Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 258

  • être de droite, c'est ça

    Tiens tiens : Némo se demande ce que c'est, être de droite. C'est vrai, par les temps qui courent, ce n'est pas facile d'être de droite. Moi, j'ai simplement une anecdote que m'a raconté quelqu'un qui m'est très proche. Dans sa famille, on était à gauche, enfin, du moins, ses soeurs l'étaient. Petite, un jour, elle demande à une de ses grandes soeurs : c'est quoi la gauche et la droite. Et la grande soeur de répondre : eh bien être à droite, c'est avoir un jardin pour soi tout seul. Et être à gauche, c'est avoir un grand jardin où tout le monde joue. Que croyez-vous que choisit l'enfant ? Elle décréta qu'elle était à droite...

    Aujourd'hui, elle vote à gauche (modérée) et il y a pour elle une ligne quasi-infranchissable entre la gauche et la droite (sauf circonstances exceptionnelles : Chirac contre Le pen en 2002, par exemple). Et pourtant, ce n'est pas une idéologue et elle n'est pas butée. Elle a même parfois envisagé de voter Bayrou (pour faire ch... le PS, pas par conviction en dépit de mes efforts constants, bien qu'elle apprécie que le personnage soit sans concessions face à Sarkozy). Mais elle ne l'a jamais fait. Elle appartient à l'évidence à cette frange social-démocrate, que certains, à gauche, voient à droite, que moi, je vois plutôt au centre, mais qui indéfectiblement, vote PS quand bien même le PS présenterait un cochon aux élections. Pas simple, la gauche et la droite, non ?

    En tout cas, je sais une chose : si un jour cette personne vote Bayrou, alors Bayrou passera le premier tour de l'élection présidentielle. Pas facile et surtout pas si simple de venir à bout de la frontière droite-gauche, comme l'espère Chritophe...

    Et moi, que devrais-je dire ? Je suis de centre-droit et je vote comme un c.. à gauche au second tour depuis de nombreuses années...(quand je peux éviter de le faire, je le fais, évidemment, et puis il y a des fois où la gauche m'insupporte trop. Mais la droite, avec l'UMP et désormais, sans l'UDF, est devenue tellement monolithique qu'il n'y a plus d'alternative quand le MoDem n'est pas ou plus présent...)

    Et Vincent, qui a quasiment le même positionnement politique que moi : comment il fait ?

  • Unhuman psychanalyse Martine

    Comme j'ai bien rigolé en lisant l'analyse de la lettre de Martine à Manuel par Unhuman, je veux en faire profiter tous mes lecteurs et mets donc en lien direct son billet. A lire et à relire :-)

    Pauvre Valls : plus moyen de l'ouvrir sans se faire taper sur les doigs par la Mère emptoire. On rigole bien, au PS, en tout cas. Bon, évidemment, il y en a qui prennent la chose avec moins d'humour...

  • PME, un capitaine à bord

    Je vois que Florent divague largement : le voilà à remettre en question la pertinence des PME comme modèle d'organisation économique, avec au passage, quelques arguments bien pensés. Je ne vais pas être original, mais simplement reprendre un argument développé par Schumpeter, mais aussi Jean Peyrelevade. Ce qui nuit à l'efficience globale d'une entreprise, c'est d'abord la dilution des responsabilités. Et plus elle est grosse, plus la responsabilité se dilue. Schumpeter voyait dans l'apparition des Conseils d'administration la mort du capitalisme. Ce capitalisme-là, c'est aussi celui que Jean Peyrelevade nomme capitalisme entrepreneurial, par opposition au capitalisme financier. Sans responsabilité, il n'y a plus de pilote à bord, plus d'éclairs de génie, ni de capacité à donner le brusque coup de barre à babord ou à tribord qui permettra à l'entreprise de se dégager d'une mauvaise passe.

    Alors bien sûr, les grosses entreprises disposent de structures qui permettent davantage d'expression, mais l'autorité est inaccessible bien plus que dans une PME puisque plus éloignée. Les idées y circulent donc bien moins vite. Les grosses entreprises sont tout autant tributaires de leurs clients que les petites. Qu'importe la proximité quand les gros sous sont en jeu...!

