance traditionnelle de la gauche pour l'apprentissage et le discours anti-patrons de nombre de profs de gauche (ce sont eux qui tiennent la FCPE, généralement) : j'ai une petite idée de ce que pourraient être les postures idéologiques auxquelles pensaient Fadila Mehal...

    En tout cas, s'il y en a qui doutent encore des différences entre MoDem et gauche et de l'orientation résolument prise en direction des entreprises par le MoDem, je pense que ce billet a le mérite d'établir clairement les positions de part et d'autre...

    Ce n'est pas tout : j'ai regardé le programme de Valérie Pécresse sur le même thème : pas de différences fondamentales avec Huchon, sauf que le mot "public" n'est pas prononcé. Elle aussi compte sur des Lycées des métiers pour assurer l'apprentissage. Pas un mot sur l'entreprise, le mot n'apparaît pas sauf pour la formation des salariés !!! Je retiens toutefois une idée qui me plaît, l'idée de former des Sup de Pro, sans doute sur le modèle des fameuses Sup de Co. Là, il y a une idée à creuser, parce que cela va vers des formations d'excellence dans le domaine des filières professionnelles, et c'est un sens qui me convient. Mais sur le fond, ni l'UMP ni le PS ne semblent compter sur l'entreprise et le secteur privé pour l'apprentissage...

  • Un lycée plus sûr ? et les collèges ?

     

    A la suite des dernières violences qui ont atteint les lycées, le Mouvement Démocrate a communiqué des propositions :

    Les derniers évènements survenus dans certains lycées ne sont que la forme la plus visible et la plus exacerbée d'une violence inacceptable qui détériore le climat de travail à l'intérieur des établissements et gangrène notre société en détériorant le fonctionnement de notre éducation nationale. 

    L'État, en charge de la sécurité aux abords et dans tous les établissements scolaires du pays, est le premier responsable de cette situation par sa politique de restriction des postes d'assistants d'éducation et de surveillants dans les établissements. 

    Les Régions qui gèrent les lycées ne peuvent pas cependant rester sans réagir face à cette dégradation de la situation et face à l'attentisme de l'Etat. L'heure est désormais à l'action.

    Les chefs de file des listes du Mouvement Démocrate pour les élections régionales proposent un «contrat lycées plus sûrs» pour financer 5 à 10 postes surveillants par lycée (selon la taille). 

    Ce plan qui représenterait un effort de 300 millions d’euros, soit 1 pour cent pour le budget des Régions est une priorité pour le Mouvement Démocrate. 

    L’État devrait, en contrepartie, transférer une part plus importante des produits de la Taxe Intérieure sur les Produits Pétroliers (TIPP) aux Régions
    .

    Bon, d'accord, soit. C'est toujours mieux que la gauche qui se contente de dire que la surveillance des lycées, c'est le rôle de l'État, pas de la Région, et donc, qui ne fait ni ne propose rien. Ne parlons même pas de l'UMP qui croit que ce sont des portiques ou de la vidéo qui vont rétablir la paix sociale...Quant à espérer que l'État va refiler du fric, ce n'est pas le genre de la gouvernance sarkozyste...

    Mais comme je l'ai dit il y a peu, il n'y a pas que les lycées : il y a aussi les collèges qui sont sous pression. Tôt ou tard, la Région récupérera les prérogatives des départements. Anticipons, au MoDem, et proposons de financer un centre éducatif fermé par département pour les jeunes  pré-délinquants ou élèves très perturbateurs qui paralysent l'action des collèges. Voilà une proposition qui serait en phase avec ce que veulent les Français et qui leur causent, au moins pour ceux qui ont des enfants, quotidiennement des soucis.

     

  • Le bon prof...

    Tiens, Isabelle m'a taggué depuis un moment sans que je ne réponde. Je mets à profit un petit temps de tranquillité pour répondre.

    Je n'ai pas d'idée forcément claire et définie de ce qu'est le bon prof. Je pense qu'il en va de la profession d'enseignant comme de toutes les autres. Une majorité ordinaire, une minorité pas fameuse voire nulle, et une minorité encore moindre excellente.

