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L'Hérétique (Démocratie et hérésie économique) - Page 207

  • Du bon usage des Régionales

    J'attendais avec impatience la publication du premier article du blogue collectif Politicia : Céline Alléaume, déléguée nationale du MoDem l'a écrit. L'idée de Politicia, c'est de proposer à plusieurs femmes venues de différents horizons politiques et associatifs d'apporter un regard différent, plus apaisé, sans doute, sur l'actualité politique. J'ai vu que mon affreux libéral favori, Hashtable, inspire jusqu'aux plus hautes sphères du MoDem, puisque Céline le cite. A bon escient au demeurant, puisqu'elle évoque le fardeau effarant de la dette. Soyons justes et...centristes : elle cite aussi un blogueur de gauche, Abadinte, sur le cas Frêche. Moi, ce qui m'a intéressé, c'est la mise en perspective de l'affrontement qui se dessine pour ces élections régionales : d'un côté, une droite revancharde, invitée à valider les choix de Nicolas Sarkozy, y compris quand elle les désapprouve, de l'autre, une gauche plan-plan dont le fait de gloire principal est de promouvoir le bilan de son exercice.

    D'autres aspirations que cette double-validation quelque peu insipide sont possibles : ce sont celles que le Mouvement Démocrate propose et dont je donnerai un aperçu, tout au long de la semaine, au moins pour l'île de France. Il ne s'agit pas pour le MoDem d'opposer État et Régions, car ils se mènent une guerre sans merci depuis près de 10 années, désormais, mais d'élaborer une stratégie concertée entre le premier et les secondes autour de priorités très fortes : François Bayrou l'a dit à plusieurs reprises, Jean Peyrelevade l'avait plus que largement esquissé dans son ouvrage, c'est la relocalisation industrielle avec tous les emplois qu'elle peut susciter à la clef, qui en sera la pierre angulaire. Si le mieux-vivre est le leitmotiv des autres courants politiques, il semble que le MoDem ait choisi de faire d' autres axes, transports, logements, apprentissage, les tenons des relocalisations qu'il promeut.

    Comme le dit très justement Céline, pour prétendre faire du développement économique durable, les futurs exécutifs régionaux doivent disposer d'une compréhension fine de l'évolution des filières d'activités qu'ils hébergent en leurs territoires. Ils doivent aussi être comptables de la qualité des emplois offerts aux français, tout comme de l'impact environnemental de ceux-ci. C'est le sens des engagements des candidates et candidats démocrates aux élections régionales, consultables sur http://regionsdemocrates.fr/ .

    On ne saurait mieux  dire...Chapeau bas, camarade...

  • Où est passée la grippe saisonnière ????

    Je faisais ce matin la seconde injection contre la grippe A de mes deux aînés, et, ce-faisant, j'ai discuté avec mon généraliste : elle m'a révélé que par un tour étonnant, pour le moment inexpliqué, cette année, la grippe saisonnière a quasiment disparu de France ! Elle n'en a quasiment pas vu une de l'hiver.

    Voilà quelque chose de fort surprenant. Personne n'en a encore parlé, mais je me demande bien, en effet, ce qui fait qu'elle n'est pas présente cette année. En principe, il s'agit de deux virus différents avec juste un petit morceau commun. Donc la grippe A ne devrait pas donner l'immunité contre la grippe saisonnière, pas plus que le vaccin. Et je ne pense pas qu'un virus puisse en "tuer" un autre. Voilà un curieux mystère à éclaircir...

  • Apprentissage, le MoDem plus pragmatique que Huchon et Pécresse

    Mardi dernier Fadila Mehal, tête de liste parisienne du MoDem a participé à un débat organisé par la FCPE. Je regrette qu'il n'existe aucun compte-rendu de ce débat, je serais curieux de savoir ce qu'il s'y est dit. J'ai noté que Fadila Mehal, tout en partageant avec la FCPE l'idée que l'Éducation était prioritaire, l'avait mise en garde contre des postures trop idéologiques. J'aimerais bien savoir à quoi elle faisait allusion.

