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Il a le courage (et l'honnêteté) de défendre les banques françaises !

1249609797.jpgJe n'ai absolument rien à redire au discours prononcé par Jean-Jacques Jégou, sénateur de la Marne, au Sénat avant hier par Jean-Jacques Jégou, trésorier du MoDem. Je me félicite d'avoir trouvé (enfin !!!) un homme politique qui ne verse pas dans la démagogie à propos des banques. Et je me réjouis encore plus qu'il appartienne à mon parti. Bravo, Monsieur Jégou !

[...] il faut rappeler plusieurs vérités. Tout d’abord, ce ne sont pas les banques françaises qui sont à l’origine de la faillite du système financier mondial, mais bien le système bancaire anglo-saxon. Il ne faudrait pas pénaliser les banques françaises parce que le système de contrôle et de régulation international a été défaillant. Ce serait totalement contre-productif alors même que les établissements bancaires de nos partenaires économiques ne seront pas taxés ou les seront beaucoup moins. Nous déciderions d’affaiblir un secteur économique performant et important par les emplois qu’il représente, par l’activité qu’il génère en France et par la contribution qu’il apporte aux entreprises. Le secteur bancaire représente en effet 400 000 emplois directs et 300 000 indirects, un des rares secteurs à recruter encore massivement avec 30 000 à 40 000 embauches chaque année, des investissements considérables, et une très forte valeur ajoutée dans un contexte hyperconcurrentiel. Le risque est donc bien de fragiliser ce secteur par des mesures répressives, au moment où nous avons besoin de refinancer notre économie. 

Ensuite, on ne peut pas comparer la situation française avec la situation britannique et américaine. Dois-je rappeler que les banques françaises, qui vont déjà financer le coût du dispositif de supervision bancaire que nous avons voté en décembre dernier, ont versé au budget de l’Etat 2,3 milliards d’euros ? Le contribuable n’a pas eu à payer pour que notre pays sorte de cette situation difficile. Le contexte français n’est là encore pas comparable avec ceux de la Grande-Bretagne et des Etats-Unis, où les contribuables ont du supporter des pertes de l’ordre de 90 milliards pour les américains et plusieurs dizaines pour les anglais. 

Enfin, il faut rappeler que notre pays est le premier et le seul à avoir adopté une réglementation très restrictive en matière d’attribution des bonus conformément aux décisions prises lors du G20. En effet, l’arrêté du 03 novembre 2009 interdit déjà les bonus garantis, diffère les bonus sur plusieurs années et encadre leurs modalités d’attribution, en prévoyant notamment une attribution sous forme d’actions. 

Nous ne pouvons pas alourdir excessivement et dans notre seul pays la fiscalité des banques
.

Chapeau bas. Pas un mot à ajouter. 200% en accord avec l'analyse.

Commentaires

  • J'aime bien aussi. :)

  • Pour ce qui de l'emploi, si les banques proposent de l'emploi, il est bon de préciser que ces dernieres ont eu recours à des départs anticipés à 57 ans.
    La dernière tentative en date est celle de la BNP qui a reculée devant les gros yeux de Monsieur DARCOS

  • Cette intervention a le mérite de rappeler que les banques françaises semblent avoir moins contribué à la pyramide spéculative (le "Ponzi géant") des instruments financiers mondiaux, que leurs homologues américaines ... bien qu'elles aient pratiquement initié cette mode à la fin des années 80 ... et que leurs méthodes soient loin d'être sûres, comme l'a montré l'affaire Kerviel.

    Bref : l'autorégulation a AUSSI des vertus.

    Pour le reste de l'argumentaire : ouaf, ouaf, ouaf. (avec tout le respect que j'ai pour le sénateur Jégou, un de nos élus les plus courageux).

    Il n'y a qu'un seul système financier mondial, un seul marché d'emploi pour les traders ou les "quants", un seul risque systémique. La France est loin d'être une île - et les réglementations récemment adoptées par l'actuel gouvernement relèvent, au mieux et dans une acception très optimiste, du pansement sur une jambe de bois.

    Lire par exemple les blogs de Jean Peyrelevade ou Georges Ugeux - des hommes du métier.

  • Mouarf :-DDDD
    J'aime assez aller directement aux sources, un peu long à lire et puis j'aime bien Mozart un homme de métier lui aussi.
    http://www.strategie.gouv.fr/IMG/pdf/2009_1_.04.06.RapportConvergencesFinancieresCAE_fa.pdf
    Bonne lecture

  • Merci pour le lien, Martine !

