Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 2

  • Le mauvais procès fait à Éric Besson

    Plus j'en lis, et plus je trouve excessifs les jugements qui sont rendus envers Éric Besson. Je ne trouve pas juste de le qualifier de félon et encore moins de traître. A mon sens, il a fait une lourde erreur, en rejoignant Nicolas Sarkozy, mais il n'est pas le seul, et dans le camp de Nicolas Sarkozy, il y a plusieurs individus estimables qui font la même erreur. Dans notre pays, cela demeure tout de même un droit que de changer d'avis, d'autant qu'Éric Besson n'a pas pris en traître le PS, que je sache. Il a repris sa liberté de parole avant même le premier tour de l'élection présidentielle.

    En ce qui concerne l'immigration, attendons de voir et jugeons après, plutôt que de lui jeter la pierre par avance. Bien sûr, je me méfie des annonces chiffrées, ces dernières me semblant contradictoires avec la volonté de traiter la question de l'immigration au cas par cas, mais, à ce qu'il me semble, Éric Besson n'est pas un monstre jusqu'à nouvel ordre.

    En revanche, pour s'être laissé embarquer dans un projet qui ne lui correspond sans doute pas, je ne crois pas l'homme très perspicace. L'occasion va de toutes façons être donnée de juger l'homme et son humanité sur pièces, puisqu'il hérite d'un mnistère particulièrement sensible.

    J'ai lu son dernier billet : bien sûr, je n'irais certainement pas faire l'éloge de Hortefeux, au vu des dérapages multiples auxquels ont donné lieu nombre d'interpellations (en fait, le problème, c'est que ces dérapages ne sont pas propres à l'immigration mais sont les conséquences d'une politique sécuritaire et liberticide qui se met en place à tous les étages de la société !). Toutefois, Éric Besson fait bien de mettre en garde le PS sur la question de l'immigration. Contrôler sérieusement et fermement nos flux migratoires est une nécessité absolue. La vraie question, c'est la manière dont on le fait. Les Socialistes devraient comprendre une bonne fois pour toutes que leurs discours angélique sur l'immigration est passé de mode, et que le petit peuple ne le supporte plus. Les dernières vagues d'immigration en France, particulièrement les regroupements familiaux systématiques ont généré de nombreuses difficultés, notamment là où ces vagues étaient concentrées (il est vrai, sous l'effet de l'incurie des pouvoirs publics). Il n'y a plus que le PS pour continuer à le nier. Tant que les Socialistes continueront à glapir comme des putois à chaque interpellation, sans même avoir examiné avec sérieux et attention chaque cas, ils ne seront pas crédibles. Ségolène Royal l'avait bien compris, et sur ce terrain, contrairement à la gauche libertaire et bobo, elle se montre très prudente. Éric Besson lui a rendu cet hommage-là, et pourtant, il la déteste autant que ses camarades du PS la honnissent...

    Personnellement, j'avais beaucoup aimé les propositions de François Bayrou sur l'immigration. Et ces propositions allaient exactement à rebours de celles de Nicolas Sarkozy. Nicolas Sarkozy voulait (et veut encore) que la France choisissent ses immigrés. François Bayrou voulait (et veut encore) que les immmigrés qui viennent ici, choisissent vraiment la France. Deux projets radicalement opposés. Le second repose sur la responsabilité de l'individu. Je cite Bayrou tant ce qu'il a dit me semble cousu du bon sens :

    « Je propose une politique nationale d’immigration articulée en deux volets : maîtrise de l’immigration clandestine et main tendue à ceux qui peuvent et veulent s'intégrer.
    En premier lieu, la maîtrise de l’immigration clandestine, en métropole et peut-être plus encore dans outre-mer. Il faut lutter résolument contre les filières de passeurs et les trafics d’êtres humains. Les immigrés, pour l’immense majorité d’entre eux, n’arrivent pas seuls. Ils paient, pour venir, très cher.
    Il faut en même temps très durement réprimer le travail clandestin. Les immigrés clandestins ne restent que s’ils peuvent travailler. Le travail clandestin est la condition de l’immigration clandestine. Chacun sait qu’il est en réalité peu réprimé.
    La politique d’immigration doit être une politique européenne : il faut une politique concertée de circulation, de visas, d'accompagnement des immigrés. Si un immigré n’est pas admis, il doit être reconduit ; reconduit le plus vite possible. S’il est admis, il faut l’inciter à s'intégrer à la société française, par un programme d’intégration portant sur la langue française et nos valeurs. L’assiduité à un tel programme serait une condition de régularisation. Les immigrés arrivés clandestinement sur notre territoire ne sauraient être régularisés que sur des critères clairement définis : contrat de travail, maîtrise de notre langue et de nos valeurs, connaissance de notre mode de vie. »

