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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 211

  • Il a le courage (et l'honnêteté) de défendre les banques françaises !

    1249609797.jpgJe n'ai absolument rien à redire au discours prononcé par Jean-Jacques Jégou, sénateur de la Marne, au Sénat avant hier par Jean-Jacques Jégou, trésorier du MoDem. Je me félicite d'avoir trouvé (enfin !!!) un homme politique qui ne verse pas dans la démagogie à propos des banques. Et je me réjouis encore plus qu'il appartienne à mon parti. Bravo, Monsieur Jégou !

    [...] il faut rappeler plusieurs vérités. Tout d’abord, ce ne sont pas les banques françaises qui sont à l’origine de la faillite du système financier mondial, mais bien le système bancaire anglo-saxon. Il ne faudrait pas pénaliser les banques françaises parce que le système de contrôle et de régulation international a été défaillant. Ce serait totalement contre-productif alors même que les établissements bancaires de nos partenaires économiques ne seront pas taxés ou les seront beaucoup moins. Nous déciderions d’affaiblir un secteur économique performant et important par les emplois qu’il représente, par l’activité qu’il génère en France et par la contribution qu’il apporte aux entreprises. Le secteur bancaire représente en effet 400 000 emplois directs et 300 000 indirects, un des rares secteurs à recruter encore massivement avec 30 000 à 40 000 embauches chaque année, des investissements considérables, et une très forte valeur ajoutée dans un contexte hyperconcurrentiel. Le risque est donc bien de fragiliser ce secteur par des mesures répressives, au moment où nous avons besoin de refinancer notre économie. 

    Ensuite, on ne peut pas comparer la situation française avec la situation britannique et américaine. Dois-je rappeler que les banques françaises, qui vont déjà financer le coût du dispositif de supervision bancaire que nous avons voté en décembre dernier, ont versé au budget de l’Etat 2,3 milliards d’euros ? Le contribuable n’a pas eu à payer pour que notre pays sorte de cette situation difficile. Le contexte français n’est là encore pas comparable avec ceux de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis, où les contribuables ont du supporter des pertes de l’ordre de 90 milliards pour les américains et plusieurs dizaines pour les anglais. 

    Enfin, il faut rappeler que notre pays est le premier et le seul à avoir adopté une réglementation très restrictive en matière d’attribution des bonus conformément aux décisions prises lors du G20. En effet, l’arrêté du 03 novembre 2009 interdit déjà les bonus garantis, diffère les bonus sur plusieurs années et encadre leurs modalités d’attribution, en prévoyant notamment une attribution sous forme d’actions. 

    Nous ne pouvons pas alourdir excessivement et dans notre seul pays la fiscalité des banques
    .

    Chapeau bas. Pas un mot à ajouter. 200% en accord avec l'analyse.

  • Retraites : qui bosse le plus ?

    Ça va être un beau merdier, la question des retraites...toutes les professions vont vouloir être qualifiées de pénibles. Une grande angoisse a saisi les Français, car ils voient la perspective d'une retraite paisible à 60 ans s'éloigner à grands pas. En réalité, puisqu'il faut 41 annuités, désormais, avec l'allongement de la durée des études, il est de toutes façons inévitable de dépasser 60 ans si l'on veut partir avec une pension pleine.  Quant à évoquer la pénibilité du travail, il a raison, l'Nicolas (comme quoi, les blogueurs de gauche ne disent pas que des conneries), de ne pas vouloir opposer les Français les uns aux autres. Je pense qu'il est débile de déclarer une profession pénible et pas une autre. On pourrait, en revanche, retenir des facteurs de pénibilité à condition que le panel soit suffisamment diversifié et pertinent. La fatigue, la difficulté, ne se résument pas à porter de lourdes charges ou à se lever tôt, ou encore à oeuvrer dans une grande amplitude horaire.