    Quelles qualités doit avoir un enseignant ?

    La première d'entre elles, à mes yeux, c'est l'humanité, c'est à dire la bienveillance. A fortiori quand l'enseignant s'occupe d'enfants, et plus encore quand ces enfants sont vulnérables (les plus petits en particulier, les enfants «différents», ou encore handicapés.

    Être bienveillant, c'est une bonne chose, mais pour pouvoir exercer cette bienveillance, il faut aussi de l'empathie, c'est à dire pouvoir ressentir ce que l'autre ressent. Je pense que c'est très difficile, pour un adulte, de comprendre un enfant s'il ne se souvient pas de l'enfant qu'il a été. L'empathie est la forme la plus élémentaire et innée de la psychologie ; elle peut se travailler en étudiant la discipline ad hoc.

    Ensuite, idéalement, la patience est une qualité majeure : pour pouvoir répéter, reprendre, expliquer, accompagner chaque enfant à son rythme, oui, je le crois, il faut être patient.

    Tout comme Maria Montessori, je crois que les enfants aiment naturellement l'ordre, car l'ordre les rassure. Un enseignant ordonné ne sera pas forcément apprécié de ses étudiants, car il faut d'autres atouts pour cela, mais, très certainement, il leur offrira un cadre solide pour évoluer ; les terrains mouvants ne sont pas propices à ceux qui font leurs premiers pas, et, me semble-t-il, c'est le cas de chaque âge de l'enfance, à la mesure des découvertes qui lui sont propres.

    Au-delà des qualités morales, viennent ensuite celles qui sont de nature disciplinaire : il faut être maître en sa discipline pour pouvoir prendre des risques dans le choix de sa pédagogie. Donc, plus l'enseignant est formé et maîtrise les arcanes de son savoir, plus il peut de choses différentes, et l'aborder sous des angles multiples. Sacrifier le savoir disciplinaire dans les concours sous prétexte que la pédagogie serait première, opposer didactique et pédagogique, c'est une très grave erreur. Je pense donc qu'un agrégé a plus d'opportunités (même si ce n'est pas une fatalité) d'être meilleur enseignant qu'un certifié, a fortiori qu'un contractuel.

    Tout comme Isabelle, je crois à l'éducabilité universelle, mais pas à la caricature fumeuse qu'en a faite la gauche. Je crois que chaque enfant peut-être éduqué, mais, là encore, tout comme Maria Montessori, je tends à penser que la nature (Dieu si j'étais croyant) a son plan secret pour chaque enfant. Tous les enfants passent à un moment donné par des étapes qui leur sont communes, comme des balises, mais, le chemin qu'ils empruntent leur est propre.

    L'Éducation de masse s'oppose donc à ces parcours individuels, parcours diversifiés que le MoDem aborde dans son programme sans oser le développer jusqu'au bout, tant, s'il fallait poursuivre le raisonnement jusqu'à son terme, tout le système scolaire sur lequel notre éducation nationale repose viendrait à s'effondrer.

    Un enseignant qui n'imagine pas que chaque être puisse être éduqué ne peut pas, à mes yeux, être un enseignant. J'en profite, d'ailleurs, pour regretter le terme même d'éducation : éducation vient du verbe duco, en latin, qui signifie guide, conduire. L'étymologie même du mot sous-tend une nécessaire substitution d'une volonté extérieure à celle de celui que l'on éduque. C'est quelque chose qui me gêne et qui m'a toujours gêné. Je préfère de loin les vues de Maria Montessori, chargeant l'adulte de préparer l'ambiance, l'atmosphère bienveillante, qui permettra à chaque être de construire l'homme, la femme qu'il doit être un jour, de développer l'embryon spirituel qu'il est à sa genèse.

