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  • Et Romulus inventa le clientélisme...

    Le croirez-vous ? D'après Denys d'Halicarnasse, ce serait Romulus en personne, le fondateur historique de la cité de Rome, qui aurait institutionnalisé le clientélisme politique.

    Pour les patrons et les clients il était impie et illégal de s'accuser dans les procès ou de témoigner ou de donner leurs voix les uns contre les autres ou de se ranger au nombre des ennemis de l’autre; et celui qui était convaincu d’avoir accompli une de ces choses était coupable du trahison en vertu de la loi sanctionnée par Romulus, et pouvait légalement être mis à la mort par n'importe quel homme qui le souhaitait en tant que victime consacrée à Jupiter des régions infernales.

    Et c'était un grand titre de gloire pour les hommes de familles illustres d’avoir le plus de clients possible et de conserver non seulement la succession des patronages héréditaires mais aussi par leur propre mérite d’en acquérir d'autres. Et c’était incroyable de voir l’émulation entre patrons et clients, car des deux côtés on essayait de ne pas être surpassé en bontépar l'autre, les clients estimant qu'ils devraient fournir tous les services possible à leurs patrons et les patrons souhaitant de leur côté de n’occasionner aucun ennui à leurs clients et n'acceptant aucun cadeau d'argent.

    En dehors de Denys d'Halicarnasse, je ne connais pas beaucoup d'historiens ou écrivains qui ont théorisé ce fléau avec autant d'allant et de bonne humeur. Soyons justes : à l'époque (8ème siècle avant Jésus-Christ) cela représente un certain progrès puisque cela garantit des avantages réciproques entre patrons et clients.

    Dans nos sociétés modernes, c'est un authentique facteur de blocage, d'autant qu'il ne se limite pas à la sphère politique. Philippe Sanmarco, sorte d'électron libre de la gauche marseillaise (à vrai dire, je ne sais plus trop où il en est puisqu'il me semblait qu'il avait adhéré à Gauche Moderne) proposait une réflexion atypique et intéressante sur le sujet, en 2003, lors d'un séminaire organisé par l'Université d'Aix-Marseille.

    Tout d'abord, le clientélisme n'est pas exclusivement politique :

    Car les phénomènes de clientélisme ne sont pas tous liés à la politique. Il y a d‘autres secteurs d‘activités qui connaissent des processus du même type. Je veux parler des grands secteurs d‘activités économiques et sociaux où il y a des processus non transparents, où il y a des processus de réseaux, d‘allégeance. Essayez d‘avoir une carte de docker sur le port de Marseille, essayez de passer un concours à la sécurité sociale ou d‘être embauché aux Assedic si vos parents n‘y sont pas déjà salariés, essayez de rentrer comme brancardier à l‘Assistance Publique de Marseille. Comment rentre-t-on dans les grandes entreprises autour de l‘étang de Berre ? Essayez simplement d‘avoir un emploi pour l‘été à la Poste ou à France Télécom… Il y aurait de belles études à faire dans ces domaines.

    Fondamentalement, ce qui distingue le clientélisme politique, comme l'a bien senti Philippe Sanmarco, c'est la notion d'allégeance : allégeance non à des idées, mais à un homme. Denys d'Halicarnasse ne définit pas autrement ce clientélisme-là, l'étendant même à une famille, puisqu'il évoque une transmission de témoins de génération en génération.

    Il ne faudrait pas, néanmoins, se tromper de combat : le clientélisme a une signification, au sens où les liens qu'un élu tisse avec ses administrés mettent aussi en évidence un besoin, une demande. Or, le contact avec le peuple, c'est la base même de la démocratie. Le Parlement européen qui est certainement l'une des institutions les plus "propres" au monde, en dépit de la transparence de ces processus offre une image si lisse, si dénuée d'aspérités et de rugosités, si éloignée, que les peuples peinent à s'y attacher.

