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  • Bayrou a bien sûr raison, y compris à 1,2 millions !

    Tiens, pan sur les naseaux de mon ruminant favori ! Il reproche à notre François (Bayrou) national une sortie inconsidérée à propos de la future taxe qui frappera résidences principales et résidences secondaires. Motif ? Les résidences principales ne seraient taxées qu'à partir de 1,200 000 d'euros. So, what ? et alors ? 1,200 000 euros c'est le Fouquet's ? Bon sang, il faudrait revenir un peu les pieds sur terre. En dix ans, l'immobilier français a littéralement explosé. Un appartement parisien qui valait 500 000 euros il y a 10 ans en vaut plus du double aujourd'hui. Rien que l'année passée (2010) la pierre a pris 20% dans la capitale. Et le mouvement d'augmentation a touché toutes les grandes villes à des degrés divers. Bien sûr, 1,2 millions, cela vous fait appartenir aux classes favorisées. Et alors ? Faut-il pour autant faire payer ces enc... de salauds de fils de p... (nique leur mère) de bourgeois ? Allez, on dékoulakise, comme en 1932 en Ukraine ? Compte-tenu des hausses vertigineuses, il faut concevoir qu'il n'est plus rare à Paris qu'une famille ne dispose que de son bien immobilier et d'un emprunt non moins vertigineux. La famille peut avoir un bon cash-flow, un très bon cash-flow, même, cela n'en fait pas pour autant une grande fortune.

    Il faut se coller dans la tête, Nom de Zeus, qu'on n'est pas dans un marché de l'immobilier spéculatif, à l'heure actuelle. Les gens cherchent simplement à se loger, et ils n'ont guère le choix de faire autrement que de payer très cher, qu'ils achètent ou qu'ils louent ! Taxer le logement dans les circonstances actuelles, c'est particulièrement inadmissible alors que la pression est déjà très forte.

    Une telle taxe qui s'ajouterait aux droits de mutation va évidemment contribuer à glacer la mobilité, Bayrou a parfaitement raison, et pas qu'à Paris, d'autant que le seuil de 1,2 millions sera vite explosé dans les années à venir. Sans parler des hausses de prix, le seul jeu de l'inflation mettra à portée de taxes une foultitude de propriétaires supplémentaires d'ici 10 années. On sait le sort des nouvelles taxes : conçues et prétextées pour de courtes durées, elles s'installent ensuite dans le paysage.

    Nicolas a en outre complètement occulté la seconde partie du projet, à laquelle s'applique évidemment le fond du raisonnement de Bayrou. L'UMp veut fortement relever les taxes foncières sur les résidences secondaires. Ce sont ces maisons que l'on retape, dont parle Bayrou. A Paris, je connais plusieurs gardiens d'immeubles qui disposent de leur loge, comme résidence principale, et, qui ont acheté à la sueur de leur front, et c'est vraiment le cas de le dire, une petite résidence secondaire en banlieue ou au bord de la mer. Ils vont être les premiers frappés, et ce ne seront pas les seuls. Des Parisiens qui n'ont pas de principale (trop cher !), même aisés, et qui ont une secondaire, j'en connais plein.

    Bayrou, je le rappelle à Nicolas, n'est pas pour la suppression de l'ISF, il est pour sa transformation avec une taxation douce, dans le cadre d'une grande réforme de la fiscalité du patrimoine. Toutefois, en l'état actuel de nos finances, il s'oppose à un projet qui mettrait à mal encore davantage nos finances publiques. Et il s'oppose encore davantage à un projet de suppression qui avaliserait en douce des inégalités croissantes.

    Plus généralement, je suis radicalement opposé à la croissance des taxes sur la résidence principale. Elle est déjà incluse dans l'ISF, ce que j'estime scandaleux et spoliatoire, je l'ai écrit à de nombreuses reprises ici. Attention au discours qui se généralise au sein de toute la classe politique, y compris au MoDem, sur les "riches". Moi, je me souviens encore du "Moi, j'aime pas les riches" de Hollande. On est toujours le riche de quelqu'un, il faut bien se le dire. 