    A ce stade, je dois admettre que je ne suis plus dans la réalité, mais dans l'idéal ; un enseignant, nous, parents, adultes, ne devrions pas être des éducateurs, mais des accompagnateurs chargés de la plus noble mission qui soit : garantir à l'enfant dont nous avons la charge les conditions optimales pour que sa volonté secrète puisse réaliser ses propres desseins, absorber les connaissances comme l'éponge psychique qu'il est à l'état naturel.

    Je crois, et là encore, je rejoins Maria Montessori, que dans sa petite enfance, l'enfant détient des pouvoirs et des aptitudes extraordinaires qu'il n'aura plus jamais par la suite, dans son existence. Loin de contrarier ces aptitudes, nous devons prendre conscience des périodes sensibles où elles se manifestent, et ne rien faire pour les contrarier.

    Je m'égare, finalement, mais je conclurai en ajoutant une dernière qualité, à propos du bon prof : il ne doit pas juger  son élève sur ce qu'il est, mais sur ce qu'il fait, car seuls les actes peuvent être jugés. Pour la même raison, il doit respecter son intimité, parce que cette intimité participe de son être (dire des notes à voix haute, sans l'accord de l'enfant, par exemple, cela peut être humiliant ou occasionner un gêne). Pour moi, cette dernière condition a un nom : cela s'appelle le respect.

    J'aurai un dernier mot sur l'école inclusive qui est chère à Isabelle : oui, et mille fois oui. Sans être la panacée, voilà un concept qui interroge  et examine les apprentissages non sous l'angle de la faisabilité mais sous celui de leur accessibilité à chaque enfant. Non pas pour écarter tel ou tel apprentissage, mais bien pour trouver le chemin particulier qu'un enfant empruntera pour se l'approprier.

  • Un seul homme politique pour se soucier des enseignants de Vitry...

    Je note, une fois de plus, qu'un seul responsable politique majeur est venu voir les enseignants de Vitry pour leur parler et a proposé une solution claire et crédible : François Bayrou.

    De toutes façons, la plupart des responsables politiques ne s'intéressent plus à l'éducation, aujourd'hui, sauf quand il s'agit de faire passer une de leur lubie dans les programmes scolaires ou de faire des économies dans le domaine éducatif.

    Je le rappelais il y a peu : il y a des élèves qui n'ont pas leur place dans un établissement scolaire ordinaire, ce sont les mots mêmes de Bayrou et il a parfaitement raison. On ne peut pas continuer à les passer de collège en collège et/ou de lycée en lycée.

    Il leur faut une scolarité particulière, comme le dit justement Bayrou. Qu'on le fasse, m... quoi ! c'est une question de volonté politique, car techniquement, cela ne pose aucune difficulté à mettre en place.

  • Excellence et éducation, chez Désirs d'Avenir aussi on débat...

    Tiens tiens tiens...sur la suggestion d'un commentateur de Marianne qui venait de reprendre mon billet de réponse à Vincent Peillon, je me suis rendu sur le site de Désirs d'Avenir, et j'ai découvert que l'on y retrouvait les mêmes débats que ceux qui traversent le MoDem.

    C'est dans la catégorie Pacte éducatif que j'ai trouvé les discussions les plus intéressantes : d'un côté, il y a le pédagogo de service, qui multiplie les sujets, vante les mérites du collège Clisthène de Bordeaux, une pédagogolâtrerie de Meirieu, et fait l'apologie de tout ce que compte la secte pédagogolâtre. De l'autre, des gens de bons sens, des Jérémie, des silvio54, des Moni, annie, quisqueya, Frédéric1, Damien Mouhet et d'autres encore : quand je les lis, je me dis qu'il y a encore de l'espoir. Entre ces partisans-là de Ségolène Royal et ce que je promeus, en matière d'éducation, je pense qu'il n'y a guère de différences. En tout cas, bien plus de convergences qu'avec Peillon.

    C'est marrant, finalement : considérant Espoir à gauche sur les questions d'éducation, et Ségolène Royal en face, j'y trouve des distorsions assez semblables à celles qui existent entre le MoDem et Bayrou.

