Plus j'en lis, et plus je trouve excessifs les jugements qui sont rendus envers Éric Besson. Je ne trouve pas juste de le qualifier de félon et encore moins de traître. A mon sens, il a fait une lourde erreur, en rejoignant Nicolas Sarkozy, mais il n'est pas le seul, et dans le camp de Nicolas Sarkozy, il y a plusieurs individus estimables qui font la même erreur. Dans notre pays, cela demeure tout de même un droit que de changer d'avis, d'autant qu'Éric Besson n'a pas pris en traître le PS, que je sache. Il a repris sa liberté de parole avant même le premier tour de l'élection présidentielle.
En ce qui concerne l'immigration, attendons de voir et jugeons après, plutôt que de lui jeter la pierre par avance. Bien sûr, je me méfie des annonces chiffrées, ces dernières me semblant contradictoires avec la volonté de traiter la question de l'immigration au cas par cas, mais, à ce qu'il me semble, Éric Besson n'est pas un monstre jusqu'à nouvel ordre.
En revanche, pour s'être laissé embarquer dans un projet qui ne lui correspond sans doute pas, je ne crois pas l'homme très perspicace. L'occasion va de toutes façons être donnée de juger l'homme et son humanité sur pièces, puisqu'il hérite d'un mnistère particulièrement sensible.
J'ai lu son dernier billet : bien sûr, je n'irais certainement pas faire l'éloge de Hortefeux, au vu des dérapages multiples auxquels ont donné lieu nombre d'interpellations (en fait, le problème, c'est que ces dérapages ne sont pas propres à l'immigration mais sont les conséquences d'une politique sécuritaire et liberticide qui se met en place à tous les étages de la société !). Toutefois, Éric Besson fait bien de mettre en garde le PS sur la question de l'immigration. Contrôler sérieusement et fermement nos flux migratoires est une nécessité absolue. La vraie question, c'est la manière dont on le fait. Les Socialistes devraient comprendre une bonne fois pour toutes que leurs discours angélique sur l'immigration est passé de mode, et que le petit peuple ne le supporte plus. Les dernières vagues d'immigration en France, particulièrement les regroupements familiaux systématiques ont généré de nombreuses difficultés, notamment là où ces vagues étaient concentrées (il est vrai, sous l'effet de l'incurie des pouvoirs publics). Il n'y a plus que le PS pour continuer à le nier. Tant que les Socialistes continueront à glapir comme des putois à chaque interpellation, sans même avoir examiné avec sérieux et attention chaque cas, ils ne seront pas crédibles. Ségolène Royal l'avait bien compris, et sur ce terrain, contrairement à la gauche libertaire et bobo, elle se montre très prudente. Éric Besson lui a rendu cet hommage-là, et pourtant, il la déteste autant que ses camarades du PS la honnissent...
Personnellement, j'avais beaucoup aimé les propositions de François Bayrou sur l'immigration. Et ces propositions allaient exactement à rebours de celles de Nicolas Sarkozy. Nicolas Sarkozy voulait (et veut encore) que la France choisissent ses immigrés. François Bayrou voulait (et veut encore) que les immmigrés qui viennent ici, choisissent vraiment la France. Deux projets radicalement opposés. Le second repose sur la responsabilité de l'individu. Je cite Bayrou tant ce qu'il a dit me semble cousu du bon sens :