    Pas mieux que vous François Bayrou : on est à 100% d'accord.

     

  • Enfouissement des lignes électriques, qui a raison ?

    J'ai écouté François Bayrou, ce matin, se demandant comment la France, pays technologiquement avancé, peinait tant à enfouir ses lignes électriques, ce qui les mettrait à l'abri lors des tempêtes :

    «Je n'arrive pas à imaginer qu'un pays comme le nôtre, dont les technologies et les entreprises sont à ce point en pointe, soit incapable de traiter une question qui paraît aussi simple que l'enfouissement des lignes alors que tant d'autres pays l'ont fait ».

    Mais j'ai lu avec bien plus de surprise encore la réponse de Pierre Gardoneix qui parle d'un coût de 100 000 milliards d'euros pour enterrer tout le réseau. Alors soit c'est une monumentale coquille de l'Express, soit Pierre Gardoneix n'est pas sérieux ! L'enfouissement de la totalité du réseau EDF a été chiffré en 2002 à 61 milliards d'euros ! Mais comme le JDD cite exactement sa phrase, j'ai bien l'impression que c'est en fait 100  milliards dont il parle : «Si nous devions enfouir toutes les lignes à moyenne tension, c'est un chantier pour environ 100 milliards d'euros [...] Je n'ai pas 100 milliards d'euros pour enterrer tout tout de suite.»

    Parce que bon, à 100 000 milliards d'euros, j'aurais compris s'il s'agissait d'enfouir un réseau électrique sous le sol de la planète Mars mais si c'était juste pour la France...L'express devrait tout de même être un minimum sérieux quand ils avancent des chiffres, quand bien même ils  auraient un goût prononcé pour les figures d'amplification, particulièrement pour les hyberboles...

    Cela dit, avec une inflation de 2% par an en moyenne depuis 2002, je comprends mal comment on passe de 61 milliards à 100 milliards...

     

  • Les bénéfices des banques en trompe l'oeil

    C'est intéressant ce qu'on peut lire sur la Toile à propos du secteur bancaire et notamment de leurs bénéfices. Çà et là, on s'indigne de ce que les banques françaises bénéficient d'un plan d'aide alors qu'elles sont bénéficiaires pour la plupart. Il y a une méconnaissance de l'économie, chez les Français, qui me laissera toujours pantois, et pourtant, je ne suis pas un expert.

    Il y a des bénéfices, certes, mais il faut bien que les banques rénumèrent leurs actionnaires si elles veulent espérer en attirer d'autres pour pouvoir lever des fonds, fonds qui serviront à augmenter leurs fonds propres. Par les temps qui courent, c'est une proportion de fonds propres insuffisante qui tend entre autres à inspirer la méfiance envers les établissements bancaires et à faire baisser les notations des agences. Avant de prêter, les banques ont besoin de reconstituer leurs marges afin d'incrémenter leurs fonds propres (ce qu'explique par exemple Charles de Courson, du Nouveau Centre, dans un entretien avec France Info), d'où les frais confortables qu'elles prennent actuellement alors que les taux directeurs des grandes banques centrales ont baissé. La méfiance ne s'estompera pas d'un coup.

    «C'est psychologiquement important que les banques consolident leurs fonds propres. Car plus les banques montrent qu'elles sont solides, plus elles seront enclines à se prêter de l'argent les unes aux autres», estimait tout récemment Eric Delannoy, vice-président du cabinet de conseil Weave, cité dans un article du Nouvel Observateur.

