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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 213

  • Programmes pour les transports en île de France

    J'étudie de près les programmes des différents partis politiques pour l'île de France. C'est en fait assez simple de le résumer : Huchon et les Socialistes se satisfont du statu quo et donnent quelques touches vert pâle à leur projet. Les Verts, c'est plus simple : ils s'apprêtent à organiser la paralysie générale du transport routier et la fin du stationnement partout où ils auront le pouvoir : on peut déjà prévoir un budget spécial fourrière et PVs s'ils accèdent au pouvoir. Il faut lire leur programme , il a le mérite d'être clair : ils escomptent faire circuler davantage de bus dans des couloirs privilégiés, comme ils disent, quitte à en créer d'autres. Comme on sait qu'ils sont hostiles à toute expansion de l'espace routier, ce sera forcément par rétrécissement de l'existant. Proposer aux entreprises de se localiser de manière à réduire les temps de transport, c'est ridicule et infaisable. Les entreprises aussi ont besoin d'être mobile. Le but, c'est de pouvoir se déplacer très vite d'un point à un autre de l'île de France, c'est pas sorcier à comprendre, tout de même.

    Le MoDem, c'est facile d'identifier le programme sur le transport, y'en a pas ou presque : c'est du simili-vert (en nettement plus creux) sans les aspects les plus totalitaires et ayatollesques. Alain Dolium veut faire fonctionner correctement l'existant : très bien, le problème, c'est que dans la catégorie irréaliste, en voilà une promesse sans lendemain. Les failles, c'est consubstantiel de l'organisation et du maillage du territoire par les réseaux ferrés d'île de France. Si cela pouvait se résoudre d'un coup de baguette magique, ça se saurait. Je ne lui jette pas la pierre à Alain Dolium : les autres candidats disent tous la même chose !

    C'est simple à comprendre, pourtant : l'île de France est engorgée. Engorgée, et les mesures prises par  Delanoë et ses alliés verts, puis plusieurs maires de gauche de la proche-couronne déterminés à faire leur Delanoë dans leur royaume, ont aggravé les choses, en plus de coûter une véritable fortune (plusieurs milliards d'euros) en 6 années. Si, pendant ce temps, l'argent avait été investi dans des solutions de type métrophérique (une bonne idée de Christian Blanc mais à échéance trop lointaine) que de temps nous aurions alors gagné. Au lieu de cela, les différents partis en lice en sont tous à essayer de trouver des correctifs aux problèmes générés par ceux qui détiennent Paris, la Région et une bonne partie des communes d'île de France depuis 6-7 ans.

    Reste l'UMP : je regrette de devoir dire que c'est pour l'instant le parti le plus proche de ce que j'attends en termes de transport. Bonne idée de prévoir un axe routier supplémentaire (et pas de les réduire, au contraire, comme veulent le faire les Verts) pour les transports propres et collectifs, bonne idée de boucler la Francilienne, et bonne idée également d'envisager un wagon réservé aux femmes en Seine Saint-Denis. Ça, au moins, ce sont des propositions concrètes.

    Bon, c'est pas compliqué à comprendre : les Franciliens, ils veulent mettre moins de temps pour se rendre sur leur lieu de travail, se déplacer facilement et en sécurité. C'est hallucinant : pour se rendre du sud de l'Essone au nord du Val d'Oise, il faut jusqu'à trois quatre heures si l'on n'est pas sur un grand axe, plus de temps que pour aller de Paris à Lyon. Et vive la région...!

    Alors les billets gratuits, les zones pass et compagnie, c'est secondaire à côté. Ça peut venir, mais après, après avoir amélioré le temps de transport.

  • Pourquoi voter MoDem ?

    Je regarde les sondages qui défilent, et je constate que les uns après les autres, ils ne sont pas à l'avantage du MoDem. Il me semble que l'équation est pourtant assez simple (enfin...à poser, pas à résoudre) : pourquoi voter MoDem ? Oui, pourquoi. Pourquoi des gens votent pour nous ? Dans le dernier sondage opinion way, j'ai constaté que 5O% de nos électeurs voteront à droite au second tour et les 50% restant à gauche. Je crois donc que ce serait une erreur magistrale de gauchir notre discours, et non moins magistrale de s'allier avec la gauche ou l'UMP. Ou alors, il faut adopter la position des municipales et s'allier tantôt à gauche, tantôt à droite, en fonction des enjeux locaux et des programmes régionaux et non de considérations nationales. Inutile de compter sur la gauche : l'alliance front de gauche-écolos-socialistes forme une majorité qui n'a nul besoin du MoDem.

