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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 215

  • PS, UMP, Verts, ils n'ont décidément rien compris !

    Je commence à parcourir les programmes des différents candidats pour les prochaines élections régionales, notamment en île de France. Et je suis exaspéré : Pécresse, Huchon, Duflot, ils ne comprennent décidément rien à rien en ce qui concerne les besoins des Franciliens pour les transports. Leurs mesures tiennent en deux axes : des tarifs bas, uniques, spécifiques et tutti quanti pour une catégorie de population (jeunes, vieux et cetera...) et des projets pharaoniques que les enfants de nos enfants verront peut-être un jour. En somme, strictement rien pour améliorer l'offre (et la rapidité !!!) des transports existant. Rien pour faire en sorte que l'on puisse se déplacer plus vite d'un point de l'île de France à un autre. On s'en fout des gratuités de toutes sortes (c'est bien le moment, tiens !). Ils feraient mieux, tous «verdâtrisés» qu'ils sont, de se préoccuper de décongestionner les transports, voilà la priorité.

    Seuls le MoDem, et une coalition de libéraux et de centristes (Parti libéral-démocrate, Alliance centriste, Gauche Moderne) semblent s'être penchés sur la question. Alain Dolium propose de développer le réseau de bus de banlieue à banlieue, observant que c'est l'un des moyens de transport les moins coûteux, et la liste des seconds (Plan d'Urgence pour l'île de France),propose de libérer la concurrence sur les dessertes assurées par des lignes de bus RATP ou SNCF afin d'accroître l'offre de bus. Elle suggère également de boucler les projets autoroutiers nécessaires à la fluidification de la circulation automobile. Cette dernière liste a d'ailleurs le mérite d'avoir un plan précis et pragmatique sur la question des transports, particulièrement individuels. J'aimerais bien en voir autant ailleurs...

    Je ne saurais que recommander la lecture des tribulations de Jean-Paul chez Hashtable, bien évidemment, pour compléter l'information. Il faut dire qu'il y a de la répartie en face, avec Chantal Jouanno qui s'est pris un mawachi gueri pleine tronche avec son projet d'automatisation de la ligne 14... J'ai lu également que la tête de liste parisienne envisageait de rétablir le bon vieil octroi moyen-âgeux féodal qui permettait l'entrée dans la ville (plus communément appelé péage urbain, de nos jours). Franchement, je me demande si je ne vais pas envisager une partie de pêche au second tour des élections régionales si Dolium n'y est pas, moi. Et à vrai dire, même au premier tour, le MoDem a intérêt à être compétitif, parce que le projet des libéraux et des centristes me tente drôlement, moi...

  • Google-Apple : WAR

    Il y a une scène d'anthologie dans l'Empire contre attaque, l'épisode V de Star Wars : Dark Vador revoit à la baisse l'accord conclu avec Lando Calrissian. Lando réalise alors qu'il a fait une erreur magistrale de s'imaginer que le seigneur Sith poursuivait autre chose que son propre intérêt. Il en va à mon avis de même de tous les accords que Google peut bien passer avec Apple. Steve Jobs y a mis le temps, mais il a fini par comprendre ce qui était une évidence à mes yeux : Google n'a aucunement l'intention de laisser prospérer sur sa niche, si petite fût-elle, un rival potentiel, aussi insignifiant fût-il. Google ne vient pas sur le marché de la téléphonie pour faire joujou ; il y vient pour faire ce qu'il a déjà accompli sur la recherche et les applications en ligne : s'y tailler une position dominante dans un premier temps, hégémonique ensuite si possible.

    Le Nexus One (le Nexus Two est en préparation) vient directement en rivalité avec l'i-phone. Certains s'imaginent qu'Apple multiplie les coups de semonce contre Google avec l'intention de développer son moteur de recherche. Je n'en crois rien. Si c'est le cas, c'est voué à l'échec. Je pense plutôt qu'Apple tente d'assurer la survie de l'un de ses produits phare. La plate-forme Android qui assure le fonctionnement du Nexus One devra toutefois disposer d'alliés au pouvoir adjuvant évident pour pouvoir se développer. Les développeurs en jeux vidéos sont donc aux premières loges.

