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Enfouissement des lignes électriques, qui a raison ?

J'ai écouté François Bayrou, ce matin, se demandant comment la France, pays technologiquement avancé, peinait tant à enfouir ses lignes électriques, ce qui les mettrait à l'abri lors des tempêtes :

«Je n'arrive pas à imaginer qu'un pays comme le nôtre, dont les technologies et les entreprises sont à ce point en pointe, soit incapable de traiter une question qui paraît aussi simple que l'enfouissement des lignes alors que tant d'autres pays l'ont fait ».

Mais j'ai lu avec bien plus de surprise encore la réponse de Pierre Gardoneix qui parle d'un coût de 100 000 milliards d'euros pour enterrer tout le réseau. Alors soit c'est une monumentale coquille de l'Express, soit Pierre Gardoneix n'est pas sérieux ! L'enfouissement de la totalité du réseau EDF a été chiffré en 2002 à 61 milliards d'euros ! Mais comme le JDD cite exactement sa phrase, j'ai bien l'impression que c'est en fait 100  milliards dont il parle : «Si nous devions enfouir toutes les lignes à moyenne tension, c'est un chantier pour environ 100 milliards d'euros [...] Je n'ai pas 100 milliards d'euros pour enterrer tout tout de suite.»

Parce que bon, à 100 000 milliards d'euros, j'aurais compris s'il s'agissait d'enfouir un réseau électrique sous le sol de la planète Mars mais si c'était juste pour la France...L'express devrait tout de même être un minimum sérieux quand ils avancent des chiffres, quand bien même ils  auraient un goût prononcé pour les figures d'amplification, particulièrement pour les hyberboles...

Cela dit, avec une inflation de 2% par an en moyenne depuis 2002, je comprends mal comment on passe de 61 milliards à 100 milliards...

 

Commentaires

  • Oui qu'attend on pour enfouir ces lignes? effectivement la 'facture' est élevée, peut-etre faudrait-il enfin penser à une politique à long terme mais aussi à l'environnement ! Révolutionnaire il est vrai!

  • De tels chiffres sont tellement éloignés de la réalité quotidienne de l'humain normalement constitué que l'on en vient à faire des erreurs de trois zéros !

    Je ne suis pas surpris qu'une estimation à la louche de 61 milliards en 2002 puisse passer à 100 milliards en 2009. Ce n'est pas une question d'inflation, mais plutôt une question de louche !

  • @ BGR

    Je pressentais quelque chose de ce genre, mais si vous le dites :-)

  • En fait, le coût dépend de qui fait les travaux? Si c'est un sous traitant polonais, c'est 61 milliards, si c'est un ouvrier d'EDF, cela passe à 100 milliards ;)

    Trêve de plaisanterie, la louche du centre est moins bien réglée que celle de la droite car elle sert moins souvent...

  • L'estimation à 100 milliards, c'est celle de Pierre Gardoneix. 61 milliards, c'était celle de 2002 par EDF itself...

  • Pour ma part, j'ai entendu P. Gadoneix donné une estimation de 100 milliards d'euros,.... mais ce n'est qu'une estimation.
    J'ai également entendu des débatteurs faire référence à l'Allemagne, dont le taux d'enfouissement des lignes électriques est supérieur au notre : il convient cependant, comme avec d'autres pays, de tenir compte d'une densité démographique nettement plus faible en France.

    Tout en évitant de lancer un long débat sur le sujet, j'en profite cependant pour donner quelques indications :
    - pour enterrer des lignes, il convient d'abord de disposer d'une maîtrise des sols (et éventuellement de place). Pour exemple, dans de nombreuses communes rurales ou semi-urbaines, lorsqu'un lotissement se crée, les lignes (basses et moyennes tension) sont quasi-systématiquement enterrées. Tel ne peut-être le cas quand on voit "fleurir" des permis de construire individuels le long de voies qui, souvent, ne sont pas encore viabilisées et dont le profil est incertain.
    - hormis l'aspect coût, l'aspect exploitation est à prendre en compte lorsqu'il s'agit de faire le choix entre "aérien" et "urbain". Surtout en moyenne tension (15 ou 20000 volts), le délai de réparation est souvent nettement plus rapide dans le cas de lignes aériennes (hormis, bien sûr, le cas de la catastrophe qui vient de survenir dans le Sud-Ouest). Un défaut sur une ligne aérienne est en effet rapidement localisable, et la réparation peut s'engager sans délai. Dans le cas d'un câble souterrain, trois délais se cumulent généralement : un 1er délai de détection et de localisation du défaut, puis un délai de terrassement afin de dégager les câbles en défaut, enfin un délai de réparation de ces câbles.