    Par delà les alliances, il faut donner de vraies raisons aux citoyens de voter pour le MoDem : ceci signifie qu'il doit porter un marqueur idéologique, et être doté d'une traçabilité. A vouloir faire des Parlements de l'Alternance et à participer à des rassemblements écologique, social et démocrate, nous avons dilué notre identité. L'UDF avait une identité, le MoDem n'en a pas ou plus.

    C'est donc dans ce domaine qu'il faut travailler, le plus vite possible, et se montrer convaincant en tentant d'élaborer des programmes originaux et efficaces dans les régions.

    J'avoue pour l'instant, que je ne suis pas vraiment enthousiasmé parce que je lis dans le programme de ma formation pour ma Région. Il va falloir se montrer plus incisif, le temps nous manque désormais.

    La seule idée astucieuse et novatrice que j'ai relevée, c'est celle des deux emplois sans charge au niveau régional. Cela, c'est un bon point. Le reste on le retrouve dans tous les programmes, gentiment siffloté sur un air de pipeau. J'aimerais, par exemple, que dans le programme de mon parti figure un plan d'action pour attirer les investissements, ou encore un développement sur la manière dont la Région entend être facilitatrice pour les entreprises naissantes. Il y a bien sûr l'idée du guichet unique ou de la mise en réseau des entreprises mais ce sont un peu des cache-misère faute de trouver des idées plus percutantes. Et puis c'est un peu un serpent de mer qui ressort régulièrement, sans que l'on puisse considérer véritablement sa mise en application, voire, vérifier si elle ne se fait pas déjà partiellement.

    Ce n'est pas mieux ailleurs, c'est même souvent pire, mais ailleurs, il y a la notoriété et une position de pouvoir. Le MoDem n'a pas ces atouts-là : il ne peut donc pas se permettre d'être moyen. S'il veut faire un bon score, il est condamné à être excellent.

  • On n'aime pas les enfants handicapés au Canada ?

    Bon, puisque l'information ne semble pas se répandre, je vais la relayer à mon tour : le Canada avait encouragé un couple de Français à venir travailler à Montréal il y a cinq ans, mais vient de lui refuser le renouvellement de sa carte de travail. Motif ? les autorités fédérales du Canada estiment que le coût éducatif à venir de l'enfant de ce couple, une petite fille de 7 ans, atteinte d'un léger handicap cérébral, est trop important. 3500 euros par an. Un fardeau excessif selon la lettre officielle qui leur a été adressée...Le Québec était pourtant tout prêt à les accueillir, mais l'échelon fédéral en a jugé autrement. C'est tellement minable que les bras m'en tombent ! Les Canadiens sont favorables, d'après un sondage, à 70% au rétablissement de la peine de mort, comme le rapporte le Scriptorium. A quand une majorité pour euthanasier les handicapés ?

    L'Ambassade du Canada se trouve au 35 avenue Montaigne à Paris, dans le 8ème arrondissement. Téléphone 01 44.43.29.00 Télécopie: 01 44.43.29.99

    Le site de l'ambassade est super mal fait, et c'est ailleurs que j'ai réussi à trouver une adresse électronique : paris@international.gc.ca

    Je crois qu'on peut assez largement écrire un courrier de protestation à l'ambassade, pour exprimer notre indignation. Le comble de l'histoire, c'est que les parents ont largement les moyens de subvenir aux besoins de leur enfant, puisque le père est ingénieur-informaticien et a monté sa société. Leur fille avait 2 ans quand ils sont arrivés au Canada : ils ne pouvaient savoir à ce moment que leur fille aurait un handicap léger, ce genre de choses se détectant après un certain temps. Et même si ce n'était pas le cas, décréter qu'on ne peut accueillir une famille sous prétexte que l'enfant est handicapé, c'est tout simplement indigne !

  • La gauche morale aime bien les martyrs du mal-logement !