    Il reste néanmoins un petit détail, de taille...au moins en Europe : compte-tenu du prix du Nexus One, ce n'est pas demain la veille qu'il va supplanter l'i-phone sans baisser sérieusement ses tarifs. 299 euros avec abonnement, 699 sans, faut pas déconner non plus...

  • Reproduction sociale

    C'est très tendance de fustiger la reproduction sociale, je trouve, dans la classe politique. A en croire presse, commentateurs et divers politiques, il suffirait d'être né quelque part pour pouvoir aspirer aux plus grandes écoles. De tels raisonnements ont le don de m'agacer. C'est une négation de tous les efforts qu'on fourni les pauvres gars et les pauvres nanas qui ont trimé d'arrache-pied pour entrer à HEC, à l'IEP, à Centrale, Polytechnique ou encore l'ENA. Combien de soirées sacrifiées, de renoncements aux loisirs ? de week-end à étudier ? Ils y pensent, les contempteurs de l'excellence ? Il les ont essayés, ces concours, histoire de se rendre compte la somme de travail que cela demande ? Je ne proviens pas d'une grande école, à titre personnel, mais j'ai du respect pour l'intelligence et la capacité de travail de ceux qui sont parvenus à y rentrer. Et je m'exaspère qu'on n'y voit là que seul effet d'un procédé social mécanique. L'excellence reste possible, et elle demande autant d'effort aux uns qu'aux autres. L'on doit s'assurer simplement que les plus modestes puissent avoir accès à la culture et se financer les livres nécessaires aux préparations les plus prestigieuses. La seule sélection qui vaille d'être combattue, c'est celle qui ferait de ces études une question de moyens financiers, d'où la bonne idée de la gratuité des concours de Valérie Pécresse (on attend toutefois la réalisation effective de la chose). Peut-être peut-on faire davantage pour les jeunes les plus méritants, bien évidemment, si l'on constate un goût réel de leur part pour l'étude.

    Toutefois, de telles aides devraient aussi pouvoir s'appliquer aux filières professionnelles d'excellence. Il y a là un logiciel mental à changer dans notre système éducatif.

  • étonnant Alain Dolium

    Je suis avec curiosité et intérêt le parcours d'Alain Dolium. J'ai lu ce qu'en dit le Blog du Démocrate, et je partage jusqu'à un certain point son analyse. Il présente à mes yeux des avantages, mais aussi des points qui fâchent. Les avantages, c'est que je le vois pragmatique (ça nous change des idéologues de la démocratie), c'est un chef d'entreprise, et c'est un bon communicant. J'observe qu'il sait être présent sur la Toile sans s'imposer, et qu'il répond si on l'interpelle. J'ai un un peu de mal à récapituler ses prises de position étant donné qu'elles ne figurent pas toutes sur le site de campagne du MoDem en île de France. J'apprécie son réalisme sur l'emploi : Valérie Pécresse parle de créer un million d'emplois en île de France. C'est ridicule, c'est évident que c'est impossible en l'état. Alain Dolium qui a chiffré et calculé son programme parle de 150 à 160 000. Cela me paraît bien plus réaliste. Son idée des deux emplois sans charge à l'échelle régionale (assurance recrutement) n'est pas mauvaise : reste à savoir ce que cela donnerait dans la pratique s'il pouvait être élu. Si l'île de France pouvait mettre en oeuvre cette idée, ce serait un excellent laboratoire en prévision du programme des présidentielles.

    Il y a néanmoins comme je l'ai dit des points qui fâchent : l'un d'entre eux, c'est la caractère socialo-compatible de Dolium, avec une touche même jospino-compatible. Comme s'il paraissait acquis que le MoDem allait s'allier aux Socialistes au second tour. Autant voter directement pour les Socialistes, alors ? Je n'entends pas la moindre critique d'Alain Dolium sur la gestion de la région par Huchon, et pourtant, il me semble qu'il y a des choses à dire.