    Quant aux actionnaires, le Français se le représente toujours comme une sorte de vampire avide et assoiffé de sang, le poignard entre les dents. Or, le Français ignore souvent que l'actionnaire en question, c'est lui ! L'actionnariat ne se limite pas aux fameux fonds de pension et aux spéculateurs.

    Il faut ajouter encore quelque chose : l'argent proposé par l'État n'est absolument pas gratuit ; entre 8% et 12% de taux d'intérêt ! Les banques se résolvent à accepter les propositions de l'État essentiellement en raison des incertitudes qui pèsent sur l'avenir, mais non en raison d'une situation qui se serait détériorée au point de faire plonger leurs résultats dans des gouffres abyssaux.

  • Bulle d'états et révolution verte

    En dix ans, le monde a cumulé crise sur crise et bulle sur bulle. 1997-2001 : bulle internet . 2001 : crise financière .2002-2007 : bulle immobilière . 2008 : crise financière. J'ai le sentiment que la prochaine, c'est celle des bulles des États. Ils empruntent tous massivement pour relancer la consommation. Sur le fond, en dépit d'un billet récent, je ne suis pas convaincu de l'efficacité des mesures prises. Relancer indistinctement la consommation risque surtout de surajouter la dette publique à la dette privée.

    Je ne suis pas contre les plans de relance choisis par les leaders mondiaux, mais signer des chèques en blanc aux populations pour consommer me paraît idiot. Il eût mieux valu jouer d'incitations fiscales fortes et ciblées pour favoriser de nouvelles habitudes de consommation : alimentation biologique, énergies renouvelables, automobiles propres, et cetera. En France, Corine Lepage s'échine à le dire depuis longtemps. Elle a fait des propositions en ce sens, reprises par François Bayrou. Mais ils prêchent tous deux, dans le désert. Ségoçlène Royal qui a compris l'enjeu a fait une critique du plan socialiste pour les mêmes raisons : pas de place pour l'écologie. Mais ce n'est pas un peu de place qu'il faut, mais amorcer une révolution industrielle. Et Nicolas Sarkozy, le spécialistes des occasions ratées, en rate une de plus...

    Quant au plan d'Obama, son gigantisme occulte les risques structurels qu'il fait courir à l'économie américaine. Je renvoie à l'excellente analyse d'ecomolinari à ce sujet.

  • Les Révolutions de l'Intelligence

    J'en suis arrivé au chapitre XXI de la troisième partie du Tome II de l'ouvrage de Tocqueville, De la démocratie en Amérique, et je suis tombé sur ce passage magnifique. Je trouve qu'il illustre bien ce que sont nos démocraties marchandes, et enfonce tout espoir de Grand Soir pour nos révolutionnaires en herbe...

    «Je ne sache rien d'ailleurs de plus opposé aux mœurs révolutionnaires que les mœurs commerciales. Le commerce est naturellement ennemi de toutes les passions violentes. Il aime les tempéraments, se plaît dans les compromis, fuit avec grand soin la colère. Il est patient, souple, insinuant, et il n'a recours aux moyens extrêmes que quand la plus absolue nécessité l'y oblige. Le commerce rend les hommes indépen­dants les uns des autres; il leur donne une haute idée de leur valeur individuelle; il les porte à vouloir faire leurs propres affaires, et leur apprend à y réussir; il les dispose donc à la liberté, mais il les éloigne des révolutions»

    Et sur les Révolutions, Tocqueville ajoute en note, montrant ainsi quelles sont celles qui ont sa préférence :

    «Si je recherche quel est l'état de société le plus favorable aux grandes révolutions de l'intelligence, je trouve qu'il se rencontre quelque part entre l'égalité complète de tous les citoyens et la sépa­ration absolue des classes. Sous le régime des castes, les générations se succèdent sans que les hommes changent de place; les uns n'attendent rien de plus, et les autres n'espèrent rien de mieux. L'imagination s'endort au milieu de ce silence et de cette immobilité universelle, et l'idée même du mouvement ne s'offre plus à l'esprit humain. Quand les classes ont été abolies et que les conditions sont devenues presque égales, tous les hommes s'agitent sans cesse, mais chacun d'eux est isolé, indépendant et faible. Ce dernier état diffère prodigieusement du premier; cependant, il-lui est analogue en un point. Les grandes révolutions de J'esprit humain y sont fort rares. Mais, entre ces deux extrémités de l'histoire des peuples, se rencontre un âge intermédiaire, époque glorieuse et troublée, où les conditions ne sont pas assez fixes pour que l'intelligence som­meille, et où elles sont assez inégales pour que les hommes exercent un très grand pouvoir sur l'esprit les uns des autres, et que quelques-uns puissent modifier les croyances de tous. C'est alors que les puissant, réformateurs s'élèvent, et que de nouvelles idées changent tout à coup la face du monde.»