    Tiens, en lisant les billets de Dédalus, de la Rénovitude ou même de Christophe (auquel j'ai déjà répondu), je me suis imaginé ce que pourrait être l'épitaphe de Rodolphe, Sans-Domicile Fixe, décédé à Paris par une froide nuit d'hiver où la température avait plongé loin sous le seuil fatidique du zéro.

    Ci-gît Rodolphe, décédé le 05 février 2010. Son corps inanimé a été retrouvé dans la rue. Un quidam lui avait proposé de loger dans un petit réduit de sa co-propriété, à côté de la chaufferie, mais «une association de défense des mal-logés» l'a poursuivi en justice pour atteinte aux droits de l'humanité et de la dignité. Rodolphe est mort à l'aube. L'association a toutefois salué le courage de Rodolphe, et fustigé les pouvoirs publics et les propriétaires qui laissaient des logements vacants. Sous la pression de l'association, soutenue par de nombreux partis et personnalités de gauche, une loi est passée, criminalisant le fait de proposer de petites surfaces hors-normes aux sans-abris.

    L'association et les partis se sont félicités de ce que le principe avait primé sur les odieux calculs des marchands de sommeil...

    On a retrouvé Laurent samedi matin, son corps sans vie appuyé contre la porte d'un local de maintenance. Depuis la loi du 18 brumaire 05 février 2010, tous les petits locaux sont désormais fermés à clef et les sans-abris ne peuvent plus y trouver refuge par grand froid. Les propriétaires de ces petites surfaces craignent trop d'être poursuivis en justice.

    François Bayrou, le leader centriste, aurait récemment suggéré un aménagement à la loi, mais une véritable bronca s'est déchaînée au sein des cercles intellectuels de gauche et sur une partie de la Toile. Le gouvernement, qui avait cédé sous la pression des «associations pour la dignité humaine», a finalement reculé et n'a pas repris la proposition de Monsieur Bayrou.

    On a retrouvé Émilie dans un état très grave, ce matin. Émilie vit depuis deux ans dans la rue. Elle avait jusqu'ici trouvé refuge dans une petite remise de service dans laquelle la laissait entrer une gardienne d'immeuble. Mais, depuis la loi du 05 février 2010, il est interdit de laisser des mal-logés ou sans domicile fixe s'installer dans des surfaces qui ne sont pas aux normes. Émilie, contrainte de passer la nuit dehors, a été agressée, frappée très violemment et violée à plusieurs reprises par un groupe d'hommes. Des habitants du quartier l'ont retrouvée prostrée et en état de choc...

    Conclusion : je n'ai pas l'intention de dire que le problème est simple, mais les cris de harpie de la gauche morale, (et même de certains ex-centristes ?), me font bondir. Évidemment, un parti politique ne peut avoir pour programme d'installer des malheureux dans des locaux de service, garages, réduits, remises ou même chambres minuscules. Cela n'implique pas pour autant d'empêcher des solutions d'urgence d'exister. L'excès de normes pourrait, dans ces cas graves, à l'évidence, faire disparaître les rares solutions qui persistent à la marge de la loi.

    Alors l'espèce de lynchage contre Bayrou auquel se livrent pas mal d'individus sur cette question, sur le dos des mal logés, est tout simplement honteux et minable. Toutes les associations (les vraies) et les politiques (sincèrement impliqués) qui travaillent sur la question, doivent pouvoir examiner toutes les solutions sans tabou et discuter sereinement. Pas sous la menace permanente de grands principes d'autant plus grands qu'ils sont concrètement inapplicables.

  • L'Europe doit protéger la Grèce, nous aussi !

    Je ne vais pas écrire un billet long, parce que Quatremer a écrit dix fois mieux que moi ce que j'aurais voulu dire. Des gros cons espère déboulonner l'euro et s'amusent à alimenter les rumeurs les plus folles sur la Grèce afin de lui imposer des taux d'emprunt délirants, supérieurs à ceux que l'on consent généralement aux économies les plus instables de la planète.

    Les Européens doivent faire comprendre aux gros connards que ce n'est pas eux les chefs. Mieux, avec une bonne réaction bien coordonnée, ils doivent faire en sorte de leur faire perdre le plus de fric possible. Je suis à cet égard en complet désaccord avec le raisonnement d'Aurélien Véron.  Une nuance, toutefois, par rapport aux remarques de Quatremer : voilà aussi ce qu'il se produit quand un État joue aux apprentis sorciers avec ses finances publiques depuis trop longtemps. Les gros connards attaquent peut-être la Grèce, mais la Grèce leur a largement prêté le flanc...