  • C'est joli, l'hérétique!
    My pleasure :)

  • On peut raconter ce qu'on veut, les banques françaises ne font pas (ou plus) leur boulot originel.

    Elles devraient redistribuer l'argent collecté à travers des crédits octroyés aux entreprises et aux particuliers. Ce faisant, elles feraient fonctionner l'économie, encourageraient l'innovation et la création d'entreprises, en prendraient un risque d'autant plus ténu (probabilistiquement parlant) que leur portefeuille de clients serait plus important.

    Au lieu de quoi les fonds dont elles disposent sont détournés de l'investissement productif pour filer alimenter les martingales financières. Résultat : quand ça marche, elles font de très gros profits (voir la BNP aujourd'hui), et quand ça foire elles font de très grosses pertes (voir l'affaire Kerviel ou la récente crise), mais le tout sans que l'économie "réelle" en bénéficie.

    Et quand il faut qu'elles se serrent la ceinture, leur premier réflexe est de durcir les conditions d'octroi du crédit et de diminuer les montants qui y sont consacrés. Bref, plus aucun rôle régulateur, mais au contraire un rôle d'amplificateur des problèmes.

  • @Ch.Romain,
    J'aimerais connaitre vos compétences réelles en ce domaine.
    Merci

  • @ Martine

    Quelle est exactement votre question ?

  • Relisez, cela est clair, vous suggère aussi de lire le rapport, vous verrez facile à lire.
    A votre avis, les interventions de la BNP n'ont-t-elles pas été protectrices pour les collectivités territoriales chez nous?

  • Le discours de JJ. Jégou est bien beau, mais quand pensera t-on enfin à séparer les activités "dépôt" des activités "investissement" en France?

  • Et vous Martine, quelle est votre expérience du terrain ? Vous avez enquêté auprès de combien de PME ?

  • @ l'auteur : le début de l'article est incompréhensible (passons sur la suite...) et en théorie ce monsieur est dans le 94 (enfin quand il descend sur Terre, ce qui doit lui arriver sans doute de temps en temps)

  • Hum, les banques Françaises n'ont qu'un orteil dans la piscine Ponzi de la finance anglo.. alors que d'autres y ont plongé la tête la première.

    MAIS mais attention, nos banques empruntent à zéro % et font payer des frais de 15% à 18% sur les dépassements de compte ou sur les cartes de crédit. Ce sont les millions de "petits" qui financent ce que vous appellez " leur très forte valeur ajoutée ".

    Il n'y a peut être pas de Goldman Sachs en France, mais ce ne sont pas des anges quand même.

  • Un Jégou ne dit jamais de connerie !

  • "Cha che ben vrai" :)

  • @Nicolas
    Damned, il doit y avoir un truc qui m'échappe. T'es un Jégou, toi ? :-)

  • Merci à vous pour cette analyse, j’ai justement trouvé hier une réflexion très intéressante sur ce sujet sur http://www.delitsdopinion.com/1analyses/les-banques-debut-2010-les-sous-sont-de-retour-pas-la-confiance-2662/

    pouvez-vous me donner votre avis ? je n’y connais pas grand chose en tout ça

    merci encore

  • @ Martine

    Je ne sais pas très bien ce que vous appelez "compétences réelles". Je suis HEC, diplômé en économie et auteur (entre autres) d'un ouvrage de vulgarisation économique. Je suis également créateur d'entreprise(s) et à ce titre relativement familier des problèmes de crédit bancaire. Je suis également familier de ce problème de crédit en tant que simple particulier emprunteur dans le cadre d'une acquisition immobilière.

    Ça répond à votre question ?

  • L'Hérétique,

    Ben oui, pourquoi ?

  • @rand
    L'article dit que les Français demeurent défiants à l'égard des banques. Rien de bien nouveau...
    @Nicolas
    mais tout de même pas de la famille du sénateur ? si ?

  • L'Hérétique,

    Non ! C'est un nom très répandu, en fait. A une époque, j'avais compté dans l'annuaire (par Minitel, à l'époque) : plus de 450 à Paris.

  • @Nicolas,
    :) Faudrait une classification "miko" d'utilité publique, sur et certain que vous seriez number one again and again.
    Du moins entre hier et aujourd'hui, joli :)

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