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  • École, Apolalypse now...

    Tuba mirum spargens sonum
    per sepúlcra regiónum,
    coget omnes ante thronum.
    Mors stupébit et Natúra,
    cum resúrget creatúra,
    judicánti responsúra.
    La trompette répand étonnamment ses sons,
    parmi les sépulcres de tous pays,
    rassemblant tous les hommes devant le trône.
    La Mort sera stupéfaite, comme la Nature,
    quand ressuscitera la créature,
    pour être jugée d'après ses réponses.

    Partout dans les académies françaises, les dotations horaires des établissements scolaires du secondaire parviennent aux chefs d'établissement les uns après les autres. Les chefs d'établissement ne dormiront pas, ces prochaines nuits. Châtel a beau faire feu de tout bois et nous faire entendre son joli petit air de flûtiau, qui sur le calcul, qui sur l'anglais, qui sur les primes des principaux et proviseurs, la réalité est têtue, elle nous rattrape.

    De réductions d'effectifs en réductions d'effectifs, désormais, les équipes pédagogiques vont être confrontées à des choix impossibles : en effet, la saignée est telle que dans la plupart des collèges d'un département comme celui des Hauts de Seine, par exemple, si les collèges conservent leurs structures actuelles, ils seront contraints de fonctionner  de 35 à 40 élèves par classe. Même en sabrant options, petits groupes, heures de soutien et tous les petits à côté que le collège peut encore offrir, le compte n'y sera toujours pas. Les échos reçus des autres départements indiquent que la situation n'y est guère meilleure.

    Le toutou de Grenelle est déterminé à obtenir le bon nonos de son gentil maître. Ancien DRH, le licenciement, c'est sa spécialité, il s'y connaît. Supprimer des postes, c'est tout un art, mon bon maître.

    S'il fallait une preuve éclatante que ce gouvernement conduit notre école dans un mur sans équivalent, elle est très simple à trouver : la taille des salles de classe ! Même dans les collèges vénérables, les salles de classe ne dépassent pas 30, à la rigueur 31 à 32 places. Dans les collèges modernes, les salles sont prévus pour 28 élèves maximum. Quand des départements dotent des établissements en matériel informatique, ils le font demi-classe par demi-classe, c'est à dire par lots de 12 à 14 appareils en moyenne.

    Les salles ne prévoient donc pas de contenir plus de 30 élèves par classe, y compris dans les anciens collèges. La chansonnette sur l'air de "moi on était 40", ça ne marche pas, «l'archéologie» des lieux elle-même prouve le contraire...

    Il y a donc bien là la preuve que le gouvernement actuel crée dans le système secondaire une situation qui ne s'était jamais produite jusque là. Rien de semblable, pour être clair, depuis plus d'un demi-siècle. Si ce n'est plus. 

    On comprend mieux les récentes «études» des deux dernières années assurant que les réductions d'effectifs dans les classes n'apportaient rien en termes de résultats. Il s'agissait de préparer le terrain à la compression du Mammouth. 

    Allez, un peu plus d'un an encore à tenir. Vivement mai 2012...

  • Piketty et la météo

    Tiens, j'ai une bonne blague : Thomas Piketty vient de sortir d'une salle de conférence sur sa révolution fiscale.  Le public commence à quitter les lieux de l'exposé. L'un des auditeurs marmonne, passablement agacé par les propos de l'économiste : mais pourquoi Diable, Dieu a-t-il inventé les économistes ?

    Et une accorte jeune auditrice, sa voisine, de lui répondre alors : pour tenir compagnie aux météorologues...

    Texte librement adapté par l'hérétique...

  • Piketty, Révolution et dékoulakisation...

    Il est à la mode Thomas Piketty. Moi, il m'énerve ce gars-là. Je me méfie toujours de ceux qui sont dans la tendance. Sa dernière trouvaille géniale, c'est de taxer plus pour une parité fiscale renouvelée. Polluxe vient d'exposer quelques éléments de sa révolution fiscale. On atteint, là, je le crois, un sommet dans l'hypocrisie et la mauvaise foi. Piketty nous fait un raisonnement à la mord-moi-le-noeud pour nous expliquer que le quotient familial actuel favorise des couples inégalitaires, c'est à dire des couples où l'homme gagne beaucoup et la femme peu. Adieu le quotient familial qui sera remplacé par une exonération forfaitaire selon le nombre d'enfants. Et Piketty de se réjouir : on va ainsi mettre fin à un régime qui favorise l'inégalité. Mon Dieu, si je ne me retenais pas, je crois que les noms d'oiseaux fuseraient tant les bras m'en tombent à contempler le niveau de l'argumentation.