    J'ai lu la réaction d'Alain Dolium sur la mixité sociale, les quotas et les concours aux grandes écoles. J'ai retenu ces remarques :

    Le concours d’entrée aux grandes écoles est aujourd’hui le dernier ilot de méritocratie perdu dans un océan de connivences et de non-dits.

    Nous sommes confrontés aux résultats d’une massification de l’éducation et nous avons laissé croire au mirage d’un élitisme accessible à tous. La massification des filières générales n’a que déplacé le problème en créant de nouvelles poches de reproductions sociales.

    Jusque là, ça va ; c'est après que cela se gâte. Je me méfie toujours, quand on présente le système éducatif actuel comme un espace exclusif de reproduction sociale. Cela fleure le bourdieusisme bon teint. Alain Dolium évoque les classes studieuses, les plafonds de verre divers pour les classes populaires. Le pire serait justement qu'elles disparaissent, ces classes studieuses. Oui, il y a une sélection par les langues rares ou anciennes, et tant mieux : encore heureux que dans le délire égalitariste qui a frappé tous les gouvernements depuis la réforme Haby de 1976 il soit resté le fil ténu, devenu en effet un fil d'Ariane dans un labyrinthe, pour constituer l'ultime d'espoir pour ceux qui chercheraient à échapper au marasme. Il ne s'agit pas de supprimer les codes, mais de permettre qu'ils soient accessibles partout dans tous les collèges de France. A chacun, ensuite, de saisir l'opportunité ou non, selon l'avenir qu'il envisage. L'excellence partout, comme le disait Bayrou pendant la campagne présidentielle, ou encore ces villages où on pouvait étudier le grec et le latin comme le regrette Jean Lassalle dans sa Parole donnée. Le discours d'Alain Dolium ne m'apparaît donc pas in fine convaincant sur le sujet. C'est l'inconvénient d'être un mélange de bayrouisme (Biennnnn !) et de socialo-jospinisme) (Pas biennnn....!).

    Sur les transports, j'attends plus de précisions sur son projet : il a raison d'observer que les bus sont en effet bien moins chers que les réseaux ferrés. Le problème, c'est que les routes sont aussi saturées, et que je ne vois pas dans don programme ce qu'il prévoit pour contourner cet écueil. J'apprécie néanmoins le caractère réaliste de sa proposition, car elle a le mérite de pouvoir être mise en place dans des délais très rapides, contrairement aux projets pharaoniques des Socialistes et de l'UMP.

    Pour conclure, il est acquis pour moi que je voterai pour lui au premier tour. En revanche, je ne sais pas encore ce que je vais faire au second tour si jamais il s'allie avec les Socialistes. Tout dépendra de la composition de la liste UMP que je n'exclue alors pas de soutenir le cas échéant.

  • Hortefeux veut se montrer vigilant ? avec quels effectifs ?...

    Parfois, il n'y a pas besoin d'être prolixe pour écrire un billet : après le crime horrible dont ont été victimes les deux retraités de l'Oise, Brice Hortefeux a hoché un grand coup du menton et annoncé un grand plan intitulé "tranquillité seniors". Faut-il rappeler que son gouvernement organise régulièrement des baisses d'effectifs dans la police au point d'amener ces fonctionnaires, pourtant généralement tranquilles et placides, à avoir manifesté tout récemment ?

    Les déclarations de toute sorte ne sont que du flan. Il n'y a aucune réalité derrière sinon moins de sécurité, et c'est tout. A mettre en relation avec mon adresse au Président, lundi dernier, où j'évoquais ce tranquille piéton arrêté et mis à l'amende pour être passé sur un passage piéton quand le bonhomme était rouge. S'ils avaient patrouillé du côté de Sainte-Maxence au lieu d'emmerder le péquin, Jacques et Thérès Prévost auraient peut-être pu finir leur existence paisiblement plutôt que dans un bain de sang.

  • Grande messe sur les déficits, le MoDem sceptique...

    Suite à la conférence sur les déficits publics, Jean-Jacques Jégou, Sénateur, Vice Président de la commission des finances du Sénat a réagi au nom de Mouvement Démocrate : 

    «Si l'objectif de la conférence des déficits publics convoquée aujourd'hui à l'Elysée de fonder un diagnostic partagé sur la situation des finances publiques, est louable, le temps n'est plus au diagnostic mais à l'action. 