    Les grosses entreprises réalisent peut-être des économies d'échelle, mais elles génèrent au moins autant de lourdeurs coûteuses. Elles ont souvent le plus grand mal à réorienter leur production et à se diversifier quand il s'agit d'industrie, par exemple. Des PME innovantes aux structures plus légères y parviennent, bien qu'elles aient les reins financiers moins solides.

    J'ai de la sympathie pour le modèle de la SCOP, mais, compte-tenu de son mode de rémunération, je ne vois pas comment les SCOP pourraient lever des capitaux importants, élément essentiel pour initier la R&D. Cela dit, la SCOP offre à mon avis un modèle économique pertinent pour démarrer une TPE ou une entreprise "citoyenne", tel que le projet de Françoise, par exemple, que cite aussi Florent.

  • Corinne Lepage en première ligne au Parlement européen

    Strasbourg, le 16 juillet 2009.

    Corinne Lepage a été élue, jeudi 16 juillet à Strasbourg, première vice-présidente de la « commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire (ENVI) » qui est l’une des plus importantes et des plus actives du Parlement européen. Elle est également membre suppléante de la commission ITRE (Industrie, Recherche et Energie)

    A l’issue de cette nomination Corinne Lepage s’est déclarée « honorée et enthousiaste » et a précisé qu’ « à quelques mois du sommet de Copenhague, le rôle de cette commission apparaissait d’une importance considérable sur l’élaboration de la politique de l’UE en matière de lutte contre le réchauffement climatique». Elle « mettra tout en œuvre pour contribuer à ce que l’économie verte soit le moteur de la construction d’une Europe soutenable ».

    Corinne Lepage s’est, par ailleurs « réjouie de travailler avec le Président Jo Leinen » qu’elle a connu dans d’autres temps alors qu’il était Ministre de l’environnement de la Sarre. Elle avait alors défendu la Sarre devant la Cour de Justice des Communautés Européennes. Elle s’est déclarée également « heureuse d’y retrouver Chris Davis qui sera le coordonnateur ADLE pour cette commission ».

  • Nathalie Griesbeck, euro-députée MoDem, défendra les libertés en Europe

    A l'issue de la première session plénière qui s'est réunie cette semaine à Strasbourg, le Parlement européen nouvellement élu a renouvelé Nathalie Griesbeck dans ses fonctions au sein de la Commission des Transports (TRAN) et l'a désignée pour siéger au sein de la prestigieuse Commission des Libertés civiles, de la Justice et des Affaires intérieures (LIBE).

    Nathalie Griesbeck s'est déclarée très satisfaite de ses responsabilités au sein de deux très importantes Commissions parlementaires, dont les prérogatives issues de la procédure de codécision ont un impact direct considérable sur la vie des citoyens européens.

    "Je suis très heureuse de poursuivre l'important travail déjà entrepris ces dernières années pour coordonner nos politiques de transport routier, ferroviaire et aérien et doter l'Europe d'infrastructures de transport adaptées aux besoins du 21ème siècle", explique Nathalie Griesbeck.

    "Mon entrée au sein de la Commission LIBE me permettra également de poursuivre les travaux conduits ces derniers mois au sein des groupes de réflexion du Mouvement Démocrate ; Il s'agit notamment pour l'Europe de répondre aux problématiques de libertés publiques à l'heure d'une métamorphose de nos conditions de vie liée à la généralisation des échanges de données électroniques, de s'organiser contre les réseaux de criminalité, d'opter pour la mise en œuvre d'une approche humaniste de la question des flux migratoires, et de promouvoir les politiques luttant contre les discriminations de quelque nature qu'elles soient", a conclu Nathalie Griesbeck.

  • Europe, ce qui attend la présidence suédoise

    Sarnez.jpgIntervenant dans le cadre de la présentation par la présidence suédoise de l'Union européenne, mercredi 15 juillet, Marielle de Sarnez, députée européenne du Mouvement Démocrate, a rappelé les deux principales questions qu'aurait à traiter la présidence suédoise : "la première, c'est la question de la crise. Tout le monde le sait, nous avons besoin d'une réponse cohérente et commune à la crise économique et sociale et donc d'un plan de relance européen pour porter des investissements durables et pour soutenir l'emploi". La vice-présidente du groupe "Alliance des Démocrates et des Libéraux pour l'Europe" a ajouté "l'Europe doit vraiment se montrer aujourd'hui plus attentive, plus proche de nos concitoyens dans les difficultés qu'ils traversent. Elle doit aider davantage ceux qui sont frappés par la crise. De ce point de vue-là, il y a urgence !"