    Piketty qui se pare des oripeaux de la justice sociale veut juste taxer plus. Il entend bien faire des économies sur le dos des familles, parce que son raisonnement démago au possible, il aboutit surtout à taxer davantage les familles nombreuses qui disposent d'un certain revenu. Encore de la dékoulakisation.

    Piketty fait partie de cette meute qui hurle  sur les riches comme les Marat de 1789 jurant d'avoir la peau de tout ce qui pouvait dépasser (de la guillotine...).

    Piketty tord ses raisonnements cheveu par cheveu pour démontrer son propos. Par exemple, il observe que les classes modestes épargnent moins que les plus aisés. Or, considérant le taux de la TVA, il note que les impôts indirects qui s'abattent sur la consommation sont plus importants que ceux qui touchent l'épargne. En somme, plus l'on consomme, plus l'on paie d'impôts. Comme les plus riches mettent plus d'argent de côté que les plus pauvres, parce qu'ils en ont les moyens, une partie conséquente de leurs revenus, celle qui n'est pas dépensée en biens de consommation, est évidemment moins taxée. Et comme il existe des plafonnements, la taxation sur le capital est finalement dégressive au fur et à mesure que celui-ci s'accroît.

    Ja, Der Grösss Kapital ! ça y en a être bien pratiken. Kapitalitsky, ça sonne comme salaud de Kapitalist exploiteur du peuple... C'est le truc de la gauche, en ce moment, et même d'une partie des centristes, MoDem et Alliance centriste inclus : opposer le capital et le travail. Comme si dans les produits de l'épargne, il n'existait pas diverses formes de capitaux s'investissant eux-mêmes différemment. Au passage, quand les revenus du capital consomment, ils paient bien la TVA. Donc, le capital, lui-même, à ce moment-là, devient plus taxé que le revenu du travail. En outre, quid de l'accumulation de capital qui sert à différer un achat ? Quand l'achat se réalise, même phénomène : le revenu est à nouveau taxé. Je ne doute pas de la compétence de Piketty, mais son procédé est un peu gros, et je ne doute pas non plus qu'il occulte sciemment cet aspect des choses.

    A vouloir la simplification fiscale, on s'ôte finalement la latitude d'ajuster finement la fiscalité. Sans être un laudateur inconditionnel de la multiplication des niches, je demeure attaché à un système fiscal capable de cibler des objectifs précis, ce que ne permettrait pas le gros rouleau compresseur de Piketty.

    Piketty a deux buts : a) un objectif technique qui est de faire rentrer le plus de sous possible dans les caisses, et, pour cela, tous les arguments idéologiques bidon sont bons b) un objectif idéologique qui est de sacrifier à la doxa ambiante et de faire du riche le bouc-émissaire de tous les maux de nos sociétés. Sauf que, attention : avec Piketty, on ne parle plus de 1 pour mille des contribuables, mais de 10% qui vont casquer encore plus. Et j'ajoute autre chose : en dehors de la consommation, 50% des foyers français ne paient plus d'impôts sur le revenu. Donc, quand on parle de 10% qui vont casquer, ce sont 20% de ceux qui paient l'impôt direct.

    Piketty, avec ses koulakeries fiscales, nous prépare un sacré coup de matraque (pardon, de massue, plutôt) sur la tête. Et ce sont ceux qui sont déjà taxés qui le seront à nouveau...