    Le diagnostic est connu depuis bien trop longtemps : la Commission sur la dette publique présidée par Michel Pébereau l'a établi très clairement en 2005 et rien n'a été fait depuis 2007 alors que le candidat Sarkozy s'y était engagé et que le regretté Philippe Séguin, l'été dernier alertait une nouvelle fois le chef de l'Etat lorsqu'il parlait de risque d'emballement de la dette.

    La seule chose que nous pouvons constater aujourd’hui c’est le temps perdu sur ce sujet qui hypothèque chaque jour un peu plus l’avenir des générations futures et de la solidarité nationale.

    Je doute par ailleurs de l'efficacité de ce genre de grand-messe : En janvier 2006, Dominique de Villepin, Premier ministre, avait réuni une conférence nationale des finances publiques qui n'avait débouché sur aucune décision concrète. 
    Une fois de plus encore la montagne accouchera probablement d'une souris ! 

    Il faut en revanche au plus vite sécuriser nos recettes, qui sont en 2009 au même niveau qu'en 1999. Il faut cesser de financer les baisses d'impôts et les cadeaux fiscaux par de la dette. 

    Je crains que désormais le réveil soit très douloureux pour les Français. L'assainissement durable des finances publiques, qui n'a pas été entrepris par l'actuel gouvernement, demandera des réformes structurelles et des efforts importants de la part de tous les Français. Ni la révision générale des politiques publiques (RGPP) Ni le non remplacement d'un fonctionnaire sur deux, dont l'efficacité est discutable, ne permettront de réduire nos déficits abyssaux. 

    Le Mouvement Démocrate rappelle par ailleurs sa proposition d’inscrire dans la constitution l’obligation de présenter des comptes publics équilibrés chaque année pour les budgets de fonctionnement »

  • Lire, pas toujours facile...

    Je suis plongé à l'heure actuelle dans le dernier ouvrage de Maria Montessori, le Pouvoir absorbant. Passionnant ouvrage. Mais j'ai du mal à avancer dans ma lecture. En réalité, il est trois circonstances dans lesquelles je peine à finir un livre

    a) il y a des lourdeurs ou le livre m'ennuie, ou encore je suis perdu dans la fresque d'innombrables personnages que l'oeuvre met en scène : ainsi, à ma grande honte, je confesse que je n'ai toujours pas fini les Paysans de Balzac, même si j'en perçois tout de même les tenants et les aboutissants, et que j'ai bien compris que le Général Montcornet finira par devoir revendre le château des Aigues et pas via une transaction à son avantage.

    b) il est difficile à comprendre, comme par exemple la Métaphysique d'Aristote ou la Critique de la faculté de juger : après avoir lu et relu parfois des jours un passage difficile, je poursuis pour revenir à nouveau en arrière quand je réalise que ce que je viens de comprendre à grand peine m'a à nouveau échappé. A ce sujet, dans la Métaphysique, il n'y a que des passages difficiles...

    c) et puis il y a les livres dont la beauté, la puissance et la substance me scotchent sur place : je ne me lasse pas de lire et relire les lignes que je viens de lire quand je poursuis ma lecture du livre de Maria Montessori. c'est tellement juste, tellement finement observé, tellement vrai, criant de vérité et de subtilité qu'il y a comme une peur à quitter la lumière éclatante de ce qui m'éblouit. Du coup, j'avance à un train de sénateur, tant je suis subjugué à chaque mot qui s'énonce. Je ne manquerai d'ailleurs pas de rendre compte ici prochainement de cette lecture...

  • Marielle de Sarnez sans concessions face à la Chine !

    Le Parlement a adopté la résolution cosignée par Marielle de Sarnez réclamant la libération immédiate et inconditionnelle de Liu Xiaobo (Le 25 décembre 2009, Xiabao, un éminent militant des droits de l'Homme et universitaire, a été condamné à 11 ans de prison par un tribunal intermédiaire populaire de la ville de Pékin). La résolution rappelle que le bilan de la Chine en matière de droits de l'Homme reste très préoccupant. Les parlementaires demandent que le respect des droits de l'Homme fasse partie intégrante du nouvel accord-cadre actuellement en cours de négociation avec la Chine. Marielle de Sarnez s'est par ailleurs félicitée de l'intention de Google de cesser de coopérer avec les autorités chinoises en ce qui concerne le filtrage et la censure sur l'internet et demande instamment à toutes les autres entreprises de faire de même.