    La France n'est pas à l'abri d'un mouvement de panique sur les marchés financiers. Cela fait un moment que la crise des dettes des États est annoncée, et qu'il aurait fallu y parer. On attend toujours des propositions de Sarkozy...

  • Excellence et éducation, chez Désirs d'Avenir aussi on débat...

    Tiens tiens tiens...sur la suggestion d'un commentateur de Marianne qui venait de reprendre mon billet de réponse à Vincent Peillon, je me suis rendu sur le site de Désirs d'Avenir, et j'ai découvert que l'on y retrouvait les mêmes débats que ceux qui traversent le MoDem.

    C'est dans la catégorie Pacte éducatif que j'ai trouvé les discussions les plus intéressantes : d'un côté, il y a le pédagogo de service, qui multiplie les sujets, vante les mérites du collège Clisthène de Bordeaux, une pédagogolâtrerie de Meirieu, et fait l'apologie de tout ce que compte la secte pédagogolâtre. De l'autre, des gens de bons sens, des Jérémie, des silvio54, des Moni, annie, quisqueya, Frédéric1, Damien Mouhet et d'autres encore : quand je les lis, je me dis qu'il y a encore de l'espoir. Entre ces partisans-là de Ségolène Royal et ce que je promeus, en matière d'éducation, je pense qu'il n'y a guère de différences. En tout cas, bien plus de convergences qu'avec Peillon.

    C'est marrant, finalement : considérant Espoir à gauche sur les questions d'éducation, et Ségolène Royal en face, j'y trouve des distorsions assez semblables à celles qui existent entre le MoDem et Bayrou.

    C'est une des raisons qui font que Ségolène Royal me paraît la seule personnalité à gauche avec laquelle il me semble possible de converger (jusqu'à un certain point). Je demeure étonné de l'hostilité de pas mal de militants du MoDem à son encontre, alors qu'elle partage, en réalité, pas mal de choses avec nous. Je pense qu'elle a souvent été victime de mauvais procès (Comme Bayrou, au demeurant).

    En tout cas, tous ces militants de Désirs d'Avenir qui me redonnent espoir, ils devraient ne pas laisser les idéologues s'emparer de leur courant de pensée. Je suis au regret de leur faire savoir que les idées mises en avant sur le site d'Espoir à Gauche sont à l'opposé de ce qu'ils souhaitent. En revanche, ils sont dans la droite ligne de ce que le PS promeut depuis 20 ans, sans dévier, et effacent radicalement la rupture dans ce domaine que laissait présager Ségolène Royal.

    Si nous voulons des changements, il nous faut agir chacun dans nos mouvements politiques et tenter d'y faire du ménage avec les forces qui sont les nôtres...

     

  • Que pasa en Picardie ?

    Tiens ? Qu'est-ce qu'il s'est passé en Picardie ? Les têtes de listes départementales ont été rejetées par les adhérents démocrates qui ont voté. Il m'intéresserait de connaître le taux de participation au vote, bien sûr, mais également les causes de ce rejet, d'autant que cette région n'avait pas particulièrement fait parler d'elle dans la blogosphère démocrate. Le MoDem va devoir réviser sa copie.

    Mais voilà aussi une démonstration éclatante de la vitalité de la démocratie interne : j'en ai entendu, des contempteurs du Modem (essentiellement des déçus) dire que les votes étaient une farce et qu'ils n'avaient pas de validité démocratique. Combien pariez-vous qu'ils vont se féliciter, du coup, de ce coup de semonce des adhérents picards ?

    Étonnant, car la chef de file avait pourtant été validée avec près de 80% des votes. Attendons donc d'en savoir plus.

  • Attachez votre ceinture...

    C'est sans paroles. Signalé par http://twitter.com/MryEmery . Sublime, en effet...

  • Il faut perdre la présidentielle pour gagner les régions...

    La Droite, certainement, doit se lamenter de ne parvenir à récupérer les régions depuis bientôt une décennie, maintenant. La raison en est assez simple : les élections régionales sont des élections intermédiaires, propices à la manifestation des mécontentements, quand bien même les enjeux seraient locaux. Elles ne sont donc jamais aisées pour un pouvoir en place, a fortiori quand elles appartiennent déjà à l'opposition.