  • Les contre-feux de Luc Châtel

    Luc Châtel, en bon DRH spécialisé en licenciements qu'il est, excelle à allumer de nouveaux feux chaque fois qu'il prépare de nouveaux sales coups contre l'Éducation Nationale. Pas mal joué, le coup de l'anglais après les rythmes scolaires. Hop, on lance le débat juste au moment où les dotations parviennent dans les collèges partout en France. Il se trouve que j'ai quelques remontées. Les syndicats d'enseignants sont affolés, les enseignants sont verts de rage et les chefs d'établissement ne dorment plus. Les classes de 30 enfants et plus vont devenir la norme partout. Mais notre caporal-chef a l'oeil : il a prévu de quoi les motiver, ses petits soldats. Les primes ! Hop, encore un contre-feu. Bien entendu, et contrairement aux mensonges éhontés de Châtel, dont les collèges sont le dernier souci, les réductions d'effectifs touchent désormais les taux d'encadrement, sans parler des disciplines optionnelles qui vont servir de variables d'ajustement ,langues anciennes  en particulier. Même dans les établissements autrefois prestigieux, l'on songe à supprimer l'enseignement du grec , ravalant toute honte bue ce qui fit autrefois la gloire des lieux.

    Châtel et Sarkozy laisseront un champ de ruines à leurs successeurs. Ceux qui sont déjà là s'en vont, les autres ne veulent plus venir. Dans le privé, on explose aussi...Le collège, plus encore que les autres degrés, est le cible prioritaire des deux compères. C'est lui qui a vocation à s'effondrer le premier. Il y a eu une autre époque où l'école se portait mieux, où les moyens attribués étaient en hausse, les enseignants consultés et les familles avec une satisfaction croissante...A cette époque là, le Ministre de l'Éducation Nationale était un certain François Bayrou...

     

  • Les réminiscences hégeliennes de Nicolas Sarkozy (ou d'Henri Guaino...)

    Mes lectures hégeliennes me réservent décidément des surprises. Qui eût imaginé qu'un livre d'Hegel inspirât une partie notable de la politique extérieure de la France ? Dans son introduction des leçons de la philosophie de l'Histoire, Hegel évoque le rôle de la géographie dans la genèse de l'esprit historique d'une civilisation. A la suite d'Aristote, il juge que la confrontation avec des conditions naturelles extrêmes ne permet pas à la conscience de l'individu de s'objectiver, et donc, de construire les éléments constitutifs d'une civilisation, c'est à dire une écriture, une histoire écrite puis réflexive , des lois et au final un état.

    Il passe donc en revue les continents et écarte d'emblée l'Amérique, qui lui semble être avant tout un écho de l'Ancien Monde dont l'histoire reste à écrire. Tu parles d'un écho...l'écho il a percuté tellement fort l'autre rivage de l'Atlantique qu'il nous est revenu à la face, et ce qu'est nous, bientôt, qui allons être un écho du Nouveau Monde, au train où vont les choses. Bon, bref, ce n'est pas mon sujet actuel, c'était une réflexion personnelle en passant.

    Après l'Amérique, Hegel évoque l'Asie et l'Europe, naturellement, dans le détail, d'ailleurs, et observe que la Méditerranée est le centre névralgique de l'Histoire Universelle. Loin, comme la terre, de séparer les peuples, la mer les rapproche, en fait. J'ai pensé immédiatement à l'Union pour la Méditerranée de Nicolas Sarkozy. Sur le fond, la pensée est la même. A l'heure actuelle, au moins de ce côté de l'Atlantique, c'est vers l'Europe du Nord que se joue sinon l'Histoire universelle, au moins le modèle de l'Europe qui se profile. Avec son UPM, Sarkozy a voulu, semble-t-il, ramener ce centre de gravité plus au sud, donnant ainsi un rôle prépondérant à la France. Mais, pourra-t-on m'objecter, l'Afrique n'est pas l'Europe, donc mon raisonnement pèche. Eh non, pas pour Hegel, justement. Hegel assimile les vieilles civilisations d'Afrique du Nord à l'Asie, au monde oriental, pas à l'Afrique. L'Afrique, de son point de vue, n'est qu'une extension de l'Europe. La boucle est ainsi bouclée.