  • Je suis perplexe sur le cas Frêche

    J'ai vu que Frêche faisait à nouveau la une des médias en raison d'une nouvelle sortie assez douteuse. A vrai dire, je suis assez perplexe : effectivement, dire que quelque chose n'est pas catholique, ou même quelqu'un, c'est une expression assez commune en France. A titre personnel, je l'emploie facilement. Cela dit, Frêche qui est censé ne pas être un idiot pouvait se douter que c'était mal venu de l'utiliser parlant de Fabius. C'est un mauvais procès que d'affirmer qu'il drague ainsi les voix du FN alors que sa sortie date de décembre en comité restreint, et n'apparaît donc que plus d'un mois plus tard. En revanche, j'ai pris connaissance d'une vidéo dont j'ignorais l'existence où il se réjouit de l'élection d'un président juif (il parle de Sarkozy) au suffrage universel direct. Si l'on y comprend bien qu'il n'y a aucune forme d'anti-sémitisme, on y discerne, en revanche, une conception racialiste et communautariste de la société, qui elle, ne me plaît pas du tout. En outre, dire que Sarkozy est juif c'est complètement débile alors qu'il a été élevé dans la foi catholique et que son père n'est pas juif.

    Bref, je n'ai jamais été partisan d'une alliance avec lui en raison de son autoritarisme et sa pratique politique, assez féodale. En même temps, balancer cette information juste au moment où les Régionales commencent, c'est clair que cela vise à lui nuire. Le point de vue du Crapaud, qui est du terroir est assez intéressant. Il est vache de laisser entendre que le bonhomme ne se lave pas et pue de la gueule, au passage. Point de vue à confronter avec celui du Faucon choqué par le double langage des Socialistes. J'aime bien la conclusion de Roger-Petit qui compare le bonhomme à un vieux satrape autoritaire et un tantinet mégalo. C'est un peu l'idée que je me fais du personnage, tout en lui reconnaissance de grandes réalisations. Comme les satrapes et tyrans d'Orient de l'Antiquité... Oui, le vieux Satrape de Septimanie, cela lui convient bien comme sobriquet...

     

     

  • Rythmes scolaires et chronobiologie

    Je constate que l'opinion, après avoir ignoré les compte-rendus des journées de l'Éducation organisées conjointement par le courant socialiste Espoir à gauche et le MoDem, se réveille et s'empare subitement de la question des rythmes à l'école. Le sujet est sensible et mérite une discussion de fond, et certainement pas les élucubrations d'iédologues ou d'individus qui ont une revanche à prendre envers l'école et les enseignants, généralement pour des raisons très diverses.

    Il s'agit également de ne pas faire de la chronobiologie le nouvel eldorado pédagogique qui ouvrirait la voie au champ des possibles. Par-delà les rythmes de l'enfant, que l'on met aujourd'hui en exergue, la principale variable de la réussite scolaire, c'est d'abord et avant tout l'éducation que les parents donnent à leurs enfants. Ceci une fois posé et établi, on peut commencer à discuter.

    Si je n'ai pas lu dans le détail les études du Professeur Montagner, j'ai néanmoins pris connaissance de ses travaux par des pages de vulgarisation scientifique. Le Professeur Montagner est le directeur de recherche à l'INSERM, spécialiste de la psychophysiologie et de la psychopathologie du développement. De la même manière, je me suis rendu directement sur le site de l'Académie de Médecine afin de prendre connaissance des termes exacts du rapport et nnon exclusivement des extraits relevés dans la presse.