    Le clientélisme s'observe à tous les étages de la société politique, mais il s'exerce de manière invisible, souvent faiblement médiatisée, particulièrement à l'échelon local. Paradoxalement, la décentralisation qui offre aux collectivités locales des pouvoirs toujours plus importants s'avère un véritable appel d'air pour cette pratique politique. L'offre d'échange d'intérêts s'est donc trouvée démultipliée. Quand Rome a grossi, que ses institutions ont crû en quantité, ce phénomène s'est aussi amplifiée, avec in fine, l'émergence d'ambitieux dont la soif de gloire et de pouvoir n'a plus connu de limites.

    La fragilisation des populations, l'omni-présence de la sphère publique dans l'économie locale, le mode de scrutin, entre autres favorisent les dérives de toute sorte. Comme l'observe Philippe Sanmarco, les élections cantonales, souvent découplées des grands enjeux politiques nationaux, avec un renouvellement par moitié, dont le territoire électoral a une dimension humaine, sont donc propices à la relation clientéliste.

    Le fonctionnement du parti politique est au coeur de ce système : les collectivités locales embauchent massivement les cadres du parti (pas besoin d'aller très loin pour vérifier la véracité de ces assertions) et on constate des collusions d'intérêt parfois inadmissibles, quand l'adhésion au parti se triple d'une fonction dans les instances locales et d'une fonction dans une entreprise privée touchée directement par les décisions des instances locales concernées.

    On a beaucoup glosé, çà et là, dans la presse ou ailleurs sur les démissions de cadres au MoDem ; mais la réalité est souvent crue et sans fard. Le MoDem n'avait rien à offrir dans les collectivités locales : pas de missions, pas de commissions qui occupassent les troupes. Un certain nombre de départ peut aussi se comprendre à cette aune : le MoDem n'avait pas les moyens, et sans doute pas la volonté, de jouer le jeu du clientélisme.

    Au final, il ne me paraît pas pour autant aisé de faire le procès du clientélisme : qu'est-ce qui sépare une décision clientéliste d'une décision politique ? La frontière est très facilement ténue. Il me semble que c'est surtout l'ignorance des processus, l'absence de transparence, l'éloignement des centres de décision et l'empilement des structures qui favorisent l'opacité nécessaire à l'émergence d'un clientélisme des plus néfastes.

    On se heurte toutefois à plusieurs obstacles frontaux en voulant lutter contre le clientélisme : rien n'indique que sa disparition assurera un mieux-vivre aux citoyens, et ces derniers n'y portent qu'un intérêt très limité, tant cette question semble toucher assez peu leur quotidien, au moins à leurs yeux. On est assez loin du clientélisme de Romulus qui voulait mesurer à la somme de vertu et non de fortune la bonne santé de son réseau, car, là encore, qu'est-ce qui distingue le clientélisme d'un réseau ? un réseau d'intérêts réciproques, finalement. Le clientélisme se distingue peut-être en ce qu'il lèse d'autres intérêts, mais cela demeure à étudier.

  • Espérance de vie : la boîte de Pandore...

    La pénibilité du travail fait l'objet d'une passe d'armes à fleurets mouchetés entre PMA et A perdre la raison. Le premier ne voit pas pourquoi le travail d'une standardiste serait moins pénible que celui d'un ouvrier de chantier, le second relève que non seulement l'espérance de vie des ouvriers est moindre mais que de surcroît, une part plus importante de leur existence professionnelle se déroule avec une incapacité physique ou psychique. Je vais les mettre tous les deux d'accord, puisque je ne suis d'accord ni avec l'un, ni avec l'autre. Il y a dans les statistiques publiées par Melclalex (A perdre la raison) un élément manquant à mes yeux : j'aimerais connaître l'espérance de vie non selon la catégorie socio-professionnelle, mais selon le niveau d'éducation (en termes scolaires, pour être précis). Notamment, l'espérance de vie dépend d'autres facteurs que la catégorie socio-professionnelle : hygiène de vie, génétique, sédentarité, et cetera...Faudra-t-il pondérer le calcul des retraites selon ces critères ? Si l'on évoque l'équité, est-il équitable de pénaliser selon la génétique, un critère que l'on en choisit vraiment pas, pour le compte, ceux qui naissent avec une constitution plus fragile ? Car voilà où nous en arriverions si nous ne tenions pas compte de ce critère. A l'inverse, est-il juste de faire peser sur toute une génération le choix de consommer alcool et tabac qui obèrent lourdement l'espérance de vie indépendamment de toute considération socio-professionnelle ?