    De fait, des forces sourdes et antagonistes s'affrontent, non pas militairement, mais dans les opinions publiques des peuples d'Europe et du Maghreb. Avec sa force d'attraction, son soft power, l'Europe essaie de pousser les pays du Proche-Orient et du Maghreb vers la libéralisation de leurs économies et vers la démocratie. Si l'Europe tolère les despotismes dans ses échanges commerciaux, il y a en revanche consensus pour n'accepter que des pays répondant à des normes démocratiques draconiennes en son sein. Scrupules qui n'effleurent évidemment pas l'Amérique, très pressée de voir ses alliés intégrer l'Europe, d'où les appels répétés d'Obama, mais du Bush avant lui, à faire rentrer la Turquie dans l'UE, et ce, bien avant que ce pays ne réponde à nos normes démocratiques...

    Mais j'en viens maintenant au Discours de Dakar. Je l'ai écrit récemment, je suis souvent choqué par les points de vue d'Hegel, n'hésitant pas à réduire le caractère moral des peuples à ce qu'il estime être le développement de leur conscience historique, c'est à dire l'objectivation de leur liberté. Si quelqu'un aujourd'hui, écrivait ce qui figure, en trois quatre pages chargées de mépris, dans l'introduction de Hegel sur l'absence présumée de morale, de pensée et de conscience chez les peuples d'Afrique noire, il ne se passerait pas une semaine sans qu'il soit en procès et vilipendé (à raison !) par les élites de notre pays. Seulement voilà, Hegel écarte les peuples africains parce qu'il les pense incapable de rentrer dans l'histoire, c'est à dire, en somme de faire usage de leur liberté et de se sublimer. En version plus moderne, en gros, cela revient à leur dire qu'ils sont incapables de se prendre en main depuis longtemps et qu'on aimerait bien qu'ils le deviennent. C'est ainsi qu'il faut comprendre l'invitation de Nicolas Sarkozy aux Africains à rentrer dans l'Histoire. Oh, l'opinion publique africaine a été émue. Mais je crois qu'elle le serait encore bien plus si elle prenait connaissance de l'origine du discours de Nicolas Sarkozy ! 

    Il faut éliminer une charge contre Hegel. Il n'est pas raciste. Son discours ne s'appuie en aucun cas sur des différenciations racistes. Il procède méthodiquement en tentant d'expliquer la genèse des civilisations ou non. La chose ne serait pas gênante si elle n'était pas clairement emprunt de jugements moraux plus méprisants les uns que les autres. La pensée hégelienne ne peut pas fonder clairement un racisme de type fasciste, mais toutes les autres formes de colonialisme, sans problème. Elle est d'ailleurs symptomatique de son temps. Ce n'est pas tout : elle hypostasie une direction générale pour l'humanité et la pensée dont l'issue, je l'ai dit, est très loin de me réjouir : l'État. Parce qu'Hegel juge que notre capacité à remettre entre les mains de l'État le libre jeu de nos actions est la plus belle objectivation de notre liberté. Si le raisonnement moral ne figure pas chez Rousseau (au contraire, même !!!) le raisonnement politique est le même, sauf qu'il procède de la nécessité dans son Contrat social.

    Je ne pense pas que Nicolas Sarkozy soit un hegelien. Je ne sais même pas s'il a lu ce livre de Hegel. Mais en tout cas, il en a discuté avec Henri Guaino, qui lui, pour le compte, adhère pour parti à la vision de l'histoire et de la civilisation exposée par Hegel. BHL a cru que le discours de Guaino avait une source maurassienne. Il s'est complètement planté. Je me suis demandé si quelqu'un d'autre avait relevé une telle similitude entre le discours de Sarkozy et les écrits d'Hegel, et j'ai trouvé quelqu'un. Olivier Pironet, dans Le Monde Diplomatique de novembre 2007 s'est posé visiblement les mêmes questions que moi. Il est même rentré dans le détail, et je recommande la lecture de son article, nous sommes, lui et moi, à peu près d'accord sur le constat.

    In fine, je me dis que le pouvoir d'un conseiller occulte, et celui de ses lectures, est bien grand. A travers Henri Guaino, puis Nicolas Sarkozy, c'est Hegel qui aura donné une ligne générale à notre politique africaine. 