    Du coup, il m'est venu l'idée de comparer le programme d'Alain Dolium et celui de Jean-Paul Huchon. Il y a des différences notables qui me frappent, sur l'orientation, par exemple :

    MoDem
    Prendre en charge l’orientation des lycéens, avec le programme « Passeport Découverte », qui aidera à l’orientation de tous ceux qui veulent découvrir les métiers de leurs départements ; avec l’aide des Chambres de Commerce, le MoDem propose de créer une Bourse des Stages qui permettra à tous de prendre connaissance des possibilités de stage proposées par les entreprises.

    PS
    Dans le cadre du Schéma des formations, l'objectif est d'identifier et de développer les outils partenariaux d'animation de ce service public (professionnalisation croisée des acteurs, modalités de coopération territoriale, partage des informations sur les filières de formation et les métiers, etc.) et de mise à disposition des informations au public (lien site métiers.net / offre ONISEP, etc.). Nous renforcerons également les coopérations entre les acteurs de l'Accueil Information Orientation (AIO) pour faire face aux étapes les plus sensibles des parcours (passage du secondaire au supérieur, sortie du système éducatif, évolution professionnelle).

    Prenez bien le temps de lire : côté MoDem, on s'adresse aux entreprises et aux Chambres de Commerce. Côté PS, tout est entièrement tourné vers le service public et l'Éducation Nationale. Question à mille euros : qu'est-ce qui vous paraît le plus efficace  ? l'entreprise et la chambre de commerce, d'un côté ou le Ministère de l'Éducation Nationale de l'autre ?

    Ce n'est pas tout : j'ai également lu de près ce qu'il se disait de près sur l'apprentissage :

    MoDem
    Revaloriser l’apprentissage dans une relation plus étroite avec le tissu économique local, vers des filières d’avenir et non des voies de garage, avec une aide régionale pour les stages et débouchés à la fin de la formation.

    PS
    En matière d'apprentissage, nous renforcerons notre action (100000 apprentis en 2010) en développant les formes d'apprentissage dans le secteur public.[...]
    Enfin, nous soutiendrons les initiatives d'accompagnement et de formation des décrocheurs de l'université, avec des passerelles vers l'alternance (apprentissage et contrat de professionnalisation)
    .

    Je résume : en gros, pour le PS, l'apprentissage, c'est pour les décocheurs (d'ailleurs, dans le programme,c'est associé avec l'école de la deuxième chance), tandis que le MoDem veut au contraire le revaloriser vers des filières d'avenir. Une fois de plus, le PS s'appuie sur le secteur public, tandis que le MoDem escompte faire confiance au tissu économique local.

    Je ne sais pas ce que Fadila Mehal et la FCPE se sont dits, mais je connais la méfiance traditionnelle de la gauche pour l'apprentissage et le discours anti-patrons de nombre de profs de gauche (ce sont eux qui tiennent la FCPE, généralement) : j'ai une petite idée de ce que pourraient être les postures idéologiques auxquelles pensaient Fadila Mehal...

    En tout cas, s'il y en a qui doutent encore des différences entre MoDem et gauche et de l'orientation résolument prise en direction des entreprises par le MoDem, je pense que ce billet a le mérite d'établir clairement les positions de part et d'autre...

    Ce n'est pas tout : j'ai regardé le programme de Valérie Pécresse sur le même thème : pas de différences fondamentales avec Huchon, sauf que le mot "public" n'est pas prononcé. Elle aussi compte sur des Lycées des métiers pour assurer l'apprentissage. Pas un mot sur l'entreprise, le mot n'apparaît pas sauf pour la formation des salariés !!! Je retiens toutefois une idée qui me plaît, l'idée de former des Sup de Pro, sans doute sur le modèle des fameuses Sup de Co. Là, il y a une idée à creuser, parce que cela va vers des formations d'excellence dans le domaine des filières professionnelles, et c'est un sens qui me convient. Mais sur le fond, ni l'UMP ni le PS ne semblent compter sur l'entreprise et le secteur privé pour l'apprentissage...