    Je donne ici copie des conclusions de l'étude :

    Si on met l’enfant au centre de la réflexion sur le temps scolaire il faut prendre en considération l’apport des rythmes biologiques en attirant l’attention sur les éléments suivants :

    - le sommeil : de sa durée et de sa qualité dépendent le comportement à l'école, le niveau de vigilance et de performances. Il serait à cet égard important de retarder l'entrée des enfants en classe en créant une période intermédiaire d’activités calmes en début de matinée, car l’enfant arrive fatigué à l’école, surtout lorsque son temps de sommeil n’est pas respecté. De plus, un coucher tardif n’est pas totalement compensé par un lever tardif.
    - les variations quotidiennes de l'activité intellectuelle et de la vigilance : elles progressent du début jusqu'à la fin de la matinée, s'abaissent après le déjeuner puis progressent à nouveau au cours de l'après-midi. Deux débuts sont difficiles pour l'enfant : début de matinée et début d'après-midi. A cet égard la semaine de 4 jours(lundi, mardi, jeudi, vendredi) s'accompagne d'une désynchronisation avec diminution de la vigilance de l'enfant les lundi et mardi
    - les variations annuelles de la résistance à l'environnement : les périodes difficiles pour l’enfant sont l’automne, la période de la Toussaint (dont les vacances devraient être étendues à 2 semaines), et l’hiver vers fin février ou début mars.
    - le bruit :les grandes salles des cantines très bruyantes devraient être transforméesen plusieurs petites unités pour amortir le bruit.
    - la vie à l’école : il faudrait tenter dediminuer le stress de l'enfant et le surmenage scolaire par des programmes adaptés et non pléthoriques ; éviter le transport de cartables lourds grâce, par exemple, à l’utilisation de casiers à l’école ; instituer une heure d’étude surveillée en fin d’enseignement.

    On voit donc bien que les conclusions générales de la commission ne sont pas ce que la presse a mis en avant, à l'exception du retour de la semaine de quatre jours à quatre jours et demi ou cinq jours.

    Je note également que les recommandations de l'Académie de Médecine comportaient deux points principaux : le premier pour les décideurs, le second pour les parents. Le second semble être passé à la trappe dans les médias. Le voilà :

    2- Recommandations destinées aux parents
    ·        Informer sur le rôle fondamental du sommeil pour la bonne santé de l’enfant et veiller à une quantité de sommeil suffisante et à des horaires de lever et de coucher réguliers.
    ·        Restreindre le temps passé par les enfants devant un écran à moins de 2 heures par jour (recommandation de l'Association américaine de pédiatrie) et éviter la télévision avant le coucher.
    ·        Supprimer télévision et consoles de jeu de la chambre de l’enfant.
    ·        Aménager le temps périscolaire et favoriser les activités structurées sportives et culturelles.

    Marielle de Sarnez s'est exprimée récemment sur l'école primaire, jugeant que, compte-tenu des moyens limités de l'État, c'est là, et particulièrement sur les deux premières années , qu'il convenait de mettre le paquet.

    Il faut procéder, dans ce domaine, avec la plus grande prudence, le mieux étant souvent l'ennemi du bien. J'ai pour ma part toujours considéré comme une erreur la semaine de quatre jours, et il me semble que la première mesure à prendre serait de revenir à une semaine de quatre jours et demi. Toutefois, comme le souligne le rapport rendu par l'Académie de Médecine, ce n'est pas seulement la journée scolaire qui est en cause, mais tout ce qui suit avec. Quand bien même l'école finirait deux heures plus tôt, si les enfants poursuivent leur journée via des ateliers divers et variés, de la pratique sportive et des études, le nombre d'heures actives n'est pas diminué. Il y a à cet égard une contradiction entre la recommandation finale de l'Académie et ce qu''écrivent les deux membres de la commission, puisqu'ils engagent justement les parents à se défier du surcroît d'activités après l'école.