    D'ailleurs, ça me fait rigoler, quand j'entends le NPA hurler au loup : songe-t-il, ce parti, que les plus exposés à la fatigue, ce sont les patrons dont il veut avoir la peau ? les affreux cadres aux forfaits, bourgeois, certes, mais taillables et corvéables à merci, qui réalisent des horaires à donner des cauchemars à un postier ? Sur un critère de pénibilité, c'est clair, les chefs d'entreprise sont aux premières loges pour partir à la retraite à 55 ans, en raison du stress et du temps de travail inhérent à l'exercice de leur fonction... On pourrait aussi faire valoir l'usure des enseignants, confrontés à un public de plus en plus rétif et violent, mais toujours contraint. Un professeur de musique, en collège, à raison de une heure d'étude musicale par classe, voit défiler, en moyenne, un peu plus de 500 élèves chaque semaine dans sa salle de classe, avec autant de conflits et de relations inter-personnelles à gérer... Bref, si on ajoute à cela les retours à pas d'heure du Nicolas, et le pain du matin de son boulanger avant le bistrot, on comprend tout de même que chaque métier est susceptible de porter en lui ses propres misères...

    Évidemment, il ne faut pas non plus occulter certaines réalités, par exemple nier l'existence de tire-au-flanc, et s'il en existe, il y en a certainement plus dans le public que dans le privé...(réflexe droitier, traitez-moi de sale capitaliste, ou encore mieux, de néo-libéral, j'adore ça...).

    Autant dire qu'il n'est pas sorti de l'auberge, l'autre Nicolas, celui de l'Élysée. Ce qui est sûr, c'est que s'il veut éviter le feu dans les rues de notre doulce France, il ne pourra pas éviter de traiter les retraites dans un contexte plus global, d'équité sociale et fiscale.

    Bayrou avait dit en 2007 que sur les retraites, pour obtenir l'adhésion des Français, il faudrait agir par référendum. Je suis de son avis. Et j'ajoute, ce que d'ailleurs il dit aujourd'hui (c'est aussi la position du MoDem), que les Français sont capables d'entendre le langage de la raison, à condition qu'ils se sentent traités avec équité et que l'on ne les prenne pas pour des cons. Ce n'est pas possible de leur demander un effort, si dans le même temps, on dispense une catégorie de privilégiés du dit effort, ou, pire encore, si ce sont les gouvernants eux-mêmes qui augmentent de leur propre chef et substantiellement leurs revenus et leurs privilèges (et je dis ça alors que je suis très loin d'être un affreux gauchiste chasseur de koulaks...).

    Le maître mot de toute réforme, c'est l'équité. Pas d'équité, pas de réforme.

  • Le syndrome du car de Bergerac

    Il y a eu en Italie, non loin de Florence, un accident de car très grave, puisque le véhicule s'est retourné. Les premiers éléments de l'enquête semblent mettre en cause la fatigue du conducteur. Le car transportait des collégiens de Bergerac, revenus chez eux dans la nuit. J'ai eu l'occasion de discuter à plusieurs reprises des séjours scolaires en car avec des amis enseignants qui en ont organisé. Il existe une règlementation qui contraint un conducteur de car à s'arrêter toutes les deux heures puis à se reposer huit heures au bout d'un certain temps de conduite. Or, si en pratique le car s'arrête, ils m'ont à peu près tous confirmé que le conducteur, lui, la plupart du temps, ne dort pas mais fait autre chose. Sans parler de ceux qui absorbent alors bière sur bière. Résultats, ils repartent fatigués. Et je n'évoque pas ce qu'ils m'ont dit sur ceux qui tentent d'outrepasser le règlement pour tenter de rentrer chez eux. Sans contrôles nettement plus contraignants, il est à craindre que ce genre d'accidents dramatiques ne se reproduisent à échéances régulières...

  • Sacré Azouz :-D

    Décidément, Azouz Begag, on peut dire beaucoup de choses contradictoires sur la tête de liste du MoDem, mais il y a une chose sur laquelle tout le monde s'accordera, c'est qu'il est tout de même haut en couleurs :-) Dernière trouvaille, il veut faire campagne avec un tabouret et une sono. Il estime, en effet, que les meetings emplis de militants déjà convaincus ne servent à rien en campagne (ce en quoi je ne saurais lui donner tort) mais qu'il faut aller à la rencontre des citoyens. Il compte donc se rendre, avec son tabouret, sa sono, et une équipe de militants déterminés, là où personne ne va, à commencer par les quartiers sensibles, pour convaincre ceux qui ne disent rien et semblent ne pas s'intéresser aux élections  de l'écouter, afin qu'il puisse leur expliquer ce que le MoDem peut pour eux en Rhône-Alpes.

