Le déni de démocratie auquel se livrent l'UMP et le gouvernement est tout simplement incroyable. La Région était l'un des derniers bastions où l'on pouvait espérer entendre des voix dissonantes. Avec la réforme que l'Assemblée Nationale vient de valider (j'espère que les députés néo-centristes ont voté contre), les citoyens minoritaires ne pourront plus faire entendre leurs voix puisqu'ils n'auront que peu de chances de se voir représentés. En effet, il faudra atteindre 12.5% des inscrits pour espérer siéger. S'il est bien un espace politique où je juge légitime de favoriser le consensus et le débat, c'est foncièrement la région.
Des pratiques comme celles-là permettent de bien faire comprendre comment des gens de droite comme moi finissent par voter à gauche à chaque second tour, quand il n'y a pas de représentants centristes. La gauche a des travers, mais il faut reconnaître généralement aux Socialistes qu'ils sont autrement plus respectueux de la diversité des opinions. Je ne pense pas que Bruno Le Roux et le PS obtiendront gain de cause auprès du Conseil Constitutionnel, mais ils ont tout de même raison de tenter leur chance.
Non, l'espoir, maintenant, il est entre les mains des centristes, au Sénat : pas de majorité sans eux pour l'UMP, or, le texte doit y passer en seconde lecture. Si évidemment les centristes admettent de signer leur mort politique, ils laisseront filer, mais, s'ils ont le moindre bon sens, il leur faudra s'opposer avec la dernière des énergies à ce texte démocraticide. A vrai dire, l'heure des bilans commence aussi à sonner, au Nouveau Centre, et les militants grondent : ils en ont juste assez d'être traités comme de la merde par l'UMP...
Il y a vraiment une droite de merde en France. Tiens, au moins, si un jour je me flingue, je pourrai toujours me consoler en songeant qu'il y aura un salaud de droitier de moins dans le pays.