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Bulle d'états et révolution verte

En dix ans, le monde a cumulé crise sur crise et bulle sur bulle. 1997-2001 : bulle internet . 2001 : crise financière .2002-2007 : bulle immobilière . 2008 : crise financière. J'ai le sentiment que la prochaine, c'est celle des bulles des États. Ils empruntent tous massivement pour relancer la consommation. Sur le fond, en dépit d'un billet récent, je ne suis pas convaincu de l'efficacité des mesures prises. Relancer indistinctement la consommation risque surtout de surajouter la dette publique à la dette privée.

Je ne suis pas contre les plans de relance choisis par les leaders mondiaux, mais signer des chèques en blanc aux populations pour consommer me paraît idiot. Il eût mieux valu jouer d'incitations fiscales fortes et ciblées pour favoriser de nouvelles habitudes de consommation : alimentation biologique, énergies renouvelables, automobiles propres, et cetera. En France, Corine Lepage s'échine à le dire depuis longtemps. Elle a fait des propositions en ce sens, reprises par François Bayrou. Mais ils prêchent tous deux, dans le désert. Ségoçlène Royal qui a compris l'enjeu a fait une critique du plan socialiste pour les mêmes raisons : pas de place pour l'écologie. Mais ce n'est pas un peu de place qu'il faut, mais amorcer une révolution industrielle. Et Nicolas Sarkozy, le spécialistes des occasions ratées, en rate une de plus...

Quant au plan d'Obama, son gigantisme occulte les risques structurels qu'il fait courir à l'économie américaine. Je renvoie à l'excellente analyse d'ecomolinari à ce sujet.

Commentaires

  • merci pour le lien.
    http://www.institutmolinari.org/evenements/2007_03_16_c_est_trop_tard_pour_la_terre.htm
    As-tu lu le livre de "Cecile Philippe" de l'Inst. Molinari ?

    Si oui qu'en penses-tu ? Si non, qui pourrait m'en donner une lecture MoDem libéral ?

  • @ Giacomo
    Je ne l'ai pas lu, mais à voir le résumé, je crois que j'ai à peu près le même genre de griefs envers les Verts.
    Il faut que je le lise avant. Je pense qu'il faut distinguer plusieurs choses différentes, sur l'énergie, si l'on ne veut pas se fourvoyer :
    a) l'énergie et la technologie que l'on escompte utiliser est-telle suffisamment performante ?
    b) est-elle renouvelable
    c) permet-elle un début d'indépendance énergétique, à défaut, une diversification des sources d'énergie
    d) pollue-t-elle, quel est son bilan carbonne.

    Toutes ces questions ne sont pas nécessairement inextricablement liées. Une chose est certaine, il y aura fatalement des erreurs et des tâtonnements si nous modifions l'organisation de notre production et nos technologies.
    Il y a un blog MoDem qui s'appelle les libréraux du MoDem :
    http://liberauxdumodem.hautetfort.com/
    Essaie peut-être de voir avec eux.
    Plus généralement, je pense qu'il y a au MoDem, une réelle réflexion pour intégrer l'écologie dans une logique d'économie de marché. En tout cas, au moins au niveau de ses cadres (Corine Lepage, François Bayrou, Jean Peyrelevade, par exemple). Il n'y a pas (enfin...pas trop !), de bisounourserie verte, et à défaut, en tout cas pas d'ayatollisme écolo (genre Baupin à Paris, par exemple).

  • Très mignonne, au fait, Cécile Philippe :-)

    Cela dit, sur le pétrole, je ne suis pas du tout d'accord avec elle. Non pour des raisons idéologiques et/ou morales, mais pour des raisons économiques. Maintenir une forte pression fiscale sur le pétrole, c'est conserver une marge de manoeuvre pour favoriser, le moment venu, une autre énergie. Aucun gouvernement n'a franchi le pas, mais cela demeure possible. J'ai là-dessus quelques idées qui feraient se hérisser littéralement les cheveux sur la tête d'un libéral. Je pense que même quand le pétrole descend, il faut conserver un prix constant et constituer ainsi une cagnotte qui peut par la suite aider l'industrie pétrolière et automobile à se reconvertir. Je suis très sceptique sur l'efficacité de la main invisible dans ce domaine...

    Je ne la suis pas davantage sur le CPE. Il existe des dispositions internationales : deux années de période d'essai ce n'était pas admissible. On pourrait lui rétorquer que l'insécurité prolongée dans un emploi est un facteur de blocage pour la consommation et le crédit, par exemple...Quand on ne sait pas de quoi demain est fait et que l'on est raisonnable, on consomme moins...

    En revanche, je suis globalement d'accord à propos de la nécessité de renvoyer les cotisations sociales aux salariés. Mais pour une raison précise, que j'emprunte à Jean Peyrelevade : les marges des entreprises françaises sont bien trop faibles, et je pense que c'est cette faiblesse qui bloque l'investissement, particulièrement pour l'innovation.

    Nous devons payer notre protection sociale, ça, je le crois, c'est absolument nécessaire. En revanche, je suis prêt à payer cher pour la conserver...

  • ah, je me suis référé aux liens donnés par wikiberal :
    http://www.wikiberal.org/wiki/index.php?title=C%C3%A9cile_Philippe

  • Je trouve votre billet apte à susciter des réfexions importantes.

    En étant obligé d'être en grande partie intuitif je pense :

    1) Pas du tout évident que le Plan d'Obama
    ne soit pas un bon plan.

    2) Corinne Lepage envisage aussi bien d'autres "investissements" qu' "Ecologique" qui seraient bien pensés
    à l'avance et plus d'avenir (que ceux que nous soufflent les intérêts à court terme routines et copinages).

