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Seuls Bayrou et le MoDem se préoccupent des enseignants

Je viens de lire avec intérêt un entretien du Monde avec Claude Lelièvre, un historien de l'éducation, analysant le nauffrage des réformes actuelles.

Le divorce entre la droite au pouvoir et les enseignants est persistant depuis 2003. Les deux mondes sont-ils irréconciliables ?

Après le rejet de Claude Allègre (ministre de l'éducation nationale de Lionel Jospin entre 1997 et 2000), de nombreux observateurs, notamment de droite, avaient considéré que celle-ci avait un boulevard devant elle pour séduire les enseignants. Mais Luc Ferry (ministre de l'éducation nationale de Jean-Pierre Raffarin entre 2002 et 2004) a gâché cette chance. Et les lobbies de droite, en réalité, sont davantage entendus d'une partie de l'opinion que des enseignants. Si la confiance des enseignants dans la gauche classique est ébranlée, la droite n'arrive pas à en tirer bénéfice, tout simplement parce qu'elle ne comprend pas le monde enseignant.

Je rejoins cet historien, mais je souhaite aller plus loin : en réalité, PS et UMP méprisent avec une égale intensité les enseignants. Les premiers les considèrent comme conservateurs et archaïques et les seconds comme des privilégiés inféodés à la gauche. L'UMP a réussi l'exploit de se mettre à dos le seul syndicat de droite, le SNALC. C'est dire à quel point la droite a brûlé absolument toutes ses cartes. Quant au PS, les syndicats de gauche ne parviennent plus à jouer leur rôle de courroie de transmission habituel entre ce parti et le monde enseignant. Massivement inflitrés dans l'appareil étatique de l'Éducation Nationale (particulièrement le SGEN) ils se sont essentiellement appliqués à ne pas relayer les revendications des enseignants mais au contraire à les déformer et à les instrumentaliser afin de valoriser leurs obsessions pédagogisantes.

In fine, le seul homme politique d'envergure qui a toujours pris avec force la défense de enseignants, c'est François Bayrou. Le seul à en avoir fait sa priorité numéro 1 dans son programme présidentiel. Le premier à avoir réagi aux propos inacceptables de Ségolène Royal sur les 35 heures des enseignants pendant la campagne présidentielle. Le PS et l'UMP marchent droit dès qu'il s'agit d'éducation. Pas une seule contestation dans les rangs quand il s'agit de casser du prof sauf si c'est le camp d'en face qui le fait. Les Jospin and co n'ont jamais désavoué d'une quelconque manière les inepties et les éructations de Claude Allègre. Jack Lang a représenté le règne de la technostructure, des experts en "sciences de l'éducation", des "pédagogues" auto-proclamés et consorts. Luc Ferry a incarné la quintessence de la nullité et de l'évanescence, plus pressé d'aller faire le beau chez Michel Drucker que de diriger sérieusement son ministère, au point d'agacer fortement Jacques Chirac. François Fillon est le seul à avoir cherché à confisquer la main à la technostructure, mais en vain, et, sur le fond, libéral convaincu, il n'en a pas moins essayé de casser le dernier vestige organisé de l'instruction publique, le baccalauréat. Quant à Xavier Darcos, il est bien trop préoccupé avant toutes choses de sa carrière politique pour être un bon ministre. Je passe sur de Robien en raison de son inconsistance.

Les ennemis de François Bayrou cherchent souvent à lui nuire en lui rétorquant qu'il n'a rien fait comme ministre. C'est bien sûr faux puisqu'il a créé le bac actuel. Il y a une mauvaise foi évidente de ces adversaires politiques qui ne supportent tout simplement pas le fait que François Bayrou ait su diriger en son temps ce ministère sans se mettre tous ses acteurs à dos.

Les commissions du MoDem planchent depuis quelques temps sur les questions éducatives. Au sein des forces politiques, ce sont les seules qui ont érigé en méthode de travail la concertation avec le monde éducatif. Ce sont également les seules à considérer sans démagogie aucune ni promesses inconsidérées, l'éducation et l'école comme la priorité des priorités, particulièrement d'un point de vue budgétaire. Les seules également à faire de l'instruction publique et de la garantie de l'offre disciplinaire en tous lieux une condition sine qua non de tout projet sur l'école.

Dans la parole donnée, l'ouvrage de Jean Lassalle, député MoDem, on lit avec émotion son regret du temps où jusque dans le petit collège de village on enseignait le grec et le latin. Jean Lassalle n'est pas passéiste. En revanche, je le crois profondément soucieux de l'égalité républicaine, et notamment de l'accès à tous des voies d'excellence. A cet égard, le grec et le latin représentent les symboles d'un monde qui se désagrège. Ce n'est pas pour rien que François Bayrou ne manque jamais d'en prendre la défense.

Commentaires

  • +1
    rien à ajouter du tout

  • +1
    rien à ajouter du tout

  • Très juste billet l'hérétique, un petit ajout,Pascale est enseignante.