    On le voit, avec la pénibilité, on va ouvrir la boîte de Pandore. On pourrait gloser aussi sur les chiffres donnés pour les inactifs, dans le tableau de Melclalex, qui en font les individus les plus exposés à la maladie et à la mort précoce.

    Au fait, dans la mythologie grecque, Pandore, l'épouse d'Épiméthée (le frère de Prométhée), ouvre le cadeau empoisonné que les dieux ont préparé pour les hommes. On y trouve tous les maux, et je crois bien qu'un certain d'entre eux nous affectent sur nos vieux jours. Il ne reste plus qu'une petite créature ailée quand Pandore s'avise de son erreur : l'espérance...

    Sur le fond, je suis plus proche de l'interrogation de PMA que des conclusions Melclalex, mais, pas de ses conclusions : la pénibilité est un critère, dès lors qu'on admet qu'il faille le prendre en compte, il ne devra pas être le seul, au risque, dans le cas contraire, de dénaturer le désir originel de justice qui y prélude. Tiens, Nicolas va peut-être devoir attendre avant d'ouvrir sa prochaine canette ; s'il a écrit sa précédente note sur le sujet d'un trait, il a du avoir très soif après. Sa note péchait à mon avis par un travers : c'est de l'agrément ou non d'une tache que Nicolas traitait alors, et non de la pénibilité au sens de ses implications sur la vie physiologique d'un individu, ce qui n'empêchait pas un certain nombre de réflexions de bon sens de sa part sur le sujet.

    Pour conclure et sur ce point, bien que l'entreprise soit risquée, tant les critères seront difficiles à établir, cela me semblait fort sage, dans un premier temps, dans la 9ème proposition du gouvernement, de ne tenir compte de la pénibilité du travail selon un «suivi personnalisé de la carrière des travailleurs et non sur la définition a priori de catégories professionnelles.»

  • Waka faukon et les d'jeun's

    J'aurais bien fait mes propres réflexions sur la waka (à ne pas confondre avec la haka) nouvelle sorte de danse de la jeunesse entonnée par notre génial gouvernement, mais il se trouve qu'Hashtable a déjà tout dit : waka foutr' l'argent par les f'nêtres...

    Mon Dieu...! Un tel niveau de grand-guignolesque est-il possible ? Le saviez-vous ? La waka waka dans les années 80 était un chant écrit par les gendarmes de la garde présidentielle du Cameroun pour galvaniser leurs troupes. Shakira, la star colombienne ne s'est pas ennuyée plus que cela, elle leur a repiqué en bonne et due forme jusqu'à l'idée du clip. Perso, je préfère la version camerounaise aux versions colombienne et surtout élyséenne...

    A tous les coups, ils ont du pomper l'idée là-bas. Pour ma part, outre la musique du Cameroun, j'apprécie la poésie japonaise du même nom, mais je doute que cela soit venu à l'idée des publicitaires qui ont imaginé cette appellation fumante. Bonne opération pour skyblog qui perdait justement de la population djeun's et se retrouve à la recherche d'un nouveau public.

    En Nouvelle Zélande, on reprend la haka pour impressionner l'adversaire (enfin, c'est la tradition des All Blacks que d'interpréter cette danse maorie rituelle) ; on France, quand on entonne en choeur la waka, c'est pour faire exploser de rire la partie adverse. Chapeau, le gouvernement a tapé dans le mille...

  • Désirs d'Avenirs-PS, DSK, et tout ça...