    Il me semble moi, qu'une autre vision est possible pour l'Afrique. François Bayrou, pendant sa campagne présidentielle, avait consacré une entrée spécifique, sur la page de son programme, à ce continent. Si les Tiers-mondistes m'insupportent au moins autant que Guaino, je pense en revanche, qu'il y a en Afrique, la place pour un co-développement harmonieux.  Au lieu de renvoyer l'Afrique à une enfance capricieuse, et finalement, sur le modèle de ce que nous exigeons de nos enfants, trop jeunes, en Europe, la laisser livrée à elle-même, je préférerais imaginer qu'une Europe amicale garantisse une atmosphère bienveillante à l'Afrique. Hegel a été victime, finalement, de ses propres limitations. Il n'a pas conçu qu'à l'échelle de l'histoire de l'humanité, 500 années, et même 1000 d'écart de développement, ce n'était rien. L'homme a mis plus de 600 000 ans à construire des villes. Quelle importance, dans ces conditions, que les Toltèques, par exemple, l'aient fait 1 000 ans plus tard que les Grecs. Hegel nous bassine avec sa raison dans l'Histoire, alors qu'il n'est pas capable de voir au-delà ni en-deçà des 4000 dernières années de développement humain, et ce, parce qu'il y a eu une accélération prodigieuse dans l'histoire de notre humanité. 

    Finalement, si je me permettais l'audace d'appliquer un raisonnement montessorien au développement humain, je dirais que ce n'est pas notre rôle de contrarier le plan secret de l'Histoire pour chaque peuple. Je dirais, au contraire, que c'est de notre devoir moral de lui garantir une atmosphère bienveillante pour lui permettre de croître et de prospérer. Cette atmosphère suppose de véritables sécurités, pour que le bébé-nation puisse se développer à l'abri des agressions de toutes sortes. Il ne s'agit pas non plus d'assumer les rênes de sa destinée à sa place. Mais de le laisser mettre en place les fondamentaux, qui feront, en Afrique, pour reprendre Bayrou, des hommes qui vivent comme des hommes debout. Bayrou suggérait de laisser les pays africains protéger au moins leur agriculture. Sur le chemin du co-développement et de la bienveillance, cela me paraît une entrée de choix, toute autre, en tout cas, que d'inviter, comme le suggère un Henri Guaino, l'Afrique à entrer dans l'histoire...

     

  • Borloo, le bel écolo que voilà...

    Il paraît que Borloo pourrait capter des voix écologistes à l'occasion d'une élection. Eh oui, on lui sait gré du Grenelle de l'environnement. Faisons court et simple : Borloo est un écolo comme ma grand-mère s'appelait Bonaparte. Borloo, c'est par exemple le gars qui a délivré silencieusement et l'air de rien des permis à des sociétés américaines pour sonder le sous-sol du Bassin Parisien. Ce dernier contient en effet des schistes bitumeux susceptibles de générer de fortes quantités de pétrole. Le procédé coûte cher, mais il y en a beaucoup, et avec l'envolée des prix du pétrole, cela peut être rentable. D'autres régions de France sont concernées...

    Il y a juste quelques petits inconvénients : le procédé d'extraction de cet or noir est monstrueux en consommation d'eau et polluant au possible. Accessoirement, proclamer la volonté de passer à une industrie sans carbone tout en octroyant le droit à des sociétés américaines de foutre en l'air ce qu'il reste de l'éco-système parisien pour mieux alimenter les automobiles en carburant, c'est vraiment se moquer du monde.

    Les exploits du Sieur Borloo ne s'arrêtent pas là : copains comme cochons, Delanoë et lui ! et avec Sarkozy aussi ! eh oui, le sport business mérite tous les sacrifices, à commencer par celui de plantes rarissimes. Borloo a donné l'autorisation de démolir les Serres d'Auteuil à Delanoë. Généralement, je ne suis pas copain avec les Khmers Verts de l'Hôtel de Ville, mais force est d'admettre que le billet de Contassot mettant en charpie les mensonges de Delanoë est tout simplement excellent et criant de vérité. Si l'UMP et le Nouveau Centre se sont bien gardés de la ramener, le MoDem et les Verts ont protesté. Jean-François Martins, au Conseil de Paris, Béatrice Lecouturier au Conseil Municipal du XVIème, ont marqué leur colère et leur détermination à s'opposer au projet. Florent, d'Ataraxosphère a écrit un récapitulatif des projets delanoësques sur la question. La mauvaise foi du maire de Paris est édifiante.