    La Droite est au pouvoir depuis 2002, ou, tout du moins, truste les mandats nationaux. Il ne peut donc lui être aisé, en période de crise comme celle que nous vivons, de conquérir des mandats locaux.

    Le parti socialiste n'a pas manqué de présenter son bilan dans les 20 régions qu'il détient. A mes yeux, il est pourtant co-responsable, avec l'UMP, de la situation économique de la France. Nos industries ferment, nos entreprises déménagent, notre balance commerciale est en déficit chronique depuis 2004 (tiens, l'arrivée des Socialistes dans les Régions, à ce sujet...), il est où le bon bilan des régions ? Ce qui est vrai, en revanche, c'est que les collectivités locales, dominées par la gauche, ont augmenté considérablement leur nombre de fonctionnaires, et certainement pas dans un ratio d'un pour un avec l'État, comme le souligne Hashtable dans un récent billet.

    En fait, à aucun moment les Régions (y compris les deux détenues par la droite, d'ailleurs) n'ont fait de l'industrie et de l'économie une de leur priorité. Elles ont au mieux cherché à maintenir ce qui existait, sans d'ailleurs en avoir le pouvoir, la plupart du temps. Oh, bien sûr, il y a eu création d'une série en tout genre de guichets pour entreprises innovantes, mais, de ce que j'ai pu constater, ces aides ont servi surtout à alimenter des canards boiteux incapables de voler de leurs propres ailes. Très peu d'entreprises aidées ont été capables de se dégager de l'aide publique pour attirer des investissements privés. Or, le véritable enjeu, c'est celui-là : attirer les capitaux-risques, les business Angels. Le bilan des pôles de compétitivité est à cet égard édifiant : c'est très honnête d'avoir donné accès au grand public aux tableaux de bord de chaque pôle, mais du coup, on y constate la faiblesse des investisseurs privés.

    Dans le même temps, un État impécunieux et dépensier, aux mains de la Droite, dilapidait les rares recettes en cadeaux, exonérations, dépenses et promesses de toutes sortes ; Nicolas Sarkozy s'est fait une spécialité de la chose, je n'y reviendrai pas.

    Je continue d'espérer que de nouvelles forces fassent des propositions sérieuses et les mettent en action. J'ai jusqu'ici pensé que ce pouvait être le MoDem. Le MoDem ne devrait en aucun cas se compromettre ni avec la droite, ni avec la gauche qui mènent notre pays à la catastrophe, tour à tour depuis 20 ans. Nous devons bâtir une alternative sur la durée, c'est à dire avec un horizon bien plus lointain que 2012 et au risque de n'avoir, dans un premier temps que très peu d'élus.

    Le FDP en Allemagne, a passé dix années sans alliés, les Lib-Dems, en Angleterre, de longue date, sont indépendants. Ils tutoient désormais des scores entre 15 et 20%, et, en Angleterre, les Lib-Dems pourraient même passer devant le Labour dans les prochains mois. Ils nous ont tracé la voie : nous devons faire de même et proposer des solutions originales. Bien sûr, nous courons le risque de ne pas avoir beaucoup de représentants, mais je préfère manger une mauvaise soupe aux choux que de devoir ma gamelle au bon vouloir des uns et des autres.

    Et surtout, je ne me vois en aucun cas participer au crash généralisé du pays par des compromis et des alliances fumeuses auxquelles nous n'avons rien à gagner. En particulier, il s'agit de ne pas être dupe avec les Socialistes : nous ne les intéresserions que si nous dépassons 10%. Inutile de faire des plans sur la comète en les ménageant et en évoquant l'alternance au pouvoir UMP. Dans les Régions, les Socialistes ne font guère mieux que l'UMP à la tête de l'État. On peut participer à des actions ponctuelles ensemble, mais certainement pas gouverner de concert, voilà quel est mon avis sur la question.

    Cela suppose de revenir à un programme politique, économique, social et sociétal, véritablement centriste et original. Il faut en finir avec la gauchisation (parfaitement inutile) de nos idées. Dans les prochains jours, je vais proposer une réécriture, morceaux par morceaux, de l'actuel programme du MoDem. Il s'agira là de propositions d'amendements dont nous pourrons discuter après les Régionales, puisque ce programme est ouvert et pas définitif.