    C'est une des raisons qui font que Ségolène Royal me paraît la seule personnalité à gauche avec laquelle il me semble possible de converger (jusqu'à un certain point). Je demeure étonné de l'hostilité de pas mal de militants du MoDem à son encontre, alors qu'elle partage, en réalité, pas mal de choses avec nous. Je pense qu'elle a souvent été victime de mauvais procès (Comme Bayrou, au demeurant).

    En tout cas, tous ces militants de Désirs d'Avenir qui me redonnent espoir, ils devraient ne pas laisser les idéologues s'emparer de leur courant de pensée. Je suis au regret de leur faire savoir que les idées mises en avant sur le site d'Espoir à Gauche sont à l'opposé de ce qu'ils souhaitent. En revanche, ils sont dans la droite ligne de ce que le PS promeut depuis 20 ans, sans dévier, et effacent radicalement la rupture dans ce domaine que laissait présager Ségolène Royal.

    Si nous voulons des changements, il nous faut agir chacun dans nos mouvements politiques et tenter d'y faire du ménage avec les forces qui sont les nôtres...

     

  • Violences scolaires, Châtel ferait mieux d'écouter Bayrou !

    Ce qui m'énerve, c'est la manière dont le gouvernement et particulièrement Châtel jouent l'étonnement chaque fois que des actes de violence graves se produisent dans les établissements scolaires. Les voilà à bomber le torse et à nous promettre force présences policières dans les collèges et les lycées, alors même qu'ils réduisent les effectifs de police.

    La solution, elle est simple, et Bayrou la prône depuis longtemps, il vient de la réitérer aujourd'hui :

    La violence s’aggrave à l’école comme dans l’ensemble de la société. Je pense qu’il faut dire des choses simples. Les élèves violents n’ont pas leur place dans les établissements scolaires. On ne peut pas se contenter, comme c’est le cas actuellement, de les réinscrire dans d’autres établissements. Toute violence doit être fermement sanctionnée par une exclusion. Il faut mettre en place une scolarisation particulière pour les élèves violents, qui représentent à peine entre 1 et 3 % des effectifs. Une scolarisation qui implique non seulement des enseignants, mais aussi des éducateurs. J’ai toujours plaidé pour une sanctuarisation de l’école. Cela passe par des décisions qui protègent les élèves contre toute forme de violence et qui les protège parfois contre eux-mêmes. Je souhaite que l’on cesse de faire tourner les élèves les plus déstabilisés de collège en collège comme si cela résolvait le problème.

    Voilà c'est très simple, mais aucun gouvernement n'a les c..... de le faire, c'est tout. Tiens  je vais souffler une idée au MoDem île de France, sur la partie éducation de son programme : et s'il reprenait tout simplement cette idée de Bayrou en s'engageant à dégager des fonds pour  établir quelques centres fermés dans chaque département ? Ça ne figure dans aucun programme, et ça aurait de la gueule, au moins !

  • Peillon/Descoings, même combat !

    Tiens, Brighelli va pouvoir écrire la suite de la Fabrique du Crétin. Je dénonce, ici,  depuis un moment la collusion entre la droite moderniste et la gauche réformiste sur les questions d'éducation. A preuve la dernière tribune de Peillon qui veut déglinguer les grandes écoles. Quand je lis ça, je suis exaspéré : c'est la gauche, avec la complicité de la droite, qui a foutu en l'air l'école républicaine. Et maintenant, avec leurs réformes égalitaristes de merde, ils s'en prennent à ce qui fait le sel de notre enseignement. La reproduction sociale, ce n'est pas la faute des grandes écoles. C'est l'école, les collèges et les lycées qui ne parviennent plus à offrir des alternatives de qualité aux enfants des classes populaires.

    Et je n'entends pas une voix, pas une seule au MoDem, pour condamner ces attaques ridicules contre l'excellence. On participe à des colloques avec cette gauche réformiste - soit ! - et on ne fait entendre aucun son de cloche différent ?! Non,  on opine du chef aux déclarations des Cohn-Bendit et Peillon, bien d'accord, sur le fond, avec le sieur Descoings.