    Il existe une pétition, je le rappelle, qui en est à plus de 32 000 signatures. Ce ne sera pas suffisant. Il va falloir faire de l'agit-prop devant le siège de FFT ainsi que sous les bureaux du maire de Paris.

    Évidemment, notre écolo de pacotille, récemment renvoyé dans ses pénates, s'est bien gardé d'évoquer l'affaire, lui, qui je le répète, a donné son consentement à la destruction de serres anciennes et de plantes rares. 

    Ils sont comiques les Borloo et Delanoë : des écolos pour bobos. Du bla-bla, mais dès qu'on creuse, on trouve du pétrole ou de la manne de sport-business. Je ne parle, évidemment, même pas des autres dégâts collatéraux engendrés par l'extension Roland Garros...

  • fdesouche et wikio, pas de fatwa

    Une petite mise au point est nécessaire quant au sort de fdesouche dans les bases wikio. Une chose tout d'abord : CE N'EST PAS MOI QUI DÉCIDE QUI ENTRE ET SORT DE/DANS LES BASES WIKIO. Que cela soit dit. Je ne suis que consultant à titre gratuit, et, par définition, un consultant, on ne fait que le consulter. D'ailleurs, l'essentiel de mon action est au contraire de signaler des blogues qui ne figurent pas dans la base, pas d'en faire sortir...

    Ensuite, Denis, Antidote, Philippe et même Nicolas (envisageant une désindexation si fdesouche avait pris la tête du top wikio politique, tout en reconnaissant la légitimité du dit blogue) peuvent bien penser et faire ce qu'ils veulent, cela ne change rien au fond de l'affaire.

    Wikio n'a pas désindexé fdesouche en raison de ses options politiques, certainement pas, même pas parce que le contenu ne serait pas original, comme je le suggérais, mais tout simplement parce qu'il y a eu des phénomènes anormaux et inexplicables aux niveau des backtweets du mois de janvier.

    Quand j'ai consulté le relevé de backtweets de fdesouche le 20 janvier dernier, j'ai constaté qu'entre le mois de décembre et le mois de janvier, le nombre de retweets était passé subitement de près de 500 à plus de 5500. C'est ce point qui a éveillé l'attention du service d'indexation de wikio. Bien sûr, rien ne dit que fdesouche ait volontairement utilisé des robots pour augmenter sa notoriété. Mais faute de pouvoir le déterminer (et ce n'est de toutes façons pas le job de wikio), wikio a désindexé le blogue pour ne pas risquer de fausser le classement politique qu'il élabore chaque mois.

    Il n'y a absolument aucune autre raison. Le risque de voir Nicolas de quitter la base de données n'y est pour rien, et, s'il l'avait fait, eh bien cela aurait fait plus de place pour les autres et c'est tout...A noter, au demeurant, que Nicolas a ajouté par la suite qu'il n'y avait songé sérieusement à aucun moment.

    Wikio a choisi de ne pas communiquer sur ce sujet (je prends donc une initiative toute personnelle), convaincu que de toutes façons, on leur ferait un procès en sorcellerie quoi qu'ils diraient.

    Les blogues de toutes les obédiences sont les bienvenus sur la base wikio, dès lors, bien sûr, qu'ils respectent les lois de la République française.

     

  • L'entrée fracassante de twitter et de Facebook dans les révolutions politiques

    Je me demande si les réseaux sociaux ne sont pas en train de se constituer comme un réel 5ème pouvoir. J'avais déjà été fort frappé de l'impact de twitter dans la révolte de la jeunesse en Iran. Mais pour la Tunisie, on peut dire que twitter et facebook ont été l'arme de la population pour renverser le régime. Un monde nouveau semble surgir sur les décombres des despotismes, prenant son élan grâce à l'essor irrésistible d'Internet.

    Cela fait maintenant près de 10 ans qu'Internet se propage massivement dans les populations, et pas seulement les populations occidentales. La combinaison imparable de ce pouvoir électronique avec la multiplication des mobiles est en train de faire exploser l'ancien monde.