    Puis Marielle de Sarnez a soulevé la deuxième question, celle du nouveau modèle de développement qui doit émerger à l'issue de la crise. Marielle de Sarnez défend "un modèle plus sobre, plus juste et plus durable, qui mette la finance au service de l'économie réelle ; qui développe de nouvelles formes de solidarité entre Européens ; qui prenne en compte les enjeux sociaux et environnementaux dans les échanges internationaux ; et qui réforme en profondeur nos relations avec les pays les plus pauvres de la planète, je pense notamment à l'Afrique".

    Enfin, Marielle de Sarnez a rappelé l'exigence démocratique liée au processus de ratification du traité de Lisbonne : "il y a des différences très importantes entre le traité de Nice et le traité de Lisbonne concernant ce processus de désignation : majorité simple d'un côté, majorité qualifiée de l'autre ; désignation d'un côté, proposition de l'autre ; nombre de commissaires qui diverge selon l'un ou l'autre des Traités. Je vous demande vraiment que soient respectés l'esprit et la lettre des Traités". "C'est de votre responsabilité. Ceci est très important pour la crédibilité de nos institutions" a-t-elle ajouté.

  • Contradictions dominicales

    Une majorité de députés a donc adopté un projet de loi accordant des dérogations au principe du jour de repos le dimanche. Il y a pour ma part tout de suite une contradiction qui m'a frappé. Je lis à l'article 2 du projet de loi les choses suivantes :

    « Seuls les salariés volontaires ayant donné leur accord par écrit à leur employeur peuvent travailler le dimanche sur le fondement d’une telle autorisation. Une entreprise bénéficiaire d’une telle autorisation ne peut prendre en considération le refus d’une personne de travailler le dimanche pour refuser de l’embaucher. Le salarié d’une entreprise bénéficiaire d’une telle autorisation qui refuse de travailler le dimanche ne peut faire l’objet d’une mesure discriminatoire dans le cadre de l’exécution de son contrat de travail. Le refus de travailler le dimanche pour un salarié d’une entreprise bénéficiaire d’une telle autorisation ne constitue pas une faute ou un motif de licenciement. »

    Le problème, c'est que dans le même alinéa (Art.L 3132-25-4) on lit également ceci :

    « En l'absence d'accord collectif, le salarié privé de repos dominical conserve la faculté de refuser de travailler trois dimanches de son choix par année civile. Il doit en informer préalablement son employeur en respectant un délai d'un mois.»

    Je comprends de cet énoncé que le salarié ne peut refuser de travailler le dimanche que trois fois l'an, et que, de plus, il est concevable qu'aucun accord de branche ne soit conclu. On me rétorquera que ce passage ne concerne que la réversibilité de l'accord initial conclu, il n'empêche :  ces mots signent  bien une réelle dérégulation. Les grandes chaînes commerciales vont pouvoir imposer davantage de précarité, et ce sont les commerces de proximité qui vont souffrir. En effet le texte prévoit que les hyper-marchés pourront ouvrir jusqu'à 13h le dimanche matin.  Le raisonnement de Robert Rochefort, euro-député MoDem, sur le sujet, me paraît imparable. Nicolas About, sénateur MoDem-Alliance centriste, n'y voit, lui, qu'un texte technique. Tel n'est pas mon avis. Nicolas About ne veut plus que la loi vienne régulariser des transgressions et promet la vigilance. Mais a-t-il bien pris connaissance de ce que déclarait Richard Mallié, le rapporteur du projet ?

    Cela étant, en cette période difficile pour l'économie et l'emploi dans notre pays, plusieurs magasins, qui bénéficiaient en toute bonne foi d'arrêtés préfectoraux, sont attaqués devant la justice afin qu'ils cessent d'employer des salariés le dimanche. Actuellement, il n'est pas possible de faire l'économie de milliers d'emplois.

    C'est tout de même gonflé de présenter les choses ainsi. Ce que je comprends, c'est que la loi est conçue pour permettre aux magasins qu'évoque le député Mallié  de contraindre sans risques juridiques des salariés à travailler le dimanche, que cela leur plaise ou non...On peut même y voir une volonté d'établir une loi pour dépénaliser l'existant. C'est inadmissible de procéder ainsi. Alors quand il assure que le texte est protecteur en reprenant l'article que je cite justement plus haut dans mon billet, j'exprime mon scepticisme...