    Nous allons sans doute perdre ces élections régionales, mais perdons-les au moins avec honneur, et préparons l'avenir ! Assez des élus qui rêvent d'alliances avec la gauche pour retrouver leur siège, assez des Corinne Lepage qui clame à cors et à cris la nécessité d'une alliance avec une Europe-écologie, qui représente, à mes yeux, la plus vaste fumisterie de toute l'offre politique et qui de toutes façons, nous méprise ! Assez des opportunistes qui flairent le sens du vent !

    Penchons-nous, maintenant, sur les souffrances de la France et des Français, et offrons-leur une perspective concrète, réaliste mais originale et novatrice, car ce débat avec ce peuple, notre peuple, c'est à mon avis, le seul qui vaille vraiment.

  • Logement social, Bayrou pose une vraie question...

    Le dernier billet de Christophe sur Le Post (un modèle «d'objectivité» dans le genre...) m'a passablement énervé. Bayrou soulève un point qui me paraît tout à fait fondamental : l'adaptation d'un principe de réalité à la situation des mal logés et des sans abris. Une partie de l'assemblée hurle au loup, dans la vidéo que Christophe commente, estimant qu'il ne fallait pas baisser le niveau de normes pour l'habitat des mal-logés. Et Chistophe de dire que Bayrou ne connaît pas ses dossiers et se fait lyncher. Ficelle très grosse qui ne tient pas la route, Christophe. Si tu t'étais intéressé à la campagne municipale du MoDem en 2008, à Paris, c'est au contraire un sujet sur lequel les commissions et Marielle elle-même ont beaucoup réfléchi. Je me souviens d'avoir eu une discussion avec elle, justement, et Marielle disait que la question du mal-logement était une priorité absolue et qu'il fallait absolument trouver des solutions. En particulier, elle s'était demandée si le progrès des technologies dans le domaine des matériaux et notamment leur isolation thermique, ne permettrait pas de mettre en place une série de logements temporaires, de type préfabriqués, aisément démontables, et qui auraient le mérite de donner un toit au plus démunis, pour un certain temps, au moins dans les situations d'urgence. Marielle observait d'ailleurs très justement que c'était d'ailleurs cette absence (celle d'un toit) qui précipitait parfois bien des individus dans la rue sans espoir de retour. Elle notait même que le moment critique où tout bascule ne tient souvent qu'à un fil, fil dont le logement est l'un des écheveaux fondamentaux ! A noter qu'Éric Azière, le second de la liste parisienne pour les Régionales, est justement un spécialiste de la chose et coordonnait la commission logement pendant cette même campagne. Il avait à ce sujet une vision assez intéressante du logement qu'il concevait plutôt comme un parcours correspondant aux différentes étapes de l'existence. J'y reviendrais sur ce blog après en avoir rediscuté avec lui.

    Contrairement à ce qu'affirme Christophe, je pense donc que Bayrou a bien au contraire une idée derrière la tête, même s'il n'a pu l'exposer jusqu'au bout : il pense bien sûr aux logements d'urgence sous toutes leurs formes, parce qu'au nom du principe de réalité, il estime qu'il vaut mieux quelque chose que rien.

    S'il s'énerve, c'est que tout comme moi, il supporte assez mal les donneurs de leçons le cul assis sur une chaise bien au chaud. Donc blablater sur les normes, c'est bien gentil, mais dans l'immédiat, ceux qui vivent ces situations d'urgence, ils aimeraient bien trouver à se loger, pas qu'on leur fasse des discours sur les normes.

    Plutôt que de titrer au lynchage, Christophe pourrait au moins admettre qu'il y a là un débat de fond, quelle que soit sa propre position au demeurant. Mais bon, tant qu'il sera dans une rancune passionnelle à l'égard de Bayrou, il lui sera impossible d'écrire quelque chose d'objectif sur le Président du MoDem, parce que là, en être réduit à faire de la pub pour le Front de Gauche...C'est plus facile, évidemment, de verser dans l'invective que de relever le gant d'un véritable débat.

    Voici la vidéo...
    Logement : Pierre Laurent répond à François Bayrou
    envoyé par frontdegauche. - L'info internationale vidéo.