    La résidence principale, c'est la construction d'une vie, c'est ce qu'on laisse à ses enfants. Ce n'est pas spéculatif, Christian Jacob, le patron des députés UMP a raison de la souligner (et j'espère donc qu'il votera en conséquence...). Bref, Bayrou a promis qu'il combattrait le principe même de telles taxes, et je l'en remercie. Je compte sur lui, et j'espère que sa position fera son chemin au sein des troupes centristes et démocrates.

  • Squatter et sous-louer...

    Voilà un fait divers qui illustre à merveille la malhonnêteté foncière de toutes ces associations qui se réclament du droit des faibles et en profitent pour faire leur beurre mine de rien.

    24 rue de la Banque, c'est une adresse fameuse : il y avait là une association, hautement soutenue par les Verts parisiens, qui à grands renforts de cris, de glapissements et de déclarations de principe, s'était mise en tête d'occuper les lieux. Pensez-vous : il fallait en remontrer au capitalisme triomphant et à ces salauds de banquiers !

    Pas folle la guêpe, pardon, le MACAQ, c'est nom de "l'association" : elle sous-louait l'endroit aux "mal-logés", "SDF", "Sans-papiers" et autres sans quelque chose qui fait toujours bien dans les salons de la gôche parisienne. Ah, au fait, dans les mal-logés en question, il y avait une société de production audio-visuelle. Cool pour régler les salariés de l'association, ces sympathiques bénévoles luttant contre les exploiteurs du peuple. Amusante la réaction de Boutrault, le maire vert du 2ème arrondissement :

    On a fait preuve de tolérance à l'égard de Macaq pour qu'elle gère l'immeuble de façon responsable. On s'est trompés.

    Il est comique, le khmer vert local : responsable qu'il dit...Ah, oui, une occupation illégale, c'est responsable, évidemment. Les édiles locaux sont censés être des garants du droit. Mais bon, chez les Khmers verts, on n'a de cesse que de rêver d'un grand soir vert qui se fait encore attendre.

    Sic transit Viridis infamia Mundi...

  • Euthanasie et cris d'orfraie réacosphériques

    Tiens, c'est mon affreux libéral de service qui va faire une drôle de tronche en lisant mon billet : le voilà qui soupçonne ces vieux barbons de sénateurs de vouloir buter les vieux parce qu'ils s'apprêtent à légaliser l'euthanasie. Et en plus il prend à témoin la cathosphère.

    Je n'ai jamais eu cette sorte d'adoration assez étrange des conservateurs et des chrétiens pour la vie en tant que telle (pas qu'eux d'ailleurs : à gauche, l'idée chrétienne que toute vie doit être préservée à fait aussi son chemin chez les laïcs). La vie, à mon sens, est d'abord ce que l'on décide d'en faire. Dans l'Antiquité, les platoniciens, les stoïciens, les épicuriens n'hésitaient pas à appeler à devancer la mort et ne la craignaient pas. 

    Autant de terrifiants soupçons m'incitent à la plus grande réserve lorsque l'on évoque l'avortement, car on ne peut en aucun cas parler de choix pour une vie qui éclot autant, à l'inverse, pour une existence qui s'achève, la pensée consciente me paraît capable de fixer elle-même quel doit être son terme.

    Je crois qu'il faut bien distinguer l'euthanasie du suicide consécutif à une pathologie mentale, qu'elle soit permanente ou temporaire. Koz craint qu'une loi sur l'euthanasie marque la fin du développement des soins palliatifs. Je ne le crois pas. Je crois surtout que l'euthanasie en marque la limite.

    Sophisme que celui d'Hashtable et Koz qui associent peine de mort et euthanasie. L'euthanasie n'est pas une peine, c'est une délivrance. Rien à voir avec une peine judiciaire. Hashtable affirme que les lois actuelles sont suffisantes, et de citer la loi 22 avril 2005 du code de la santé publique. Dans la loi actuelle, qui juge de la pertinence ou non de soins curatifs ? Le médecin et exclusivement le médecin. Allons, mon affreux libéral favori : alors ? On n'est plus assez grand pour savoir ce que l'on peut faire ou non de son existence ? On ne parle pas d'une euthanasie de confort, en la circonstance. Le sujet est grave et sérieux. 

    Toute personne capable, majeure, en phase avancée ou terminale d’une affection accidentelle ou pathologique grave et incurable, lui infligeant une souffrance physique ou psychique, qui ne peut être apaisée ou qu'elle juge insupportable peut demander à bénéficier d'une assistance médicalisée permettant par un acte délibéré une mort rapide et sans douleur.