    Peut-être vivons-nous une période de ce type à l'heure actuelle...

  • La solidarité énergétique européenne est une nécessité vitale pour le MoDem

    Laperrouze-ptt.jpgAu lendemain du conflit gazier entre l'Ukraine et la Russie, l'Union européenne prend conscience une nouvelle fois de sa fragilité énergétique, pour certains Etats membres une fragilité dramatique, et de son incapacité à parler d'une seule voix. Le rapport d'analyse stratégique de la politique énergétique approuvé aujourd'hui par la commission parlementaire de l'Industrie et de l'Energie remet en perspective l'ensemble des défis auxquels l'Europe doit et devra faire face.
    Le rapport prône notamment une révision rapide de la directive de 2004 relative à la sécurité d'approvisionnement en gaz naturel. "Le risque d'une crise majeure existe au cours de la prochaine décennie. La solidarité européenne doit devenir une grande cause européenne dans le domaine de l'énergie : porter atteinte à l'approvisionnement en énergie dans un Etat de l'UE, c'est porter atteinte à l'approvisionnement de l'UE toute entière", a déclaré la rapporteure Anne Laperrouze. (lire la suite)

    En adoptant son rapport, la commission parlementaire estime qu'investir dans les réseaux et les interconnections afin de développer un réseau paneuropéen et diversifier les routes d'approvisionnement vers l'UE sont des éléments inséparables pour garantir la sécurité d'approvisionnement.

    Pour Anne Laperrouze, "Le court terme : c'est de développer immédiatement, dans le cadre du plan de relance économique présenté par la Commission européenne, les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique, qui sont créatrices d'emploi.  A moyen et long terme, pour éviter un risque majeur de pénurie à l'horizon 2030, il faut établir à l'échelle européenne la feuille de route nécessaire à la programmation  des investissements indispensables à la production et au transport d'énergie et bâtir le plan de recherche et développement pour développer les énergies du futur : les énergies renouvelables avec un accent particulier sur le solaire, les réacteurs de quatrième génération. La R&D c'est aussi les réseaux intelligents et le stockage de l'énergie."

    La pénurie annoncée de carburants fossiles conjointement avec une demande mondiale croissante, la lutte contre le changement climatique, la dépendance de l'UE sont autant de motifs qui rendent plus criants la nécessité pour l'UE de développer une politique européenne de l'énergie basée sur une vision claire des besoins et des capacités pour les décennies à venir, une politique extérieure cohérente et du volontarisme pour développer de nouveaux modes de consommation et surtout de nouvelles sources d'énergie. "Pour l'instant, l'UE réagit aux crises énergétiques, il est de temps de lui donner les moyens pour qu'elle les anticipe et en pare les conséquences" a conclu Anne Laperrouze

  • Michel Barnier et l'exception culturelle

    J'ai entendu que Michel Barnier serait tête de liste UMp en île de France. Très bien, l'UMP ne pouvait mieux choisir, c'est un Européen convaincu. Seulement, voilà, j'ai en mémoire l'affaire de l'exception culturelle française, qui date de 2003, et qui fait que je ne saurais voter pour Michel Barnier, même si je n'étais pas engagé au MoDem. A l'époque, Pascal Lamy (PS) et Giscard souhaitent, comme beaucoup de fédéralistes, passer à la règle de la majorité qualifiée sur les questions culturelles. Michel Barnier est alors commissaire européen. Il est évident qu'une telle décision aurait alors sonné le glas de l'exception culturelle française. Giscard sous la pression du gouvernement Villepin essayait alors de trouver un compromis, et ce, en dépit de la position de Michel Barnier qui était de vouloir de la majorité qualifiée partout ! La position de l'UDF, l'ancêtre du MoDem, sur la question s'était avérée fort astucieuse : Majorité qualifiée comme arme offensive pour adopter des lois de protection à l'échelle internationale, unanimité (donc droit de veto de fait) pour pouvoir défendre la diversité culturelle chaque fois qu'elle est menacée.