  • Ne lâche rien, François !

    François Bayrou était l'invité de Michel Grossiord sur Europe 1, ce vendredi 5 mars. 

    Pour les élections régionales, il a rappelé que "les électeurs sont là pour remettre les sondages à leur place" et se multiplient les gestes de soutien : "depuis quelques jours, c'est très étrange, le contrôleur du train, la jeune femme qui pousse un bébé dans une poussette dans la rue, des gens qui sont au travail, ils me disent tous la même chose, c'est en trois mots : ne lâchez rien".


    Michel Grossiord : Le MoDem évitera-t-il la catastrophe aux élections régionales ?

    François Bayrou : Pour tout vous dire, je ne sais pas de quoi vous parlez exactement. J’imagine que vous parlez des sondages. 

    Et de votre campagne, vous êtes très présent sur le terrain.

    Je vais vous dire, c’est très étrange. Depuis quelques jours – je vous racontais ça tout à l’heure avant qu’on entre – dans la rue, le contrôleur du train, la jeune femme qui pousse un bébé dans une poussette, des gens qui sont au travail me disent tous la même chose et c’est en trois mots : « ne lâchez rien ». 
    C’est très étrange, parce que c’est un mot d’ordre que personne n’a lancé, qui vient comme ça, qui se récupère, les mêmes trois petits mots : « ne lâchez rien ». Ce qu’ils veulent dire, c’est que dans notre volonté d’indépendance, qui n’est pas souvent comprise par le monde politique qui voudrait qu’on soit affilié à l’un des deux blocs, ou à l’un des deux camps, et puis qu’on n’en bouge plus comme ça le monde est facile à lire. Dans cette volonté d’indépendance et de liberté, dans cette modeste résistance, il y a une petite partie de leur volonté d’indépendance et de leur volonté de résistance à eux. 

    Pourquoi cela ne se traduit pas dans les sondages ?

    Parce que les électeurs sont là pour remettre les sondages à leur place. Ce que les sondages mesurent – il y a très longtemps que le dis ça et même que le vis cela – et régulièrement il arrive que les résultats, dans un sens ou dans l’autre, ne soient pas ce que les sondages annonçaient. Dans les sondages on pose des questions qui ne ressemblent peut-être pas à celles que les électeurs se posent. 

    Vous dites que les électeurs soutiennent votre démarche, mais on vous accuse d’être trop individualiste et vos prétendus amis en interne n’attendent plus pour aiguiser leurs arguments. Votre vice-présidente Corinne Lepage va participer lundi à Strasbourg à un meeting avec Daniel Cohn-Bendit pour soutenir le candidat des Verts, alors que vous avez votre candidat Modem dans la région.

    Et il s’appelle Yann Wehrling, c’est quelqu’un de très bien, c’est l’ancien jeune premier responsable des mouvements écologistes en France. C’est dire qu’il y a des gestes qui ne sont pas loyaux. Mais je ne commenterai pas davantage ce point. 

    Vous allez peut-être inciter Corinne Lepage dans les heures qui viennent à faire le bon choix ?

    Je ne dirai pas un mot de plus. 

    Si votre mauvais score se confirme, est-ce que vous pensez garder une chance pour 2012 ?

    Monsieur Grossiord, excusez-moi, mais je ne sais pas de quel mauvais score vous parlez. De quel score parlez-vous ? 

    De celui que les sondages annoncent. Les sondages annoncent 5 pour cent, tous les instituts.

    Je ne crois pas aux sondages. Je pense au contraire que beaucoup de Français ont envie de manifester autre chose que ce qu’on leur indique. 