    Ouf, on demande enfin l'avis du mourant en phase terminale, puisque l'amendement en appelle au jugement de ce dernier. On a enfin le droit de dire "j'ai mal" sans qu'un bon praticien ne vienne répliquer "mais non mais non, ne faites pas l'enfant, mon ami, voyons...". Ce n'est pas un choix de bien-portants pour les mourants, mais au contraire celui des mourants à la place des bien-portants. Seul un ressuscité pourrait juger, et encore, de la pertinence ou non de cette demande. Voilà qui clôt ce point.

    Koz pense qu'en légalisant l'euthanasie, note société rompt avec l'interdit de donner la mort : faux ! c'est l'individu qui fait ce choix, pas la société à sa place (comme dans la peine de mort ou l'avortement, par exemple). Il assimile l'euthanasie à un jugement de valeur sur la qualité de l'existence d'autrui. Que vient faire cette réflexion sur la dignité dans ce débat ? Il ne s'agit pas de dignité mais de souffrance, ne jouons pas avec les mots, svp.

    L'euthanasie n'est pas une démission collective : elle marque les limites de notre savoir médical et le choix désespéré mais raisonné, pour autant qu'il puisse l'être, de l'individu au terme de son existence. Et ce n'est pas le fruit d'une société matérialiste et égoïste mais au contraire qui se penche sur la souffrance de l'un des siens.

    La mort ne doit pas être hâtée, se récrie Koz, c'est un moment qui doit être vécu. Ah bon. Ah, c'est mieux d'agoniser le plus longtemps possible, alors ? On peut aussi s'immoler au chalumeau pour faire durer le plaisir.

    Je donne en revanche complètement quitus à Koz de s'inquiéter de dérives. L'extension envisagée en mars 2008 aux enfants déments est 200% inadmissible. L'euthanasie doit impérativement finir là où s'arrête le libre choix de l'individu. Ce devrait être un préambule clair et affirmé.

    A nous d'être vigilants. Il est vrai que pour ma part, je me suis toujours opposé à la peine de mort en raison des graves et lourdes dérives auxquelles elle a donné lieu quand elle a été appliquée, y compris en démocratie. Si jamais il s'avérait que l'euthanasie aboutisse par la suite à des dérives semblables (mises à mort sans consentement éclairé des individus) bien entendu, ma position sur le sujet évoluerait radicalement. De tous les arguments que donne Koz, c'est d'ailleurs le seul qui me semble véritablement recevable.

    Je juge d'ailleurs très inquiétant et regrettable que ce soit un parti libéral et démocrate, l'OVLD (Parti libéral et démocrate flamand), membre de l'ADLE, qui promeuve cette extension par la voix de Bart Tommelein.

    Cette proposition me paraît très grave et me paraît aux antipodes de la philosophie libérale qui place l'individu, sa responsabilité et ses choix au coeur de l'action humaine. Au minimum, elle exigerait de demander l'avis de l'enfant (l'âge de décision est évalué à 7 ans en Belgique). Mais je peine à déterminer comment le consentement d'un enfant pourrait être éclairé. Je crois toutefois comprendre que l'intention de Bart Tommelein n'était pas foncièrement mauvaise, puisqu'il s'agissait de prendre en considération la souffrance de l'enfant.

    Ce qui m'a révolté, in fine, c'est la mention de la démence qui me semble 100% hors de propos dans de telles circonstances. 

    Enfin, concernant l'enfance, j'ai quelque peine à associer à ce qu'elle représente l'idée de fin de vie. L'enfance, c'est la vie qui commence. On ne peut présager de son issue.

     

  • Sarkozy/Ben Ali, l'indigne symétrie des blogues de gauche

    Avec les évènements en Tunisie, il est de bon ton sur moult blogues de gauche d'appeler à virer Sarkozy de la même manière que Ben Ali. Dès qu'ils évoquent Sarkozy, les blogueurs de gauche deviennent hystériques. Complètement foldinguos. Tenez, Yann, se demandant si nous pourrions, nous aussi mettre dehors Sarkozy de cette façon ? Mieux encore avec Rimbus pleurnichant sur la vilaine jeunesse française qui courbe la tête devant le méchant dictateur Sarkozy. Ridicule. Nicolas Sarkozy a-t-il mis un seul blogueur ou journaliste en prison ? A-t-il ne serait-ce que fait fermer un seul blogue ? Interdit un journal ? Fait jeter un journaliste au gnouf ? N'a-t-il pas été démocratiquement élu, avec une participation de près de 90% de surcroît, et un score final tout à fait dans les normes démocratiques ? Il faut arrêter avec les comparaisons idiotes qui décrédibilisent avant toutes choses ceux qui les tiennent !