    J'attends avec impatience de le voir sur son tabouret dans les premières vidéos qui circuleront sur la Toile, et, bien sûr, je le prends au mot...

  • Synesthésie

    Je lisais un article du Figaro sur une nouvelle molécule prometteuse pour l'autisme : elle permettrait d'améliorer les facultés de communication des autistes. Ce-faisant, je suis passé à la page wikipedia qui concerne le Syndrome d'Asperger, que l'on intègre dans la sphère autistique, puis sur celle de Daniel Tammet, un savant britannique autiste de haut niveau. Ce-faisant, je me suis intéressé à son témoignage, et notamment à sa faculté extraordinaire pour effectuer des opérations mathématiques : il explique qu'il ne voit pas les résultats sous forme de chiffres, mais sous celle d'un paysage. Peut-être des positions dans l'espace, mais comme il n'a pas développé sa réponse, je n'en sais pas plus.

    On appelle ce phénomène synesthésie. C'est très étrange. Des poètes comme Rimbaud (Une Saison en Enfer, Voyelles) ou Baudelaire (Correspondances) se sont risqués à cet exercice poétique. Je me représente aisément le pianocktail de Boris Vian, dans l'Écume des jours, et je me dis que ceux qui pourraient boire une flûte enchantée sont des gens chanceux. L'université d'Edimbourg en Écosse étudie de près le phénomène. Intéressant : si j'ai bien compris, la réification (c'est à dire le fait de rendre perceptible et concret, en simplifiant) d'abstractions paraît un biais psychologique prometteur pour accéder à des mécanismes complexes. Or, il semblerait que cette faculté soit très développée chez les savants. Toutes proportions gardées, cela me fait penser un peu à la méthode Montessori en mathématiques, avec son boulier.

    Il y a des témoignages très intéressants sur la visualisation spatiale du temps, chez certains synesthètes.

    Du coup, je me demande s'il existe un moyen de travailler cette faculté, et si elle est native ou non en tout être humain. En principe, le phénomène est  d'origine biologique et semble même avoir un caractère héréditaire.

     

  • Sécurité : les Français face à leurs contradictions

    J'ai relevé ici à plusieurs reprises le décalage entre les déclarations du gouvernement et ses actes en matière de sécurité, mais, malheureusement, ce n'est pas l'apanage de l'État. Les Français, eux-mêmes, sont pris de schizophrénie sur les questions de sécurité. On voit plusieurs dizaines d'enseignants en grève à Vitry, et, en même temps, des syndicats enseignants expliquer que la violence à l'école est une rébellion de la jeunesse contre une société qui les oppresse. Ce matin même sur France-Info, on entendant le porte-parole d'un syndicat de chefs d'établissement tenir en substance un discours comparable en faisant valoir que la France était le seul pays dont les forces de polices choisissaient l'affrontement avec sa jeunesse.

    Dans les cités et ailleurs, dès que la police intervient pour faire respecter la loi, notamment avec les véhicules volés et les conduites sans permis, une levée de boucliers se produit si une course-poursuite finit mal ou que la police se défend.

    Deux affaires d'adolescents emmenés au poste et menottés ont récemment défrayé la chronique. Mais dans un premier cas, il y avait eu violences physiques, et dans le second, maintenant que j'ai le témoignage du contrôleur, il s'agit de deux petits branleurs qui se sont encore crus rois en leur royaume et ont insulté le dit contrôleur.

    Pour rétablir l'ordre, sur notre territoire, il est évident qu'il va falloir tôt ou tard resserrer sérieusement les boulons. Les parents des deux garçons concernés ont hurlé au loup : ils n'ont qu'à leur apprendre à parler poliment et à payer leur titre de transport. Plein de gens le font, l'écrasante majorité, même. Pourquoi devrait-il y avoir une exception pour ceux qui gueulent plus fort que les autres et se montrent menaçants et/ou agressifs ?

    En ce qui concerne les adolescentes, la garde à vue a été trop longue, mais il y a bien une affaire de bagarre à la sortie d'un établissement scolaire ; l'intervention de la police était donc justifiée, et d'ailleurs, ils ont respecté la procédure. Quant à savoir ce qu'il s'est réellement passé...L'une des jeunes filles assure avoir voulu séparer des belligérantes, pour ma part, j'attends d'avoir le témoignage de ceux qui ont appelé la police et ont peut-être porté plainte.