    Je lis dans Paris Match que Franck Louvrier, le conseiller en communication de Nicolas Sarkozy, dit à votre sujet : « on n’a pas besoin de s’occuper de lui pour qu’il disparaisse de l’échiquier politique, il le fait très bien tout seul. »

    C’est en effet ce que l’UMP souhaite, c’est tout à fait clair et normal, et honnêtement à leur place je souhaiterais la même chose. 

    Une atmosphère de défaite plane aussi sur l’UMP. Du coup Nicolas Sarkozy devrait s’impliquer davantage dans la campagne. On l’annonce en Franche-Comté dans quelques jours pour parler emploi, le Figaro Magazine devrait publier son interview la veille du premier tour. Est-ce que vous le croyez capable de mobiliser l’électorat de droite ?

    Je ne répondrai pas à cette question mais je répondrai à une autre, qui est plus importante, si vous le voulez bien. J’ai une différence fondamentale sur ce point avec Nicolas Sarkozy et depuis longtemps. Je ne crois pas que le président de la République en France devrait être un chef de parti. Je pense exactement le contraire. Le président de la République en France devrait être au dessus des partis. Il ne devrait pas être l’interprète de son camp, de son mouvement politique ; il devrait être l’interprète de toutes les sensibilités démocratiques du pays. 

    Vous lui demandez de ne plus sortir de l’Elysée jusqu’au premier tour et de ne pas donner d’interview ?

    Je ne demande rien. Je vous dis que la conception qui est la mienne, et celle de beaucoup de Français, de la fonction présidentielle, c’est que le président soit une voix pour toutes les sensibilités, qu’il essaie de comprendre, d’entendre, la diversité des sensibilités françaises, ceux qui sont ses inconditionnels et les autres. Si le président n’est pas un rassembleur, c’est la fonction présidentielle qui souffre. 

    Vous avez affirmé récemment que ce qui se passe en Grèce sur le plan financier pourrait arriver très rapidement en France. Est-ce que c’est responsable de dire cela ?

    C’est même la seule responsabilité que de dire à l’avance : soyons plus prudents que nous ne le sommes, car il peut nous arriver des choses graves. Vous avez vu le plan qui est mis en place en Grèce ? 

    Vous appelez à un plan similaire en France ?

    Je vais vous dire les chiffres pour que vous compreniez bien. On parle de ça à la légère, naturellement. Lorsque j’ai fait une grande partie de ma campagne présidentielle en 2007 sur le déficit et sur la dette, le déficit était déjà astronomique : 38 milliards d’euros par an. Cette année, il sera de 150 milliards. On a multiplié en 3 ans le déficit par 350 pour cent. Est-ce que c’est responsable ? Je vous retourne la question que vous me posez. 

    François Fillon, qui fait des meetings tous les soirs, parle des déficits et de la réforme de l’Etat. Est-ce que vous voulez qu’il aille plus loin ?

    Ce n’est pas aller plus loin. Si nous continuons à déséquilibrer la France, nous sommes en train de plonger dans le désespoir et la précarité des millions de jeunes qui ne savent même pas qu’on prend ces décisions en leur nom. Votre boulot, Michel Grossiord, pardon de vous le dire, devrait être de le dire autant que moi. 

    D’accord, on le dit, on le dit.

    Non, ce n’est pas cela. C’est chose grave pour l’avenir du pays, et ces choses graves là ne peuvent être entendues des Français que si vous les attestez. 

    Est-ce que vous voyez vous aussi François Fillon entrer dans le club des présidentiables, voir en meilleur candidat pour la droite ?

    D’abord c’est quelqu’un qui n’est pas antipathique, disons-le. Ajoutons une chose : ce n’est plus de la politique, c’est « tournez manèges » ! Cette semaine c’est Fillon, la semaine dernière c’était Villepin, la semaine d’avant c’était Jean-François Copé… Disons que ces manèges là continueront à tourner, et que ce n’est pas très grave. Si Nicolas Sarkozy assume sa fonction, dans le camp du président il n’y a pas de place pour quelqu’un d’autre que le président. Si l’on veut se présenter contre le président, alors il faut avoir le courage de poser des actes de rupture. 