    Est-ce qu'ils ont lu le témoignage de Slim Amamou ? Enfermé pendant plusieurs jours à écouter les hurlements de prisonniers torturés dont on lui faisait croire qu'il s'agissait de membres de sa famille ! On en est là, en France ? Un peu de sérieux, les gauchistes, svp ! Que l'Jean de la XR face le guignol avec une photographie de Ben Ali et Sarkozy ad hoc, encore, cela ne m'étonne pas, vu les bêlements gauchisant habituels du personnage sur twitter, le problème, c'est que la symétrie se généralise çà et là, y compris, d'ailleurs, à mon grand dam, de la part de quelques commentateurs centristes...

    Comme d'hab, presse et blogs qui n'ont pas plus de recul que cela sont tombés sur le râble de la classe politique, Sarkozy et Alliot-Marie en tête, avec  un indice de réflexion qui vient de faire péter le connomètre pour amibe intellectuellement déficiente. Et l'opposition socialiste, bien discrète au démarrage s'est empressée d'embrayer. Faut dire que le RCD, le parti de Ben Ali, faisait encore partie de l'Internationale socialiste il y a quelques jours...

    Leur a-t-il traversé l'esprit à ces cultivateurs de jasmin du dimanche que les émeutes ont débuté à Kasserine ? Quoi, cela ne leur dit rien à ces incultes ? Ben Kasserine, pour mémoire, en Tunisie, cela a longtemps été un fief islamiste. On pouvait donc légitimement craindre, au départ, une insurrection islamiste, même s'il s'avère, in fine que ce n'est vraisemblablement pas le cas.

    Ennahda, le mouvement islamiste tunisien m'inspire la plus grande méfiance ; toutefois, a priori, il me semble davantage se diriger vers la voie empruntée par l'AKP en Turquie, c'est à dire un parti islamiste légaliste, que celle de ses homologues financés par les Frères Musulmans eux aussi, spécialisés dans les exactions terroristes de toute sorte et la lapidation des femmes.

    Reste Alliot-Marie. La pauvre. Elle s'en est pris plein la tronche parce que le ramassis d'ânes bâtés qui commentent l'actualité politique n'a rien compris au sens de son intervention. Quand Alliot-Marie a-t-elle proposé le savoir-faire de la police française ? Après les premiers morts en Tunisie. C'est vraisemblablement parce qu'elle craignait justement une répression sanglante qu'elle a proposé cette aide : l'idée était que la police française montre à la police tunisienne comment disperser une manifestation sans tirer à balles réelles et provoquer un bain de sang. Je crois que son idée n'était pas autre. Pour moi, cela a été très clair dès le début. De toutes façons, vous imaginez quoi ? Qu'on proposait aux Tunisiens d'apprendre à utiliser le lance-flamme pour moucher plus de manifestants d'un coup ? Tiens, je pensais Philippe Bilger un peu plus fûté que cela : il s'est complètement viandé sur ce coup-là. D'être magistrat, ça rend pas toujours intelligent, hein ? Bon, il n'est pas le seul : même mon webzine favori, Marianne2,  Maurice Szafran en tête, s'est complètement ramassé sur le sujet.

    Bref, arrêtez de faire vos Stéphane Hessel avec vos indignations à deux balles, les gens : s'il y a des gouvernements qui ont réagi plus vite sur les révoltes en Tunisie c'est qu'ils n'avaient rien à perdre, contrairement à la France, et même, que cela pouvait être une bonne occasion d'emm... les Français au passage. Pour nous qui accueillons 700 000 Tunisiens chez nous et avons des relations étroites avec ce pays, on ne peut pas se permettre des réactions à chaud comme si nous étions des révolutionnaires alter-gauchistes, islamistes, ou même des bisounours démocrates (désolé pour mes potes du MoDem).