    Je visite de temps à autre le site de Désirs d'Avenir, le mouvement de Ségolène Royal, et, particulièrement ses forums participatifs. Je suis aussi quelques uns de ses soutiens sur le Post ainsi que quelques blogues royalistes. Cela me frappe, tout de même, de voir le changement de ton de militants que j'avais repérés, par le passé, vis à vis du PS. J'ai le sentiment que la pilule du Congrès de Reims n'est jamais passée. Les partisans de Ségolène Royal demeurent convaincus qu'il y a eu tricherie, et rien ne pourra le leur ôter de la tête. Le ton se fait dur vis-à vis du Parti Socialiste. Désirs d'avenir n'est pas encore un parti politique, mais c'est déjà clairement plus qu'une association ou un think tanks.

    Ce qui est à peu près clair, dans la ligne politique choisie par Ségolène Royal vis-à-vis du PS, c'est qu'elle est déterminée à ne respecter aucune discipline de parti et, le cas échéant, à couper l'herbe sous les pieds des caciques du PS chaque fois que cela sera possible.

    Par exemple, sur les retraites, elle a pris de court, à l'évidence, les Socialistes, en adoptant une position plus ouverte, tout en récusant tout retour sur la retraite à soixante ans. En termes de méthode, tout comme le MoDem, elle a choisi de consulter ses militants en ouvrant un forum participatif sur les retraites. J'y ai lu une idée intéressante, d'ailleurs, d'un de ses militants (Jérémie), qui me rappelle pas mal l'aménagement du temps de travail proposé par le MoDem pour les Seniors : il suggère de mettre en place un départ progressif en retraite. A 60 ans, un 3/4 temps, à 61 ans, un 1/2 temps, à 62 ans, 1/4 temps, et, à 63 ans, une retraite définitive, par exemple. Il suggère également de garantir le droit de départ à la retraite à 60 ans tout en supprimant toute limite légale, afin de permettre à ceux qui le veulent de pouvoir continuer à travailler.

    J'ai vu aussi que quelques militants de DA sont favorables à la mise en place d'un système de retraites par points, ce que préconisait François Bayrou en 2007 et dont le MoDem et le Nouveau Centre soutiennent, désormais, une version améliorée : le compte notionnel.

    Cela pourrait assez bien cadrer avec ce que Ségolène Royal serait prête à accepter du gouvernement, c'est à dire une augmentation de la durée de cotisation.

    Dans le même temps, le pS a confié sa réflexion sur les retraites à des comités d'experts, mais n'a pas cherché à consulter sa base, comme le MoDem ou Désirs d'avenir. Sur une réforme d'une telle importance, je crois pourtant profondément que c'est nécessaire. Il y a en tout cas une chose à peu près certaine : impossible de mettre en place une réforme des retraites sans revoir la fiscalité. Ça gronde de partout dans les bases militantes, jusqu'au sein même de l'UMP. Aucune réforme ne pourra faire l'impasse sur une nécessaire équité fiscale et sociale.

    Pour revenir à Ségolène Royal, je crois que sur le fond, les Socialistes ont la trouille de ce qu'elle peut faire ou non. Plusieurs responsables socialistes s'imaginent qu'elle serait balayée lors de primaires au PS, persuadés que DSK est désormais sous les feux de la rampe. C'est oublier à quel point Ségolène Royal demeure populaire dans les classes populaires, contrairement à DSK qui plaît beaucoup à l'électorat de droite et celui du centre, à une bonne partie de la gauche aussi, mais certainement pas à la gauche de la gauche.

    En fait, ce que craint le PS, c'est que Ségolène Royal passe outre les primaires et se lance toute seule à l'assaut de la prochaine élection présidentielle. A vrai dire, si jamais elle a le sentiment qu'il s'est tramé dans son dos des coups fourrés pour tenter de l'éliminer, il est très probable qu'elle le fera, d'autant que sa base militante l'y encouragera et qu'elle dispose d'un réseau d'élus suffisant pour tenter l'aventure.