    Daniel Cohn-Bendit est d’accord pour que les Verts participent à des primaires ouvertes à gauche, est-ce que vous pourriez y venir ?

    Et bien non, parce que je n’appartiens pas à la gauche, je suis un homme du centre. Je pense qu’on a besoin en France d’une droite républicaine, d’une gauche responsable et d’un centre qui fasse son travail.

  • Une flat tax pour la Grèce ? Discutable...

    J'ai lu avec beaucoup d'attention la proposition de Vincent Bénard, sur son bliogue, en faveur d'une flat tax pour la Grèce. Pour simplifier, en somme, la flat tax, c'est un impôt proportionnel sans progressivité. La Flat tax n'est jamais qu'une autre manière de faire rentrer la même quantité d'impôts, donc simplement une nouvelle répartition de l'assiette d'imposition. Vincent Bénard propose plusieurs mesures simultanées pour donner une pleine efficacité à la fiscalité grecque : un taux proportionnel bas et pas rédhibitoire mais sans niches fiscales assortie d'une amnistie massive pour toutes les fraudes et d'une justice et de peine alourdies pour toutes les fraudes. En fait, le coeur de cette option, ce n'est pas la flat tax elle-même mais l'efficacité de la justice. Je constate également que ces mesures marchent surtout là où il y a de très fortes fraudes fiscales (c'était le cas de la Russie et de pas mal de pays de l'Est). L'exemple de la Russie est biaisé : Vincent Bénard oublie de préciser que le pays a connu aussi une très forte croissance, notamment grâce à ses revenus pétroliers et a pu rembourser sa dette extérieure.

    Vincent Bénard développe la proposition d'Alvin Rabushka, qui cite entre autres l'exemple de Hong-Kong au début des années 70 et, lui aussi, la Russie. J'ai trouvé aussi une synthèse de présentation intéressante sur le site libres.org. Les auteurs de la synthèse essaient de faire valoir que la croissance des pays de l'Est en Europe serait liée en grande partie à une fiscalité pas décourageante pour l'activité économique. Je serais tout de même tenté d'ajouter que ces pays disposaient d'un haut niveau d'éducation, d'une main d'oeuvre à bas coût et de puissants et proches voisins économiques (l'Europe) fortement intéressés par ces nouveaux territoires, culturellement proches et politiquement bienveillants (objectif d'intégration politique dans l'Union Européenne). Les libéraux partisans de la Flat Tax citent souvent l'ère Reagan en exemple : j'observe juste que le déficit budgétaire américain, sous Ronald Regan, a explosé au point de tripler en 8 ans. Pas vraiment un modèle de bonne gestion, en tout cas, pas telle que je le conçois : cela revient à financer les baisses d'impôt via le déficit budgétaire. Ce que fait Sarkozy en pire, d'ailleurs, car lui, ce sont des niches fiscales qu'il finance ainsi !

    J'ai en commun avec les libéraux de détester le caractère confiscatoire de l'excessive fiscalité française, mais par les temps qui courent, le redressement des comptes publics me paraît un bien et un objectif supérieur. Même avant crise en France, je suis sceptique sur le chiffre avancé par Vincent Bénard de 10% de taxe moyenne sur le revenu qui suffirait, sans niches fiscales, à abonder notre fiscalité. Une chose est probable, c'est que les classes moyennes se retrouveraient à payer plus d'impôts, et que les plus aisées, certes perdraient le bénéfice des niches fiscales dont elles profitent en règle générale, mais elles le regagneraient certainement grâce à la baisse des taux.

    Ce qui est vrai, et je rejoins sur ce point les libéraux, c'est qu'on est davantage incité à gagner plus quand on sait qu'on ne risque pas un  accroissement de sa tranche d'imposition si on gagne plus.