    Tenez, en Côte d'Ivoire, on emploie les gros moyens pour moins que cela. J'aime bien les expressions imagées de l'article :-D :  Ils sont gardés au violon en attendant d'être déférés.

    La violence scolaire est une émanation de cette contradiction, et je renvoie à un article qu'a écrit Brighelli sur Marianne2 (Merci à Florent de l'avoir signalé). Il faut dire que j'ai acheté et lu le numéro de Marianne auquel renvoie le billet de Brighelli, et clairement, c'est édifiant sur le niveau de violence qui émane, désormais, des établissements scolaires. Globalement, je suis à peu près d'accord sur tout ce que dit Brighelli sauf sur un point : je pense que ce serait une erreur de virer les parents des établissements scolaires. A mon avis, les établissements scolaires doivent être fermes sur leurs prérogatives et le respect qu'on leur doit, mais il faut associer les familles à la bonne marche des établissements. J'en suis, pour ma part, tout à fait convaincu.

    Une chose est sûre, et je ne cesse de la rappeler ici : l'une des clefs de l'ordre retrouvé, et de la réussite des établissements scolaires, c'est d'en déloger ceux qui sont incapables d'y évoluer. Je le dis et le redis à chaque fois que j'écris un article qui touche la sécurité en milieu scolaire, mais c'est ce que Bayrou a proposé et propose encore. Et c'est le seul que j'entends tenir ce langage parmi les politiques. C'est aussi ce que propose Brighelli. Il y a certaines convergences entre les idées des deux hommes sur la question. Il faut dire aussi qu'il a tellement longtemps été interdit d'interdire au sein de l'Éducation Nationale que l'on peut comprendre certains dérapages. Il ne faut pas se faire d'illusions : les tenants de cette idéologie verrouillent absolument TOUS les postes de pouvoir au sein de l'Éducation Nationale. Il existe bien sûr des gradations dans leurs convictions, allant d'enragées à opportunistes, mais c'est bien la même clique pédagogisante qui est à l'oeuvre du dernier au premier maillon de la chaîne.

    A côté de cela, les États généraux de la sécurité décrétés par Luc Châtel font rire. Encore de l'esbroufe et du bruit pour ne rien faire, in fine.

    Plus largement, il y a un rapport à la jeunesse, dans notre société, totalement déliquescent. Faire jeune, être jeune, évoquer la jeunesse, parler djeuns, notre société sature de ce jeunisme fanatique qui inonde nos médias d'autant que ceux-ci s'en font l'écho complaisant. La mode rebelle a envahi tous les étages de la pensée, comme si cette particularité d'une jeunesse désoeuvrée était l'aboutissement de la pensée en action. Le moyen, la modalité, a pris le pas sur la fin : l'important, c'est d'être jeune, d'être rebelle, de défrayer la pensée unique, et au Diable le reste...

  • Le vrai danger, c'est la Dette, pas le vil spéculateur !

    Il y a quelque chose qui me frappe quand je lis et j'écoute la presse : partout on dénonce le vil koulak spéculateur, l'infâme trader, le banquier capitaliste sans vergogne près à ronger le vertueux état jusqu'à la moëlle, mais, bordell de m... : ce qui menace la stabilité du monde entier, autrement plus que les errements supposés ou réels de certaines banques, subprimes y compris, c'est la dette des États, nom de Dieu ! Oui, la dette ! Tiens, justement de retour de l'antre des libéraux, je viens de tomber sur une information explosive : l'agence Moody's vient de mettre en garde les USA, s'ils ne stabilisent pas leur endettement, ils courent le risque de voir leur note, actuellement AAA, dégradée. Et on ferait mieux de faire gaffe, en France : Fitch Ratings estime que Grande Bretagne, Espagne et France, parmi les pays notés AAA sont les plus vulnérables et donc candidats immédiats à la dégradation. Dans une période de grande méfiance, cela peut avoir des conséquences dramatiques, parce que la part de budget consacré à la dette va exploser. Terminés les promesses du sieur Sarkozy, les aides de toutes sortes, les grands emprunts et compagnie... On saura aussi que toutes promesses de dépenses nouvelles venant des partis politiques n'auront absolument aucune chance d'être réalisées.