    DSK, s'il est le candidat du PS, aura du mal à faire campagne contre Sarkozy alors qu'il lui doit sa place en partie. Par ailleurs, s'il y a un poste qui est vraiment intéressant, à l'heure actuelle, c'est bien celui de directeur du FMI. Notre planète vit des heures troubles, et de grandes mutations dans le fonctionnement de l'économie mondialisée pourraient surgir de ces troubles. DSK a le mérite d'être un pragmatique : il n'applique pas des recettes toute faites qui marchent ou ne marchent pas, comme cela avait pu se produire par le passé, mais adopte une démarche empirique. Il n'en marche pas moins sur des oeufs : le rôle du FMI, quoi qu'on en dise, est tout de même  de morigéner les États et de serrer les cordons de la bourse. Les Allemands ne s'y sont pas trompés :  s'ils souhaitent la présence du FMI dans tout plan de relance européen, c'est qu'ils jugent cette institution bien plus fiable que l'euro-groupe dont les atermoiements n'augurent rien de bon pour l'avenir. Pas commode : pour redonner confiance aux prêteurs, le FMI donc DSK doit incarner la rigueur, et, pour conserver une stature de présidentiable, DSK doit passer pour le "gentil" aux yeux des Français...

    Par ailleurs, le FMI dépend encore largement du financement américain, et, de côté-là, la solidarité commence à se fissurer aussi : les 94 sénateurs américains ont fait passer un amendement pour pouvoir bloquer les fonds à destination du FMI quand il s'agit de prêts à un pays qui n'offre pas des garanties sérieuses de remboursement à leurs yeux...

    Je ne sais pas si DSK sera finalement candidat, mais, finalement, on pourra assez aisément identifier ses différences programmatiques avec Ségolène Royal si elle vient le concurrencer. Si c'est entre Martine Aubry et Ségolène Royal que se joue la candidature socialiste, il en ira tout autrement : comme beaucoup de commentateurs, j'ai quelques difficultés à bien distinguer les différences entre le "care" de Martine Aubry et le projet "fraternel et solidaire" de Ségolène Royal. Les deux, en tout cas, me semblent des émanations de la vieille tradition social-démocrate du welfare state, qui vécut son âge d'or dans l'immédiat après-guerre à la suite du second conflit mondial.

  • Je vais faire le comateux, moi...

    Tiens, tiens, on est quelques blogueurs (de sexe masculin) à avoir repéré cet instructif spot publicitaire sur les premiers secours à prodiguer dans les circonstances graves. C'est l'ami Hashtable qui a mis la main dessus, suivi de très près par le Faucon ...

    Super Sexy CPR from Super Sexy CPR on Vimeo.

    Il y a toutefois quelques imprécisions qui ont suscité un commentaire de Martine, commentatrice émérite et avisée de nombreux blogues :

    1: inspection de l’environnement et appel aux secours.

    2: on saisit la main sans secouer, et l’on parle de facon à etre entendu. Si aucune réaction:

    3: vérification de la respiration et du pouls après avoir retiré tous les éléments contraignants, à savoir dans la vidéo le sous-vètement poitrinaire. Le positionnement pour la vérification de la respiration n’est pas correcte, aucune inspection du pouls dans la vidéo^^

    En fonction du diagnostic, si respiration ou pas si pouls ou pas alors les conduites à tenir sont très différentes. Une réa en urgence de nos jours débutera par un massage cardiaque( surtout, quand témoin, dès chance que le coeur soit en fribrilation donc récupérable,il faut l’aider) la gestuelle de la vidéo ne va pas, aucun chevauchement, la position est latérale, et les mains ouh la la!

    Le rythme est correct, mieux de compter ainsi: et un de deux et etc ensuite deux insuflations en pincant le nez et ayant souci de conserver la tete en hyper extension.

    Moi je suis totalement d'accord avec le début du troisième point. Le sous-vêtement poitrinaire gêne, il faut refaire la vidéo et faire enlever le soutien-gorge à donneuse de soins. Non, parce que sinon, on ne voit pas clairement comment procéder.