    Ce que j'ai conclu de cette affaire, c'est que Michel Barnier n'était pas prêt à défendre la culture française, bien au contraire, mais plutôt à la sacrifier sur l'autel de l'Europe du commerce.

    Or, François Bayrou l'a dit à maintes reprises, et deux groupes thématiques Europe du MoDem (Culture, Identité et valeurs) travaillent justement entre autres sur ce thème, la culture fait partie, du point de vue du MoDem, d'une catégorie de Biens, dits Supérieurs, qui ne sont pas merchandisables (pardonnez l'horrible néologisme). C'est en ce sens que l'UDF avait étendu la notion d'exception culturelle à celle de diversité culturelle, estimant que chaque nation avait droit à son exception et que ce n'était pas négociable.

    Nous avons donc, au MoDem, une divergence de fond avec Michel Barnier, qui considère manifestement la culture comme un produit commercial comme un autre...

  • L'évêque le plus ignoble du monde s'appelle Nicolas Lopez

    Je pense que l'Église Catholique devrait y réfléchir à deux fois avant de nommer un archevêque. Un archevêque est considéré comme docteur de la foi, nommé par le pape, et tient le rôle, auprès des fidèles, des apôtres dont il est le successeur. Son autorité morale est plus étendue que celle d'un évêque.

    Alors dans ces conditions, quand on entend l'imbécile et ultra-réactionnaire Nicolas Lopez, archevêque de Saint-Domingue déclarer que «les femmes qui arborent minijupes et décolletés sont responsables des agressions sexuelles qu'elles suscitent car elles s'habillent de manière à provoquer les hommes», on se dit qu'il y a des baffes qui se perdent (ce n'est pas Jésus de Nazareth qui proposait de tendre l'autre joue, à ce sujet ?). Pour moi qui suis profondément attaché à la liberté et corollairement à la responsabilité de chaque individu, un tel propos est inacceptable. Le pire, c'est que ce sinistre individu a tenu ces propos lors des rencontres de la famille à Mexico. Or, il se trouve que cette ville est en proie à une recrudescence de viols et de crimes sexuels atroces touchant précisément les femmes.

    Nicolas Lopez réussit l'exploit d'associer la sécheresse de coeur à l'irresponsabilité politique et sociale. Si le Diable existe, alors il est parvenu à s'infiltrer au sein de l'église catholique...Et quand je pense qu'il est cardinal...

    J'espère que les fidèles de l'église catholique vont au moins en appeler au Pape Benoît VI pour condamner cet inqualifiable appel à violer les femmes.

  • Seuls Bayrou et le MoDem se préoccupent des enseignants

    Je viens de lire avec intérêt un entretien du Monde avec Claude Lelièvre, un historien de l'éducation, analysant le nauffrage des réformes actuelles.

    Le divorce entre la droite au pouvoir et les enseignants est persistant depuis 2003. Les deux mondes sont-ils irréconciliables ?

    Après le rejet de Claude Allègre (ministre de l'éducation nationale de Lionel Jospin entre 1997 et 2000), de nombreux observateurs, notamment de droite, avaient considéré que celle-ci avait un boulevard devant elle pour séduire les enseignants. Mais Luc Ferry (ministre de l'éducation nationale de Jean-Pierre Raffarin entre 2002 et 2004) a gâché cette chance. Et les lobbies de droite, en réalité, sont davantage entendus d'une partie de l'opinion que des enseignants. Si la confiance des enseignants dans la gauche classique est ébranlée, la droite n'arrive pas à en tirer bénéfice, tout simplement parce qu'elle ne comprend pas le monde enseignant.