    3)Ségolène et son courant depuis pas mal
    de temps travaillent à ces questions.

    4)Je ne crois pas du tout au "Plan de relance Aubry" qui n'est qu'une copie collective médiane apte à faire plaisir
    même au pouvoir qui traite avec connivence le PS Aubry en adversaire privilégié.

    5)Je ne crois pas que le Pouvoir "Manque des occasions" mais une telle transformation même progressive de l'économie demande un minimum de rapports
    de confiance avec les citoyens qui n'ont
    maintenant plus aucune chance d'exister.

    D'ailleurs Lagarde me fait penser plus à
    une comique disant n'importe quoi qu'à une ministre.

    Mais cela c'est vrai que nous y sommes habitués maintenant aux ministres façon "plus belle la vie" !!

    Mais bien sûr ce serait plutôt à des économistes à donner leur avis.

  • @ Chui Kalm

    On verra le détail du plan Obama.

    Je sais bien sinon que Corine Lepage a d'autres idées en tête.

  • tu écris :
    "il y aura fatalement des erreurs et des tâtonnements si nous modifions l'organisation de notre production et nos technologies."

    vraiment, il est essentiel de voir que l'Energie ce n'est pas un sujet de production, de technologie, mais bel et bien de société.
    Pour t'en convaincre, laisse-moi te raconter une petite histoire.
    ------------------
    Notre réalité : une inefficacité technique et organisationnelle
    Imagines que tu arrives au restaurant. On t'offre 3 beau verres du meilleur vin de la maison, et avant même de commencer ton repas, tu jettes derrière toi le contenu de deux verres ! Voilà la réalité du système énergétique de nos sociétés développés.
    L'efficacité de l'énergie primaire à l'énergie utile du "l'outil technique" mis en place dans les pays développés est d'un 1/3 (33%-34 %) France ou Allemagne indifféremment.


    une fausse représentation car on oublie l'humain
    Ce n'est pas tout : Nous sommes englué dans une fausse représentation. On parle Energie, mais en fait on veut autre chose, le service rendu des énergies. Pour continuer l'exemple, ce que tu veux en allant au restaurant, c'est passer une bonne soirée, pas forcément t'enfiler un verre de rouge !
    De la même façon, l'intérêt c'est le confort thermique dans ton logement, pas la chaleur qui sort de ta chaudière ; l'intérêt c'est pouvoir atteindre un lieu de rencontre et pas de faire 300 km de voiture, ...
    Se nourrir, s'abriter, accèder au lieux d'échanges, voilà l'objectif recherché.


    Mise en perspective historique

    D'abord l'homme vola le feu, peut-être allumé par la foudre. Ensuite, il sut faire jaillir une étincelle de deux cailloux choqués l'un contre l'autre puis de deux bâtons frottés l'un contre l'autre. Ce fut l'un des premiers convertisseurs inventés par l'homme, transformant un mouvement en chaleur.
    Eau, charbon, pétrole, les sources d'énergie abondent dans la nature. Encore faut-il savoir les capter ou les extraire, stocker et transporter l'énergie produite, et surtout la convertir.
    L'histoire des sociétés peut se lire comme celle de leur maîtrise de l'énergie. Chacune d'elles construit un système énergétique qui lui est propre, étroitement dépendant des particularités du milieu naturel, des acquis scientifiques et techniques, de la structure sociale, économique, juridique, politique.
    Avec la révolution industrielle et l'élargissement des échanges, les systèmes énergétiques changent peu à peu d'échelle pour finalement concerner toute la planète. (source : cité des sciences/France)



    Une proposition de définition de ce que nous devons essayer d'améliorer !

    Le système énergétique d'une société est une organisation sociale, économique et politique des transformations successives des énergies naturellement disponibles pour fournir les services satisfaisants ces citoyens.
    En conséquence, l'analyse du système énergétique d'une société nécessite d'aborder toutes les étapes de transformation, de l'énergie primaire à l'énergie finale ("production") de l'énergie finale à l'énergie utile ("consommation") et de l'énergie utile au service rendu ("satisfaction des besoins")

    à titre d'exemple pour mettre en évidence les trois étapes :
    -production : du charbon sur site au fond de la mine au charbon "conditionné" près du consommateur
    ce qui implique de prendre en compte l'énergie finale nécessaire à cette transformation (extraction+traitement+transport,+...)
    -consommation : du charbon acheté à la chaleur qui sort de la chaudière
    ce qui implique de prendre en compte l'énergie finale nécessaire à cette transformation (transport + fabrication chaudière, +....)
    - satisfaction des besoins : de la chaleur à la température souhaitée dans le logement ("environnement" au sens de ce qui l'y a autour "
    ce qui implique de prendre en compte l'énergie finale nécessaire pour la mise en place et le maintien de cet "environnement")

    A chacune de ces 3 étapes, l'Homme est au centre,car entre liberté/responsabilité (collective et personnelle), il doit faire des choix.
    ---------------------------

    Tout libéral que nous sommes, toi et moi nous devons être responsables,(je te conseille vraiment Hans Jonas) individuellement et collectivement. Nous devons intégrer dans nos analyses l'effet Veblen, qui est un accélérateur de la ruine de notre planète (Nous vivons à crédit sur elle). effet Veblen, conjugué à notre "selflove" qui nous fait consommer plus que de raison. Bref, il n'y a pas de problème de production d'énergie, mais clairement un problème de consommation d'énergie, totalement déconnectée de nos besoins.

  • Moi je dis bravo à Giacomo. C'est une richesse que de l'avoir au MoDem Allemagne.
    On insiste toujours beaucoup sur les sources d'énergie sans changer notre référentiel par rapport à celle-ci.
    Dans un monde où l'énergie est chère, il faut d'abord l'économiser.

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