  • On dit souvent que "l'étude du latin et du grec favorise la rigueur intellectuelle fondée sur de solides réflexes de classement et de logique, qu'elle exige de cohérence et précision." On dit aussi que "ces langues anciennes habituent les élèves à l’altérité, en les arrachant à leurs schémas familiers et en leur prodiguant ainsi une éducation civique. "
    Mais après avoir lu certaines conclusions soi-disant logiques dans les dernières discussions sur Gaza et particulièrement celle qui est intitulée « DIME, l'arme fantôme d'Israël », je me pose beaucoup de questions.

  • @ Géraldine
    Vous vous posez à mon avis trop de questions. Le latin et le grec favorisent la réflexion, mais ce ne sont pas des garanties de ce que chaque individu deviendra. Darcos est un agrégé de lettres classiques, et il faut voir ce qu'il fait de l'école.
    Pour aller chercher pire : Le Pen a souvent pris à témoin Platon en évoquant le Bien, le Beau et le Vrai.

    En revanche, ce que je constate, c'est que chez certain(e)s, il n'y a pas besoin d''avoir pratiqué le grec et le latin (sophistique et rhétorique en particulier) pour tordre aussi bien les mots que les faits à volonté...

    Pour conclure et vous montrer l'inanité de votre raisonnement : la logique n'est pas l'apanage des Grecs. Vous faites tout comme. La Perse, par exemple, a une longue tradition rhétorique et les diplomates perses sont souvent particulièrement malins et habiles. Les Iraniens en sont les descendants.

    Faut-il pour autant étudier le Perse pour établir des raisonnements logiques comme ceux d'Ahmaninejad se demandant si l'holocauste a bien existé, par exemple ?

    Vous voyez, avec des raisonnements tendancieux, on peut arriver à conclure n'importe quoi de n'importe quoi.

    Chez les Grecs, il y avait une discipline qui s'appelait l'éristique. Je crois que Platon et Socrate s'en sont abondamment moqués : il s'agissait de disputer pour disputer, quitte à énoncer les déclarations les plus fantaisistes quand elles n'étaient pas purement et simplement absurdes.

  • "@ Géraldine
    Vous vous posez à mon avis trop de questions"

    Oui vous avez sûrement raison, j'ai bien tort de penser aux autres. Après tout, mes enfants ont fini leurs études et ne risquent plus de subir l'influence de certains profs.

  • @ Géraldine

    Voilà. Et si vous voulez bien respecter également les sujets, svp. celui-ci était consacré à l'éducation, pas au conflit israélo-palestinien.
    Quant à l'influence des profs...dans votre culture politique, j'imagine qu'il vous est naturel qu'ils n'aient pas de devoir de réserve. Dans la mienne, j'attends des enseignants qu'ils n'expriment pas leurs convictions politiques dans l'exercice de leurs fonctions. Vous voyez, chacun ses attentes.

  • Il est évident que les profs n'ont pas à exprimer leurs convictions politiques dans l'exercice de leurs fonctions. Ce qui serait souhaitable c'est qu'ils raisonnent correctement (si j'ai cité les commentaires du conflit israélo-paletinien, c'est parce qu'ils reflètent, pour moi, un regrettable manque de logique et d'humanité).

  • @ Géraldine

    a) le c orps enseignant n'est pas homogène
    b) je (l'auteur de la note DIME) NE SUIS PAS enseignant (que cela soit dit une bonne fois pour toutes)
    c) des enseignants ont pris fait et cause pour le Hamas
    d) j'imagine que ce que vous appelez raisonner "correctement" c'est raisonner comme vous, en somme ?

  • Elle est très bien cette note. Je vais la publier. Un petit zoom sur l'hérétique ne peut pas faire de mal !

  • Bonjour Orange Sanguine !

    Ben merci : très flatté !

  • Bonjour,
    Cela m'étonne que vous disiez que le SGEN est infiltré par le PS. Dans le milieu enseignant, c'est plutôt le SNES qui a cette réputation, le SGEN étant considéré comme un syndicat réformiste.

  • @ Géraldine

    a) le c orps enseignant n'est pas homogène

    ça alors !!!! :-)))

    b) je (l'auteur de la note DIME) NE SUIS PAS enseignant (que cela soit dit une bonne fois pour toutes)

    C'est une très bonne nouvelle.

    c) des enseignants ont pris fait et cause pour le Hamas

    Oui sûrement et j'espère qu'ils l'ont fait en dehors de l'exercice de leurs fonctions et ce n'est pas pour ça qu'il faut les considérer comme des antisémites.

    d) j'imagine que ce que vous appelez raisonner "correctement" c'est raisonner comme vous, en somme

    Non. J'ai toujours accepté de la part de mes élèves des réponses différentes des miennes, à partir du moment où elles étaient la conclusion logique d'un raisonnement correct.

  • Le SGEN est plutôt CFDT. Le SNES est infiltré par les rouges, les trés trés rouges et les roses.

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