    Pour revenir à la Grèce, il me semble tout de même que le coeur de son problème, c'est le fraude. La Flat tax pourrait être une mesure additionnelle pour relancer la croissance du pays en temps de crise, mais sa priorité, c'est d'abord de collecter des fonds et réduire ses dépenses, afin de rentrer dans les cordes du pacte de stabilité...

  • Financement de l'industrie ? Merci la CGT !

    Je viens d'entendre que Sarkozy s'intéresse à l'industrie. Bayrou a approuvé. Pas trop tôt, cela ne fait jamais qu'il dit, avec le MoDem, que l'industrie est une urgence. Quant au livret épargne industrie proposé par Sarkozy, je suis allé me renseigner auprès des véritables promoteurs de l'idée : la CGT ! Et leur idée n'est pas idiote, car elle part du constat que l'industrie ne supporte plus des rendements exigés à deux chiffres :

    Cinquième priorité : le financement. L’Industrie est incompatible avec les taux de rentabilité à deux chiffres exigés ces dernières années. La CGT considère qu’un pôle public de financement du développement industriel est possible dès maintenant en utilisant un livret d’épargne industrie et emploi. Les bases de ce pôle existent avec la Caisse des Dépôts et OSEO, qui finance l’innovation des PME et la Banque postale. Les Banques doivent consacrer l’essentiel de leur activité au service de l’emploi, des projets industriels.

    Oui, pas mal trouvé du tout. Maintenant, il faudrait aussi que Sarkozy aille au bout de l'idée en étendant considérablement le montant maximal de dépôts autorisés sur le LDD futur LDDI. 6000 euros maxi, c'est trois fois rien. Il faudrait au moins monter jusqu'à 10-15 000 euros. Si la chose se fait, j'en ouvre un. Par ailleurs, 1.25%, ce n'est pas fameux, comme rétribution. Mieux vaudrait distinguer le Livret de Développement Durable, et un livret pour l'industrie à 2-3% de taux d'intérêt.

  • et la Révolution Culturelle gagna la Droite...

    J'en parlais récemment, je suis un enseignement de kung-fu depuis quelque temps. Du wing-chun, pour être très précis. Il se trouve que mon professeur s'est rendu à plusieurs reprises à Hong-Kong, dans le cadre de sa pratique. Il me confiait, en fait, qu'on ne trouvait quasiment plus d'enseignants en kung-fu en Chine continentale, ou alors, exclusivement dans sa version moderne. Les formes de kung-fu traditionnel ne sont plus enseignées qu'à Taiwan ou à Hong-Kong. Et encore !...les vieux maîtres déplorent et constatent que les passionnés, ceux qui se montrent les plus assidus et passionnés ne sont plus les Chinois eux-mêmes, mais des Occidentaux venus des quatre coins du monde, et assoiffés de cette culture ancestrale. C'est que le kung-fu, comme bien des pratiques ancestrales, a été assimilé en Chine, à ce que la Révolution Culturelle voulait éradiquer : une forme de rapport où le maître a tout pouvoir sur son disciple, et surtout, où c'est un individu isolé qui détient le savoir, et non un parti tout-puissant et unique dont la vocation est de construire scientifiquement un homme nouveau.

    Les Chinois continentaux, aujourd'hui, redécouvrent leurs traditions, mais, à vrai dire, un peu tard : leurs sagesses millénaires ont été saccagées par des gardiens rouges en furie, version inquiétante et bien plus violente de nos maos hystériques de la fin des années 60 et du début des années 70, en France. Ils peinent, donc, à reconstruire leur patrimoine endommagé par les folies marxistes hystériques du début des années 60.

    C'est curieux de constater comme ce mouvement a balayé toute la planète : l'apologie de la modernité s'est mué en un avatar médiocrate et stérile, le modernisme. Dans le paysage politique français, nombreux sont ceux à avoir fait partie des maos ou des révolutionnaires trotskistes qui voulaient l'homme nouveau : les Jospin, frères Cohn-Bendit, et bien des hiérarques socialistes ont fait partie de ces gens-là. Il leur est resté de cette époque le désir d'éradiquer toute forme de transmission et de tradition. Leurs vues dans le domaine de l'éducation et de la pédagogie, leur admiration béate pour les Bourdieuseries de toute sorte sont la partie la plus émergée de l'iceberg de leurs certitudes.