    La lecture de ce rapport met aussi le doigt sur un problème qui va être difficilement soluble : la fatigue et les rythmes des enfants à l'école primaire et au collège ne suivent pas les mêmes sinuosités. Au sein même du collège, l'enfant de 6ème et l'adolescent de 3ème ne sont pas comparables non plus. Réorganiser l'école autour de la chronobiologie des enfants suppose donc un bouleversement général difficile à mettre en place : des heures et des périodes de vacances différentes selon les âges, des débuts de cours également différents, et, des aménagements au sein même des établissements scolaires. Ainsi, ce n'est pas parce que l''école ou le collège feront débuter des cours à 9h00 ou 9h30 que les enfants pourront se lever plus tard : généralement, les parents accompagnent les enfants à l'école au moment où ils se rendent vers leur lieu de travail, et il faudra donc bien un endroit pour accueillir ces enfants, sauf à les laisser patienter dehors...Même s'ils sont accueillis, les permanences bondées et très bruyantes des collèges augureront certainement mal de la suite de la journée en termes de fatigue.

    Ce qu'il faut bien comprendre, c'est que des préconisations ne sont que des préconisations ; le yaka faukon, et les lois ad hoc, cela fait un moment qu'on le pratique, en France, et je n'ai pas le sentiment que les choses soient allées ainsi en s'améliorant. Il s'agit donc de réformer non en considérant de vaseux idéaux mais bien le champ du possible, et même plus, celui du faisable. Cette manière de considérer l'action politique m'avait attiré spécifiquement vers l'UDF, dont c'était la marque de fabrique.

    Le MoDem formule ainsi dans son livret orange, au chapitre 2.1, qui concerne l'éducation, les remarques suivantes :

    La société française doit résoudre le problème des rythmes scolaire. L'année scolaire en France n'est plus que de 144 jours alors que la moyenne européenne est de 185 jours. La journée des écoliers français est la plus longue du monde, mais nos écoles sont fermées la moitié de l’année. Il faut alléger la journée de travail scolaire par un réaménagement de la semaine et de la durée des congés.

    On s'en fout de la moyenne européenne. On s'en fout du nombre de jours de fermeture de l'école. On s'en fout aussi que la journée des écoliers français soit la plus longue du monde et que les écoles soient fermées la moitié de l'année. Et on s'en fout enfin d'alléger la journée de travail scolaire. Ce qui compte, à mes yeux, c'est que nos enfants sont fatigués, qu'il y a une diversité de rythmes liés tant à la génétique qu'à l'âge ou à l'environnement. Ce qui compte, c'est de considérer comment l'école peut gagner en efficience de manière à permettre aux enfants un développement et un vigilance les plus optimaux possible. La formulation du MoDem ne prononce même pas le mot "enfant". Non, on comprend que le souci principal, c'est d'ouvrir plus les écoles. C'est tout ce que l'on retient du paragraphe concerné. Or, ouvrir plus les écoles, ce n'est pas un but en soi. Il eût mieux valu poser clairement le problème de la fatigue pour les enfants et envisager alors des solutions faisables à court-terme. Quitte à engager une réflexion sur le reste ensuite. D'autant que le MoDem dans son programme s'est bien gardé de poser la question qui fâche (Mais Marielle a mis les deux pieds dans le plat plus tard chez Peillon) qui est celle du temps de travail des enseignants. On trouve évidemment de nombreux esprits chagrins et maladifs pour proposer de faire une réforme contre les enseignants. Léser les seconds pour aider les premiers est évidemment à rebours-même de la manière dont il convient de procéder. C'est pourtant d'autant plus stupide d'agir ainsi, que contrairement à une idée reçue, les syndicats enseignants ne sont nullement hostiles à une recomposition du temps d'étude des élèves sur l'année (Position du SNES, du SGEN).

    On va me dire que je suis dur avec mon parti, mais le fait est qu'il m'énerve pas mal depuis un moment, et que je n'aime pas trop le virage qu'il a pris depuis quelque temps au niveau des idées. J'aimerais qu'on en revienne aux fondamentaux et que l'on mette en avant dialogue et pragmatisme. Heureusement, comme l'a indiqué Robert Rochefort, le programme actuel du MoDem est une ébauche, et les contributions pour l'améliorer sont les bienvenues. In fine, j'apprécie que le MoDem ou Marielle de Sarnez se soient penchés sur la question des rythmes scolaires, en avance, d'ailleurs, sur l'opinion médiatique, mais j'attends, dans la démarche, une autre méthode.