    On devrait inventer le concept de crime économique. Un crime économique, par exemple, c'est quand vous dissimulez sciemment les aspects les plus sombres de votre compatibilité pour faire croire que vous êtes solvable. C'est ce que la Grèce a fait avec la complicité de banques qui lui ont fourni les outils financiers pour le faire, mais c'est aussi ce que la France fait en ne provisionnant pas les retraites par répartition.

    Une fois encore, je constate que seul Bayrou tire (en vain) la sonnette d'alarme, et, depuis un moment... DSK s'interdit peut-être des commentaires sur la politique nationale, mais en tant que directeur du FMI, il n'ignore rien des mouvements qui agitent les marchés financiers et donc du danger mortel qui guette la France. Quelqu'un l'a entendu ? Pas moi, en tout cas... Je donne quitus à ce pauvre Alain Lambert de prêcher dans le désert depuis un moment sur le sujet, mais j'ai l'impression que ces derniers temps il baisse les bras. Enfin, récemment, il au moins posé dans les bons termes la question fondamentale de savoir qui finance quoi en France. Je n'ai pas grande estime pour Luc Ferry, ministre nul à l'éducation sous Chirac, mais, récemment, je dois reconnaître qu'il a été très bon sur le libéralisme, la politique compassionnelle et le courage politique.

    Pour revenir sur notre dette, voici un petit billet qui va faire comprendre à ceux qui le liront ce qui les attend...

    Bref, comme le dit souvent un affreux libéral bien connu des amateurs éclairés de la blogosphère politique, ce pays est foutu...

  • Je ne lâcherai jamais Bayrou

    J'ai le sentiment que ma dernière note, Advienne que pourra, n'a pas forcément été très bien interprétée. Je suis dubitatif sur les chances de réussite du MoDem, et même sur celles de Bayrou à la présidentielle de 2012, mais je ne lâcherai jamais le personnage, tant ce qu'il dit et propose, demeure très proche de ce que moi-même je pense.

    Je crois qu'il y a aussi des mots qui induisent en erreur : démocrate, la sphère démocrate, cela ne veut rien dire ! des démocrates, il y en a au PS, à l'UMP, chez les Verts, au Nouveau Centre, et sans doute ailleurs. On finit par galvauder ce nom. Quand on parle de centristes, au moins, on sait de qui il s'agit. Tiens, je me vois bien fonder le LSD, moi : Libéraux-Sociaux-Démocrates...( non non, pas le diéthylamide d'acide lysergique). Je me défie donc tout à fait de ceux qui s'avancent masqués pour expliquer que les démocrates sont partout...partout sauf au MoDem à les écouter...

    Ensuite, je n'ai pas envie de me servir sur la bête comme un charognard. En fait, je peux discuter certainement avec les déçus du MoDem, certains sont même des amis, mais politiquement, je sens bien que sur le fond, on ne sera jamais du même bord. Adore ce que tu as brûlé et brûle ce que tu as adoré : je devrais dire que l'aphorisme ne s'arrête pas là. C'est la haine et le ressentiment qui guident avant toutes choses les déçus du MoDem qui tirent à boulets rouges sur leur ancien parti, mais un jour, leur colère s'apaisera et ils finiront par s'investir ailleurs. Peut-être, d'ailleurs, finiront-ils par retrouver la voie du centre, qui sait...

    Né trop tôt, ce parti a crû trop vite : 80 000 adhérents pour une genèse, c'est énorme. Au plus fort, l'UDF ne comptait que 20 000 adhérents. Les déceptions à venir étaient évidentes : pas de places pour tout le monde, beaucoup d'idéalisme naïf, surdimensionnement des egos et maux de reconnaissance sociale. A cela se sont ajoutées des erreurs humaines de François Bayrou, mais bon...ce n'est qu'un homme, pas un dieu :-)

    Fondamentalement, ce que Bayrou ne parvient pas à faire, c'est à imposer son parti, parce que c'est un homme sans réseaux de pouvoir. Sur le fond, il a toujours été un franc-tireur, ce n'est pas un homme d'appareil. Rien ne dit que ce ne sera pas ce que cherchera justement une part croissante de Français dans l'avenir. On a enterré tant de fois prématurément partis et hommes politiques... Générer une troisième force, c'était un pari très difficile. Il semble avoir échoué pour l'instant, mais l'échec du MoDem ne consacre pas forcément celui de Bayrou. Bayrou voulait un commando pour les 5 années qui sépareraient 2007 de 2012. Nul doute que ceux qui resteront après les régionales en seront. Ceux-là ne pourront plus s'en aller s'ils  seront demeurés fidèles jusque là.