    En fait, les grands commerces n'auront plus besoin d'autorisations préfectorales. Il n'y aura donc plus le moindre contrôle sur ce qui se fait et dans quelles conditions. J'ajoute autre chose : actuellement, le code du travail et le code du tourisme ont des classements séparés pour établir les zones touristiques. Pour le code du travail, il y en a 500 environ, pour le code du tourisme, 3000. Je tiens le pari que d'ici quelques années, il se trouvera un sarkozy bis qui proposera de simplifier la loi en alignant les deux codes. Dans quel sens cela se fera-t-il, à votre avis ? On peut toujours m'accuser de procès d'intention, c'est évident que cela sera fort tentant de procéder ainsi...

    C'est incroyable que ce soit un Ministre du Travail et de la Famille qui porte un projet de loi aussi régressif. Il est évident que la disparition progressive du dimanche comme jour de repos réduira davantage encore, pour ceux qui travaillent le plus, la possibilité de retrouver leur famille.

    Je voudrais ajouter un dernier détail : j'ai trouvé ridicule la diatribe de Jean-Marc Ayrault contre le Grand Méchant Marché, coupable de tous les maux dont l'ouverture du dimanche.

    Verbatim...

    Oui, chers collègues, nous en parlons beaucoup ces temps-ci : le marché veut tout ! Tous les équilibres auxquels nous sommes parvenus à travers les siècles sont remis en cause. Aujourd’hui, le marché vous demande les dimanches ; hier, il vous a demandé la précarisation du salariat. Demain, c’est sur la vie elle-même qu’il cherchera à étendre son emprise. Le marché n’a pas d’autre objet que la rémunération de capitaux qui exigent un rendement, indépendamment de toute réalité humaine et sociale. Voilà ce qu’est le marché !  Dès lors, faut-il des règles et des protections ? Vous savez bien que le marché veut tout ; au contraire, nous voulons combattre le tout-marché – combat qui a structuré l’histoire du mouvement ouvrier.

    Du bla bla indigeste à la sauce gauchiste et marxisante comme aiment le faire les Socialistes, bien souvent. Le marché est simplement un système d'échanges dans ou par lequel des vendeurs et des acheteurs se retrouvent pour réaliser des échanges. Il m'énerve, Ayrault, avec sa vulgate anti-libérale à deux balles. Moi, je suis libéral, j'adhère à l'économie de marché, mais je ne suis pas favorable à ce projet, parce qu'économiquement, il n'apporte rien de plus, et parce qu'envers les salariés, il ne comporte pas d'équité. C'est tout. Le marché n'y est pour rien, c'est juste Sarko qui veut pouvoir faire ses courses le dimanche après-midi sur l'avenue des Champs-Élysées...Ah, oui : et quelques grandes surfaces qui essaient d'échapper aux justes sanctions qu'elles méritent. Travailler le dimanche, c'est déjà possible avec une autorisation préfectorale. Alors pourquoi cette loi ?

  • Adopter un bernard l'hermite...

    ble2new.gifEn parcourant la Toile, je vous le jure, on tombe vraiment sur des sites invraisemblables. Depuis ce matin, je suis plus savant qu'hier. L'imaginez-vous ? J'ai surfé sur un site consacré à l'adoption des bernard l'hermite comme animaux de compagnie. Il paraît, par exemple, qu'on peut le stresser, la pauvre bête. Je lis en effet ceci sur le site :

    C’est pourquoi vous devez mettre à disposition de votre Bernard l’Hermite des coquilles de rechange, naturelles … ou peintes, c’est plus rigolo. De toute façon c’est lui qui choisira la coquille qui lui plaira. Mais attention : vous ne devez jamais le forcer à quitter sa coquille pour lui en proposer une autre. N’oubliez pas que c’est un animal et que vous devez le respecter en tant que tel pour ne pas le stresser !