    Je pense que sur ce coup, Alliot-Marie a justement essayé de se faufiler dans l'étroite marge de manoeuvre dont elle disposait pour tenter de limiter la casse. Après, les évènements ont pris une tournure imprévue, mais cela, personne, absolument personne ne s'y attendait, alors, svp, pas de leçons de morale...

  • Nom de Zeus ! La concurrence au wikio devient sans pitié !

    Tiens, voilà un sujet qui va intéresser l'Nicolas, et, qui sait, peut-être le grand sorcier de l'algorithme wikiesque, Jean Véronis. Tenir son rang devient une gageure au top wikio des blogues politiques. Je jetais un oeil sur les wikioscores (eh oui, chers lecteurs, songez que je suis aussi consultant politique pour l'wikio) et observais alors avec mélancolie que dans les 20 premiers, y'a plus rien en-dessous de 85 de wikioscore ! et attendez, on n'est qu'à la moitié du mois !!! Ça devient impitoyable. Même dans le top 30, faut encore être à plus de 60 ! Comment voulez-vous qu'un petit blogue résiste à une pareille concurrence ? Pire encore : sur les 30 premiers blogues, y'a un libéral (l'affreux hashtable), un réaco-nationaliste et un centriste (votre serviteur). Le reste, c'est que du gaucho pur porc (c'est affectueux, hein, pas d'embrouille). Allez, si on monte à 40 dans le top, on trouve un UMP (enfin de la droite, quoi), Authueil, et une autre centriste, Polluxe. Le reste, que du gaucho, du gaucho et encore du gaucho. Il ne reste rien de la MoDemo-sphère qui a volé en éclats depuis belle lurette, et le seul autre réseau qui faisait contre-poids autrefois aux Left-Blogs, LHC, n'a même plus de blog dédié. 

    Il y a bien Barbier qui flotte en apesanteur dans ce top40, le directeur de l'Express. Assurément, c'est un blogue qui parle de politique. Est-ce pour autant un blogue politique ? On ne sait jamais trop quoi penser ni quoi faire, au demeurant, de ces blogues de journalistes, pas plus mêlés au petit peuple de la blogosphère que les politiques.

    Ce type de billet sur wikio n'intéresse typiquement que quelques initiés : c'est l'archétype de l'anti-billet populaire par excellence. Il ne va guère m'amener de lecteurs, mais cela permet de taper la discut' avec quelques blogueurs intéressés.

    C'est amusant, finalement, d'avoir pu s'imaginer que des réseaux comme facebook ou twitter pourraient entraîner l’amuïssement progressif des blogues ; considérez le contenu, dans sa substance, qu'offrent facebook et twitter : ce sont des relais. Rien d'autre. Ou quasiment rien d'autre. Bons relais, mais en aucun cas magma d'idées et d'analyses turgescents comme le sont les blogues. C'est cela la valeur ajoutée, des blogues, finalement : le bouillonnement intellectuel.

    Tiens, allez, un petit scoop : je sais, de source bien informée, que Bayrou a longuement parcouru la blogosphère (toutes tendances), l'auscultant comme un haruspice étrusque qui farfouille désespérément les entrailles encore fumantes de sa victime sacrifricielle pour trouver ne serait-ce que les prémices d'un signe des dieux. Il fait partie, je le pense, à l'heure actuelle tout du moins, de ces très rares hommes politiques, à penser que la blogosphère politique était un lieu propice au surgissement d'idées. Je sais qu'il continue à lire des blogues, mais je ne sais pas exactement lesquels. Je ne connais aucun autre homme politique de cette envergure qui en fasse autant.

    Parmi les journalistes, ils sont rares, même très rares à scruter la blogosphère. Il y a évidemment Guy Birenbaum, connu chez les z'influents pour cette pratique, le discret Laurent de Boissieu, expert politique du Journal La Croix, quelques journalistes qui suivent au moins ce qui se dit sur Marianne2, et je crois que c'est à peu près tout.

  • Noël en Tunisie ?