    Oui, Monsieur Peillon, il y a eu trahison, comme vous dites, mais elle est le fait de vos amis politiques. Dire que beaucoup sont allés faire fortune dans le privé pour évoquer cette trahison, c'est se moquer du monde. Le seul dévoiement, c'est celui de vos bataillons qui ont gangrené l'Éducation Nationale à tous les étages de sa technostructure et ont contaminé de longue date la droite.

    En réalité, en France, l'unique différence qui existe entre gauche et droite est celle des moyens qu'il convient d'allouer ou non à l'école. Pour le reste, il n'y a même plus l'épaisseur d'une feuille de papier entre idéologues de droite (Ferry, Descoings et compagnie) et idéologues de gauche.

    Et les rodomontades d'un Sarkozy ou d'un Ferry contre mai 68 ne font en aucun cas illusion. Je viens d'une famille de paysans, et dans cette famille, un des enfants de mon grand-père qui était un petit exploitant agricole (deux vaches, un vieux canasson, un poulailler, quelques hectares, trois clapiers et une étable à cochons - j'oubliais le jardin potager) a fait science-po. Il était boursier et a du marner et se priver de tout, faire tous les petits boulots pour y arriver. Il a échoué à l'oral de l'ENA parce qu'on lui a posé une question à l'oral sur les Impressionnistes et qu'il n'avait jamais eu le temps ni les moyens de se rendre dans un musée.

    Et regardez notre école de merde et ses baskets citoyennes à la con, ses préventions sida, obésité, ratp, incivilité, connerie, marche sur la crotte des chiens, éternuements, son éducation civique à la noix et ses droits à la connerie. De la merde en barre. Tout le monde il est égal. Tout le monde il est content maintenant. Et comme tout le monde il va rater les concours des Grandes écoles, eh ben on va supprimer les grandes écoles, comme ça, tout le monde il va être content et encore plus égal. Giga, non ?

    Putain, jamais je ne voterai plus à gauche. Mais, en fait, sans doute pas à droite non plus. Et au centre ? Ben s'ils continuent à faire risette à la gauche réformiste, jamais plus je ne voterai tout court.

  • Délocaliser les études de médecine, il fallait y penser !

    Vraiment très astucieuse, l'Université de Cluj en Roumanie : elle propose des formations en médecine à des étudiants français qui ont raté le concours de médecine ou ne veulent pas le tenter. La sélection se fait sur dossier. Sortis par la petite porte, ces candidats échoués peuvent donc rentrer par la grande, quelques années plus tard, et à condition d' avoir validé le cursus, puisque le diplôme est reconnu dans toute l'union européenne. Bien sûr, le petit tour de passe-passe a un coût : 5000 euros par an. La Transylvanie (dont Cluj est le principal chef-lieu) pourrait retrouver une seconde vie estudiantine de cette manière. Nul doute que Vlad Dracul se réjouira de tout ce sang frais qui débarque dans son charmant fief. A vrai dire, une telle formation est possible parce que la pratique et la connaissance du français est demeurée vivace en Roumanie, vieille terre de tradition francophone. Peu ou prou, presque tous les enseignants de l'Université parlent français ! Le portail de l'Université est d'ailleurs en trois langues : le français peut parfois y être un peu approximatif, mais franchement, quand on lit ce que l'on lit dans notre propre presse, il n'y a pas de quoi casser trois pattes à canard. La page de médecine, traduite également en français, précise les conditions d'accès à la filière. Cluj propose en fait des formations dans à peu près toutes les branches médicales, et pas exclusivement la médecine ; pharmacie, dermatologie, kinésithérapie, et cetera, les disciplines enseignées sont nombreuses. La zone du site en français prend bien soin de s'adresser spécifiquement aux étudiants francophones. A vrai dire, compte-tenu de l'état de notre propre enseignement de médecine, nous risquons, de toutes façons, d'avoir de plus en plus besoin d'étudiants formés ailleurs, pour combler les trous de nos hôpitaux...Ce sont actuellement pas moins de 262 Français qui suivent le programme de formation de Cluj, pour l'année 2010.