    Ah, ils en ont rêvé, les maîtres pédagogues, de l'homme nouveau : et ils ont fait leur sale travail partout. Au Québec, en Belgique, en Chine, en France, dans les pays de l'Est, en Amérique...partout, tout ce qui pouvait distinguer l'individu a été éradiqué, car l'individu dérange, fondamentalement. Si l'excellence a été leur première cible, c'est que c'est la pente la plus naturelle pour distinguer un individu d'un autre, et donc, elle va à rebours des rêves et utopies égalitaristes. Les attaques contre l'individualisme, et, parfois, attenantes, contre le libéralisme, procèdent de la même logique : on appelle privilège ce qui contribue à l'excellence, et, sous prétexte de lutter contre les privilèges, on lutte contre l'excellence.

    Ce qui est fort du collier, c'est que la plupart des droites européennes se sont emparées de ce double-discours et l'appliquent dans tous les domaines de la transmission du savoir, tout en vantant un retour à la tradition, au demeurant.

    Et donc, pendant que la Révolution Culturelle, un demi-siècle après, a gagné les droites européennes (les gauches, cela s'est fait bien plus tôt que cela...), les communistes de Chine, dans le même temps, redécouvrent et recherchent, eux, la valeur de la transmission et de leurs traditions...

  • ADN numérique

    Un article récent du Figaro m'a quelque peu interpelé. On sait, depuis la dernière trilogie de Star Wars, constituer des personnages numériques de toutes pièces. Mais la technologie a évolué au point qu'il existe, désormais, au moins pour les acteurs du moins, d'authentiques doubles numériques. Il devient même envisageable de faire "jouer" des acteurs décédés avec ces doubles. La tentation est très grande. Il y a là à mes yeux un noeud éthique, juridique et scientifique : quelle valeur peut avoir un témoignage vidéo quand il devient possible de s'emparer à ce point de l'image d'autrui ? Ne faudra-t-il pas, désormais, des experts d'un nouveau genre, qui traqueront l'ADN numérique des vidéos pour déterminer leur authenticité ? Un marché de l'ADN numérique ne va-t-il pas se développer sur le terreau fertile du show bizz et des médias ? Il y a presque 20 ans, TF1 réalisait un entretien factice, sans en informer le public, avec Fidel Castro. Aujourd'hui, avec un double numérique ad hoc, toutes les falsifications deviennent possibles.

    Décidément, la problématique lancinante de l'identité ne cesse en ce début de 21ème siècle de questionner nos sociétés avec une acuité renouvelée. L'image qui est à la réalité ce que les ombres de la Caverne de Platon sont à ceux qui y vivent, tend petit à petit à substituer sa virtualité à la réalité de nos existences, nous rendant toujours plus flous, plus inconsistants, plus indéfinis. Des films tels que Total Recall, Dark City ou plus récemment Matrix rendent compte, à l'évidence, de cette inquiétude qui taraude d'autant plus nos sociétés que son revers obscur, la théorie du complot, a désormais bonne presse partout sur la Toile...

  • preuves d'identité assouplies, quel hasard !...