    Bien sûr, pour que ces nouveaux médias puissent faire leur oeuvre, une société un minimum ouverte est nécessaire. Je crains, hélas, que twitter ou facebook ne puissent rien pour les malheureux Nord-coréens. 

    En ce qui concerne la Tunisie, l'impact des blogues a également été conséquent en servant de points de ralliements. Toutefois, c'est la possibilité d'échanger de l'information par micro-réseaux qui paraît déterminante, me semble-t-il, dans des circonstances de révolte populaire.

    Fabrice Epelboim a analysé en profondeur la genèse de la révolte sur Internet, en Tunisie. Facebook a en fait superposé une structure sociale sur la structure sociale existante, bien plus rigide.

    Les réseaux sociaux pourraient devenir les cauchemar des dictatures. A moins de maintenir les peuples dans la misère et l'ignorance la plus totale, il ne sera pas possible de les empêcher de s'emparer de ces nouveaux biens. 

    Mark Zuckerberg s'est-il avisé que son immense réseau constituait désormais l'un des chaînons géo-stratégiques des relations internationales ?

  • Bébé né sous X confié à ses grand-parents biologiques, chapeau bas, messieurs les juges !

    Je viens d'apprendre sur le Figaro qu'en dépit de l'opposition résolue de la mère biologique qui tenait absolument à abandonner son enfant, des grand-parents biologiques viennent de récupérer la garde de l'enfant envers et contre tout.

    Je fais confiance aux juges de la Cour d'appel d'Angers pour avoir pris cette décision après avoir vérifié que a) l'enfant n'était pas né d'un viol b) les grand-parents pouvaient représenter une famille aimante et sécurisante.

    Nonobstant ces postulats fondamentaux à mes yeux, je salue la décision de ces juges. Elle enfonce enfin un coin dans l'idée répandue qu'un enfant est la propriété exclusive de ses parents.

    Les juges ont cherché avant toutes choses l'intérêt supérieur de l'enfant. Il faut saluer aussi l'attitude très digne des grand-parents : ces derniers font valoir que leur fille fait peut-être bien une bêtise en voulant que son enfant devienne pupille de la nation. Ils déclarent donc vouloir assurer l'intérim aussi longtemps que nécessaire.

    Je me réfère souvent à Maria Montessori quand j'évoque les questions de pédagogie sur ce blogue, mais je crois que je peux à nouveau en appeler à ses mânes. L'enfant n'est pas la propriété de l'adulte. L'adulte est là pour générer l'atmosphère bienfaisante qui permettra à l'enfant de réaliser le plan secret que la nature a prévu pour lui. Tout doit être fait pour que ce plan, ce que Maria Montessori nomme l'embryon spirituel, arrive à sa maturité. C'est l'honneur des adultes et une mission sacrée que de ne pas contrarier ce développement, mais de l'accompagner. 

    Ne pas substituer sa volonté à celle de l'enfant est donc un pré-requis. En la circonstance, permettre à cette petite fille de vivre au sein d'une famille qui est la sienne et qui l'aime, c'est très clairement favoriser son développement et lui garantir une atmosphère bienveillante.

    Je ne veux pas fustiger la jeune femme, je ne sais pas ce qu'elle a vécu, mais, en revanche, aucun état d'âme par rapport à la décision des juges. Elle n'est pas la propriétaire de son bébé, qu'elle se le dise bien, et le petit être n'est pas comptable de ses mésaventures et encore moins de ses démêlés avec ses parents. 

  • Fédération centriste ? Oui, mais avec quels centres ?

    Un sondage récent le met en exergue, les Français ne sont pas hostiles à la constitution d'une fédération de partis centristes. J'entends déjà les voix s'exclamer, oui ! Reconstituons l'UDF. De l'importance du vocabulaire...Je n'ai pas dit reconstituer, j'ai dit constituer ! eh oui. Il n'y a jamais eu de fédération ni de confédération centriste,  jusqu'à ce jour...Il me semble tout à fait approprié d'inviter à lire le dernier billet de Laurent de Boissieu afin d'échapper à la grosse intox en cours : cela fait plusieurs mois que l'on nous bassine de sondages et d'analyse diverses pour demander quel parti, quel homme incarne le mieux le centre. Cette campagne n'a qu'un objet : tenter de priver de sa crédibilité François Bayrou. 