    Il m'arrive parfois de partir à l'étranger en vacances. Mais quand je fais ce choix, j'exclus quasi-systématiquement les pays qui ne sont pas des démocraties. Et même parmi celles-ci, je me défie foncièrement des nations gangrenées par la corruption ou encore dont le système judiciaire comporte d'importantes failles. J'ai présent à l'esprit le sort d'une Florence Cassez au Mexique ou encore Clotilde Reiss en Iran, sans parler de bi-nationaux dans divers régimes despotiques du monde dont le sort n'a rien d'enviable.

    Même les USA ne présentent pas de véritables garanties à mes yeux : on ne sait jamais, là-bas, on serait très vite à la merci d'un shérif local ivrogne et corrompu ou d'un juge incompétent et maniaque de la chaise électrique.

    Un tel choix excluait durablement les pays arabes, évidemment, faute de démocratie. Mais si jamais un régime démocratique s'installe en Tunisie, je me vois bien aller prendre le chaud là-bas, du côté de l'antique Carthage, aux heures les plus froides de l'hiver français. 

    La démocratie est un gage de qualité et de sécurité au même titre que le professionnalisme, de mon point de vue. 

    Attendons, la Tunisie a peut-être gagné un  nouveau client...

  • Étonnante armée tunisienne...

    S'il y a bien une institution qui m'a scotché, à l'issue des évènements récents en Tunisie, c'est l'armée. Je la croyais totalement inféodée au pouvoir, et je découvre qu'elle s'est montrée au contraire parfaitement indépendante dans cette histoire. Mieux : il semble bien qu'elle ait arrêté des membres de la famille Trabelsi qui cherchaient à fuir, et manifestement (cela semble confirmé par Le Monde) refusé clairement et nettement de tirer sur le peuple tunisien, au point, même, d'avoir joué un rôle dans le départ de Ben Ali ; ce dernier aurait été purement et simplement destitué par l'armée.

    Il faut bien sûr demeurer prudent, mais cette armée-là, depuis le début de cette crise, me fait assez songer à celle de la Révolution des Oeillets en 1975 au Portugal. Tout le bien que je puisse souhaiter à la Tunisie, c'est qu'elle soit de ce calibre. Une armée nationale installant la démocratie dans un pays après une révolte populaire, ce serait une très belle histoire.

    L'armée est apparemment occupée à rétablir l'ordre et à trier le bon grain de l'ivraie. Les incidents et des affrontements persistent en Tunisie. S'il est bien possible qu'il y ait quelques ex-éléments demeurés fidèles à Ben Ali, bouc-émissaires commodes en la circonstance, il y a bien plus prosaïquement ce que l'on appelle par chez nous et communément, de la racaille occupée à piller, voler, menacer et violer. Les Tunisiens détestent la racaille, c'est un peuple qui aime la stabilité. Si l'armée fait preuve de bon sens, mais cela semble le cas, elle aura certainement le soutien de la population. Comme le dit Fred, qui semble faire la même analyse que moi de l'armée tunisienne, pour construire une démocratie à l'issue de la chute soudaine d'une dictature, il  faut une Armée plus attachée aux intérêts communs de la nation qu'à un clan particulier. Nous pensons l'un et l'autre que c'est le cas. J'observe que l'armée a dispersé récemment des manifestations, interdites en raison du couvre-feu, sans violence. 

    Il me semble, in fine, que le gouvernement provisoire, l'opposition légale, et l'armée, gèrent plutôt bien les choses, pour l'instant. Espérons que cela continuera. Mohammed Gamouchi me semble un homme politique responsable, sensé, intelligent et modéré.

     

  • Où sont passés les islamistes en Tunisie ?

    S'il y a un aspect qui me frappe dans la révolution en cours en Tunisie, c'est l'étonnant silence des islamistes. Pas un mot. Silence radio. L'Amqi a bien tenté une ridicule et pathétique tentative de récupération en faisant connaître son soutien au peuple tunisien (l'art d'arriver après la bataille, quoi), mais en dehors de cette réaction, Hezb Enahda n'a pas fait entendre sa voix, c'est le moins que l'on puisse dire, ou, si c'est le cas, cela n'a  franchi ni la barrière médiatique ni la barrière électronique...

    Le chef du parti de la renaissance a exprimé son intention de revenir de son exil londonien, et le parti islamiste s'est tout de même réveillé le 15 janvier, mais leur contribution s'arrête là.

    Les nouveaux dirigeants du pays me semblent avoir choisi la voie de la sagesse en cherchant l'union nationale avec toutes les forces vives du pays, y compris le RCD de Ben Ali.