    Comme me le disait Mirabelle récemment dans un échange de mail, « la 3ème voie est celle qui est la plus difficile à trouver, c'est celle du milieu ... demandez à Bouddha combien de temps il y a passé avant de la trouver ...»

  • Advienne que pourra...

    Advienne que pourra, fais ce que tu dois : je crois que c'est ce bon vieux proverbe français, mais aussi l'un des deux pieds de l'impératif catégorique kantien, auquel je ne puis que m'en remettre désormais.

    Les élections régionales vont être difficiles pour le MoDem. Très difficiles. Je pense que nous aurons peu ou pas d'élus. Je crois également qu'il reste peu de chances à François Bayrou pour l'élection présidentielle. Il y a eu, bien sûr, des cas d'hommes politiques qui ont rebondi, après des échecs cuisants, mais ils disposaient tous de bases arrières conséquentes : parti puissant, députés amis, mairies de grandes villes, présidences de région, alliés électoraux, et cetera. Bayrou n'a rien de tout cela. Il ne pourra mobiliser de réseaux dans les prochaines élections, alors qu'il peine déjà tant à conserver son parti en un seul morceau.

    Je crois profondément que la France, l'Europe, ont besoin d'une nouvelle offre politique, une alternative ancrée dans l'humanisme et la liberté pour construire le monde de demain. Je crois également qu'en France, c'est François Bayrou qui a ouvert cette voie. Mais je pense que c'est à échéance d'une décennie au moins, peut-être plus, qu'il faut envisager qu'elle puisse prendre son élan. Et encore : entre-temps, peut-être se sera-t-il produit des évènements graves, en Europe au moins, qui rebattront la donne de l'offre politique.

    J'essaierai de demeurer un soutien critique, mais sans faille pour Bayrou et son MoDem, mais je songe aussi à l'avenir, et particulièrement à l'avenir post-Bayrou. Il faudra, pour tous ceux qui rêvent d'un humanisme futur, construire un projet plus élaboré. Le livret orange est une ébauche, éminemment critiquable à plein d'égards, mais cette ébauche a le mérite d'exister.

    Je pense proposer  ceux qui me lisent et se retrouvent dans les opinions que j'exprime ici, une réécriture progressive du programme du MoDem, non en supprimant tout ce qui a été fait, mais en abrogeant certaines dispositions, précisant ce qui n'a pas été traité, corrigeant et améliorant ce qui demeure obscur ou sans développement.

    Ce travail pourrait se faire sur le blog, mais aussi sur un support comme google docs où chacun peut intervenir et le cas échéant modifier une ou plusieurs pages. J'ai bien noté que sur l'éducation, plusieurs commentateurs m'avaient donné leur aval en ce sens. Je vais collecter donc les courriels et adresser un message et une invitation à ces derniers d'ici peu.

    Je crois également que nous avons tout intérêt à discuter avec ceux qui ailleurs, lancent le débat sur leurs propres idées. Sur l'éducation, je l'ai déjà dit ici, c'est clairement le cas chez Désirs d'Avenir, le think tank de Ségolène Royal. Je ne cherche pas à élaborer un programme commun, ni un rassemblement de quelque sorte que ce soit, mais je crois au choc des idées et à la confrontation des propositions.

    J'ai constaté, par exemple, que les membres actifs de Désirs d'avenir, outre l'éducation, s'intéressaient aussi aux questions de fiscalité et à ce qu'ils appellent le désordre fiscal. Je dois admettre que pour l'instant, je n'ai plus vu de débats de cette intensité depuis feu les forums de l'UDF. Je pense que certains adhérents se retrouveront dans ce qu'il s'y dit. Pas moi, qui suis en phase avec des options nettement plus libérales que la moyenne des militants démocrates. Mais justement : le débat s'annonce intéressant.