    Je rejoins cet historien, mais je souhaite aller plus loin : en réalité, PS et UMP méprisent avec une égale intensité les enseignants. Les premiers les considèrent comme conservateurs et archaïques et les seconds comme des privilégiés inféodés à la gauche. L'UMP a réussi l'exploit de se mettre à dos le seul syndicat de droite, le SNALC. C'est dire à quel point la droite a brûlé absolument toutes ses cartes. Quant au PS, les syndicats de gauche ne parviennent plus à jouer leur rôle de courroie de transmission habituel entre ce parti et le monde enseignant. Massivement inflitrés dans l'appareil étatique de l'Éducation Nationale (particulièrement le SGEN) ils se sont essentiellement appliqués à ne pas relayer les revendications des enseignants mais au contraire à les déformer et à les instrumentaliser afin de valoriser leurs obsessions pédagogisantes.

    In fine, le seul homme politique d'envergure qui a toujours pris avec force la défense de enseignants, c'est François Bayrou. Le seul à en avoir fait sa priorité numéro 1 dans son programme présidentiel. Le premier à avoir réagi aux propos inacceptables de Ségolène Royal sur les 35 heures des enseignants pendant la campagne présidentielle. Le PS et l'UMP marchent droit dès qu'il s'agit d'éducation. Pas une seule contestation dans les rangs quand il s'agit de casser du prof sauf si c'est le camp d'en face qui le fait. Les Jospin and co n'ont jamais désavoué d'une quelconque manière les inepties et les éructations de Claude Allègre. Jack Lang a représenté le règne de la technostructure, des experts en "sciences de l'éducation", des "pédagogues" auto-proclamés et consorts. Luc Ferry a incarné la quintessence de la nullité et de l'évanescence, plus pressé d'aller faire le beau chez Michel Drucker que de diriger sérieusement son ministère, au point d'agacer fortement Jacques Chirac. François Fillon est le seul à avoir cherché à confisquer la main à la technostructure, mais en vain, et, sur le fond, libéral convaincu, il n'en a pas moins essayé de casser le dernier vestige organisé de l'instruction publique, le baccalauréat. Quant à Xavier Darcos, il est bien trop préoccupé avant toutes choses de sa carrière politique pour être un bon ministre. Je passe sur de Robien en raison de son inconsistance.

    Les ennemis de François Bayrou cherchent souvent à lui nuire en lui rétorquant qu'il n'a rien fait comme ministre. C'est bien sûr faux puisqu'il a créé le bac actuel. Il y a une mauvaise foi évidente de ces adversaires politiques qui ne supportent tout simplement pas le fait que François Bayrou ait su diriger en son temps ce ministère sans se mettre tous ses acteurs à dos.

    Les commissions du MoDem planchent depuis quelques temps sur les questions éducatives. Au sein des forces politiques, ce sont les seules qui ont érigé en méthode de travail la concertation avec le monde éducatif. Ce sont également les seules à considérer sans démagogie aucune ni promesses inconsidérées, l'éducation et l'école comme la priorité des priorités, particulièrement d'un point de vue budgétaire. Les seules également à faire de l'instruction publique et de la garantie de l'offre disciplinaire en tous lieux une condition sine qua non de tout projet sur l'école.

    Dans la parole donnée, l'ouvrage de Jean Lassalle, député MoDem, on lit avec émotion son regret du temps où jusque dans le petit collège de village on enseignait le grec et le latin. Jean Lassalle n'est pas passéiste. En revanche, je le crois profondément soucieux de l'égalité républicaine, et notamment de l'accès à tous des voies d'excellence. A cet égard, le grec et le latin représentent les symboles d'un monde qui se désagrège. Ce n'est pas pour rien que François Bayrou ne manque jamais d'en prendre la défense.

  • L'Amour du commerce en Amérique

    J'en ai presque fini, désormais, avec le livre fameux de Tocqueville, de la Démocratie en Amérique. J'ai achevé le chapitre XVIII de la 3ème partie du Tome II. Tocqueville entreprend une comparaison entre les sociétés aristocratique et démocratique. A la première un goût immodéré pour l'honneur, à la seconde pour la richesse.