    Non le vrai inconvénient, comme le fait remarquer un autre commentateur, cette fois chez h16, c'est quand on a plutôt la situation suivante :

    Ouais mais en général, le gars qui fait un arrêt cardio-respiratoire devant vous n’a pas de jolis sous-vêtements en dentelle, est moustachu, et a une haleine de poney.

    Bon, là, évidemment...

  • Droit d'auteur ? Connaît pas, Hérodote...

    J'ai retrouvé dans ma bibliothèque une vieille édition des Belles Lettres qui introduit les Histoires d'Hérodote. Tout l'ouvrage est consacré à l'historien grec, sa personnalité, en particulier. Il semble bien que l'ami Hérodote se soit en partie inspiré de quelques écrivains plus anciens, et tout particulièrement Hécatée de Milet. Or, l'auteur de l'introduction, Ph-E Legrand, observe que juger les Anciens avec le sentiment de notre époque sur la chose serait une erreur. Si j'ai bien compris, dans l'Antiquité, on cite quand on est en désaccord, sinon, on reprend sans vergogne les idées voire les textes de prédécesseurs. Aristote qui traite Hérodote de μυθολόγος (expert en bobards, en somme, si je rends la pensée sous-jacente d'Aristote...) lui repique sans sourciller une description du crocodile. Sauf que le croco en question, il figure déjà dans la Périégèse d'Hécatée, individu qu'Hérodote ne cite que lorsqu'il le critique ou le combat...

    Je les imagine bien, les Aristote, les Hérodote et les Hécatée, vivant nos temps de procédures diverses et variées, face au copyright, à la licence globale ou au libre, sans parler d'Hadopi...

    Enfin, contrairement à certains de nos journalistes, Hérodote, quand il reprend une information, s'en va tout de même la vérifier. Par exemple, il reprend une expression d'Hécatée à propos de la crue du Nil, mais s'empresse de préciser qu'il s'est rendu sur place. Je ne puis pas vraiment dire qu'Hérodote sait trier l'information, mais, au moins, il s'en va vérifier ses sources et cherche les témoignages.

    En tout cas, l'introduction met l'eau à la bouche. Je connaissais les Histoires d'Hérodote de réputation, j'en ai même traduit des extraits du temps où j'étais au lycée, mais je n'avais jamais pris la peine de tout lire, or, l'ensemble paraît plutôt dépaysant autant que distrayant, si j'en crois l'auteur de l'introduction.

    Ah, oui, comme en grec ancien, cela représente un certain nombre de volumes, avec le texte, la traduction et les notes, l'introduction en est un à elle seule également, du coup. Moi, évidemment, je vais me pencher sur une traduction française, cela va de soi...pas fou non plus !

     

  • Pauvre Thalès, si tu avais goûté notre eau...

    Thalès est connu pour son fameux théorème, et, à la limite, pour ses thèses en astronomie, mais, en règle générale, on ignore tout ou presque de sa philosophie. Or, comme les grands philosophes pré-socratiques, il a cherché la cause de toute chose, et a finalement établi que ce devait être l'eau. En effet, ses observations scientifiques l'amenèrent à constater qu'il n'existait aucune vie sans eau : ce devait donc être l'eau le principe immanent de toute existence, la substance divine qui animait les êtres.

    ἐκ τοῦ ὕδατός φησι συνεστάναι πάντα.
    L'eau est la cause matérielle de toutes choses.

    Pas de chance, depuis le temps, les choses ont bien changé : notre eau, à coup de pesticides et de médocs de toute sorte (quand on dit que les Français en consomment trop), est devenue un authentique poison. Il paraît même que les concentrations d'aluminium qui s'y produisent favoriseraient la maladie d'Alzheimer. Cela va même faire l'objet d'un documentaire, ce soir, sur France 3 à 20h35.

    Quand je pense à toutes les campagnes de promotions de l'eau du robinet auxquelles on a eu droit pour pouvoir nous dire "buvez, bonnes gens, et dormez sur vos deux oreilles, la bonne eau du robinet est propice à votre santé", je me dis qu'on a là l'exemple même d'un authentique foutage de g...A vrai dire, je me méfie depuis fort longtemps et ne bois plus ou presque que de l'eau minérale.