    Mais je pourrais bien aller croiser le fer ailleurs, chez les libéraux les plus radicaux : ici, je fais figure d'épouvantail libéral, là-bas, je pourrais bien passer pour un affreux socialiste-étatiste. C'est ça la "centriste-touch" :-). Là-bas aussi on débat et il s'y dit des choses. J'adore l'introduction de ce forum avant inscription :

    Ce forum est un forum libéral privé destiné aux discussions entre libéraux. Il appartient à une association libérale qui en paie tous les frais. Il n'est pas destiné aux discussions entre les libéraux et les autres. Nous revendiquons la censure et la fermeture d'esprit la plus sectaire. Si vous êtes contre le libéralisme, si vous venez pour critiquer le libéralisme, inutile de vous inscrire, vous serez viré. Vous êtes libéral ? Ça ne fait pas automatiquement de vous un habitué du forum. Vous êtes nouveau, soyez humble et comportez-vous comme ce que vous êtes - un invité. Vous n'aurez jamais qu'une seule chance de faire une bonne première impression. Ce forum abrite des tendances du libéralisme qui vont de l'écologie libérale au libéral-conservatisme en passant par l'anarcho-capitalisme et tous les mélanges que vous pouvez imaginer. Mépriser les croyances d'autrui est une des pires choses que vous pouvez faire sur ce forum, que ces croyances soient religieuses ou au contraire laïques. D'une manière générale, ce que passe bien à l'extérieur du forum ne passe pas forcément bien dans le forum, alors lisez un peu avant de vous mettre à écrire, ça vous épargnera des déconvenues. Il n'existe pas de droit de légitime défense sur ce forum. Si on vous attaque, utilisez le bouton "signaler". En aucun cas le fait qu'on se conduise mal envers vous ne vous autorise à en faire autant, et en tant que nouveau, vous serez jugé plus sévèrement. C'est injuste mais c'est comme ça. Vous aimez le sport ? Alors vous savez que la règle numéro un, c'est que l'arbitre a raison même quand il a tort. Les modérateurs ne sont qu'humains, ils se trompent donc régulièrement. Ça n'empêche que si vous critiquez l'arbitre, c'est carton rouge. Ce forum a une charte. A l'origine, elle était présentée ici aux nouveaux arrivants, en lieu et place de ce message. Nous nous sommes aperçus que personne ne la lisait, et avons donc décidé de faire court histoire d'attirer l'attention sur l'essentiel. Nous ne pouvons que vous conseiller de la lire.

    Je sens que les mecs, ils ont du se coltiner des anti-libéraux de la catégorie alter purs de durs, et que cela les a échaudés un tantinet :-) En tout cas, l'introduction m'a bien fait rigoler et m'a bien évidemment donné envie de poursuivre l'inscription. J'avoue même que cela m'a mis le doux fumet du libéralisme en bouche :-)

    Enfin voilà, quoi : mon horizon ce n'est plus 2012 (j'aimerais bien, mais bon...) mais le 21ème siècle...

    P.S entre nous, l'introduction de liberaux.org, ça fait drôlement penser à du h16 dans le texte, mais ce n'est peut-être qu'une coïncidence...

  • Robert Rochefort s'élève contre la LOPPSI

    Robert Rochefort, député européen du Mouvement Démocrate, a qualifié jeudi de "provocation" le projet de loi sur la sécurité intérieure (Loppsi 2) qui consiste en "la mise en place de mesure dangereuses, inefficaces et restrictives des libertés fondamentales".
    "Censé protéger les citoyens face aux nouvelles formes de délinquance, ce projet de loi menace de les mettre sous contrôle",a-t-il précisé, ajoutant que ce projet de loi "installe la censure sur Internet, au nom de la lutte indispensable contre la pédopornographie, alors que des solutions existent et qui passent par la collaboration avec les moteurs de recherche".
    Robert Rochefort estime que "le risque est grand que la liste et sites interdits, établis par le ministère de l'intérieur soit étendu à d'autres domaines liés par exemple à la liberté d'opinion ou à la création culturelle".
    "Quant à l'utilisation de la visioconférence pendant les auditions dans les centres de rétention", "elles comportent le risque évident d'isoler la personne interrogée et d'accroître les pressions qu'elle pourrait subir", a-t-il ajouté.
    "Je dénonce ce projet de créer une société dans laquelle tout citoyen est virtuellement un délinquant. À quelques semaines des élections régionales, et après l'échec du débat sur l'identité nationale, le gouvernement cherche de façon grossière à séduire une fraction de l'électorat d'extrême droite", a conclu Robert Rochefort.