    J'aime assez d'ailleurs, les remarques générales de Tocqueville sur l'honneur :

    Le genre humain éprouve des besoins permanents et généraux, qui ont fait naître des lois morales à l'inobservation desquelles tous les hommes ont naturellement atta­ché, en tous lieux et en tous temps, l'idée du blâme et de la honte. Ils ont appelé faire mal s'y soustraire, faire bien s'y soumettre.

    L'honneur n'est autre chose que cette règle particulière fondée sur un état particu­lier, à l'aide de laquelle un peuple ou une classe distribue le blâme ou la louange.

    Pas mal vu, je trouve.


    Il y a certains penchants condamnables aux yeux de la raison générale et de la conscience universelle du genre humain, qui se trouvent être d'accord avec les besoins particuliers et momentanés de l'association américaine; et elle ne les réprouve que faiblement, quelquefois elle les loue; je citerai particulièrement l'amour des richesses et les penchants secondaires qui s'y rattachent. Pour défricher, féconder, transformer ce vaste continent inhabité qui est son domaine, il faut à l'Américain l'appui journalier d'une passion énergique; cette passion ne saurait être que l'amour des richesses; la passion des richesses n'est donc point flétrie en Amérique, et, pourvu qu'elle ne dépasse pas les limites que l'ordre public lui assigne, on l'honore. L'Américain appelle noble et estimable ambition ce que nos pères du Moyen Âge nommaient cupidité ser­vile; de même qu'il donne le nom de fureur aveugle et barbare à l'ardeur con­quérante et à l'humeur guerrière qui les jetaient chaque jour dans de nouveaux combats.

    C'est marrant, parce que ça, c'est un trait tout à fait américain. La France a hérité de son long passé cette espèce de morale médiévale qui consiste à voir dans le riche et la richesse la quintessence de la déliquescence.

    Aux États-Unis, les fortunes se détruisent et se relèvent sans peine. Le pays est sans bornes et plein de ressources inépuisables. Le peuple a tous les besoins et tous les appétits d'un être qui croît, et, quelques efforts qu'il fasse, il est toujours environné de plus de biens qu'il n'en peut saisir. Ce qui est à craindre chez un pareil peuple, ce n'est pas la ruine de quelques individus, bientôt réparée, c’est l'inactivité et la mollesse de tous. L'audace dans les entreprises industrielles est la première cause de ses progrès rapides, de sa force, de sa grandeur. L'industrie est pour lui comme une vaste loterie où un petit nombre d'hommes perdent chaque jour, mais où l'État gagne sans cesse; un semblable peuple doit donc voir avec faveur et honorer l'audace en matière d'industrie. Or, toute entreprise audacieuse compromet la fortune de celui qui s'y livre et la fortune de tous ceux qui se fient à lui. Les Américains, qui font de la témérité commerciale une sorte de vertu, ne sauraient, en aucun cas, flétrir les téméraires.

    On devrait en prendre de la graine en France. Le téméraire, en France, est vu au contraire comme un intriguant qui espère devenir calife à la place du calife. Le premier souci du "supérieur hiérachique" est de le tenir à l'écart dans le meilleur des cas, de l'éliminer dans le pire. S'il n'est pas vu comme un intriguant, il est alors considéré comme un doux rêveur, un utopiste ou un fantaisiste...

    Ces choses ne sont pas aussi incohérentes qu'on le suppose. L'opinion publique, aux États-Unis, ne réprime que mollement l'amour des richesses, qui sert à la gran­deur industrielle et à la prospérité de la nation; et elle condamne particulièrement les mauvaises mœurs, qui distraient l'esprit humain de la recherche du bien-être et troublent l'ordre intérieur de la famille, si nécessaire au succès des affaires.

    C'est clairement un trait libéral assumé que de penser ainsi. La somme des bien-êtres individuels sert le bien-être collectif. En France, on tend généralement à penser le contraire, et quand on ne le pense pas, on confond bien-être individuel et égoïsme forcené...

    L'une des deux éditions (10 18) dans lequel je lis l'oeuvre de Tocqueville a donné son propre titre à ce passage. Je vous le donne dans le mille, c'est intitulé le culte de l'argent...Incorrigibles, ces Français...