    Tiens donc : j'apprends le dernier revirement du gouvernement pour l'établissement des pièces d'identité. Désormais, il ne sera plus nécessaire de produire actes de naissance ou certificats de nationalité simplement pour faire refaire un passeport ou une carte d'identité parce qu'un des parents est né à l'étranger. A vrai dire, la loi était si ubuesque et bureaucratique, qu'elle a fini par toucher des gens importants de toutes les sensibilités politiques et médiatiques. Et cela a donc commencé à faire boule de neige. De quoi emm... le gouvernement au mauvais moment. Car s'il n'eût été question que du citoyen lambda, ce dernier pourrait encore se gratter. J'attendais avec effarement la première expulsion d'un Français bien d'chez nous incapable de prouver son identité. Avec Hortefeux et Besson, on allait y arriver. Ce détestable gouvernement conjugue les traits les plus navrants de la bureaucratie soviétique et du fonctionnement administratif vichyste. Mais comme le plaisanterie a assez duré, fini de rire, retour à la case départ. Pas trop tôt...

  • A chaque ville son mini réacteur nucléaire ?

    Tremblez, Verts, écolos, et décroissants de toute sorte : à la suite de mon article sur les centrales solaires, le blogueur le plus écolo-sceptique de la blogosphère a surgi et m'a proposé en lien une information détonnante (j'aime bien cet adjectif...)

    Deux sociétés, l'une américaine (Hypérion), l'autre japonaise (Toshiba) ont mis au point un réacteur nucléaire de la taille d'une grosse cuve à fuel. Hyperion a pris une longueur d'avance puisque son projet est opérationnel : sa mini-centrale, avec une production de 25 mégawatts est capable d'alimenter 20 000 foyers, donc, une bonne petite ville à dimension départementale, autrement dit. Le module, d'une durée de vie de dix années, ne présente que de très faibles risques radio-actifs : en effet, son combustible principal est constitué d'hydrure d'uranium, un minerai bien moins polluant que les doses massives d'uranium 235 qu'emploient habituellement nos centrales. La quantité utilisé est trop peu importante pour atteindre une masse critique, et donc, il n'existe aucun risque de réaction eh chaîne. In fine, le volume des déchets à retraiter au bout de 10 ans n'excède pas la taille d'une noix de coco. EDF a intérêt à bien se tenir : je ne connais aucun projet français de cette sorte.

    Hypérion s'engage au terme des 7 à dix années de fonctionnement de la centrale à l'enlever et à la recharger avec une nouvelle pile. Il y a donc un service après-vente et des pièces de rechange. Très bien. Une grosse batterie, en somme.

    Il y a pas mal d'avantages : l'énergie ainsi produite coûte bien moins cher que celle qu'apportent de grosses unités et ne nécessite pas de vecteurs ni de moyens de transports. Au départ, si j'ai bien compris, il s'agissait de gros générateurs pour l'industrie minière et pétrolière. Pas idiots, avec la crise du pétrole, les dirigeants d'Hyperion ont pensé à d'autres applications.

    La seule chose que je n'arrive pas à trouver, c'est le prix d'un tel module. Cela pourrait être très intéressant pour les collectivités et introduire une vraie concurrence, sans trop de risques, sur l'énergie dans notre pays, si, régions, villes ou départements pouvaient gérer elles-mêmes leur production d'énergie.

    Tiens, Mélenchon, dont je parlais hier, nous (à nous le MoDem, je veux dire) reproche de ne pas annoncer un abandon franc du nucléaire : le MoDem a évolué sur la question par rapport à l'UDF, mais je crois qu'il reste, du côté de Bayrou au moins, l'idée que le nucléaire n'est pas forcément le mal absolu et que les pistes du nucléaire propre ne doivent pas être abandonnées. Nul doute que l'option de centrales privées sans dangers de contamination ni de dissémination (combustible quasiment inutilisable à des fins militaires) relance la réflexion sur le sujet, d'autant que ce genre de modules peut aussi être installé dans des pays aux faibles infra-structures. Très intéressant pour les pays émergents, particulièrement quand ce sont des fédérations.

    Hypérion, divinité solaire, est l'un des rares Titans qui n'a pas eu le temps de se friter avec les dieux Olympiens, dans la mythologie grecque : les autres Titans, jaloux de sa beauté l'ont flingué et failli noyer son fiston, Hélios, le Soleil. Souhaitons plus de chance à Hypérion la société face à la concurrence.