    Les Tunisiens n'aiment de toutes façons pas le désordre et commencent à s'auto-organiser face aux pillages. 

    Gageons qu'ils sauront trouver la voie d'une démocratie authentique.

  • Ben Ali, l'hypocrite arrivée après la bataille de la presse

    Alors là, je trouve que c'est trop fort ! regardez-moi  ces éditorialistes qui ont ciré les pompes du président Ben Ali pendant des années et des années (ou du moins, qui se sont largement tus, avalisant les calculs et hypothèques en cours), qui se montraient encore si prudents en début de semaine : les voilà à stigmatiser l'attitude de la France qui aurait raté le coche. Position morale facile quand on arrive après la bataille. La presse française dans toute son ampleur...Donneuse de leçons une fois le risque passé. La palme revient à Laurent Joffrin de Libération (bientôt du Nouvel Obs) : 

    Ce régime était en toc, et tous ceux qui l'ont tenu à bout de bras au nom d'une realpolitik des imbéciles doivent maintenant expliquer pourquoi celui qu'ils tenaient pour un rempart solide contre les islamistes est tombé comme un château de cartes.

    Quel abruti vaniteux, arrogant, prétentieux et donneur de leçons. La gauche morale dans toute son ampleur. 

    J'observe toutefois, et heureusement, la mesure du Figaro (en tout cas, de Pierre Rousselin). Bien sûr, on peut se réjouir de la chute du dictateur, mais, l'avenir de la Tunisie reste obscur, aucune force politique n'ayant émergé dans cette histoire, et pour cause : la révolte du peuple n'est à la base pas politique, et je soupçonne fort que l'opposition, islamistes compris, ait été prise de court par la promptitude de leur peuple...

    La seule chose à faire, me semble-t-il, c'est de laisser les Tunisiens s'organiser : je pense qu'ils ont pris leur destin en main. On peut supposer que les autorités transitoires n'auront d'autres choix que d'organiser des élections législatives à court-terme. Ce n'est qu'à l'issue de ces dernières que la France pourra avoir une idée plus claire des forces en présence, car c'est bien là toute la question : quid de la Tunisie dans un avenir proche. Les Tunisiens qui ont pris connaissance de leur force, on peut le supposer, ne se laisseront désormais plus diriger contre leur gré par un homme fort qui leur imposerait des mesures dont ils ne veulent pas.

    Pour ma part, moi qui m'étais montré très hésitant sur la situation politique de la Tunisie, je donne quitus à Yann Werhling du MoDem d'avoir senti immédiatement l'aspiration populaire qui devait venir à bout de Ben Ali et d'avoir appelé la France à exprimer clairement son soutien au renversement du despote. Néanmoins, quand une situation est instable, il est légitime de se montrer prudent.

    Comme le dit Marielle de Sarnez, maintenant, il faut regarder l’avenir avec espoir en souhaitant que la démocratie s’installera et résistera aux dangers intégristes. La première étape à laquelle tous les pays doivent désormais contribuer, c’est éviter le chaos pour que la transition démocratique s’impose.

  • Marine Le pen écrase vraisemblablement Gollnisch

    D'après le Figaro, le dépouillement des premiers bulletins du vote interne au Front National donnerait Marine Le pen victorieuse ; la tendance serait irréversible.

    Certains penseront qu'entre Gollnisch et Marine Le pen, finalement, il n'y a jamais qu'une lutte interne au FN. Ce n'est pas exactement mon avis. Gollnisch, à mes yeux, représente ce qu'il y a de pire au FN. Un négationniste souriant tentant de se faire passer pour un homme politique fréquentable. Raymond Barre qui ne représente plus pour moi la figure estimable qu'il a longtemps été à mes yeux, était d'ailleurs largement tombé dans le panneau.

    Entre Gollnisch et Marine Le pen, mieux vaut clairement la seconde, même si électoralement elle constitue un danger tout autre que le fade Gollnisch.

    Pour que la tendance soit déclarée irréversible si tôt, c'est que la victoire de Marine Le pen doit être probablement sans appel voire écrasante.

    Pour nous autres démocrates et libéraux, il ne nous reste plus désormais qu'à nous attaquer à son programme, démontrer son inanité et construire nos propres propositions...