    Ben oui, c'est vraiment l'art de faire avaler des couleuvres : on tente de faire passer l'idée dans l'opinion qu'il existe d'autres centristes un peu partout dans les partis. C'est le miracle de la multiplication des centristes, comme les pains dans le désert au moment de l'Exode. Et ce n'est pas grave si les dits centristes sont au PS, à l'UMP, chez les Verts et cetera et avalisent des politiques et des programmes qui sont tout sauf centristes. De partis réellement centristes, il n'en existe que trois à l'heure actuelle : le MoDem, l'Alliance centriste et Cap21, et, pas de chance, ils se sont séparés. Et de personnalités adoptant une positionnement clairement centriste, même chose : Bayrou, Arthuis et Corine Lepage. Pas de chance, ils se sont fâchés. Il y a évidemment quelques individus isolés très proches de ce positionnement, comme Thierry Benoît ou Philippe Folliot, sans compter les députés du MoDem Jean Lassalle et Abdoulatifou Aly, mais je simplifie en citant essentiellement les têtes de proue nationales.

    Les autres nous font le coup de renard dans le poulailler, tentant de plumer la volaille centriste en se déguisant en poules. Il ne faut pas nous prendre pour des imbéciles.

    Je pense qu'il ne faut pas confondre centrisme et espace central. Oui, Borloo, DSK, à la rigueur Morin e (mais c'est très discutable ) sont dans l'espace central. Eva Joly, aux accents révolutionnaires et aux postures gauchistes, certainement pas. Non, ils ne sont pas centristes. Donc, évidemment, pour gouverner, il est évident qu'il faut élargir le cercle du centre, mais le centre, pas définition, il est au milieu du cercle, ce n'est pas le cercle lui-même. Notion élémentaire de géométrie euclidienne appliquée à la politique...

    L'UDF de Giscard n'était pas une fédération centriste. C'était une association hétéroclite de partis dont quelques uns étaient centristes (PSD,  CDS).  L'UDF de Giscard était un parti de droite. D'ailleurs, en Europe, il siégeait avec les conservateurs, non avec les libéraux et les démocrates.

    L'UDF n'est devenue centriste qu'à partir de 2002, avec l'essor de la Nouvelle UDF de François Bayrou. Mais ce n'était alors déjà plus une fédération, le gros de l'UDF de cette période étant constituée des forces de l'ex-CDS. L'une des premières choses que fit Bayrou, à partir de 2004, c'est de quitter le PPE européen et de rejoindre l'ADLE, groupe central et centriste au Parlement européen.

    Le Nouveau Centre est un parti de droite. L'une des premières choses qu'a fait d'ailleurs Morin, en 2007, c'est de retourner dans le giron des conservateurs au Parlement européen. Le Parti Radical aussi. Le PS est un parti de gauche. Les Verts également. Les centristes de l'UMP sont dans un parti de droite. Ce sont des hommes de droite. S'ils étaient des centristes, ils seraient à l'Alliance Centriste (centre-droit); au MoDem (centre) ou à Cap21 (centre-gauche) ou auraient créé une force alternative d'obédience centriste ; c'est ce que prétendait être le Nouveau Centre, mais que ce parti n'a finalement jamais été.

    Une fédération centriste, à l'heure actuelle, n'est possible qu'entre le MoDem, l'Alliance centriste et Cap21. On peut y adjoindre quelques libéraux modérés, mais les tout-petits partis libéraux français n'ont vraiment pas l'air de prendre ce chemin. Ils se dirigent clairement vers la droite, sans parler de ceux qui se compromettent même avec la droite de la droite.

    Une fédération centriste, à l'heure actuelle, supposerait donc un très gros big-bang dans le paysage politique. Il suffit d'écouter plus de 10 secondes Morin ou Borloo pour comprendre qu'ils ne veulent pas de ce big-bang. Ils clament haut et fort que toute candidature centriste n'aurait pour issue que de joindre une majorité de droite au second tour d'une élection. CQFD.