    Dans le chapitre consacré aux soins, il y a même un passage qui m' a fait penser à certains aspects de la blogosphère :-D

    Le Bernard l’Hermite a besoin de la compagnie de ses congénères. Ainsi est-il préférable d’en posséder au moins trois. Vous constaterez qu’ils vivent souvent regroupés, ce qui n’exclut pas qu’ils se livrent occasionnellement à quelques querelles – jamais de vraies bagarres - destinées à affirmer le personnage dominant.

    et puis ceci, aussi :-)

    Ils peuvent ainsi se disputer pour une coquille. Le plus fort secoue alors la coquille du dominé avec ses pattes, jusqu’au départ du Bernard l’Hermite assailli. Si vous découvrez un Bernard l’Hermite sorti de sa coquille, et celle-ci habitée par un de ses compagnons, séparez le , rincez son abdomen pour en enlever le sable et présentez lui une coquille vide, opercule vers le haut pour faciliter son introduction. Vous devrez le laisser plusieurs jours isolé au calme, sans le perturber, dans une atmosphère tiède et humide, avec un point d’eau et une éponge. Quand il aura évacué son stress, il pourra rejoindre ses compagnons.

    Bref, c'est un animal qui s'apprivoise apparemment très bien. Donc, si vous êtes en mal d'un cadeau original pour votre compagne, un ami ou vos enfants, voilà une excellente idée que l'hérétique vous apporte sur un plateau en prévision d'un anniversaire ou de la prochaine nouvelle année...Je suis certain que l'affectueuse et ravissante petite bête saura apporter chaleur et réconfort à son heureux possesseur...

  • Arthur Rimbaud et la fatwa d'Orelsan

    La palme de la boboitude libertaire reconvertie dans l'humanitaire sarkozyste revient sans conteste au nouveau Ministre de la culture, Frédéric Mitterrand. Il paraît que les écrits du rapeur Orelsan à propos des femmes ne sont choquants, mais surtout, qu'Arthur Rimbaud a écrit des choses bien plus violentes et qu'elles sont devenues des classiques. Ah bon ? lesquelles ?

    Ce qui m'énerve depuis le début, chez les thurérifaires d'Orelsan, c'est leur propension à comparer Orelsan aux grands de la littérature et à s'abriter derrière la liberté artistique pour justifier l'inacceptable. Et Mein Kampf, alors : c'est de la littérature ? Il faut donc en accepter les reprises puisque ce sont des lettres. Et les écrits anti-sémites d'un Drieu la Rochelle, d'un Céline ou d'un Brasillach ? bah, de l'art, de la littérature aussi, je subodore ?

    En réalité, les borborygmes du dénommé Orelsan ne sont rien d'autre qu'une fatwa contre les femmes à faire frémir même les intégristes des Madrasas pakistanaises. Puisqu'il menace de maritrintigner une femme, je suggère de bertrancantater Orelsan. Riche idée, non ? et adaptée au cas particulier de notre taliban du Calvados !

    On a retenu d'Arthur Rimbaud essentiellement ses transgressions, comme s'il était une fatalité qu'il eût alors donné le meilleur de lui-même. Qui se souvient pourtant qu'il fut d'abord un partisan déclaré du Parnasse ? Le Parnasse était un mouvement littéraire qui s'agaçait des débordements sentimentaux du romantisme et prônait neutralité et retenue dans les écrits. Les Parnassiens rejetaient les engagements sociaux et politiques des artistes et se faisaient les théoriciens de l'art pour l'art. Le nom de leur mouvement rappelait en écho que le Mont Parnasse, en Grèce, était la demeure mythique du dieu des arts et de la lumière, Apollon.

    C'est ainsi en pleine période parnassienne que Rimbaud écrivit l'un de ses poèmes les plus fameux : Ophélie. Une toute autre manière de parler de l'amour que celle d'Orelsan...


    Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre Folle !
    Tu te fondais à lui comme une neige au feu.
    Tes grandes visions étranglaient ta parole :

    − Un Infini terrible effara ton œil bleu !

    Comme le dit Marc Vasseur sur son blog, à propos de Frédéric Mitterrand les c..., ça ose tout ... Je voudrais ajouter autre chose : Arthur Rimbaud, lui aussi, dans son existence, a été en proie au dépit amoureux (c'est l'une des justifications qu'évoque Orelsan). Mais...c'est tout de même autre chose qu'Orelsan quand il se venge des jeunes filles qu'il a trop aimées...Ses petites amoureuses en prennent pour leur grade, mais c'est fin et humoristique...rien à voir avec le rapeur de banlieue...

    Un hydrolat lacrymal lave
    Les cieux vert-chou
    Sous l'arbre tendronnier qui bave,
    Vos caoutchoucs

    Blancs de lunes particulières
    Aux pialats ronds,
    Entrechoquez vos genouillères,
    Mes laiderons !