  • @ Daniel Testard

    Et est-ce que cela coûterait cher de créer un petit tunnel d'intervention, dès lors que les câbles sont enfouis ?

  • Difficile de répondre en quelques mots à "l'Hérétique". Je n'apporterai donc que quelques éléments permettant de comprendre que des méthodes de type endoscopique ne sont pas envisageables pour procéder à des réparations sur des câbles d'énergie endommagés.
    1. d'abord, la localisation de l'avarie sur un câble se fait à quelques dizaines de cm près. Ce n'est qu'en ouvrant et en dégageant les câbles que l'on discerne précisément le point de défaut, et son ampleur (parfois très ponctuel, d'autres fois plus étendus)
    2. le sous-sol, surtout en urbain ou suburbain, est souvent encombré : canalisations d'eau, de gaz, câbles téléphoniques, d'éclairage public, d'énergie (basse et moyenne tension)
    3. réparer des câbles d'énergie dans lesquels transitent quelques centaines d'ampères, ou à des tensions de plusieurs milliers de volts (20000V en moyenne tension) ne saurait se faire via un "mini-tunnel" : il faut de l'espace pour faire du "solide", et notamment reconstituer avec soin l'isolation des câbles moyenne tension,.....

  • Si vous aimez réfléchir par vous-même au lieu d'écouter les âneries déversées par les médias et/ou les hommes politiques qui ont oublié la loi d'Ohm, voilà quelques sources intéressantes.

    Réseau THT 400KV à 63 KV
    http://www.rte-france.com/htm/fr/reseau/ouvrages.jsp

    Réseau 20 KV (HTA) à 220 V (BT)
    http://www.erdfdistribution.fr/electricite-reseau-distribution-france/distribution-d-electricite/la-vie-du-reseau-electrique/les-ouvrages-hta-et-bt-130056.html

    Ces sources peuvent être contestées (RTE et ERDF sont des parties prenantes). Contentez vous des kilomètres de lignes, c'est assez factuel.
    Y'a plus qu'à estimer le coût des tranchées et des ouvrages, le coût des câbles, en sachant que pour la haute et trés haute tension passer de l'aérien (conducteur nu refroidi par l'air) au souterrain (conducteur isolé, évacuation des calories impérative - voir effet joule dans wikipédia) il va y avoir des problèmes techniques intéressants à résoudre pour des longues distances. Allez, dans ce calcul, on doit pouvoir négliger le prix des poteaux et des pylones. Vous avez trouvé ?

    Deuxième devinette : qu'est ce qu'un gestionnaire de réseau électrique, qui est gestionnaire de réseau ?

    Troisième devinette : qui est propriétaire des réseaux ?

    Vous approchez du but. Voilà la dernière question: qui devrait supporter le coût de l'enfouissement ?

    Avez-vous trouvé ?

    Le réseau électrique aérien a encore de beau jour devant lui, en particulier en haute tension dans les zones rurales. Mais je suis d'accord avec vous. C'est trés laid.

    Comment faire pour se passer des réseaux ?
    - Ne plus utiliser d'électricité : radical, mais dur.
    - Devenir son propre producteur : possible, mais pas accessible à toutes les bourses = électricité pour les riches et assez riches.
    - Developper des unités de production de faible puissance à proximité des poches de consommation : piste intéressante, mais attention. Un réseau interconnecté permet d'assurer une sécurité de founiture en cas de panne d'un moyen de production sans augmenter fortement ces moyens de production (et donc le prix de revient). Attention bis: ne pas "désélectrifier" les zones rurales.

    Les problèmes énergétiques sont passionants et le seront plus encore dans quelques décennies.

    Amicalement.

  • @ Mario

    Merci pour vos précieuses informations. Cela donne matière à réflexion en vue d'un billet prochain.

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