    Silence radio, du côté de l'AFSSA, on refuse surtout de répondre aux questions, particulièrement quand elles proviennent des journalistes. Nos centres de traitement des eaux ne seraient plus aux normes en vigueur depuis un moment.

    Bref, il en ferait une tête, le Thalès, s'il pouvait avoir connaissance des analyses des échantillons aqueux qui entrent dans les laboratoires...

  • Moi j'aime bien Gloria Allred

    J'ai lu quelques articles de presse sur la nouvelle affaire  Polanski. Je suis frappé de la manière dont l'avocate de Charlotte Lewis, Gloria Allred, est présentée. On la représente en spécialiste de l'action judiciaire et de la procédure, experte en dommages et intérêts contre les célébrités. En réalité, Gloria Allred est une spécialiste du droit de la famille et des femmes. Partout où elle intervient, c'est là où des femmes qui semblent victimes, et elle ne défend pas que des people ou des victimes de people. Quand j'entends les Kouchner et Lang exprimer leur peine devant les "souffrances" de Polanski, les BHL traiter d'emblée Charlotte Lewis de menteuse, ou de simples commentateurs sur la Toile y voir une opportuniste vénale, j'ai juste envie de gerber.

    Est-ce qu'ils savent, tous ces bien-pensants, ce que c'est que la souffrance d'une femme rongée par la culpabilité après avoir subi un viol. Tiens, cela me rappelle un témoignage d'une amie beaucoup plus jeune que moi : elle m'a rapporté qu'à 15 ans, elle avait été agressée par le garçon avec lequel elle sortait. Pendant des années, elle s'était interrogée en s'imaginant que c'était sa faute si elle avait été agressée. J'invite à la lecture de l'excellent billet de Sandrine sur le blog A dire d'elles , tant elle me semble avoir fait de très pertinentes réflexions sur cette affaire.

    Non, ils sont bien plus soucieux des psychothérapies pour people, nos artistes et politiques engagés, ou encore des vices de procédure qui permettraient d'échapper à un juste châtiment.

    Je suis d'accord pour estimer que Polanski est un grand artiste. Et alors ? Céline écrivait très bien, il n'en aurait pas moins mérité la corde, à mes yeux. Brasillach était un helléniste et traducteur hors pair, riche écho de la poétesse Sapphô, mais c'est à bon droit qu'il a été fusillé à l'issue de la Seconde Guerre Mondiale. L'art ne doit pas constituer un échappatoire à la responsabilité pénale.

    L'impression ignoble que donne tout ce beau monde grouillant, c'est celle d'uns société fermée sur elle-même de gens qui se connaissent, se couvrent et se protègent.

    Ce que fait quelqu'un comme Gloria Allred, aux USA, c'est de taper un grand coup dans la fourmilière, notamment contre tous ces hommes du show-bizz et du sport, qui se croient autorisés à humilier et traiter mal les femmes qu'ils croisent. C'est d'une mahonnêteté insigne de la présenter comme la candidate des scandales.

  • Culture et Soft-power, la démission de Terra Nova

    C''est l'oeil effaré et le faciès épouvanté que je sors d'une visite du site de Terra Nova : je viens d'y lire une analyse de Frédéric Martel sur la fin du soft-power européen, qui, si elle ne laisse pas d'être brillante conclut et suggère très exactement aux antipodes de l'idée que je me fais de la culture. J'y retrouve très exactement ce qui se dit, au sein de la gauche progressiste, sur la culture depuis près de trois décennies : une dénonciation de la culture élitiste française. A vrai dire, jusqu'à peu, il s'agissait de dénoncer un vecteur de reproduction sociale au nom d'un bourdieusisme bien compris, mais, cette fois, la critique s'est faite plus subtile, elle a changé son fusil d'épaule.