    Nous nous aimions à cette époque,
    Bleu laideron !
    On mangeait des oeufs à la coque
    Et du mouron !

    Un soir, tu me sacras poète,
    Blond laideron :
    Descends ici, que je te fouette
    En mon giron ;

    J'ai dégueulé ta bandoline,
    Noir laideron ;
    Tu couperais ma mandoline
    Au fil du front.

    Pouah ! mes salives desséchées,
    Roux laideron,
    Infectent encor les tranchées
    De ton sein rond !

    Ô mes petites amoureuses,
    Que je vous hais !
    Plaquez de fouffes douloureuses
    Vos tétons laids !

    Piétinez mes vieilles terrines
    De sentiment ;
    - Hop donc ! soyez-moi ballerines
    Pour un moment !...


    Vos omoplates se déboîtent,
    Ô mes amours !
    Une étoile à vos reins qui boitent
    Tournez vos tours !

    Et c'est pourtant pour ces éclanches
    Que j'ai rimé !
    Je voudrais vous casser les hanches
    D'avoir aimé !

    Fade amas d'étoiles ratées,
    Comblez les coins !
    - Vous crèverez en Dieu, bâtées
    D'ignobles soins !

    Sous les lunes particulières
    Aux pialats ronds,
    Entrechoquez vos genouillères,
    Mes laiderons !

  • Une réglementation européenne pour la finance est-elle pertinente ?

    Je me réjouissais, tout récemment, de la nomination d'une euro-députée lib-dem à la commission économique et monétaire du Parlement Européen, saluant notamment son rôle dans le processus Lamfalussy. Mais Arnaud (Quindi) est venu doucher assez rapidement mon enthousiasme...

    Euh... Lamfalussy c'est un processus de coordination des réglementations des Etats membres, sur la base d'une législation européenne traduite dans le droit national.

    Même si je suis généralement fan de la création de standards communs et rarement en phase avec Sarko sur les affaires européennes, il ne faut pas minimiser le rôle des autorités budgétaires nationales (à défaut d'avoir un budget européen conséquent dans ce domaine) dans la remise à flot des secteurs bancaire et d'assurance, qui ne sont pas homogènes entre Etats membres (tu as omis de traduire le passage: ce sont les contribuables qui auront financé les conséquences de la crise).

    La problématique réelle est celle de stratégies financières et bancaires divergentes d'un pays à l'autre. La procédure Lamfalussy ne peut mener que vers une forme de régulation qui serait le plus petit dénominateur commun (notamment celle du Royaume-Uni). C'est vers l'Eurogroupe qu'il faut se tourner (dont le Royaume Uni n'est pas membre, ce qui pose la problématique de la nomination de Sharon à ce poste), avec une plus grande coordination de la stratégie financière, budgétaire et monétaire des Etats membres de ce groupe, qui doit fixer la tendance pour mener de manière subséquente et parallèle la procédure Lamfalussy d'augmentation de la régulation.

    Bref, c'est le schéma classique de la paralysie européenne, faute de politique économique et financière commune, il n'y a pas d'interlocuteur valable pour les acteurs monétaires (BCE) et financiers (acteurs privés). Faute d'adhésion du Royaume-Uni à la Zone Euro, un des principaux acteurs de la crise décrédibilise les efforts de régulation européens. Le Parlement Européen devenant un observateur dans tout cela, car il n'est pas la contrepartie législative d'un exécutif économique que serait l'Eurogroupe; de même la Commission n'ayant que très peu de pouvoir dans le domaine, et ne souhaitant pas les développer (sous Barroso), ce qui aurait aussi légitimer le rôle du Parlement face à la Commission. Toute forme de régulation sous la procédure Lamfalussy pour le moment sera donc insignifiante (car minimaliste) par rapport aux problématiques de titrisation et dissémination des risques par les hedge funds (le problème ce ne sont pas les hedge funds, mais plutôt l'ingénierie financière des banques et assurances pour délaisser leur prise de risque). On en revient à la nécessaire volonté de transformation du tissu financier, qui ne peut intervenir à l'échelle européenne, qu'à partir de l'Eurogroupe et la Commission (avec Barroso, Juncker, Sarkozy, et un PPE majoritaire, c'est mal barré)
    .