    Frédéric Martel constate (à raison) les pertes d'influence française et européenne dans l'industrie culturelle (bouh, quel vilain oxymore !) ; il en attribue la cause d'une part à l'émergence d'une concurrence de plus en plus rude, d'autre part au vieillissement de nos populations qui freine la créativité (en somme, les vieux débris sont forcément peu créatifs, version re-masterisée du jeunisme progressiste) et enfin (et surtout, car c'est là où se porte le coup de grâce), l'absence d'adaptabilité de la vieille culture européenne aux temps de la mondialisation et du tout numérique.

    Allons bon : aux poubelles de l'histoire l'humanisme occidental ! Non, aujourd'hui, pour regagner en soft-power, il faut être world-fashion, c'est à dire multi-culturel, d'ailleurs, à en croire Frédéric Martel, c'est ce qui porte le modèle américain qui écrase tous les autres.

    Nous autres Européens, nous préoccuperions trop de l'offre culturelle et pas assez de la demande. Panem et Circenses, oui, voilà la solution à notre perte d'influence dans le monde. Du pain et des jeux non sous l'égide de petits producteurs indépendants, mais plutôt sous celle de grosses maisons, industries de masse capables de rivaliser avec les Hollywood, Bollywood et autres acteurs du marché de la culture mondialisée.

    Si j'agrée l'organisation pensée par Frédéric Martel, c'est à dire une agence culturelle digne de nom et des bureaux dans les plus grandes capitales à la tête desquels on ne retrouverait pas des nominations qui seraient le fruits de compromis politiques et d'une courtisanerie effrénée, je diverge fondamentalement du modèle idéologique auquel il se réfère.

    La question n'est pas de distinguer artificiellement une culture d'élite et une culture de masse, mais plutôt de déterminer les conditions dans lesquelles une démocratisation de la culture est possible.

    Interrogeons le fond : qu'est-ce qu'une culture élitiste ? Est-ce que c'est élitiste d'assister à une représentation d'une pièce de Sophocle ? On pourrait le penser, et pourtant, c'était l'une des occupations les plus populaires des Athéniens du temps de Périclès ? Est-ce élitiste de contempler gravement les frises de la Cathédrale de Chartres en interrogeant leur signification ? Là encore, on pourrait le penser, et pourtant, c'était la TF1 cathodico-catholique de tout un peuple qui ne savait ni lire ni écrire, au Moyen-âge pour accéder au sacré et au spirituel.

    In fine, il ne s'agit pas d'exclure notre culture européenne, mais de trouver plutôt les moyens de la revisiter : c'est ce que firent les Romains avec les Grecs, et l'on peut dire qu'ils en prolongèrent diablement et durablement le soft-power.

     

  • 'tain, mais ils ne savent vraiment plus ce que c'est que la rigueur !

    Il y a des jours où mes concitoyens m'inquiètent sérieusement. D'après un sondage tout récent, ils croient aux deux tiers que l'actuel gouvernement mène une politique de rigueur. Oulah...Ils n'ont pas l'air de comprendre ce qu'est vraiment une politique de rigueur ! On perd de plus en plus le sens des réalités dans ce pays, et cela m'inquiète fort. On est  à 1000 lieues d'une politique de rigueur, actuellement en France. En Grèce, oui, on mène une politique de rigueur. Une politique de rigueur, c'est augmenter les impôts réduire les dépenses publiques et baisser (même pas bloquer, baisser !) les salaires des fonctionnaires. On est (heureusement !) très loin du compte. La France, si elle se montre économe et sérieuse, peut même espérer échapper à cette politique-là à condition de réduire son train de vie et d'effectuer certaines réformes.

    Citoyen Français, ouvre les yeux, nom de Zeus : tu ne sais pas ce que c'est qu'une politique de rigueur. Si vraiment tu veux t'informer, demande aux Argentins, aux Grecs, ou à d'autres pays auxquels le FMI a administré une cure d'austérité, et tu vas comprendre.

    Ça m'inquiète cet aveuglement crasse. Les peuples qui ne veulent pas ouvrir les yeux finissent toujours par le payer cash.